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| I'm lost when I'm with you ft. Louise | |
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Icare DRAGONS DU NORD ㄨ SPÉCIALISTE
❖ Messages : 1190 ❖ Crédits : young wolf (avatar) ❖ UN SOURIRE POUR LA PHOTO ? : ❖ ÂGE DU PERSONNAGE : vingt ans ❖ TÂCHE : spécialiste fine lame
| Sujet: I'm lost when I'm with you ft. Louise Dim 30 Aoû 2015 - 20:07 | |
| Jour 1 - en fin de soirée. Après le bûcher, le discours de Martin et tout ce qui s'en était suivi, j'avais décidé de raccompagner Louise, cette fois. Je ne savais pas trop pourquoi je me sentais aussi différent en sa présence. Peut-être était-ce en grande partie parce qu'elle me suivait presque constamment quand je sortais du territoire et ce depuis quelques mois déjà. Ce n'était pas anodin quand on y réfléchissait. Elle me suivait le peu de fois où je mettais les pieds hors du territoire. Ces fois-là, d'ailleurs, je pouvais difficilement rattraper le coup. Pourtant, j'avais réellement l'impression que c'était encore plus profond que ça. Je ne saurais toujours pas dire ce qui faisait que je me sentais totalement à l'abri avec elle ni pourquoi j'avais soudainement l'impression que mon cœur battait beaucoup plus vite mais le fait était qu'en sa présence, je n'étais pas le Icare de d'habitude. Je n'avais pas à être un monstre en sa présence. Je n'avais pas besoin d'être quelqu'un d'autre. J'avais juste à être moi-même pour peu que je le veuille. C'est sûrement pour cette raison que j'avais décidé de l'accompagner cette fois, quand bien même il y avait peu de chance qu'elle risque quoi que ce soit sur le chemin. J'avais peut-être vraiment envie de l'accompagner uniquement pour être moi-même un peu plus longtemps ce soir précisément. Par ailleurs, j'avais bien conscience qu'elle était paumée, qu'elle n'était pas la Louise que je connaissais. Elle était loin d'être enjouée. Loin d'être pétillante. En même temps, qui le serait à une telle période ? Je ne vois pas pourquoi de personnes qui pourrait l'être, justement. Alors, oui, elle aussi, elle aurait bien besoin de se lâcher, de parler et de vider son sac. Je savais qu'elle me parlerait facilement. Elle le faisait instinctivement. Pourquoi ? Je ne saurais le dire non plus. Cette fille m'amenait bien trop de questions. Ce n'était pas normal. Je n'étais pas le plus doué quand il s'agissait d'analyser les gens mais là, c'était l'extrême opposé. Mais elle, c'était encore autre chose. Elle m'embrouillait complètement le cerveau. C'était à s'y perdre. Du coup, j'avais décidé d'être silencieux. En même temps, j'aurais bien été incapable, à ce moment précis, de formuler une phrase, mot après mot. Rien ne semblait prêt à sortir. Il valait mieux que je sois silencieux. En plus, le silence à un tel moment, ça s'impose ? Au-delà du bûcher, le fait d'être si proche pouvait suffire pour savoir qu'on était présents, non ? Pourquoi je m'inquiétais, dans ce cas ? Ce n'était pas la première fois que j'étais silencieux avec qui que ce soit. Où est donc le problème ? Pourquoi je m'énerve comme ça ? Oui, cette fille m'apporte vraiment trop de questions. Je ne pouvais décemment pas en parler avec Thalia puisqu'elle ne me parlait pas et, de toute façon, elle était bien trop différente de Louise. Violette ? Je me voyais mal aller la chercher pour ça, quand bien même nos relations étaient bonnes, nous n'étions pas proches à ce point. J'étais perdu. Nous marchions silencieusement. C'est tout. |
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Louise DRAGONS DU NORD ㄨ MEMBRE
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| Sujet: Re: I'm lost when I'm with you ft. Louise Mar 1 Sep 2015 - 19:20 | |
| Nous n’avions pas échangé un mot, de toute la cérémonie funéraire et du discours de Martin. Icare m’avait accepté à ses côtés, dans mon silence le plus complet, tout comme il avait accepté ma main discrète et délicate dans le creux de son bras. Ni lui, ni moi n’avions osé briser ce silence songeur, ce moment fragile de recueillement et de questionnement. Lorsque la foule s’était dispersée, nous étions encore côte à côte, immobiles, deux gamins lumineux déracinés. J’avais exercé une pression faible sur lui, du bout des doigts, lorsque je comprenais que notre droit à la douleur tirait à sa fin.
Icare avait pris l’initiative de reprendre le pas, de nous déloger de cette scène triste à mourir, en prenant bien soin de se calquer sur mon pas bien plus lent que ce à quoi nous étions habitués. J’avais salué Chanel, d’un imperceptible mouvement de tête, lorsque je l’avais vu s’éloigner, elle aussi. Puis, sans trop m’en rendre compte, je m’étais laissée guider par Icare à travers les bâtiments en ruines de notre territoire. Seul l’éco de nos pas dans les ruelles désertes brisait le silence de notre promenade. L’obscurité de la nuit nous enveloppait bientôt, sans toutefois que j’en ressente de la crainte, bien au contraire. Elle signifiait que la journée se terminerait bientôt, et que toute cette histoire de deuil serait ancrée dans le passé, dès l’aube levée. Des halos de lumières diffuses nous découpaient en silhouette, et je me surpris à admirer nos ombres. Lui, grand, élancé, taillé à survivre dans ce monde, moi, petite, menue, lovée à son bras. Nous étions beaux, et jeunes, et lumineux. Nous étions seuls contre les autres. Combien de deuils et d’amertume devrons-nous confronter encore avant de nous briser et perdre notre lumière? Car tôt ou tard, je craignais la fin de nos fou-rires.
Sans m’en rendre compte, perdue dans mes pensées, nous avions traversé le quartier du Nord et approchions mon petit logis. Il y avait quelques saisons, désormais, que j’occupais le minuscule appartement beaucoup trop froid en saison polaire. Il permettait à mes parents d’avoir un peu d’intimité, et me permettait d’être indépendante. Et seule. J’avais enfouie mon museau dans le vêtement d’Icare, à son bras, pour me cacher un moment de la vue des derniers mètres avant mon chez-moi. Dans un murmure tout juste audible, par crainte de briser la quiétude du moment, j’avais exprimé ma requête.
- J’aimerais marcher encore, Icare.. Si tu le veux aussi. J’étais triste. Atrocement triste. Et angoissée, aussi. Je n’avais pas ressentie un pareil désarroi depuis de longues années, et bien que j’avais pour habitude de me reprendre rapidement, il fallait avouer que le discours funéraire m’avait alourdie et engourdie dans mon chagrin, plutôt que de m’élever à passer à autre chose. Certes, j’avais hâte de voir demain arriver, mais j’appréhendais tout ce qu’un nouveau jour pouvait signifier, dans un contexte pareil. Surtout, je ne voulais pas traverser mes nombreux questionnements toute seule. J’avais besoin de lui, fort, solide. Il pouvait bien se croire lâche et serrer la mâchoire, c’était malgré tout moi qui comptais sur lui, qui avait besoin de m’appuyer. Et il ne me lâchait pas.
Puis, sans trop comprendre, je me suis rendue compte que j’avais des papillons jusqu’au fin fond de mon ventre. Il y avait cette petite nausée d’angoisse, quant au destin de mes relations avec les jaguars, certes. Mais ces papillons étaient plutôt du genre à m’assurer que j’étais aussi plutôt fébrile. Il y avait forcément quelque chose de changé, entre Icare et moi, et ce petit quelque chose d’indistinct m’angoissait. La seule différence était que nous marchions au sein du territoire des Dragons. En pleine nuit. En silence. Ma main sur son bras. Ma joue sur son épaule.
