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| Nothing but a heartbeat [Yulia] | |
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Violette DRAGONS DU NORD ㄨ SPÉCIALISTE
❖ Messages : 1843 ❖ Crédits : young wolf (ava) ; grumpy sid (sign) ❖ UN SOURIRE POUR LA PHOTO ? : ❖ ÂGE DU PERSONNAGE : 18 ans ❖ TÂCHE : Spécialiste
| Sujet: Nothing but a heartbeat [Yulia] Ven 27 Nov 2015 - 5:39 | |
| Nothing but a heartbeat année 41 - jour 6 (avant l'aube)
Vous marchez à vive allure, drapés d'ombre et de mystère. Tes compagnons ne paraissent pas anxieux. Vous êtes des Dragons, ce n'est pas exactement votre spécialité d'exposer vos émotions. Samuel mène la marche, un spectacle étonnant à tes yeux. Derrière lui, Michael, puis Thalia et Shayan. Jayden et Loukas sont derrière, le premier motivant probablement la deuxième. La démarche de Chad est raide. Il n'aime pas cette mission et ça devrait t'alerter mais tu es trop fière pour ça. Qu'importe ce que vous aurez à faire, vous réussirez. Tu en es persuadée. Chad est un cérébral et il n'aime pas aller sur le terrain aussi peu préparé, son doute à lui est plus légitime. En sentant ton regard, il se tourne vers toi. Ses yeux glissent le long de ta lance qui se balance à tes côtés. Tu ne peux pas cacher que tu es un peu excitée à l'idée de pouvoir faire tes preuves. Tu as beau être numéro un, tu as encore du monde à impressionner. Tu en auras toujours tant que tu n'auras pas pris la place de Michael. Il est d'ailleurs celui que tu comptes le plus marqué. Tu veux lui prouver que tu es à sa mesure dans ces combats qui vous attendent. Tu fixes le dos de la Fine Lame et à cause de ça tu rates la fierté qui passe dans les iris sombres du Second. « Tu as grandi. » Par réflexe, tu étends ta colonne vertébrale mais il ne parle pas de ça et tu le sais aussi bien que lui. « Après ça tu seras prête. » Tu ne peux pas retenir le sourire fier qui orne tes lèvres. Chad est un beau parleur et il ne fait pas si souvent des compliments que tu sens si réel. Si important. L'instant est comme hors du temps. Tu apprécies cette sensation de toucher du doigt cette place après laquelle tu cours depuis si longtemps. « Chad... » Tu veux lui témoigner à quel point que tu lui es reconnaissante. C'est grâce à lui que tu as grandi. Grâce à lui que tu as surmonté des dizaines d'épreuves. Mais il te coupe. Il a deviné et il souffle avec un sourire fébrile. « Pas maintenant. Après. On aura tout le temps de discuter. » Tu ne sais même pas pourquoi tu as ressenti le besoin de parler de ça maintenant. Tu devrais plutôt te concentrer sur la mission. Chad en a visiblement besoin. Alors tu te tais. Tu laisses tomber le sujet parce qu'il a raison : vous avez tout le temps du monde.
*** Le temps. Tu vois celui que vous n'avez pas eu qui s'envole dans la fumée du bûcher. Chad disparaît. Non, Chad a disparu. Il n'est plus là depuis ce moment où la balle a traversé sa tête. Vous étiez censés avoir du temps mais c'était un mensonge. Chad a menti sans le vouloir. Son temps était venu et toi tu n'as pas pu lui parler. Tu n'as pas pu lui dire merci. C'est ce à quoi tu penses en le voyant devenir cendre. Tu n'es qu'une gamine ingrate.
*** Chad sourit. Il est bien vivant, les joues roses à cause du froid mordant qui règne à l'extérieur. Il s'assied au bout du vieux canapé qui orne l'une des salles du quartier général. C'est son endroit préféré. C'est un peu devenu le tien aussi par extension car peu de gens viennent ici. Tu peux te détendre et redevenir juste une fille pendant quelques instants. Dans cette pièce, avec lui, tu es juste Violette. La pression de ton ambition et le poids de ta position semblent disparaitre. Tes épaules sont plus légères, tes poumons plus ouverts. Ici tu te sens bien. Il a un livre à la main qu'il ouvre à une page qui te semble aléatoire mais que lui connait par cœur. Il connait tout aussi bien les mots qui sont inscrits sur la feuille mais il lit quand même avec cette facilité que tu n'auras jamais. Tu sais lire bien sûr mais tu n'as jamais été capable de transmettre ce qui se cache derrière eux. Il lit son poème préféré à voix haute et les émotions affluent comme les mots au bord de ses lèvres. Tu ne sais pas exactement ce qu'est un poème. Tu sais juste que tu aimes l'entendre. A l'autre bout du canapé, tu te laisses aller. Ta tête est posée nonchalamment sur le dossier et tu t'autorises à sourire vraiment en l'écoutant. « J’ai toujours ton cœur avec moi. Je le garde dans mon cœur... » Tu ne sais pas pourquoi Chad l'aime tant. Tu ne comprends pas non plus ce que porte les mots mais tu as cru comprendre que c'était là le but de la poésie. Ton cœur à toi bat avec régularité. Il est toujours stable quand ton ami est là. Il est apaisant comme était un jour l'étreinte de ton père. Tu ne sais pas exactement ce qu'est ce sentiment. Tu ne l'as jamais cherché. Ça n'a pas d'importance, au fond. Tout ce qui compte, c'est le fait. Mais soudain tu as l'impression que tout ça est important. Il y a une lourdeur nouvelle sur ta cage thoracique et tu portes machinalement une main à ton cœur qui s'emballe. Chad parle toujours, inflexible. Pourtant tu vois du sang qui lui dégouline sur le visage. Des perles carmins gouttent une à une sur la page de son livre qu'il s'échine à terminer. « ... Je garde ton cœur. Je l’ai dans mon cœur. » Il y a une étrange finalité dans ses paroles. Les pages s'envolent sous une bourrasque de vent venue de nulle part et le temps que tu les regardes, c'est tout le paysage qui a changé.
