Année 38

Cela faisait trois semaines à présent que j'étais devenue Membre et que Nora m'avait nommée Seconde du clan des Vipères. Je prenais ma tâche très au sérieux et je faisais toujours de mon mieux. N'ayant pas été habituée à côtoyer d'autres personnes, je me montrais froide envers tous ceux qui tentaient de m'approcher. En fait, je n'avais tout simplement pas envie d'être approchée. Je leur étais supérieure à toutes et à tous, et je trouvais donc normal que ce soit moi qui aille vers eux lorsque j'en avais besoin, et non l'inverse.

De toute façon, je n'obéissais à personne à part à ma Chef, Nora. Celle-ci m'envoya d'ailleurs à l'atelier de couture pour lancer une nouvelle commande personnelle. C'était un ordre dégradant, mais un ordre tout de même. Je m'y étais donc rendue seule et me dirigeai vers la première couturière venue.

- J'ai une commande prioritaire pour les couturières. Elle vient de Nora.

Tout le monde ici commençait à connaître mon caractère et je vis bien qu'elles n'osaient pas m'approcher. Chaque couturière était soulagée que je ne me sois pas adressée à elle en particulier, mais plutôt à une future victime si elle ne réagissait pas rapidement.

Haute Couture
feat. Annabella & Lorolei

An 38

La journée de travaille s'annonçait d'être comme toutes les autres. Rien de bien intéressant ne se passait à l'atelier de couture. Je faisais mon boulot sans dire un mot. Aucune façon pour moi de sortir du lot. Cela dit, lorsque je vis la Seconde, Annabella, entrée dans l'atelier d'un pas décidé, je sus que la journée serait nettement plus intéressante. Que voulait donc la Sconde? Regardant autour de moi, je remarquai que c'est vers l'une des nouvelles couturières qu'elle se dirigeait. Toutes les autres couturières, qui avait visiblement conclu la même chose que moi, furent doublement soulager lorsqu'elle ne s'était pas adresser à eux. Mon regard fut cependant posé sur la jeune fille qui semblait presque tremblée dans ses chaussures. Tenant le chandail que j'étais en train de repriser, je m'avançai lentement vers la jeune fille. Je posai une main sur son épaule en lui donnant le sourire le plus réconfortant du monde.

Je ne pouvais laisser la débutante faire ce travail aussi important, surtout si elle n'arrivait pas à garder sa contenance devant la seconde. Me penchant légèrement vers elle je lui tendis le chandail que j'avais commencé à repriser en souriant l'air de dire : 'Si tu finis ce travail, je m'occupe de faire la commande pour Nora'. La jeune femme ne se fit pas prier, elle prit le chandail et alla travailler plus loin. Satisfaite, je me tournai vers Annabella, faisant attention de ne pas l'offenser en la regardant droit dans les yeux. Je posai sur mes lèvres le sourire le plus charmeur possible avant de lui répondre :

« Sans problème. Je vais m'en occuper. Quelle est sa commande? » dis-je sur ton un ton assuré.

Je n'eus pas besoin de regarder derrière moi pour savoir que les autres femmes observaient, cherchant à savoir si je serais la victime de la nouvelle Seconde des Vipères, ou si j'arriverais à m'en sortir en un morceau. Je n'étais pas inquiète. Ceci serait ma chance de montrer que je pouvais ressortir du lot de pimbêches ici présentes. Elles n'avaient pas le courage de prendre la commande et la réussir? Alors je leur montrerais comment on faisait!

Alors que je m'étais adressée à une jeune couturière, une plus âgée, qui devait avoir le même âge que moi, s'approcha. Elle glissa quelques mots à la plus jeune qui partit sans demander son reste, emportant un affreux chandail avec elle. J'espérais que la petite ne chercherait jamais à être Membre, car elle n'en avait absolument pas l'étoffe. Je me tournai donc vers la nouvelle protagoniste qui s'adressait à moi, m'affirmant qu'elle s'en occuperait sans problème et me demandant quelle était la commande. Elle avait sauvé la mise de l'autre idiote, mais je n'avais pas de temps à perdre en bavardages inutiles. Nora voulait que tout soit prêt rapidement. Elle m'avait également demandé de rester pour surveiller que tout se déroule bien. Comme si je n'avais que ça à faire... Mais autant que ça se termine rapidement !