Il y avait près d’une année, désormais, que je calquais ma respiration sur la sienne, que je le guettais pour l’accompagner dans ses rares sorties en territoire neutre, que je m’inquiétais pour lui, que je l’admirais, toujours dans l’ombre, en silence. Le visage de l’amitié ne me dérangeait pas, car c’était ce qu’il était, mon meilleur ami, comme l’était Orion ou Chanel. Mais en ce moment précis, je me rendais compte que j’avais sans doute abusé de cette proximité, de cette ligne ambiguë et indéfinie qui nous préservait de devoir mettre un nom sur ce que nous étions. J’avais peur que la situation change, en pire ou en mieux, qu’importe, mais qu’elle se modifie. Ce fut une année confortable, agréable, où la complicité et la simplicité ponctuaient notre amitié. Maintenant, je me sentais sur le bord d’un ravin, dans un équilibre précaire où je m’étais coincée toute seule.
Lorsque je sentis les larmes me monter aux yeux, je les ai fermés de toutes mes forces. J’inspirai profondément, à demi-cachée par sa manche, le temps que mon surplus d’angoisse passe. Entre mes amitiés incertaines avec les jaguars, la probable fin de mes promenades paisibles dans leur territoire et toute cette ambiguité avec Icare… Je n’en menais pas large. Ça n’allait pas durer; j’étais une dragonne, j’étais une battante, j’étais endurante. Et surtout, je ne pleurais jamais.
Ce n’était pas moi.
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Icare DRAGONS DU NORD ㄨ SPÉCIALISTE
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| Sujet: Re: I'm lost when I'm with you ft. Louise Lun 8 Fév 2016 - 20:26 | |
| Cette soirée était lourde. Lourde d’émotions, lourde de sens aussi. Ce n’était pas le genre des Dragons que de ruminer tout simplement sans réagir. Je crois pouvoir affirmer que Louise et moi en étions conscients. Je trouvais déjà ça dommage parce que ce n’était pas dans ma nature que d’apprécier les conflits et encore moins une guerre que je craignais malheureusement. Mais je n’osais imaginer la peine et la crainte que devait éprouver Louise à côté de ça. Après tout, elle avait un bon nombre d’amis ou de connaissances d’un peu partout, chez les Jaguars mais aussi chez les Aigles. Je le savais de source sûre. Je la connaissais bien. Alors, forcément, nous étions pas mal chamboulés par cette mort tragique mais nous voyions au-delà. Ce qui nous empêchait sûrement de passer tout ça plus facilement ou plus rapidement. D’autant que je n’étais pas le plus proche de Chad. Je le connaissais parce qu’il bougeait pour le clan mais au-delà de là, c’était le néant total. Et je comprenais évidemment la douleur de Violette mais je ne pouvais la calmer de la même façon que je pouvais le faire avec Louise. Je savais pertinemment que ce n’était pas le genre de la Fine Lame que d’être épaulée et de pleurer avec qui que ce soit. Il valait mieux, de ce fait, lui laisser son intimité pour qu’elle puisse faire son deuil par elle-même. Surtout que sincèrement je ne me voyais pas quoi lui dire. Je n’étais pas suffisamment à l’aise.
Même en présence de Louise je ne trouvais pas mes mots. Je suppose que j’avais besoin, moi aussi, de silence. A la différence de Violette, j’avais malgré tout besoin d’une présence, même si celle-ci était silencieuse comme moi. Je ne devais pas être seul. Je souffrais déjà bien trop de l’isolement que m’imposait ma sœur. Je préférais, cela dit, être muet que de prononcer des mots juste pour en prononcer. Pourtant, tout en étant pas bavard, je n’ai jamais détesté échanger avec qui que ce soit. Je déteste simplement gaspiller des mots quand la situation ne le demande pas. Et je voulais respecter ce silence qui avait pris le dessus depuis que nous nous étions retrouvés au bûcher funéraire. C’était naturel, tout simplement. A côté de ça, j’étais toujours animé par une étrange sensation. Un sentiment que je ne connaissais pas encore. Ce petit quelque chose qui vous habite depuis un moment mais que vous captez tardivement. Un peu comme si je découvrais une nouvelle fonction à mon cœur. Il avait trouvé une nouvelle utilité et de ce fait tout mon corps devait trouver un nouvel équilibre. Et ce malaise qui me retournait complètement s’était installé depuis que nous traînions régulièrement ensemble avec cette petite blonde. Je me demandais finalement si ce n’était pas elle qui avait trouvé une place à squatter dans cette petite boîte dans mon cage thoracique. Peut-être même qu’elle touchait à des nouvelles trappes camouflées on ne sait où.
Heureusement, elle interrompit l’espace d’un instant mes questions angoissantes. « Marcher ? Encore ? », à croire que j’étais ailleurs. J’avais répondu un peu paumé avant de feindre la reprise. « D’accord. », je n’insistai pas plus que ça. Un mot suffisait amplement. De toute façon mon corps avait déjà répondu puisque j’avais continué sans vraiment m’en rendre compte. Oui, j’étais complètement ailleurs. Si mon corps ne répondait même plus… Ni mes jambes ni mon cœur ne répondaient à ma tête. J’aurais pu fuir celle qui semblait ensorceler mon corps mais je n’en avais même pas la force. J’étais étrangement bien, juste là. Alors, nous continuions d’avancer, encore et encore. Ma tête se perdait sous les diverses sensations que mon corps ressentait. J’étais angoissé, mon ventre se serrait. Mes jambes semblaient à la fois déterminées à avancer et prêtes à lâcher à tout moment. Je me sentais en dehors de mon propre corps. Comme si mon âme s’était échappée. Comme si j’étais sur un nuage. Comme si j’allais m’évanouir. Tout ça en même temps. Un véritable mélange, un fourre-tout. Oui, j’étais paumé.
Dernière édition par Icare le Jeu 31 Mar 2016 - 20:03, édité 1 fois |
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Louise DRAGONS DU NORD ㄨ MEMBRE
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| Sujet: Re: I'm lost when I'm with you ft. Louise Mar 22 Mar 2016 - 17:10 | |
| Je tentais de prendre d’avantage conscience des détails nous entourant, lors de cette promenade improvisée. J’avais déjà eu ce sentiment, à l’adolescence : affamée, j’avais mangé mes rations du jour en redoublant d’attention pour mieux saisir les rares subtilités de ma viande séchée. Comme si ce repas n’avait pas de lendemain et que je devais en profiter au maximum. Je ressentais cette promenade de la même manière, comme si elle n’allait jamais se reproduire. Ainsi, chaque détail avait son importance et j’allais pouvoir me rappeler de la tiédeur du bras d’Icare, s’il advenait qu’il s’éloigne de moi. Et puis, pour être franche, réfléchir à la couleur des yeux d’Icare et la fermeté de ses muscles m'empêchait définitivement de songer à mes amis perdus dans les autres clans, par-delà les frontières capricieuses. Rien que de laisser cette vague d’angoisse me traverser à nouveau me fit ralentir le pas.
Autour de nous, des ruines et des bâtiments vaguement retapés, encore et toujours. Je reconnaissais vaguement l’immeuble où vivait Henry. Non pas que je connaissais à ce point ce membre, mais il m’arrivait régulièrement de le croiser par ici lorsque je traversait le quartier pour rejoindre la citerne. C’était toujours par hasard, et jamais réellement réjouissant. Avec un peu de chance, cette petite fouine n’allait pas nous voir.
- Mon logement est trop silencieux… beaucoup trop. Je n’ai pas envie de m’y retrouver seule. On aurait dit une proposition indécente. C’en était probablement une: mon subconscient emmerdant mon conscient pour mieux l’humilier devant la fine lame. Je fermai les yeux quelques secondes alors que mes joues s’enflammaient délicieusement dans l’obscurité ambiante. Je sentais le regard d’Icare se poser sur moi et mon malaise, ce qui m’incita à poursuivre ma pensée et me défendre.
