Je balayai sa réplique d'un geste de la main et rentrai chez moi en claquant la porte plus fort que je ne l'aurais voulu – le mieux était de ne pas alerter mes parents. Mais j'avais eu peur pour rien, ils n'étaient pas à la maison. Me précipitant dans la salle de bain, je me fis couler un bon bain chaud et rempli d'huiles essentielles et de mousse pour me relaxer. La musique classique et le verre de champagne y furent pour beaucoup aussi.

Étant enfin propre et calme, je me mis à la recherche de la robe idéale pour la soirée. La rouge offerte par Mcqueen ? Non. La bleue nuit, qui m'allait si bien ? Non plus. Jetant une à une mes robes hors de mon dressing, je finis par me décider pour la petite robe blanche moulante et dos nu. Parfaite pour une soirée du genre. Je l'assortis d'un pendentif tout simple en swarovski attaché à une chaînette en or. J'attachai mes cheveux en une queue de cheval haute pour mettre en valeur mes épaules. Dernière touche : mes chaussures. Mes escarpins dorés Jimmy Choo seraient la touche finale. Enfilant ma veste et jetant un dernier regard au miroir après m'être maquillée plutôt discrètement, je remis un peu de gloss transparent sur mes lèves avant d'appeler Nora, ma nounou, afin qu'elle prévienne le chauffeur que j'étais prête. Consultant mon gsm, je me rendis compte que j'étais dans les temps : 22h30, le temps pour la star de se faire désirer.

La limousine me déposa devant la maison de Ben. Je fis mon entrée d'un air sûr de moi, souriant à qui me saluait. Je trouvai notre hôte et le remerciai pour sa fête tout en lui demandant où était le champagne. Il m'en offrit une coupe et je l'abandonnai à son triste sort avant de rejoindre Dalia et Katarina, arrivées un peu avant moi. Nous discutâmes de ma journée tout en nous rapprochant de la piscine et elles me firent bientôt remarquer que Kim n'était pas bien loin. Je ne me retournai même pas à leur remarque : j'avais pris comme bonne résolution de l'ignorer toute la soirée.

- J'avais espéré qu'il ne viendrait pas. Eh bien puisqu'il semble vouloir me pourrir ma journée jusqu'au bout, qu'il reste aussi loin de moi que possible.

Nous reprîmes notre discussion et les filles ne manquèrent pas de me complimenter sur mon look.

La soirée avançait bien. Il y avait maintenant pas mal de monde. Certains petits buveurs commençaient déjà à être ébréchés, quelques filles se trémoussaient dans la piscine au rythme de la musique, et nous nous discutions activement de nos vacances, puisque nous n’avions pas encore eu vraiment le temps de le faire. J’avais retrouvé le sourire, aussi Oli et Eli en profitèrent pour me demander ce qu’il s’était passé et pourquoi j’avais été collé. Je leur expliquais toute l’histoire, en évitant certains détails et en évitant malgré moi de rabaisser Annabella, même si je ne pus m’empêcher de raconter le démarrage en trombe avec la moto. Les garçons éclatèrent de rire. Vers 23h, le groupe commença à se disperser, certains allant draguer, d’autres allant danser et d’autre que sais-je encore. Je me levais moi aussi et aperçu alors la capitaine des pompoms et ses deux acolytes à proximité. L’ignorant dans un premier temps, j’allais me servir à boire. C’est alors que je chopais sa réplique au passage. Affichant un petit sourire, je décidais de passer outre pour le moment. Je fus rejoins par Oli qui mima en caricaturant la discutions des trois filles. Je ris à son imitation, que je trouvais plutôt réussie, et attrapais un verre, que je pensais être le miens, sur la table derrière moi. Mais lorsque je me rendis compte que c’était du champagne, alors que je buvais au cocktail, je failli recracher, m’en abstenant heureusement.

« Merde, mauvais verre… »

Je fis mine d'ignorer les autres personnes à la soirée tandis que je racontais aux filles ce qu'il s'était passé. En oubliant de mentionner le fait que Kim m'avait raccompagnée jusque chez moi sur sa moto. Ça ne devait jamais se savoir.

Le capitaine de l'équipe de foot et son copain sans cervelle se rapprochèrent mais je fis mine de ne pas les voir. Ce n'est que lorsque j'entendis Kim parler de mauvais verre que je me retournai et remarquai qu'il tenait entre ses mains ma coupe de champagne. Retenant ma voix pour ne pas me mettre à hurler sur lui, je m'adressai à lui d'une voix presque neutre – presque.

- Tu es aveugle ou quoi ? Comment peux-tu confondre ton cocktail infect avec ce champagne ? Même s'il est infect lui aussi, au passage. Ben n'a aucun goût, c'est du champagne bon marché, mais qui vaut déjà bien mieux que ces cocktails sans alcool.

