You can't tame a wild beast

L'entrepôt était sans doute l'endroit où il passait le plus clair de son temps. Et ça... Ce n'était pas à proprement parler désagréable, parce que bien qu'Axel n'avait pas l'air d'apprécier beaucoup de choses, son poste lui, il l'aimait. Et en était plutôt fier. Ça collait parfaitement avec lui et il appréciait la plupart des gens avec lesquels il travaillait. Il ne s'entendait pas avec tout le monde, mais au moins un silence courtois s'installait alors, ce qui lui convenait parfaitement, lui qui aimait tant l'absence de paroles.

C'était donc un jour comme ça, où il faisait tranquillement sa ronde, attentif au moindre mouvement suspect. Il travaillait avec un Jaguar et ce n'était pas pour lui plaire. Depuis une certaine rencontre de trop avec un certain félin, il était terriblement irritable lorsqu'il était question de ce clan. Le blond savait qu'il généralisait en mettant la faute d'un seul sur tout le groupe. Mais, il faisait la même chose avec les dragons. Ce n'était donc pas si surprenant venant de sa part.

- Axel ! Tu veux bien venir ici un instant ?

La voix de son collègue le tira de sa contemplation du paysage. Il râla tout bas en se dirigeant vers l'avant du bâtiment pour rejoindre l'autre gardien.

- Qu'est-ce qui se passe ?
- J'ai vu du mouvement à l'intérieur. Je vais passer par l'arrière, comme tu es meilleur tireur passe par l'intérieur ?

Peut importe qui avait réussis à entrer dans l'entrepôt ne s'en sortirait pas vivant. Comment cette personne avait pu entrer sans qu'il ne le voit ? Ça c'était le mystère qu'il lui ferait avouer à coup de couteau et de torture s'il le fallait. Il prenait son poste très au sérieux et malgré qu'il ne soit pas un membre activiste de son clan, il était particulièrement fier d'être un aigle et ne laisserait pas un intrus salir son nom et sa famille donc l'incapacité des aigles. Et puis il fallait avouer que sa mauvaise humeur des derniers jours jouait pour beaucoup dans sa motivation actuelle de faire souffrir l'imbécile qui avait oser pénétrer dans l'entrepôt.

Le silence était inquiétant dans la situation ou il croyait véritablement à l'histoire du jaguar. Pourquoi aurait-il menti ? L'idée même que son collègue ai manigancé quelque chose ne lui effleura même pas l'esprit alors qu'il entrait à l'intérieur. Un raclement de chaise. Il leva les yeux vers la seule pièce à part de l'entrepôt et fronça les sourcils en se dirigeant silencieusement vers le bureau. Ça ne passerait pas en sa présence. De toute façon, l'intrus n'avait aucune porte de sorti. Il n'y avait pas de fenêtre dans cette pièce et Axel se rappelait chaque position des meubles à l'intérieur. Pour ce qu'il y avait de meubles.

Arme levée devant lui et prêt à tirer, l'Aigle entra lentement dans la pièce et chercha la source du bruit. Cet abruti ne pouvait pas être bien loin. Et ne pourrait pas lui faire l'honneur de l'enfermer ou un coup du genre. Ce n'était pas tout le monde qui avait les clés. Les gardiens et les chefs. Ni plus ni moins.

CLAC

La porte se referma alors qu'Axel se tournait sèchement son arme à feu pointé sur la tête de....

Syd

Cet abruti

Qu'est-ce qu'il foutait là ? Il n'avait pas à être dans ce bureau. Et n'avait pas à être présent à l'heure actuelle. En fait. Il n'avait pas à être ici tout court.

- Sors d'ici tout de sui...

Il ne changea pas la direction de sa cible mais regarda soudainement la porte qui avait été claquée quelques secondes plus tôt d'un air ahuri, ce bruit ne pouvait pas...

Un verrou.

