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| What a wicked game you played, to make me feel this way (viulia) | |
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Violette DRAGONS DU NORD ㄨ SPÉCIALISTE
❖ Messages : 1843 ❖ Crédits : young wolf (ava) ; grumpy sid (sign) ❖ UN SOURIRE POUR LA PHOTO ? : ❖ ÂGE DU PERSONNAGE : 18 ans ❖ TÂCHE : Spécialiste
| Sujet: What a wicked game you played, to make me feel this way (viulia) Lun 16 Mai 2016 - 20:45 | |
| what a wicked game you played, to make me feel this way Année 41 - saison tempérée 1 (après-midi 11) La sensation est encore curieuse mais familière. Tu penses pourtant que tu ne pourras jamais t'y habituer. S'habituer c'est oublier la magie alors tu préfères de loin être surprise à chaque fois. Pour le moment en tout cas. Tout est toujours trop facile entre la nuit et le jour, dans cette aube trop courte où tellement de choses se déroulent. Tu ouvres péniblement les yeux avec l'impression de ne pas avoir dormi du tout alors que tu n'as fait que ça depuis la veille. Ton corps paraît moins engourdi. Tu es toujours faible mais c'est différent d'hier. Tu es sur le chemin de la guérison et tu le sens dans chacune de tes cellules. Yulia aussi vient de se réveiller. Tu l'observes avec un sourire que tu caches dans l'oreiller pendant qu'elle se lève. Il n'atteint pas tes yeux alors au moins elle ne peut se douter de rien. « Merci. Pour la couverture. » Tu hoches juste la tête pour ne pas te faire démasquer. Tu ne veux pas avoir à expliquer que tu souris parce que tu aimes te réveiller avec elle. Tu préfères de loin quand elle se trouve dans le même lit et qu'elle se colle dans ton dos mais l'avoir dans la pièce c'est mieux que rien. « Je dois travailler ce matin. Ça ira ? » Franchement tu veux dire non mais tu ne peux pas encore te permettre de faire un caprice. Ce n'est pas comme si tu pouvais juste l'attirer dans le lit et l'y garder pour la matinée. Cela ne fonctionne pas comme ça. Plus maintenant. Le rappel est assez brutal. Plus besoin de cacher ton sourire, il disparaît de lui-même mais tu restes quand même blottie dans l'oreiller. « T'inquiète pas pour moi. » Tu marmonnes dans le tissu. Tu es presque prête à répéter parce que tout ça n'était pas très inaudible mais elle ne te demande pas de le faire donc tu te tais. Tu ne sais pas exactement si c'est parce qu'au fond elle se fiche de la réponse ou parce qu'elle a compris. Tu préfères ne pas savoir. Elle disparaît après s'être préparée et tu te retrouves à nouveau seule chez elle mais cette fois tu es beaucoup plus consciente. *** Dans un premier temps tu n'oses pas trop bouger. Tu restes dans le lit à fixer le soleil qui monte dans le ciel jusqu'à ce que tu ne puisses plus vraiment l’apercevoir depuis ta position. A ce moment là seulement tu décides qu'il est temps de faire quelque chose. Tu es à peine vêtue et toujours aussi sale. Cela prends une éternité mais avec beaucoup d'efforts et d'attention, tu finis par retrouver un semblant d'apparence humaine grâce à la bassine d'eau qu'elle a laissé à côté du lit. Tu t'appliques à nettoyer en profondeur la blessure même si ça fait mal - la douleur, toujours une façon de se fixer - et tu la désinfectes avec de l'alcool avant de l'enduire de cette crème que tu trouves sur le meuble à côté du lit. Tu tentes même un bandage qui ne se révèle pas mauvais du tout grâce à l'habitude. Une fois que tu as fini tout ça, tu es de nouveau épuisée. Mais au moins tu as la satisfaction d'avoir fait quelque chose. Tu t'octrois donc une sieste, encore une fois. *** Tu réveilles au bruit de la porte. Tu souris malgré toi en entendant enfin le mouvement dans la maison et tu te redresses pour accueillir le retour de Yulia. Tu te sens un peu comme un chien ravit du retour de son maître mais l'idée te quitte immédiatement. Tu n'es pas entièrement toi-même ces derniers jours alors qu'est-ce que ça peut faire au fond ? Tu te sens vide la plupart du temps et pour le moment tout ce qui te remplit c'est ces moments où elle est là. « Salut. » Tu te tritures nerveusement les mains sous la couverture. Tu n'as jamais été très douée pour faire la conversation. « Ça été le boulot ? » Maintenant que tu y penses tu ne sais même pas exactement ce qu'elle fait. Tu sais qu'elle est Membre bien sûr mais à part ça ? Rien du tout. En fait vous ne vous connaissez pas si bien que ça. Pas du tout même. Maladroitement tu glisses une mèche derrière ton oreille et tu la fixes sous tes cils. « Tu fais quoi d'ailleurs ? » Un peu brutal comme demande d'informations mais on ne te changera pas.
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Yulia VIPERES DE L'OUEST ㄨ MEMBRE
❖ Messages : 1315 ❖ Crédits : faust (avatar) ; grumpy sid (signature) ❖ UN SOURIRE POUR LA PHOTO ? : ❖ ÂGE DU PERSONNAGE : 20 ans ❖ TÂCHE : Patrouilleuse ❖ BINÔME : Dalia
| Sujet: Re: What a wicked game you played, to make me feel this way (viulia) Sam 21 Mai 2016 - 21:45 | |
| La matinée avait été relativement calme pour Yulia. A cause de ses côtes encore fragilisées, elle n'avait pas été envoyée en patrouille avec Leonor, mais on lui avait néanmoins trouvé des choses à faire sur le territoire. Il fallait doucement, mais sûrement se remettre au travail. Elle n'avait pas été mécontente de retrouver l'activité, ça avait aussi été un moment qui lui avait permis de sortir un peu de la maison. Ce n'était pas vraiment qu'elle fuyait Violette (bon d'accord, peut-être un peu), mais elle avait été heureuse de s'activer pour éviter de penser. A ses yeux, la matinée était passée trop vite et même si elle ressentait une certaine douleur dans le torse, elle n'aurait pas refusé une garde supplémentaire. Seulement, sa raison avait vaincu. Ainsi que les directives de l'infirmière du clan, peut-être. Si elle forçait trop maintenant, elle mettrait plus de temps à récupérer. De plus, même si Yulia ne voulait pas se l'admettre, elle ne pouvait pas ignorer le fait qu'une minuscule part d'elle voulait s'assurer que tout allait bien pour Violette. Elle mit son pas vigoureux vers la maison sur le compte d'une envie de se reposer et non de la voir, toujours trop prompte qu'elle était quand il s'agissait de se mentir au sujet de la dragonne.
Quand elle entra dans la maison, Yulia fut frappée par un étrange sentiment. La veille, elle songeait qu'il n'était pas toujours facile de rentrer dans une maison vide. Aujourd'hui, elle était remplie. Elle savait bien qu'il ne fallait pas qu'elle s'y habitue, mais elle ne pu retenir un sourire pendant qu'elle traversait le couloir pour rejoindre sa chambre. Elle s'appliqua pourtant à le faire disparaître en passant la porte. Elle ne s'attendit par contre pas à trouver Violette réveillée et changée. Elle se redressait à peine, mais elle semblait un peu mieux désormais.
— Hey.
La situation était quelque peu tendue. Yulia déposa ses affaires et se débarrassa de son pull. Il avait fait bien plus frais aujourd'hui. Elle en profita aussi pour aller ouvrir un peu la fenêtre, renouveler l'air ne pouvait pas faire de mal. Avant qu'elle n'ait pu demander à Violette comment elle allait, celle-ci s'empressa de prendre ses propres nouvelles. Un tel intérêt laissa Yulia un peu hésitante et elle se racla une fois la gorge pour se reprendre avant de répondre. A aucun moment elle ne s'était attendue à avoir ce genre de conversations toutes bêtes avec Violette.
— Plutôt calme.
De mieux en mieux. La suite s'avérait encore plus perturbante. Elle se gratta un instant la nuque et alla s'asseoir au pied du lit, faute de mieux.
— Je suis patrouilleuse. C'est pas ce que j'ai fait aujourd'hui, elles préfèrent attendre avant de me remettre sur le terrain. J'ai dépanné à gauche à droite là. lâcha-t-elle avant de se rendre compte qu'elle avait donné trop d'informations. Enfin voilà. Et toi ? Cette fois, elle ne donnait pas assez d'infos. Bien sûr, elle savait ce que faisait Violette et ce n'était pas le sujet de sa question. Je veux dire ta matinée ? Comment tu te sens ? Pas que ça m'intéresse pas de savoir ce que tu fais, mais je sais déjà que tu es fine lame. Ou quelque chose dans ce style, je n'ai pas tout compris aux explications que Maxine m'a données.
