Get off of my way [Alice]

ARIA - Alors, qu'est-ce qu'on fait ?
KAHLAN– Qu'est-ce qu'on fait ?
ARIA - Ne te fais pas plus idiot que tu ne l'es vraiment. Ce soir. Qu'est-ce qu'on fait ce soir ?
KAHLAN– Rien de spécial.
La blonde soupire. Il t'est difficile de lui dire que si tu n'es pas très disponible dernièrement c'est parce que tu passes ton temps libre à chercher Alessandra. Contrairement aux autres, elle sait tout à propos de votre lien de parenté mais tu sais bien qu'elle n'approuverait pas cette dangereuse fouille de la ville. Et bizarrement, tu te soucies de ce que pense Aria car elle compte pour toi. Au fond, tu ne veux surtout pas l'inquiéter.
ARIA - Tu me caches un truc. Oh mec, me dis pas que c'est ce que je crois.
KAHLAN– Faut que tu arrêtes de t'inventer des délires. Je dors mal donc je suis crevé, fin de l'histoire.
ARIA - D'habitude, ça t'empêches pas de t'amuser.
KAHLAN– J'm'en fous de d'habitude !
ARIA - C'est bon pas besoin de t'emporter.
Tu t'apprêtes à lui répliquer que tu ne t'emportes pas mais tu dois te rendre à l'évidence que c'est bien le cas. Tu as les nerfs à fleur de peau et tu ne cherches qu'une étincelle pour allumer le bidon d'essence que tu es depuis quelques jours. Le départ d'Alessandra te ronge littéralement de l'intérieur. Tu veux la voir. C'est un besoin viscéral.
ARIA - Bon ben rentre bien alors.
Tu n'aimes pas l'idée que vous vous sépariez en étant en froid mais tu as l'impression que si tu ouvres la bouche pour parler, il n'en sortira que de l'agressivité. Tu te contentes donc d'un signe de la tête et l'abandonnes pour rejoindre le QG pendant qu'elle part vers le quartier désaffecté.

En arrivant à proximité du quartier général des Jaguars, tu as la désagréable surprise de tomber sur un troupeau de Membres. Beaucoup ont fraîchement rejoints les rangs du clan et te sont inconnus mais tu repères quand même quelques têtes dont une qui ne te revient pas du tout. Et manque de bol, il fait partie de ceux qui se chamaillent devant la porte, en bouchant le passage de façon idiote.
KAHLAN– Hé la bleusaille, ça vous dérangerait de dégager le passage?
Tu n'es pas vraiment d'humeur à faire dans la dentelle. Ton arrivée paraît en troubler certains et tu perçois quelques chuchotements. On se renseigne sûrement sur tes états de service pour savoir quel risque sera encouru en cas de pépin. Tu n'es qu'un surveillant, on ne doit pas vraiment te juger comme une menace. D'ailleurs, les réactions ne se font pas attendre et un Membre se détache du groupe.
ALAN– Et toi, ça te dérangerait de nous parler mieux ? On est pas des chiens, y mettre plus de forme ne t'arracherait pas la gueule.
KAHLAN– Si justement. Si vous n'avez rien de mieux à foutre que de glander devant le QG, vous ne devez pas être mieux qu'une bande de clébards inutiles.
Tu n'as pas ta langue dans ta poche en temps normal mais ce comportement ne te corresponds pas totalement non plus. Tu n'as rien contre les bleus dans les faits. Ils sont juste au mauvais endroit, au mauvais moment. A part Alan mais lui tu ne peux pas le piffer depuis le début.
ALAN– La ferme ! Ce n'est pas parce que tu es plus ancien que je vais me priver de t'en coller une.
Il s'élance en armant son poing. Un fin sourire effleure tes lèvres alors que tu laisses tomber ton arme au sol. Peut-être que c'était ce que tu attendais depuis le début. Se battre juste devant le QG est stupide, il suffit qu'un gradé sorte pour que les problèmes te tombent dessus mais la seule chose à laquelle tu penses c'est à le cogner. Son poing t'atteint à la joue, tu sens ta peau chauffer mais tu ne t'en occupes pas et lui assènes en retour une frappe dans l'estomac. Le combat au corps à corps, c'est ton truc et tu ne comptes pas te faire avoir par un chaton à peine sortit du ventre de sa mère.

Si j'espérais pouvoir profiter du peu de calme que l'on nous offrait en ce moment, j'avais dans l'idée de pouvoir me balader et non m'ennuyer à calmer des esprits belliqueux. Si j'avais su, en me levant ce matin-là, que j'allais devoir faire face à une telle situation, peut-être ne me serais-je pas bougée ou alors j'aurais emprunté un tout autre tracé. Malheureusement, je ne suis pas encore devin et du coup, j'avançais en suivant simplement mes pas, ne faisant pas spécialement attention à la direction que je prenais. De toute manière, tant que je ne quittais pas le territoire, c'était bon. Je n'avais pas trop envie de me fourrer dans une mauvaise histoire, une fois de plus, comme lorsque j'avais rencontré ce Libre qui n'avait eu de cesse de me faire des sermons au sujet de mon utopie stupide, selon lui. Je ne voulais pas me fatiguer inutilement ce jour-là, ou en tout cas, pas en risquant ma vie. Alors, oui, j'allais simplement fouler le sol de notre zone, la zone des Jaguars et rien de plus.

