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ujourd’hui je pensais particulièrement à Max. Oh je pensais toujours à Max, j’avais toujours cette petite voix dans ma tête qui lui appartenait. Je l’entendais me dire d’être prudente, de ne faire confiance à personne. Je l’entendais me dire d’arrêter d’être si gentille avec tout le monde et de remettre à leur place ceux qui le méritaient. Mais j’en étais incapable et même si je l’entendais, je m’entendais aussi lui répondre que ça ne valait pas la peine. Que c’était inutile d’être aussi méfiant, tout le temps. Naïve? Oui, je l’étais peut-être un peu, mais c’était impossible que tout le monde soit profondément et fondamentalement méchant, non? Enfin, je ne voulais pas le croire. Mais pour Max, c’était une leçon écrite en lettre de feu dans son être. Ne faire confiance à personne. Se méfier 24h/24. Il était en état d’alarme à tous les jours. Je le comprenais parce que quand on est Libre, on n’a pas vraiment d’autre choix mais nous étions protégés ici. Enfin, comme on pouvait l’être en tant que soumis. Et il n’avait pas la langue dans sa poche mon frère et il disait ce qu’il pensait et ça ne lui a jamais rapporté que de la misère. Oh je parlais beaucoup aussi et généralement je disais ce que je pensais mais ce que je pensais n’était jamais violent en soit. Mais Max… il était comme ça avec les dragons. Parce que tout ce qu’il voulait c’était être Libre… Et il m’aimait trop pour m’en vouloir alors il jetait ça sur leur dos alors que je savais bien qu’il n’était pas heureux par ma faute.

J’étais perdu dans mes pensées alors que je marchais vers le centre hospitalier. La première fois que j’ai vu le centre hospitalier c’est quand Ad’ m’a aider à y transporter mon frère alors que nous étions toujours Libres. Parfois ça me manquait d’être Libre. Pas pour la misère, pas pour les famines pendant l’hiver. Juste pour être Libre, pour éviter les hiérarchies et les règles un peu cruel de certain clan. De celui-ci, du moins. Cette règle qui avait fait assassiné mon frère, juste parce qu’il avait voulu aider. Et que dans ce clan c’était mal, apparemment. Oh je ne dis pas ça pour me plaindre! Juste que… il me manquait.

Je marchais toujours, sans vraiment regardé devant moi, le regard un peu dans le vide, un peu dans la lune. Et alors je frappai quelque chose, une masse ou je ne sais pas quoi, qui me sortit de ma tête et je blêmis instantanément.

- Tu ne peux pas t'en empêcher ? Il faut toujours que tu sois dans le chemin.

Si ses yeux avaient été des fusils je serais définitivement morte. Heureusement – très heureusement parce qu’elle n’était jamais vraiment contente de me voir, Jackson. - que ce n’était pas le cas.  Mais moi je la regardais et alors que j’allais m’excuser elle m’apostropha à nouveau.

- Qu'est-ce que tu attends quoi pour t'excuser ?

J’aurais aimé écouter un peu mon frère dans des moments comme ça. Ne pas me laisser faire. Lui dire d’amblé que non, ce n’était pas entièrement ma faute que ça ne vaut pas la peine de m’en vouloir comme ça parce que je l’avais accroché un peu. Mais ce n’était pas moi d’être comme ça. Et en plus je savais très bien quelque part que Jackson ne m’aimait tout simplement pas. Elle était une dragonne. Une vraie et puis… pas moi.

- Pardon! Désolé j’étais dans la lune, enfin, j’ai mal dormis et je ne regardais pas vraiment où j’allais et puis, j’étais perdue dans mes pensées!

Mais qu’est-ce que ça pouvait bien lui faire à elle? Pas grand-chose. Sauf que, encore une fois, j’étais moi et moi je ne sais pas quelle maladie j’avais contracté à la naissance mais les mots sortaient de ma bouche sans que je ne leur demande, si je pouvais me la fermer aussi…

Je remarquai alors l’onguent qu’elle avait dans les mains et malheureusement pour moi mon instinct de soigneuse pris-le dessus.

- Oh mais ça va? Tu t’es blessé? Où ça?

Je lui tournai alors un peu autour essayant de la détaillé de haut en bas, en essayant de voir si elle où elle s’était blessé. Ce n’était pas de mes affaires et j’étais trop curieuse et en tant que soumise ce n’était pas mon rôle de lui demander ce genre de question, surtout si je n’étais pas de service au centre hospitalier… Mais c’était plus fort que moi. Je savais qu’elle me détestait et quand bien même j’en étais parfaitement bien informé, je voulais quand même l’aidé si c’était possible. Peut-être qu’elle me détesterait un peu moins… Ou alors je n’avais fait que mettre de l’huile sur le feu.  

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