I'm not jealous! ...I'm territorial.

Alex. Vipère blonde déguisée en Aigle.
Alex. Ingénue entre les mains de Micah.
Alex. Soeur d’Élise.

Je ne suis pas jalouse. Micah ne m’appartient pas. Son âme est libre comme l’aigle, le symbole de notre clan, et son corps est disposé à s’épancher vers les sensations qui lui seront les plus plaisantes. Je ne suis pas jalouse. Ni possessive. Mon ami est suffisamment âgé pour savoir ce qui est bien pour lui, ce qui lui convient. Je ne l’aime pas, pas comme ça, pas comme on pourrait le penser si on déchiffrait mes pensées. Il est mon frère de coeur, tout simplement. Aucune attirance pour ses grands yeux sombres, ni pour ses muscles d’ailleurs. Ou peut-être que si..? Peut-être est-ce le venin de la jalousie qui s’insinue en moi, depuis le fameux incident où la blondinette a eu besoin de mon ami? Non pas une jalousie aveugle et sirupeuse, comme les couples transis, mais une jalousie froide et guerrière: celle de l’amitié. J’ai brodé ma relation avec Micah depuis plusieurs années. C’était moi, à son chevet, lorsqu’ils l’ont retrouvé blessé. J’ai pris soin d’elle avec grande attention et je crois pouvoir avancer que je mérite ma place à ses côtés, à titre d’amie ou de confidente. Je connais la réputation d’Elise, également. Si Alex lui ressemble, même vaguement, je compte bien mener une croisade pour l’expulser de la vie de Micah comme nous nous débarrassons d’un vilain rat. Mon ami n’est ni vicieux ni pervers, et je compte aller loin, très loin, pour l’empêcher de l’être. Peut-être est-ce pour ça que je m’empêche de tomber pour le moindre mâle..? Parce que mon coeur trop lourd tanguerait rapidement et que je deviendrais une entité perfide, avatar de la jalousie, que je n’aimerai pas?

Me voilà donc qui glisse une main dans mes longs cheveux pour les coiffer sur le côté, dévoilant la plume striée à mon oreille. Être jolie. Plus qu’elle. J’ignore mon coeur qui bat la chamade pour croquer un sourire léger. Être décontractée. Plus qu’elle. Puis je toque. Une fois, deux fois, trois fois. Elle répondra bien. Du moins, je l’espère. Une tête blonde apparaît. Alex, je présume. Je ne me souviens pas l’avoir déjà vu quelque part.

- Alex?... Je suis Ayana. On m’a raconté pour l’incident.

Mes sourcils se froncent légèrement, me donnant sans doute l’air de me soucier d’elle. La réalité diffère légèrement. Je me sens déjà plier dans cette guerre qui ne débute qu’à peine. C’est son visage. Il ne m’est pas aussi désagréable et antipathique que je le souhaiterais. Le combat sera plus ardu que je l’espérais.

I'm not jealous! ...I'm territorial.
feat. Ayana, & Alex

Jour 4 (En Soirée)

C’est pas ma soirée. Après avoir tentée de trouvé Elyse pendant plusieurs heures, avec l’aide d’Axel - même si j’aurais pu me passer de l’aide du frère de Basile - J’ai finit par abandonner les recherches. Les paroles d’Axel au sujet d’Elyse qui me fuit en se cachant chez lui me fait plus mal que j’aurais voulu le laisser paraitre. C’est trop douloureux. En arrivant à la maison, j’ai retiré ma veste pour la déposer sur le dos d’une chaise avant de m’assoir sur cette dernière en soupirant. Je ferme les yeux. Mes coudes trouvent une place inconfortable sur mes genoux alors que ma tête trouve refuge dans mes mains. Je me sens dépassée. Je me repasse toutes les fois ou j’ai cherchée Elyse dans la tête, je me demande comment j’ai pu raté un détail aussi gros que le fait qu’elle m’évite. C’est de ma faute si elle couche avec tout le monde? Je me pose la question, mais je ne veux pas vraiment de réponse. Continue-t-elle de faire cela simplement pour me faire réagir? Est-ce que c’est moi qui au fond encourage la jeune femme à agir comme elle le fait? J’aimerais bien pouvoir l’assoir pour lui poser la question, mais je la connais assez bien pour savoir que c’est pas aussi simple que ça avec elle. Elle ne va certainement pas me laisser la trouver ce soir et encore moins s’assoir pour répondre à mes questions. Non, comme ça le fait à chaque fois, ça risque de tourné en bataille et en crise de larmes plus qu’autre chose.