J'avais tout de même pris la peine de mettre la main à la pâte pour les quelques implications internes qui ne semblaient pas trop difficiles. Je n'étais pas une experte des travaux, surtout physiques, mais je savais faire quelques bricolages tout de même. Quand je n'aidais pas physiquement, je soutenais moralement ceux qui travaillaient ou j'aidais en conseillant par-ci, par-là. Oui, j'étais utile à ma manière et Roxanne me le répétait souvent, quand il m'arrivait de douter de mes capacités. Elle et moi nous entendions plutôt bien depuis qu'elle m'avait soutenue lors de mon test d'admission en tant que Membre. Je lui devais au moins ça. De temps à autres je rassurais un ou une Soumise, puis la seconde d'après c'était un Membre qui avait droit à mes mots rassurants et encore à d'autres moments je prenais une planche de bois pour réparer une bâtisse en piteux état pour une raison quelconque, une altercation qui aurait mal fini.

« Prends donc ta pose. » me dit la jeune femme qui était encore actuellement notre Seconde, Roxanne.

C'est ce que je fis donc sans hésiter. Je savais quand il le fallait et je savais qu'il fallait obéir surtout. Je disparus donc du « chantier » pour me balader à nouveau sans trop réfléchir à la direction que je prenais. Je me retrouvai non loin du quartier général quand j'entendis des voix aller crescendo et certainement pas pour dire de gentilles choses. Ils se crachaient dessus, au sens figuré bien évidemment. Je reconnus tout de suite la voix de Alan. Pour éviter une quelconque crise de sa part, une énième d'ailleurs, je pressai le pas pour faire face à un spectacle déplorable. Deux Membres qui se tapaient dessus. Bien puéril alors qu'on sortait d'une période de calme, même vis-à-vis des Libres, la fête des Orages. Je me dépêchai à nouveau pour m'interposer entre les deux grands gaillards sans fléchir ni du regard ni de la posture.

« Est-ce vraiment utile de se battre maintenant ? Qu'est-ce que tu as encore dit, Alan ? » lui lançais-je, furieuse. Après quoi, je me tournai vers l'autre protagoniste. « Et tu es... Kahlan, c'est ça ? » le prochain qui donnait un coup pouvait être assuré de me l'infliger directement. Néanmoins, cela ne m'effrayait pas le moins du monde. Je ne comptais pas bouger d'un cil.

La bagarre est inévitable. Heureux d'avoir trouvé en ce jeune Membre présomptueux un punching-ball, tu ne te prives pas de lui asséner des coups puissants. Tu sais que tu dois te contrôler un minimum pour éviter les problèmes trop graves mais pour le reste tu te lâches. Tes poings rentrent en contact avec son corps de façon régulière et tu sens à peine les frappes qui fondent sur toi en retour. Il n'est pas faible mais il manque encore un peu de de prise dans la réalité comme beaucoup de jeunes Jaguars. Alors que le combat s'intensifie de plus en plus, quelqu'un s'interpose. Une fille que tu reconnais aisément. C'est d'elle que vous avez parler avec Asha durant le repas, la sainte nitouche présumée.
ALICE– Est-ce vraiment utile de se battre maintenant ? Qu'est-ce que tu as encore dit, Alan ?
Ses paroles s'adressent directement à ton adversaire. Au moins, ce n'est pas toi qui te prends les remontrances. Encore heureux d'un côté. Elle ne paraît pas commode lorsqu'elle lui parle et tu songes qu'elle a plus de caractère que tu ne le pensais. Finalement, ton tour vient aussi.
ALICE – Et tu es... Kahlan, c'est ça ?
Tu es un peu surpris qu'elle connaisse ton nom. Tu ne la connais pas plus que ça, elle est peut-être une Jaguar depuis un moment ce qu'il explique qu'elle sache quelque chose sur toi puisque tu es né dans le clan. En guise de réponse, tu te contentes de hocher la tête. Il t'est difficile de te calmer malgré son apparition soudaine. Tu ne comptes pourtant pas ruer dans les brancards, c'est inutile. Tu relâches doucement tes poings et tu laisses tes bras retomber le long de ton corps.
KAHLAN – Je lui ai juste dit de dégager le passage. L'entrée du QG n'est pas un terrain de jeux.
Tu parles car c'est la meilleure façon d'en finir rapidement. Et puis, tu n'as pas menti même si ta façon de le dire avait été légèrement plus piquante.

Ce Jaguar que je ne connais pas encore assez bien, mais suffisamment comme tout un chacun de mon propre clan puisque j’ai rapidement appris à m’informer sur ceux qui m’entourent, alliés comme ennemis, me regardait comme s’il me jaugeait de son simple regard perçant. Il est connu que les félins ont le regard perçant, de jour comme de nuit. Avait-il peur de mon attitude ? Non, je ne crois pas. Il semblait plutôt surpris de ma façon d’agir avec Alan et de lui parler. Ce n’était pas la première fois que je pouvais surprendre. Il faut dire qu’à voir ma carrure peu musclée et mon habitude pacifiste, je ne semblais pas être le Membre le plus aguerri. Pourtant, croyez-le ou non, j’étais prête à prendre les armes s’il le fallait. Je n’étais pas faible. Je n’avais juste pas la même façon d’envisager les choses que la plupart des Membres. Et cette bagarre, en face du QG, m’énervait déjà. Comment pouvait-on décemment se taper dessus entre membres d’un même clan, surtout d’une famille comme celle des Jaguars, alors qu’il suffisait de demander à l’autre de se bouger. Quoi de plus… calme et normal ?