- J’ai beaucoup d’amis dans les autres clans, et j’ai peur de ne plus les revoir. Je m’inquiète. Un peu… Beaucoup. Atrocement. La simple idée de ne plus traîner dans l’ombre de Jackson me remuait toute entière de l’intérieur. S’il lui arrivait quoi que ce soit, je n’allais pas m’en remettre et April serait brisée. J’étais toujours arrivée miraculeusement à me faufiler hors d’un entraînement pour vagabonder ici et là, avec eux, mais j’avais désormais la certitude que les choses n’allaient pas être aussi simple pour les retrouver. Et même une fois réunis, je craignais que nous ne soyons plus tout à fait les mêmes, changés par tout le sang versé mais aussi froissés pour des broutilles entre clans. C’était sans parler de la possibilité qu’il soit arrivé malheur à l’un d’entre eux. J’ai inspiré profondément. Il fallait bien que je me secoue les puces et que je cesse d’être la pauvre petite Louise attristée : j’étais en vie et j’étais au bras de l’homme le plus merveilleux du monde. Homme d’ailleurs bien silencieux, plus que d’ordinaire. ..J’ai incliné mon minois pour mieux inspecter ses traits. À force de se complaire dans le chagrin, on en oubliait les autres, et il était hors de question que Icare passe en second.
- Ça ira. Tu… Tu t’inquiètes pour ta soeur, n’est-ce pas? Tu l’as revu depuis les événements? Terrain miné. Alerte. Danger. Je retenais ma respiration tout en mordillant ma lèvre inférieure. Jamais Icare ne s’était montré froid ou cruel avec moi, mais jamais je n’avais abordé ce sujet sensible aussi ouvertement.
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Icare DRAGONS DU NORD ㄨ SPÉCIALISTE
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| Sujet: Re: I'm lost when I'm with you ft. Louise Jeu 31 Mar 2016 - 20:33 | |
| Cette promenade me semblait longue et particulièrement chargée émotionnellement. Jamais je n’avais eu l’impression d’être aussi perdu et chamboulé. Pourtant, je faisais quotidiennement quelque chose qui ne m’était pas destiné, qui allait à l’encontre de mes principes. Alors, le contrôle, je connaissais. Il faut croire que le bûcher funéraire et l’ambiance générale du clan, en plus de ce que représentait Louise pour moi – chose que je ne parvenais toujours pas à définir, d’ailleurs – avaient suffi à m’achever. Et si j’étais peiné, je n’étais pas de ceux qui pleuraient, question de conditionnement. Plus encore le mélange de tristesse et de sentiments nouveaux sur lesquels je n’avais absolument aucune prise était vraiment particulier. Je ne savais vraiment pas comment agir et ça n’allait pas en s’arrangeant. Elle traînait les pas et m’avait très clairement précisé qu’elle ne voulait pas rentrer chez elle pour le moment. C’était trop tôt. Elle ne voulait pas être seule. Je pouvais comprendre sans problème. J’avais moi aussi un besoin essentiel de côtoyer les autres, je n’aimais pas vraiment m’isoler. Mais là encore, c’était différent. J’étais habitué à me calmer seul, dans mon coin. Là plus que jamais. Je ne pouvais mettre de mots sur ce que je ressentais au plus profond de mes tripes et une discussion à ce sujet serait bien maladroite et mal avisée. J’étais coincé et dans ces cas-là seul le silence m’aidait. C’était encore la meilleure solution dans le fond. Mais est-ce que ça allait tenir sur la distance ? J’allais la laisser parler seule encore une demi-heure ? Je ne savais pas franchement si c’était judicieux. Après tout, elle ne voulait pas rejoindre son logement silencieux… Ce que j’étais doué. « Je ne suis pas beaucoup plus bavard. » Il n’y avait aucune froideur, juste un constat. Je m’en voulais. « Je ne te suis pas d’une grande aide, excuse-moi. » J’étais sincèrement désolé. En sa présence, je pouvais être le vrai Icare, je voulais même l’aider mais rien. Les circonstances n’aidaient pas mais je ne pouvais décemment pas utiliser cette excuse à tort et à travers.
Et là je comprenais pourquoi elle n’était pas la Louise habituelle. Forcément, elle se faisait facilement des amis un peu partout dans Paris. Je ne pouvais décemment pas me mettre à sa place. Je pouvais bien deviner ce que ça pourrait faire mais ça se limitait à ça. « Je suis certain qu’ils sont en vie. » Que pouvais-je lui dire sinon ? « Bah, c’est la vie, tu sais, tu devras t’y faire. » Je préférais alors l’hypocrisie optimiste au fatalisme malheureux et pessimiste. « Tu n’as pas de moyen pour rentrer en contact avec eux ? » Au vu des circonstances de la rébellion et de la participation des Dragons dans celle-ci, il y avait peu de chance qu’elle soit gentiment accueillie même en avouant le plus sincèrement possible être amie avec l’un ou l’autre Jaguar. D’ailleurs, peu de chance que les Jaguars aient plus de chance. La meilleure solution serait le centre neutre et beaucoup de chance pour qu’ils se croisent au bon moment. J’avais bien envie de lui mentir davantage pour lui redonner le sourire mais ce serait la prendre pour une idiote. C’est pour cette raison que je préférai rester silencieux, encore une fois. Quand elle mit le sujet Thalia sur la table, je haussai les épaules, simplement. Je l’avais vue au bûcher funéraire et elle m’avait gentiment snobé. Je m’y faisais à force. « Elle va bien. C’est le plus important. » Je souris presque tristement parce que j’étais choqué de savoir que même dans ces cas-là elle ne me parlait pas. Je ne pouvais de toute façon rien n’y faire. « Tant qu’elle va bien, je suis rassuré. » C’était le cas. J’étais déçu mais rassuré. |
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Louise DRAGONS DU NORD ㄨ MEMBRE
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| Sujet: Re: I'm lost when I'm with you ft. Louise Mar 5 Avr 2016 - 21:51 | |
| Qu’il soit silencieux, je pouvais m’en accommoder. Ce n’était pas tant d’une conversation profonde et philosophique, dont j’avais besoin, tout compte fait, mais d’une présence. De la sienne, plus particulièrement. La simple idée qu’il s’en excuse m’arracha un sourire. Certes, il n’était pas aussi étincelant que d’ordinaire, mais il était tout de même bien présent et creusait une fossette, à ma joue. Il était la première étape pour une guérison morale. Toutefois, Icare semblait bien loin de cette étape. Je le sentais maussade et replié, plus que d’ordinaire. Il s’agissait donc d’un excellent prétexte pour surpasser ma petite déprime de fin-de-bucher afin de consacrer mon énergie et ma bonne humeur sur lui.
Sa voix s’élevait à nouveau dans la nuit dans une certitude que je ne sentais pas des plus sentie mais tout de même très logique. Comment lui en vouloir? Il était tout à fait plausible que mes amis, peu importe leur clan, soient en vie. La majorité d’entre eux étaient des guerriers bien plus doués que je ne le serais jamais. Les autres, comme Alex, ma douce Alex, étaient soumis et pouvaient compter sur les membres de leur clan. En théorie, oui, Icare avait raison. Je pouvais être certaine, moi aussi, qu’ils étaient en vie. Brisés, peut-être, blessés, sans doute, mais en vie. J’évitais de répondre à sa question quant aux moyens à ma disposition pour entrer en contact avec eux. La télépathie ne fonctionnait pas. J’avais pourtant bien tenté, des heures durant, avec Syd, l’année dernière. L’image d’un blaireau ne s’était jamais formée dans l’esprit de mon petit frère de coeur. C’était des bobards, tout ça. Il me restait la domestication d’un pigeon pour l’envoyer fourguer mes messages au Sud, mais je doutais sincèrement du taux de réussite de cette idée. Tout le monde savait que les pigeons avaient la vie courte et finissaient en ragoût avant d’avoir pioupiouter la moindre syllabe. Je laissais donc le silence nous envelopper, jusqu’à ce qu’il se limite à la triste réalité, quant à sa soeur. Que je sache, elle était sa seule famille. Se contenter d’une supposition pour construire un sentiment de sécurité et de confiance était triste. Triste. Triste.