Merde, elle venait de vendre son indic ! Les yeux grands ouverts, elle se mordit la langue et se cacha la bouche derrière les mains pour être sûre de ne pas dire une nouvelle bêtise. Elle n'était pas habituée à être aussi maladroite et à se comporter d'une façon si ridicule et elle en avait un peu honte. Beaucoup honte même.
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Violette DRAGONS DU NORD ㄨ SPÉCIALISTE
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| Sujet: Re: What a wicked game you played, to make me feel this way (viulia) Dim 29 Mai 2016 - 4:15 | |
| what a wicked game you played, to make me feel this way Année 41 - saison tempérée 1 (après-midi 11) Tu es trop heureuse de la voir revenir. Trop heureuse d'apprécier ce moment où elle est là tout simplement et où tu la détailles parce tu le peux. La honte est un lointain souvenir qui se rappellera peut-être à toi plus tard, en attendant ton sourire grandit un petit peu plus. Toujours un peu gênée tu baisses les yeux sur la couverture râpeuse sous laquelle tes doigts s'agitent encore. « Hey. » De sous tes cils tu observes néanmoins les mouvements de Yulia. Elle se déplace dans la pièce et tu ne peux pas t'empêcher de te demander si chacun de ses gestes est une habitude ou si elle agit de la sorte à cause du malaise. « Plutôt calme. » C'est idiot mais tu es soulagée. Tu ne t'es pas inquiétée outre mesure pour elle mais la savoir en sécurité est plus rassurant. Tu n'as jamais eu ce genre de pensées. En plus ce n'est pas comme si tu ne l'avais pas vue à l’œuvre. Tu sais comme ta Vipère peut s'avérer mortelle malgré ses airs. Elle n’exsude pas la violence mais elle peut en être habitée. Cela la rend encore plus envoûtante. Tu ne cherches même pas à comprendre en quoi ce travail était plus calme qu'un autre. En fait tu n'as aucune idée de la situation en dehors de cette maison mais ça ne te dérange pas plus que ça. Il n'y a que la réalité de l'intérieur qui compte. L'extérieur tu t'en fiches. Tu n'es pas capable de te soucier de tout ça. Tu ne peux que concentrer ton attention sur ce qu'il se passe dans cette chambre. Dans cette maison à la rigueur. Quand elle se rapproche du lit tu t'attends à ce qu'elle s'installe près de toi mais elle garde une certaine distance. Elle est assise trop loin, là où tu ne pourrais pas l'atteindre sans te relever. Ce constat noue un nœud dans ton estomac mais tu supposes que c'est de bonne guerre. Vous êtes toujours en transition. Sur un fil suspendu qu'on ne traverse pas. La seule solution c'est de tomber d'un côté ou de l'autre. La chute t'effraye comme toujours. Surtout que Yulia ne semble d'aucune aide en la matière. « Je suis patrouilleuse. C'est pas ce que j'ai fait aujourd'hui, elles préfèrent attendre avant de me remettre sur le terrain. J'ai dépanné à gauche à droite là. » Tu veux demander qui sont ces elles mais c'est plutôt logique. Les Vipères. Pour quelqu'un qui vient d'un clan mixte à tendance machiste, c'est difficile t'imaginer un monde où les hommes n'ont pas droit à la parole. Patrouilleur c'est une tâche que tu ne connais pas bien. Tu sais globalement ce qu'ils font mais ça te semble bien loin du rôle de traqueuse qu'elle a joué. Pourquoi envoyer un protecteur pour massacrer la population ? Tu n'as pas le temps de creuser le sujet malheureusement. Ou heureusement, tu ne sais pas trop. « Enfin voilà. Et toi ? » « Je- » Mais elle te coupe encore. « Je veux dire ta matinée ? Comment tu te sens ? Pas que ça m'intéresse pas de savoir ce que tu fais, mais je sais déjà que tu es fine lame. Ou quelque chose dans ce style, je n'ai pas tout compris aux explications que Maxine m'a données. » Tout va trop vite. Il y a une multitude de questions, d'informations, qui fussent et tu te retrouves avec la bouche béante à forcer ton cerveau à tout analyser le plus rapidement qu'il le peut malgré la maladie. L'attitude de Yulia mérite aussi une étude minutieuse. Elle s'empêche de parler avec les mains en barrage et semble particulièrement gênée. Il faut une seconde pour que tu mettes le doigt sur le pourquoi. Maxine. Il te semble que la fille de Martin est patrouilleuse en effet. Devant cette information, tu ne sais pas trop comment réagir. Une part de toi voudra probablement faire la peau à Maxine d'ici peu pour lui faire regretter d'avoir vendu impunément des informations sur toi à la première venue. Une autre est plutôt satisfaite (?) que Yulia ait cherché à en savoir plus à ton sujet. Devant cette hésitation, tu vas au plus simple. De toute façon ce n'est pas comme si tu avais Max sous la main ou que tu avais réellement l'énergie de te mettre en colère. « Je ne suis pas vraiment Fine Lame. Pas encore. » Tu pèses tes mots car tu ne sais pas exactement ce que tu peux dire. La dernière Fête de l'Orage t'a fait comprendre que les autres clans ne connaissent vraiment rien à votre système. Les équipes ne sont pas un secret non plus. Et puis c'est Yulia et tu aimerais qu'elle puisse te comprendre. « Je fais partie d'une équipe de Membres très prometteurs qui sont entraînés pour prendre la succession de la Fine Lame actuelle. Je suis numéro un du classement donc ça signifie qu'à la fin de la saison, quand Michael prendra sa retraite, je serais nommée à ce grade. » Il y a une pointe de fierté dans ta voix malgré tout. Un peu d'amertume aussi. « Enfin si j'arrive à conserver ma place. J'ai fait des erreurs depuis la mort de Chad et tout ça...ma présence ici...ça pourrait me la coûter. » Est-ce que tu es inquiète à ce sujet ? Oui. Est-ce que tu es prête à retourner chez les Dragons ? Vraiment pas. Tu ne sais même pas depuis combien de temps tu es absente mais tu n'oses pas demander. Si tu le fais, tu risques de flipper. Tu géreras les conséquences quand tu y feras face. « C'est ironique. J'ai voulu ça toute ma vie et maintenant que je touche au but, je me désagrège. Je ne sais pas exactement ce que je veux, je doute de tout. » Sauf d'elle. Plus jamais d'elle.
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Yulia VIPERES DE L'OUEST ㄨ MEMBRE
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| Sujet: Re: What a wicked game you played, to make me feel this way (viulia) Mar 7 Juin 2016 - 19:08 | |
| Les secondes s'écoulaient lentement aux yeux de Yulia qui se sentait mortifiée. Ce coup-ci, elle était fichue. Maxine était fichue aussi. Elle aurait bien été tenté de se lancer dans un discours expliquant dans quelles circonstances la discussion avait eu lieu, mais elle se doutait qu'elle ne pourrait qu'aggraver son cas et celui de l'autre patrouilleuse. Toutes ces informations, elle les avait récoltée avant le début de tout ça. Quand ce n'était pas sérieux et que Violette n'était que cette fille exécrable qui lui avait volé son collier. Elle avait cherché des informations sur elle dans le seul but de pouvoir la retrouver et qui de mieux pour lui donner ce qu'elle voulait qu'une dragonne adorable et bavarde ? En plus, Max n'avait même pas été facile à convaincre. Il avait fallu un certain travail à Yulia pour y parvenir et elle avait peut-être un peu tirer sur la corde d'une amitié liée à leur job pour avoir ce qu'elle voulait. Donc Maxine ne méritait vraiment pas de subir les foudres de Violette. Si quelqu'un était coupable, c'était elle, Yulia, qui s'était montrée trop curieuse.