- Très bien. Elle veut que tu lui répares son pantalon et que tu lui couses un nouveau t-shirt, un bleu. Elle en a besoin pour dans deux heure au plus tard.

Nora n'était pas du genre à gaspiller, aussi ne gardait-elle que le stricte minimum. Mais, de temps en temps, il fallait bien renouveler un peu sa garde robe. Je tendis le pantalon à la Vipère sans plus de chichis. Je jetai un œil autour de moi. Avisant un banc non loin de là, j'allai m'y asseoir. Ça risquait d'être long...

J'écoutai les directives de la Seconde attentivement. La commande me sembla passablement simple, du moins la première partie me le semblait. Il n'y avait pas mille façons de réparer un pantalon. Cela dit, Faire un t-shirt bleu... Retenant un soupir, je pris le pantalon que me tendis en souriant. Je ferais le pantalon en premier. Je commençai par examiner ce que j'avais à recoudre avant de m'atteler à la tâche. Je ne mis que peu de temps our réparer le pantalon. Je passai rapidement à la commande pour le chandail. Bleue, Nora le voulait bleu. Bleu? La couleur m'étonnait, mais ce n'était pas moi qui l'avais passé. Je pliai le pantalon, mais je refusai de le laisser à ma table de travail sans surveillance le temps que je trouvais un tissu de la couleur convenable. Je gardais donc le pantalon avec moi le temps que je cherchai un tissu de la bonne couleur. j'avais le choix de plusieurs teintes de bleu. Je soupirai. Bon! Il fallait bien que je choisisse une couleur ou j'allais y passer la nuit.

Lorsque je revins à ma table, j'avais plusieurs teintes de bleus et une teinte de bleu gris. C'était risqué, mais je voulais tenter de faire plus d'un chandail. Normalement je fonctionnais avec les mesures que je prenais d'une personne, mais je n'avais pas celle de Nora. Je me penchai sur ma table, posant le pantalon devant moi. Je le dépliai et jetai un oeil à sa longueur et à la coupe. J'avais ll'habitude de coudre des vêtements. Si ce pantalon était bel et bien de Nora, parce que j'avais anticipé la possibilité qu'on se moque de moi et qu'on cherche à m'humilier, alors je pouvais évaluer le style de chandail qui pourrait aller avec le style du pantalon. Avec chance, j'arriverai aussi à estimer les grandeurs nécessaires. Je préférais toujours le faire trop grand que trop petit. Si je le faisais trop grand, je pourrais facilement ajuster la grandeur par la suite. Alors que si je le faisais trop petit, j'aurais à le recommencer.

Je commençai alors à comparer les bleus au pantalon, cherchant à trouver celui qui irait le mieux avec ce dernier. Ayant fait mon choix, je levai ma botte pour sortir la paire de ciseaux que j'y dissimulais en tout temps.  Le morceau de tissu devant moi je commençai à découper très vaguement la forme d'un chandail, ou du moins la partie arrière. Je ne lui donnai pas de courbe et j'optai pour des formes plus carrées. Je pourrai ajuster par la suite. Je fis deux grands rectangles qui serviraient pour l'avant et l'arrière du torse. Puis je passai à ce qui servirait pour les manches. Une fois cela fait, je mis les retailles inutiles de côté. Je regardai le pantalon du coin de l'oeil. Jusque-là, j'avais complètement oublié que la Seconde était assise non loin à m'observer. Je me redressai, regardant les tissus. J'hésitais entre faire une décote ou non. Nora voulait-elle un chandail pratique ou plutôt chic?