Icare… Icare. Elle t’a fait quoi, la vie, pour que tu sois si triste? La question me démangeait la glotte sans que je ne puisse la verbaliser. Plutôt, je bottais un caillou qui n’avait rien demandé. Il ricochait sur la terre battue pour arrêter sa course folle plusieurs mètres plus loin. Dans quelques enjambées, on allait le rattraper.
- Tu te souviens du caillou de l’amitié que je t’avais filé? C’était au centre neutre, la première fois que tu m’y as suivi. Je me détachais de la tiédeur de son bras pour m’incliner sur la roche fraîchement frappée afin de la récupérer. Je la polissais entre mes pattes tout en poursuivant notre petite promenade. Une fois satisfaite de sa propreté, je la fis sauter dans les airs, dans la direction d’Icare, afin qu’il la rattrape. Je ne me faisais pas de souci à ce niveau, mon ami était une brute des réflexes.
- Tu la lui présenteras. Elles auront peut-être des gamins en gravier, ensemble. Pince-sans-rire, j’observais Icare et sa réaction. Je ne demandais qu’un sourire sincère. Un tout petit sourire qui n’était ni triste, ni forcé.
- Pour en revenir à ta question… Sur les moyens dont je dispose pour leur parler… T’es musclé, tu sais? Évidemment, qu’il le savait. C’était pour ça qu’il était fine-lame: il était fort et ses coups étaient d’une précision douloureuse. Ça, c’était moi qui le savait, à force de me prendre des coups à nos entrainements.
- Tu pourrais m’aider à creuser un tunnel du Nord au Sud, jusque chez les jaguars. C’est le moyen le plus simple, je crois. Je ne lui laissais pas le temps de réagir, que déjà, je reprenais mes aises à son bras. Ma main retrouva aisément sa place si confortable, là où la manche d’Icare était encore chaude de ma présence. Je ne me sentais plus triste et j'avais oublié, le temps de dire mes bêtises, d'être secouée par la rébellion.
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Icare DRAGONS DU NORD ㄨ SPÉCIALISTE
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| Sujet: Re: I'm lost when I'm with you ft. Louise Sam 9 Avr 2016 - 15:30 | |
| En temps normal, le silence ne me dérangeait pas plus que ça. Ça avait quelque chose de reposant et j’y avais été habitué depuis le temps. On ne rencontre pas d’éléments comme Louise tous les jours dans un clan comme celui des Dragons. Et il n’est pas toujours évident de discuter avec quelqu’un d’autre. Alors, forcément, c’était plus simple de rester muet ou peu bavard. Seulement, là, c’était toute autre chose. Étrangement, ça me rappelait quelques vieux souvenirs pas forcément évidents. Particulièrement ce silence qui s’était installé entre Thalia et moi. Ce silence qu’elle n’avait jamais voulu briser et qu’elle maintenait encore. L’ambiance n’était pas bonne. Pas quand un Dragon meurt, pas quand il s’agit d’un Dragon aussi important. S’il n’y avait pas Louise à mes côtés, j’aurais déjà craqué depuis un moment. Malgré tout ça, Thalia refusait toujours de me parler, même d’échanger un simple regard. C’était trop même pour moi. Je lui en voulais. Je lui en voulais de ne pas pouvoir faire un pas dans mon sens, surtout à ce moment tragique. A croire qu’elle était incapable de dépasser des sentiments d’injustice et injustes après tout ce temps. Je ne pouvais même pas en placer une pour m’excuser. Alors, oui, ce silence était pesant. Et ne rien arranger m’énervait également. C’est pour cette raison que je m’étais excusé. Apparemment, Louise ne s’en souciait pas le moins du monde. Encore ce sourire si chaleureux. C’était à se demander si elle ne se montrait pas trop gentille avec moi.
Nous avancions encore et toujours et le silence prenait de plus en plus de place. Conclusion, j’angoissais. Mes vieux démons refaisaient surface. Je le savais, pourtant, que ça ne pourrait jamais arriver avec la Membre. Elle n’avait rien de ma sœur. Elle n’avait rien d’une fille rancunière et lunaire. Elle était même tout l’opposé. Alors pourquoi fallait-il que ça me prenne comme ça ? Avais-je si peu confiance en elle ? Non. C’était plus fort que ça. Il s’agissait d’un quelque chose que je ne pouvais pas contrôler. Il aurait fallu que je parle mais parler pour ne rien dire ou, pire, pour dire des bêtises, ce n’était pas moi. Je ne voulais pas avoir l’air d’un abruti soudainement. Je m’étais ajouté une pression inutile que je ne pouvais toujours pas déterminer. Je voulais être parfait en sa présence. C’était très mal parti, évidemment. Ouf. Je soufflai silencieusement : un soupire interne, des muscles qui se desserrent et un sourire discret mais présent. Elle avait arrêté le massacre. Elle n’était définitivement pas Thalia. « Oui, je le garde soigneusement. » Un caillou que je gardais soigneusement caché parce qu’il avait beaucoup d’importance, une valeur sentimentale, comment l’oublier ? J’essayais de comprendre le placement de cette question, là, en plein milieu d’un silence mortuaire.
Elle se détachait et mon cœur me hurlait de la retenir mais mon corps ne fit rien. Avais-je peur à ce point qu’elle m’abandonne ? Ou était-ce la peur de la voir se ruiner si je ne veillais pas sur elle ? Je ne voulais qu’elle s’éloigne. Je ne voulais pas qu’elle soit détruite par notre clan, elle non plus. Je m’étais inquiété pour rien, une fois de plus. Elle avait simplement ramassé un autre caillou pour le polir et l’envoyer dans ma direction. Je le rattrapai sans surprise et l’observai, attendant de nouvelles explications. J’étais un peu perdu, pour le coup. Sa remarque me fit sourire. Un de ces véritables sourires dont j’avais le secret. « Je te tiendrai au courant si ça arrive. » J’étais stupide. En sa présence, j’étais vraiment stupide. Mais c’était bon enfant. Ça faisait du bien, surtout maintenant. Elle avait un pouvoir incroyable sur moi. Une question me brûlait les lèvres à cet instant mais j’étais incapable de la sortir. Mauvais timing. De toute façon, elle enchaînait déjà avec une autre idée loufoque : creuser un tunnel partant de notre territoire à celui des Jaguars. Je souris encore. Je nous voyais débarquer en plein milieu d’un territoire qui m’était inconnu pour retrouver ses amis. « Tu es prête à construire un tunnel et te perdre éventuellement chez les Vipères si on calcule mal notre coup ? » Je soulignais gentiment ce détail, à la rigolade. Je ne voulais certainement pas la blesser. Je l’observais alors qu’elle me reprenait le bras et ce fut le déclencheur. « Promets-moi de ne jamais t’éloigner et de ne pas te laisser détruire. » Je me sentais libéré, soudainement. Je lui avais dit ce qui me pesait sur le cœur. Je ne m’étais jamais senti aussi bizarre. Libéré mais tout retourné. |
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Louise DRAGONS DU NORD ㄨ MEMBRE
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| Sujet: Re: I'm lost when I'm with you ft. Louise Mer 4 Mai 2016 - 15:21 | |
| L’idée d’arriver en plein territoire vipère avait quelque chose d’amusant. Même si elles étaient souvent considérées comme de folles furieuses, des amazones d’une époque plus que révolue, je savais de source sure qu’elles étaient pas toutes aussi givrées de la calotte. Samantha, ma partenaire de veille, à la citerne, avait fini par capitulé devant mon entêtement à la suivre jusqu’aux frontières de l’Ouest. Sans me dire en totalité l’ambiance au sein de son clan, elle avait accepté de m’expliquer les moeurs des Vipères. Ça me changeait de ce que je connaissais, chez les Dragons, mais aussi chez les Jaguars. Un clan fait de femmes qui favorise la connaissance et la puissance. Enfin, c’était ce qu’elle m’avait dit. Elle m’avait aussi expliqué que les garçons étaient moins désirés, là-bas. Ça m’avait tué. Au Nord, c’était un exploit de monter en grade en étant une femme. Les mâles étaient partout, et ils étaient féroces. J’imaginais mal un monde où Jayden et Samuel passaient la serpillière tandis que Loukas paradait dans son rôle de cheftaine.
