Il était tôt, très tôt... mais je n'arrivais pas à dormir. C'était plus rare, mais quand ça m'arrivais, mes insomnies étaient carabinées... Et au lieu de me retourner encore et encore, j'avais décider de prendre l'air. Je quittais donc la maison sur la pointe des pieds, même si je savais que même une pluie de grêlons ne pouvait pas réveiller Leo...

Dehors, il faisait encore sombre, et un peu frisquet. Je restais quelques instants devant la porte en me frottant les mains avant de m'avancer dans la rue déserte. Rien de tel qu'une promenade matinale pour se remettre les idées en place, n'est-ce pas ? Sauf que mes idées, elles étaient plutôt moroses... Parce que oui, généralement, quand je fais des insomnies, c'est pour ressasser... et ressasser ce n'est jamais drôle. C'est donc la tête dans un brouillard sombre que je marchais, ne faisant pas vraiment attention à ce qui m'entourait. Je ne remarquais donc pas tout de suite que je n'étais pas seul non plus...

HJ:

Le manque de sommeil, ça me connais très bien. J’ignore depuis combien de temps j’étais là, couché sur le dos dans mon lit, à fixer le plafond en silence. Et pourtant, le soleil ne s’était pas levé encore. Je soupire en tournant la tête vers le lit d’à côté. Mon regard trouve presque aussitôt le corps endormi de mon frère. En général, c’est pas mon genre de sortir du lit comme ça sans prévenir, mais j’en ai marre de fixer le plafond. J’ai besoin de sortir et de prendre l’air un peu.  Je sors donc du lit sans faire le moindre bruit. J’ai l’impression d’étouffer entre les murs de notre logement familiale. Toujours en faisant attention de ne réveillé personne, je file m’habiller avant de sortir de la chambre en refermant doucement la porte derrière moi. J’enfile alors une veste avant de sortir de la maison.

Il fait encore noire et je ne sais pas trop ou je veux aller. Je prends une direction un peu au hasard sans vraiment regarder ou je mets les pieds. Il fait un peu froid, Je serre mes bras autour de moi pour me garder au chaud. J’ai cependant le regard fixer sur le sol devant moi. Je ne fais donc pas attention aux gens qui auraient été assez fous pour être debout et dehors à cette heure. Je remarque trop tard les chaussures d’une personne qui marchait en sens inverse. J’ai à peine le temps de lever la tête que le heurte de plein fouet. Pas aussi solide que l’autre, c’est moi qui part à la renverse. Mon derrière heurte lourdement le sol et je ne retiens pas un soupire exaspéré, c’est bien ma journée. Qui est assez fou pour marcher dehors à cette heure? Posant les mains au sol, je lève la tête pour croiser le regard de Leith. Je n’ai pas tellement envie de me relever, mais je sais que je ne peux pas exactement rester ici longtemps. En même temps, je m’en fous un peu.

« Désolé Leith… » m’excusais-je. « Je ne regardais pas tellement l’endroit ou je mettais les pieds. » expliquais-je d’un haussement d’épaule.

‘Je devrais me lever.’ me dis-je mentalement. Mais au lieu de cela, je replie mes jambes vers moi pour m’assoir en indien. Je n’ai pas envie de me relever. Vraiment pas. Regardant autour de moi, je repère un muret non loin de là. Je pourrais surement m’y appuyer, j’y serais peut-être plus confortable. Mais cela implique que je me lève. Et je n’en ai pas l’envie, vraiment pas. Je soupire à nouveau avant de jeter un coup d’oeil à Leith. Je me demande ce qu’il peut bien faire là à cette heure-ci, mais je ne sais pas si je devrais poser la question. Je ne sais pas si j’ai envie de poser la question. Je jette un nouveau coup d’oeil au muret avant de finir par me forcer à relever. Sans vraiment attendre que Leith me suive, je me dirrige vers le muret avant de m’assoir là, le dos contre ce dernier. Je remonte mes genoux avant de passer les bras autour de ces derniers. Ma tête trouve naturellement appuyer sur mes genoux remontées. Ça ne me ressemble pas d’agir ainsi, je le sais, mais depuis que je l’ai revue, je ne me reconnais plus.

Je suis consciente que je ne suis pas seule, Leith est très probablement en train de m’observer comme si j’étais un animal de foire. Mais je m’en fous. Je ne sais pas si j’ai envie de pleurer ou de hurler. Je ne sais pas si je veux continuer ou m’arrêter. Je voudrais être là avec elle. j’avais 14 ans lorsqu’elle est venue boulverser ma vie. J’ai mis tout ce temps à ne pas penser à elle, à mettre cette histoire de côté. Et paf! Une rencontre avec d’inombrables paroles et plusieurs baisers plus tard et je suis à nouveau chambouler. Je reste avec une seule certitude : je l’aime. Je ne sais ni pourquoi ni comment, je sais simplement ce que je ressens. Mais elle est du clan ennemi. C’est donc impossible, non?

La tête ailleurs, je ne remarquais la jeune femme que lorsqu'elle me heurta de plein fouet. Surpris, je reculais d'un pas à l'impact alors qu'elle se retrouvais projetée au sol.

