Insult to injury
feat. Alessandra & Alex

Décidément, la réputation de ma soeur n'allait pas pour le mieux et elle n'était toujours pas consciente que cela nous affectait tous. Nous étions une famille. Aujourd'hui n'en était pas différent en fait. Même si j'avais l'habitude qu'on me traite comme si j'étais ma soeur, je n’aimais pas cela. Réagir à ses attaques envers ma personne n'aurait servi qu'à envenimer les choses. Cependant, je n'appréciais pas que l'on insulte ma soeur. Certes, ils avaient souvent raison et elle était loin d'avoir une réputation d'ange, mais elle restait ma soeur.

« Eh! Dis ta soeur a-t-elle un trou dans son horaire chargé pour me faire une place ce soir?» cria une voix masculine alors que je passai à côté. « Parce que j'aurais bien envie de lui tendre ma torche... »

Un imbécile avait donc décidé de faire exactement cela. Je stoppai net, serrant les poings en tentant en vain de me convaincre de les ignorer. Ils continuèrent et je pivotai sur mes talons pour marcher furieusement dans sa direction.

« Répète donc ça un peu pour voir! » menaçai-je à l'un d'eux.

Il ricana en échangeant des regards avec les gens autour de lui. Il avait l'air de se demander ce que je croyais bien pouvoir faire contre lui, ce qui me fit bouillonner de rage encore plus.

« Tu m'a très bien comprise. Ta soeur n'est bonne qu'à faire plaisir aux hommes. Ce qui n'est pas une mauvaise qualité de nos jours.» renchérit-il.

C'était de trop. J'étais prête à fondre sur lui et à lui arracher les yeux.

« Salaud! De quel droit parles-tu ainsi de ma soeur? » lançais-je furieusement toujours en serrant les poings.

Il rit de nouveau. Visilement la situation l'amusait et mes réactions aussi. Je n'étais pas impressionnée. Les hommes sont toujours les mêmes. Je le fusillai du regard, ce qui le fit éclater de rire de nouveau.

« Retire tes paroles immédiatement!! » demandai-je.

« Sinon quoi? Tu vas me gifler peut-être? » dit-il en se moquant de moi avant de ricaner de nouveau. « Sauf si tu as envie de me prouver que tu es meilleure qu'elle... » ajouta-t-il en prenant mes hanches pour me coller contre lui.

Je le repoussai avec force et cela le fit rire de plus belle. J'étais folle de rage. Comment pouvait-on être aussi méchant? N'y avait-il donc personne pour m'aider à replacer ce salaud? Cette saleté d'homme qui ne méritait que de pourrir dans un cachot...