Il y a de la fumée dans tes poumons et du sang sur ta peau. Ta lance est glacée dans ta main. Chad est lointain. Il n'y a plus de livre, juste un fusil à lunette lui aussi couvert d'hémoglobine. Vous n'avez pas le temps et tu as encore omis de le remercier. Mais ça n'a plus d'importance car tu as compris le sens de son poème. Chad est parti. Il est mort. Son cœur ne bat plus alors il ne peut plus tenir le tien. Il ne peut plus le laisser exister dans un espace protégé. Il te l'a rendu trop brutalement et maintenant il pulse avec beaucoup trop de violence dans ta poitrine. A chaque battement, il essaye de t'échapper pour retourner auprès de celui de Chad qui était si apaisant. Ton cœur et toi, vous ne faites pas bon ménage. Il te fait peur, il est fragile.
Le réveil est brutal. Il est angoissant. L'étreinte autour de toi est comme un étau et la chaleur fait brûler ta peau. Dire que tu paniques est un euphémisme. Tu n'as jamais été dans cet état. Jamais été aussi à vif. Tu chasses d'une bourrade brutale cette personne à tes côtés et tu roules sur le matelas jusqu'à heurter douloureusement le sol. La douleur est quelque chose que tu connais mieux. Elle t'offre une minuscule occasion de te canaliser suffisamment pour te mettre debout. Tu titubes jusqu'à atteindre le mur. Comme une bête blessée, tu t'assures de protéger ton dos, tes mains levées dans une vaine tentative d'intimidation. Tu es complètement désorientée. Tu ne connais pas cet endroit. Il fait sombre et ton cœur bat trop vite. Tout autour de toi paraît hostile. Et ton cœur est trop présent avec son battement vivace. Il te nargue. Tu n'aspires qu'à rejoindre Chad pour qu'il te débarrasse de cette nuisance. Mais les larmes tombent sur tes joues et tu réalises : Chad est mort. Et même si tu as arrêté de compter le nombre de fois où tu redécouvres sa disparition, tu sais au moins une chose : ça fait toujours aussi mal. Si mal que tu ferais n'importe quoi pour que ça disparaisse. N'importe quoi pour que ce fichu cœur devienne pierre. Une pierre que tu pourras lancer au loin faute d'avoir quelqu'un pour le porter. |
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Yulia VIPERES DE L'OUEST ㄨ MEMBRE
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| Sujet: Re: Nothing but a heartbeat [Yulia] Dim 29 Nov 2015 - 2:13 | |
| Yulia était confuse. Elle se souvenait assez clairement de sa soirée. Elle avait été au bar à drogues pour oublier, s'était retrouvé dans un état plus ou moins ridicule, avait croisé la route de la personne qu'elle avait voulu oublié et l'avait ramenée à la maison. Ou c'était elle qui s'était invitée ? Elle n'était pas certaine sur ce propos. Par contre, elle était certaine de la tournure qu'avait pris les choses. Il y avait eu beaucoup de chaud, puis une belle vague de froid. Au milieu de tout ça, Violette s'était endormie et elle avait probablement du en faire de même malgré sa volonté de veiller sur elle. Jusqu'ici, tout allait bien. Par contre, elle ne s'expliquait vraiment pas pourquoi elle s'était soudainement réveillée, pourquoi une douleur sourde émanait de son dos, pourquoi elle avait froid et surtout pourquoi elle était seule dans son lit. Complètement perdue, elle tenta de se redresser sur ses avant-bras, mais le mouvement lui déclencha un violent maux de tête.
— Aie ! siffla-t-elle en portant machinalement une main à sa tempe. Une ombre bougea au même moment dans son champ de vision et elle tenta de la suivre avec les yeux plissés. Violette ?