« Désolé, je ne... »

Je me coupais aussitôt, constatant qu'il s'agissait d'Alex qui avait prit la parole en même temps que moi. Je fût d'autant plus surpris qu'elle m'identifie directement, ce qui me laissa relativement sans voix sur le coup. Durant un court instant, je fus tenté de jouer Leonel, juste pour voir sa réaction, mais tout dans son comportement indiquait qu'elle n'était pas vraiment dans son assiette, et elle ne devait certainement pas être d'humeur à plaisanter non plus du coup...

Silencieux, j'observe le manège de la blonde, me demandant ce qu'elle pouvait bien avoir pour se comporter de façon aussi étrange. Je voulus lui tendre une main pour l'aider à se relever dans un premier temps, mais sa position n'indiquait pas qu'elle cherchait à se lever en fait... Je restais donc debout, attendant de voir si elle était réellement consciente de ma présence ou non.

Finalement, Alex se relève pour aussitôt aller se rasseoir contre un muret. Pinçant les lèvres, j'hésite à la suivre ou non. Elle sembla ailleurs, et je me dis que ce n'est peut-être pas une bonne idée de la laisser toute seule à une heure pareil dans ces conditions, mais en même temps elle semble à peine consciente de ma présence...

Après un temps de réflexion, je fini par la rejoindre et m'installe à côté d'elle, une jambe tendu et l'autre repliée. Le regard fixé devant moi, je garde encore un peu le silence avant de prendre la parole, restant dans l'idée d'être concis... et en même temps je ne pu m'empêcher de lui faire remarquer son coup d’œil...

« Nuit difficile ? Et comment tu sais que ne suis pas Leonel aussi ? »

Au moins, mes propres pensées s'étaient estompées pour laisser de la place à mon amie qui ne semblait pas dans son assiette...

Assise au pied du muret, recroqueviller sur moi-même, je levai à peine la tête lorsque Leith vint prendre place à côté de moi. Je lui jette un bref regard du coin de l’oeil, comme si je tentais de m’assurer qu’il ne me voulait pas de mal. c’est stupide pourtant, je sais bien que ni un ni l’autre des jumeaux ne me veulent du mal. J’en suis tout à fait consciente en fait. Je ne comprends même pas pourquoi je réagis ainsi. En temps normale, je joue toujours au superhéros. C’est souvent moi qui est la pour les autres, c’est moi qui donne un coup de main à tout le monde. Pourtant, ce matin, je n’ai pas envie d’être la plus forte. Je n’ai pas envie de prétendre bien aller. Nos retrouvailles me hantent, tout comme notre premier baisé, aussi ambigüe puisse-t-il avoir été, m’avait hanté jusqu’à notre vrai baisé. Je ne me reconnais plus et je n’ai pas envie de me reconnaitre.

 Nuit difficile ? Et comment tu sais que ne suis pas Leonel aussi ? Le voilà qui reprend la parole. Je soupire en me forçant à tourner la tête vers lui pour l’observer en silence alors que je cherche les mots juste pour lui répondre. Je ne sais pas si j’ai envie de tout lui dire. Je n’en ai jamais parler à personne après tout. Mais depuis que je l’ai retrouvé, c’est l’apétit que j’ai perdu. J’ai toujours du mal à m’endormir, et le matin je n’ai pas envie de sortir du lit. Sans lui avoir répondu, je regard à nouveau devant moi, mon menton toujours appuyer sur mes genoux. Je commence par hausser les épaules avant d’approfondir ma réponse.

« Je sais pas. J’avais une chance sur deux d’être tomber sur toi et une chance sur deux de tomber sur ton jumeau. » commençais-je par lui répondre.

Je lui jettai un nouveau coup d’oeil. Je ne savais absolument pas comment les identifier l’un de l’autre en fait. Ce que je lui ai dis est donc tout à fait vrai. Je l’ai appeler Leith, mais j’aurais très bien pu l’appeler Leo aussi. En même temps, peut-être aurais-je préféré être tomber sur un plus que sur l’autre? À moins que je m’en foute éperduement, tant que je n’étais pas seule? Je ne sais pas. Je ferme les yeux. J'ai l'impression d'être épuisé, presque comme si j'avais courru. Pourtant, je ne me suis pas essouflée. C'est une fatigue générale. Ou peut-être suis-je devenue paresseuse et lasse à force de courrir après Elyse.

« Nuit difficile… » répétais-je à voix basse, laissant s’échapper un petit ricanement sec avant de reprendre. « Ouais si on peut dire. Tu passe souvent des nuits à fixer ton plafond sans jamais arriver à t’endormir? » lui demandais-je.

En fait, la question est plutôt rhétorique. Je ne cherche pas vraiment à le savoir. Entre ma soeur qui continue ses conneries et mes sentiments pour Gaëlle, je crois m’être perdu quelque part. La fille qu’à connu la Vipère est-elle la même que je suis aujourd’hui? Et si je ne lui plait pas, qu’est-ce que je fais? Si la prochaine fois elle refuse de me laisser l’approcher? J’ai mal juste à y penser. Mais Gaëlle peut bien faire ce qu’elle veut au fond, c’est son droit. Ses paroles cependant continuent de faire echos dans mon esprit, dans ma tête. Je les réentends comme si elle venait de les redire : “C'est toi que je veux, ok ?” Je pose mon front sur mes genoux, laissant mes cheveux créé un voile de chaque côté de mon visage. Mon coeur s’emballe à nouveau, mais je sais qu’elle n’est pas là. C’est Leith qui est à côté de moi.

