Petite enfance d’Anton – C’était il y a longtemps… A une époque où il était encore insouciant et où rien ne pouvait vraiment l’atteindre. Il passait son temps à s’amuser, à gambader sur le territoire avec ses amis. Ensemble, ils formaient un petit groupe de quatre mais aucun d’entre eux n’avaient besoin de rajouter quelqu’un. Ils étaient quatre, pas très nombreux mais ça leur convenait parce qu’ils étaient tous indéniablement proches et soudés. Inévitablement, c’était ce qui faisait leur force. Il y avait sa grande sœur et leurs deux meilleurs amis… Et ils jouaient, sans se prendre la tête. A cet âge-là, Anton se trouvait encore à des années lumières des problèmes du clan. Il avait sa famille, il avait ses amis. Qu’aurait-il dû désirer de plus à ce moment-là ? Rien de vital ou rien qu’il ne possédait pas déjà, en tout cas. Il était heureux. Il parvenait à être tout bêtement heureux dans un monde où la vie n’était plus aussi évidente qu’autrefois. Certains courent toute leur vie après un bonheur compliqué qu’ils n’atteignent généralement jamais. Lui, il ne l’avait pas cherché. Et au fond, peut-être qu’il n’était même pas réellement conscient de ce qu’il possédait. Ce qui jouait probablement. Quelle belle vie ça aurait été si tout avait pu continuer de cette façon. S’il n’y avait pas eu ce Chef… Et toutes les histoires qu’il a engendrées. Il aurait pu rester complètement insouciant. Il aurait pu. Mais avec des si, on dit qu’il est facile de refaire le monde. Sauf que les choses se déroulent rarement comme on l’espère. Et généralement, cela conduit à une vie plus ou moins difficile et quelques merdes plus ou moins traumatisantes. Mais lui, lui n’a jamais réellement eu l’envie ou ressenti le besoin de se plaindre. Même aujourd’hui, il ne le faisait pas. Il gardait le sourire. Parce qu’il savait qu’il y avait facilement pire que lui. Cela dit, il lui arrive malgré tout de repenser à cette période et même de la regretter. Mais depuis le temps, il avait tout de même réussi à se faire une raison. C’était une autre époque. Un autre temps. Ce dernier était révolu et Anton savait depuis des années qu’il ne pourrait plus ressentir cette sérénité, cette paix. Au final, peut-être est-ce le lot de chaque individu. Grandir. Grandir et oublier. Oublier que pendant un temps, il y avait eu cette grande insouciance de l’enfance… C'était ça : le passage à l'âge adulte.