-Il parait qu’elles mangent que les hommes. Je pourrais te filer en pâture et fuir vers le Nord. Comme si je pouvais laisser Icare derrière moi. La bonne blague. Surtout qu’il avait plus de chance de s’en sortir que moi, si une bagarre éclatait. L’idée m’arrachait malgré tout un sourire et repoussait plus loin encore les élans de chagrins qui m’avaient serrée la gorge, quelques instants plus tôt. Déjà, il y avait Jackson et Tom que j’allais revoir, tôt ou tard, à mon tour de garde, à la citerne. Ils pourraient toujours filer mes petits messages à mes amis dispersés dans leur territoire respectif. J’avais mes aises jusque dans le Quartier général de l’Est; j’étais chez-moi, là-bas. J’avais même réussi à piocher dans la gamelle d’un Jaguar, une fois. Je me demandais si les Jaguars me percevaient comme l’une des leurs et seraient capables d’aller au-delà des querelles entre nos clans pour m’accepter parmi eux, ou si, au contraire, on me retirerait mes privilèges à la première tension clanique.
-Promets-moi de ne jamais t’éloigner et de ne pas te laisser détruire. J’avais relevé le visage vers lui, lorsqu’il s’est mis à parler. La coïncidence était forte, entre mes pensées dédiées au territoire de l’Est et ses paroles sur l’éloignement et ma perte. Je me sentais mise à nue, devant lui, en ce moment précis, si bien que j’ai arrêté de marcher tout à coup.
-Tu sais, Icare… J’aimerais te dire une chose, au sujet des entraînements. Pas les nôtres, hein. Ceux des membres, le matin. Donc… Je me lance : Ça m’arrive de sécher. J’avais inspiré à plein poumons, avant de me lancer, et ma main, sur son bras, s’était serrée. J’avais pleine confiance en lui. Ma crainte ne venait pas de la possibilité qu’il me balance, mais plutôt que je le déçoive. Ou qu’il me juge. Il se donnait la peine de m’entraîner personnellement pour que j’améliore ma technique de combat, et, pour ma part, j’annulais de temps à autres des entraînements quotidiens pour déguerpir du territoire. Ce n’était pas très juste vis-à-vis de ses efforts pour m’extirper de mon rang de chair à pâté mais la cause était bonne, au moins. Je le faisais au nom de l’amitié, et, en quelque part, pour ne pas me laisser détruire par la mentalité du Nord.
-Je veux dire par là que j’en profite pour aller chez les Jaguars. Parfois chez les Aigles, mais c’est plus rare. Ils sont frisquets. Si je m’éloigne, ce sera des Dragons, de l’ambiance du Nord. Pas de toi. Jamais de toi. J'étais sérieuse, tout à coup. Je retenais mon souffle en le regardant, les yeux grands, comme pour souligner l'importance de ma déclaration. Car c'en était une, une déclaration. À ma manière, sans doute, et difficile à comprendre pour Icare, probablement, mais j'avais le sentiment d'avoir ouvert mon coeur et de lui avoir dit l'essentiel de notre relation. Qu'il m'était impossible de m'éloigner de lui.
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Icare DRAGONS DU NORD ㄨ SPÉCIALISTE
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| Sujet: Re: I'm lost when I'm with you ft. Louise Sam 7 Mai 2016 - 19:08 | |
| Même une petite balade dans le genre avec Louise devenait extraordinaire. Elle débordait d’idées et trouvait toujours une solution même dans de telles circonstances. Je l’admirais, vraiment. D’ailleurs, en sa présence, j’étais tout autre. Voilà qu’on envisageait de se perdre chez les Vipères. Je n’avais pas de problème concernant ce clan mais je savais que je ne serais certainement pas bien accueilli. Quoi que, peut-être que c’était ma solution. Si j’avais rejoint les Vipères lors de ma Soumission, j’aurais peut-être pu être pépère finalement. Après tout, je n’avais jamais désiré rejoindre les rangs des Membres. Du moins, pas à tout prix et surtout pas en tant que Spécialiste Fine Lame. Cela ne m’empêchait pas de me sentir bien chez les Dragons parce que, après tout, j’y avais rencontré Louise, Violette, Loukas, Jayden et encore d’autres. Ce que je n’aurais sûrement pas pu faire – ou du moins pas dans les mêmes circonstances – si j’avais été dans n’importe quel autre clan. De toute manière, à l’instant, le plus important, c’était cette petite blague, cette petite atmosphère qui changeait totalement de l’atmosphère initiale. « Je ne suis pas certain qu’elles trouvent grand-chose à manger chez moi. J’ai des muscles mais je ne suis pas suffisamment gavé pour leur plaire. Il parait qu’elles ont un appétit d’ogre. » Je ne savais évidemment pas si c’était le cas mais l’invitation à jouer dans son jeu était trop tentante. Ça nous changeait totalement de l’ambiance malheureusement morbide du bûcher funéraire. Et elle arrivait avec une facilité déconcertante à me défaire de cette ambiance trop noire pour nous.
Ce que je dis, malheureusement, eut l’effet inverse. Mais ça m’avait semblé plus que nécessaire. Je ne pouvais pas garder ça pour moi plus longtemps. Et si je m’étais senti libéré dans un premier temps, j’avais soudainement le cœur qui battait à une allure folle et mon ventre se nouer. J’avais peur de sa réponse. J’avais peur d’avoir dit une bêtise ou de l’avoir dit trop tôt. J’étais comme un adolescent qui venait d’avouer ses sentiments. Et pourtant, c’était autre chose. C’était plus fort. Je ne parvenais pas à trouver les mots exacts mais c’était un bon début. Dès qu’elle s’arrêta, je pris peur. C’était mauvais signe. J’en étais persuadé. Elle ne s’était arrêtée que pour récupérer un caillou. Ma gorge se noua à son tour et si nous ne nous tenions pas, je crois que j’aurais dévalé dans l’autre sens. « Séché ? » Elle m’annonçait ça comme si c’était quelque chose de grave. Techniquement, c’était risqué mais pas face à moi, elle devait le savoir. Je préférai ne pas la couper. De toute façon, j’étais sans voix pendant un instant. Pas que l’information était nouvelle pour moi, seulement, c’était une preuve supplémentaire de la confiance qu’elle m’accordait et ça, ça valait tous les anciens « mensonges ». Je sentais, par ailleurs, qu’elle était tout aussi crispée que moi. Sa main se resserrait sur mon bras mais je ne disais rien. Je jetai tout juste un regard avant de me concentrer sur elle, son visage d’ange. Elle continuait sur sa lancée. Et elle m’acheva au passage. J’étais perdu. Elle m’avait totalement paumé. « Je savais pour… tes escapades. » C’était déjà un début. Je devais, moi aussi, respirer pour reprendre mon calme. Il n’y avait pas besoin de lui signaler que c’était moi qui lui sauvais la mise. Elle n’avait pas besoin de le savoir. C’était naturel pour moi et c’est tout. « Pour le reste… Je… Je suis… Enfin, ça me touche. » Qu’est-ce que j’avais l’air fier… J’avais bien envie de la prendre dans mes bras mais mon corps suivait à peine. Cela dit mon regard ne lâchait pas le sien et mes joues étaient déjà rouges. |
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Louise DRAGONS DU NORD ㄨ MEMBRE
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| Sujet: Re: I'm lost when I'm with you ft. Louise Ven 13 Mai 2016 - 22:08 | |
| Une part de moi était troublée de voir Icare se dévoiler ainsi. Sans qu’il ne soit réellement secret avec moi, il ne s’était jamais montré exubérant et ses démonstrations de sentiments se résumaient bien souvent à un clin d’oeil ou un sourire. Et quel sourire! J’avais réussi à développer un talent certain pour les classer: les bons, les timides, les amusés, les songeurs. Il était lumineux à sa façon. Sans doute pas aussi décomplexé que moi, mais lumineux tout de même. Il se laissait peut-être un peu trop envahir par ses pensées -un jour je saurais précisément ce à quoi il pense, et je pourrais lui changer concrètement les idées-, mais fondamentalement, au fond de lui, il était une personne magnifique qui ne cherchait jamais à faire le mal. Jamais volontairement. Une autre part de moi, plus petite, celle-là, était stupéfaite qu’il puisse savoir que je manquais occasionnellement des entraînements. Ça sous-entendait que je n’étais pas très subtile ou bien qu’il guettait tout de même un peu ma présence. Les yeux un brin plissés, j’évaluais cette possibilité lorsqu’il a déclaré être touché par mes paroles. Parce que je ne comptais pas m’éloigner de lui.