Alex répondit sans réelle convictions, mais elle marquait un point. A ma première question, elle réagit un peu plus par contre, confirmant le fait qu'elle n'était vraiment pas dans son assiette. Enfin ça c'était plutôt visible en fait...

Je savais qu'elle n'attendait pas vraiment de réponse à sa question, mais je décidais d'y répondre quand même, histoire qu'elle se sente un peu moins seule dans ses insomnies.

« Ça m'arrive. C'est le cas aujourd'hui d'ailleurs. »

Repliant ma deuxième jambe pour poser mes bras tendus sur mes genoux, je suivis le regard de la blonde dans le vide. Elle n'était pas très bavarde aujourd'hui, et ce n'était pas spécialement bon signe, en plus du reste... Après un nouveau temps de silence, je tournais la tête vers elle et repris d'une voix basse.

« Tu veux en parler ? »

Rien ne l'y obligeait, mais cela lui ferait peut-être du bien, qui sait ?

Même si je ne m’étais pas attendu à avoir une réponse à ma question, Leith choisit tout de même d’y répondre :  Ça m'arrive. C'est le cas aujourd'hui d'ailleurs. Une partie de moi fut un peut soulager de ne pas être tout à fait seule dans ma situation. Visiblement, lui aussi devait en avoir gros sur le coeur.  Le silence reprit cependant entre nous alors que je n’avais vraiment rien de plus à dire à ce sujet. Je ne me sentais plus tout à fait seule en fait, et je me faisait du bien. Mon esprit semblait à la fois aller à cent mile à l’heure et à la fois aller au ralenti. Certaine choses semblaient débouler rapidement dans mes réflexions, alors que d’autres restaient pratiquement les mêmes. J’avais l’impression que tout cela m’engourdissait légèrement.  Tu veux en parler ? me parvint alors la voix du jumeau qui se trouvait à mes côtés.

Lentement, je posai mon menton sur mes genoux avant de tourner la tête pour poser ma joue contre mon genou alors que je l’observais toujours en silence. En soi, je débattais intérieurement pour savoir ce que j’étais prête à dire et à ne pas dire. Je ne voulais pas mentir. Je n’aimais pas les mensonges moi-même, mais rien ne m’empêchait de choisir les informations que je voulais partager.  Finalement je regardai à nouveau devant moi, redressant le haut de mon dos avant de laisser tomber mes jambes pour m’installer en indien. Mes Mains trouvèrent naturellement  leur place sur mes genoux plier et mon dos s’appuya contre le muret.

« Tu as déjà cru avoir fait quelque chose de mal pendant longtemps, très longtemps. Quelque chose qui aurait éloigner quelqu’un de toi pendant… des années? » demandais-je en tournant la tête vers lui.

Je parlais à la fois de ce qui m’arrivait avec elyse et de ce qui m’étais arriver avec Gaëlle. Malgrer le fait que les deux filles soient tout à fait différentes, je ne pouvais pas m’empêcher de croire qu’il y avait quelque ressemblance dans les deux situations. Avec l’une, j’avais toujours tenter de faire ce que je croyais qui serais le mieux pour tous alors qu’avec l’autre, j’avais tout mis sur pause en attendant de la revoir. Aujourd’hui, Elyse et moi etions presque sur deux poles opposés alors que Gaëlle et moi venions tout juste de nous retrouver.  Regardant de nouveau devant moi avant de reprendre la parole :

« Entre les conneries d’Elyse, ses fuites, mon boulot et tout le reste… J’ai l’impression d’avoir fait tant de choses de mal avec ma soeur, et avec d’autre aussi. » continuais-je avant de me passer une main dans les cheveux. « Et pourtant ces gens je les aime et je ne veux que les aider. » je marquai une pause. « Et puis il y a le fait que j'ai souvent l'impression de porter le poids du monde sur mes épaules... » dis-je un peu plus bas.

Le silence s'étira encore quelques instant avant qu'Alex ne prenne la parole, et sa question me fit serrer les poings. Je détournais la tête pour regarder de l'autre côté et retins un soupire entre mes dents serrées. Je connaissais que trop bien ce sentiments... L'idée d'avoir mal agit, d'être responsable du malheur des autres. Je le traînais depuis mon plus jeune âge... depuis ma naissance même... Je rapprochais mes jambes encore plus et enserrais mes genoux de mes bras, gardant la tête tournée de façon a ne pas voir Alex. Et je gardais le silence cette fois, la laissant continuer le temps d'essayer de reprendre le contrôle...

A sa dernière phrase, j'appuyais ma tête contre le mur avant d'enfin retourner le regard vers elle. Je pris une inspiration pour parler, mais me ravivais, pour finir par enfin prendre la parole.

« On ne peux pas aider des gens qui ne veulent pas être aider... Tu n'es pas responsable de leurs comportements. »

Sur le coup, c'était un mensonge énorme de ma part. J'essayais de la convaincre de quelques chose que moi-même je ne croyais pas. Bien sûr que nous pouvions être responsable des actes de certaines personnes, et c'était mon cas... ou plutôt notre cas à mon frère et moi, sauf que lui n'en était pas conscient. Regardant de nouveau devant moi en gardant la tête appuyée, je repris en m’efforçant de ne pas marmonner entre mes dents.