Son collègue n'aurait pas osé ? Est-ce que l'autre qui venait de fermer cette porte à clé savait à quel point la haine de l'Aigle pour lui venait tout juste de fleurir et devenir brûlante en l'espace de quelques millièmes de secondes ? La vengeance serait terrible. Mais déjà, il devait faire la peau au crétin qui se tenait dans sa ligne de mire.

Le lien n'avait pas été long à se faire. Axel était loin d'être un abruti. Syd avait du demander à son copain chaton pour le piéger. Et en cet instant il ne su pas lequel des deux il détestait le plus.

Une chose était certaine... Les deux souffriraient.

Atrocement

Et ce serait sans doute vrai, il n'était pas reconnu pour son pacifisme et lorsque fâché... Le blond était incontrôlable.

Là tout de suite...C'était pire

Mais il ne pouvait pas le tuer comme ça sans plans. Mais quelque secondes suffire à en faire germer un dans son esprit tordu. Tout passerait inaperçu. Ça passerait comme un accident.

Parfait

Il n'aurait jamais du insister pour se rapprocher de lui. Et il n'aurait jamais du parler de Tim. Jamais. Surtout pas les mots qu'il avait eu le malheur de prononcer. Ce n'était que des mensonges. Et autant Axel savait que Syd n'avait pas voulu mal faire, autant les mots avait jeter de l'acide sur une plaie à vif. Et sa haine... Il n'arrivait pas à la contrôler. Elle retombait en grande partie sur lui-même. Mais il y en avait tellement que le chat ramassait les ressacs.

Il avait cru être clair, mais non. Visiblement, le ravitailleur n'avait pas eu l'air de comprendre. Et son poing dans la gueule de la dernière fois ne semblait pas avoir été suffisant. Il allait donc être un peu plus... persuasif.

Et puis... L'Aigle tolérait mal s'être fait avoir de la sorte. C'était mauvais pour son orgueil. Et son humeur déjà mise à mal.

Axel était furieux

Ceux qui disaient que la haine et l'amour n'étaient séparés que par une mince frontière floue, ceux-là ne connaissait pas le sentiment d'aversion viscérale. Ceux-là ne savaient pas ce que c'était de ressentir un dégout pour autrui si fort qu'il donne envie de vomir, voir tuer. Axel ne détestait pas Syd.

Il le haissait

De toute son âme.

Et il ne fallait pas trop que l'Aigle penses au véritable raison de sa rage pour l'autre homme. Simplement, le gardien ressentait tellement de frustration en lui que très souvent elle débordait sur ceux qui avaient le malheur de trop vouloir s'approcher de lui. C'était en parti pourquoi il éloignait tout le monde de lui.

Ça et la culpabilité

En vérité, la haine qu'il ressentait n'était dirigée que contre lui. Parce qu'il avait merdé. Parce qu'il avait toujours merdé et que Tim avait toujours ramassé les pots cassés derrière lui. Parce que c'était de sa faute à lui. Et qu'il détestait qu'on le lui rappel.

Parce que Tim ne pouvait pas être fier de lui.

Les paroles de Syd n'auraient jamais du être prononcées. Le brun avait été trop loin dans ses mots. Et avait essayé trop longtemps d'entrer dans cette bulle, cette carapace qu'il s'était fait un devoir voir une fierté de se construire.

Axel gardait les gens loin de lui pour une bonne raison. C'était surtout parce que les vagues de haine pure qu'il ressentait contre lui étaient difficilement contrôlables. Mais il le méritait. Le blond aurait pu choisir de noyer souvenir et regrets dans la drogue ou l'alcool. Ça n'aurait qu'appuyée cette image qu'il donnait au monde. Mais il ne voulait pas.

Il ne pouvait pas.

L'Aigle devait subir cette culpabilité aussi douloureuse et tortueuse était-elle. Et même ça ce n'était pas suffisant pour payer la facture salée de son pêché.

Et c'était difficile de se fuir.

Donc non, Tim ne devait PAS être fier de lui.

