Alors voilà. Jackson elle m’avait un peu sapée le moral, hier. Oui j’y étais habituée, j’y étais vraiment habituée mais c’est que je commençais à en avoir marre. Je sais très bien que je suis une soumise et une non-native par-dessus ça, mais c’est que c’était lourd et épuisant. Oh j’étais rentré avec un sourire sur le visage au centre hospitalier, parce qu’évidemment je n’allais pas faire subir mon était d’esprit aux patients. Ou à ceux avec qui je travaillais! Surtout pas Romane. Mais elle me connaissait trop, la belle. On se connaissait depuis assez longtemps pour qu’elle sache différencier les vrais sourires des faux. Puis j’avais pleuré et j’avais les yeux un peu rougit, encore. J’avais très mal dormit, pas la peine de le dire et j’avais vu les regards inquiet que mon amie m’avait lancé toute la journée et chaque fois je lui avais répondu d’un sourire rassurant. Puis le fait de me concentrer sur les patients m’avaient considérablement changé les idées pour la journée. Je n’avais pas dit grand-chose à grand monde aujourd’hui, me contentant de leur sourire et d’administré les soins qu’ils avaient de besoin. Ça ne m’arrivait pas vraiment de rester silencieuse. Presque jamais en fait. Je parlais toujours, j’étais une vrai pipelette, on ne se le cachera pas. Je parlais la plus part du temps sans même vraiment m’en rendre compte, je racontais trop de chose, juste pour parler. En fait je crois que je me suis habitué à parler pour deux… Max  n’était pas vraiment bavard et pendant un très long moment il n’y avait eu que lui et moi. Et s’il avait été là il n’aurait pas toléré l’attitude de Jackson… Il m’aurait protégé. Pas que j’en avais de besoin! Évidemment que non et je lui aurais dit de laisser tomber mais c’était juste plus difficile sans Max… Bref aujourd’hui je n’avais pas envie de parler, j’avais envie de rien dire, j’étais dans ma tête et quand bien même je me donnais toujours au travaille, même si j’arrivais avec un sourire sur le visage et que je faisais absolument mon possible et plus encore, aujourd’hui j’avais peut-être fait une ou deux erreurs… Et ça avait été assez pour me saper le moral encore plus.

Lorsque finalement cette interminable journée se termina, j’avais prévue d’aller chez moi et tout simplement dormir, je me sentais un peu épuisé, pour rien du tout, en fait. Parce que j’avais mal dormit, parce que la journée avait été longue. Sauf qu’il y avait Romane, ma belle et gentille Romane qui m’avait prise par le bras la seconde où j’étais ressortis et m’avait entraîné je ne sais trop où alors que moi, surprise je ne disais rien, quoi que je rechignais un tout petit peu. Je reconnaissais très bien ce chemin et je savais où elle m’emmenait. Le bar à drogue des vipères. Bon alors, j’y vais été quelques fois avec Romane, mais uniquement avec Romane puisqu’elle est la seule personne à qui je fais confiance pour s’occuper de Chanel-aux-facultés-affaiblis.

Ce soir par contre, je n’étais pas certaine que c’est ce qu’il me fallait. Il me fallait un lit. Voilà. Je m’assis finalement près d’elle, piteuse.

« Alors, crache le morceau, Chanel. »,

Elle avait un verre et moi je la regardais, en souriant, essayant de lui dire ‘’Nah, ca va de quoi tu parles!’’ mais aussitôt, je réalisai que premièrement c’était beaucoup trop épuisant et deuxièmement, ça ne valait même pas la peine, pas avec Romane. Alors mon sourire s’estompa d’un coup et je m’affaissai sur mon siège.

« Est-ce que c’est aussi pénible pour toi que pour moi d’être soumise, ici? Enfin je sais, j’en suis consciente que je ne suis pas née ici… mais en quoi est-ce que je suis si différente d’eux? »

Lui demandais-je finalement. Je ne comprenais pas cette hiérarchie. Il n’y en avait pas quand on était Libre. Enfin… ça dépendait, c’est certain. Mais personne ne valait vraiment moins que quelqu’un d’autre… Et ici oui. Et dans le bas de la pyramide bah… il y avait moi.