Alan se tourna alors vers moi, décidé à m’en coller une, sans doute parce que je l’eus humilié face à son adversaire qu’il avait rêvé écrasé par ses propres poings. Je ne comprenais toujours pas pourquoi il me vouait cette haine coriace. Il semblait espérer, au fond de lui, pouvoir me tuer de son regard foudroyant. « Tu ne peux pas t’empêcher de te mêler des affaires des autres, n’est-ce pas, Alice ? Laisse donc les hommes se battre et va pleurer dans ton coin, comme quasiment tous les soirs ! » Je haussai les épaules, le regardant à peine, plus exaspérée qu’énervée, pour tout dire. J’aurais pu répondre mais l’on m’a toujours dit qu’il vaut mieux répondre aux imbéciles par le silence, alors, je m’exécute. Je préférai me tourner vers Kahlan, Membre depuis plus longtemps que nous. Il continuait de me fixer comme si j’étais une bête de foire. Qu’avais-je dit ou fait pour qu’il me regarde comme si j’étais sortie de nulle part.

« J’ai oublié de me présenter, peut-être ? Je suis Alice, celle sur qui beaucoup de Membres ont misé leur ration. Il paraît que la majorité me voyait perdre mon Test. C’est drôle, n’est-ce pas ? » Dis-je tout naturellement. Je haussai à nouveau les épaules avant de reprendre. « Tu pouvais peut-être simplement lui proposer de se bouger ? Même si, je te l’accorde, Alan est long à la détente et plutôt…comment dire… stupide ? » Oui, même moi je savais me montrer piquante, quand je le voulais. La petite fille que j’étais savait désormais se défendre ? Peut-être bien. « Bref, si vous pouviez éviter de vous battre plus longtemps, ça m’éviterait d’avoir à me fatiguer. »

ALAN – Tu ne peux pas t’empêcher de te mêler des affaires des autres, n’est-ce pas, Alice ? Laisse donc les hommes se battre et va pleurer dans ton coin, comme quasiment tous les soirs !
Ce mec est un pauvre con mais il n'a pas tort. Tu ne comprends d'ailleurs pas pourquoi elle s'intéresse à votre bagarre. Enfin, cela ne t'étonne pas vraiment puisque tu as déjà entendu parler d'elle et de ses méthodes. Après avoir snobé l'offensive d'Alan, elle se tourne vers toi. Tu ne l'as pas quitté des yeux, toujours à te demander pourquoi elle se mêle de cette histoire. Son attitude te lasse vite, tu n'aimes pas beaucoup ce genre de personnalités.
ALICE – J’ai oublié de me présenter, peut-être ? Je suis Alice, celle sur qui beaucoup de Membres ont misé leur ration. Il paraît que la majorité me voyait perdre mon Test. C’est drôle, n’est-ce pas ?
KAHLAN – Je sais qui tu es.
Tu ne comprends pas trop pourquoi elle parle de cette histoire de paris. Tu ne penses pas qu'elle ait pu entendre ta discussion avec Asha le soir de sa réussite, cela ne doit être qu'un hasard. De toute façon, tu n'as pas parié sur son échec mais sur la réussite d'une autre Membre.
ALICE – Tu pouvais peut-être simplement lui proposer de se bouger ? Même si, je te l’accorde, Alan est long à la détente et plutôt…comment dire… stupide ?
KAHLAN – C'est ce que j'ai fait avant qu'il ne décide de me chercher des noises.
Tu ne te justifies pas, tu poses juste un fait.
ALICE – Bref, si vous pouviez éviter de vous battre plus longtemps, ça m’éviterait d’avoir à me fatiguer.
Cette fille commence tout doucement à te casser les pieds. De quoi se plaint-elle ? Tu ne lui as jamais rien demandé à ce que tu saches.
KAHLAN – Pourquoi te sens-tu obligée de t'interposer ? Si tu ne veux pas te fatiguer, tu n'as qu'à passer ton chemin. Ça s'appelle se mêler de ses affaires comme l'a dit l'autre crétin.
Ta voix est un brin agressive mais tu gères plutôt bien ta mauvaise humeur aujourd'hui, tu t'étonnes toi même.

Apparemment, ce cher Kahlan ne me porte pas franchement dans son coeur. Est-ce que ma méthode, mes habitudes, mon attitude le dérangent, lui aussi ? Cela ne m'étonnerait même pas qu'il ait participé au pari en question et qu'il ait misé sur ma perte. À quoi bon s'énerver à ce sujet, sincèrement ? Vu sa façon de se tenir, ses muscles et ses coups faciles, il ne changerait pas d'avis, peu importe ce que je pourrais lui expliquer sur ma façon de voir les choses. Sans doute ne sommes-nous pas faits pour nous entendre. Il doit me prendre pour une idiote, une pimbêche, une incapable ou que sais-je encore. D'ailleurs, il continuait de me fixer de cet air hautain, sans parler de la façon dont il me parlait. C'était définitivement peine perdue que de me faire entendre par l'un ou l'autre. Je ne sais pas lequel des deux garçons je préférais vu qu'ils avaient la même manière de m'envoyer balader et sans ménagement. Ce ne serait plus des durs à cuir, sinon. N'est-ce pas Alan, Kahlan ?