C'était impossible

Et le jaguar essayait tellement de l'approcher que s'en était limite ridicule. Pourquoi tentait-il autant d'être son ami ? C'était pathétique. Et depuis le soir ou les mots avaient été prononcés, Axel avait disjoncté. Il était normalement de nature calme et antipathique. Mais deux sujet lui faisait perdre le contrôle. Malheureusement pour le ravitailleur avait touché l'un deux. Il avait usé sa patience à la corde et en subissait de nouveau les conséquences.

Déjà, il avait eu son poing dans la gueule. Ça ne semblait pourtant pas encore assez. Que devait-il faire pour avoir la paix ?

Et la voix de Syd l'irritait considérablement. Son attitude arrogante lui donnait envie de le frapper jusqu'à ce que mort s'ensuivent. De le frapper jusqu'à ce que la vie quitte son joli petit minois de chaton joyeux.

Axel était un monstre.

Et il le savait, il en était convaincu. Mais ne sachant plus gérer sa colère, elle se répercutait sur celui qui était le plus agaçant. Un sourire malsain étira le coin de ses lèvres lorsqu'il eu entendue l'affirmation pleine d'assurance du plus jeune. Sa voix rauque se fit soyeuse, mielleuse alors qu'il le regardait dangereusement.

- Oh, mais tout le monde va être au courant de ta mort. Et je vais me faire un plaisir de chasser les libres qui auront osés te tuer. Je vais même donné l'alerte moi-même après avoir trouvé le cadavre de ton complice. On ne voudrait pas de preuve hein ? Le clan jaguar va être détruit de voir deux de ses membres morts.

Normalement, il ne l'aurait pas fait. Mais le fait de s'être fait emprisonné, n'aidait pas, mais alors là vraiment pas son état d'esprit centré sur la colère et la haine.

- Lâche l'affaire Syd. Je ne veux pas qu'on m'approche, je n'aime pas les autres. Tu ne me connais pas. Tu ne sais rien. Alors, je vais te laisser la chance d'appeler ton copain et de sortir d'ici. Ensuite, tu vas me foutre la paix. Pour toujours. Tu vas faire comme si de rien n'était Et je vais faire la même chose. Et tout les deux ont va être très heureux comme ça.

Il devait se contrôler. Son doigt tremblait sur la gâchette et l'envie d'en finir le démangeait. Il savait que le brun n'était pas le genre à simplement lâcher prises et laisser les choses aller. Et surtout laisser les gens en paix.

Mais lui voulait tellement garder tout le monde loin de lui, que leur désirs contraires ne pouvaient clairement pas marcher. Mais Axel devait prendre sur lui. Se calmer. Ne pas faire des choses stupides et insensées. Il ne tenait pas vraiment à perdre sa tête pour cet abruti. Kim ne pardonnerait pas un tel acte. Et il risquait de souffrir avant de mourir. Et déshonorer sa famille. Quelque chose qu'il ne voulait pas.

Une profonde inspiration plus tard et le blond redescendait son arme. Il se craqua la nuque, sans pour autant se débarrasser de celle-ci et regarda Syd dans les yeux avant de parler calmement.

- Je te donnes deux minutes avant de faire ouvrir cette porte. J'ai une tâche à accomplir. Si tu ne tiens pas à ta tête, moi oui. Sinon je t'assomme jusqu'à ce que ton pote vienne voir comment tu vas. Comme ça je suis certain d'être tranquille. Ou je tirer cette serrure et je me casses tout simplement. Alors on va faire ça dans la diplomatie. Remercie le ciel. Je suis d'humeur charitable aujourd'hui.

Il ne savait pas pourquoi il s'était calmé si vite, ni pourquoi il s'était emporté tout aussi rapidement, mais le blond savait une chose.... S'il fouillait assez profondément dans son esprit il saurait. La réponse lui sautait presque aux yeux.

Syd n'y était pour rien. Il ne voulait qu'être sympa.

