Too Bad I have to Destroy you Now
(Jour 08 Post-Rébellion)

La rébellion avait eu son lot de surprises et de conséquences. Depuis lors, le clan était sans dessus dessous et il ne se passait jamais un jour sans qu'un événement inattendu ou peu commun ne vienne pimenter la vie des Membres. La Traque avait été le dernier en date, et Dalia avait eu l'honneur et le privilège d'y participer. La blonde avait senti l'orgueil la porter tout au long de cette rude épreuve, qu'elle voyait plutôt comme un jeu ou un défoulement. Autant dire qu'elle n'avait pas été déçue même si tout ne s'était pas passé comme prévu. Et pourtant, elle en était revenue plutôt satisfaite et espérait presque qu'un autre événement de la sorte serait organisé prochainement. C'était à la fois excitant et rafraîchissant comme exercice, et au moins elle pouvait laisser libre cours à son talent. Pas comme au sein du clan où il y avait un tas de règles à respecter...

La blonde avait désormais quartier libre pour se remettre de ses émotions de la veille et pourtant elle ne voulait pas passer son temps libre à flemmarder. Ça, elle l'avait fait bien assez juste après la rébellion. Le fait de revoir Jérémya l'avait complètement chamboulée. Et que dire du coma d'Anna qui l'avait tout autant surprise. Tout ça lui avait donné un coup au moral bien plus important que ce qu'elle ne voulait l'admettre. Et ce ne sont pas ses aventures toxicomanes avec Remy ni son flirt dans les ruines avec un parfait inconnu qui avaient arrangé les choses... Non dans le fond, ce devait être la Traque qui l'avait définitivement remise d'aplomb. Car désormais, c'était fini. Dorénavant, la Dalia de toujours était revenue aux commandes et elle comptait bien profiter de cette vitalité retrouvée pour s'amuser un peu.

La blonde sortit alors de son logement pour aller se balader sur le QG, à la recherche d'une distraction. L'idée lui vint d'aller enguirlander Angelica qui devait être en train de s'entraîner, mais elle fut bien vite déçue lorsqu'elle constata que la recrue n'était pas sur le terrain d'entraînement... Bizarre. Elle continua à arpenter les rues et les bâtisses du territoire, lorsque soudain un son étrange lui parvint aux oreilles. La mélodie aiguë et nasillarde lui parut d'abord très discrète mais s'intensifiait à mesure que la Tireuse s'éloignait des bâtiments Vipères. Quelle ne fut pas sa surprise de retrouver ce rossignol de malheur en train de jouer sur son truc en bois datant du troisième âge. Cette folle-dingue devait se croire à l'écart de tout. Il était vrai qu'elle avait choisi un endroit plutôt isolé, presque aux frontières du clan. Malheureusement pour elle, elle ne s'était pas assez éloignée pour échapper à la carnassière qui s'était approchée dans son dos, à seulement quelques mètres d'elle. Dalia l'observa quelques instants, espérant la surprendre. Cela rendrait les choses encore plus drôles...

Too Bad I have to Destroy you Now
feat. Dalia & Lorolei

Jour 8

La journée jusque là ne se portait pas particulièrement mal. Mon esprit était de plus en plus préoccuper par les cauchemars qui se multipliaient. Je n’en pouvais plus. Je n’avais pas l’impression de bien dormir à me faire réveiller ainsi. Comme j’avais grandement besoin de me changer les idées, j’avais décider de me changer les idées en m’offrant un peu de musique. Je pris mon étui à violon et prit la direction d’un endroit ou j’aimais bien aller pratiquer. c’était à l’écart près des frontières du territoire. J’avais grandement besoin de me changer les idées. Une fois sur les lieux, l’ombre d’un sourire semblait se pointer aux coins de mes lèvres. Faisant un tour sur moi-même, je vérifiai que j’étais belle et bien seule.