« C'est rare que quelqu'un connaisse mon nom. Peut-être parce que je suis la « plus faible » de l'année ? C'est vrai qu'à me voir, on ne me croirait pas capable d'utiliser une arme pour me défendre, n'est-ce pas ? » pourquoi insistais-je comme ça ? Parce que je sentais que quelque chose le retenait. Et s'il se retenait, ce n'était certainement pas pour me faire un câlin ou jouer les gentils un peu stupides, comme il devait penser de moi. Moi aussi, j'avais une once de fierté et je savais me défendre.

Je me demandai pourtant quand même pourquoi est-ce que j'ai pris la peine de chercher à me justifier et à me décrire, même partiellement, comme je suis. Il n'en a que faire. S'il se souciait vraiment de ce détail, il ne m'aurait pas parlé comme il venait de le faire et il aurait été, au contraire, ravi que j'envoie balader son adversaire d'une simple remarque. Ce Kahlan devait être trop fier de nature que pour laisser une jeune femme comme moi le défendre, même si ce n'était pas mon but premier, dans le cas présent. Soit dit en passant, il se mit à se justifier, lui aussi. Je savais que Alan était un garçon trop arrogant et fier mais j'avais le sentiment qu'ils l'étaient tous les deux. Alors, de là à savoir qui avait pu commencer cette bagarre puérile, puisque nous étions tous du même clan, c'était une autre paire de manches. Je soupirai, ayant l'impression de voir un miroir renvoyer le reflet de Alan ou inversement.

« On pourrait croire que vous êtes frères. Aussi arrogants et hautains l'un que l'autre. Finalement, j'aurais peut-être dû vous laisser vous battre jusqu'au sang et attendre la réaction de Noâ. » dis-je exaspérée par leur comportement qui ne reflétait pas suffisamment l'esprit de cohésion, habituellement, de notre clan. C'était pourtant là une véritable fierté pour moi. Surtout après avoir connu Joshua et ses horreurs. Et Kahlan me renforce dans cette idée. « Très bien, tu veux que je te laisse saigner un bleu, dans ce cas ? Si cela est ton ordre, Kahlan. » je jouais expressément sur l'attitude et les mots, comme je savais si bien le faire. Leurs armes étaient des fusils, des couteaux ou autres ustensiles dans le genre, moi, c'était ma voix, mes mots...

Sujet: Re: Get off of my way [Alice] Mar 2 Sep 2014 - 4:21

ALICE – C'est rare que quelqu'un connaisse mon nom. Peut-être parce que je suis la « plus faible » de l'année ? C'est vrai qu'à me voir, on ne me croirait pas capable d'utiliser une arme pour me défendre, n'est-ce pas ?
C'est à croire qu'elle cherche à te faire perdre ton sang-froid. Elle insiste sur des détails qui n'ont pas lieu d'être, rongeant peu à peu ta patience. Elle donne l'impression de tout savoir, de penser à ta place et cela t'agace. Elle semble tout comprendre mais au final elle ne fait que se tromper sur toi. Tu n'as pas la prétention de la juger sur ses capacités. Si elle a réussi le test, c'est bien pour une raison et si Noâ l'a accepté, tu ne vois pas pourquoi tu devrais venir donner ton avis par derrière. Un avis à ce sujet tu n'en as en réalité pas. Oui, tu lui trouves des airs de princesse, de sainte-nitouche mais tu ne te braques pas comme elle le fait sur ses capacités. Tu espères bien qu'elle soit capable de se défendre en cas de pépin mais c'est juste dans l'intérêt du clan.
KAHLAN – Tu es une Jaguar, une nouvelle Membre qui plus est, je connais donc ton nom et ton visage, cela s'arrête là.
Ta voix est froide. Tu n'as pas la prétention de dire que tu connais tout le monde mais à force de rôder sur le territoire tu as une idée assez précise des gens qui peuplent le Sud. Vingt et un ans que tu vis ici, ça laisse des traces et un paquet de connaissances en bonus. Alice soupire. Tu envisages la possibilité qu'elle laisse enfin tomber mais tu te trompes lourdement.
ALICE – On pourrait croire que vous êtes frères. Aussi arrogants et hautains l'un que l'autre. Finalement, j'aurais peut-être dû vous laisser vous battre jusqu'au sang et attendre la réaction de Noâ.
Ses paroles diffusent en toi une onde de rage. Tes muscles se crispent plus encore et tu serres les poings si fort que tes ongles entament ta peau. Comment ose-t-elle dire une chose pareille ? Elle prends des grands airs en se disant mal jugée mais elle est la première à porter sur toi un jugement particulièrement brutal.
ALICE – Très bien, tu veux que je te laisse saigner un bleu, dans ce cas ? Si cela est ton ordre, Kahlan.
Tu ne supportes plus son attitude. Pour qui se prend-t'elle nom de dieu ? Elle est nouvelle dans votre fratrie et ne semble rien savoir de vos coutumes et de vos habitudes. Mater un gars comme Alan n'a rien d'anormal ici et si ce n'est pas toi qui t'en charge, ce sera quelqu'un d'autre. Cela tombe bien dans un sens, l'envie t'est passée. Désormais, c'est un regard dur que tu rives sur Alice, ignorant complètement le bleu aux chevilles trop gonflées.
KAHLAN – Que sais-tu de moi pour te permettre d'émettre un tel jugement ?! Tu défends ta légitimité en tant que Membre de façon inutile parce que tu t'imagines savoir ce que je pense de toi mais cela ne t'empêche visiblement pas de reproduire un comportement qui t'insupporte.
Elle est une Membre, elle est ton égale, tu n'as donc aucune raison de retenir les pulsions de violence qui cherchent à te dominer mais un tel geste lui ferait trop plaisir. Si tu la frappes, elle se persuadera qu'elle a raison sur tout. Mais elle a tort. Tu n'es pas comme Alan, vous n'avez ni le même passé, ni le même présent et encore moins le même futur. Vous êtes deux êtres distincts qui ont pour seul point commun d'être affilié à un même clan. Et pourtant, elle se permet de vous mettre dans le même sac. Cette attitude te dégoûte au plus haut point.