Tout était de sa faute à lui.

Et il ne pouvait pas faire payer quelqu'un d'autre. Son esprit était tellement confus s'en était presque douloureux. Axel avait vraiment besoin d'apprendre à se couper de ses émotions. Et vite.

Les choses devenaient trop dures à gérer avec cet imbécile qui ne lâchait pas l'affaire et qui parlait de Tim.

Ça lui faisait mal d'entendre les mensonges.

Et Axel était seul.

Et le serait pour le restant de ses jours. Et c'était très bien ainsi. Personne ne devait jamais savoir. Personne ne devait découvrir son secret. Il méritait sa douleur. Et il méritait sa solitude. Quelqu'un de trop proche de lui risquait de voir qui il était vraiment, peut-être même risquait-il de découvrir sa faute.

Et ça... Ça ne devait JAMAIS arriver.

Cette histoire allait trop loin. Syd allait trop loin. Sa vie allait trop loin. Lui aussi d'ailleurs et il le savait. Si quelque chose le mettait en rogne c'était quelqu'un qui prétendait le connaître. Le brun ne savait rien de lui.

Mais lui ne savait rien de ce que Tim avait bien pu lui dire à son sujet. Surement quelque chose, qu'aujourd'hui il ne pensait plus. Il avait laissé son frère crever par sa faute bordel ! Alors OUI il méritait de souffrir. D'expier le truc.

Le jaguar était clairement au moins autant sinon plus masochiste que lui. Ce mec s'était peut-être levé un jour et s'était dit ; Tiens... Et si aujourd'hui je choisissais le plus asocial des aigles et que je me faisais un devoir de devenir son pote ?.

Clairement, soit il était né con comme ça, soit la mère du mec l'avait échappée quand il était encore un bébé. Ce ne pouvait être que ça. Axel pouvait difficilement concevoir autre chose. Parce que franchement, il ne comptait plus le temps depuis qu'il envoyait paitre le ravitailleur et que celui-ci revenait... Et dans la joie en plus. De quoi vous découragé n'importe qui. Surtout lui qui n'appréciait pas spécialement les bavards comme son interlocuteur, ni ceux trop heureux d'exister... Comme son interlocuteur aussi.

Son air devint rapidement désabusé au discours du plus jeune et le blond leva les yeux au ciel avant de lâcher un rire qui n'avait rien d'heureux et tout de noir. Rire qui s'éteignit aussi vite que les mots tombèrent.

Pardon ?

Ça... Ça c'était de trop. Bien sûr tout le reste l'étais aussi, mais si l'Aigle avait cru être furieux quelques minutes plus tôt.... Il ne s'était jamais douté qu'il pourrait ressentir autant d'animosité pour quelqu'un d'autre que lui. C'était stupéfiant à quel point plus Syd en rajoutait plus Axel avait envie de l’étriper. Juste pour qu'il se taise. Juste pour ne plus avoir à entendre sa voix qui sonnait tellement désagréable à ses oreilles.

- Ferme ta gueule. Maintenant.

Ça avait eu le mérite d'être clair. Un calme glacial s'empara de son corps et... Il vit rouge, noir enfin toutes les couleurs de haine possible envers son vis-à-vis. Pourtant le Jaguars... Continua de parler. Et en quelques pas à peine le gardien avait écrasé son poing sur le visage de l'autre.

Encore une fois.

Le brun était accro ma parole ! Ou inconscient. Et lui avait refoulé beaucoup de colère durant les dernières semaines sans jamais la laisser sortir. Avant, il n'hésitait pas à se battre dans la rue avec qui le cherchait. Mais après l'épisode Tim... Axel avait largement calmé ses ardeurs de jeune chien fougueux. Son esprit était confus et il ne se contrôlait plus vraiment.

Il voulait juste le faire taire.

Axel aurait très bien pu se retourner et simplement tirer dans la serrure pour la faire exploser et retourner à son poste. Il aurait très bien pu. Mais la cohérence de ses idées à un tel niveau de frustration ne lui permettait pas d'envisager les options les plus simples.