Une fois rassuré de cela, je déposai devant moi mon étui avant de sortir mon violon et mon archet. Je reculai de quelques pas et fermai les yeux. Alors que le souvenir de mes cauchemar me revenait à l’esprit je me mise à jouer, cherchant a évacuer les sentiments qui me semblait en trop. Les pas de danse, les mouvements, les notes, tout semblait venir presque sans que ne m’en rende vraiment compte. Ouvrant les yeux, je commençais déjà à me sentir mieux, à retrouver un sourire. La journée irait mieux après. Du moins, c’est ce que j’avais cru. Je ne remarquai que trop tard la présence de la tyran des Vipères. Alors que je me retournais pour faire un autre pas de danse, je m’arrêtai brusquement, faisant malencontreusement faussé mon instrument sous l’effet de la stupeur. Je déglutis. Depuis quand était-elle la, juste derrière moi? Baissant mon instrument rapidement, je fis un pas en arrière en forçant un sourire que je voulu amicale sur mes lèvres.

« Salut Dalia… » la saluais-je avant de m'éclaircir la gorge en regardant autour de moi en cherchant une tête familière qui aurait pu intervenir. Personne. Je finis par reprendre. « Pardon, je ne t’avais pas remarquer là… » dis-je en faisant discrètement un nouveau pas derrière moi. « Tu vas bien? Tu as vraiment l'air en forme en tout cas. » demandai-je en tentant de faire distraction pour me permettre de possiblement m'en sortir sans trop de mal.

Je cherchais à mettre la plus grande distance possible entre elle et moi. La dernière fois j’avais eu de la chance que Nora passe par là. Malheureusement, aujourd’hui je ne risquais pas de m’en sortir aussi bien. Mais je n’allais pas me laisser abattre facilement. J’étais peut-être une soumise, mais je n’allais pas me laisser faire, n’est-ce pas? Clairement, je savais que je n’avais absolument aucune chance. Je pouvais courrir comme je le voulais, mais je savais bien qu’elle me rattraperait. Je pouvais bien hurler, mais j’étais trop loin pour qu’on m’entende. Pourquoi avais-je eu l’idée de me rendre dans un endroit aussi isolé? C’est bien ma chance. Alors que je cherche à l’éviter, c’est elle qui me trouve. avalant à nouveau, je fis un autre pas en arrière.

En plus de jouer de la musique sur ce morceau de bois sorti d'on ne savait où, cette fille ne cessait de gesticuler bizarrement. Dalia avait gagné le jackpot : elle devait être tombée sur la folle-dingue la plus ridicule qui soit. Et pourtant la blonde devait bien reconnaître qu'il y avait quelque chose de plaisant dans cette mélodie et cette musique. Mais pas assez pour qu'elle renonce à ses intentions hostiles. La musicienne s'aperçut soudainement de sa présence et se pétrifia littéralement. Le violon lui-même émit un son bizarre, accueillant avec une même horreur le bourreau de cette pauvre fille. Et pourtant, d'après ses souvenirs, Dalia ne s'en était jamais prise à elle. Pas physiquement en tout cas. Pourtant, elle se souvenait bien des événements survenus dans les vestiaires des soumises quelques jours plus tôt, durant lesquels cette fille était présente et avait même joué les gêneuses.

La brune balbutia une salutation qui semblait trop crispée pour être honnête. Dalia lui sourit, l'air avenant.

Salut... C'est quoi ton nom déjà? J'ai dû l'oublier.

Et elle était sincère. Si elle avait dû retenir le nom de toute les Soumises du clan, elle ne ferait que ça. Elle savait juste que son nom était bizarre. Au fond, tout dans cette fille était bizarre. Et ça lui donnait de mauvaises idées. La brune la gratifia ensuite d'un compliment qui semblait motivé par la terreur. Tout en s'excusant piteusement d'être là, elle recula, cherchant la fuite de façon très peu subtile.

Je ne vais pas te manger tu sais. dit-elle, avant de ricaner face à tant de couardise. Elle reprit ensuite son sérieux et décida de pousser le jeu un petit peu plus loin. Pourquoi tu t'es arrêtée? Vas-y continue. Elle désignant le violon du menton. C'est... original. Je n'avais jamais vu d'instrument comme ça avant.

Elle savait que cela s'appelait un violon, parce qu'on lui avait décrit plusieurs objets disparus de ce genre au cours de son instruction. Et pourtant, c'était bel et bien la première fois qu'elle se trouvait face à un véritable instrument de musique. Cela avait quelque chose de magique et de ... tragique, sachant le sort qu'elle réservait déjà à ce bout de bois.