Sujet: Re: Get off of my way [Alice] Lun 20 Oct 2014 - 23:40

Peut-être m’étais-je emportée, pour une fois, et de trop ? Sans doute était-ce à cause de toutes ces rumeurs entendues lors de cette soirée ou alors à cause de la présence d’Alan. Les deux hypothèses étaient envisageables. Ce regard trop lourd, toujours empli de bagarre, de défi et de stupides idées s’y réfléchissant me fatiguaient et par moment, comme celui-là, me mettaient sur le qui-vive. Je ne relâchais jamais. J’étais attentive, très attentive, trop attentive. Du coup, je me montrais désagréable avec ce Kahlan que je ne connaissais qu’en apparences, que de vue. Moi qui aie horreur des gens qui font des raccourcis malsains, je n’étais pas franchement mieux sur le coup. Comment pouvais-je insister sur le fait qu’on me prenait pour une jeune femme faible sans même savoir s’il faisait partie de ces personnes médisantes ? Je soupirai, haussant les épaules, cherchant à me contrôler, à me maîtriser pour mieux reprendre les choses. Il ne faut pas me laisser aller à cause de ce stupide nouveau Membre qui n’a de cesse de me nuire comme à ce moment-là, justement. Je préférai donc rester muette un certain temps. Le temps, en tout cas, de l’écouter, de mieux cerner et de le comprendre, pourquoi pas. Il aurait raison de se renfermer, je le sais pertinemment. Alors, dans ce cas, je ne lui en tiendrai sûrement pas rigueur. « Oui, excuse-moi. Ce ne doit être que ça. Tu es de ceux qui se soucient des nouveaux, ou du moins de leurs visages et leurs noms. » repris-je calmement. Je retrouvais doucement mon calme habituel.

Mon entêtement quant à cette « bagarre » soit disant normale n’avait peut-être pas lieu d’être parce que c’était l’habitude dans le clan. Pourtant, je ne supportais pas l’idée que ça continue comme ça. Il y a bien eu des changements entre le règne de Joshua et celui de Noâ, n’est-ce pas ? Pourquoi n’y en aurait-il pas encore, alors ? Oui, je trouvais cette habitude vaine. Mais apparemment, face à moi, j’avais quelqu’un qui comprenait parfaitement que c’était dans les mœurs et il n’était donc pas près de s’arrêter là. Je soupirai à nouveau. S’il y tenait, je n’avais sans doute pas à m’en mêler plus longtemps. Ou alors, peut-être qu’il me rajouterait dans le lot des bleus qu’il veut mater, selon les coutumes du clan. Lorsqu’il finit par se déchaîner, sans doute plus à raison qu’à tort, je me crise à mon tour. Je réalisai ma bêtise et finis par abandonner. Si j’étais prête à m’en aller, pour le laisser, avec ou sans Alan, ça n’avait plus trop d’importance, je réalisai le sang qui tombait en un fil fin dans un regard rapide en sa direction. Je compris que ce devait être d’énervement. Il s’était contrôlé à sa manière, maladroitement, au point de se blesser. Je savais aussi que c’était de ma faute. Je baissai les yeux, arrachai deux morceaux de tissu de ma robe pour en bander chacune de ses mains ensanglantées. « Je suis sincèrement désolée. Ça ne me ressemble pas. » je m’apprêtais alors à m’en aller. J’avais déjà fait suffisamment de dégâts ici-même.

Sujet: Re: Get off of my way [Alice] Sam 15 Nov 2014 - 2:18

Tu n'es pas très doué pour contrôler ta colère. Après ce qu'elle t'a dit, il t'est d'autant plus difficile de rester simplement calme. Tes poings sont serrés de façon extrême si bien que tu te blesses les paumes. La douleur ressentie même légère n'est pas dénuée de sens. Elle t'aide. Te concentrer sur elle te permet de penser à autre chose. En fixant ton attention sur ce tiraillement dans tes mains, tu peux presque ignorer la présence de la fille. Alors tu mets plus de force dans ta poigne sans te soucier du reste. La seule chose qui compte c'est ton contrôle.
ALICE – Oui, excuse-moi. Ce ne doit être que ça. Tu es de ceux qui se soucient des nouveaux, ou du moins de leurs visages et leurs noms.
Tu discernes à peine son changement d'attitude. Ses mots se sont insinués dans ton esprit mais tu peines à y croire. Tout ça te semble trop soudain. Tu ne te laisses pas tout à fait convaincre, si jamais elle cherche à te berner tu n'es pas sûr de pouvoir rester cool. Si elle se moque de toi, tu ne répondras plus de rien. Lorsqu'elle s'approche de toi et prends tes mains, tu te laisses faire. Tu es désorienté par son comportement et tu ne peux rester que spectateur pendant qu'elle s'applique à arrêter l'écoulement faible d'un sang que tu n'as pas senti couler avant qu'elle ne te le fasse remarquer.
ALICE – Je suis sincèrement désolée. Ça ne me ressemble pas.
Tu ne comprends décidément pas. Elle s'est interposé entre Alan et toi alors que tu étais sur le point de remettre le jeunot à sa place, puis elle est partie dans un délire qui t'a mis les nerfs à vif et maintenant voilà qu'elle s'excuse en prenant soin des infimes blessures que tu as ouvert dans ta peau. Cette fille est pour le moins étrange. Mal à l'aise car tu n'aimes pas les excuses, tu grommelles un peu.
KAHLAN – C'est bon, ça arrive de se tromper.
Tu agites un peu tes doigts en fixant ta main droite entourée d'un bout de tissu.
KAHLAN – Merci.
Un faible sourire allume tes lèvres. Tu n'es pas un mauvais bougre malgré ton caractère parfois bougon et ton manque de sang-froid.
KAHLAN – Pourquoi est-ce que tu t'interposes de la sorte ?
C'est une vrai question. Son pacifisme extrême te paraît étonnant et tu veux comprendre mieux ce qui la pousse à agir de la sorte. Surtout que c'est systématique chez elle d'après ce que tu as compris. Parler refoule loin ta colère. C'est à peine si tu la sens encore pulser dans ton corps désormais.