Fort heureusement, après le choc passé, Violette ne sembla pas particulièrement prompte à partir en guerre. Il était difficile pour Yulia de savoir exactement ce qu'il se passait dans sa tête, tout était donc encore possible, mais elle espérait qu'elle n'était pas comme elle, à estimer que la vengeance était un plat qui se mangeait non pas chaud, non pas froid, mais glacé. Elle accepta pour autant le changement de sujet même si c'était avec une petite appréhension. Peut-être Yulia ne comprenait-elle pas non plus pourquoi Violette se montrait soudain si bavarde. Elle ne trouvait pas la chose désagréable, bien au contraire. C'était une mauvaise idée et elle se maudissait pour le vouloir autant, mais elle était heureuse d'en apprendre plus sur la dragonne. Son rôle dans le clan faisait partie intégrante de ce qu'elle était, elle l'avait bien compris, elle se montra alors d'autant plus attentive. En plus, on ne crachait jamais sur des infos de première main sur un clan ni allié, ni ennemi. Yulia n'était pas vraiment étonnée de savoir que les dragons employaient un système si complexe et poussant autant les membres à se dépasser. Cela cadrait plutôt bien avec la réputation qu'ils traînaient depuis aussi longtemps qu'elle se souvenait. Le nom de Michael sonna un signal de reconnaissance, mais elle ne connaissait de lui que les récits de ses exploits macabres. Elles étaient nombreuses chez les vipères à ne pas vouloir tomber sur lui au combat et même Ysaline semblait bien inoffensive en comparaison. Ce n'était probablement qu'une histoire d'apparence et de mise en scène, mais la différence l'avait saisie. Elle se demanda ainsi quel genre de fine lame serait Violette puisqu'elle était en quelque sorte son héritière. Pour l'avoir vu combattre, Yulia savait qu'elle était meurtrière, mais il y a une sorte d'art dans sa technique.
Ses réflexions furent coupées par le changement d'ambiance. Violette semblait retombée, plus amère. La vipère ne su pas vraiment quoi dire. Elle ne savait pas exactement ce que Violette avait fait, mais elle se doutait que la notion de seconde chance ne devait pas être particulièrement développée au nord. Pas qu'elle l'était non plus à l'ouest sous le règne d'Annabella. Elle ne pu aussi pas s'empêcher de se sentir un peu coupable. Quelque part, elle devait avoir sa part de responsabilité dans l'histoire. Elle ne l'avait pas voulu, mais son attitude et ses actes avaient un impact sur Violette. C'était ce qui l'avait conduite ici. Mais cette pointe de culpabilité ne voulait pas dire qu'elle était désolée. Elle avait fait ce qui était dans son intérêt car elle se devait de se protéger. On en revenait toujours au même point. Elle eut un discret soupir avant de se déplacer un peu sur le lit pour se rapprocher de Violette. Elle posa une main sur son bras et le serra doucement.
— C'est une passade. Tu te souviens... Elle resserra un peu son étreinte, son pouce glissant doucement sur sa peau dans un geste qui se voulait rassurant. Tu as besoin de te reposer après toutes les batailles livrées et les moments difficiles. Dès que tu seras de nouveau d'attaque, tout va retomber à sa place et tu pourras te rattraper. Tu seras même plus forte. Le doute, c'est comme une graine qui pousse dans les failles, mais ces failles, tu peux les colmater.
Yulia n'avait pas à lui dire tout ça après ce qu'il s'était passé, mais elle le voulait. En plus, elle avait promis d'être là. Cette nuit là, quand elle avait senti son cœur se gonfler d'amour pour cette fille brisée, elle avait promis d'être le soutien de Violette quand elle se désagrégeait. Et Yulia n'était pas du genre à revenir sur une promesse. Et ce même si elle se la faisait à elle-même et non à la principale concernée. Même si rien ne semblait possible entre elles, Yulia ne voulait pas disparaître de sa vie. Elle ne pouvait tout simplement pas être la prochaine à la laisser derrière.
— Pourquoi... Elle hésita une seconde. Pourquoi est-ce que tu voulais absolument devenir fine lame ?
Ce n'était pas le poste le plus flatteur en général. Le grade était haut, mais le boulot ne semblait pas offrir beaucoup d'évolution aux yeux de Yulia. En plus, cela n'attirait pas les bons sentiments des autres. Violette devait donc probablement avoir un raison solide pour expliquer cela et elle était curieuse de la connaître.
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Violette DRAGONS DU NORD ㄨ SPÉCIALISTE
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| Sujet: Re: What a wicked game you played, to make me feel this way (viulia) Ven 10 Juin 2016 - 6:31 | |
| what a wicked game you played, to make me feel this way Année 41 - saison tempérée 1 (après-midi 11) Tu n'as pas parlé pour l'apitoyer. Tu ne veux pas de sa pitié. Même si ça pouvait la convaincre de te garder tu ne jouerais pas cette carte. Les mots sont juste sortis parce qu'ils avaient besoin de s'échapper. Cette conversation tu as tenté de l'avoir sérieusement avec plusieurs personnes mais tu n'as jamais pu aller à fond. Tu n'avais jamais pu te dévoiler complètement alors bien sûr ils n'avaient pas vraiment compris. Tu ne pouvais pas leur en vouloir. Tu étais devenue trop bonne lorsqu'il s'agissait de compartimenter. Quand elle se rapproche et que le contact physique que tu désirais tant se produit, tu restes donc quelque peu méfiante. Même si tu en crèves d'envie de ce contact, il y a quand même ce petit quelque chose qui te retient. C'est bête et c'est peut-être la preuve qu'au fond tu te reprends un tout petit peu. On ne parle ici que de quelques pourcents mais c'est un progrès notable. « C'est une passade. Tu te souviens... Tu as besoin de te reposer après toutes les batailles livrées et les moments difficiles. Dès que tu seras de nouveau d'attaque, tout va retomber à sa place et tu pourras te rattraper. Tu seras même plus forte. Le doute, c'est comme une graine qui pousse dans les failles, mais ces failles, tu peux les colmater. » Ses paroles viennent faire écho à une nuit dont tu ne te souviens que trop bien, justement. Comme cette nuit où tu as sérieusement craqué, Yulia est apaisante. Elle est douce, chaleureuse et sa voix te donne l'envie de la croire. Mais – il y a toujours un mais – cette nuit là tu l'as crue et voilà où tu te trouves. Rester chez elle avait été une retraite de qualité et tu avais pensée être prête à reprendre ton essor ensuite. Mais elle t'avait cloué au sol. Ou tu t'étais clouée au sol. Tu n'étais plus vraiment certaine de la responsabilité de chacune. Peut-être parce que le tort était tout simplement partagé. Ou qu'il n'y avait pas de coupable. C'était peut-être juste un revers de la vie. Mais tu voulais croire en Yulia. Tu voulais croire que tu pouvais colmater ces failles comme elle le disait si bien. Et peut-être qu'avec le même ciment, tu réussirais à reboucher ce trou en forme de Yulia dans ton cœur. Sur ce point là, tu restais quand même particulièrement sceptique. En plus ce n'était pas comme si l'envie était vraiment là. Tu ne voulais pas juste un trou bouché, tu voulais Yulia à l'intérieur. Si le silence fait écho à sa déclaration, tu sors quand même une main de sous les couvertures pour la poser sur celle de la Vipère et la tenir serrée. Probablement que c'était le geste de trop mais tu ne voulais pas la laisser partir. « Pourquoi... » L'hésitation te pousse à lever les yeux vers elle pour l'inviter à continuer. Tu ne veux plus rester encore sur des mots en suspens. « Pourquoi est-ce que tu voulais absolument devenir fine lame ? » Et la question te surprends quelque part. Ce n'est pas la première fois qu'on te la pose mais c'est par contre la première fois que tu ressens l'impression de vouloir vraiment savoir. De vouloir savoir la raison sous la raison. La vérité qu'on ne dit pas forcément par peur d'être moqué. Tu lâches sa main pour te gratter la nuque, l'autre restant encore bien trop douloureuse à cause de ton poignet blessé. Tu te tâtes. Est-ce que tu peux lui dire ? Lui dire vraiment ? Ne pas lui servir la version que tu donnes habituellement aux Dragons. Cette version arrogante et typique de ton clan qui est vrai mais à qui il manque un morceau. Ce petit bout typiquement enfantin qui est né dans la tête de cette gamine que tu as tué dans ta quête. Ce petit bout que bêtement tu as oublié le jour où tu as pris cette vie. Le sourire qui étire tes lèvres est un peu triste, un peu enfantin aussi peut-être. Maladroitement tu cherches la main de Yulia à nouveau pour te donner du courage et tu fuis son regard parce que ce n'est pas une