J'avais le choix entre deviner ce qu'elle voulait ou aller questionner la Seconde à ce sujet. Aller demander des informations à Annabella pourrait être plutôt risqué et je pourrais très bien être la nouvelle victime de l'une de ses colères. Je préférais donc tenter de deviner. J'avais vu sur une vieille image dans un livre un chandail que j'avais trouvé particulièrement beau. Je fermai les yeux, tentant de me rappeler les détails précis. Lorsque j'ouvris les yeux de nouveau, je savais exactement quoi faire. Je me remis donc au travail. Je fus si concentrée sur le travail que je ne vis pas le temps passé. Lorsque j'eus terminé, je levai le chandail pour l'examiner à la lumière et un sourire satisfait alluma mon sourire. Il était parfait! Il allait aussi très bien avec les pantalons que je venais de raccommoder. Je pliais individuellement les deux morceaux de linge avant de remettre ma paire de ciseaux dans ma botte. Contournant ma table, je me dirigeais vers Annabella et lui tendis le pantalon et le chandail en souriant.

« Voilà! j'espère que la commande conviendra à Nora. » dis-je poliment.

Dans le pire des cas, je pouvais facilement le refaire. La taille était à peu près de la taille standard aux chandails que j'avais l'habitude de faire. La coupe ne devrait pas, du moins à mon avis, déranger le confort de la chef tout en lui donnant un certain charme. Il irait avec pas mal de style sans toute fois sembler banal. Et je savais que ce modèle ne devrait pas être partout ce qui rendait cette pièce on ne peu plus unique, tout comme Nora était unique dans le monde. Le chandail n'avait donc rien de trop criard, mais rien de trop banal. Il était le meilleur des deux mondes. Je sentais que les yeux de tous étaient posés sur moi alors que je venais de terminer la commande qui aurait pu faire de moi la pire, mais aussi la meilleure.

C'était long. J'avais l'impression de perdre mon temps. Mais je devais obéir aux ordres. Et je tenais à surveiller cette couturière un peu trop entreprenante à mon goût. Bon, elle avait du cran, c'était déjà ça. Ce n’était pas le cas de toutes les autres. Mais son travail serait-il à la hauteur de sa prise de risques ? Je demandais à voir. J'avais passé mon temps à admirer mes ongles tout en gardant un œil sur elle.

Lorsqu'elle eut enfin terminé, elle s'approcha de moi et je me levai pour qu'elle me tende le pantalon et le chandail. Je les saisis et les examinai sous toutes les coutures. Ils avaient l'air corrects.

- Je l'espère aussi, lui répondis-je. Tu vas m'accompagner. Prends de quoi rectifier s'il le faut.

Autant avoir la couturière sous la main si jamais le chandail n'était pas à la bonne taille. Je n'avais pas envie de devoir revenir la chercher après, donc je préférais prendre mes précautions.

- Et dépêche-toi.

Je n'avais pas toute la journée non plus.

Anna regarda le pantalon et le chandail sous tous leurs angles, comme si elle cherchait à trouver une faute ou un défaut. De mon côté je restais debout devant elle, attendant que le verdict de la blonde. Les mains rassembler devant moi, je me contentais de lui sourire gentiment. Lorsqu'elle prit la parole ce fut pour finalement déclarer : Je l'espère aussi.  Tu vas m'accompagner. Prends de quoi rectifier s'il le faut. Je me rendis alors compte que je retenais mon souffle. Prenant une inspiration, j'acquiesçais en silence avant de tourner les talons pour prendre le nécessaire. Histoire de ne rien perdre, je mis ce qu'il fallait dans mon étui avec mon violon. Je passais la ganse de ce dernier en travers de ma poitrine, de façon à ce qu'il ne me gêne pas en marchant. Et dépêche-toi. lança l'autre. Sans plus attendre, je retournai vers elle, rassemblant, de nouveau mes mains devant moi et lui sourit.

« J'ai ce qu'il faut. » annonçais-je.