Ça ne pouvait être qu'elle. Ou alors Yulia se tapait la pire gueule de bois de sa vie et elle avait oublié une partie de sa nuit ce qui ne lui était pourtant encore jamais arrivé. Son père affirmait qu'elle avait de sacrés gènes de jaguar malgré sa peau de serpent. Laissant l'homme là où il était, elle s'appliqua à calmer sa respiration en espérant diminuer la douleur dans son crâne. Elle continuait de fixer l'endroit où se trouvait celle qu'elle supposait être la dragonne. Quelque chose n'allait pas, elle le sentait bien, mais sa réactivité laissait clairement à désirer. Au bout de quelques instants, elle refit un essai pour se redresser et bougea jusqu'à s'asseoir au bord du lit. Elle avait redressé la couverture sur elle, vraiment pas certaine de l'attitude qu'elle devait adopter. Elle était sûre que ce n'était pas le bon moment pour être à moitié nue en tout cas.
— Violette, qu'est-ce que-
Les mots étaient morts dans sa gorge. Ses yeux s'étaient enfin habitués à l'obscurité et son esprit paraissait maintenant plus clair. Malgré tout, elle ne comprenait pas. Elle voyait plus nettement la dragonne, les poings levés, coincée contre le mur, mais cette scène n'avait pas vraiment de sens. Lentement, Yulia se leva. La lenteur était autant nécessaire pour sa pauvre tête que pour préserver Violette. Vu la tension qu'il y avait ici et l'attitude de la brune, elle s'attendait à beaucoup et n'était pas prête à affronter la moitié. Elle fit quelques pas et s'arrêta quand elle aperçut les sillons humides sur les joues de Violette. Elle semblait tout aussi confuse, si pas plus, qu'elle. Les pièces s'assemblaient enfin.
— Je sais que je ne dois pas être la personne que tu voudrais avoir près de toi, mais je suis là. Je te l'ai déjà dit et je le redis encore. Je suis là.
Yulia avait tenté de mettre le plus de persuasion possible dans sa voix. Elle n'était pas dans une forme olympique, mais elle était prête à la soutenir. Non, elle voulait la soutenir. Voir Violette dans cet état lui tordait beaucoup trop fort le cœur. Bien sûr, elle savait depuis un moment déjà que quelque chose clochait avec Violette, mais elle se demandait désormais quel était l'ampleur de ce quelque chose. Elle était rongée de l'intérieur par un mal qui lui était inconnu et Yulia détestait ça.
— Je peux essayer de t'aider à traverser ça. Si tu veux, tu peux te reposer sur moi.
Présenté comme ça, c'était vraiment présomptueux de sa part, mais Yulia n'avait jamais été la meilleure pour réconforter les gens. Encore moins quand elle était dans son état actuel.
— Mais pour ça, il faut que tu acceptes de me laisser approcher.
Et pas que physiquement. Elle sous-entendait aussi qu'il faudrait que Violette la laisse dépasser les murs. Malgré tout, elle tendit doucement une main vers elle et tenta t'attraper l'une des siennes. Un pas à la fois. Le propre avant le figuré.
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Violette DRAGONS DU NORD ㄨ SPÉCIALISTE
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| Sujet: Re: Nothing but a heartbeat [Yulia] Jeu 3 Déc 2015 - 5:02 | |
| « Aie ! » Le premier son que tu entends outre le battement frénétique de ton cœur est une plainte de douleur. La voix éveille quelque chose en toi mais tu ne parviens pas à l'identifier. La personne dans le lit se déplace avec difficultés et la part en toi qui se tient prête à attaquer en est satisfaite. Tu n'es pas en état de combattre et l'autre non plus visiblement. « Violette ? » Quelque chose se glisse dans ton corps. Ce n'est pas de l'apaisement. Le sentiment n'est pas désagréable mais il est aussi terriblement stressant si bien que tu ne sais toujours pas comment tu dois cataloguer cette fille. Est-elle une ennemie ? Elle connait ton nom et le dit avec inquiétude mais tu te trompes peut-être. Une partie de ton cerveau est enrobé de coton et tu peines à réfléchir. C'est un mélange étrange. D'un côté tu es en alerte et de l'autre tu parviens à peine à reconnaître ce qui t'entoure et à résonner de façon logique. Tu as comme de brefs éclats de conscience qui te perdent d'autant plus quand ils s'échappent. Quand l'occupant du lit bouge, tu tentes de reculer mais le mur se rappelle à toi alors tu fermes tes mains en poings solides. « Violette, qu'est-ce que- » Elle ne termine pas sa phrase mais tu le notes à peine. Sa voix continue à faire son chemin en toi néanmoins. Elle vient tirer quelque chose dans ta poitrine que tu peux comparer à de la familiarité. Mais elle se lève et déjà la sensation s'échappe. Elle s'approche et tu n'aimes pas ça. Enfin il existe une part non-négligeable de toi qui se refuse à mordre et qui te pousse à la laisser progresser. « Je sais que je ne dois pas être la personne que tu voudrais avoir près de toi, mais je suis là. Je te l'ai déjà dit et je le redis encore. Je suis là. » Une image flashe dans ton esprit. Yulia courbée autour de toi. Elle murmure doucement à ton oreille pour t'apaiser. Elle dit qu'elle est là. Comme maintenant. Tu laisses légèrement