déclaration dont tu sens fière. Tu n'as plus sept ans. « Pour être comme le soleil. » Tu rigoles. Ce petit rire qui se moque de toi-même parce que ça n'a pas de sens et que tout ça ne t'est revenu que récemment lors d'un rêve curieux qui a au moins eu le don de te sortir un peu de ton apathie. Tu ne peux néanmoins pas juste en rester là. C'est idiot d'avoir dit ça si c'est pour ne pas continuer. Alors tu répètes mot pour mot ce que cette vision du passé t'a dit. « Les meilleurs Membres du clans sont comme le soleil. Tout le monde les regarde, tout le monde se sent en sécurité quand ils sont là et personne ne peut leur faire du mal. Et chez nous la Fine Lame possède l'une des places les plus importantes. L'atteindre pour une fille, c'est briller d'autant plus. C'est rejoindre le panthéon des dieux de la guerre. » Plutôt ironique de penser que tu as pourtant été vaincue par toi-même. Par cette blessure qui s'infecte, par ton propre cœur qui te trahit. « Toute ma vie j'ai travaillé dans ce but. J'ai fait des choses...que je ne conseillerais à personne. Mais sur le chemin, j'ai perdu la flamme. J'ai continué mécaniquement en suivant une lumière différente, beaucoup moins noble. Jusqu'à ce que ça se produise. » La mort de Chad, la descente en Enfer, la dérouillée de Samael. Et puis... Elle. Elle qui t'a permise de comprendre tout le reste, de mettre un sens sur les paroles de Samael et de goûter à quelque chose de nouveau qui t'avait été retiré trop vite parce que tu n'avais pas supporté de devenir accro. Maintenant c'était tout ce que tu voulais. Être accro et consommer. C'était la seule chose qui te donnait l'impression d'être en vie. Mais tu n'y avais pas droit. Pourtant tu le veux. Tu la veux. « Et puis c'est devenu toi, la lumière. » Tu te déplaces comme tu peux pour trouver un peu plus sa proximité et tes mains se glissent sur ses joues pour que tu puisses la regarder dans les yeux. Une seconde tu es saisie par l'intensité de ce regard mais tu tentes de te reprendre en secouant légèrement la tête. Il faut que tu lui dises. « Je sais que j'ai déconné. J'ai eu la trouille et... Quelqu'un m'a dit que parfois c'était incurable. Que je n'avais pas de contrôle là-dessus. Et comme je n'avais de contrôle sur... Eh bien, rien, ça m'a fait encore plus peur. C'était étouffant. Je me disais que peut-être si je partais ça irait. Je voulais pas te blesser. Je... C'est idiot. » Pourquoi est-ce que c'était si difficile à dire ? C'était juste la vérité. Juste quelques mots qui n'avaient que l'importance qu'on leur donnait. Pas trop sûre de toi, tu te permet de laisser ton front reposer contre le sien. « J'ai jamais... Ressenti ça pour quelqu'un. Je pensais pas que ça pouvait m'arriver. Et puis tu étais là. Ça n'a pas été immédiat. Je ne sais pas exactement quand. Ni comment. Peut-être ce jour là au Bar. Peut-être à un autre moment. Tu as fait quelque chose Yulia. Dans ma tête, dans mon cœur, dans mon corps. Et je...Je crois... Non, je suis sûre. » Et ton cœur bat, bat, bat dans ta poitrine. C'est comme un tambour qui a perdu le rythme et qui s'acharne à le retrouver. Tes respirations sont plus courtes au fil de cette randonnée verbale qui ne semble pas avoir de fin et qui tourne autour de rien du tout. Il faut que tu le dises. Il faut que tu aboutisses. Que tu énonces ton point. Mais tu as peur. C'est un acte de courage plus grand encore que tout ce que tu as dû faire dans ta vie. Parce que si tu le dis, tu prends le risque qu'elle te rejette. Tu fais exactement le contraire de ce qu'elle a fait en te repoussant. Tu ne te protèges pas le cœur, tu l'exhibes pour elle. Mais – il y a toujours un mais – elle est plus importante. Elle en vaut la peine. Alors tu déchires cet organe de ta poitrine juste pour elle. Et pas pour qu'elle le porte à ta place. Pour qu'elle sache qu'il lui appartient. « Je... Je t'aime. » Juste un murmure dont tu n'as pas honte mais tu n'es pas encore assez courageuse pour le dire haut et fort.
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Yulia VIPERES DE L'OUEST ㄨ MEMBRE
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| Sujet: Re: What a wicked game you played, to make me feel this way (viulia) Lun 13 Juin 2016 - 23:56 | |
| Le contact de Violette était redevenu électrique. Durant tous ces moments où elle avait vraiment été mal, il n'y avait pas eu de place pour la tension, mais elle faisait désormais son retour. Yulia en frémit et une petite voix dans sa tête lui ordonna d'ôter sa main, mais la tentation de la laisser sous la paume chaude de Violette était trop grande. Elle y céda. Comme toujours avec la dragonne, elle ne pouvait pas compter sur beaucoup de détermination.
Le nouveau sujet sembla attirer la curiosité de Violette, mais créa aussi visiblement beaucoup de doutes. Un instant, Yulia crû qu'elle avait vraiment abordé le mauvais sujet. La paume de la dragonne disparu et il y eut un silence, mais moins lourd que le précédent. Ce qu'elle prit pour un bon signe. Quand sa main revient, Yulia comprit le message et elle lui offrit le confort demandé en serrant ses doigts autour des siens. Peut-être que c'était trop. Peut-être même envoyait-elle ici un mauvais signal. Dans tous les cas, les conséquences seraient assumées plus tard.
(Bien plus tôt qu'elle ne le pensait.)
Le début de l'explication laissa Yulia avec beaucoup de questions dans la tête. Et une certaine surprise, il fallait bien l'avouer. Il y avait même de l'amusement et elle eut bien du mal à ne pas laisser passer le sourire qui voulait grandir sur ses lèvres. Difficile de savoir ici si Violette était réellement sérieuse même si ce n'était pas vraiment le genre de choses qu'on inventait. A quoi bon se donner l'air un peu ridicule ? Surtout quand, comme Violette, on ne semblait pas avoir beaucoup de sens de l'humour. Même elle semblait voir le côté ridicule de cette histoire. Heureusement, l'éclaircissement vint rapidement et Yulia se trouva moins confuse. La tournure était toujours étonnante, mais le message de fond avait une note plus sérieuse. Au fond, Violette avait les mêmes envies que les autres. Obtenir de l'attention et de l'amour, protéger les siens, et trouver la sécurité. Le tout à un degré visiblement très dragon. Yulia se perdit un peu par la suite. Les questions étaient revenues l'embrouiller. Elle aurait voulu demander ce qu'elle avait eu à faire (même si une part d'elle comprenait que ça devait être un sujet sensible vu la façon dont ça avait été abordé) et creuser un peu cette histoire de lumière bien trop poétique. Par contre, elle savait ce que ça était : la mort de Chad, le second du nord. Probablement. Seulement, elle n'avait pas eu le temps d'intervenir dans ce monologue. D'abord, elle n'avait pas voulu briser Violette dans son élan et puis c'était son propre élan qui avait été coupé. Parce que Violette avait ce regard et qu'elle disait ces choses que Yulia n'aurait jamais cru entendre et qui quelque part la faisait fondre. Pourtant, elle savait qu'elle ne pouvait pas revenir sur sa décision. Elle se devait de rester ferme. Mais c'était difficile quand elle voyait Violette qui se rapprochait, quand elle sentait sa chaleur et quand ses yeux brillaient de cette façon étrange qui rendait ses iris dorées. Violette ne rendait rien facile, elle était la complexité dans toute sa splendeur. Elle était comme une tempête contre laquelle elle tentait tant bien que mal de lutter tout en sachant qu'on finissait toujours pas se faire emporter à moins d'avoir trouvé un bon abri souterrain. Cet abri, Yulia l'avait, mais elle n'était pas certaine de vouloir s'y enfermer. Alors, elle se laissait capturer sans réellement se battre. Sa bouche s'asséchait pendant qu'elle observait Violette qui s'échinait à lui dire quelque chose. Comme si tu ne savais pas quoi ! C'était difficile à croire. Yulia se sentait aussi comme dans une scène au ralenti. Elle entendait et voyait tout un peu plus lentement et cela lui laissait tout le temps de cogiter. Et cogiter lui foutait en cet instant la trouille. Oui, elle avait peur. Peur de ce qui venait. Elle n'avait jamais rêvé l'entendre de la bouche de Violette. Il n'y avait pas eu de place pour ça, c'était trop tôt et puis, c'était, eh bien, Violette. Son souffle se bloqua dans ses poumons quand Violette se rapprocha encore et qu'il n'y eut presque plus aucune distance entre elles. C'était trop. C'était étouffant. Et, pourtant, Yulia désirait ardemment l'entendre le dire maintenant. Elle l'attendait tout en le redoutant, ce je t'aime qui allait tout faire exploser.