Me contenant, je lui arrachai mon verre des mains et en vidai le contenu dans la plante qui se trouvait sur la table. Je ne boirais pas dans un verre qu'il avait touché, même pour tout l'or du monde !

- Les filles, ça commence à manquer d'air ici, éloignons-nous de ces idiots.

Elles hochèrent la tête mais je ne bougeai pas pour autant, continuant de fixer Kim avec toute la colère que je ressentais contre lui.

La voix plus forte d’Anna, et une pointe crispée, mais fis tourner la tête vers elle d’un air surpris. C’était son verre ? Décidément, ce n’était pas mon jour. Affichant un air dégouté, je lui laissait m’arracher le verre des mains.

« Beurk, j’me suis empoisonné tout seul… Et il y a de l’alcool là-dedans ? On ne doit pas en avoir la même notion. »

Oli prit un air compatissant en me tapotant le dos. Il fit mine de ma rassurer en me disant qu’on allait rapidement appeler une ambulance pour empoisonnement au venin de vipère. Pour ma part, je fis passer le goût du champagne, pas le meilleur c’est claire, en vidant mon verre d’une traite. Je me rendis alors compte qu’Annabella me fixait d’un air assassin. Toussant, je fis taire Oli et me resservis un verre en m’adressant à la blonde.

« Ça arrive à tout le monde de se tromper, pas besoin de me fusiller comme ça, de toute façon tu as dit toi-même que le champagne était dégueu, alors vient pas te plaindre que je t’en débarrasse. »

Oli leur fis un signe de la main en guise d’au revoir, puisqu’elles voulaient s’éloigner. Sans plus leur prêter attention, j’allais m’appuyer contre le mur au coin de la table et vidais mon verre plus vite que je ne l’aurai voulus. Il faudrait qu’on m’explique pourquoi cette fille s’efforçait de venir aux soirées alors qu’elle semblait détester ça. Cela me dépassait…

Les minutes passèrent durant lesquelles j’avais résolu de me changer les idées en allant danser avec les filles au bord de la piscine, évitant tout de même de me retrouver à l’eau. Mais au bout d’un moment, la tête commença à me tourner, et je quittais bien vite la foule pour rejoindre la salle de bain. Ne pensant même pas à fermer la porte à clé derrière moi, je m’appuyais sur l’évier pour essayer de me stabiliser. Merde, j’avais bien bu quelques verres, mais pas au point de me sentir partir de la sorte… Je me passais de l’eau glacée sur le visage, mais cela ne changea rien. Le monde partait en vrille, mais heureusement, ma conscience semblait suivre avec plus de difficulté, aussi avais-je encore l’esprit relativement claire. J’allais m’asseoir, dos contre la baignoire, les coudes sur les genoux et la tête dans les mains.

« Putain, il a mis quoi dans ces foutu cocktails… »

Kim se moqua de ce que je buvais tout comme je venais de le faire pour lui. Soit, un partout. Il mit un moment à remarquer que je le fixais toujours. Il reprit en disant que ça arrivait à tout le monde de se tromper, et que si je le trouvais dégueu je ne devais pas venir me plaindre s'il m'aidait à le finir, et blablabla. Je ne répliquai rien, trop furieuse pour ça, et partis avant qu'Oli ne fasse son petit signe pour nous faire dégager. Katarina ne manqua pas d'ajouter son grain de sel alors que je m'éloignais déjà. Fixant Oli avec sensualité, elle parla :

- Mon petit Oli n'est pas très gentil. Puis, plus bas : Heureusement qu'Annabella ne t'a pas vu.

Elle lui fit un clin d’œil et s'en alla d'un pas langoureux, me rattrapant de l'autre côté de la piscine.

- Essayons de nous amuser un peu lâchai-je en reprenant un autre verre de champagne sur le plateau d'un serveur. Franchement, il aurait pu faire mieux.

- Regarde Anna, Sam vient vers toi !

- Pitié, pas lui. Il va encore me parler de sa sœur pendant des heures !

- Fais un effort, il est très populaire chez les geeks du lycée. Si tu l'as dans la poche, tu les as aussi.

Je soupirai et lui lançai un sourire alors qu'il se plantait devant moi. Après s'être salués, il me proposa d'aller danser et j'acceptai pour me changer les idées. Au moins, je pouvais faire mine de ne pas entendre ce qu'il me disait. Mais bien vite, je ne me sentis plus très bien. La tête commençait à me tourner. Pourtant je n'avais bu que quatre verres de champagne, ce n'était rien du tout. En tout cas pas pour me mettre dans cet état.

- Annabella, ça va ? me demanda Katarina alors que j'arrêtais de danser.

- Oui ça va, ne t'en fais pas. J'ai juste besoin d'aller me rafraîchir un peu.