tomber ta garde car maintenant qu'elle te fait face tu y vois un peu plus clair. Tu connais Yulia. Yulia n'est pas un danger. Du moins elle n'est pas un danger physique. « Je peux essayer de t'aider à traverser ça. Si tu veux, tu peux te reposer sur moi. » Tu sais que tu ne devrais pas la laisser faire mais sa voix est comme une vague de chaleur qui te berce. Tes épaules se détendent légèrement. « Mais pour ça, il faut que tu acceptes de me laisser approcher. » Elle tend la main et là quelque chose casse. L'approche est lente mais elle vient trop dans ton espace vital. Tu éclates littéralement, apeurée et ton premier réflexe est de te défendre. Tes doigts se serrent férocement autour de son poignet, le tire et d'un mouvement mainte et mainte fois répété tu lui tord le bras. Tu la coinces contre le mur contre lequel tu étais auparavant appuyée, son bras toujours en otage. Le sentiment de force que te donne ce geste est pourtant entaché par un malêtre qui te grignote le ventre. Quelque chose cloche. Ça te bouffe. Tu es en train de faire quelque chose de mal, tu en es sûre. Tu la lâches précipitamment et tu recules sans réfléchir. « Pardon. Je suis désolée. » Tu ne sais pas exactement pourquoi tu t'excuses. Tu es juste déboussolée. Tu continues à t'éloigner jusqu'à ce que tes jambes touchent le lit et là tu tombes. Tu te retrouves assise sur le bord du matelas avec l'impression affolante d'avoir fait une chute de plusieurs étages. Tes mains saisissent ton visage, chassent tes cheveux, essuient les larmes. Depuis quand pleures-tu ? Tu n'en sais rien. Tu ne sais même pas si ta vision est trouble car l'humidité s'y agglutine encore ou si ça a un rapport avec ton impression d'être perdue. « Je suis désolée. » Tu es incapable de te départir de ta culpabilité. C'est nouveau. Tu as toujours été violente et généralement ça ne te dérange pas mais là ton geste te paraît vraiment erroné. « Je suis désolée. » Tu le dis parce que c'est les seuls mots qui sortent. Tu t'excuses aussi d'être comme ça. De ne pas savoir où tu es, ni ce qui t'arrive. Tu t'excuses parce que tu n'es en ce moment pas la Violette qu'attend ton clan. Mais est-ce si grave ? Elle ne la connait pas cette Violette de toute façon. Et une part de toi espère qu'elle ne la connaitra jamais. |
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Yulia VIPERES DE L'OUEST ㄨ MEMBRE
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| Sujet: Re: Nothing but a heartbeat [Yulia] Lun 14 Déc 2015 - 0:54 | |
| Dans la vie, les situations critiques se résumaient généralement à une seule erreur. On prenait le chemin de gauche au lieu de continuer tout droit. On frappait un ennemi plus proche, mais moins dangereux ce qui ouvrait une brèche à celui qui pourrait aisément tuer. On choisissait de rester avec les personnes néfastes plutôt qu'avec celles qui nous faisaient du bien. Il existait aussi des moments moins dramatiques, mais qui comptaient pourtant aussi. Parfois, on pouvait constater son erreur avant même d'en subir les conséquences. C'était comme un avertissement qui arrivait trop tard. Lorsque Yulia fit un geste vers la brune, elle se sentit dans l'erreur, mais elle n'eut pas le temps de se rétracter. A vrai dire, elle n'eut le temps de rien faire. Tout l'air fut arraché de ses poumons quand elle heurta le mur et son cerveau encore trop embrumé eut bien du mal à enregistrer l'information. La douleur était venue comme un parasite dans son esprit, rongeant le peu d'espace qu'elle contrôlait encore.
— Violette... arriva-t-elle à articuler dans en tentant de reprendre son souffle.
L'habitude était revenue rapidement heureusement. La notion de douleur avait été mise de côté et elle avait commencé à chercher une porte de sortie. Malgré tout, elle n'avait pas écouté la voix de la combattante en elle qui lui disait de se dégager quoi que cela lui en coûte. Ce n'était pas un champ de bataille, Violette n'était pas un ennemi. Stupidement, elle le pensait et se mettait de ce fait en danger. Pour un temps seulement. Elle espérait que Violette allait se reprendre et la libérer rapidement. Suffisamment rapidement pour qu'elle n'ait pas à réagir pour soulager son corps de la pression exercée. Le mur était loin d'être confortable, elle y avait été poussée plutôt rudement, et la torsion sur son bras était à la limite du supportable. Au moment où Yulia eut cette pensée, la sensation disparu et elle entendit Violette qui s'éloignait en s'excusant. S'autorisant un instant pour reprendre une respiration plus régulière maintenant qu'elle n'était plus sous contrainte, elle bougea ensuite pour s'adosser au mur. Le moment était venu lui ronger les nerfs bien plus qu'elle ne le pensait et Yulia se sentait flageolante. D'un revers de la main, elle frotta son visage pour chasser l'impression de chaleur. La rencontre avec le mur n'avait vraiment pas été plaisante. Elle fit ensuite jouer un peu son épaule, mais il n'y avait plus que le fantôme du mal qu'elle avait ressenti. Elle s'en était bien sortie.