Fais pas ça. Yulia s'était mise à trembler légèrement, sa tête effectuant un léger mouvement de gauche à droite en espérant que cela suffirait à Violette pour revenir en arrière. Mais elle continuait. Et ça faisait mal parce que Yulia voulait la croire, voulait apprécier ce moment, mais elle ne pouvait pas. Rien n'avait réellement changé. Violette n'était pas différente. Ce n'était que des mots qui n'empêcheraient pas la dragonne de réduire son cœur en miettes au prochain doute. Mais c'était des mots qui le faisaient battre plus vite et qui le gonflaient d'espoir. Et c'était pour ça que c'était si douloureux. Les larmes lui montèrent aux yeux alors même que Violette ponctuait sa déclaration et elles roulèrent facilement sur les joues de Yulia. Elle n'avait pas honte de pleurer, elle était déchirée. Littéralement. Il aurait été tellement facile de tout oublier. Faire comme si le passé n'avait pas d'importance et se jeter dans le vide. Seulement, Yulia savait trop de choses sur les sauts sans parachute. Elle savait que la chute vous détruisait. Elle avait été détruite une fois sans aimer avec cette intensité. Alors quels dégâts produiraient une chute du haut de cet amour qu'elle ressentait pour Violette ? Elle ne pouvait même pas l'imaginer. Et c'était aussi ce qui rendait la chute attirante d'une façon si malsaine. Avec Violette, elle voulait tomber. Une partie d'elle, du moins.
— Tu partiras encore...
Juste un murmure aussi. Parler trop fort aurait été comme réveiller un monstre.
— Tu partiras, tu me détruiras. Et puis, tu reviendras. Peut-être. Et ça durera jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien à casser.
Ce n'était pas une accusation. Elle ne pensait pas du mal de Violette, mais c'était la façon dont elle envisageait l'avenir. La seule voie qu'elle pouvait entrapercevoir. Parce que si elle la laissait régir son cœur maintenant, elle la laisserait faire à chaque fois. C'était ici le moment-clé où il lui fallait mettre les limites même si ça faisait un mal de chien. Même si elle ne le voulait pas et qu'elle ne pouvait pas s'empêcher de s'accrocher à Violette pour trouver toujours plus de contact.
— Je peux pas te laisser faire ça. Autant pour toi, que pour moi. Même si je... Même si j'aurais jamais ce sentiment pour quelqu'un d'autre.
La déclaration avait finalement été ravalée. Elle était pour Yulia comme des morceaux de verres qu'il valait mieux qu'elle garde à l'intérieur même si elle ressentait la même chose que Violette. Mais elle n'était pas prête à le dire. Elle l'assumait, mais le dire, c'était une autre histoire. C'était se faire du mal, au fond, pour rien.
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| Sujet: Re: What a wicked game you played, to make me feel this way (viulia) Ven 17 Juin 2016 - 3:37 | |
| what a wicked game you played, to make me feel this way Année 41 - saison tempérée 1 (après-midi 11) Le concept de l'amour n'était pas aussi abstrait pour toi que tu ne le laissais penser. Etant enfant, tu avais connu l'amour. Tu en avais même connu trop. Pour le petit être que tu étais à l'époque, en générer autant était épuisant. Il n'empêchait que quand cet amour avait disparu, l'adaptation avait été difficile. Même si c'était toi qui t'en était privée de cet amour, ça avait été douloureux. Être aimé était une chose. Aimer en était une autre. Aimer ça faisait peur, ça faisait mal mais ça guérissait et ça apaisait aussi. Ça rendait faible comme ça pouvait rendre fort. L'amour était probablement la chose la plus compliquée existante dans ce monde. C'était pour ça que en grandissant tu t'en étais tenue éloignée sans vraiment réussir. Parce que tu aimais Chad à ta façon. Parce qu'il y avait des gens qui gravitaient aux alentours de ton cœur sans pour autant y entrer complètement. L'amour ne t'avait jamais quitté, il s'était juste fait plus discret au fur et à mesure que la carapace autour de ton cœur se durcissait. Mais lui il était resté mou. Parce que le cœur était un muscle et qu'on ne pouvait pas dire que tu l'avais beaucoup entraîné. Alors il était faible. Pas parce qu'il était tombé pour Yulia. Non. Parce qu'il allait se détruire à la moindre lutte. Il n'était pas prêt pour le combat et pourtant il s'y trouvait confronté. Il était en première ligne d'une guerre qu'il ne pouvait tout simplement pas gagner.
Mais les mots sont sortis. Ils flottent lourdement dans l'air, portés par tes espoirs futiles. Futiles car tu sais. Car tu vois. Les yeux de Yulia te donnent la réponse avant même qu'elle ne parle. Ils sont vitreux, puis dégoulinant de larmes. Yulia tremble aussi sous tes mains. Au début tu avais pensé que c'était les tiennes qui tremblaient sous l'intensité de ce moment mais ce n'est pas ça. Inutile de se leurrer. Elle tremble parce que tu as tout gâché. Et toi tu trembles maintenant parce qu'une vague de froid s'est répandue dans ton corps. Et lentement mais sûrement ton cœur se fissure. Tu vois à quel point il est fragile maintenant ? Tu comprends comme c'était stupide ? Les murs n'étaient pas là pour rien. Comme tout, ils avaient un sens. Tu le comprends maintenant qu'ils sont pulvérisés et que tu n'as plus aucune défense. « Tu partiras encore... » Un premier impact. Les mots t'arrivent comme si tu avais la tête plongée sous la surface de l'eau. Elle n'a pas confiance en toi. Ton amour n'est pas suffisant. « Tu partiras, tu me détruiras. Et puis, tu reviendras. Peut-être. Et ça durera jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien à casser. » Deuxième impact. Tu voudrais dire le contraire mais une part de toi sait qu'elle a raison. L'autre se laisse convaincre parce que c'est facile. Parce que tu n'en peux plus d'être déchirée et que tu veux que tous les morceaux de ton être se mettent d'accord. Tu veux qu'ils forment un tout qui ira dans la même direction. Comme avant. Tu veux redevenir comme avant. Mais avant quoi ? Avant Yulia ? Avant Chad ? Avant que tu ne quittes la maison ? Avant ce moment où tu as tué une part de toi pour réussir ? Tu n'en sais rien. Tu n'es pas vraiment en état de penser clairement à ce sujet. Ton esprit est saturé et ton coeur continue à se fendre. Je suis un monstre. Seuls les monstres détruisent ce qu'ils aiment. Tu as déjà fait du mal à Yulia. Tu te demandes même si un jour tu lui as donné une pure bulle d'amour sans une douleur amère pour l'accompagner. Et à Chad ? Est-ce qu'à lui tu lui as donné l'amour qu'il méritait ? Yulia s'accroche à toi mais tu es trop engourdie pour le remarquer. Tes mains ont glissées de ses joues et reposent sur le matelas. Ton corps s'est figé et ne se déplace plus qu'au rythme de ses balles. « Je peux pas te laisser faire ça. Autant pour toi, que pour moi. Même si je... Même si j'aurais jamais ce sentiment pour quelqu'un d'autre. » Troisième impact. Le plus violent. Celui qui tue ta dernière once d'espoir. Elle ne l'a pas dit mais tu as compris. Et ça fait d'autant plus mal. Parce qu'elle aussi, elle t'aime. Mais ce n'est toujours pas suffisant. Un amour mutuel ne suffit pas. A cause de moi. Ça ne suffit pas à cause de moi. Et comment vas-tu faire maintenant que tu as détruit aussi cet endroit de sécurité ? Tu n'as plus nulle part où aller. La maison te semble désormais aussi hostile que le monde extérieur. La bulle a explosée. Et pourtant tu te fiches de tout le reste. Tu te fiches du monde, des gens. C'est le cadet de tes soucis alors que tu te débats avec des larmes qui coulent sans ton consentement. C'est comme si elles partaient directement de ton cœur qui recommence à s'assécher. Même si tu y as cru aucune pluie ne peut arranger le cas d'un désert. Tu as juste eu droit à quelques pousses d'espoir qui ont profité de cette occasion pour se développer mais les voilà qui meurent. Il n'y a pas de mots pour décrire comment tu te sens en cet instant. Cette fois ça y est, tu as probablement tout perdu. Il n'y a plus rien. Et pourtant tu n'as pas l'impression d'avoir touché le fond. Peut-être que ça veut dire qu'il n'y en a pas. Peut-être que tu n'y as pas droit. Que tu es condamnée à chuter sans jamais te fracasser au sol. Sans jamais t’abîmer dans la mer. Pourtant le mythe d'Icare s'adapte parfaitement à toi. A force de vouloir toujours voler trop près du soleil, tes ailes se sont désagrégées. Par trois fois, tu as presque touché du doigt l'astre et tu es tombée sans avoir droit au grand final. Et si tu dois chuter éternellement, il y a au moins une chose que tu sais : tu ne peux pas l'entraîner avec toi. Parce que tu l'aimes. Parce que tu l'aimes tu dois t'assurer de ne pas pouvoir la détruire. L'égoïste que tu es doit laisser les miettes de son cœur s'amonceler et s'assurer que le sien bat encore. Elle t'a sauvé. Elle t'a assuré un répit. Cet acte ne peut tout simplement pas être récompensé par la destruction que tu as à lui offrir. « Je... Je dois... Est-ce que tu peux partir ? » Le vide que tu sens en toi se reflète dans tes yeux. Tu sais que c'est à ça que ça va ressembler maintenant. Tu sais que avant tu n'avais pas tellement à te plaindre finalement. Mais maintenant. Oh maintenant... C'est l'enfer qui se déchaîne. Et ce n'est que le début. Elle est encore là mais c'est fini. Tu es toute seule Violette. Consumée par un monstre que tu as toi-même créé.