Je devais être encore à cran suite à mon Test d’admission et tout ce que cela impliquait dans les faits. Ce n’était pas une mince affaire pour moi. Pour beaucoup, c’était la preuve et le fruit de leur détermination, de leur motivation vis-à-vis de leur clan mais aussi de leurs ambitions. Pour moi, c’était toute autre chose. Je voulais absolument aider mon clan, c’est certain mais je crois que je voulais aussi faire mes preuves pour me rassurer mais aussi et surtout faire mes preuves pour que, en quelques sortes, Abel le remarque. J’étais naïve, très naïve. Je croyais bêtement qu’il le remarquerait et comprendrait que je ne suis plus ni l’enfant faible ni cette jeune fille d’il y a deux ans. Alors, oui, j’étais à cran. Ce qui expliquait sans doute mon manque de maîtrise à ce moment-là, quand je faisais face à Kahlan et à celui qui aimait me pourrir la vie, Alan.

Je m’étais attendue à ce qu’il s’énerve lorsque je m’attelais à soigner sa main. Pourtant, rien. Ce n’était rien. Comme je l’avais finalement senti, il n’était pas si méchant que ça. Il était différent de moi, c’est certain. Il était plus brutal et mal léché, plus direct et moins diplomate mais dans le fond, il n’était pas mauvais. J’étais persuadée que si nous pouvions dépasser cet évènement, nous pourrions nous entendre. Après tout, je m’entendais bien avec Logan qui lui ressemble plutôt pas mal. Nous étions tous les deux Membres. Nous étions donc destinés à nous revoir régulièrement. Peut-être était-ce encore naïve, mais j’espérais bien que notre relation soit moins houleuse avec le temps. Qui sait ? « Merci. », osais-je à peine articuler dans sa direction, relevant la tête. Il ne semblait pas être très rancunier. C’était une bonne chose. Il était souple.

Il me remercia à son tour. Pour le bandage de fortune, le bout de tissu arraché. S’il n’avait pas le sang-froid de Logan, il était aussi imposant par sa musculature et aussi effrayant de prime abord. Je faisais toujours une mauvaise impression à ce genre de garçons. Je le savais. Ma philosophie était tellement mystérieuse, limite extraterrestre pour eux. Je ne les blâmais pas le moins du monde. Je préférais chercher à les comprendre, qu’ils me détestent ou non, qu’ils m’envoient dans le décor ou non. Au lieu de ça, voilà que Kahlan m’interroge ouvertement au sujet de ma façon d’agir. Un sourire illumina alors mon visage, gracieux et chaleureux mais loin d’être hautain. « Pourquoi ? Je crois que j’ai toujours réagi de la sorte. Il y a bien quelque chose qui m’a poussée davantage à défendre les autres, que ce soit Alan, toi ou n’importe qui d’autre, mais ce serait bien trop ennuyant pour toi de l’entendre. Dis-toi juste que certaines circonstances ont fait de moi ce que je suis actuellement, de manière exaspérée, parfois déraisonnable. », j’étais presque franche. Je ne pouvais tout simplement pas lui raconter l’histoire de Joshua. De toute manière, j’étais persuadée que ça l’ennuierait réellement. Qui veut connaître l’histoire d’une petite fille violée et violentée bien trop tôt ? Je n’étais pas… intéressante.

[Excuse-moi pour tout ce retard, Kahlou... ]