Elles voulurent m'accompagner mais je leur dis de rester s'amuser, que ça irait mieux dans quelques minutes. Je montai dans la salle de bain, fermai à clé pour éviter les intrusions dérangeantes, et me précipitai devant le miroir. Ça allait, je n'avais pas une sale tête. Mais elle tournait dans tous les sens. En dernier recourt, je m'aspergeai le visage avec de l'eau froide pour me remettre les idées en place. Il faudrait que je me remaquille, mais ça attendrait : je n'allais toujours pas mieux. Me retournant pour m'appuyer contre le lavabo, je sursautai en m'apercevant que je n'étais pas seule dans la salle de bain. Kim était assis contre la baignoire, et pas dans un état très glorieux.

- Qu'est-ce que tu fais là ?

Je déglutis difficilement et restai debout malgré tout : je n'allais pas m'asseoir par terre avec ma belle robe blanche ! Et devant Kim surtout...

Oli resta un moment bouche-bé à la réplique de Katarina. Il me lança un regard plein d’incompréhensions et je lui répondis en haussant simplement les épaules. C’était bien connu que Kat était une allumeuse finie, mais qu’elle jette son dévolu sur Oli était quand même bizarre. Enfin soit, qu’il s’amuse s’il le pouvait, même si c’était avec elle. Lorsque je quittais la piste de danse, il avait enfilé deux verres cul-sec et tentait de voir si la demoiselle était sérieuse ou si elle s’était juste fichu de lui, ce qui aurait été plus logique.

Alors que mon état ne s’arrangeait pas, la porte de la salle de bain s’ouvrit et fut refermée, à clé cette fois. Je plissais les yeux afin d’être sûr que j’avais bien vu qui était entré : Annabella. Elle venait de s’asperger le visage également, ne semblant pas m’avoir encore vu. Ce n’est que lorsqu’elle se retourna, partiellement démaquillée, qu’elle me remarqua enfin. J’avais la tête renversée en arrière, et je ris malgré moi à sa question idiote.

« Je danse, ça ne se voit pas ? »

J’avais une soudaine envie de rigoler pour rien. Ma tête tournait un peu moins, mais mes idées semblaient moins claires. Pouffant sans le vouloir, je me plaquais la main sur la bouche avant d’appuyer de nouveau ma tête dans mes mains.

« On dirait que t’as vu un fantôme, c’est plutôt vexant. »

Je voulais parler sur un ton outré, mais c’est sur un ton amusé que mes mots sortirent. Je ne contrôlais plus mes réactions, et le pire était que je me rendais compte sans rien pouvoir faire. Ce n’était pas dut à l’alcool ce genre de comportement… Il y avait autre chose. Je voulus me relever, mais me laissais rapidement retomber au sol en gémissant.

« Pfiou, tu veux bien arrêter de tourner s’il-te-plait… »

Le monde se stabilisa un peu de nouveau, et je souris.

« Voilà, là c’est mieux. »

Je racontais vraiment n’importe quoi… et j’avais soudain très chaud. J’espérais que cela allait vite passer, mais il semblait que ça allait plutôt en s’empirant. C’était comme j’étais possédé, que quelqu’un d’autre avait pris possession de mon corps et de mon esprit et que j’étais devenu simple spectateur des actes et paroles de cet intrus. C’était plutôt flippant comme situation, particulièrement en présence d’Anna…

Katarina fut contente du petit effet qu'elle avait fait sur le joueur. Il était pas mal, il n'y avait pas à dire. Et s'il se laissait faire, elle le ferait aussi. Mais elle n'irait pas trop loin, juste assez pour s'amuser un peu à la soirée de Ben. Et après ? Eh bien, elle l'ignorerait sans doute comme tous les autres avec lesquels elle avait joué.

Kim répondit à ma question sans y répondre, avec son humour pourri habituel.

- Non ça ne se voit pas.

Il rigolait pour un rien. C'était stupide... et pourtant moi aussi j'avais envie de rire. Pour quelle raison ? Je n'en savais rien. Ce n'était sûrement pas son humour qui me faisait cet effet, ça j'avais les idées encore assez claires pour l'affirmer haut et fort. Et pourtant, je pouffai de rire après ma propre réponse.

Apparemment mon visage était un peu livide, parce que Kim avait l'impression que j'avais vu un fantôme – lui en l'occurrence.

- Non c'est pas ça, j'ai juste été surprise. Je croyais être seule. Excuse-moi.

C'était vraiment moi qui m'excusais devant Kim ? Non, ce n'était pas possible ! Je ne m'étais jamais abaissée à faire des excuses à quiconque – à part de rares fois à mes parents – et il fallait que j'en fasse à Kim ? Ma main glissa sur le lavabo mais je me rattrapai de justesse. Bon, il fallait que je m'asseye si je ne voulais pas risquer une mauvaise chute. Jetant un œil autour de moi, la tête me tournant atrocement, j'avisai le tapis de sol à côté de la baignoire... et de Kim. Mais il valait mieux que je sauve ma robe. Et il n'était pas en état non plus. Il parlait tout seul. Ou bien me demandait-il à moi de ne pas tourner ? Bref, ignorant ses paroles, je me concentrai pour atteindre la destination sans encombre. Ce que je réussis à faire non sans m'appuyer un instant sur sa tête. Je m'assis ensuite sur le tapis mais le plus loin de lui que je pus. Je cachai mon visage entre mes mains, fermant les yeux pour reprendre mon souffle.