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| Sujet: Re: What a wicked game you played, to make me feel this way (viulia) Lun 4 Juil 2016 - 1:01 | |
| Elle était là, la pire sensation du monde : briser quelqu'un. Yulia avait une conscience aiguë de ce qu'elle était en train de faire. Elle ne se leurrait pas en se disant que ce n'était qu'un mauvais moment à passer, que Violette s'en remettrait vite. Elle n'était pas capable de se rassurer en pensant qu'elle ne laisserait pas une cicatrice affreuse sur le cœur de Violette. Et ce n'était pas l'ego qui lui faisait penser cela. Elle ne surestimait pas son importance. Elle était juste lucide. Violette avait été blessée, encore et encore, il n'y avait que ça qui pouvait expliquer ses défenses. Elle avait fait un effort pour s'ouvrir avec elle et voilà comment Yulia la récompensait. Elle la cassait comme d'autres l'avaient cassée. Et tout ça pour quoi ? Pour la seule chose qui comptait au fond : la survie. Mais même si elle en avait conscience, il n'y avait aucun but malfaisant derrière ses paroles. Elle ne faisait qu’enchaîner les vérités et ses craintes, deux points de vue intimement liés aujourd'hui. La réalité n'était pas si loin de sa méfiance et c'était probablement pour ça que Violette ne cherchait même pas à la détromper. Celle-ci avait gelé quand Yulia avait commencé à parler et elle avait pu voir derrière ce regard absent les fondations fragiles de leur relation qui s'effondraient.
Quand les larmes de Violette se mirent à couler, celles de Yulia redoublèrent. Elle détestait ça. Ce moment, ce qu'elle faisait. Elle se haïssait pour ça. Elle avait voulu être quelqu'un de bon dans la vie de Violette, mais elle avait échoué. Et ça la tuait à petit feu. Parce qu'elle aimait Violette. C'était sa seule certitude : elle l'aimait. Et cet amour était en train de les conduire toutes les deux à la perte. C'était une stupide tragédie et personne n'y pouvait rien.
Il n'en restait que la situation était pour la moins inconfortable. Elles se trouvaient ici, toutes les deux, dans une impasse. Tout ça ne changeait rien au fait que Violette était toujours blessée et ne pouvait pas rentrer chez elle. Le pire, c'était que Yulia n'était même pas certaine de vouloir la laisser partir. C'était la cruauté derrière cette décision. Elle allait devoir laisser Violette partir. Pour toujours, peut-être. Mais elle ne le voulait pas. Les premiers mots que la dragonne prononça furent d'ailleurs en rapport avec ce constat et Yulia détesta sa résignation pourtant légitime. Son esprit et la volonté de son cœur se mélangeaient en un parfait désordre. Pourquoi se retrouvait-elle à souhaiter que Violette se batte pour elles alors qu'elle était celle qui mettait fin à leur histoire ? C'était insensé comme sa tête se plaisait à lui rappeler. Mais il y avait son cœur qui battait si vite dans sa poitrine sous la panique.
— Non !
La réponse était venue du cœur, c'était le moins que l'on pouvait dire. Yulia ne partirait pas. Et pas parce qu'elle était chez elle et que ça aurait été logiquement à Violette de s'en aller. Elle se fichait bien de ça. Il était tout simplement hors de question qu'elle quitte la dragonne dans cet état. Elle avait beau avoir abandonné son droit de se soucier d'elle, de vouloir prendre soin d'elle, il n'empêchait qu'elle ne pouvait tout simplement pas la laisser comme ça.
— Si je te laisse, tu vas foutre n'importe quoi. Peut-être même partir ! cria-t-elle en se redressant.
Yulia sécha ses larmes d'un geste sec, pas bien sûre de ce qui alimentait réellement sa colère. Elle était en cet instant un désastre ambulant, inutile de lui demander de se comporter de façon logique.
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| Sujet: Re: What a wicked game you played, to make me feel this way (viulia) Mar 5 Juil 2016 - 0:52 | |
| what a wicked game you played, to make me feel this way Année 41 - saison tempérée 1 (après-midi 11) « Non ! » Un mot tout simple que tu n'aurais pourtant pas cru entendre. Sa soudaine pétulance te sort en une seconde de la torpeur dans laquelle tu t'enfonçais et tu la fixes, trop perturbée pour comprendre. Comment ça non ? Tu es confuse en plus d'être brisée et tu ne pensais pas que cela était possible. « Si je te laisse, tu vas foutre n'importe quoi. Peut-être même partir ! » La voilà maintenant colérique. Et bon dieu qu'elle est belle. C'est parfaitement injuste. Elle a toujours été injuste. C'est bien le problème. Tu n'es pas armée pour lutter face à elle. Tu pourrais partir en guerre contre n'importe quoi mais contre elle ? Ô tu ne t'y risquerais pas. Sur le moment ta confusion ne fait que redoubler. Tes poings se serrent autour de la couverture et tu baisses les yeux sur tes genoux, bien incapable de rester confrontée à son regard. « Qu'est-ce que tu veux de moi, Yulia ? » A peine un murmure. Elle a été prompte à décrire ton futur comportement vis à vis d'elle, à pointer ce pour quoi tu la détruirais mais son attitude actuelle te semble tout aussi cruelle que ce qui l'effraye. « Je dois partir. Je le devais déjà avant mais là... » Tu uses de ton bandage au poignet pour essuyer les larmes qui roulent sur tes joues et machinalement tu tires sur tes mèches pour qu'elles tombent un peu plus sur ton visage. Tu en as assez de pleurer. Ça fait onze jours que tu multiplies les crises de larmes et ça devient épuisant. Honteux aussi. « Tu crois pas que ça me tue de rester là ? D'être bloquée après tout ça ? J'ai déjà foutu n'importe quoi et c'est pour ça que je suis ici. Alors crois-moi, je ne suis pas prête de recommencer à déconner. Et même si je le faisais c'est... C'est mon problème. Pas le tien. » Cette fois ta voix est pleine d'amertume. « Te sens pas obligée de t'inquiéter pour moi. J'ai pas besoin de ta pitié. » Non juste de son amour mais visiblement c'est vraiment trop demandé.
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Yulia VIPERES DE L'OUEST ㄨ MEMBRE
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| Sujet: Re: What a wicked game you played, to make me feel this way (viulia) Mer 6 Juil 2016 - 10:47 | |
| Yulia se rendait bien compte qu'elle était égoïste. Illogique aussi. Comment aurait-il pu en être autrement ? On parlait de Violette, cette fille frustrante qui s'était engouffrée dans sa vie sans son consentement et se trouvait être irrésistible. Dans tous les sens du terme. Cela ne changeait rien au problème initial. Le comportement de Yulia le complexifiait même. Mais elle ne pouvait s'empêcher de vouloir Violette. Au pire, elle voulait au moins la savoir en sécurité et elle était certaine que la dragonne n'était vraiment pas en sécurité avec elle-même en ce moment. Pour preuve, cette blessure qu'elle avait laissé s'infecter.
Si l'attitude de Violette ne la surprit pas, sa question le fit. Pourtant, elle y répondit presque aussitôt dans un souffle d'air frustré.
— Je ne sais pas.
C'était un mensonge bien sûr. Elle voulait beaucoup de choses de Violette, mais elle ne pouvait tout simplement pas les réclamer. Sa frustration passa bien vite à la trappe, autant de son côté que de celui de la dragonne. Toujours debout à côté du lit, Yulia l'écouta en se décomposant progressivement sous le poids de la douleur qu'elle causait à Violette à cause de son égoïsme et de son comportement enfantin. Elle se sentait bête. Cette conversation devait avoir grillé beaucoup de ses neurones à cause de sa complexité. Depuis qu'elle était revenue dans la maison, le temps semblait passer à mille à l'heure et passer d'une émotion à l'autre en un quart de seconde à peine finissait par être épuisant. L'ambiance était toujours lunatique quand elle était en compagnie de Violette, mais aujourd'hui, c'était pire. Après la tristesse, la résolution, la colère, la frustration, Yulia en revenait à cette tendresse douloureuse qu'elle éprouvait pour Violette. Quand elle la voyait comme ça, toute désemparée et blessée, elle ne souhaitait que s'envelopper avec elle dans la couverture pour ne plus jamais quitter ce lit. C'était devenu quelque chose de viscérale de vouloir lui apporter du confort et de la sécurité. Et le cœur de Yulia avait visiblement décidé qu'il n'y avait aucun endroit plus adapté pour ça que le creux de ses bras. Mais encore une fois, elle ne pouvait pas. Ce n'était pas sa place comme l'avait si bien souligné Violette. Cela ne l'empêcha pas de se sentir piquer par les mots. La note finale raviva d'ailleurs sa mauvaise humeur.