Sujet: Re: Get off of my way [Alice] Mer 11 Mar 2015 - 3:26

ALICE – Merci.
Tu hausses les épaules car tu ne sais pas quoi dire. C'est juste une sorte de malentendu pas besoin d'en faire toute une histoire. Et puis tu trouves plus intéressant d'essayer d'obtenir une réponse à ta question. Tu as toujours été un garçon plutôt curieux malgré les apparences. Les gens t'intéressent même si tu n'es pas toujours très doué pour faire le premier pas vers eux. Même si ta question est pacifique, elle pourrait avoir un mauvais impact à cause de ta franchise mais Alice sourit. C'est un vrai sourire qui irradie de chaleur. Le genre de sourire que l'on croise rarement dans les ruines.
ALICE – Pourquoi ? Je crois que j’ai toujours réagi de la sorte. Il y a bien quelque chose qui m’a poussée davantage à défendre les autres, que ce soit Alan, toi ou n’importe qui d’autre, mais ce serait bien trop ennuyant pour toi de l’entendre. Dis-toi juste que certaines circonstances ont fait de moi ce que je suis actuellement, de manière exaspérée, parfois déraisonnable.
Son explication est étrange. Elle parle mais ne te donne au final que peu d'éléments. Tu respectes par ailleurs son choix. Elle a déjà fait l'effort de te répondre, tu ne peux pas non plus lui demander de te raconter sa vie de long en large. Tu penches légèrement la tête sur le côté alors que tu l'observes. Cette fille est définitivement une énigme. Malgré tout, tu ne peux pas t'empêcher de penser que son histoire ne doit pas être joyeuse. Le passé n'est jamais joyeux, tu es bien placé pour le savoir. Tu esquisses un sourire qui n'est pas chaleureux comme le sien mais qui se veut sincère.
KAHLAN – Eh bien je ne sais pas si je trouverais ton histoire ennuyante mais si jamais tu as envie d'en parler, dis toi qu'il y aura toujours un gars qui comme toi est devenu comme il est à cause de certaines circonstances aussi mystérieuses qui sera prêt à t'écouter.
Tu ne dis pas ça à la légère. En fait tu ne proposes jamais rien à la légère. Alice est touchante c'est indéniable. Mais pas à cause d'une quelconque faiblesse. Cette fille est forte à sa façon à cause des épreuves qu'elle a traversée, tu en es certain. Elle s'est forgée dans la souffrance comme une certaine personne que tu connais.
KAHLAN – Néanmoins tu devrais faire attention quand tu t'interposes dans un affrontement. Les recrues sont des Membres comme les autres mais il leur manque encore certaines clés et ce serait dommage que tu te coltines une réputation autre que celle d'être la première de ta fournée parce que tu ne les connais pas. Je reconnais que mon attitude n'était pas idéale avec Alan mais certaines remises en place sont nécessaires pour assurer l'équilibre.
Tu ne te justifies pas. Tu veux juste qu'elle sache que cette histoire est partie de quelque chose de beaucoup plus grand que vous deux. C'est presque une tradition pour les aînés de mater les jeunes rookies trop impétueux et ainsi leur éviter de mal finir sur le terrain.

Sujet: Re: Get off of my way [Alice] Lun 23 Mar 2015 - 1:15

Quelque part, je sens que ce garçon me ressemble. Du moins, nous avons vécu quelque chose de fort tous les deux. C’est évident que le fait qu’il se soit confessé m’aide à comprendre qu’il a souffert, qu’il a changé, bon gré ou malgré lui finalement, à cause des aléas de la vie. C’est plus fort que tout le monde. Personne ne maitrise ces éléments. C’est, en quelques sortes, quelque chose qui vient du ciel. C’est plus facile à l’imaginer comme ça, en tout cas. Je sais également, à force d’observations et de ténacité, que pour un même gros problème, pour une même souffrance, les personnes agissent et évoluent donc de manières différentes. C’est pour ça que je me rassure en me disant qu’il n’a peut-être pas toujours été aussi rustre et renfermé. Car, oui, il semble presque en plus introverti que moi. J’ai besoin d’être seule, par moment, plus pour éviter qu’on me voie dans un état qui me dépasse plus que par besoin réel de solitude. Je suis quelqu’un qui a le besoin vital d’être avec au moins une personne de confiance. J’ai besoin de la présence des autres. Alors, j’en arrivai même à me demander si, malgré ses manières, il n’avait pas absolument besoin de quelqu’un, de particulier ou non. J’ai toujours été bien placée pour savoir que la solitude est mauvaise. J’aimerais pouvoir lui dire qu’à mon tour je serais prête à l’écouter quand il le désire mais j’ai peur de lui envoyer le mauvais message ; ces hommes n’ont pas besoin de la pitié de qui que ce soit. Il pourrait mal le prendre. Alors, au départ, je ne trouvai pas meilleure option que de le remercier. Au moins, ça, je savais faire et j’étais sincère. « Je te remercie, encore. », ça suffit amplement. Je n’ai pas besoin de plus de mots pour être comprise, quand il s’agit de remerciements.

Moi non plus, je n’étais pas fausse. Mes remerciements sont toujours sincères. Les explications au sujet du bizutage des nouveaux Membres ne me surprennent pas tant que ça. J’avais déjà entendu ça. Seulement, je n’étais pas uniquement venue pour critiquer Kahlan. Alan avait eu droit à mes sermons, lui aussi, même si je voulais encore lui en dire plus. Il n’allait certainement pas s’en tirer de la sorte. Je ne savais pas ce qui m’énervait le plus chez lui ; son insolence à toute épreuve ou le fait qu’il soit débile. Chercher une fille comme moi, passe encore, mais un Membre connu et réputé, c’est encore toute autre chose. Il se frotte à plus fort que lui. « Je dois t’avouer qu’à moi aussi, il m’arrive de vouloir lui en coller une. Il a cet air hautain qui m’agace, même avec les autres Membres de sa fournée. », je haussai les épaules à mon tour. « Au fond, j’aurai peut-être dû te laisser te défouler sur lui. La prochaine fois, je t’encouragerai, même ! », était-ce vraiment moi qui disais ça ? Moi qui avais la réputation d’être trop gentille. Je ne me reconnaissais pas.

