Just help ? Please

Swann et Alessandra

Jour 12 - matin
Ce matin, ça tombait à flot. C’était violent, bruyant et pourtant spectaculaire, comme tous les ans. Je le trouvais beau, ce spectacle, mais je savais ce qui nous attendait en aval. Nous n’allions pas chômer dès que ça se sera arrêté. Cela ne m’empêcha pas d’en profiter depuis la fenêtre de ma pièce commune. J’espérais tomber sur une bonne équipe. Encore que, ce n’était pas le plus important. Tant que je ne croisais pas le chemin de ce stupide Dragon, c’était une bonne chose. J’avais des envies de meurtre le concernant. Il m’avait menti pendant trop longtemps. Il s’était royalement moqué de moi. Et même si j’avais été particulièrement naïve, j’étais trop fière pour le reconnaître. Pour l’instant, j’étais coincée à l’intérieur avec une Louane bien trop bavarde. Elle me fatiguait déjà de grand matin. Je n’avais toujours pas compris d’où elle tirait une telle force, une telle énergie et autant de mots. A ce niveau-là, elle était imbattable. « Si tu veux, je peux traficoter les équipes et faire en sorte que tu te retrouves avec Seth. » Je lui jetai un regard noir. Les mots étaient inutiles. On se connaissait par cœur. « Oh allez ! Vous êtes trop choux ! Et puis, il prend soin de toi depuis tes conneries. » Je grognai légèrement. Elle m’énervait. Elle n’aurait jamais dû le rencontrer, ce jour-là, avant la rébellion. J’avais beau savoir qu’elle ne ferait jamais rien de conséquent sans notre accord, sans mon accord, elle me saoulait à me taquiner de la sorte. Pourtant, dans le fond, c’était mon amie la plus proche. Je ne pouvais pas me passer d’elle. Masochiste, moi ? Peut-être. Je devrais me faire soigner à ce sujet. « Il le fait par gentillesse, c’est un nounours trop bon pour faire du mal. » Je me justifiais ? « Oh, mademoiselle défend son preux chevalier ? » Je fis mine de bouder, comme je savais si bien le faire, les joues gonflées et tournant le dos tout en calculant le moindre mouvement. « Tu me fais chier, débilou. » Tu parles d’un surnom. C’était son surnom des mauvais jours.

Quand on fut enfin délivrée, elle ne me lâcha pas la grappe. Apparemment, elle comptait vraiment chercher Seth et éventuellement nous faire chier tous les deux. Enfin, c’est ce que j’avais cru l’espace d’un instant. Par chance, elle alla s’occuper ailleurs. Elle n’était pas fourbe à ce point-là. Elle ajouta un clin d’œil avant de s’éclipser et je pus enfin souffler. Je pouvais mettre en veille mon alarme paranoïa pour le moment. J’avais prévu des gants pour embarquer ces morceaux jusqu’à la brouette la plus proche. Ce que je fis encore un moment avant de rejoindre la frontière avec le territoire des Jaguars sur mon chemin. Là, j’entendis un premier gros « boum ». Ensuite, j’entendis gueuler. Apparemment, quelqu’un avait fait une bourde et celui qui avait subi était en train de râler. Arsène et Mila avaient joué les imbéciles. Arsène, c’est un Membre à peine plus âgé que moi qui joue les fiers et Mila était ma cadette de deux ans grand max. A force de parler, ils avaient fait tomber leurs morceaux de glace, pas très gros heureusement, juste à côté d’un Jaguar – il me semble – râleur. « Excuse-les, ils étaient ailleurs. » Je découvris un peu plus loin une fille qui ne semblait pas près de se mêler de tout ça, regardant à peine ce qu’il se passait et me décidai à l’interpeler. « Excuse-moi, tu dois le connaître mieux que moi. Tu pourrais lui faire entendre raison et lui demander d’aller chez l’Infirmier s’il croit vraiment avoir quelque chose. » Infirmier ? Si ça se trouve, c’était une Infirmière, réflexe d’Aigle. En tout cas, elle n’avait pas l’air convaincu mais il fallait bien sauver ces deux abrutis de la mouise.