— C'est pas de la pitié, stupide dragonne ! cracha-t-elle avec verve. Le fait qu'on ne puisse pas être ensemble ne change rien. C'est si difficile de penser que je tiens à toi et que je déteste te voir comme ça ? Ce serait plus facile si tu n'étais pas dans cet état, mais tu l'es et je crève de trouille que tu aggraves ton cas si je te quitte des yeux. Et je sais, c'est stupide, tu as pris soin de toi (ou du moins essayé) pendant des années toute seule, mais je ne suis pas logique quand on parle de toi.
Yulia savait qu'elle aurait dû arrêter. Se taire était encore la meilleure solution pour éviter de faire une erreur, de dire quelque chose qu'il ne fallait pas, mais elle en était incapable.
— Tu veux savoir ce que je veux de toi ? Elle prit une lente inspiration, chassant toutes les idées qui n'étaient pas adaptées à cette conversation pour ne garder que les bonnes. Je veux que tu te remettes sur pieds. Que tu arrêtes de déconner comme tu l'as fait depuis qu'on se connait. Tu as des raisons légitimes de le faire, mais ça n'arrangera rien. Il y a d'autres solutions que de se foutre en l'air. Et je pense que ton Chad serait d'accord avec moi. La piqûre de jalousie qu'elle ressentait en pensant à lui n'était absolument pas justifiée, aussi la ravala-t-elle avec un peu de difficultés. Et je veux que tu bottes le cul de tous ces gens qui sont en travers de ta route et que tu obtiennes ce que tu veux. Tu es jeune, tu n'as pas besoin d'avoir tout programmé. Parfois, il faut juste continuer à marcher pour trouver le bon chemin. Laisse-toi te perdre, échouer. Vis, bon sang !
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| Sujet: Re: What a wicked game you played, to make me feel this way (viulia) Dim 31 Juil 2016 - 14:56 | |
| what a wicked game you played, to make me feel this way Année 41 - saison tempérée 1 (après-midi 11) « Je ne sais pas. » Tu remontes vers elle un regard interloqué. A quoi est-ce qu'elle joue ? Tu peux voir qu'elle est partagée entre des émotions que tu ne peux probablement pas comprendre mais il y a une impression désagréable qui te gratte. Comme si quelque part, elle se foutait de toi. Ce n'est pas le cas tu en as conscience mais le résultat est plus ou moins pareil. Elle te fait un mal de chien avec sa confusion et peut-être que c'est de bonne guerre après tous les aller-retours que tu as déjà pu faire. Seulement tu te dis que toi tu le faisais dans un contexte ou quelque chose était possible. Ici c'est juste retourner le couteau dans la plaie car il n'y a pas de dénouement heureux. Juste le vide. Alors ça puise le peu d'énergie qu'il te reste et même si tu es blessée, battue, tu combat. Pour rien mais tu combat quand même et ça te laisse la sensation d'être un peu plus toi. « C'est pas de la pitié, stupide dragonne ! » A croire que tu n'es pas la seule à vouloir lever les gants. Ce n'est pas étonnant, vous semblez incapables d'avoir une conversation sans que cela ne se termine comme ça. C'est peut-être pour ça que ça ne fonctionne pas entre vous. Parce que vous n'êtes tout simplement pas compatibles. En plus elle a l'art de choisir ses mots. Ça devient une habitude de venir tirer sur ta fierté dragonne dès qu'elle est en colère contre toi. « Le fait qu'on ne puisse pas être ensemble ne change rien. C'est si difficile de penser que je tiens à toi et que je déteste te voir comme ça ? Ce serait plus facile si tu n'étais pas dans cet état, mais tu l'es et je crève de trouille que tu aggraves ton cas si je te quitte des yeux. Et je sais, c'est stupide, tu as pris soin de toi (ou du moins essayé) pendant des années toute seule, mais je ne suis pas logique quand on parle de toi. » C'est de plus en plus difficile de lui en vouloir. Même si elle te fait mal avec sa déclaration, même si ça te tue qu'elle mette encore votre impossibilité à être quelque chose sur le tapis, même si quelque part ton ego en prends un coup parce que tu es dans cet état justement, tu ravales toute remarque piquante. « C'est injuste... Tu peux pas dire ça maintenant... » Juste un murmure qu'elle n'entendra probablement pas dans son monologue. « Tu veux savoir ce que je veux de toi ? » Non. Mais bêtement tu hoches la tête et tu tentes lentement de remonter les murs qu'elle a explosé avec soin. Tu sais que la suite ne te plaira pas mais tu dois l'entendre. « Je veux que tu te remettes sur pieds. Que tu arrêtes de déconner comme tu l'as fait depuis qu'on se connait. Tu as des raisons légitimes de le faire, mais ça n'arrangera rien. Il y a d'autres solutions que de se foutre en l'air. Et je pense que ton Chad serait d'accord avec moi. » Ta mâchoire tombe sous le choc. C'est irréel. Est-ce qu'elle vient vraiment de dire ça ou tu dois encore remercier la fièvre qui s'est bien amusée avec ton esprit ces derniers temps ? De quel droit parle-t-elle de Chad ? [i]Elle ne le connait pas. Elle ne peut pas savoir ce qu'il penserait. Et pourtant tu te trompes. Elle sait. Elle sait parce que Chad t'aimait et elle aussi. « Et je veux que tu bottes le cul de tous ces gens qui sont en travers de ta route et que tu obtiennes ce que tu veux. Tu es jeune, tu n'as pas besoin d'avoir tout programmé. Parfois, il faut juste continuer à marcher pour trouver le bon chemin. Laisse-toi te perdre, échouer. Vis, bon sang ! » C'est tellement facile à dire comme ça. Surtout pour elle qui n'appartient pas un clan qui tolère à peine l'échec. Et pourtant... Pourtant son énergie étire un peu le coin de tes lèvres. Il s'efface vite néanmoins. Ce n'est pas parce qu'elle t'encourage que ça change quoi que ce soit. « Et si j'y arrive pas ? Si je trouve pas le bon chemin ? Ou même si je n'en ai pas envie ? Je suis fatiguée Yulia. » Il est là le problème. Sans un but en or, difficile de passer les épreuves et d'avaler toutes les difficultés. Impossible même. Sans motivation tu vas te faire écraser par le système. Tu te sens déjà écrasée tout court. Tu tentes de ravaler les larmes qui te piquent encore les yeux mais elles coulent quand même. De toute façon ce n'est pas comme s'il te restait une once de prestance face à elle. Elle t'a vue au plus bas, dans le pire des états. Alors, après une petite hésitation quand même, tu étends les bras dans une demande tacite. Tu as besoin d'elle. Pour une seconde, une minute, une heure, tout ce qu'elle accepte de te donner. Tu as besoin d'elle, de sa chaleur et d'une étreinte qui te donnera l'impression de contenir toutes les morceaux cassés qui sont en toi. Ce n'est pas Yulia en elle-même, c'est ce à quoi elle t'a fait goûté cette nuit là. C'est le confort. Sauf que c'est juste un mensonge, bien sûr que c'est Yulia. Jamais tu ne laisserais qui que ce soit entrer à ce point dans ton monde. Personne sauf elle.
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Yulia VIPERES DE L'OUEST ㄨ MEMBRE
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| Sujet: Re: What a wicked game you played, to make me feel this way (viulia) Mar 2 Aoû 2016 - 1:05 | |
| C'était un éclat égoïste. Pleins de bons sentiments, au fond, mais égoïste quand même. Yulia se rendait bien compte qu'elle jetait sur Violette ses peurs et insécurités pour elle et que tout ça n'arrangerait rien, mais elle n'avait pas pu se taire. Les mots étaient tout simplement sortis en lui laissant l'impression qu'elle faisait bien. Jusqu'au moment où la source de mots s'était tarie. Le silence lui avait fait réaliser que ce n'était ni le bon moment, ni le bon endroit pour parler ça. Elle n'était même pas la bonne personne. Parler à Violette alors qu'elle se trouvait dans cet état ressemblait un peu trop à de l'acharnement et l'action laissa à Yulia un sentiment de culpabilité. Pour preuve, elle n'osa pas réellement regarder la brune. Son regard s'était retrouvé aimanté au sol quelque part durant sa tirade et maintenant elle craignait ce qu'elle allait découvrir. Quand la voix de Violette lui arriva, ses yeux la cherchèrent néanmoins tout de suite dans un réflexe qu'elle détesta. Elle la découvrit découragée et abattue, les joues brillantes derrière ses mèches sombres. Encore une fois, cette vision déchira le cœur de Yulia. C'était elle qui avait fait ça. Elle n'était pas responsable de tout, mais dans l'immédiat, c'était à cause d'elle, d'elles aussi, que Violette pleurait.