- Mais bon sang, qu'est-ce qui m'arrive ?

Ce n'était pas dû à l'alcool. Je n'avais pas envie de vomir, je n'avais pas mal à la tête comme si j'avais une gueule de bois. Ce n'était pas normal. Je priais intérieurement pour que tout ça s'arrête rapidement.

- C'est moi ou il fait malade de chaud dans cette salle de bain ?

Apparemment, Kat voulait bel et bien jouer. Cela se voyait à sa façon de danser et aux regards qu’elle coulait vers Oli. Décidant de s’amuser lui aussi, il s’approcha de la jeune fille par derrière, posa doucement ses mains sur sa taille et commença à danser avec elle. De toute façon avec cette fille, il savait que ce ne serait que pour la soirée, et cela lui convenait plutôt bien en soi.

De mon côté, les choses allaient de mal en pis. Anna se mettait à rire pour rien aussi avant de… s’excuser ?! Lui lançant un regard surpris, je rétorquais sans pouvoir me retenir, toujours avec un sourire aux lèvres.

« Wow, t’as trop bu ou quoi ? Il faut marquer cette excuse d’une croix blanche sur le calendrier. »

Sans répondre, elle s’avança d’un pas peu assurer vers moi, utilisa ma tête comme appui pour se stabiliser et s’assis sur la tapis à côté de moi. Je balayais l’air au-dessus de ma tête de la main, un temps trop tard, pour la chasser.

« Ben vas-y, te gêne pas surtout ! »

Elle semblait dans un état aussi pitoyable que moi, et apparemment elle non plus ne comprenait pas d’où cela venait. Elle demanda après quelques profondes inspirations s’il faisait crevant de chaud dans la pièce. Les jambes tendue, la tête en arrière calée dans mes mains, je lui répondit d’une voix étouffée.

« Il fait étouffant oui, je sortirais bien prendre l’air si je n’avais pas peur de m’effondrer en me relevant… »

Cette idée me fit à nouveau rire alors qu’elle n’était pas drôle du tout. Gardant la tête basculée et fixant le plafond, je déboutonnais maladroitement ma chemise sans même m’en rendre compte. Je me tournais ensuite pour être face à la baignoire et ouvrit le robinet d’eau froide, voulant me passer la tête dessous, mais j’eu juste le courage de laisser couler avec ma main dans le jet, c’était déjà ça de prit.

Soudain, j’eu une réaction plus que puéril et absolument pas contrôlée : j’envoyais de l’eau sur Annabella en ne pouvant m’empêcher de rire.

« Tiens, ça fait du bien. »

Il se moqua de moi après mes excuses. J'étais vraiment pitoyable de lui avoir dit ça. Et il râla lorsque je me servis de sa tête comme support pour m'asseoir. C'était du Kim tout craché. Il me répondit qu'il trouvait également qu'il faisait étouffant ici, et qu'il serait bien sorti s'il en avait eu la force. Apparemment, nous étions dans le même état. Mais qu'est-ce qui aurait pu faire ça ?

Je sortis de mes pensées en sentant de l'eau froide me tomber dessus et en entendant Kim me dire que ça faisait du bien. Oui, bon, il n'avait pas tout à fait tort, mais de là à m'asperger ! Quoique, même si je voulais me mettre en colère, cela me fit rire.

- C'est ce qu'on va voir !

Je me retournai en me redressant un peu pour atteindre l'eau et lui en jeter à mon tour. Je remarquai qu'il avait déboutonné sa chemise. Bah, je l'avais déjà vu torse nu – ne serait-ce que ce matin. Et mouillé aussi. Mais je fus plus perturbée par cette vision maintenant que tout à l'heure. M'arrêtant un instant de lui envoyer de l'eau, je détournai les yeux sans remarquer que ma robe devenait légèrement transparente au contact de l'eau.

- Il faut qu'on sorte d'ici, affirmai-je dans un élan de lucidité. Mais ça ne dura pas. Après avoir détaché tant bien que mal mes escarpins dorés, je me tournai à nouveau vers la baignoire, me hissai sur le bord et passai mes jambes à l'intérieur, assise sur le rebord. Comme ça, c'était plus facile d'arroser Kim.

- Tu l'as bien mérité !