Je n’étais pas dupe. Je savais ce qu’on disait sur Dalia. J’avais vu ce qu’elle avait fait subir à la soumise qui n’avait pas voulu lui donner son collier. j’avais été là. Ce n’était pas que Dalia me faisait peur, c’était que je n’avais pas envie de mourir parce que je lui avais tenue tête. Cétait sa parole contre la mienne. Qui de deux serait cru par la chef? Certainement pas moi. J’avais beau pouvoir discerner le mensonge de la vériter sur les gens, trop peu de gens me savait capable de cela pour me croire plus qu’une autre. J’étais une soumise. Point barre. On ne me connaissait pas vraiment, on ne me voyait pas. Pour la majorité des membres du clan, je ne faisais tout juste que respirer et c’est le plus qu’elles savaient à mon sujet. Salut... C'est quoi ton nom déjà? J'ai dû l'oublier.

‘Évidemment que tu ne te souviens pas de mon nom patate, tu ne me connais pas! Non, mais quelle cervelle de moineau elle a celle-là!’ pensai-je en étirant le sourire le plus sincère que je pouvais mettre sur mon visage.

« Katherine… » mentis-je.

J’étais une excellente menteuse, je savais ce que le corps faisait lorsqu’il tentait de rejeter un mensonge et je savais aussi comment réprimer cela. Il était temps de changer de tactique. Je n’allais pas pouvoir la distancer, mais je n’allais pas me laisser faire. Mes rencontre avec James me revenait lentement en mémoire. Je cherchais cette zone qui m’avait permit de torturer, de m’amuser. Je n’avais pas de lame, mais je tentais de m’imaginer l’avoir dans la main. Je cherchais à m’apaiser. Je savais que cette zone était là. Je m’arrêtai de reculer, mon regard poser sur la blonde devant moi, mon sourire sembla change légèrement, mais c’était à peine perceptible. J’avais besoin de me mettre en mode défense. Je ne lui faisais clairement pas confiance. Je ne vais pas te manger tu sais. me lança l’autre avant de ricaner. Je continuai de l’observer. jusque là, elle était sincère, je le voyais. Mais cela ne m’inspirait pas plus confiance.

Je ne dis rien, continuant de l’observer, cherchant la zone idéale. Mon regard ne le quitta pas alors que je cherchais aussi a repérer la vérité du mensonge. La tireuse finit par reprendre :  Pourquoi tu t'es arrêtée? Vas-y continue. Elle m’indiqua mon violon du menton avant de continuer.  C'est... original. Je n'avais jamais vu d'instrument comme ça avant. Là! Je l’avais trouver! Enfin! Mon regard se refroidit alors que je ris doucement. Ce n’était pas un rire glacial. Bien au contraire, mon rire semblait chaleureux, ce qui contrasta avec la dureté de mon regard. Elle avait mentit. Je l’avais vu.

« T’as jamais vu un violon avant? » lui demandais-je en feignant vouloir faire la conversation.

Mon choix de mot était intentionnel. J’avais nommer mon instrument en cherchant à confirmer qu’elle connaissait le nom. On pouvait tout lire sur le corps. j’avais un léger avantage sur elle. Elle n’était pas au courant pour mon don. Mon don en soit ne m’aiderait peut-être pas à me battre physiquement, mais je pouvais peut-être arriver à m’en sortir sans me retrouver le visage aplati contre le sol. Penchant la tête sur le côté, le calme se fit en moi. Je me retrouvais dans la zone parfaite. Je croyais avoir une chance de m’en sortir vivante.

« Je peux te jouer un morçeau si tu y tiens… » dis-je en remontant mon instrument, la regardant toujours.

Je posai l’archet sur les cordes et sortie une fausse note avant d’entamer un petit extrait de chanson. Je m’arrêtai alors, l’ombre d’un sourire aux lèvres. J’avais toujours envie de partir d’ici, mais je ne voulais pas lui tourner le dos. J’étais certaine que si je le faisais, c’est là qu’elle s’en prendrait à moi. Et je préférais la voir venir plutôt que de me faire attaquer par derrière. Le morçeau que je venais de jouer n'avais pas vraiment été une chanson, seulement un enchainement passablement court de note. Durant ce temps, mon regard ne l'avait pas quitté. Nous étions toujours seules. J'aurais été rassurée si j'avais cru possible que l'on passe par ici, mais je savais bien que personne ne viendrait par ici.