Et puis il y avait le facteur douleur. Syd lui faisait mal avec ses paroles débiles qui faisaient remonter des choses encore trop fraiches pour être entendu. Autant soit-il capable de les entendre un jour. Alors le blond voulait lui faire mal autant que les mots l'atteignaient.

Et il voulait du silence. Et de la paix.

Immédiatement

Il ne se rappelait pas d'un seul jour de sa vie où la solitude n'avait pas été une amie fidèle. Malgré sa famille nombreuse... Parfois, il regardait ses frères et si ce n'avait pas été de leur ressemblance entre eux et avec leur parents... Il se serait sérieusement cru adopté. Les autres étaient tellement tous... Sociales et plaisants. Et il y avait lui.

Il ne se rappelait pas d'un seul jour depuis sa soumission où la colère n'avait pas été sa maitresse. Il s'était enfoncé dans l'entrainement en tachant de l'apaiser, de la calmer. De satisfaire ceux qui ne l'étaient pas. De satisfaire ses parents qui attendaient quelque chose de lui. Il avait tout fait dans les règles de l'ordre sans avoir l'impression d'avoir sa place. Souvent, il se sentait comme le mouton noir de la famille. Les autres étaient tellement.... Souriants et dévoués. Et il y avait lui.

Il ne se rappelait pas d'un seul jour depuis la mort de Tim ou le désespoir et un profond chagrin ne l'avaient pas réclamé comme leur propriété. Il avait eu beau tâché de s'en sortir, en faisant ce qu'il faisait de mieux ; s'entrainer. Transformer sa peine en énergie. Ça l'avait peut-être rendu plus en forme... Et meilleur. Mais ça ne l'avait pas rendu moins triste ou moins conscient de la disparition de son ainé. Il évitait sa famille parce qu'il ne supportait pas de voir sa mère pleurer et son père serrer les mâchoires. Tim était particulièrement un modèle dans les fils. Sa perte avait laissé un trou. Dans chaque cœurs. Et il doutait qu'un jour sa famille reprenne la même dynamique. Il ne savait pas où se mettre, sachant la vérité... Elle pesait très lourd sur ses épaules et plusieurs fois, il avait faillit vomir de dégout devant sa propre lâcheté. Les autres étaient tellement... Tristes et rempli d'incompréhension sur les évènements. Et il y avait lui.

Il ne se rappelait pas d'un seul jour depuis le jour où Tim où la culpabilité ne s'était pas fait un nid très profond entre ses organes. Prenant domicile de façon permanente. Il savait que c'était de sa faute. Il le savait depuis qu'il avait attendu le retour de Tim proche de la frontière en faisant les cents pas, désespérant de le voir apparaître avec son sourire insolent entre deux ombres. Mais le sourire arrogant et plein de confiance de son ainé n'était jamais apparut. Et plus le temps passait et plus sa responsabilité lui paraissait évidente. Et alors qu'il pensait que les autres finiraient pas le découvrir... Rien n'était arrivé et personne n'avait jamais rien su. Il allait porter ce fardeau seul. Il ne voulait pas que sa famille ai à perdre deux fils. Car, nul doute qu'il ne survivrait pas à l'accusation de sa famille pour la perte d'un de leur membre. Surtout, que c'était uniquement de sa faute. À lui et sa tête brûlée. La culpabilité n'était devenu que plus pensante. Le forçant à s'éloigner encore plus de sa famille, là où les liens auraient du être resserrés, lui préférait fuir les larmes qu'il avait causé. Il s'était fait une carapace impénétrable et avait affirmé son attitude de mouton noir pour passer au titre de connard. Il s'était éloigné le plus possible devenant encore plus solitaire que dans sa jeunesse. Il avait agit lâchement encore une fois. Parce qu'il ne pouvait pas supporter la douleur des autres en plus de la sienne. Il allait se venger, mais devait trouver un moyen de le faire. Les autres étaient tellement... Solidaires entre eux... Et il y avait lui.