Le message semble être passé c'est le principal. Tu te tiens un peu bêtement devant la jeune fille qui se trouve toujours sur le chemin du QG. La journée a laissé un tiraillement dans tes muscles et tu as hâte d'aller t'allonger un peu. Néanmoins tu ne veux rien brusquer. Ce n'est pas nécessaire.
ALICE – Je te remercie, encore.
Cette facilité à remercier est étonnante. Encore une fois tu hausses les épaules. Tu ne sais toujours pas comment réagir et même si tu respectes son besoin de le dire tu ne trouves pas ça réellement utile. Peut-être es-tu un peu gêné aussi au fond.
ALICE – Je dois t’avouer qu’à moi aussi, il m’arrive de vouloir lui en coller une. Il a cet air hautain qui m’agace, même avec les autres Membres de sa fournée.
C'est bien pour ça qu'il te semble important que ce gars soit remis à sa place. Depuis le début tu ne peux pas le sentir. Tu ne dis pas qu'il fera un mauvais Membre mais ce sera assurément un emmerdeur qui mettra peut-être ses équipiers en difficulté sur le terrain. C'est cet aspect là qui te dérange. Qu'il se mette en danger à cause de sa grande gueule et de son ego est une chose mais tu n'aimes pas l'idée qu'il puisse entraîner d'autres personnes avec lui.
ALICE – Au fond, j’aurai peut-être dû te laisser te défouler sur lui. La prochaine fois, je t’encouragerai, même !
Nouveau haussement des épaules mais cette fois ton sourire est un peu plus large.
KAHLAN – Ou peut-être que la prochaine fois c'est toi qui lui en collera une. Ca fait du bien de remettre à sa place un petit merdeux pour le bien collectif. Tu devrais essayer.
Le clignement d’œil que tu lui offres est résolument complice. Tu penses vraiment que ce ne serait pas une mauvaise idée qu'elle montre à cet Alan de quel bois elle se chauffe. Toujours souriant tu te décides à rentrer vers le QG.
KAHLAN – Fais attention à toi rookie de l'année.
En passant à côté d'elle tu t'es permis de poser brièvement la main sur son épaule avant de t'éloigner. Ce n'est pas une mise en garde juste une façon de lui souhaiter que tout se passe bien dans sa vie de Membre. Tu apprécies cette fille et tu ne lui souhaites aucun mal. Tu n'aurais jamais cru pouvoir penser ça lorsqu'elle s'est interposé. C'est encore une preuve que les choses peuvent changer rapidement entre les gens et tu ne peux t'empêcher de voir en cette rencontre une bonne augure pour l'année. L'avenir allait pourtant te donner tort mais pour l'heure tu étais de bonne humeur et c'était tout ce qui comptait.

Ce gars n'était pas un mauvais bougre. Il était simplement différent de moi. Je n'avais jamais rejeté la différence. J'étais tolérante. Et puisque j'avais compris qu'il ne voulait pas réellement de mal aux autres mais simplement apprendre la leçon à ceux qui foutaient le boxon, je ne pouvais tout simplement pas lui en vouloir. Il était peut-être moins à l'aise avec les autres, avec une telle attitude. Il faut dire que tout nous opposait. Ce n'était pas invraisemblable quand on voyait les deux genres que nous étions. Malgré tout ça, il avait accepté de m'écouter, si l'envie me prenait de lui expliquer dans les grandes lignes ce que j'avais vécu pour que je devienne ce que j'étais. Qui l'eut crû ? Sincèrement ? Nous nous prenions la tête au début, et voilà que nous proposions de nous aider mutuellement. C'était Alan qui était paumé. D'ailleurs, je l'avais complètement oublié, celui-là. Tant mieux. Il n'était pas franchement intéressant, surtout quand il était dans un tel état, et il s'était suffisamment fait remarquer pour l'instant. Un garçon à l'ego surdimensionné qui parvenait à énerver des Membres Jaguars, réputés pour être, pourtant, très gentils si on faisait une comparaison avec les Dragons, par exemple. Là-bas, c'était certain, il s'en prendrait plein la tronche à cause de son insolence, surtout s'il visait un Membre plus aguerri que lui. Alors, je ne me focalisai pas sur lui, lui glissant un regard qui en disait long sur ma façon de penser. J'en avais profité pendant que Kahlan était encore muet. Il semblait paumé. Il en fallait peu pour perturber ce dur à cuire. Peut-être était-ce ma gentillesse qui le déstabilisait ? C'était drôle quand on y pensait. Un mur qui s'écroule au moindre souffle de fraîcheur.

Il finit par sourire, timidement, mais plus franchement tout de même. C'était important pour toi. Important à souligner. Elle voyait enfin la douceur cachée derrière tant de barricades. Il ne devait pas s'afficher ainsi si souvent. Pourtant, je l'avais percé à jour. J'étais parvenue à le mettre dans une situation telle qu'il s'était montré blessé, tel l'animal sauvage qui, habituellement, se cache dans ces cas-là. « Je devrais prendre exemple sur toi. Je suis persuadée que tu ferais un merveilleux mentor, ne serait-ce que pour m'aider à les envoyer balader autrement que de manière douce, pour une fois. », c'était sincère, sur le ton de la rigolade, mais sincère. Je ne voulais pas le mettre davantage mal à l'aise. Ce n'était pas mon but. Pourtant, je dus tout de même rajouter ce petit mot. « Je te remercie, mentor de l'année. Tu es bien plus doux que tu ne le laisses transparaître. », j'avais dit ça suffisamment haut pour qu'il l'entende alors qu'il s'en allait déjà dans son coin. Un dernier regard à Alan, un dernier « tu peux pas t'en empêcher », avant de m'en aller de mon côté.

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