À sa question, la Soumise répondit sans l’ombre d’une hésitation. Katherine ? Non ce nom ne lui disait rien. Pourtant, Dalia avait déjà entendu parler d’elle. Les Membres et les gradées évoquaient parfois des Soumis du clan entre elles. Et la blonde était certaine que la violoniste avait un nom bien plus bizarre que ça. Non, si cette fille avait eu un nom presque semblable à celui de Katarina, elle s’en serait souvenue. Elle fronça les sourcils.

Vraiment ? Il me semblait que c’était autre chose… Mais bon, si tu mens, je le saurai assez facilement de toute façon.

Et c’était le cas. Une simple question à Lizzie lui permettrait de vérifier l’information, alors elle n’allait pas s’en faire pour si peu. Katherine changea d’expression. C’était presque imperceptible et pourtant son sourire devint plus sincère, plus assuré. Dalia n’aimait pas ça. Il y avait quelque chose dans ce comportement qui dérangeait la Tireuse au plus haut point.

Non je n’en ai jamais vu, c’est la première fois et je ne vois pas ce qu’il y a de drôle.

Confirma sincèrement Dalia. Sauf si on partait du principe que le dessin de violon qu’on lui avait montré plus jeune était digne d’une première fois. Ce dessin n’était qu’une simple forme. Ici, elle pouvait admirer le bois légèrement abîmé mais lustré en partie, la finesse des cordes et les légères sculptures qui venaient décorer l’objet. Et ce petit rire avait quelque chose de vexant. Cette fille se moquait-elle d’elle ? Si elle continuait comme ça, elle passerait un sale quart d’heure.

Katherine lui proposa ensuite de jouer un air et s’exécuta. Mais cette mélodie n’avait ni queue ni tête. C’était juste un enchaînement de son qui n’avait aucune cohérence.

Arrête. Lui intima Dalia, agacée. Ce n’est pas ce que je t’ai entendu jouer en arrivant.  Et ce n’est pas très beau. Tu pourrais simplement rejouer comme tout à l’heure, quand je suis arrivée.

Pour l’instant, son attention était focalisée sur l’instrument. Mais la Tireuse n’oubliait pas ce rire insultant. Si Katherine continuait à jouer les plus malines, elle se retrouverait bien vite à terre.

Je la vis froncer les sourcils après que je lui ai mentis sur mon nom. Visiblement, elle avait du mal à me croire. Au moins, j’aurais essayée. Vraiment ? Il me semblait que c’était autre chose… Mais bon, si tu mens, je le saurai assez facilement de toute façon. dit-elle en me confirmant ce que je savais déjà. Je ne doutais même pas qu’elle soit capable d’apprendre la vérité sur mon nom, mais je me doutais aussi qu’elle n’allait probablement pas mettre autant d’effort juste pour confirmer ou non le tout. Et si elle le faisait, je ne sais pas si j’avais besoin de me sentir toucher qu’elle est bien daigner mettre tout cette effort pour en savoir plus sur moi ou si je devais craindre qu’elle en fait autant juste pour connaitre mon véritable nom. Je lui souris, la tête légèrement sur le côté.

« Tu as le droit de ne pas me croire. » rétorquais-je en haussant des épaules. « Tu croyais que c’était quoi mon nom sinon? » lui demandais-je.

Si elle croyait avoir une meilleure idée de mon nom alors j’étais curieuse de savoir ce qu’elle croyait. Hors elle avait dit ne pas s’en souvenir un peu plus tot et je savais que cela avait été la vérité. En même temps, cela ne voulait pas dire qu’elle n’arriverait pas à replacer mon vraie nom si elle l’avait su autrefois. La dernière fois que je l’avait vu, je ne me souvenais pas m’être formellement présenté, mais je pouvais avoir tort. Non je n’en ai jamais vu, c’est la première fois et je ne vois pas ce qu’il y a de drôle. Non, elle avait raison, ce n’était pas drôle, c’était hilarant. Mais je n’en laissai rien paraitre. Pour une fois que je savais faire un truc que Dalia ne savait pas faire, j’allais un peu savourer le moment. En même temps, c’était presque mignon de savoir que Dalia n’avait jamais vu un violon avant. De mon côté, j’avais toujours vécu avec un violon à mes côtés donc la chose était loin de m’être étrangère. Je songeais alors à ce qu’avais pu ressembler Dalia plus jeune. c’est qu’elle avait du vivre un enfer plus jeune pour avoir un aussi mauvais caractère.