Qui aurait pu croire que dormir pourrait faire naître autant de sentiments divergents ? Durant trois jours, j'avais semi-comaté et mon humeur au réveil était massacrante. Malgré ce repos forcé, j'avais la sensation d'être toujours aussi fatiguée. Je me sentais comme lessivée et complètement creuse. Un peu comme quand on avait pleuré durant des heures. Ça laissait une drôle d'impression dans le ventre, des sillons sur les joues et la sensation d'être complètement déshydraté. Déshydratée, je l'étais plus ou moins. On avait réussi à me faire avaler un peu d'eau au cours de ces derniers jours, mais je n'avais rien mangé. J'avais donc dévoré mon repas comme un ogre sous le regard intrusif de Charly qui avait tenu à s'assurer que j'allais bien. Il avait pris le temps de m'expliquer que cette absence n'avait rien d'anormale. Mon corps avait succombé à la fatigue et aux manques. Ces dernières semaines avaient été riches en émotion et en aventure. Je n'avais pas vraiment eu l'occasion de réellement me préoccuper de moi. Durant trop de temps, il n'avait été question que de survie. Désormais, je revivais. Et, étrangement, ça me mettait dans un état de mauvaise humeur perpétuelle. J'aurais eu des milliers de questions à poser à l'Infirmier, mais j'avais préféré ne pas relancer une discussion qui n'avait pas lieu d'être. Je n'étais pas vraiment proche de Charly et j'aimais autant le laisser en dehors de tout ce que j'avais dans la tête. En plus, il avait déjà bien trop de choses à faire. Le travail était conséquent depuis la rébellion. Il me glissa d'ailleurs qu'il était préférable que je reste au repos encore aujourd'hui. Il était inutile que je reste au lit, mais il fallait mieux que j'évite de faire trop d'excès dans un premier temps. Même si je l'avais voulu, je ne l'aurais pas pu. Mes membres étaient mous à cause de l'inactivité et je ne me sentais pas vraiment d'attaque à me mélanger aux autres Jaguars. C'était d'ailleurs pour leur épargner mes grommellements que j'avais choisi d'aller faire un tour à l'extérieur des frontières. Je voulais voir quels changements la rébellion avait engendrés en ville. Et puis, je ne me sentais pas vraiment l'envie de traîner sur mon territoire alors que tout le monde s’attelait aux réparations. Passer les frontières ne fut guère simple à cause du renforcement de la sécurité. Je n'avais pas reçu d'autorisation de Noâ et je n'avais aucune raison valable pour sortir, mais un petit peu de persuasion m'offrit mon ticket de départ. C'était fou comme un regard noir et la vision d'un pistolet pouvait vous ouvrir des portes. Il fallait aussi dire que les Membres qui assuraient la sécurité ne connaissaient que mes bons côtés. Ils ne savaient rien à propos de mon bannissement, j'avais donc pu me reposer sur ma position d'ancienne Seconde pour partir.

J'avais marché longtemps dans le centre neutre. Je n'avais pas vraiment de destination, ni de motivation. Un instant, j'avais bien pensé à aller voir Eli, mais maintenant qu'il assurait la place de Chef, il devait avoir d'autres choses à faire. Et puis, je ne me sentais pas à l'aise à l'idée de me confronter à lui. A personne en réalité. J'évitais de croiser des gens. J'avais même caché les hématomes qui coloraient encore mon visage sous la capuche de mon sweat-shirt. Si au départ, mes jambes avaient un peu rechignées face à l'effort, j'avais rapidement repris le rythme. Cette séance d’exercices m'avait aussi permis de faire le tour de mes blessures et de l'impact qu'elles avaient sur moi. Les égratignures et les bleus n'étaient pas très dérangeants. Parfois, le frottement des vêtements laissait une sensation désagréable, mais cela s'arrêtait là. Il n'y avait que mon avant-bras qui me lançait plus régulièrement. La coupure était profonde, il faudrait un peu de temps pour que la guérison soit totale et la cicatrice resterait sûrement. Au vu des combats que j'avais livré, ce n'était vraiment pas grand chose.

Alors que je m'appliquais à être discrète, un groupe semblait rechercher l'effet inverse. Dans un premier temps, je les entendis plus que je ne les vis. Il y avait au moins un homme et une femme d'après les voix, mais les éclats de rire en arrière-fond laissaient penser qu'ils étaient plus. Pour une raison qui m'échappa dans un premier temps, je me dirigeais vers eux. C'est en voyant la tête de l'un des gars que je compris pourquoi je n'avais pas pu m'empêcher de m'approcher. Ce type, c'était un Jaguar. Un Membre à la mauvaise réputation qui aurait probablement dû être au travail, mais qui à la place se baladait avec sa petite bande à la recherche d'un mauvais coup à faire. C'était bien ma vaine. La fille avec laquelle il se prenait la tête ne me disait par contre rien du tout. Elle m'était totalement inconnue et j'étais plus ou moins certaine qu'elle n'était pas de mon clan.

- Sérieusement, Walt, t'as rien d'autre à foutre ? On est en crise au cas où.