Mon Dragon rougissait avec délice sans pour autant que son regard ne quitte le mien. Ma bouche était soudainement très sèche, alors que je me sentais happée par ses grands yeux bleus. Immobiles, nous nous faisions face, à contempler en silence le regard de l’autre. Mille et une question traversèrent mon esprit, à ce moment : Comment était-il au courant? Pourquoi avait-il choisi de me couvrir? Comment se faisait-il qu’il sente si bon? Pour une rare fois, je n’avais pas la force d’aller au bout de mon raisonnement et de babiller mes questions plus ou moins pertinentes. D’autant plus que la réponse me semblait évidente, même si je ne souhaitais pas y croire. J’étais convaincue qu’il y avait plus qu’une amitié merveilleuse. Bien plus que ça. Mais si je me trompais, la dégringolade à la réalité serait douloureuse. Beaucoup plus qu’avec Tom. Voir Icare devant moi, rougissant, me donnait malgré tout la nette impression d’une déclaration non dite. Ses joues rouges me rappelaient à quel point il était discret, puis ce fut comme un déclic. S’il ne s’était pas risqué à faire les premiers pas, depuis près d’un an, il ne les ferait jamais. C’était à moi de prendre le risque. De nous deux, j’étais sans doute la plus apte à essuyer un refus et me remettre.
Puis ce fut le moment parfait. Le moment magique. Celui où je me hissais sur le bout des pieds, les yeux mi-clos alanguis par l’émotion. Celui où je m’approchais inexorablement d’Icare, et où, bientôt, je sentirais son souffle sur mes lèvres. Ce baiser, j’en avais rêvé depuis des mois et des mois. Et plus j’approchais Icare, et plus mon ventre se tordait d’impatience et mon coeur s’affolait. Ma main, toujours posée sur lui, remontait timidement sur son bras. J’étais nerveuse. J’appréhendais, aussi. Comme si à force de fantasmer le moment, la réalité pouvait m’apparaître fade. Bientôt, il n’y aurait plus que nous deux. Je lui ai offert un sourire à demi croqué, complice, une dernière chance pour lui de se défiler avant l’inévitable. Puis il y a eu un hurlement animal bizarre. Ça provenait de derrière chez Henry. Connard de Henry.
-… C’était quoi ce cri? Il valait mieux en rire qu’en pleurer. J’avais relevé le museau pour fusiller le bout de la rue du regard. Ça ressemblait vaguement à un chat qu’on égorgeait. Le moment magique avait disparu en même temps que la quiétude du soir.
-C’était un renard, tu crois? Il y en a par ici? Je parlais vite, trop vite, afin d’enterrer mon malaise. Il ne disparaissait pas tout à fait, cela dit. La preuve étant que je n’osais plus regarder en direction d’Icare. Je préférais faire semblant d’être beaucoup trop occupée à chercher l’animal pour lui lancer une oeillade, même brève. Il n’y avait bien que moi pour croire qu’une veillée funéraire était le moment idéal pour embrasser Icare. C’était probablement l’esprit de Chad qui avait habité le renard pour se venger de mon manque de respect.
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Icare DRAGONS DU NORD ㄨ SPÉCIALISTE
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| Sujet: Re: I'm lost when I'm with you ft. Louise Dim 12 Juin 2016 - 16:57 | |
| Ce moment était lourd. Pas que ça m’ennuyait mais il y avait une véritable pression sous-entendue dans ce silence soudain. Je devenais presque aussi paranoïaque que ne l’était habituellement Louise. Était-ce parce que je lui avais avoué que j’étais au courant pour ses escapades ? Ou alors c’était parce que je ne prenais pas suffisamment les devants. Pourtant, les filles pouvaient aussi tout faire pour qu’une relation démarre. Peut-être qu’elle aurait préféré que ce soit moi, malgré tout. Je n’avais pas envie de tout gâcher, pas cette fois. J’avais laissé Thalia me fuir et me détester sans raison et m’échapper de plus en plus chaque jour, je n’allais pas en faire de même avec Louise. Elle croyait en moi. Elle m’encourageait à sa manière. Alors comment pourrais-je la laisser s’en aller alors même que je m’accrochais toujours désespérément à une sœur détestable ? Ce serait vraiment stupide. Tandis que je la fixais encore et toujours, les questions fusaient et de son côté, elle s’approchait.
Elle s’approchait même dangereusement. Je ne comprenais pas tout de suite l’allusion. Pas que je ne connaissais pas suffisamment ce genre de moments – en fait, si… puisque j’avais d’autres choses en tête depuis qu’on m’avait enrôlé pour devenir Spécialiste Fine Lame – mais c’était surtout que j’avais toujours espéré qu’on se rapproche comme on le faisait à ce moment précis. J’étais loin d’être le plus doué dans ce genre de situations. Je le savais. Elle ne le savait pas forcément. Peut-être me prenait-elle pour le dernier des hommes, du coup. Non, si c’était le cas, elle m’aurait déjà lâché depuis un moment. Je lisais dans son regard une lueur que je n’avais jamais remarquée jusque-là et je comprenais que la donne avait changé mais quoi exactement ? Le bras qui prenait de la hauteur me mettait de plus en plus sur la voie. Mon cœur s’affolait, j’osais à peine la regarder mais j’osais encore moins regarder ailleurs. En plus, quelque chose m’empêchait de me détacher de son regard. Ce que j’avais l’air fin… Incapable de garder contenance face à si peu. J’avais toujours espéré qu’elle fasse le premier pas parce que je me savais incapable de le faire moi-même et là, j’étais prêt à me débiner alors que je me montrais passif. Quel lâche !
Ses lèvres s’approchaient dangereusement quand… ce cri… « Je ne sais pas trop. Peut-être un Soumis qui veut jouer les futures Fines Lames et qui s’exerce sur un animal inoffensif. » Forcément, je me montrais bien cynique mais parce que je savais de quoi certains Dragons étaient capables. Et puis, ça ne pourrait pas faire de mal de rigoler un peu à ce sujet. Sa théorie était amusante aussi, d’ailleurs. « Aucune idée. Tu veux qu’on aille voir ? Ça se passe près de chez Henry, peut-être qu’il se prend pour un renard. On ne sait jamais avec cet imbécile. » C’était soudainement beaucoup plus léger comme discussion. Mes joues étaient encore rouges mais au moins, je pensais vraiment à autre chose. |
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Louise DRAGONS DU NORD ㄨ MEMBRE
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| Sujet: Re: I'm lost when I'm with you ft. Louise Mar 12 Juil 2016 - 20:12 | |
| La simple idée qu’on puisse s’en prendre à un renard inoffensif me hérissait le poil et me donnait envie de m’engager dans une vendetta sans nom ou même de mettre sur pied un groupe de soutien pour ces pauvres bêtes persécutées. Je me permis enfin un regard vers Icare, incertaine de la véridicité de ce qu’il avançait. Il devait me faire marcher..! Trop tard, cela dit, j’avais avancé tout droit dans son piège avec ma crédulité habituelle. Bonne joueuse, je lui avais souris avec soulagement en comprenant que c'était probablement pour de faux. Même si j’avais toujours envie de l’embrasser, même si j’étais morte de honte d’avoir raté notre baiser, plutôt, je lui étais reconnaissante de m’aider à alléger l’ambiance post baiser manqué.