« Non, bien sûr. Ce n’est pas drôle. » approuvais-je en tentant de faire disparaitre mon sourire. « C’est mignon c’est tout. » rajoutais-je toujours en l’observant.

C’est étrange, en soi, je ne faisais rien pour la provoquer directement, mais je savais que la moindre chose, ou la moindre parole de travers pourrait certainement lui faire per un cable. J’étais donc prudente dans ce que je disais. C’est là que je jouai ma mélodie qui n’en étais pas une en fait.   Arrête. Ce n’est pas ce que je t’ai entendu jouer en arrivant.  Et ce n’est pas très beau. Tu pourrais simplement rejouer comme tout à l’heure, quand je suis arrivée. me dit alors Dalia, visiblement agacée. Au moins la blonde avait une oreille musicale. La constatation me semblait passablement amusante en soi. Alors qu’elle s’était mise à parler, j’avais baissé mon instrument en l’observant. Un doux sourire flottait à mes lèvres, mais mon regard était toujours froid. La situation m’amusait un peu je devais l’admettre.

« Bah si tu le demandes aussi gentiment, pourquoi pas… » répondis-je en souriant.

Levant à nouveau mon instrument, je me mis à jouer un court morçeau de violon, mais sans danser. Je n’avais pas envie de donner l’occasion à la tireuse de me poignarder dans le dos ou de me faire un coup dans le genre si je cessait de rester devant elle. Je voulais pouvoir garder un oeil sur elle, histoire de la voir venir.

Á la menace de Dalia, Katherine haussa les épaules d'un air indifférent : que la gradée se renseigne sur son nom ne la dérangeait pas, apparemment. Elle lui demanda ensuite quel nom elle lui aurait donné. Dalia haussa à son tour les épaules.

Je ne sais plus, mais je me souviens que c'était un nom original. Pas aussi courant que "Katherine". En plus si t'avais presque le même nom que Katarina, ça aurait été assez drôle pour que je m'en souvienne.

Et c'était le cas. Dalia n'était pas du genre à oublier une telle chose, même s'il était vrai qu'elle n'accordait que très peu d'importance aux prénoms des soumis en temps normal. La brune s'amusa de son ignorance et la Tireuse se demandait sincèrement si cette fille tenait à ses dents. C'était "mignon"? "Mignon" qu'elle ne connaisse pas un instrument qui avait presque disparu? Dieu que cette fille pouvait être hautaine. La blonde ne se départit pas de son sourire, la Soumise ne perdait rien pour attendre. Elle pouvait faire la fière avec son petit bout de bois, celle qui avait l'arme, c'était elle. Dalia répondit donc.

"Mignon". T'es sérieuse? Je ne crois pas que beaucoup de personnes connaissent l'existence de ce truc et ils ne s'en portent pas plus mal, tu sais.

Mais soit. Si elle trouvait ça attendrissant, tant mieux pour elle. Elle déchanterait bien vite, de toute façon.

Lorsque Dalia lui intima d'arrêter de jouer et de reprendre le morceau qu'elle effectuait précédemment, la brune s'exécuta sans broncher et sans gesticuler comme elle le faisait auparavant. C'était beaucoup mieux comme ça, d'ailleurs. La blonde écouta le morceau qui était plutôt joli, elle devait bien l'admettre. Une fois la mélodie terminée, Dalia s'avança vers la Soumise en tendant la main, tout sourire.

Tu m'autorises à y jeter un oeil? Excuse-moi mais ce truc m'intrigue, j'aimerais bien comprendre comment ça fonctionne.

Ce bout de bois l'intriguait véritablement. Et puis, il était temps qu'elle reprenne les commandes. Katherine commençait à l'agacer à force de jouer la plus maline.