Quand enfin elle leva les yeux vers Violette, celle-ci s'excusait encore. C'était quelque chose d'assez inédit aux yeux de Yulia. Elle supposa même que ce devait être une chose inédite tout court. Une nouvelle excuse glissa hors des lèvres de la dragonne et elle voulu lui dire que ce n'était rien, mais elle n'était pas sûre que cela aurait un quelconque impact. Elle lui devait bien aussi une excuse après ça, Yulia choisit donc de l'accepter. Violette avait l'air un peu plus consciente désormais. Elle ne pouvait pas voir son visage, mais elle n'était plus en position défensive. Tout ce que Yulia voyait maintenant était une fille cassée. Cette vision lui remuait le ventre et venait insidieusement enfoncer une pique dans son cœur. Elle détestait la voir dans cet état. Et elle ne pouvait vraiment pas rester immobile à la voir souffrir. Elle ne pouvait pas porter la douleur avec elle. Elle ne pouvait pas l'en débarrasser, mais elle pouvait la soutenir durant la traversée. C'était ce qu'elle voulait faire. C'était ce qu'elle allait faire.
— Violette, je ne vais pas juste rester spectatrice. Je vais t'approcher que tu le veuilles ou non. Et si vraiment c'est insupportable pour toi, tu pourras toujours fuir ou me battre, mais je ne partirais pas.
Elle avait insufflé dans sa voix un brin d'autorité bienveillante en espérant capter suffisamment l'attention de la brune. Naturellement, elle espérait un dénouement plus positif, mais elle allait vraiment réessayer autant de fois qu'il le faudrait tant que Violette serait ici. Yulia commença donc à avancer, comblant pas à pas la distance, jusqu'à se tenir juste devant elle. Elle avait volontairement mis de côté toutes les réactions de la brune, choisissant d'y aller pleinement. C'était plutôt idiot de s'exposer de la sorte, mais Yulia pensait qu'elle ne pourrait rien faire si elle n'était pas entière.
— Lâche les murs. Une bonne fois pour toute. Ils sont en train de tomber de toute façon et tu t'épuises à tenter de les retenir. Relâche tout. Ce sera plus facile de les remonter après.
Doucement, Yulia effleura les cheveux de la dragonne et laissa ses doigts glisser sur sa joue humide. Elle aurait voulu faire tellement plus. La serrer contre elle tout d'abord. Mais ce serait sûrement trop d'un coup et même si elle se voulait entière, il était inutile de venir percuter Violette avec une tendresse qu'elle trouverait peut-être malvenue.
— Tu te sentiras mieux après. Je te le promet.
Ce n'était pas un mensonge. Yulia ne faisait pas de promesse en l'air et elle tenait ici sa certitude d'un simple constat. Comment Violette aurait-elle pu se sentir plus mal que maintenant quand elle semblait si détruite et dévorée de l'intérieur ?
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Violette DRAGONS DU NORD ㄨ SPÉCIALISTE
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| Sujet: Re: Nothing but a heartbeat [Yulia] Lun 14 Déc 2015 - 5:52 | |
| Sur le bord du lit, tu tentes de te reprendre. Le souffle saccadé de Yulia t'arrive aux oreilles maintenant que le sang a cessé de battre à tout rompre dans tes tempes et chaque inspiration difficile augmente ta culpabilité. Tu enfonces plus profondément ta main dans tes mèches brunes, tes doigts se resserrant presque douloureusement. Tu lui as fait du mal et tu t'en veux pour ça parce qu'elle n'essayait que de t'aider. Une partie de toi renchérit que tu ne lui as rien demandé, que tu n'as pas besoin d'aide et que c'est donc de sa faute. L'autre est moins catégorique, insiste sur le fait que tu as été trop loin et que au fond son geste t'a fait plaisir. Elle s'intéresse suffisamment à toi pour vouloir te venir en aide. Maintenant que tu y penses elle ne s'est même pas défendue lorsque tu l'as attaqué. Pourtant elle est Membre et elle aurait sûrement pu te repousser facilement. Mais elle est restée immobile et t'a juste appelé au calme en prononçant ton prénom. Tu ne sais pas pourquoi tu penses à tout ça, tu as tout gâché de toute façon. Comme toujours. Tu devrais probablement partir avant qu'elle ne te demande de le faire mais la porte te semble loin. Tu ne sais même pas si tu serais capable d'insuffler à tes jambes la force nécessaire pour tenter de te mettre debout. Et il y a ces foutues larmes qui continuent de t'embrumer la vue alors que tu n'arrêtes pas de les chasser. « Violette, je ne vais pas juste rester spectatrice. Je vais t'approcher que tu le veuilles ou non. Et si vraiment c'est insupportable pour toi, tu pourras toujours fuir ou me battre, mais je ne partirais pas. » L'entendre te surprends. Tu trouves étonnant qu'il n'y ait pas