L'homme se retourna avec un regard mauvais qu'il m'adressa sans réellement savoir qui se tenait devant lui au vu de la tête qu'il faisait. Le capuchon était sacrément efficace. Je ne lui fis pas le plaisir de le baisser et m'avançais vers lui, une main dans la poche de mon pantalon, l'autre serrée autour de la crosse de mon pistolet glissé dans mon dos. Cette nonchalance ne fut vraiment pas appréciée par Walt qui roula des mécaniques jusqu'à me rejoindre. Il m'arracha mon capuchon, mais avant qu'il n'ait pu finir son geste, je lui balançais un coup de poing dans le ventre. L'onde de choc se répandit dans tout mon bras et fit naître une douleur lancinante le long de la plaie, mais je réussis à ne pas grimacer. Le Jaguar poussa par contre un juron en reculant, une main sur son abdomen.

- Putain, faut te calmer !

Mon capuchon était tombé et il me reconnu sans mal cette fois. D'un geste dédaigneux, il s'essuya le nez et cracha au sol.

- T'es plus rien, désormais. Toi et moi, on est à égalité alors va pas essayer de jouer ta Seconde. On est dans le centre neutre, j'fais ce que je veux. Et t'avises pas de m'emmerder ou il faudra que j'aille voir Noâ pour lui dire comment sa chère bannie se comporte.
- Ex.
- Quoi ?
- Ex-bannie, abruti. Elle a levée ma punition il y a trois jours. Et quelque chose me dit que j'ai encore plus de poids que toi dans la balance. Question de capacités, tu comprends ?

Un chapelet d'insultes quitta à nouveau ses lèvres et il tenta de me frapper. Ayant bien retenu la leçon à propos des coups directs, je sortis mon arme et lui collais le canon sous le menton. Mon énervement était cette fois bien palpable. J'en avais plus que marre de me faire rabaisser par un bâtard de son espèce. J'avais eu ma dose de commentaires acerbes et de mauvais traitements avant et durant la saison Aride, il était grand temps que les crapules de son espèce comprennent que cette période était terminée. Le contact glacé du flingue calma un peu Walt, je me permis donc de me pencher sur le côté pour regarder la blonde.

- Tu peux m'en dire plus à propos de ce que cette bande de cons t'ont fait ?

Noâ serait sûrement ravie d'apprendre comment ses Membres se comportaient lorsqu'ils n'étaient pas chez eux. Quelque chose me disait que cela ne lui plairait pas, mais ce ne serait pas un problème car je comptais bien commencer à les dresser un peu avant de les lui livrer. Deux leçons valaient mieux qu'une.

Alors que je mourrais d'envie de présentation la tronche du mec avec un mur, une voix féminine donna un nom à l'ordure. Alors le mec s'appelait Walt? D'accord je notais, même si ce détail ne me serait d'aucune aide Je vis l'homme en question s'avancer vers la nouvelle arrivée pour lui retirer son capuchon lorsque l'autre lui donna un coup de poing en ventre qui m'arracha un sourire malgré la situation. Croisant les bras sur ma poitrine, j'étais plutôt curieuse de voir comment évoluerait la suite des choses. Pour le moment, je n'étais pas certaine d'y comprendre quelque chose. Walt et l'inconnue échangèrent des paroles qui ne m'en dire pas nécessairement plus sur la situation. Alors que lui rabaissait la jeune femme, elle lui renvoyait en plein visage qu'il avait tort en lui exposant les preuves. Il jura avant de tenter de s'en prendre à elle.