« Et pour ce qui est de porter le poids du monde, c'est notre cas à tous sur cette fichue planète. On a tous nos fardeaux... »

Ça ne me ressemblait pas d'être aussi défaitiste, mais depuis le test de Fine Lame j'avais du mal à paraître de bonne humeur... sauf en présence de Leo évidemment, où là je restais moi-même. Mais une fois séparé, je me sentais morose, tendus... Je m'en voulais d'avoir échoué le test, et cela avait fait remonté de vieux sentiments négatifs qui ne me réussissaient pas vraiment, et si je faisais au mieux pour les refouler et me reprendre, c'était plus facile à dire qu'à faire...

 On ne peux pas aider des gens qui ne veulent pas être aider... Tu n'es pas responsable de leurs comportements. me répondit alors Leith. D’un côté, je savais bien qu’il n’avait pas tort. Mais d’un autre côté, je ne voulais pas baisser les bras sur ses personnes à qui je tenais plus que tout. Elyse avait besoin de moi alors que je savais Gaëlle capable de s’en sortir toute seule. En fait, la Vipère s’en était très bien sortie pendant quatre ans. Un autre quatre ans allait-il s’étirer avant que l’on se revoit? Allais-je être privée de sa présence pour si longtemps? Je ne savais si je serais capable de tenir aussi longtemps. Aller la voir sur son territoire était difficilement une options envisageable. Je soupirai. Il reprit alors la parole :  Et pour ce qui est de porter le poids du monde, c'est notre cas à tous sur cette fichue planète. On a tous nos fardeaux...

« Alors tu crois que je devrais cesser de vouloir aider Elyse? » demandais-je à Leith en le regardant. « Tu crois que je devrais cesser d'aider les gens autour de moi qui refuse d'accepter mon aide? Je devrais rester là à les regarder se faire du mal sans intervenir? »

Je tournai mon visage vers l’avant, fixant le sol à quelques pas de nous avant de fermer les yeux et de poser ma tête contre le muret. J’étais dépassée par ma propre vie. Complètement épuisée à force d’aider tout le monde au dépend de mes propres besoins, de mes propres envies. Je ne savais plus ce que je voulais. Non! Il n’y avait rien de plus faux que ça. Je savais qui je voulais, mais je pouvais difficile l’avoir. Je ne pouvais pas non plus lui demander une telle chose. Je doute fort qu’elle l’aurait aprécier.

« Je crois que je me suis oublier en cours de route. » ajoutais-je en soupirant. « Je ne sais plus qui je suis ni ce que j'ai envie Leith... » dis-je tristement.

J’avais l’impression de ne plus me connaitre, de ne plus savoir qui j’étais réellement. J’avais toujours en tête cette jeune fille de 14 ans que j’avais été lorsque j’avais fait la rencontre de Gaëlle, qui était à l’époque une Libre. Je me rappellais de cette envie que j’avais eu de la faire sourire ou de lui arracher un doux rire. J’avais toujours aprécier la voir heureuse en ma compagnie, ne serait-ce que pour quelques secondes. Mais aujourd'hui, je n'étais plus du tout responsable de son bonheur, loin de là. Elle n'avait pas besoin de moi. C'était à ce demander pourquoi elle avait dit me vouloir moi. Que pouvais-je approter dans sa vie qu'elle ne pouvait pas avoir ailleurs?

La Soumise répondit sans vraiment être convaincue. Elle me demanda si elle devait laisser tomber les gens qui refusaient son aide et les regarder se faire du mal sans rien faire. Je reportais mon regard sur elle avant de répondre en soupirant.

« Je dis juste que ça ne sert à rien de se détruire soi-même pour essayer d'aider les autres si ces personnes refuse d'être aidées. Et lorsque tu n'en pourras plus et que tu seras au plus bas, tu pense qu'elle sera là pour t'aider comme tu le fais avec elle Elyse ? »

Mes paroles étaient amères, mais réalistes. A quoi bon se tuer à aider des gens qui eux ne seront pas là le jour où l'on sera nous-même détruit pour s'être donner jusqu'au bout pour eux ? Heureusement, je n'avais pas se problème pour ma part, mais je connaissais les sentiments qu'ils pouvaient amener. Ma culpabilité était énorme envers mes parents, même si j'étais bien trop jeune pour me souvenir des tenants et aboutissants exactes de ces histoires...

Ce fût la voix d'Alex qui me sortit de mes pensées. Je la regardais toujours et la fixais encore quelques instants avec de baisser les yeux.

« Raison de plus pour prendre le temps de retrouver ton chemin en laissant les autres continuer le leur un moment... »

J'avais un peu plus de mal à comprendre le concept de se sentir perdu. En effet, j'avais mon frère qui me permettait de toujours retrouver mon chemin si jamais j'en déviais. Il était là pour moi, tout comme j'étais là pour lui. Mais du coup je comprenais ce que pouvait ressentir la blonde qui apparemment avait l'impression de n'avoir plus personne sur qui s'appuyer, qui pourrait l'aider à retrouver son chemin. Mais je ne trouvais pas de mots pour la réconforter vraiment malgré tout. Je pouvais l'écouter, mais pas la guider...