Il y avait toujours les autres. Et il y avait toujours Lui

Axel savait que sa famille l'aimait et lui les aimaient en retour. C'était sa famille, son foyer. Ils étaient du même sang. Mais ce qu'il avait fait... Il doutait que quelqu'un le lui pardonne. Alors il vivait avec sa douleur. Et laissait les autres dans l'ignorance.

Le mur dur que le blond avait dresser entre lui et le monde, entre lui et les anciens amis qu'il avait eu, était incassable. Tout ça avait été froidement calculé. Froidement exécuté. Mais pas facilement. Même si l'Aigle aimait le silence et se sentait souvent seul, même s'il s'était rarement senti à sa place dans son monde, il n'en était pas pour le moins inhumain et appréciait le contact social. Enfin il l'avait apprécié. Maintenant... Il fuyait toutes traces d'amitié et de rapprochement. Il avait bien réussit puis..

Syd

Celui-là était tellement loin de la vérité... Mais en même temps tellement proche de le comprendre, de comprendre son mécanisme de défense. Et ça lui foutait une de ses trouilles impossible à gérer. Une panique qui le bouffait autant que la culpabilité.

Parce qu'Axel ne savait pas comment réagir à de l'amitié. Axel ne savait pas comment réagir à de la compassion. Axel ne savait pas réagir à quelqu'un qui voulait vraiment être son ami.

Parce qu'une personne qui se rapprochait de lui.... Signifiait une personne au potentiel de découvrir la vérité.

Et ça... Ça ne devait jamais arriver...

Jamais

Son dos heurta lourdement le sol. Son souffle se coupa et son arme qui avait été remise dans sa ceinture glissa sur le sol plus loin. Loin de lui. Trop loin. Pris dans une telle position, sa rage n'était qu’exacerbée et si le gardien avait été furieux... Maintenant, il n'y avait même pas de mot pour décrire la fureur qui bouillonnait dans ses veines. Syd eu la chance d'écarter la tête exactement où celle du blond s'avançait pour le frapper. Le brun avait beaucoup de mal à le maintenir au sol. Déjà parce que l'Aigle avait été entrainé pour ce genre de combat depuis tout jeune et ensuite parce qu'il ne voulait pas rester là.

Et un Axel qui ne veut pas rester au sol... Ne reste pas au sol. Les paroles du jaguar l'atteignait tellement profondément qu'il avait envie de pleurer, qu'il avait envie de hurler, qu'il avait envie de vomir. De mourir et de tout avouer. Syd le mettait dans des états lamentables de pertes de contrôle insupportables. Et alors que le plus jeune lui hurlait dessus, Axel lui ne savait plus quelles émotions étaient la plus forte.

Et Syd l'atteignait si bien et si douloureusement que ses yeux normalement vide, se voilèrent de douleur. Parce que ça faisait mal de se faire cracher la réalité en pleine gueule. Parce que ça faisait mal de savoir la vérité et de ne pouvoir le dire à personne.

Alors lui qui réagissait bien à la haine, répondit de la même manière. Parce qu'Axel ne ressentait que du dégout pour lui-même. Alors ressentir quelque chose de positif pour quelqu'un était un acte épuisant.

Alors qu'on lui hurlait dessus, lui se débattait toujours, l'âme déchirée et le cœur en sang. Ses yeux montrait qu'il n'était plus un mur incassable. Il montraient une mince parcelle de ce qu'était Axel. Un homme brisé en milles pièces, sur le point de s’effondrer sur le prochain coup de vent. Alors il ne resterait plus rien. Plus rien qu'un tas de poussière facile à faire disparaitre.