On frappe à la porte. J’ouvre les yeux et lève brusquement la tête pour poser mon regard sur la porte. Qui peut bien cogner à cette heure-ci? Elyse a fait un truc qui ne faut pas - encore - j’imagine. Décidément, c’est pas ma soirée. Un grognement mécontent s’échape de mes lèvres, mais je me lève pour aller répondre. Derrière la porte, je replace mon chandail, me passant une main dans les cheveux. J’ignore à qui je vais avoir affaire de l’autre côté de la porte. C’est peut-être juste quelqu’un qui me croit comme elle, qui pense que je vais leur offrir de coucher avec moi comme ils le font avec ma demi-soeur. Mes doigts se posent sur la poigné avant de la tournée et d’ouvrir la porte. Ce n’est pas Elyse. Ma soeur n’est pas là. Je suis surprise de voir une jeune femme devant moi et je me doute que je dois mal le cacher, mais en même temps tout m’aurait surprise à cette heure-ci. Alex?... Je suis Ayana. On m’a raconté pour l’incident. me dit-elle alors. Là, je suis bouche bée. Je déglutis. L’incident? Elle ne peut pas parler de… cet incident. Je fronce les sourcils, penchant la tête légèrement sur le côté avant de lui répondre calmement. « Je suis pas certaine de savoir de quoi tu veux parler Ayana. Si c’est à propos d’un truc qu’Elyse aurait fait, je suis désolée… Elle a tendance à faire des choses sans se préoccuper des gens que ça pourrais affecter. » répondis-je d’un air sincèrement désolé. Je repousse mentalement l’idée qu’elle puisse être là cause de ma crise de l’autre jour. Si elle est là pour ça, alors Micah lui en aurait parler ou quelqu’un d’autre.

Je ne cherche pas à excuser Elyse, elle fait des conneries presque à tous les jours, mais en même temps c’est ma soeur. Je cherche malgrer moi à la protégé, même si je n’y arrive pas. Je ne la comprendre pas cette fille blonde. C’est ma demi-soeur, mais je ne la comprends pas du tout. Et ce n’est pas parce que je n’ai pas essayer de la comprendre. Crois-moi, j’ai tout essayer, mais comme la blonde refuse de répondre clairement à mes questions, ça me rends la tâche passablement difficile. Mon coeur bat cependant plus vite que je ne l’aurais voulu. L’idée qu’on sache que j’ai peur du sang ne me plait pas. Y’a déjà assez de ma dé.vergondée de soeur pour nous donner une mauvaise réputation, je veux pas en plus que ma peur, mes crises, se fassent savoir dans le clan entier. Ma réputation n’est pas très jolie à cause d’Elyse alors vaudrait mieux que cela reste secret. Même Nathan n’est pas au courant et je ne tiens surtout pas à ce qu’il le sache. Dieu soit loué, il n’est pas encore rentré ce soir, je suis donc seule à la maison pour le moment.

Elle semble surprise de me voir là. Et plus encore lorsqu’elle comprend mes paroles concernant l’incident. Je lève le museau tout en tentant d’analyser ses mimiques, en vain. Je n’y vois que de la confusion. De la triste et désolante incompréhension. Je doute qu’elle me connaisse, ce qui peut expliquer son trouble. Alex reprend parole, déchargeant la faute sur sa jeune soeur en me citant un certain événement qui m’échappe. Je me doute qu’Elyse ait encore fait honneur à sa réputation, mais je n’en suis pas certaine. Je suis toutefois assurée qu’Alex est totalement ignorante de l’événement auquel je fais référence. Nous ne parlons plus la même langue, nous ignorons de quoi l’autre veut parler. Le quiproquo est parfait. Une scène digne des oeuvres les plus théâtrales de la bibliothèque des Aigles. Silvia et Dorante.

Je tergiverse. Je me reprend et glisse une main dans l’embrasure de la porte, comme pour m’y appuyer. Comme ça, elle aura des scrupules à la refermer. Je l'espère du moins. Par-dessus son épaule, je jette un regard sur son intérieur. Elle semble seule, ce soir. C’est parfait. Nous aurons besoin de calme et de quiétude pour poursuivre cette conversation qui débute plutôt étrangement.

- Alex… Je ne viens pas parler de ta soeur, mais bien de toi. À ce qu’on m’a dit, Micah t’a raccompagnée.

Les rumeurs m’ont dit bien peu de choses. Alex aurait peur du sang et, tétanisée, se serait fait escortée par Micah. Mon Micah. Peut-être est-elle passée par l’infirmerie, peut-être l’a-t-elle attiré jusqu’ici, chez-elle, avec ses grands yeux tristes baignés de larmes? L’histoire ne le dit pas. Alex, toutefois, pourra me le dire, si je me montre suffisamment douce et affligée. Mon petit air inquiet est toujours présent: sourcils légèrement froncés, la tête inclinée sur le côté, je l’observe, elle et sa réaction, devant mes ouï-dire.

- Comment te sens-tu, à présent?

Sans doute me trouve-t-elle étrange de m’intéresser à son cas. Une parfaite inconnue beaucoup trop curieuse. Une consoeur clanique trop empathique. Probablement un peu des deux, en plus d’être une amie farouche.

- Je connais des techniques de méditation… Elles peuvent aider, dans les moments d’angoisse. Je suis prête à te les montrer, si tu as un moment. Micah est un ami, et tu lui es proche… Ça me semble tout naturel de t’aider à mon tour.