Mon regard avait été poser sur Leith pendant un court moment avant de baisser vers le sol. Je le vois donc tourner la tête du coin de l’oeil seulement et son sourire je l’entends dans sa voix.  Je dis juste que ça ne sert à rien de se détruire soi-même pour essayer d'aider les autres si ces personnes refuse d'être aidées. Et lorsque tu n'en pourras plus et que tu seras au plus bas, tu pense qu'elle sera là pour t'aider comme tu le fais avec elle Elyse ? répondit-il en me regardant. Je tourne la tête vers lui sans toutefois lui retourner son sourire. Je reste immobile un moment, pesant ses mots avant de formuler ma propre réponse. Je repose mon regard sur le sol devant moi alors que je bouge un peu avant de reposer mon dos contre le muret. Les jambes en indien, je penche un peu la tête avant de choisir de décoller mon dos du muret. Du bout du doigt je fais des dessins dans la poussière de terre au sol en lui répondant :


« Elyse ne fait rien pour les autres. » commençais-je sombrement.
« Je ne l’aide pas parce que je veux qu’elle soit la pour moi un jour, je le fais parce que… » je m’interromp brusquement.

Pourquoi j’aide Elyse au fait? Parce qu’elle fait partie de ma famille? Parce que ses gestes affectent notre réputation à tous? Pourquoi? Qu’est-ce qui me pousse à sortir de mon chemin, à mettre ma propre vie de côté pour aider mon égoïste de demi-soeur. Je le fais depuis au moins quatre ans. Depuis le départ de Gaëlle dans ma vie. Les deux situations sont-elles liées? Ai-je commençée à aider Elyse parce que j’avais besoin de noyer mon chagrin? Voulais-je éviter une telle douleur à Elyse? Ou l’ai-je fais parce que je suis égoïste moi aussi et que je me suis servi d’elle comme excuse pour ne plus pensé à Gaëlle?


« Je sais plus pourquoi j’ai commençée à aider Elyse en fait… » finis-je par conclure.
« Je devrais peut-être abandonner la cause. Elyse ne veut clairement pas être aider alors autant baisser les bras et passer a autrechose non? » dis-je en me parlant plus à moi qu’à lui.

Je ne m’attendais pas vraiment à ce qu’il réponde à mon questionnement, mais je n’allais pas refuser non plus s’il choisissait d’y répondre. Il était bien libre de faire ce qu’il voulait. De mon côté, je fus replonger dans mes pensées jusqu’à ce que j’avoue m’avoir perdu de vue.  Raison de plus pour prendre le temps de retrouver ton chemin en laissant les autres continuer le leur un moment... Un peu absente, je hoche la tête en signe d’approbation. Je m’étire pour attrapper un bout de branche avant de reprendre mes dessin dans le sol. Me retrouver. C’est plus facile à dire qu’à faire en fait. Je ne sais tellement pas par ou commencer en soi. Je ne sais même plus ou je me suis perdue. Comment on fait pour se retrouver? En général, il est idéale de retracer ses pas jusqu’au dernier endroit, mais je me vois mal retracer mes pas pour remonter quatre ans derrière moi. Je cesse alors de faire des dessins, laissant mon bras en suspens alors que je remonte un genou vers moi. Je passe mon bras libre autour de ce dernier et pose mon menton sur mon genou en soupirant. Tournant la tête vers Leith, je réponds :

« Je sais même pas comment faire cela. Je ne sais même pas par ou commencer ni par quoi. » avouais-je.

Alex semblait vraiment mal. Il lui fallut un moment avant de pouvoir me répondre sur le comportement d'Elyse face aux autres. Et lorsqu'elle en arriva au pourquoi elle l'aidait de la sorte, elle-même ne trouva pas de réponse. Je pinçais les lèvres lorsqu'elle confirma ne pas savoir pourquoi elle faisait ça, et ne répondit pas tout de suite lorsqu'elle demanda s'il valait mieux qu'elle passe à autre chose. Elle n'attendait sûrement pas de réponse de toute façon, vu le ton sur lequel elle avait posé la question... Mais je fini quand même par lâcher un mot, qui aurait pu me faire passé pour un égoïste fini, mais je m'en fichais en cet instant précis.

« Peut-être. »

Rien de plus, rien de moins. Je ne voulais pas argumenter pour le moment, je n'en avait pas envie... et puis pour dire quoi de toute façon ?

Lorsque je proposait à la blonde de se retrouver, il y eu un nouveau silence durant lequel elle dessinait sur le sol. Je la regardais faire sans rien dire, jusqu'à ce qu'elle reprenne la parole. Je relevais alors les yeux vers elle, ne sachant pas trop quoi lui répondre sur le coup. Finalement, je pris la parole à mon tour, pas très assuré.

« Commence peut-être par prendre du temps pour toi ? Stabilise ta vie en essayant de ne plus tenir compte de celle d'Elyse, ou du moins plus autant... »

Elyse faisant partie de sa famille, je savais que ce serait très dure pour elle, mais à partir du moment où cette relation lui faisait du mal, il fallait y mettre un terme, ou au moins essayé de la changer... Enfin c'était mon avis, mon idée, rien ne l'obligeait à le suivre...