-Comme si les soumis avaient des armes pour blesser quelqu'un ou quelque chose..! La bonne blague! Je ne désirai pas spécialement trouver un animal blessé. Je n’avais probablement pas assez de nourriture pour l’aider à remonter la pente, mais Chanel pourrait sans doute me donner un coup de patte pour le soigner, au moins. Je m’avançais déjà courageusement vers le bruit, vers le lotissement où vivait Henry, pour répondre au questionnement d’Icare sur ma volonté d’aller voir. Je ne lui avais pas repris la main parce que je ne voulais pas avoir l'air désespéré, mais je la laissais traîner dangereusement le long de mon corps, s’il advenait qu’il veuille bien me la voler. J’espérais secrètement qu’il le fasse, qu’il brave l’idée d’avoir l’air désespéré pour moi. J’avais du mal à réfléchir normalement, encore retournée par ce qui était presque arrivé, ce qui s’était presque produit. De quoi parlions-nous avant tout ça..? Ah! Oui, de mes sorties hors du territoire.
-Comment tu as su pour mes promenades loin des Dragons, au fait? Tu ne peux pas me suivre, tu es trop important. Ils sauraient tout de suite que tu sèches.. Je progressais en longeant le mur du bâtiment. J’avais cru apercevoir un visage pâle à l’une des fenêtres et je ne voulais pas spécialement qu’une tierce personne vienne gâcher ce moment, avec Icare. D’un bref coup d’oeil par-dessus mon épaule, je m’assurais que le Dragon soit toujours près de moi. Il n’était pas très loin, pas loin du tout. Le spécialiste me surplombait d’au moins une tête et devait avancer plus rapidement que moi. Pour peu, je devais même le ralentir, avec ma main qui retenait ma satanée robe et l’autre qui prenait appui contre le mur. Sa ressemblance avec Tom me frappa environ à ce moment. Non pas psychologiquement, car Icare était probablement son parfait opposé, mais physiquement. Deux forces de la nature, grands, imposants, rassurants. Au moins, je pouvais être rassurée qu’Icare ne préfère pas les garçons à moi. Quoi que… Il ne me semblait pas l’avoir déjà vu traîner avec des filles, ni avec qui que ce soit.
-Et puis… Violette s’inquiéterait pour toi. C’est ton amie, non? Te voir disparaître subitement, ça m’inquiéterait, en tout cas. C’était probablement la plus logique à nommer, la seule femme avec qui il devait sans doute s'entraîner. Malgré tout, je me permis d’observer sa réaction en douce pour m’assurer qu’ils étaient bien amis. J’étais convaincue qu’il n’y avait rien de plus entre eux, rien qu’à les voir ne pas se remarquer pendant les entraînements communs. Je revenais toutefois sur les débris, devant nous, les sourcils froncés. Ça faisait un moment que nous n’avions pas entendu ce renard.
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Icare DRAGONS DU NORD ㄨ SPÉCIALISTE
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| Sujet: Re: I'm lost when I'm with you ft. Louise Dim 21 Aoû 2016 - 0:12 | |
| Derrière elle, je l’observais s’aventurer courageusement à la recherche de l’origine de ce bruit qui nous avait interrompu dans un moment important. Je ne doutais pas qu’il le soit autant pour elle que pour moi puisque c’était elle qui avait dû faire le premier pas. En général, c’était les hommes qui faisaient le premier pas et j’espérais qu’elle ne le prenait pas mal, mais j’étais comme ça. Je n’étais pas le plus courageux ni le plus communicatif des garçons à ce niveau-là. D’ailleurs, pendant qu’elle se concentrait sur cette affaire mystérieuse, j’avais tout le loisir de penser à ce moment, encore et encore et d’imaginer une suite plus sympathique. Je voulais me rattraper. Du coup, je rêvais tout en scrutant cette petite blonde si aventureuse, si mignonne, si différente de moi. Je me faisais à nouveau cette déchirante réflexion. Pourquoi fallait-il qu’elle s’accroche à moi ? Je ne suis que lâcheté et impuissance. Je me disais d’ailleurs qu’elle aurait pu tomber sur quelqu’un qui lui irait bien mieux. Et pourtant, je n’avais pas refusé ce baiser. Et je regardais fixement cette main que je voulais à nouveau toucher mais je n’osais pas. J’étais vraiment pathétique. Je brûlais d’envie. D’ailleurs, mes doigts bougeaient nerveusement. Heureusement, sa voix me ramena à la dure réalité et m’empêcha de m’en vouloir plus longtemps. « Les armes ne font pas tout. Je suis sans doute le mieux placé pour le savoir. » J’étais drôlement froid en disant cela. Amer aussi. Ça ne me plaisait toujours pas de faire partie de l’équipe des bourreaux. Et j’avais été remarqué pour ma force physique et mes mains qui étaient de parfaites armes. Comme je venais de le dire à Louise, les armes n’étaient pas nécessaires quand il s’agissait de torturer. Bon, forcément, un renard, c’était féroce. Mais chez les Dragons, tout était possible. Presque tout, mais ça, c’est un détail.
Je la suivais encore, de près. Je remarquais bien qu’elle était courageuse mais pas complètement folle. Elle se retournait de temps à autre, sûrement pour s’assurer que je ne l’avais pas laissé continuer toute seule. Je lui répondais toujours du même sourire doux et chaleureux bien que timide. Entre nous, ça m’arrangeait qu’elle se montre prudente pour une fois. Le reste du temps, de toute façon, je veillais déjà sur elle sans qu’elle ne le sache. Et elle remit d’ailleurs ce sujet sur le tapis. « Je l’ai rapidement remarqué depuis notre première rencontre. Tu es sûrement discrète pour la plupart de ceux qui ne te connaissent pas mais moi, je n’ai pas pu rater tes nombreuses absences sur le territoire ou, en tout cas, je remarquais directement quand tu étais présente. » Je me raclais la gorge, un peu gêné. Je n’allais pas lui avouer que c’était parce qu’elle était rayonnante et pleine d’enthousiasme, tout ce qui me plaisait chez elle. Par contre, ce qui me frappa, c’est le commentaire concernant Violette. Elle nous voyait vraiment comme des amis ? Je ne détestais pas l’idée, dans les faits, mais j’imaginais mal Violette avoir un ami comme moi. Je ne suis pas un ennemi pour elle, c’est certain, mais un ami ? Je devais juste être une connaissance, tout au plus quelqu’un de confiance dans l’équipe. Comment pourrais-je, moi, le lâche, être l’ami d’une fille aussi franche et combattive ? « Je me demande si elle s’inquiéterait pour moi. » Encore un autre doute. « Oh, ce n’est pas contre elle, mais ils ne doivent pas être nombreux ceux qui s’inquiéteraient pour moi si je disparaissais. Certains acceptent ma présence. Mais de là à s’inquiéter. » Je n’étais pas triste. Je réfléchissais simplement à voix haute. |
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Louise DRAGONS DU NORD ㄨ MEMBRE
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| Sujet: Re: I'm lost when I'm with you ft. Louise Mer 7 Sep 2016 - 23:10 | |
| Icare était une force de la nature. Une masse. Il était grand, c'était un fait, mais il était fort aussi. Ça se voyait rien qu'à sa carrure, et dieu sait que je l’avais maté longtemps, cette carrure. Ce qu’il avançait, quant aux dommages sans utiliser d'armes, j’avais le pressentiment qu'il le savait d'expérience et que ça ne l’enchantait pas plus que ça. Je n’avancais donc pas dans ce sujet; même le ton de sa voix me mettait en garde. Il s’agissait sans doute de l’un des sujets sensibles dont il était inutile de disserter. Il enchaîna sur mes absences qui ne lui avaient pas échappé. C'était à mon tour d'être intimidée et, heureusement pour moi, la nuit cachait les rougeurs sur mes pommettes. Lorsqu’Icare avoua qu’ils étaient peu nombreux à s'inquiéter pour lui, je n’ai pas su empêcher un petit commentaire.