Avant que j'aie même le temps de l'en empêcher, elle sortait une arme à feu qu'elle colla sous le menton de Walt. Décidément, je n'étais pas mécontente qu'elle soit arrivée lorsqu'elle était arrivée, sans elle c'est à moi qu'il s'en serait pris. Cela dit, je me serais tout de même défendue. C'est à ce moment-là qu'elle sembla tournée, son attention vers moi me demanda, d'expliquer ce que Walt et les autres avaient fait. mon sourire depuis longtemps disparut, je passai une main dans mes cheveux avant de répondre sans aucune hésitation :

« Pour commencer, Walt a profané des insultes à l'égard de ma demi-soeur. » commençais-je, surveillante le concerné du coin de l'oeil. « Ses mots exacts étaient : “Eh! Dis ta soeur à elle un trou dans son horaire chargé pour me faire une place ce soir? Parce que j'aurais bien envie de lui tendre ma torche... »

Je me décroisai les bras avant de continuer. Puisque j'étais là et qu'on me demandait de relater ce qui s'était passé, je n'allais pas laisser passer l'occasion de faire payer l'ordure pour avoir parlé ainsi. Certes, ma soeur aimait bien passer d'un homme à un autre, d'un lit à un autre, mais ce n'était pas une raison pour la rabaisser. Elle avait droit au respect autant que n'importe qui, même si elle ne le savait peut-être pas. J'avais toujours été la première à la défendre dans ce genre de situation alors je n'allais pas arrêter maintenant.

« Ah, et, il a aussi enchainé en disant : “Tu m'as très bien comprise. Ta soeur n'est bonne qu'à faire plaisir aux hommes. Ce qui n'est pas une mauvaise qualité de nos jours. »

Je marchai vers l'inconnue, cherchant à mettre une distance raisonnable entre moi et les salauds. En même temps, je ne croyais pas avoir à craindre la jeune femme à ce moment-là. Et encore, elle ne savait pas tout de la situation. Restait à voir si elle me croirait ou non à la fin. Je n'avais pas de raison de mentir.

« Ensuite, c'est à moi qu'il a tenté de s'en prendre, insinuant que j'étais comme ma soeur ou voir que j'étais meilleure qu'elle. Il m'a agripper les hanches. Je venais de le repousser lorsque tu es arrivée. »

Même si je ne faisais que relater ce qui venait de se passer, ce que je venais de vivre, la colère revenait en moi presque aussi rapidement qu'elle était partie lorsque l'étrangère était arrivée. Mon regard furieux s'était de nouveau posé sur Walt alors que je serrai des poings sans vraiment m'en rendre compte. J'avais la brûlante envie de lui écraser le crâne contre la pierre.

Je restais aux aguets. Mon regard voyageait toujours de la blonde à Walt, glissant parfois vers les potes de ce dernier, pour m'assurer que j'avais une pleine maîtrise de la situation. Il n'y aurait plus manqué qu'après tout ça je ramasse un mauvais coup. J'étais déjà assez amochée comme ça et si mon orgueil pouvait supporter les blessures récoltées la nuit de la rébellion, ça aurait été une autre histoire si je n'étais pas ressortie entière de cette embrouille ridicule en centre neutre. Pour le moment, la clique de la grosse brute semblait calme. Sûrement attendaient-ils une sorte d'ordre pour réagir ? Je n'avais jamais vraiment compris la dynamique de ce genre de groupes. La dynamique de groupe de façon générale. Je me débrouillais avec celle du clan et c'était bien le principal. L'inconnue commença son explication et je pu m'empêcher de rouler des yeux vers le ciel. Qu'est-ce que c'était que ce plan ? La suite s'avéra encore pire. Walt était un gros porc, je le savais déjà plus ou moins, mais il était pire encore que je ne le pensais. C'était à croire qu'il avait été engendré par Joshua. Ce genre de comportement n'était pas admis au sein de notre clan depuis l'avènement de Noâ, mais il s'était visiblement cru au dessus de tout ça parce qu'il était en zone neutre. Grossière erreur. On était toujours rattrapé quand on faisait le con comme ça. Je hochais la tête en direction de la fille pour lui assurer que j'avais compris, puis je retournais mon attention sur le Jaguar.

- Tu crois toujours que Noâ va apprécier que je lui parle de tout ça ? C'est un coup à ce qu'elle te fasse refroidir dans les cachots en compagnie des rebelles ça. Tu vas être un peu à l'étroit, tu ferais mieux de profiter de l'air frais tant que tu le peu encore.

