Two kinds of assholes
Année 41 - première saison tempérée (matin 11)

La porte s'ouvre enfin. « Salut enfoiré. » Ta voix se veut guillerette mais ton sourire est tout sauf sympathique. Ça fait déjà un moment que tu te tiens dans le couloir, depuis qu'on t'a affecté à cette mission en fait, et tu commençais à t'emmerder. Déjà que tu n'étais pas vraiment chaud pour la dite mission... A cause des blessures récoltées durant la traque, on t'a mis au repos. Ordre de Charly. Quand on t'avait annoncé que tu avais quelque chose à faire de ta journée tu avais bien sûr été heureux. Jusqu'à ce qu'on t'explique. Veiller sur un traître c'était un job de merde. En plus de le surveiller, il fallait aussi sauver ses fesses au besoin, un truc que tu n'avais pas du tout envie de faire. Le problème aussi, c'était que tu le connaissais. Comment est-ce que tu aurais pu lui passer à côté ? On ne pouvait pas dire que vous étiez potes avant la rébellion mais vous étiez civilisés l'un avec l'autre. Une histoire de relations trop communes. « C'est moi ton baby-sitter ce matin alors t'es gentil, tu te bouges le cul. » C'est bizarre comme cette situation te ramène au premier jour après cette nuit horrible. Sauf qu'à ce moment là, c'était Alessandra que tu surveillais et c'était à la fois plus facile et plus compliqué. Tu te décolles du mur auquel tu as été appuyé trop longtemps et tu commences à descendre les escaliers sans te soucier du mec qui est supposé te suivre. Il va probablement le faire ce n'est pas comme s'il a beaucoup d'autres options s'il veut quitter sa chambre. Tu n'as pas non plus peur qu'il te poignarde dans le dos contrairement à certains. C'est Thiago et tu doutes sincèrement qu'il se soit fait pousser une paire de couilles depuis la rébellion. « C'est quoi ton programme du jour que je sache au moins pourquoi je vais avoir envie de me pendre ? Ou de t'éclater la tête contre un mur. Si tu me demandes je préfère l'option deux. » Tu lui lances ton meilleur sourire de connard par-dessus ton épaule, puis tu sautes les deux dernières marches. Au départ tu avais pensé à juste la fermer mais ce serait trop facile. Tu vas le suivre à la trace comme on te l'a demandé mais qu'on ne compte pas sur toi pour que tu deviennes son ombre. Il aura à écouter tous les commentaires qui te passeront par la tête et tu te sens d'humeur à réfléchir ce matin étonnement. Dommage pour lui. Il est déjà assez chanceux que tu n'ai pas le droit de lui en mettre une.