Alors que je m’attendais à de sérieuses réprimandes de la part de la blonde, celle-ci se mit à rire à la place. Elle se retourna à sa tour pour m’éclabousser. J’éclatais alors de rire et nous jouâmes un moment à nous envoyer de l’eau à la figure comme de vrais gamins. Anna s’arrêta soudain, et mon sourire s’effaça en remarquant que sa robe blanche devenait transparente. Je détournais les yeux également et me raclais la gorge. Anna affirma qu’il fallait qu’on sorte de là, et je hochais la tête sans pour autant bouger. Mon regard se posa sur l’ensemble de la salle de bain qui commençait à être trempée, et je partis d’un nouveau rire alors que la pompom retirait ses chaussures. L’idée n’était pas mauvaise, et j’en fais de même, retirant également mes chaussettes et balançant le tout près de la porte.

« Il fait déjà meilleur comme ça… »

Alors je tentais une nouvelle de me relever, Anna se hissa sur la baignoire et s’assit sur le rebord, les jambes dedans, et recommença à m’éclabousser. Mes jambes décidèrent alors de me porter et je me redressais d’un bon en riant et essayant de me protéger de l’eau, sans succès. Si des quelqu’un passait de l’autre côté de la porte en cet instant, il allait clairement se demander ce qu’il se passait. Mais étrangement, cette idée ne me traversa même l’esprit. Prit d’un nouveau vertige, je perdis un peu l’équilibre et allait me rattraper au bord de la baignoire, juste à côté de la jeune fille. Dun geste vif, j’enserrais alors celle-ci par la taille et la fit basculer toute entière dans le bain. Heureusement que le bouchon n’était pas fermé…

« L’eau est bonne ? »

Me mettant à genoux, j’appuyais mes coudes sur le rebord et posais mon menton dessus, fixant Anna avec un grand sourire. Nous étions trempés tous les deux, et sa robe blanche ne cachait maintenant plus grand-chose. Le remarquant, je baissais un peu les yeux, me demandant ce qu’il pouvait bien nous arriver. Je me mordis la main pour retenir une nouvelle vague de rire en la voyant allongée dans la baignoire.

Kim me suivit et retira lui aussi ses chaussures. Si pour lui cela faisait redescendre un peu la chaleur, ça n'était pas vraiment mon cas puisque mes escarpins n'étaient faits que de lanières. Kim se releva tout en riant alors que je l'éclaboussais de plus belle. Il essayait en vain de se protéger, et il finit par glisser. Il se rattrapa de justesse au bord de la baignoire, à côté de moi. Je faillis à nouveau éclater de rire mais n'en eus pas le temps. D'un geste rapide, il m'enserra par la taille et me fit basculer tout entière dans la baignoire. Le peu d'eau qui y coulait amortit ma chute. Il me demanda alors si l'eau était bonne, tout en appuyant ses coudes et son menton sur le rebord.

- Oui elle est très bonne.

Même si l'eau était glacée, je ne le sentais pas vraiment, ayant toujours aussi chaud. La tête recommença à me tourner et je me redressai pour m'asseoir plus convenablement dans la baignoire, fermant les yeux un instant. Lorsque cette sensation passa à nouveau, je les rouvris et répondis au sourire de Kim par un autre sourire. Je posai mon coude sur le rebord derrière moi et ma tête vint se lover sur ma main.

- Tu en fais une drôle de tête ! lui dis-je alors qu'il se retenait de rire. Je me retins à peine pour ma part, étouffant juste un peu mon rire en mettant ma main devant ma bouche.

Une chose m'interpella alors, et je rapprochai mon visage de celui du capitaine de l'équipe de foot. Je le fixai dans les yeux, intensément et avec perplexité. Après un moment de silence, je me décidai à parler :

- Je n'avais jamais remarqué que tu avais les yeux si foncés. On dirait deux trous noirs qui absorbent toute la lumière aux alentours.

Voilà que je me mettais à philosopher sur la couleur des yeux de Kim Dong-Yul. Non mais que quelqu'un me tire une balle dans la tête, pitié ! Mais évidemment, je ne me rendais même pas compte de l'absurdité de ma démarche dans l'état où j'étais...

Anna confirma que l’eau était bonne. J’aurai bien été la rejoindre, mais je me contentais de couper le robinet, histoire de ne pas me prendre encore plus d’eau dans la figure. Le silence retomba un instant durant lequel la blonde ferma les yeux. Lorsqu’elle les rouvrit, elle répondit à mon sourire en me disant que je tirais une drôle de tête. Je voulus lui répondre que c’était à cause de sa robe, mais son approche soudaine me coula le bec. Nous restâmes un temps qui me sembla interminable à nous fixer dans les yeux. Je ne souriais plus, gêné par cette proximité, mais ne bougeant pas pour autant. La jeune femme prit alors la parole, me faisant presque piquer un phare. Elle venait vraiment de « poétiser » sur mes yeux ? J’aurais dus être surpris, ou au moins déconcerté, mais au lieu de ça j’approchais un peu plus mon visage du sien, fixant à mon tour son regard.