Walt fulminait. On aurait presque pu voir de la fumée sortir de son nez et de ses oreilles. Il me lança une œillade meurtrière et tenta d'atteindre mon arme, mais je me décalais rapidement. Le coup du flingue, c'était juste pour le show à cette distance, mais il n'avait pas l'air de le savoir donc je gardais le canon braqué sur lui tout en reculant.

- Tout doux.
- Le clan t'a pas pardonné. Noâ a peut-être lavé ton ardoise, mais c'est pas notre cas. On t'attends au tournant. T'es juste une Membre, tu peux rien contre nous.

Quel abruti ! Certes, je savais que j'avais beaucoup de détracteurs au sein du clan, mais au vu de notre situation actuelle, ils avaient sûrement mieux à faire que de s'occuper de mon cas. Ce n'était d'ailleurs pas pour rien que je ne comptais pas perdre cette occasion pour me refaire mon trou alors que les Jaguars étaient en transition.

- Je vois pas pourquoi tu prends sa défense. T'as ta jolie petite pute blonde chez les Aigles, j'y ai droit moi aussi, y a pas de raison.

Il me fallut une seconde pour comprendre où il voulait en venir, mais très vite - trop vite - son sourire goguenard devient insupportable. Je ne savais pas exactement comment la rumeur à propos de Eli et moi s'était répandue, mais pour que lui le sache, elle devait déjà avoir bien tournée. Je me retiens de justesse de lui coller mon poing dans la figure - à cause de ma blessure au bras, je ne l'avais pas oublié cette fois - et, à la place, il eut droit à un joli coup de pied décoché dans l'entre-jambe. C'était mieux que la balle que je rêvais de lui loger entre les deux yeux.

- Me donne plus jamais envie de rendre un service à la ville en te castrant. Tu parles d'un Chef, bordel !

En plus d'être insultant et machiste, il ne tenait absolument pas compte de la hiérarchie. Un vrai poids-mort qu'il aurait fallu éliminer. Sincèrement, parfois, je ne pouvais qu'envier la facilité avec laquelle Zayne faisait du nettoyage dans les nouvelles recrues indisciplinées. Walt était clairement le genre de gars qui aurait dû être confronté au fil de son katana. Seulement, nous étions en crise et nous avions besoin de tous les bras disponibles alors la technique Zayne ne s'appliquerait pas. Dommage. Walt était tombé à genoux, positionné de façon à se protéger stratégiquement, et pendant ce temps ses compères le regardaient tous en grimaçant. Pas très utiles les gars. Je lançais finalement un coup d’œil à la blonde que j'avais presque oubliée.

- Donc, t'es une Aigle... Ce serait sympa d'éviter de dire chez toi que les Jaguars sont des salauds, y en a pas beaucoup des modèles comme Walt. Je te dirais bien que c'est la rébellion qui l'a rendu comme ça, mais sa stupidité, c'est de naissance.

A un moment, j'avais dû prendre trop confiance en moi au cœur de cette situation. Il ne fallut que quelques instants durant lesquels j'avais relâché ma garde pour que Walt se redresse et m'attrape les épaules pour m'envoyer valser contre le mur. Je heurtais la pierre en grimaçant sous l'impact qui avait réveillé toutes les petites douleurs dans mon corps, mais aucun son ne sortit et je gardais une prise forte sur mon arme.

- Arrête de te moquer de moi ! T'as pas ce droit, t'es juste une traîtresse qui aurait dû être bannie définitivement du clan. T'es pas sous la protection de Noâ ici. Personne saura si je te bute. Il suffit juste que je me débarrasse du témoin gênant. Je rendrais un service aux Jaguars.

