Well, that wasn’t very subtle
Jour 4 (soirée) - PV Liam

Le monde de l'ivresse était jusqu'ici un endroit que je n'avais jamais exploré et ce n'était peut-être pas un mal. Si par le passé, j'aurais été bien incapable de dire quel effet l'alcool avait sur moi, je le savais désormais : il était mauvais. Et particulièrement redoutable durant cette période difficile. L'alcool ne me rendait pas joyeuse et déconnectée de la réalité, il ne me faisait pas voir la vie dans une nouvelle palette de couleurs, il baissait juste complètement ma garde, rendant mon instinct plus tranchant que jamais. Avec quelques gorgées de ce liquide brûlant, j'avais retrouvé cette absence de protection que je n'avais plus connue depuis l'enfance. En grandissant, je m'étais résolue à accepter que je possédais trois positions pour ce mur qui se dressait entre moi et les autres : complètement relevé - je faisais alors preuve d'une absence totale d'empathie -, à moitié baissé - la position la plus usuelle où je ne me laissais percevoir les choses que par curiosité - et à peine existante - la moins confortable, mais surtout le moment où je pouvais capter le plus de choses -. Mais aujourd'hui, la quatrième position était revenue. Aucun mur et une incapacité à le faire remonter d'une quelconque façon que ce soit. Autant dire l'Enfer. Je n'avais plus ressenti ça depuis très longtemps. Depuis que j'étais enfant avant l'entraînement que ma mère m'avait fait subir en réalité. Et soudainement, tous les mauvais traitement reçus commençaient à prendre sens de la plus horrible des façons. J'étais incapable de lui donner tort. D'une certaine façon, elle avait eu raison et elle m'avait rendu un très grand service en m'empêchant de me servir de ce qui était une facilité pour moi. L'alcool lui donnait raison du moins. Ce constat n'avait vraiment rien de réjouissant, surtout après sa visite de la veille. Depuis la mission sur le territoire Jaguars, tout me ramenait à elle d'une façon des plus désagréables. Elle était omniprésente et cette omniprésence ne me donnait qu'une seule envie : voir Liam. Il était le seul au courant. Après David, il avait été le seul à tout savoir dans les moindres détails. Il connaissait les mauvais traitements, les entraînements trop violents pour une gamine et les commentaires cinglants qu'elle me rabâchait en boucle. Il en savait même plus que Jayden. Même s'il me donnait l'impression d'avoir été là depuis toujours, Jay était récent dans ma vie et je n'avais pas encore eu l'occasion de tout lui raconter. Bien sûr, il savait pour ma mère, mais il ne savait pas à quel point cela avait été dur et à quel point la blessure laissée était profonde. De plus, Jayden n'était qu'un Second prétentieux me rappelais-je dans un reniflement dédaigneux. C'était une sale moufette puante qui méritait de...de... Mince j'en perdais mes insultes ! Si je trouvais la maison de Liam, c'était un véritable miracle. Je ne savais pas d'où j'étais venue, mais j'étais désormais devant la bâtisse sans trop savoir quoi faire. La porte paraissait lointaine et l'idée de devoir franchir les derniers mètres pour frapper me donnait le tournis d'avance. Je fis donc la chose la plus logique du monde : je ramassais une pierre et la lançais. Elle atterrit néanmoins à cinquante centimètres de la cible. Je me résolus ainsi à utiliser ma dernière carte vu qu'une Lou saoule était une Lou qui ne savait pas viser. Et parlait visiblement parfois d'elle-même à la troisième personne.

« LIIIIIIIIIIIIIAAAAAAAM ! Ouvre ta putain de porte. »

D'accord, pour la subtilité, on repasserait.

Well, that wasn’t very subtle
feat. Loukas & Liam

Seul. Comme toujours, comme bien souvent, je ne suis pas du genre à avoir de la compagnie ni le soir ou la nuit. L’idée ne m’est pas désagréable, mais c’est de trouver quelqu’un qui me semble difficile. Un soupire passe mes lèvres alors que ma main trouve mes cheveux pour y glisser mes doigts. Je suis sur le point d’aller me coucher, mais je sais pertinement bien que je n’ai pas sommeil. Ma jambe boitant me porte tant bien que mal jusqu’à mon lit. Je me laisse lourdement tombé sur le lit alors que je suis réduire à fixer le plafond en silence. Je lève les bras pour glisser mes mains sous ma tête. j’ai du mal à dormir dernièrement. Entre la mort de Chad, la rébellion et Lou qui me fait des visites en plein milieu de la nuit, y’a pas moyen de dormir sur mes deux oreilles. Je regrette amèrement ne pas être en état pour donner un coup de main. Je voudrais pouvoir être plus utile pour mon clan, mais je n’ai pas cette chance. Mes paupières se ferment alors que je grogne, mécontant. Je dois dormir, autrement je ne serais utile à personne. En fait, je me fous des autres, je veux surtout être utile à Loukas. J’ai promis. Je me sens lentement partir lorsque je suis saisi de formit dans une jambe. Je soupire, ouvrant les yeux pour fixer le plafond à nouveau.

LIIIIIIIIIIIIIAAAAAAAM ! Ouvre ta putain de porte. entendis-je crier. Je me redresse, fronçant les sourcils. « Loukas? » murmurais-je avant de me lever du lit. Lentement, je chemine jusqu’à la porte sans comprendre pourquoi elle n’aurait pas cognée. Ma main se pose sur la poigné et la tourne pour ouvrir la porte. Mes yeux bleus trouvent aussitôt Loukas à quelque mètres de la porte. À quelque mètres? Je ne dis d,abord rien, l’observant quelques secondes avant de faire naitre un sourire sur mes lèvres, ouvrant un peu plus la porte. « Ravie de te voir aussi Lou. » lui dis-je, m’écartant pour la laisser entrer. Quelques choses ne va pas. C’est apparent. La Loukas qui se tient la devant moi n’est pas celle à qui j’ai l’habitude de parler. Je ne sais pas si je dois descendre les quelques marches pour la serrer dans mes bras ou si elle viendra le faire d’elle-même. Je la connais, du moins d’habitude. Je me demande ce qui a pu arriver pour causer un tel changement. Encore sa mère? Ezea? Quelqu’un d’autre? Quelque chose d’autre? L’alcool? La drogue? Je n’ose pas me jouer les pires scénarios. Elle me semble, à première vu, saine d’esprit. Enfin, si on oublie qu,elle vient de me crier d’ouvrir la porte. Je ne comprends pas pourquoi elle n’a pas cogné sur la porte, comme elle a l’habitude de faire. Ni pourquoi elle semble être si loin de la porte. Je suis presque tenté de faire une blague, la taquina pour lui dire que la porte ne va pas la manger, mais je préfère attendre d'en savoir plus sur son état. Je suis là pour la protéger, pour l'aider. Je serai toujours là pour elle. À moins d'en sentir dans le besoin, je préfère y aller doucement. Je l'aprécie et j'ose espéré qu'elle m'aprécie tout autant.