À ma question la blonde hausse les épaules avant de répondre : Je ne sais plus, mais je me souviens que c'était un nom original. Pas aussi courant que "Katherine". En plus si t'avais presque le même nom que Katarina, ça aurait été assez drôle pour que je m'en souvienne. Je ne sais pas si je dois me sentir chanceuse qu’elle n’est pas assez de place dans sa cervelle de moineau pour se rappeler de mon nom ou si je devrais être insultée qu’elle ne me juge pas assez importante pour se rappeler de mon prénom. Après mûr réflexion, j’opte pour le premier choix. J’ai plutôt de la chance à mon avis. Si la blonde se souvenait de mon prénom, ce serait surement mauvais signe. C’était donc un soulagement. Je ne fus pas étonnée qu’elle ne me croit pas au sujet du faux prénom que je lui avait donnée, mais elle ne tenta pas d’en apprès plus sur le sujet. Je laissai donc le silence répondre. Je n’avais plus rien à rajouter sur cela, autant passer à autre chose non?

Cela dit, je cru comprendre que Dalia n’aprécia malheureusement pas mon choix de mots. Pourtant, il me plaisait à moi. "Mignon". T'es sérieuse? Je ne crois pas que beaucoup de personnes connaissent l'existence de ce truc et ils ne s'en portent pas plus mal, tu sais. Attends, j’avais insulter Dalia moi? Seigneur! Les choses risquaient de mal se finirent, mais je ne me sentait pas trembler. Un peu comme la dernière fois, je restai confiante. D’un côté, elle n’avait pas tort dans ce qu’elle disait, sauf en ce qui concernait de ce que j’avais voulu dire par ‘mignon’. Secouant la tête doucement, je lui souris, toujours un peu amusé. Mon regard demeura cependant aussi froid qu’avant alors que je continuais de rester dans cette zone que j’avais jusqu’ici appris à apprivoiser grâce à James.

« Je voulais dire que ton intérêt pour en apprendre plus sur l’instrument en mignon Dalia. » expliquais-je en soutenant son regard. « C’est un compliment tu sais. Je dis simplement que ça te donne un petit côté humain, comme nous toutes. » ajoutais-je.

Ouais, j’allais probablement le regretter, mais je n’avais pas pu passer l’occasion de tenter de faire un compliment. Je n’avais pas l’impression de patiner sur place, mais je tentais tout de même de me rattrapper un peu. Peut-être que si j’arrivais à lui enfler la tête assez il me serait plus facile de pouvoir m’en sortir sans trop de mal. c’est la qu’elle m’avait demander de jouer un autre morçeau, comme celui que j’avais jouer avant son arrivée. Je m’étais éxécuter sans broncher, mais aussi sans bouger. Lorsqu’elle me fit signe d’arr^ter, je terminai ma note avant de baisser mon archet et mon instrument. Tu m'autorises à y jeter un oeil? Excuse-moi mais ce truc m'intrigue, j'aimerais bien comprendre comment ça fonctionne. me demanda-t-elle. Hors de question. Jamais de la vie. L’image de la jeune fille de la dernière fit alors irruption dans mon esprit. ‘C’est ça qui t’attend.’ pensais-je. J’eus malgrer moi un mouvement de recul. Je ne voulais pas lui remettre mon instrument. Sa menace planait toujours dans mon esprit et je ne tenais pas à voir si bel objet tombé entre les mains de la Tireuse. Je n’étais pas stupide, je savais bien que si je lui remettais, je le perdrais. il y avait bien des façon de le perdre bien sûr, mais je n’avais pas envie de voir de quel façon.

« Je suis désolé, mais comme c’est un objet rare, je préfère être la seule à le manipuler. » dis-je en l’observant. « J’espère que tu comprends. » ajoutais-je en souriant d’un air désolé.

La brune se dressait toujours face à Dalia, aussi fière qu’avant. La blonde n’appréciait pas vraiment le ton de la conversation et aurait aimé que cette Soumise lui manifeste un petit peu plus de respect. Mais non, elle avait jugé son attitude « mignonne » et lorsque la tireuse lui avait demandé un mot d’explication, Katherine se justifia tant bien que mal. Mais sa réponse laissa Dalia perplexe. Elle finit par éclater de rires, blasée.

Un petit côté humain ? Parce que tu crois que je suis une machine sans cœur c’est ça ? Mais oui tout le monde me voit comme « la méchante Dalia qui s’en prend à tout le monde » « Celle qu’il faut à tout pris éviter »… Tu crois que c’est tout ce que je suis, pas vrai ? Mais t’as juste rien compris. Si j’en suis là aujourd’hui, c’est grâce à ça. Et tant pis si tout le monde me prend pour une garce.