Okay, donc Walt avait définitivement pété un plomb. Même ses copains avaient l'air moins sûr d'eux et aux regards qu'ils se lançaient, je devinais qu'ils se concertaient pour savoir s'il ne serait pas temps de déguerpir. Je pouvais les comprendre, je pense que j'aurais fait pareil dans leur cas. Sauf que je ne l'étais pas et que je ne le serais sûrement jamais, ce n'était vraiment pas dans mon caractère de suivre un coq comme l'autre Jaguar.

- Tu ferais mieux de te tirer l'Aigle. Ça risque de devenir un peu dangereux ici.

J'étais bien placée pour savoir qu'une situation traumatisante pouvait avoir un très mauvais impact sur l'esprit des gens et je commençais à me demander si ce que Walt avait vécu durant la rébellion n'avait pas profondément endommagé le peu de santé mental qu'il avait...

La brune m’écouta tout en gardant un regard posée sur le dénommé Walt, alternant entre me regarder et le regarder lui. Lorsque j’ai terminer de lui raconter ce qui c’est passé, son regard se braque à nouveau sur Walt. Tu crois toujours que Noâ va apprécier que je lui parle de tout ça ? C'est un coup à ce qu'elle te fasse refroidir dans les cachots en compagnie des rebelles ça. Tu vas être un peu à l'étroit, tu ferais mieux de profiter de l'air frais tant que tu le peu encore. lui lance-t-elle. Cela ne sembla pas plaire au Jaguar qui tenta de saisir l’arme de la nouvelle arrivée. Cette dernière se décal cependant et je déglutis. Dans quoi m’étais-je encore  fait embarquer? Tout doux. lui dit-elle. L’autre réplique aussitôt :  Le clan t'a pas pardonné. Noâ a peut-être lavé ton ardoise, mais c'est pas notre cas. On t'attends au tournant. T'es juste une Membre, tu peux rien contre nous. Je me sens comme une intruse qui entend des choses que je ne devrais pas être en train d‘entendre.

Je vois pas pourquoi tu prends sa défense. T'as ta jolie petite pute blonde chez les Aigles, j'y ai droit moi aussi, y a pas de raison. reprend-t-il. Je serre les dents. Comment ça il y a droit aussi? Je ne porte pas attention à ce qui ne me concerne pas dans cette phrase. Je suis trop enrager pour tenter de comprendre ou le mec veut en venir.

« Je ne suis pas une pute. Apparament, t’as laissé ta cervelle à la maison parce que tu me confonds avec ma demi-soeur. » sifflais-je en faisant un pas vers l’avant, les poings serré jusqu’à m’en blanchir les jointures.

En réponse à la remarque de Walt, la brune lui donne un coup de pied entre les jambes. Me donne plus jamais envie de rendre un service à la ville en te castrant. Tu parles d'un Chef, bordel ! lui lance-t-elle. So commentaire étire doucement un sourire amusé au coin de mes lèvres, mais je ne rajoute rien. Je suis d’accord avec elle. Alors que Walt tombe à genoux en se tenant les partis visiblement douloureuse, la jeune femme se tourne alors vers moi. Donc, t'es une Aigle... Ce serait sympa d'éviter de dire chez toi que les Jaguars sont des salauds, y en a pas beaucoup des modèles comme Walt. Je te dirais bien que c'est la rébellion qui l'a rendu comme ça, mais sa stupidité, c'est de naissance. me dit-elle alors qu’elle fait qu’aggrandir mon sourire. Jetant un coup d’oeil à Walt et ses compères, je penche la tête sur le côté. Mon regard revient vers elle avant que je ne lui réponde.