J'ignorais si le chandail ferait l'affaire de la chef, mais j'avais pris soin de prendre du tissu pour pouvoir en faire un autre sur mesure au besoin. J'avais aussi pris un ruban qui me servirait à mesurer si j'avais besoin de prendre des mesures. J'avais aussi évidement pris une ou deux aiguilles et du fils. Pour les ciseaux j'avais toujours ma paire fidèlement cachée dans mes bottes. J'avais le nécessaire pour repriser autre chose si Nora en avait besoin une fois rendu là-bas. Je ne voulais pas être prise de court. Cela ne m'empêchait pas d'être un peu nerveuse aussi, mais je restais confiante.

La couturière se dépêcha de prendre de quoi rectifier si cela s'avérait nécessaire. Elle se représenta ensuite devant moi en affirmant qu'elle avait ce qu'il lui fallait.

- Très bien, dis-je en hochant la tête. Allons-y.

Sans plus attendre, je tournai les talons, serrant les deux vêtements dans mes mains. Nora devrait être contente de son travail, pensais-je. Elle était exigeante, certes, mais elle savait jauger les personnes et les objets à leur juste valeur.

Nous ne tardâmes pas à arriver à mon ancien chez moi : la maison de Nora. Maintenant que j'étais Membre, j'avais droit à ma propre petite maison, non loin de chez elle.

- Attends-moi là, ordonnai-je à Lorolei.

Je frappai quatre coups à la porte et entrai sans attendre sa réponse. C'était notre code. Je tendis à Nora les deux vêtements et lui demandai alors si la jeune couturière pouvait entrer. Elle acquiesça et je revins chercher cette dernière.

- Entre, Nora t'attends.

Spoiler:

Très bien.  Allons-y. me dis alors la suivante avant de partir, les vêtements dans ses mains. Je la suivis en silence jusqu’à la maison, je devinai, de Nora. Tout au long de la marche, je ne pus m’empêcher d’observer la seconde. En même temps, c’était un peu normal si l’on considérait que je ne voulais pas la perdre de vue. En soi, j’avais entendu pas mal de chose à propos d’Annabella, mais je ne pouvais pas dire que je la connaisse vraiment en fait. Je ne pouvais pas dire que je l’admirais non plus puisque je ne connaissais d’elle que les racontards qui aurait très bien put être absolument faux ou éxagéré. J’avais apprise moi-même à me fier seulement à ce que je pouvais observer moi-même. Mon don me l’avait appris. Je savais lorsqu’on me mentait, je savais aussi comment bien mentir. Cela dit, peu de gens connaissait l’existance de mon don. Une partie de moi aurait bien aimer de pouvoir le faire connaitre de tous. Peut-être aurais-je alors l’occasion de me faire d’autres amies, parce que bien que j’aprécie Peyton, j’aurais bien voulu avoir d’autres amies. Mais les vipères n’étaient pas connu pour se faire des amies.

Une fois arrivée à destination, elle se tourna vers moi en disant : Attends-moi là en guise de réponse, j’acquiescai et attendit là ou elle me l’avait indiquer. Je devais admettre être un peu nerveuse. Alors que la Seconde cogna à la porte, je pris le temps de regarder un peu au tour de moi. Anna finit par entrer dans la pièce alors que je ramenai mes mains devant moi, entrelaçant mes doigts. J’ignore ce qui fut dit dans la pièce puisque ce n’est pas dans mes habitude d’écouter au porte. Une partie de moi craginais qu’Anna est dit quelque chose à mon propos à Nora pour me descendre, ou peut-être m’humilier. Ou encore que Nora trouve le chandail absolument horrible. Aurais-je du laisser une autre couturière s’occuper de faire cette commande? Si elle avait échouée j’aurais pu alors prendre le relais et faire quelque chose d’époustoufflant. Non, j’avais fait le bon choix, peu importe ce qui arrivait.