Le découragement de Violette était aussi audible que visible. Yulia soupira lourdement, pas à cause de la situation, mais bien car elle ne savait pas quoi dire, ni quoi faire. Elle aurait aimé avoir une solution, mais elle était ici inutile. Comme toujours, pensa-t-elle avec amertume. Elle doutait maintenant de tous les mots qui lui venaient en tête. Chaque déclaration aurait pu enfoncer un peu plus Violette et vraiment Yulia ne se sentait pas en état d'encaisser encore une de ces visions misérables. Finalement, elle resta silencieuse, trop plongée dans ses pensées pour se rendre compte que le silence s'étendait. Elle ne réagit qu'au mouvement de Violette. Un peu perdue, Yulia cligna des yeux comme pour s'assurer qu'elle ne rêvait pas. Violette était-elle vraiment en train de lui demander un câlin ? C'était irréel après tout ça et, pourtant, cela semblait correspondre à une envie qui était là depuis trop longtemps. Combien de fois Yulia n'avait-elle pas été saisie par le désir d'enrouler les bras autour d'elle pour la garder en sécurité ? Et, maintenant qu'elle y pensait, combien de fois Violette avait-elle eu envie (besoin) d'affection ? Peut-être que c'était idiot et que ça ne faisait que retourner le couteau dans la plaie. Une étreinte ne changerait rien au passé, mais il pouvait aider à passer le présent.
— Juste pour cette fois... murmura-t-elle, plus pour se résonner elle-même que Violette.
Pas vraiment hésitante, Yulia se laissa couler sur le lit et enroula ses bras autour de Violette, les mains bien verrouillées dans son dos alors qu'elle l'attirait tout contre elle. Comme ça, tout semblait tomber en place. C'était simple, tendre et il était plus facile de repousser les doutes et un petit peu de douleur. Bien sûr ça faisait toujours mal parce qu'un moment pareil ne se reproduirait plus, mais Yulia se concentra plus sur son envie d'en profiter. Pour une fois, elle voulait vivre l'instant et qu'importe si son cœur finissait encore plus brisé par la suite. Plus ou moins ne changerait rien. Vivre avec un regret aurait été plus difficile. Il y en aurait déjà bien assez.
— Un jour à la fois. dit-elle en réponse aux interrogations de Violette. Donne toi le droit de te reconstruire. Brique par brique. C'est comme ça qu'on répare un mur.
C'était peut-être idiot et trop positif, mais c'était quelque chose que quelqu'un un jour lui avait dit. Ce n'était pas facile d'y croire tous les jours, mais ça ne faisait pas de mal de l'entendre. Elle relâcha une main pour balayer les cheveux de la dragonne et dégager son visage pour poser un baiser sur sa tempe.
— Il y a des questions auxquelles on a jamais de réponse et c'est très bien comme ça à partir du moment où on en a conscience. Je sais que je ne suis pas la mieux placée pour dire ça et que ça va paraître hypocrite, mais, pour ça, j'ai confiance en toi Violette. Tu vas y arriver. Tu as survécu et tu survivras encore. Et tu feras de grandes choses parce qu'il est temps que tu ramasses tous les fruits de tes efforts. Le plus gros est fait, ce serait dommage de ne pas monter la marche suivante.
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Violette DRAGONS DU NORD ㄨ SPÉCIALISTE
❖ Messages : 1843 ❖ Crédits : young wolf (ava) ; grumpy sid (sign) ❖ UN SOURIRE POUR LA PHOTO ? : ❖ ÂGE DU PERSONNAGE : 18 ans ❖ TÂCHE : Spécialiste
| Sujet: Re: What a wicked game you played, to make me feel this way (viulia) Lun 8 Aoû 2016 - 3:22 | |
| what a wicked game you played, to make me feel this way Année 41 - saison tempérée 1 (après-midi 11) L'ambiance est affreusement lourde et tu veux juste revenir à ce moment où tout était plus facile. Léger. Quand ce n'était qu'un jeu et que vous ne vous connaissiez pas vraiment. Seulement tu veux aussi garder pour toi cette Yulia que tu as appris à découvrir un peu. Dans les deux cas c'est stupide. Il va falloir que tu oublies, que tu enterres tout ça car les possibilités n'existent plus. Inutile de se torturer avec quelque chose qui n'arrivera plus pourtant c'est difficile quand le regret est là à te tuer à petit feu. Tu trésailles quand elle soupire, tu ne veux vraiment pas l'agacer mais tu restes brave dans ta démarche. Une démarche lâche qui nécessite de la bravoure... Ridicule. L'ancienne toi rigolerait bien. Elle aussi, elle te manque. Le moment est long. Tu as l'impression de rester des heures à attendre, les bras tendus et la tête basse. Tu trembles, peut-être un signe que cela fait effectivement longtemps que tes muscles supportent cette position, mais tu te doutes que c'est autre chose. Tu as surtout peur d'être rejetée. Encore. « Juste pour cette fois... » Tu respires enfin. Il faut que tu arrêtes ce truc où tu arrêtes de respirer quand tu es à ses côtés, c'est mauvais pour ta condition physique. Tu n'as pas plus le temps que ça de te pencher sur le fait qu'elle a dit oui quelque part car elle est là, omniprésente autour de toi. Tu sens ses bras, son souffle, sa peau, ses cheveux qui te dégringolent dessus alors qu'elle forme comme une carapace pour te protéger. C'est honteux mais tu aimes ça. Le sentiment de sécurité. Tu te cramponnes avec la peur de ce moment où elle va disparaître au fond du ventre. Ton visage se niche dans le creux de son cou et tu fermes les yeux en tâchant de chasser toutes ces émotions négatives qui t'assaillent. Qui veulent tout gâcher. Car c'est ça le pire, il y a encore des choses à gâcher entre vous même après tout ça. « Un jour à la fois. Donne toi le droit de te reconstruire. Brique par brique. C'est comme ça qu'on répare un mur. » Comment sait-elle tout ça ? Maintenant tu te retrouves à te demander comment cette fille qui ne doit avoir qu'une ou deux années de plus que toi à engranger toutes ces informations, toutes ces déclarations. Si n'importe qui t'avait servi ce genre de mots, tu l'aurais copieusement envoyer chier mais il y a une sincérité derrière ce qu'elle dit qui te rend muette. C'est un mauvais moment pour devenir curieuse, pour vouloir tout savoir. Tu n'auras jamais les réponses aux questions que tu te poses, tu ne sauras jamais ce par quoi elle est passée pour en arriver là. Tu ne sauras pas non plus comment elle a fait pour être encore debout désormais. Parce que c'est là le plus curieux. Elle n'est pas en miettes et elle sait se protéger contrairement à toi. Même si l'envie est là, tu ne te sens pas le droit de demander. En plus, le contact de ses lèvres et sa douceur te sortent un peu de tes pensées et tu te laisses couler dans sa chaleur. Tu aimes vraiment trop ça pour ton propre bien. « Il y a des questions auxquelles on a jamais de réponse et c'est très bien comme ça à partir du moment où on en a conscience. Je sais que je ne suis pas la mieux placée pour dire ça et que ça va paraître hypocrite, mais, pour ça, j'ai confiance en toi Violette. Tu vas y arriver. Tu as survécu et tu survivras encore. Et tu feras de grandes choses parce qu'il est temps que tu ramasses tous les fruits de tes efforts. Le plus gros est fait, ce serait dommage de ne pas monter la marche suivante. » Pour ça, j'ai confiance en toi. Ça pique un peu mais tu sais qu'elle a raison. Tu ne peux pas être crûe. Elle fait bien de rester méfiante. Tu hoches juste la tête, toujours cachée contre son épaule. Tu ne veux pas parler, tu ne veux rien verbaliser. Tu veux juste vivre le moment présent jusqu'à ce que la vie vienne te mordre pour que tu te remettes en route. Bientôt donc. Mais pour l'instant, elle est là et c'est tout ce qu'il te faut pour sombrer. Tu gâches bêtement de précieux moments passés avec elle mais peut-être que c'est la seule façon de les vivre. Dans les songes, dans la tranquillité du sommeil où l'amertume de la réalité peut ne pas exister.
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