Même si je ne voulais pas vraiment de réponse à ma première question, Leith prend tout de même la peine de me donner une réponse. Cela dit, elle n’est pas de celle que je qualifirait des plus utiles.  Peut-être. se contente-t-il de me répondre. Cela dit, plus j’y pense, plus je me rends compte du moment ou j’ai commencé à aider Elyse. Après son départ. C’est après le départ de Gaëlle. J’avais continuer de nourrir l’espoir de la retrouver un jour. Je croyais toujours revenir sur le lieu de notre dernière rencontre dans l’espoir de l’y voir avant d’avoir changé de cap et cessé d’y croire du tout au tout. Je m’étais dit que Gaëlle ne reviendrait plus jamais, que c’était finit, je ne le reverrais plus. mais je n’y avais pas cru un seul mot. Bien au contraire, j’avais continuer de refuser de le croire.  plutôt que de répondre à mon ami, je détourne les yeux et dessine sur sol, me perdant dans mes pensées.

 Commence peut-être par prendre du temps pour toi ? Stabilise ta vie en essayant de ne plus tenir compte de celle d'Elyse, ou du moins plus autant... Finit-il par me répondre d’une voix mal assuré. Je lève alors la tête vers pour l’observer en silence. Mon bras qui tout à l’heure bougeait c’est à rpésent arrêter. Je l’observe en silence, comme si le temps m’avait figé sur place. Je cligne des yeux, mais c’est le seul mouvement notable mise à part le soulèvement de mes épaules alors que je respire. Je me demande mentalement comment je peux faire une telle chose, comment je peux tout laisser tombé et ne plus penser à Elyse. Je joue avec les idées dans ma tête, mais l’idée mérite de mûrire avant que je ne l’accepte.

« Ok. » est la seule chose que je trouve à lui répondre.

Je ne sais pas quoi lui dire de plus, j’ai l’impression de ne pas trop savoir quoi faire ou dire de plus. Je me rappelle alors qu’il a aussi dit avoir mal dormi ou pas du tout un peu plus tôt. Même si je ne me sens pas la force de le soutenir jusqu’à m’oublier comment je l’aurais fait avant, je sens qu’il a besoin d’en parler. Je laisse cependant le silence nous envelopper, formulant lentement ma question avant de la poser. Mon Bras se remet en mouvement lorsque mon regard se poser à nouveau sur le sol pour voir ce que je dessine. Lorsqu’il s’arrête à nouveau, c’est ma voix qui prend le relais :

« Qu’est-ce qui t’as gardé réveiller la nuit dernière? » lui demandais-je enfin en lui jetant un coup d’oeil.

Le silence s’étirait, sans pour autant être vraiment gênant. Alex avait répondu par un simple « ok », et tout comme elle semblait se perdre dans ses pensées, je me perdit dans les miennes, restant malgré tout toujours à l'affût d'une parole ou l'autre. Je m'en voulais un peu de ne pas pouvoir être d'une plus grande aide, mais peut-être la fatigue car plus ça allait, et plus je me sentais dériver dans une espèce de brouillard qui me déconnectait peu ) peu de la réalité, me rendant presque inapte à la réflexion de façon générale...

D'ailleurs, mon affût fût vite biaisé, puisque je sursautais lorsque la blonde repris la parole, me demandant ce qui m'avait gardé éveillé tout la nuit.

« Quoi ? Oh, euuu... Disons que lorsque mon cerveau se met en mode * passé * ça a tendance à me jouer de sales tours... »

Et le déclencheur avait été le test de Fine Lame deux jours plus tôt. Cette défaite idiote m'était vraiment resté en travers de la gorge et avait relancé sur des sujets douloureux. J'avais louper un échelon important pour ce qui n'était au final que des conneries, et ça s'était un peu trop dure à digérer...

Alors que je demande à Leith ce qui la gardé éveillé, je le vois sursauter. Apparament, ce qui le tracasse occuper assez de place dans son esprit pour qui oublier que je sois là. En soi, je ne me sens ni blessé ni dérangé de cela. Au contraire, je le comprends. Je me dis que je le dérange peut-être. Il aurait peut-être préféré être seul plutôt que mal accompagnée. Certes, on est amis, mais cela ne veut pas dire qu’il partage tout avec moi et vice versa. Cela dit, il finit tout de même par me répondre : Quoi ? Oh, euuu... Disons que lorsque mon cerveau se met en mode * passé * ça a tendance à me jouer de sales tours... dit-il. Je continue de l’observer en silence en me demandant ce que je pouvais bien faire pour l’aider ou tout simplement ce que je devrais lui répondre.

« En mode passé? » lui demandais-je. « Comment ça? »

Baissant les yeux vers le sol, j’attends sa réponse sans vraiment l’attendre. Il n’est pas obliger de répondre s’il n’en a pas envie. Et puis je doute fortement pouvoir lui apporter le confort et l’aide dont il a besoin. Alors qu’il est en mode passé, mon cerveau fait la même chose en me rappelant la vieille. J’avais chercher ma soeur hier assez tard, pour finalement tomber sur Axel au lieu de Basile. Je me rappelle de l’engueulade et des choses que j’ai apprises sur ma soeur. apparament, elle choisit intentionnellement d’aller voir Axel pour me fuire. Je ferma les yeux, me sentant engourdit par la peine que cela me cause. Pourquoi avais-je perdue autant de temps à la chercher alors qu’au fond elle voulait intentionnellement me fuire?