d'agressivité dans sa voix. Les mots se frayent difficilement un chemin dans ta tête et ils se mélangeant si bien que tu te sens toujours aussi perdue. La seule chose que tu comprends c'est qu'elle n'abandonne pas et tu t'accroches à cette idée. Son insistance est ce qui te touche. Après tout vous n'êtes rien l'une pour l'autre mais elle est quand même là. Dans tous les sens du terme. Elle cherche à te soutenir mais elle se tient aussi près de toi. Elle occupe désormais tout ton champ de vision et semble irradier de bienveillance à ton égard. « Lâche les murs. Une bonne fois pour toute. Ils sont en train de tomber de toute façon et tu t'épuises à tenter de les retenir. Relâche tout. Ce sera plus facile de les remonter après. » Tu vois sa main qui se déplace mais cette fois tu ne réagis pas. Elle se déplace doucement sur toi, son contact sur ta peau te poussant à relever un peu la tête pour la regarder. Il y a plus de larmes qui roulent sur tes joues. Toujours plus qui viennent t'irriter les yeux et tracer des sillons honteux sur tes joues. C'est difficile de pleurer et d'être au côté de quelqu'un. C'est difficile mais c'est réconfortant à la fois. Tu as honte mais pourtant tu ne peux pas arrêter les larmes. Tu ne peux pas fuir non plus. Tu ne cherches même pas à te dégager de son contact. Tu n'en as plus la force. Tu es épuisée, elle a raison. « Tu te sentiras mieux après. Je te le promet. » Et tu ne sais pas pourquoi mais tu la crois. Peut-être que c'est parce que ta méthode ne marche définitivement pas. Peut-être que c'est aussi à cause des mots de Samael. Ou peut-être qu'au fond c'est uniquement parce que c'est Yulia et que la honte semble moins forte avec elle. Elle disparait totalement, engloutie par tes autres émotions alors que tu enroules tes bras autour de son dos pour la tirer vers toi et que tu t'enfouis dans son ventre. Cette fois les larmes ne sont pas seules, elles sont accompagnés d'un sanglot léger qui fait trembler tes épaules et te pousse à resserrer ton étreinte sur elle parce qu'au fond tu as encore un peu peur qu'elle se dérobe. C'est trop beau pour ne pas être périssable. Tu ne mérites même pas que quelqu'un comme elle se propose d'être ton soutien. Ce ne doit être qu'une erreur. Toi même tu fais sûrement une erreur en t'effondrant devant elle. Mais tu es humaine et c'est dans la nature humaine d'être faible et de faire des erreurs. |
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Yulia VIPERES DE L'OUEST ㄨ MEMBRE
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| Sujet: Re: Nothing but a heartbeat [Yulia] Dim 3 Jan 2016 - 9:45 | |
| Yulia se tenait là, presque dans la peur. Elle n'avait pas peur de Violette ou de l'impact qu'aurait pu avoir ses réactions sur elle. Elle avait peur de la voir fuir et s'enterrer encore dans une attitude qui la détruisait. Elle avait peur d'être inutile ou de mal se comporter. Surtout, elle avait peur d'être rejetée encore par cette fille qui en l'espace de quelques jours avait pulvérisé toutes ses rancunes envers l'amour et qui lui avait donné envie d'y croire encore. C'était fou et dangereux. Ça faisait mal, mais d'une bonne façon. Jusqu'à ce que ça casse du moins. Au fond, Yulia le savait. Il ne fallait pas qu'elle espère trop de ce quelque chose qui n'irait probablement jamais plus loin et la laisserait meurtrie. Mais c'était plus fort qu'elle. C'était une nécessité. Elle avait besoin de se rapprocher de Violette. Même si elle voulait s'y préparer, elle ne pouvait pas réellement penser à l'idée de la perdre. Parce que au fond, maintenant, c'était comme si elle avait toujours été là. Elle faisait partie de son monde au même titre que cet air qu'elle respirait. Alors, bêtement, Yulia lui donnait son cœur à briser en morceaux avec pour seul espoir celui que Violette la laisse l'aider.
Yulia aurait été bien incapable de dire ce qui dans son attitude ou ses paroles avait fonctionné, mais Violette l'avait écouté. Elle avait laissé tomber les barrières fragiles sur lesquelles elle s'acharnait et l'avait permis de la soutenir. Yulia embrassa la forme si faible en cette instant de Violette. Elle n'avait plus hésité et avait juste serré ses bras autour de ses épaules tremblantes. Elle se courba un peu, s'enveloppant autour d'elle, et enfouit son visage dans ses cheveux pour y déposer baisers et mots rassurants.
— Tu n'es pas faible. Tu es juste épuisée d'avoir livré des batailles. La fatigue n'est pas la faiblesse, ce n'est pas mal. Ça arrive à tout le monde. Ça prouve uniquement que tu t'es donnée à fond et que tu recommenceras dès que tu te seras reposée.