Son petit laïus fini, elle s’en voulut presque d’étaler son ressentiment à ce point. Mais qu’est-ce qu’il lui prenait de lui dire ça, à elle ? La blonde n’avait pas à se justifier. Et d’ordinaire, elle se foutait bien de ce qu’on pouvait penser d’elle.

C’est alors que Katherine refusa d’obtempérer. Elle eut un mouvement de recul et tenta à nouveau d’expliquer son manque de collaboration. « Objet rare » « la seule à le manipuler » et bla-bla-bla… La blonde leva les yeux au ciel, excédée. Refuser cette simple demande était une grossière erreur. Elle ne comptait pas fracasser son violon au sol non plus, mais si cette Soumise continuait à s’opposer à elle,  la tireuse y penserait certainement. Ca oui.
Un sourire mauvais se dessina sur ses joues pâles. Non, elle ne pouvait tolérer un refus là, maintenant, tout de suite. Alors, la gradée s’avança lentement d’une démarche assurée vers la violoniste. Son violon, c’était précisément son point faible. Si elle s’en emparait, cette fille serait complètement paumée. Qu’est-ce qu’elle aurait aimé voir ça…

Tu sais, ce n’est pas parce que je te le demande bien gentiment que tu as le droit de refuser. D’un geste lent, elle avança le bras vers l’instrument qui était désormais à portée de main. Ne me donne pas une bonne raison pour le fracasser au sol.

C’était un conseil « d’ami ». Plus cette fille se braquerait et plus Dalia serait en colère. Et quand elle était en colère, ça ne donnait jamais rien de bon…

Alors que Dalia me demande de lui expliquer pourquoi je trouvait son comportement mignon, je fais de mon mieux pour lui expliquer sans la vexée. En même temps, je sais que je tente tout cela pour rien au fond.  Par la réponse qu’elle ne tarde pas à me donner, je conclue qu’elle n,est pas heureuse de mon explication. Un petit côté humain ? Parce que tu crois que je suis une machine sans cœur c’est ça ? Mais oui tout le monde me voit comme « la méchante Dalia qui s’en prend à tout le monde » « Celle qu’il faut à tout pris éviter »… Tu crois que c’est tout ce que je suis, pas vrai ? Mais t’as juste rien compris. Si j’en suis là aujourd’hui, c’est grâce à ça. Et tant pis si tout le monde me prend pour une garce. me dit-elle après avoir éclaté de rire devant ma réponse. J’arque un sourcil à sa réponse. Si elle cherches l’empathie, elle a une drôle de manière de le faire celle-là. Mais oui, je la crois insensible, froide et tout simplement méchante. Ayant moi-même été témoin de ce qu’elle est capable de faire à une soumise pour un bijou, je n’ai aucun doute la dessus. Le jour ou elle fera un truc gentil sans vouloir quelque chose en retour, alors la fin du monde sera imminente.

« Si tu le dis. » répondis-je en haussant les épaules.

Je crois les bras sans en dire plus. Elle a dit se foutre que les gens pense cela d’elle, il est donc inutile de rajouter quelques choses à son commentaire. C’est suite à cela qu,elle me demande de lui laisser regarder mon violon. Je refuse. Je suis catégorique. Je ne lui fais pas confiance, mais alors là pas du tout. Elle a un truc qui ne me dit rien qui vaille en soi. Je ne l’aime pas du tout. Je le vois s’avance, un sourire aux lèvres. Je me dis que je devrais peut-être reculer plutôt que de lui tenir tête, mais je ne bouge pas. au lieu, je l’observe s’avancer vers moi. Tu sais, ce n’est pas parce que je te le demande bien gentiment que tu as le droit de refuser. dit-elle alors qu’elle s’étire pour prendre mon instrument.  Ne me donne pas une bonne raison pour le fracasser au sol. reprend-t-elle. Je recule d,un pas, garder l’instrument derrière moi.

« Je préfère le ranger dans son étui. » rajoutais-je alors que mon regard soutien sans mal le sien.

Dalia ne s'attendait pas à ce que cette fille approuve ses paroles. Aussi, quand la brune se contenta de répondre "Si tu le dis", mi-sérieuse, mi-moqueuse, la blonde se crispa légèrement. L'indifférence de cette simple Soumise avait quelque chose d'insultant. Quelque chose qu'elle allait s'empresser de faire taire.