Annabella ressortie alors de la pièce, me regardant avant de m,annoncer : Entre, Nora t'attends. Forçant un sourire à mes lèvres, je m’assurai de sembler sincèrement heureuse, comme je savais si bien le faire. J’acquiescais de nouveau avant d’entrer dans la pièce. Mentalement, mes doigts s’étaient croiser et je souhaitais sincèrement pour que Nora ne veulent pas faire passer son courroux sur moi. J’avais estimer les grandeurs en tentant de ne pas faire le chandail trop petit. À la limite j’aurais aucun mal à en faire une autre sur place puisque j’avais apporter le nécéssaire. Je m’étais fier à la taille de la ceinture du pantalon pour estimer les grandeur, et même si j’étais confiante que le style du chandail irait à merveille avec le pantalon, je ne pouvais pas dire que j’étais aussi confiante en ce qui était des grandeurs. Si au moins le chandail était trop grand, le travail ne serait pas aussi difficile puisque je n’aurais pas à tout recommencer. Cela dit, j’assumerais les conscéquences. c’est moi qui avait voulu prendre une chance, tenter de me faire remarquer, à présent il me faudrait, au besoin, payer les pots casser.

J'avais envoyé Annabella chez les couturières avec pour mission de faire réparer mon pantalon et de me confectionner un nouveau chandail. La jeune Vipère avait un peu rechigné à la tâche, trouvant cela dégradant pour une Seconde, mais elle avait obéi. Elle savait qu'elle avait encore beaucoup à prouver aux yeux des autres Vipères.

Alors que j'étais en train de lire une carte de Paris avec les derniers signalement des Libres, Annabella frappa à ma porte et entra. Elle me tendit les deux vêtements et me demanda si la couturière qu'elle avait amenée avec elle pouvait rentrer. C'était une bonne idée, s'il y avait des retouches à faire elle pourrait les réaliser directement. J’acquiesçai donc et ma Seconde alla la chercher. Pendant ce temps, j'inspectai les deux pièces.

Lorolei entra et Annabella referma la porte derrière elle. Après quelques instants de silence, je me tournai vers la couturière tout en me levant.

- Ça m'a l'air d'être du bon travail. Tu as fait ça toute seule ? lui demandai-je en désignant les deux vêtements. Je vais les essayer. Normalement, le pantalon devrait convenir, tu l'as simplement réparé. Et à vue d’œil, le chandail a l'air de convenir aussi.

Je m'éclipsai derrière un paravent et essayai les deux pièces. Je ressortis et constatai que le chandail était malheureusement un peu trop grand. Elles avaient certainement dû le remarquer aussi.

- Il va falloir faire quelques petits modifications. Mais dans l'ensemble, ça me paraît bien.

Spoiler:

Je pris quelque instant pour observer l’intérieur de la pièce avant de me tourner vers Nora. J’entendis la porte se fermer derrière et je conclue qu’Annabella avait du fermer la porte derrière elle. La chef se tourna alors vers moi et je restai immobile. elle venait de prendre le temps d’observer le travail que je venais de faire. Le silence n’eut pas beaucoup plus de temps pour s’installer que Nora ne prit enfin la parole : Ça m'a l'air d'être du bon travail. Tu as fait ça toute seule ? me demanda-t-elle en parlant des vêtements. J’étais à la fois flattée par le compliment, mais aussi soulager. Jusque là le fait que j’ai décider de prendre la commande de Nora ne me semblait pas être une mauvaise idée. J’avais craint d’avoir pris un risque inutile, mais jusque là tout semblait bien aller.

« Oui, j’ai fait ça toute seule. » répondis-je.

La chef reprit alors la parole : Je vais les essayer. Normalement, le pantalon devrait convenir, tu l'as simplement réparé. Et à vue d’œil, le chandail a l'air de convenir aussi. Je fus encore plus soulager de voir qu’elle semblait aimer le chandail. Acquiescant, je la laissai passer derrière le paravant pour aller enfiler le tout. Mentalement, j’espèrais que le chandail ne soit pas trop petit. Alors qu’elle se changeait, je me préparais à devoir faire une autre chandail. Lorsqu’elle revient, je constatai bien avant qu’elle ne parle que le chandail aurait bien besoin d’être modifier. Mais encore une fois, j’étais soulager de voir que le chandail était simplement trop grand.  Nora me confirma un peu inutilement ce que j’avais déjà constater par moi-même : Il va falloir faire quelques petits modifications. Mais dans l'ensemble, ça me paraît bien. Hochant la tête pour montrer mon accord, je m’accroupie pour déposer mon étui au sol. L’ouvrant, je sortis le nécéssaire pour faire les modifications puis je pris la parole :

« Oui, en effet. Cela ne devrait pas prendre trop de temps. » dis-je en me relevant.