Yulia ne savait pas ce qui avait mis Violette dans un état pareil bien sûr. Elle ne savait pas par quelles épreuves elle était passée. Elle aurait voulu savoir, mais elle savait qu'elle ne devait pas pousser. Elle savait aussi que cela n'avait pas réellement d'importance tant que Violette ne souhaitait pas partager ses épreuves avec elle.
— Et moi, je serais là dans ces moments là. Si tu le souhaites. Quand tes épaules te sembleront trop lourdes, quand la fatigue te trainera vers le sol, tu pourras te reposer sur moi.
Idiote, lui susurrait son esprit. Et sans l'ombre d'une hésitation, elle laissa son cœur lui présenter son majeur et elle resserra son étreinte autour de Violette.
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Violette DRAGONS DU NORD ㄨ SPÉCIALISTE
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| Sujet: Re: Nothing but a heartbeat [Yulia] Dim 24 Jan 2016 - 5:14 | |
| Le confort que tu trouves dans les bras de Yulia est effrayant. Il y a quelque chose en elle qui apaise les pensées qui roulent rageusement dans ta tête et qui ralentit le battement de ton cœur. Quelques heures plus tôt, tu avais blâmé la fatigue et cette situation étrange qui t'avait conduit jusqu'à son lit mais désormais il n'y a plus d'excuses. Il n'y a qu'une seule vérité - deux en réalité. Premièrement Yulia est bonne pour toi. Deuxièmement ça te fait peur. La dernière personne qui a eu un tel impact sur toi est morte et c'est sa mort qui te ronge en cet instant. Si tu t'attaches à Yulia et qu'elle disparait qui viendra calmer la douleur qui te martèle les côtes ? Tu auras perdu deux personnes. Cela fera deux fois plus de douleur. Tu doutes réellement qu'il puisse exister quelqu'un capable de faire taire une telle tempête si elle se déclenche en toi. Conclusion, cette tempête ne doit pas exister. Et pour ça il faut que tu ne perdes pas Yulia. Et la seule solution pour ça est de l'écarter avant qu'elle ne compte trop. La dégager avant qu'elle ne se glisse sous ta peau et ne devienne la chaleur de ton corps. Tout ça semble clair dans la petite partie de ton cerveau qui résiste encore à l'effet qu'elle a sur toi mais c'est tout. Ce n'est qu'un espace solidement barricadé qui résiste avec fougue aux impacts des vagues de réconfort qu'elle jette sur toi. Le reste de ton être se fond à elle. Tu te laisses aller comme tu ne l'as jamais fait. Plus encore que ce jour où trop brisée par un entraînement tu avais laissé Samael te soutenir jusqu'à la maison. Plus encore que quand tu somnolais près de Chad durant les ennuyeuses soirées polaires quand l'absence d'activité menaçait de te faire perdre la raison. Tu pèses lourdement contre Yulia, aspirant cette force qu'elle te prête de bon cœur. « Tu n'es pas faible. Tu es juste épuisée d'avoir livré des batailles. La fatigue n'est pas la faiblesse, ce n'est pas mal. Ça arrive à tout le monde. Ça prouve uniquement que tu t'es donnée à fond et que tu recommenceras dès que tu te seras reposée. » Le sourire de Chad flashe dans ton esprit et tes larmes redoublent. C'est quelque chose qu'il aurait pu dire. Il l'aurait sûrement fait si tu avais osé te décomposer de la sorte de son vivant. Si Chad avait été là, tu n'aurais pas été si loin dans la destruction. Il ne t'aurait pas laissé faire. Le problème c'est qu'il n'est pas là et qu'il te manque. « Et moi, je serais là dans ces moments là. Si tu le souhaites. Quand tes épaules te sembleront trop lourdes, quand la fatigue te trainera vers le sol, tu pourras te reposer sur moi. » Et là tu te demandes si Chad a quelque chose à voir avec tout ça. Des histoires sur la mort il y en a beaucoup qui circulent en ville et même si tu fais semblant de ne pas t'y intéresser tu en as retenu quelques une. Des gens pensent que la mort n'est pas la fin. D'autres que les morts sont des guides. Alors un instant, juste un court moment, tu te demandes s'il ne l'a pas mise sur ta route. Si ce n'est pas son dernier geste pour toi. Ce serait rassurant de se dire qu'il a voulu que tu sois entre de bonnes mains. Mais c'est stupide. C'est utopique. Cela signifierait en quelque sorte que tout ceci est destiné. Que Yulia t'est destinée. Au milieu de tes larmes, il y a un reniflement narquois. Le chagrin te fait devenir ridicule. Destinée et Amour voilà les deux concepts qui te semblent les plus étranges. Lorsque les tremblements se calment un peu et que les larmes se tarissent dans tes yeux tu desserres un peu ton étreinte et tu te rééquilibres maladroitement sur le bord du lit. Tes bras sont toujours autour d'elle mais tu peux maintenant tordre ton cou douloureux pour lever les yeux vers elle. L'humidité