« Tant qu’il n’y en a pas d’autre comme lui qui me font le même coup, je veux bien ne pas dire que tous les jags sont des salauds. » dis-je en jetant un regard noir à Walt. « Cela dit, je n’aprécie pas que l’image des Aigles soient celle de pute non plus… » ajoutais-je. « Ce serait sympa que ça se reproduise plus non plus… »

Walt se lève alors pour saisir ma sauveur et la projeter contre le mur. Arrête de te moquer de moi ! T'as pas ce droit, t'es juste une traîtresse qui aurait dû être bannie définitivement du clan. T'es pas sous la protection de Noâ ici. Personne saura si je te bute. Il suffit juste que je me débarrasse du témoin gênant. Je rendrais un service aux Jaguars. lui lance-t-il. Cette fois, l’autre s’addresse à moi plutôt que de répondre à Walt. Tu ferais mieux de te tirer l'Aigle. Ça risque de devenir un peu dangereux ici. j’ai presque qu’envie de dire que j’ai un nom donc elle peut peut-être cesser de m’appeler ainsi pour m’appeler par mon nom, mais je ne dis rien. au lieu, je fais un pas derrière pour commencer à reculer. Je n’ai pas envie de vivre un nouveau traumatisme à cause de la vue du sang. J’ai déjà eu assez de mal à m,en remettre la dernière fois même malgrer l’aide de Micah. Une autre partie de moi à presque envie de rester et de filer un coup de main à la fille, mais je sais pertinement bien que je serais qu’un poid. Je me débrouille en combat au corps à corps, mais le sang est ce qui me rend inutile. Je préfère donc ne pas me rendre là.

La blonde semblait avoir un minimum de répondant, mais Walt n'avait pas prêté plus attention que ça à son interruption. Il n'avait pas eu l'occasion avec la douleur qui était venue lui faire cramer le cerveau et avait laissé un rouge criard sur l’entièreté de son visage. Je n'avais aucune pitié pour lui. Il l'avait bien mérité et aurait mérité bien plus encore. Et peut-être que j'aurais mieux fait de le mettre directement en pièces vu ce qu'il se passa après. Seulement, j'avais été trop confiante et j'avais pris la peine d'écouter l'Aigle sans pourtant avoir l'occasion de lui assurer que ce n'était pas la vision que les gens avaient de son clan. L'attaque du Jaguar m'avait arraché l'air des poumons et j'avais pour l'heure mieux à penser que cette histoire de réputation. Je ne savais pas pourquoi je lui avais dit de partir. Qu'est-ce que j'en avais à faire au fond ? Elle n'était pas de mon clan et je n'étais pas vraiment du genre à défendre la veuve et l'orphelin. Seulement, elle était quand même une Aigle et les Aigles nous étaient venus en aide suite à la rébellion. Ils avaient faits beaucoup pour nous, il aurait donc été un peu fort de la laisser se mettre en danger pour ma peau. Elle ne valait plus assez et ça aurait causé des ennuis à Eli, chose dont il n'avait vraiment pas besoin. Mais elle bougea à peine. Elle avait reculé, mais pas fuis. Qu'est-ce que c'était que cette tactique ? A croire qu'elle n'arrivait pas à se décider. Walt tenta de me mettre un coup de poing que je bloquais tant bien que mal avec mon avant-bras intact et je me forçais à ne plus me concentrer sur elle. L'ennemi était ici, tant qu'elle ou la bande à l'idiot ne bougeaient pas tout irait bien.

- Me force pas à te mettre une balle !

J'avais grincé entre mes dents. J'étais acculée contre le mur et cette position était vraiment peu appréciable. Naturellement, je n'avais pas prévu de tirer, déjà car ça aurait été un gâchis de munitions et aussi parce qu'il fallait vraiment être con pour tenter de dégommer quelqu'un à cette distance. Un nouveau coup partit et il ripa sur mon bras, allant s'écraser plutôt mollement contre mon épaule. Je profitais de cette occasion pour frapper à l'aide du canon le torse de Walt. Le coup heurta ses côtes vu comme il se positionna et il recula en se protégeant un peu mieux. J'avais du bol de ne pas être tombée sur un as du corps à corps.

Miraculeusement, les potes de Walt décidèrent de sortir de leur transe et ils le saisirent pour le forcer à reculer. J'en profitais pour prendre moi aussi de la distance, mais restais tendue. On ne savait jamais, ils mijotaient peut-être un truc.