M’approchant, je regardai le chandail d’un oeil critique. Je savais déjà à peu près combien je devrais modifier. En soi, le chandail lui allait bien et les mesures que j’avais deviner par rapport à la taille du pantalon n’avaient pas été trop loin des bonnes mesures. J’étais soulagée. Après avoir jeté un coup d'oeil rapide à Nora, je pris les côtés du tissus pour voir exactement ce que j'aurais à modifier au chandail pour que sa taille soit parfaite. Je finis par me redresser avant de reprendre la parole :

« Tu peux te changer si tu veux, je sais quoi faire comme modifications. Je vais te faire ça maintenant et le tout devrait être prêt sous peu. » annonçais-je en souriant.

Lorolei me confirma qu'elle avait fait tout ça seule, et ensuite que les retouches ne prendraient pas trop de temps. Elle avait apporté tout le matériel nécessaire dans son étui et me dit que je pouvais me changer afin qu'elle procède aux modifications, qui seraient réalisées rapidement. Je hochai la tête.

- Très bien, c'est parfait.

Je retournai à nouveau derrière le paravent et enlevai le chandail pour me rhabiller. Je lui tendis le chandail et désignai la deuxième table de la pièce, plus petite que celle où était déposée ma carte.

- Tu peux travailler sur cette table. Je me tournai ensuite vers Annabella. Anna, approche, il faut que je te montre quelque chose.

Lorsqu'elle fut près de moi, je commençai à parler plus bas, lui expliquant les derniers signalements.

- J'aimerais que tu prennes deux autres Vipères avec toi et que tu ailles vérifier ce périmètre. Tu viendras me faire ton rapport dès ton retour.

Lui confier des missions était nécessaire. Et surtout, des missions où elle ne serait pas seule, car elle avait tendance à rejeter les autres et à toujours vouloir tout faire seule. C'était en partie de ma faute car je ne l'avais pas obligée à aller se frotter aux autres Vipères pendant plusieurs années, elle qui était si solitaire et ne demandait qu'à s'isoler toujours plus. Mais une Chef devait savoir déléguer et faire confiance à ses subordonnées, et ce ne serait pas simple pour elle...

Spoiler:

Très bien, c'est parfait. me dit Nora avant de hocher la tête d’un air satisfait.J’attendis que Nora aille se changer derrière son paravant et me ramène le chandail pour que j’y apporte les modifications nécéssaires. Lorsqu’elle me le remis en main propre, elle me désigna une seconde table dans la pièce en ajoutant : Tu peux travailler sur cette table. Je lui souris en acquiescant.

« Ce sera parfait. Merci! » répondis-je poliment.

Je pris mon étui et mes choses pour aller m’installer à la table qu’elle m’avait indiquer pour faire les modifications au chandail. Une fois assises, je déposer le travail devant moi sur la table avant de sortir mes aiguilles et mon fils pour débuter le travail. Concentrer sur ce que je faisais, je ne portais que peu d’attention à ce qui se passait autour de moi. Dès le moment ou Nora avait demander à Anna de s’approcher, j’avais cesser d’écouter. Ce n’était pas de mes oignons de toute manière alors autant ne pas les écouter. Normalement, lorsque je cousais, j’avais l’habitude de chanter une mélodie, mais cette fois-ci, même si je ne les écoutais pas, j’étais consciente de la présence de Nora et d’Anna. Je ne tenais pas vraiment à les interrompre ou à les déranger avec mes airs et mes chansons. Je dû donc redoubler d’effort pour ne pas chanter ou autre.