est encore rassemblée au bord de tes paupières pourtant tu vois plus clair que tout à l'heure. Tu la scrutes un instant sans savoir ce que tu veux vraiment. Le mal est dans tes muscles et la fatigue rend ta tête lourde mais il y a quelque chose que tu veux faire. Quelque chose que tu veux dire mais les mots ne quitteront pas ta bouche alors il faut que tu les transmettes autrement. Tu grimpes soudainement à sa hauteur, tes mains trouvant ses joues alors que tu t’appuies contre elle dans l'espoir de réussir à garder l'équilibre. Quand tu l'embrasses tu pourrais jurer que tes jambes sont moins solides qu'avant et vont se dérober sous toi mais il est plus facile de dire que ce sont les émotions qui ont raisons de ta capacité à tenir debout. Comment pourrais-tu admettre simplement que c'est elle qui t'intoxique ? Tes lèvres tremblantes restent fermement pressées sur les siennes, ton corps ne cédant pas un pouce de terrain contre celui de Yulia. C'est beaucoup trop pour le merci que tu voulais formuler. Pas assez pour revenir au désir flambant du début de nuit. C'est un baiser tendre, significatif. Il complète quelque chose en toi dont tu ne connaissais pas l'existence. Et pour cause il vient combler un espace qui s'est ouvert juste pour elle mais qui n'est pas creux pour autant. Sans elle tu n'es pas incomplète. Elle est juste quelque chose en plus. Mais seul ton cœur à conscience de tout ça et tu ne l'écoutes pas. C'est un traître. |
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Yulia VIPERES DE L'OUEST ㄨ MEMBRE
❖ Messages : 1315 ❖ Crédits : faust (avatar) ; grumpy sid (signature) ❖ UN SOURIRE POUR LA PHOTO ? : ❖ ÂGE DU PERSONNAGE : 20 ans ❖ TÂCHE : Patrouilleuse ❖ BINÔME : Dalia
| Sujet: Re: Nothing but a heartbeat [Yulia] Sam 5 Mar 2016 - 16:49 | |
| Yulia ne comptait pas le temps, mais elle était certaine qu'il avait fallu un moment à Violette pour qu'elle se recompose. Elle n'était pas pressée et, même si bien sûr son corps finissait par souffrir de cette position maladroite et de ce deuxième poids à soutenir, elle aurait attendu le temps qu'il faudrait. Des minutes, des heures, des jours même. Tout le temps qu'il fallait à Violette pour ramasser les morceaux. Yulia lui avait dit de tout laisser aller, de lâcher les murs fragiles qu'elle retenait, mais elle se doutait que une fois que tout serait fini ils réapparaîtraient. Violette remonterait toutes ses protections et peut-être ferait-elle comme si tout ça n'avait pas eu lieu. Yulia n'était pas dupe. Violette était fière comme la dragonne qu'elle se voulait être. Si elle admettrait peut-être cet instant de faiblesse, elle n'admettrait probablement pas les prochains. Cette idée était bien sûre douloureuse, mais c'était la réalité.
Quand Violette commença à bouger, la vipère desserra son étreinte et la laissa s'installer comme elle le souhaitait. Elle s'attendait à la voir s'éloigner, mais la brune restait contre elle, ses bras toujours autour de sa taille. Yulia se redressa un peu à son tour et baissa les yeux pour croiser ceux de Violette. Ils étaient toujours brillants des larmes qui avaient mouillées son ventre, mais elles ne roulaient plus sur les joues de Violette. Un ange passa.
Le moment s'étirait, mais Yulia aimait ce moment. Elle était perdue dans les yeux noisettes de Violette à se demander ce que pouvait bien dire toutes ces lueurs qu'elle y voyait danser. Son regard n'avait jamais été aussi expressif et ouvert, si bien que Yulia s'en trouva hypnotisée.
Lorsque Violette bougea brusquement, il y avait eu une étincelle de détermination dans ses yeux que Yulia n'avait compris qu'au moment exact où leurs lèvres s'étaient rencontrées. Ses paupières tombèrent après un instant sous l'intensité de tout ça. Elle était emprisonnée entre les mains de Violette et cette fois, Yulia se sentait comme si c'était elle qui avait besoin de soutien. Elle resta tant bien que mal debout, rattachée à la terre par ce baiser qui pourtant envoyait sa tête dans les nuages. Elle se fondit contre Violette, ses mains s'accrochant désespérément aux pans encore ouverts de sa chemise. Ce baiser n'était en rien comme les autres. Il était plus. Il était mieux.
Il n'y avait plus que Violette autour d'elle. La chaleur de son corps, le goût salé de ses larmes, l'odeur de sa peau, le contact rugueux de sa chemise et celui plus doux de sa hanche qu'elle caressait du pouce et le bruit de son cœur avec lequel celui de Yulia s'harmonisait. Et dans cet instant fragile avant l'aube, Yulia savait.
I'm sorry but I fell in love tonight. I didn't mean to fall in love tonight.
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