Axel était la chose la personne la plus difficile à atteindre, mais sans doute l'unes des plus facile à brisée. Parce qu'il était déjà en train de le faire lui-même. De se détruire de la plus belle et de la plus douloureuse des manières. Avec un brio remarquable. Et alors que Syd lui hurlait dessus, sa voix à lui, lui fit défaut et ce ne fût qu'un souffle qui sorti d'entre ses lèvres.

- Parce que je suis seul. Parce que je suis un monstre. Parce que je mérites de crever, mais que je mérites encore plus de souffrir...

Il en avait marre de se battre contre quelqu'un qui ne voulait rien savoir. Dans la confusion que sa réponse avait provoquée, le blond renversa les positions et se redressa en replaçant son linge. Le silence de mort qui tomba était effrayant. Même pour lui.

Et quand le silence l'effrayait lui... Alors il n'imaginait même pas pour les autres.

La vérité qu'il venait de prononcer dans un murmure, lui avait échappée malgré lui. Il le regrettait. S'en voulait d'avoir été si faible. La brèche avait été aperçue. Merde. Le blond ramassa son arme. Puis replaça ses cheveux. Axel balançait encore en l'homme sur le point de s’effondrer et l'autre qu'il avait créer pour se protéger. Pour préserver les autres du monstre qu'il était.

Il resta là quelques secondes, dos à Syd. Les épaules affaissées. Soudainement, très fatigué. Épuisé même. Il se passa une main sur le visage avant de lever son arme et de tirer un seul coup sur la serrure qui sauta.

Syd était tellement proche de comprendre qui il était.

Mais tellement loin de savoir la vérité.

Nul doutes que si lui savait. Il ne s'acharnerait plus autant.

Parce que les monstres étaient seuls

Il était seul

Et le resterait.

Parce qu'Axel ne méritait rien d'autre

Il le savait.

- Je te l'ai dis Syd. Laisse tomber. Ca va nous rendre service à tout les deux.

Il ne voulait qu'une chose. Dormir. Ou s'éloigner pour être seul. Il en avait besoin. Parce que Syd était trop proche de lui. Et que ça... Ça n'augurait rien de bon. Une bonne chose que son quart soit presque terminé.

Cette brèche, ces mots. Cette situation et cet état, n'auraient jamais du être. Axel s'était tellement fait un devoir de ne rien montrer de sa souffrance aux autres. Parce qu'il était facile de faire tomber un homme blessé. Et lui... Lui n'était même pas blessé...

Il était brisé.

Réduit à quelque chose d'impossible à définir

Les mains tachées de sang, sans même les avoir mises dedans. Et il revoyait le visage mort de Tim. Non. Syd ne pouvait pas comprendre. Syd ne devait pas comprendre. Certaines choses, certains secrets ne devaient pas être dit. Ils devaient mourir avec leur propriétaire.

La fatigue qui lui tomba sur les épaules affaissa sa posture avec qu'il reniflait avec dérision. Vraiment, le brun avait fait une erreur, fragilisant le blond qui risquait de s'effondrer sur lui-même à tout instant. Une monumentale erreur. Son monde vacillait. Son univers se fissurait un peu plus.

Ce n'était pas de la fuite. L'Aigle ne fuyait jamais ses souvenirs. Il ne chassait jamais ses peurs. Et il ne se cachait pas lorsque les remords venaient. Non. Axel les prenaient, chaque fois qu'il venait, aussi douloureux soient-ils, aussi nombreux soient-il. Mais, il ne le montrait pas.

Il ne fuyait pas.

Ce n'était pas parce que personne ne voyait sa douleur, que le plus vieux n'en subissait pas une. Il n'avait pas le droit de fuir, pas avec son erreur. De toute façon, comment aurait-il pu le faire ? Son esprit ne lui laisserait jamais de répit. Alors il portait son fardeau seul. Parce que personne ne devait savoir. Et il s'enveloppait dans un tissus d'indifférence et de haine. Parce qu'il n'avait rien d'autre à donner. Sinon de la détresse. Alors mieux valait haïr que de paraître faible.