« Les tiens sont étonnement claires. On dirait un ciel d’été… ils donnent envie de s’envoler. »

Ok, là ça devenait n’importe quoi. Mes paroles me parurent tellement étranges et insensées que je souris de nouveau. Baissant alors les yeux afin de rompre le contacte, je détournais légèrement la tête et toussais pour reprendre un semblant de sérieux, mais j'avais du mal à ne pas sourire.

« Jolis sous-vêtements au fait… »

Kim avait coupé le robinet et l'eau était presque entièrement évacuée. Il eut l'air de rougir légèrement à ma remarque. Mais c'était sans doute la chaleur ambiante qui donnait cet effet. Il rapprocha encore son visage du mien au lieu de s'écarter et me complimenta à son tour sur mes yeux. Un ciel d'été ? Donner envie de s'envoler ? C'était... sans doute la chose la plus gentille qu'il m'avait jamais dite. Mon sourire s'agrandit alors que mes pommettes se coloraient un peu plus de rouge.

Mais il baissa bientôt les yeux, rompant ainsi ce contact presque magique entre nous. Puis il détourna la tête tout en toussant. Avant de me complimenter sur mes sous-vêtements, essayant de retenir un sourire. Je baissai les yeux à mon tour et les écarquillai en remarquant – enfin, me direz-vous – que ma robe était devenue si transparente que mes sous-vêtements rouges ressortaient fortement. Je voulais le gifler, c'était la seule réaction normale à avoir. Et pourtant, je ne pus m'empêcher de rire, me maudissant intérieurement de cette attitude.

- Tu es un idiot, Kim !

Au moins, ça je le pensais vraiment. Enfin, pouvais-je en être sûre ?

- Mais je dois avouer que tu es pas mal avec ta chemise ouverte... ajoutai-je innocemment, riant à nouveau de ce que je venais de dire.

Une fois de plus, Annabella me traita d’idiot, mais en rigolant cette fois. Je n’y pouvais rien si elle n’avait pas fait attention à ça plus tôt, non mais. Alors que je me redressais un peu en m’accrochant au bord, la tête tournant toujours, la blonde me fit remarquer que je n’étais pas mal avec la chemise ouverte. Comment ça ouverte ? Baissant les yeux, je me rappelais vaguement l’avoir déboutonnée un peu plus tôt. Fronçant les sourcils en murmurant un merci plutôt surpris, je me sentit rougir sans pouvoir me contrôler. Enlevant totalement ma chemise pour cacher mon trouble, je sorti une excuse bidon qu'un gamin n'aurait pas cru...

« J’en peux plus, on meurt de chaud ici… File moi la douche s’il-te-plait. »

Rigolant, je me penchais pour essayer d’attraper la douche accrochée au robinet, poussant volontairement, mais doucement, Anna pour l’embêter, mais restant hors de la baignoire malgré tout.

« Dommage qu’il n’ait pas une piscine dans sa salle de bain, ça serait plus pratique pour se rafraichir. »

Après ma remarque, Kim, rougissant, retira carrément sa chemise à cause de la chaleur. Il me poussa doucement en cherchant à atteindre le tuyau de douche derrière moi. Fronçant les sourcils à mon tour, je le repoussai d'une main peu sûre et l'empêchai de l'attraper.

- Tu n'as pas besoin de me pousser pour ça, Kim !

Je me redressai tant bien que mal et arrivai plus ou moins à tenir sur mes jambes, tanguant un peu de tous les côtés alors que le décor tournait dans ma tête.

- Mais je suis d'accord avec toi : une piscine, c'est ce qu'il nous faut.

Et il y en avait une au rez-de-chaussée. Là-bas, je pourrais retrouver les filles et elles m'aideraient à m'enfuir d'ici. Cherchant à sortir de la baignoire, je glissai mais évitai la mauvaise chute en retombant dans les bras de Kim. Mais je n'avais sans doute pas évité le drame pour autant...

La blonde me poussa à son tour avant de se redresser. Soupirant, je me relevais à mon tour, me passant les mains sur le visage puis dans les cheveux. Je ne me sentais pas très stable, mais alors que j’allais me diriger vers l’évier pour m’y agripper, Anna glissa dans la baignoire et se retrouva dans mes bras. Je l’avais rattrapée par réflexe. Evitant de fixer sa tenue… plutôt sexy, je souris de nouveau.

« Princesse, je vous déconseille de sortir habillée de la sorte, cela risque de jaser sinon. »

J’avais pris un ton aristocratique en me retenant de rire. Me rendant alors compte que je tenais toujours la jeune femme, je la lâchais doucement de façon à ce qu’elle se retrouve sur ses deux pieds, mais la maintint toujours de façon à la stabiliser… et moi avec.

« Pour info, ça glisse… »

Kim me rattrapa, m'évitant une très mauvaise chute. Je le remerciai dans un souffle. Je l'avais échappé belle. Il prit un ton aristocratique, pompeux, pour me déconseiller de sortir dans cette tenue. J'avais déjà oublié, je n'y pensais plus. Mais il avait raison. Encore et toujours.