« Elyse me fuit intentionnellement. » dis-je en brise de nouveau le silence. J’ouvre les yeux pour garder mon regard poser sur le sol. « Elle va se cacher chez Axel pour me fuire moi… » expliquais-je. Levant les yeux vers Leith, je sens les larmes monter graduellement et je m’éforce de les chassé en clignant des yeux. « J’abandonne Leith…. » finis-je par murmurer avant de renifler. « J’abandonne… » murmurais-je en nouveau. « Elle peut bien faire ce qu’elle veut… je ne m’en mèlerais plus… »

Mes épaules sont secouées d’un tremblement alors que j’essaie de ne pas pleurer. J’ai l’impression de l’avoir assez fait dernièrement. Je me sens épuiser. Peut-être était-ce parce que je n’ai pas dormie que je me sens ainsi. Je l’ignore, mais je suis consciente de cet engourdissement qui semble s’être étirer dans chaque parcelle de mon corps. Je suis aussi saisi d’une soudaine lourdeur, un parresse. Je n’ai plus envie de sortir, plus envie de manger. Je n’ai envie de rien tout d’un coup. Je ferme les yeux et les larmes cesse de monter. Une ou deux arrivent à s’échapper de mes paupières clauses avant de s’écraser au sol.

« Je ne l’ai pas encore dit à Nathan… » murmurais-je.

Nathan va être déçue, voir fâché. Il tentera peut-être de me faire changer d’avis. Peut-être que j’arriverai à ne pas avoir à lui dire. Peut-être ne va-t-il rien remarquer? Non, Nathan remarque tout. Il verra que je ne fais plus rien, que je n’empêche plus Elyse de partir. Il verra. Et avec cela viendront les questions, les inquiètudes et les engueulades aussi surement. Ou peut-être pas. Je ne me sens pas la force de m’engueuler avec les gens.

Alex me demanda plus d'explications. Je baisse les yeux, prenant quelques secondes pour répondre.

« Mes résultats pitoyables au test de Fine Lame m'ont renvoyer mon passé en pleine figure d'une certaine façon, et j'ai un peu de mal à revenir au présent dans ces cas-là... »

Je n'étais pas certain que ce soit beaucoup plus claire ainsi, mais je ne me voyais pas entrer plus dans les détails alors que la blonde n'était pas non plus au meilleur de sa forme. D'ailleurs, lorsqu'elle repris de nouveau la parole, ce fût pour m'expliquer qu'Elyse la fuyait intentionnellement. Elle avait les larme aux yeux lorsqu'elle reporta son regard sur moi. La conversation aurait pu semblé versatile pour d'autre, mais cela ne me dérangeait pas vraiment pour ma part. Au contraire, en voyant les sanglots secouer la jeune femme, j'en oubliais presque aussitôt mes propres soucis. Je n'hésite pas longtemps avant de gigoter pour m'approcher d'elle et passer mon bras autour de ses épaules dans un geste de réconfort. Je ne sais pas vraiment quoi dire, mais j'essaye au moins d'être présent physiquement... Lorsqu'elle me dit ne pas encore avoir annoncé la chose à son frère, je me risque à une pointe d'humeur pour lui répondre.

« Tu pourrais peut-être le lui annoncer devant un pique-nique ? Ce serait plus sympa... surtout en temps de canicule... »

Oui bon, j'ai été déjà mieux en terme de délires... Mais là je suis loin d'être au meilleur de ma forme, et même pour moi la blague semble tombée à plat. Je soupire en pressant brièvement l'épaule d'Alex.

« Désolé, c'est idiot... Tu lui a déjà demandé pourquoi elle faisait tout ça ? A Elyse je veut dire... »

Alors que j’avais demander à Leith ce qui pouvait le tracasser, j’attendis patiemment une réponse tout en l’observant du coin de l’oeil. en temps normale, je l’aurais fait passer en premier plutôt que de lui avoir tout dit au sujet de ce qui ce passait avec ma soeur, mais nous n’étions pas normale. Je n’étais pas moi depuis l’engueulade avec Axel, depuis mon abandon total à aider ma soeur. Il n’y avait plus rien à faire avec elle, c’était à croire qu’elle avait enfin gagnée. Elle ne m’aurait plus sur le dos à présent, elle serait surement ravie de l’apprendre. Du coin de l’oeil j’ai remarqué que son regard s’est baissé, mais je ne dis rien, lui lanissant le temps de prendre la parole lorsqu’il en aura envie. La réponse ne tarde pas trop avant de venir. Mes résultats pitoyables au test de Fine Lame m'ont renvoyer mon passé en pleine figure d'une certaine façon, et j'ai un peu de mal à revenir au présent dans ces cas-là... me confie-t-il. Je penche la tête légèrement sur le côté en remontant mon regard vers lui. Lui renvoie son passé en pleine figure? Alors là, je peux comprendre. Retrouvée Gaëlle a fait remonter toute sorte de chose pour moi, c’est ce qui me déstabilise le plus je crois. Je me retrouve en eaux inconnus pour la seconde fois et je viens à ne plus savoir quoi faire ni quoi dire.

« Je comprends… crois-moi… J’ai récement revue quelqu’un que je n’avais pas vu depuis longtemps et ça m’a un peu rendue pareil. Du coup, je pense tout le temps à elle depuis. » explicais-je sans toutefois en dire plus sur le sujet.