-C’est vrai que ça semble être franchement compétitif, à votre niveau… Tu penses qu’ils pourraient creuser une fosse juste pour te faire tomber, loin de tout le monde, et prendre ta place? Ça serait malin. Et tordu. Quelque chose de bien Dragons, en somme. Je lui lançais un sourire un peu trop amusé pour mes propos, par-dessus mon épaule. On en revenait toujours au trou; fosse, tunnel. C’était bien la soirée pour ça. Je n'étais pas pessimiste de nature, et mes paroles étaient plus à la blague qu’autre chose. De toute manière, s’il tombait dans une fosse, je serais bien la première à venir le sortir de là.
-On doit être les seuls des quatre clans à se faire tuer par les nôtres, par jalousie ou compétitivité, plutôt que de la main de nos réels ennemis. C’est inquiétant, quand on y pense. En fait, j’y pensais mais ça ne m’inquiétait pas. Je trouvais la situation triste, vraiment, et c’était sans doute pourquoi j’aimais tant flâner ailleurs qu’au Nord. Mais je ne m’inquiétais pas. Peut-être un petit peu pour Icare, maintenant que nous étions si proches. Nous étions tous habitués à ce procédé, conditionnés depuis notre enfance. Le plus difficile n'était pas de faire face à cette sélection naturelle mais plutôt de ne pas perdre notre humanité de vue. Nous ne faisions que réagir à ce que la vie nous offrait; elle nous offrait son lot d’obstacles et, au Nord, ils réagissaient avec violence et impétuosité. Ils étaient comme ça, c’est tout. Penser aux agissements des miens me montrait à quel point les Jaguars me manquaient. Les choses n’iraient pas en s’arrangeant, du moins, pour les prochains jours, et la tension entre les clans serait lente à disparaître totalement.
-Pas de trace de l’animal. Pas de sang non plus… Il faudrait remettre ça. Je me doute que tu veuilles pas rester jusqu’au matin. Je suis tellement secouée par tout ce qu’on a vu ce soir que je sais même plus si c’est mon tour de garde demain. ...Je crois que si. Je parlais du baiser, ça allait de soit, mais je laissais l'ambiguïté quant au renard ou au bûcher funéraire me sauver la mise. Je cessais mon investigation du sol -de toute façon, je voyais bien peu, de là où j’étais- pour pivoter vers Icare. Si je débutais réellement mon tour de garde à l’aube, ça voulait dire que je devais abandonner la robe que j’avais piquée à Tatie Lucie pour retrouver mon équipe, à la citerne. Ça voulait dire, aussi, que je devais planter Icare là d’ici peu. Le silence retombait peu à peu sur nous, alors que je comptais les secondes une à une en espérant qu’Icare comprenne que c’était le moment, là, maintenant, pour me voler un baiser. Je fixais le bout de mes souliers, du bout des yeux, autant pour ne pas paraître trop insistante dans mon attente.
-Je dois y aller… Sois prudent, Icare. |
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Icare DRAGONS DU NORD ㄨ SPÉCIALISTE
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| Sujet: Re: I'm lost when I'm with you ft. Louise Sam 17 Sep 2016 - 23:09 | |
| Louise me faisait bien rire. Cette touche de fraîcheur et de naïveté qui la caractérisaient rendaient ma propre vie plus légère à certains moments, comme cette fois. Même la compétition très typique des Fines Lames elle parvenait à la transformer en une situation burlesque, complètement loufoque. Et rien que ça, c’était un exploit. Elle devait bien le savoir. Je suspectais qu’elle le faisait exprès, en tout cas dans ce genre de situation, pour détendre l’atmosphère et rien que pour ça, je la respectais plus que je ne me respectais moi-même. Sans parler du fait que je l’enviais, pas maladivement, mais un peu quand même. Je rêvais secrètement d’être aussi léger qu’elle. J’espérais être aussi spontané et optimiste. J’étais peut-être le plus gradé mais elle devait être la plus heureuse et de loin. Parvenir à rire et à faire rire tout le monde ou presque, ce n’était pas rien. Surtout chez les Dragons. Je rigolai très timidement, pas par politesse mais bien par pudeur et à cause de cette timidité qui me bouffait quand j’étais en sa présence. J’ai du mal depuis un moment avec ce genre de relation, depuis qu’elle a décidé de me détester, alors il ne fallait pas trop m’en demander. « Je ne pense pas qu’ils rêvent tous de me foutre dans une fosse. Et je crois que ça arrange certains que je sois dans le groupe parce que je suis moi, le Spécialiste qui se fout de sa position et qui reste par lâcheté, détestant par-dessus tout tuer. Je ne suis pas une menace, après tout. » Je haussai les épaules, fataliste. Me concernant, je l’étais toujours. Je m’étais fait une raison depuis le temps.
Ce qui était fort aussi dans sa façon de fonctionner, c’était qu’elle relevait ce qui clochait sans y aller brusquement et ça passait tout de suite mieux. On intégrait l’information encore plus franchement, en fait. C’était sa véritable force que peu remarquaient. Ils étaient aveugles ou stupides, au choix. Peut-être trop orgueilleux, même. Encore une fois, elle soulevait un point important : la cruauté des Dragons. Je m’y étais malheureusement habitué, malgré moi. Je n’avais pas eu beaucoup de choix. Quoi que… J’aurais peut-être dû avoir le courage de mes convictions. Je ne serais peut-être plus présent pour en parler mais au moins, je n’aurais pas honte de moi. Pas comme maintenant. « En même temps, l’élitisme a toute sa place dans un clan qui parce qu’il est le premier en place se croit le meilleur. Et la suite logique est de n’accepter que ceux qui en valent la peine. Alors, on tue le premier venu. » Et puis, que pouvions-nous y faire, si ce n’est de veiller sur ceux qui nous sont chers ? Nous n’avions pas beaucoup plus de possibilités d’action. Tant de personnes avaient vécu cela avant nous et tant d’autres le vivraient encore après nous. Nous n’étions que des pions.
J’étais un monstre, moi aussi. Je n’étais pas la Fine Lame, ni le numéro un, le numéro deux ou le numéro trois mais j’étais un monstre quand même parce que j’avais dû tuer quelqu’un lors de mon Test, parce que j’avais dû torturer l’une ou l’autre fois quand même. Je participais moi aussi à ces atrocités alors elle devait me voir comme je l’étais : ce monstre de lâcheté. C’était peut-être encore pire que de s’assumer monstre sanguinaire. Heureusement, elle me sortit de mes éternels tourments en me parlant tour de garde, matin et tout le reste. « J’espère que tu t’en remettras. Cette soirée était particulière et je voulais pas te perturber. » Tu n’imagines pas à quel point… boulet ! Je ne me rendais pas compte de son double sens. Ni du mien, d’ailleurs. Je n’ai jamais été très doué à ce jeu-là. « Sois prudente aussi. » Je hochai la tête, un sourire discret illuminant mon visage et lui tendant timidement la main. Sérieusement ? Je lui tendais la main ? Qui fait encore ça de nos jours, surtout avec quelqu’un qui est sans doute plus qu’une amie… Me rendant compte de ma boulette, je me tournai rapidement pour reprendre le chemin jusque chez moi, m’insultant déjà. |
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