- Tu as raison...

Il venait de m'éviter la chute ET l'humiliation d'être vue dans cette tenue. Il me relâcha délicatement mais continua à me maintenir debout tout en en faisant pareil pour lui. Nous étions vraiment pitoyables.

- J'ai remarqué, oui.

Je me mis à rire avant d'avoir terminé ma phrase. Je remarquai alors une porte de l'autre côté de la pièce.

- Mais on peut sortir par là. Hum... Kim... vas-y en éclaireur et dis-moi si je peux y aller comme ça. Et trouve moi une serviette, je devrais me sécher.

Mais je n'attendis pas qu'il bouge pour le deuxième ordre que je venais de lui donner. Me penchant vers l'armoire à côté de la baignoire, je découvris le coffre aux trésors et y pris une serviette pour me sécher. Je voulus me redresser mais finis par en prendre une deuxième que je jetai sur sa tête.

- Tiens, cadeau !

Je passai la mienne autour de mes épaules mais ne m'essuyai par pour autant. J'avais toujours atrocement chaud et le fait d'être mouillée m'aidait à me rafraîchir. Mais au moins, j'étais un peu plus couverte.

- Allez vas-y, qu'est-ce que tu attends ? Va voir si la voie est libre !

Je lui jetai un regard insistant mais finis sur un sourire.

Anna me remercia dans un souffle et affirma que j’avais raison pour sa tenue, et pour le fait que le sol était glissant. Elle avait commencé sérieusement mais fini en riant. Elle me montra alors une porte à l’opposé de celle donnant sur le couloir, disant qu’on pouvait peut-être sortir de cette pièce surchauffée. Elle me commanda de passer devant et de lui fournir une serviette au passage. La lâchant, j’allais lui rétorquer en riant que je n’étais pas son valet, mais elle se pencha soudain et alla farfouiller dans une armoire. En prenant une pour elle, elle m’en envoya une deuxième en pleine figure. La remerciant, je séchais un peu mes cheveux et fini abandonnais la serviette autour de mon cou. La demoiselle insista alors en me désignant la porte. Alors elle était sérieuse ?

« Ok ok, je vais voir princesse. »

M’assurant que j’étais en état d’avancer, je me dirigeais d’un pas chancelant vers la porte que j’entrouvris pour jeter un œil de l’autre côté. Je découvris alors une chambre bien rangée avec lit double fait au carré. Je me glissais dans la pièce et allait verrouiller la porte du couloir, histoire qu’on ne se retrouve pas nez-à-nez avec un couple entrant en plein préliminaires. Souriant à cette idée, je retournais à la salle de bain.

« La suite de mademoiselle est avancée. »

Ne l’attendant pas, j’allais m’effondrer sur le lit. Il était confortable. Par contre, j’avais toujours aussi chaud…

Il s'essuya les cheveux mais se fit encore prier pour aller vérifier qu'il n'y avait personne à côté. Il finit par accepter en me surnommant « princesse ». Bon, je l'avais cherché, je lui donnais des ordres. Et ça ne me changeait pas vraiment de d'habitude. J'avais presque l'impression d'être redevenue moi-même. Mais c'était sans compter le tournis et les crises de rire intempestives. Alors qu'il chancelait pour rejoindre la porte, je ne pouvais m'empêcher de rire en voyant sa démarche. Je n'étais sans doute pas mieux, et cela me faisait encore plus rire.

Il disparut quelques instants derrière la porte puis revint me dire que ma « suite » était prête. Il disparut à nouveau et je rejoignis la porte tant bien que mal, me concentrant sur chacun de mes pas et fixant le sol avec attention pour ne pas trébucher. Il était allongé sur le lit. Oh oui, moi aussi j'avais envie de m'allonger ! Ça me ferait du bien. Et peut-être qu'en fermant les yeux quelques instants, le tournis passerait. Et tout passerait. Et peut-être que je pourrais aussi retourner à la fête comme si de rien n'était.

- Tu es dans MON lit, Kim.

Je me rapprochai aussi rapidement qu'il était possible de le faire dans mon état, me jetai sur le lit et entrepris de pousser Kim à terre. Mais je pouvais toujours essayer, je n'avais plus aucune force.

La demoiselle finit par rejoindre la chambre à son tour. A peine eu-t-elle vu le lit qu’elle se jeta dessus, enfin presque…, en criant presque que c’était son lit. Et puis quoi encore, premier arriver, premier servis ! Elle essaya alors de me pousser, mais elle réussi juste à me faire éclater de rire.

« Arrête… ça chatouille... »

Lui attrapant les mains, je la fis basculer sur le dos et immobilisais ses bras au-dessus de sa tête, me retrouvant ainsi à moitié au-dessus d’elle, tout sourire. Je plongeais alors mon regard dans le sien.