Alors, la blonde s'avança vers sa proie, sûre d'elle et le sourire aux lèvres. Elle savait qu'en ce bout de boit résidait la faiblesse de Katherine. Et elle savait aussi que si elle le voulait vraiment, elle parviendrait à s'en emparer sans mal. Elle voulait juste s'amuser un petit peu en laissant croire à cette Soumise qu'elle avait une chance de sauver son pitoyable instrument. Mais la menace était bien là et tomberait sur elle comme un couperet si elle refusait d'obtempérer. Ce qu'elle fit.

Mauvaise réponse.

Dalia, la regard planté dans celui de la violoniste, effectua un balayage net, précis et surtout inattendu. Si elle était moins douée que la plupart des Fines Lames du clan, elle savait se battre. Bien mieux que les membres moyennes ou les soumises dans le style de Katherine.

La blonde tourna autour d'elle, certaine d'arriver à ses fins.

Je te le demande une dernière fois : donne-moi ce violon. Crois-moi tu ne veut pas savoir ce qui arrivera si tu refuses.

Ça va mal se passer, je le sais. Ça se lit dans son visage. Sa voix peut-être aussi mielleuse qu’elle veut, je m’attends au pire. Mon violon est tout ce qu’il me reste de ma soeur, c’est ma vie. Je ne lui fait pas confiance, mais pas du tout. Et elle le sait parce que ne pas savoir cela serait impossible. Je joue les indiférence, m’imaginant être en compagnie de James, remplaçant mon archet par la lame que j’avais eu l’occasion d’utiliser par le passer. Si seulement c’était le cas, une lame aurait été une meilleure source de protection que mon archet. Alors que je laisse couler ses commentaires de l’eau sur un abri, que je me fais imperméable à ses menaces, je la vois se crispé alors que refuse de lui donner ce qu’elle veut. Mon regard soutien toujours le sien, ce n’est pas le moment de baissé le regard, mais pas du tout. Avant même de me répondre, elle s’avance vers moi. Mauvaise réponse. me répond-t-elle. Je déglutis, incapable de ne pas avaler alors que je sais qu’elle ne va pas tarder à tenter quelque chose. Ma prise sur mon instrument et mon archet se resserre . Je ne vais pas la laisser gagner aussi facilement. Hors de question! Je lève le menton pour lui montrer que je n’ai pas l’intention de changer d’avis, mais la blonde rievient à l’assault “une dernière fois”. Cette fois, elle se met à me tourner autour. Au départ, je la suis du regard, mais je finis pas ne pas la suivre autant, cherchant plutôt à la localisé par le bruit de ses pas sur le sol. Je me demande alors ce qui peut bien lui traverser l’esprit. La réponse est pourtant simple, je le devine. Elle réfléchit à ce qu’elle va me faire subir, comment elle va s’en prendre à moi.

Je te le demande une dernière fois : donne-moi ce violon. Crois-moi tu ne veut pas savoir ce qui arrivera si tu refuses. tente-t-elle une dernière fois. Je tourne la tête vers elle, me laissant emporter par ce calme étrange qui m’habite, par la froideur que je ressens lorsque je tiens une lame. Je penche la tête sur le côté, levant les yeux au ciel en faisant mine d’y penser avant de la regarder de nouveau. J’hoche la tête en m'éclaircissant la gorge avant de prendre la parole. « Pardon, tu as dû avoir du mal à m’entendre lorsque je t’ai répondu tout à l’heure… » commençais-je, affichant un sourire navré. « Mais je veux bien répéter puisque cela te fais plaisir… » ajoutais-je en me tournant vers. « J’ai dit, que je préfère le ranger dans son étui. Je te remercie d’ailleurs de ta compréhension sur le sujet. » lui dis-je. Oui, bon je suis peut-être allé un peu loin, peut-être. Mais d’une manière ou d’une autre, la blonde s’est déjà décidé. à me faire subir un calvaire alors aucunes de mes paroles n’y auraient changé quelque chose. Aucun de mes gestes ne lui auraient enlevé l’envie de faire de moi son punching bag. Non, la situation ne pouvait pas s’améliorer.