- Lâchez moi, bande d'enfoirés ! Lâches ! Traîtres !
- Calme toi, mec, tu vas trop loin.

Ils le tenaient désormais fermement, mais Walt ne redescendait pas vraiment et cherchait à se défaire de leur prise. Ce type avait vraiment pété un plomb.

- Vous devriez lui faire faire un plongeon dans le lac, ça le rafraîchira.
- Oh toi, ça va ! T'aide vraiment pas.
- Viens, on se casse.

L'autre devait être le plus intelligent de la bande. Même s'il n'avait rien fait pour arrêter tout ça avant, il le faisait maintenant tant qu'il était possible de réparer les dégâts. Sous le regard noir du premier, ils traînèrent Walt derrière eux et partirent sans demander leur reste. J'étais plutôt soulagée par l'évolution de la situation. Même si j'avais besoin de me défouler, je restais meurtrie par la rébellion et un combat n'aurait pas été la meilleure des idées. Poussant un soupir, je glissais mon arme dans la ceinture de mon jean et me tournais vers la Soumise.

- Les gens ne pensent pas que les Aigles sont des putes.

Oui, j'avais une mémoire et un avis.

C’est sous un air plutôt ébahi que j’observai la situation et le combat entre les deux autres se dérouler sous mes yeux. Devais-je intervenir? Étais-je mieux de partir? Je dû admettre que je restais tout à fait indécise fasse à toute  cette situation. Déjà que j’avais l’habitude de m’attirer plus d’ennui que je ne l’aurait voulu, je ne savais pas trop si j’avais envie de me risquer plus ou de me retirer pour m’éviter des problèmes. En fait, c’est bien la première fois que je me reconnaissais à réfléchir plutôt que d’agir. Mes poings s’étant désserrées, ma colère n’en étais pas pour le moins tomber. J’avais fait un pas vers l’arrière, mais je ne m’étais pas éloigner plus que cela. Étrangement, la jeune femme me semblait plus digne de confiance que l’autre et sa bande d’imbécile. Peut-être était-ce parce qu’elle m’était venue en aide, ou peut-être était-ce simplement du au fait qu’elle fut une femme.

À mon grand soulagement, je vis les suiveur de Walt sembler sortir comme d’un rêve pour le retirer de la jeune Jaguar avant de le tirer avec eux en le forçant à quitter les lieux. Mes paupières semblèrent cligner quelque fois alors que j’avais une vague impression d’avoir presque rêvé de tout cela lorsque sa voix me tira de ma torpeur. Les gens ne pensent pas que les Aigles sont des putes. me lança-t-elle. Je posai sur elle mon regard alors que mes muscles se détendirent graduellement. En penchant la tête sur le côté, un rire sec passa mes lèvres. L’explication de ma réaction ne tarda pas à suivre, bien que l’autre se foutait probablement de l’entendre: « Non, mais ma soeur est connue pour avoir une telle réputation. » répondis-je amèrement. Je dégluti. Elyse était connue pour cela et c’est ce qui me valait mes problèmes la plupart du temps. J’avais apprise à frapper et à me fâcher.

D’un hochement des épaules, ma main vient trouvé naturellement le coude de mon autre bras et mon regard se détache de ma sauveur pour observer les alentours comme si je cherche soit ma soeur soit à vérifier que Walt ne revient pas sur ses pas. « Les hommes se disent que c’est probablement de famille…. j’imagine… » ajoutais-je, murmurant le dernier mots. Un soupir arriva alors à s’échapper de mes lèvres et ma main quitte mon coude pour passer dans mes cheveux. « Merci pour le coup de main. » dis-je en la regardant à nouveau, un léger sourire aux lèvres. J’étais sincère. J’étais vraiment reconnaissante du coup de main qu’elle m’avait donner avec les hommes de son clan. « Est-ce que ça va? » demandais-je à demi inquiète. Elle avait reçu plus de coup que moi après tout.