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epuis la rébellion le centre hospitalier était plein. On ne savait plus où donner de la tête et c’était épuisant. J’aimais mon job et je faisais vraiment tout ce que je pouvais, on faisait tous, notre possible, mais ça devenait difficile. Surtout à partir du moment où tout ce qu’on pouvait faire c’était attendre. C’est le pire, d’attendre. J’étais impatiente en général et ça me fatiguait quand je faisais vraiment mon possible pour un patient et que tout ce qu’il restait à faire c’était d’attendre de peut-être voir si ce que j’avais fait avait marché. Le problème avec moi c’est que je trouve le moyen de m’inquiéter pour tout le monde, même si c’est quelqu’un que je ne connais pas. À partir du moment où j’ai un patient, je m’en inquiète. Ça va définitivement mener à ma perte, mais je suis comme ça et je n’y peux rien. Il faudrait que je me détache un peu de mon boulot et j’en étais consciente, mais en attendant je m’en faisais et je m’inquiétais et je prenais soins de tous ceux qui me laissaient les aider.

La journée arrivait à sa fin et il ne me restait qu’un patient à aller voir. Il était dans le coma, il s’était fait amoché durant la rébellion, le pauvre. Kim Dong-Yul, qu’il s’appelait.

J’arrivais près de son lit et passai un linge froid dans son front et dans son cou, alors que je vérifiais ensuite ses signes vitaux.

- Alors! Comment ça va aujourd’hui ?

Je savais très bien qu’il ne pouvait pas me répondre et même s’il le pouvait, cette question était stupide. Il était dans le coma, comment est-ce que ça pouvait aller exactement?

Je mis à jour son dossier et prit finalement une chaise, pour m’asseoir près de lui.

- On m’a dit que tu étais quelqu’un d’important. Il y a tout plein de gens qui demandent à ton propos.

Je me levai quelques secondes pour placer la couverture sur lui, avant de me rasseoir.

- Ça ne fait pas si longtemps que je suis ici. Je ne connais pas tout le monde que je devrais connaître, apparemment. C’est stupide parce qu’en fait, j’ai pas BESOIN de connaître tout le monde, j’ai juste besoin de faire mon boulot et de survivre sans me faire pousser de tout bord tout côté, mais je suppose que j’ai signé pour ça lorsque je suis devenu soumise chez les drags. C’est comment chez les aigles? Mieux? M’enfin je me pose pas de questions. Bah. Si. J’aimerais savoir mais dit le pas, je vais me faire chicaner…

Je ris un peu.

- Pardon je parle beaucoup, hein? C’est pas comme si tu pouvais m’entendre en fais. Je peux te faire confiance, si?

Je m’amusais tout simplement… parce qu’il ne pouvait pas m’entendre et quelque part je lui parlais en espérant que peut-être il m’entendrait. Pour qu’il soit un peu moins seul même si en fait, je savais qu’il y avait des gens qui venaient le voir. Mais je lui parlai pour moi aussi… pour rien dire et pour dire plein de chose en même temps. Ça fait du bien de se vider le cœur à quelqu’un que tu ne connais pas finalement. Surtout si la dites personne n’est dans l’incapacité de me juger dû à un coma…

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’aurais aimé pouvoir faire plus pour lui. J’aurais aimé tout simplement pouvoir le secoué, pour qu’il se réveille. Je ne le connaissais pas, pas vraiment. Mais comme je disais, chacun de mes patients étaient important pour moi et tout ce que je voulais moi, c’est qu’ils aillent mieux. Et puis, ce n’était pas la première fois que je lui parlais.

« Ça a bougé, ici, ces derniers jours. Tout le monde est à fleur de peau! Enfin, je ne dis pas ça comme si j’étais la seule qui ne l’est pas! Je le suis aussi, vraiment! Mais je dois être égoïste, parce que ce n’est pas pour les mêmes raisons que tout le monde. Enfin, oui. Je veux dire, on se donne à fond ici, on court de tout bord, tout côté! »

Et ça, c’était vraie, je l’avais déjà dit… Mais ce n’était pas pour ça, uniquement. Je ne sais pas pourquoi depuis quelques jours mon frère me manquait plus qu’à l’habitude. Peut-être le fait d’avoir revue Adrien que je n’avais pas vu depuis que je lui avais mis la mort de Max sur le dos, alors que ce n’était aucunement de sa faute. J’avais juste passé ma colère, méchamment. Après tout, il m’avait aidé à transporter Max à l’hôpital alors que nous n’étions ‘’que’’ des Libres. Il lui avait déjà sauvé la vie une fois et moi… bref. Il n’aurait rien pu faire, je le savais. Mais depuis que je lui ai reparlé, j’ai l’impression de voir Max partout.

« J’ai la tête dans les nuages ces temps-ci. Mon frère me manque. C’est pour ça, que je suis à fleur de peau. Enfin, je sais, je sais très bien qu’il ne reviendra pas et que je devrais me concentrer sur ce que je fais ici et maintenant. Et j’essaie! Vraiment, je me donne. À 100%! Mais tout me semble tellement plus difficile, sans Max… Il n’y a que très peu de personnes qui savent que c’est mon frère, en plus. J’ai déjà Jackson assez sur le dos comme ça… si elle savait que mon frère s’est fait tuer parce qu’il a aidé une Libre, qu’est-ce qu’elle ferait de moi, hm? »

Un petit rire s’échappa de ma bouche.

« Je suis désolé. Je ne sais pas pourquoi je te raconte tous mes problèmes, je t’ennuie, hein? Ouais. Je sais. Probablement. T’as de la famille? Sûrement. Enfin, on a tous des parents! Pas que c’est toujours les personnes qu’on apprécie le plus… C’est qui, la personne que tu apprécies le plus? Moi c’était Max. Mais il n’est plus là… Alors quand tu te réveilleras – parce que crois-moi, tu vas te réveiller – prend soin de cette personne-là. Et dit lui que tu l’aimes. Ça vaut la peine.»

C’était assez sentimentale et dramatique ce que je disais, quand on y pense mais c’est comme ça que j’étais et puis… je l’ai déjà dit. Je me vidais le cœur en lui tenant compagnie, pour ne pas qu’il ne soit trop seule, même si au fond, il ne devait pas vraiment savoir que j’étais là.

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