« Je l’ai trouvé, j’y reste. »

Au lieu de reculer, comme je l'aurais voulu, il se mit à rire aux éclats. Apparemment, je le chatouillais. J'allais lui rétorquer que je n'arrêterais que lorsqu'il aurait quitté le lit, reprenant ainsi ce faux pas à mon avantage, lorsqu'il se retourna, m'attrapa les mains et me fit basculer sur le dos. Il alla même jusqu'à immobiliser mes bras au-dessus de ma tête pour m'empêcher de continuer de le chatouiller. Cela le faisait rire. Il plongea son regard dans le mien en ajoutant que, puisqu'il l'avait trouvé, il y restait. Je ne répondis rien pendant quelques secondes, le fixant moi aussi dans les yeux. Cette situation était des plus cocasses. Et j'avais envie d'en rire. Je me mordis la lèvre pour m'empêcher de le faire. Mais je n'y parvins pas longtemps.

- D'accord, d'accord, lâche-moi alors lui répondis-je en pouffant presque à chaque mot sans quitter son regard.

Entre deux rires, Annabella rendit les armes en me demandant, ou plutôt en m’ordonnant, de la lâcher. Ne la quittant pas des yeux, je fis lentement non de la tête.

« Il va falloir plus de persuasion pour que j’écourte ta punition. On ne me chatouille pas si impunément. »

Cette situation était plutôt hors du commun, et n’importe qui aurait pu mal tourner la scène. En temps normale, je me serais écarté d’un bon… en fait j’aurai fait en sorte d’éviter ce genre de situation carrément…, mais mon esprit n’était pas suffisamment claire pour que je me rende vraiment compte de ce qu’il se passait. Ou plutôt si, je m’en rendais compte, mais ma conscience ne semblait pas plus dérangée que ça que les choses se déroulent de la sorte. D’ailleurs, elle en rajouta une couche.

« Tu as vraiment de très beaux yeux... »

J’avais toujours un petit sourire, mais ma voix était devenue plus sérieuse.
Ah non hein, quoi qu’on nous ai fait boire ou je ne sais quoi, ça n’allait tout de même pas finir ainsi ! N’est-pas… ?

Il fit non de la tête. Il ne voulait pas me lâcher. Kim ajouta qu'il allait me falloir être plus persuasive si je voulais écourter... quoi ? Une punition ? C'était la meilleure ! Une punition pour l'avoir chatouillé. Déjà que je ne l'avais pas fait exprès. Cette situation était bizarre... bizarre parce que je l'aurais giflé en temps normal, et pourtant j'étais plutôt amusée. Amusée et... non ça ne pouvait pas être ça ! Je me sentais vraiment attirée par Kim ? Même un petit peu c'était déjà de trop ! Et pourtant, je ne pouvais pas m'en empêcher. Et ce sentiment s'amplifia encore lorsqu'il me complimenta à nouveau sur mes yeux.

- Merci, Kim.

Un sourire était toujours accroché à ses lèvres mais sa voix s'était faite plus sérieuse. La mienne aussi.

- Je ne sais pas ce qui me prend, mais... je ressens une envie irrépressible de t'embrasser, Kim.

C'était confirmé : j'étais malade et bonne à être internée. Mais j'en avais vraiment envie en cet instant même...

Ce n’était pas le genre de persuasion à laquelle je m’attendais. Quoi que… je devais devenir fou, mais cette réplique me fit sourire de plus belle.

« Tu perds la tête. Mais je crois que moi aussi… »

C’était moi ou mon cœur s’emballait ?! Retirant la serviette qui était toujours à mon cou et l’envoyant valser dans la chambre, j’approchais mon visage de celui de la jeune femme, mais me stoppais à quelques millimètres de sa bouche. J’étais soudain d’humeur joueuse. Ok ce n’était pas nouveau pour moi, mais avec Annabella… cette idée ne m’avait même jamais traversée l’esprit. Et pourtant, je ne pouvais m’arrêter, m’amusant de la situation.

« Qu’est-ce qui te retient alors ? »

Il sourit à ma réplique. Il réagissait positivement. J'étais absoluement d'accord avec lui quand il me dit que nous perdions tous les deux la tête. Il jeta la serviette qui lui enserrait le coup avant de rapprocher son visage du mien. Je crus qu'il allait m'embrasser, ce dont j'avais le plus envie en cet instant, mais il s'arrêta à quelques centimètres de moi et me demanda ce qui me retenait de le faire alors. Soufflant de surprise et de déception en même temps, je détournai un instant les yeux pour reprendre contenance. Alors, je lui sortis mon sourire en coin le plus charmeur et répliquai :

- Tu étais trop loin.

Je décollai légèrement ma tête du coussin pour combler la distance qui séparait nos deux visages et posai mes lèvres avides sur les siennes, lui offrant un baiser doux et plutôt sage. Je lâchai ses lèvres, perturbée par l'effet étonnamment positif que cela me faisait.