Mais Syd ne comprenait pas. Axel tourna légèrement la tête vers lui. Leur yeux se croisèrent et il parla d'une voix si douce que l'on aurait pu croire qu'elle n'était pas la sienne. Avec des mots pourtant si durs qu'ils en feraient sans doute mal à quiconque les entendraient.

- Tu ne sais rien Syd. Tu ne sais pas comment je les affrontes à tout les jours ma putain de culpabilité. Je n'ai pas peur et tu es un abruti de le croire. Je leur fais face chaque fois que je me lèves et encore plus quand je dors. Tu ne sais rien Syd. Tu ne sais pas comment je suis, ni ce qui se passe dans ma tête. Alors arrête de prétendre que tu veux sauver le monde. Arrête de faire ton sympathique petit chaton avec moi. Ça ne prend pas. Je te détestes autant au moins que je hais l'homme qui à tué mon frère. Alors arrête de prétendre que tu sais qui je suis, cesse de dire que je fuis. Je ne fuis rien. Ça fait un moment que j'ai arrêté de fuir. Tu devrais faire la même chose et t'occuper de ton propre cas au lieu de penser que tu peux faire quelque chose pour moi. Parce que tu ne sais rien Syd.

Non. Il ne savait rien.

Et lui savait tout.

Axel fit quelque pas avant de s'arrêter de nouveau pour regarder le brun toujours étendu sur le sol.

- La prochaine fois que tu tentes de faire quelque chose dans le genre, je te tues et sans même un seul remords. On est pas amis. On ne le sera jamais. Rentre toi ça dans le crâne crétin.

Puis il reprit son chemin vers l'extérieur. Et juste en passant le cadre de la porte il ajouta de sa voix redevenue dure et sèche comme à son habitude.

- J'espère avoir été suffisamment clair pour ton imbécilité.

Le gardien sorti définitivement de la pièce et se passa une main dans les cheveux. Son cœur battait trop vite. Il espérait avoir blessé l'autre. Assez pour qu'il ne revienne pas. Assez pour qu'il comprenne qu'il n'était qu'un connard. Axel ferma les yeux quelques secondes et prit une profonde inspiration pour se calmer. Ses mains tremblaient. Son corps tremblait. Il serra les poings, son arme toujours dans l'une de ses mains et inspira de nouveau avant de sortir de l'entrepôt. Il avisa son collègue qui avait osé l'enfermer dans une pièce verrouillée avec un inconscient comme Syd.

- Hey !

Après avoir interpelé l'autre gardien, ce dernier se tourna vers lui et réalisa qui lui avait parler. Axel vit la surprise et l'appréhension se peindre sur ses traits. Puis une légère peur peut-être. Le blond avait remit son masque de haine et de froideur. Sans rien ajouter, il balança son poing directement dans la gueule du Jaguar.

- Tu me refais un coup comme ça vieux et notre relation va considérablement dégénérer.Sur ce, je vais faire ma ronde.

Frapper. Ça avait le mérite de remettre les idées à la bonne place. L'autre gardien se tenait le nez, les yeux pleins d'eau sous l'impact. Il ne prononça pas un mot, sachant qu'il avait sans doute chercher les problèmes. Et puis, comment grand dieu Syd avait-il réussis à le convaincre d'enfermer l'Aigle dans une pièce. C'était clair que ce n'était pas une bonne idée.

Le blond rangea son arme dans sa ceinture et fourra ses mains dans les poches de sa veste en prenant le chemin pour faire le tour de l'entrepôt. Il avait hâte de rentrer chez lui retrouver Lydie, qui avait toujours le mot juste pour le calmer, ou bien simplement le silence de sa chambre.

Syd avait brisé quelque chose. Et lui-même savait que ce ne serait pas une bonne chose dans l'avenir. Et malgré ce qu'il avait dit, le gardien avait peur. Peur de ce que cet aveu fait par mégarde lui couterait. Mais, il devrait en affronter les conséquences.

Comme toujours.