Je fais de mon mieux pour ne pas être le centre de la conversation. Je vois bien qu’il a autant besoin de parler de moi, mais je sens que pour une fois on peut se confier l’un à l’autre à tour de rôle. Lorsque je reprends ensuite la conversation pour expliquer ma situation à Leith, je n’arrive pas à contenir les larmes. Elyse me blesse, elle l’a toujours fait. Je ferme les yeux pour tenter de me calmer. Je sens alors ses bras passer autour de mes épaules. Je n’hésite pas à poser ma tête sur son épaule, gardant mes yeux fermés. J’explique ensuite que Nathan n’est pas au courant. Tu pourrais peut-être le lui annoncer devant un pique-nique ? Ce serait plus sympa... surtout en temps de canicule... me dit-il. Son idée me fait éclater de rire bien malgré moi. Me redressant, j’ouvre les yeux toujours en riant avant de lui donner gentiment un coup de coude.

« Bah ouais, et quoi encore? Il va se douter que quelque chose cloche et je me rendrai même pas jusqu’à l’endroit du pique-nique. » lançais-je avant d’essuyer les larmes sur mes joues.

Mon sourire se dissipait cependant peu à peu alors que la réalité de la situation me revenait à l’esprit. Lorsque je le sens pressé mon épaule, je tourne doucement la tête vers lui avant de revenir posé ma tête sur son épaule. C’est peut-être con et ridicule, mais je sens le besoin de le faire et je doute que Lieht me dise de décoller. Si cela avait été le cas, il n’aurait pas passer son bras autour de mes épaules. Désolé, c'est idiot... Tu lui a déjà demandé pourquoi elle faisait tout ça ? A Elyse je veut dire... me demande-t-il enfin alors que la conversation redevient sérieuse. Je soupire avant de lui répondre franchement.

« Oui, je lui ai demander à plusieurs reprises, mais c’est Elyse. Je n’ai pas droit d’avoir d’explication directe. J’ai droit qu’au pseudo explication. » dis-je d’un ton qui indiquait que cela ne me plaisait pas de ne pas avoir de réponse directe. en fait, je pourrais même dire que cela en devenait de plus en plus exaspérant.

La blonde m'affirma qu'elle me comprenait pour avoir vécu à peu près la même chose, mais elle ne donna pas de détails, et je ne cherchais pas à en savoir plus pour le moment non plus. Alex pose la tête sur mon épaule en pleurant, mais contrairement à ce que je pensais, ma blague fait son petit effet puisqu'elle se redresse rapidement en éclatant de rire. Mais cela ne dura que le temps de sécher ses larmes, et elle repose sa tête sur mon épaule. Je laisse ma main glisser doucement le long de son bras, toujours dans un geste affectueux, le regard fixé devant moi en attendant sa réponse. Et celle-ci n'aidait pas vraiment, il fallait bien l'admettre...

Un soupire m'échappa alors que je posais ma joue sur le haut de sa tête.

« On est dans un drôle de situation tout les deux, hein ? On devrait ouvrir un club insomniaque, histoire de passer le temps autrement qu'en ruminant, t'en pense quoi ? »

Nouvelle tentative de détendre un peu l'atmosphère, toujours aussi foireuse... Mais bon, si elle avait rit à la première idée, peut-être que celle-ci fonctionnerait aussi, qui sait ?

La tête contre son épaule, je sens sa main qui flatte doucement mon bras pour me rassurer ou me calmer. Mon esprit est cependant lentement en train de se vider, ce qui pour moi semble m’indiquer que je pourrais peut-être dormir un peu si je retourne bientôt à la maison. Je ferme cependant les yeux quelques secondes. Leith de son côté soupir avant de poser sa joue contre ma tête.    On est dans un drôle de situation tout les deux, hein ? On devrait ouvrir un club insomniaque, histoire de passer le temps autrement qu'en ruminant, t'en pense quoi ? me lance-t-il, m’arrachant un nouveau rire. j’ouvre les paupières. Décidement, pour quelqu,un qui n’a pas le moral, il a certainement beaucoup d’humour. Ça fait plaisir à voir, et surtout, ça change les idées.

« C’est une idée, mais tu crois qu’on va avoir assez de membre pour ça? » demandais-je en souriant. « Y’aurait toi et moi, mais sinon qui d’autres? Tu en connais beaucoup d’insomniaque toi? » ajoutais-je avant de bailler malgré moi. « Je crois... que je vais devoir aller dormir là, ou du moins réessayer... »

HRP:

Alex ris de nouveau à ma blague, et cette fois je la suis malgré moi.

« Je suis sûr qu'on peux trouver. Paris est remplis de stressés, notre club ferait fureur ! »

Ça faisait du bien de rire un peu, mais je fût couper par le bâillement de la blonde qui me fit bailler également. Dormir... il me semblait être de garde aujourd'hui, c'était donc mort pour moi, même si l'idée était assez tentante il fallait bien l'admettre...

Étirant mes membres, je retirais doucement mon bras de derrière Alex et me relevais avec difficulté avant de lui tendre la main pour l'aider à en faire de même/

« Aller viens, je te ramène. J'espère que le fait de t'être changé un peu les idées pourra t'aider à te reposer. »

Souriant, j'attendis qu'elle se relève et la raccompagnait jusque chez elle. Parler m'avait fait du bien, même si le moral était encore loin d'être au bon fixe... Mais Léo finirait de me redonner le sourire malgré lui, ça serait déjà ça, au moins pour aujourd'hui...