Not Standing Alone
feat. Basile & Alex

Jour 6

Je marchais sans trop savoir ou je m'en allais cette journée-là. J'avais du temps à perdre et tout le monde semblait trop occupé pour passer du temps avec moi. Pas que je ne reprochais cela à quiconque, avec les derniers événements je comprenais tout à fait. Même l'atmosphère avait changé au sein du Clan. Personnellement, j'avais d'autres préoccupations. Ma soeur faisait toujours des siennes, courant d'un homme à l'autre. On aurait presque dit qu'elle le faisait exprès. Elle savait que je n'aimais pas cela.

Chantant discrètement pour moi-même, je continuais de me promener sans but réel. Je cherchais quelque chose pour me changer les idées. Après l'engueulade que je venais d'avoir avec ma soeur avant qu'elle ne fuie en claquant la porte, j'avais grandement besoin de me changer les idées.

Je m'arrêtai un court moment, regardant autour de moi. J'avais cru comprendre que Basile avait été promu dans le clan. J'étais contente pour lui. Il avait bien mérité sa place. Cela dit, j'avais cru comprendre qu'il avait aussi eu une punition. Je ne pouvais faire autrement que de m'en faire pour lui. Décidée, je repris la marche, regardant autour de moi en cherchant Basile du regard. Je ne lui avais pas parlé depuis un certain temps.

Not Standing Alone
PV Alex - Jour 6

Naïvement, Basile avait cru qu'il parviendrait à gérer toutes ses activités, mais après six jours assez intensifs, il sentait clairement la fatigue. Son corps semblait littéralement pleurer après du repos. Dans la matinée, il s'était entraîné avec Raphaël, mais il n'avait par la suite pas eu le courage de rejoindre le territoire des Jaguars pour donner un coup de main comme il le faisait habituellement. Pour une fois, il allait devoir penser un peu plus à lui même si cela lui était difficile. Il se rassurait en songeant que c'était dans l'intérêt collectif. Lorsqu'il s'écoulerait, il ne servirait de toute façon à rien et risquait d'être hors-service durant un long moment, il valait donc mieux prendre les devants en s'offrant une après-midi un peu plus tranquille. De toute façon, avec la traque des Libres annoncée, il valait mieux qu'il reste chez les Aigles, on ne savait jamais. Il avait d'ailleurs pensé à aller prêter main forte aux Sentinelles, mais encore une fois il s'était raisonné. Seulement, rester simplement à ne rien faire n'était pas au goût de Basile. Et sans ses frères et Lydie pour le contenir, il ne cessait de revenir sur sa décision.

Il cherchait donc une façon d'occuper calmement son temps lorsqu'il sentit sa tête tourner. Machinalement, il chercha le contact d'un mur pour s'y appuyer et plaça une main devant ses yeux pour les protéger du soleil. Il souffrait encore parfois de légers étourdissements, mais il avait appris à les gérer. Ce n'était en plus rien à côté des évanouissements auxquels il avait eu droit durant sa punition à cause de la dénutrition. S'efforçant de conserver une respiration paisible, il s'assit finalement et resta adossé à la façade le temps de récupérer un peu. Ce tournis était clairement un signal d'alarme, il avait bien fait de rester sur le territoire...

Je continuais d’errer sans vraiment avoir trouvé de direction précise. Quelque chose me poussait à trouver Basile. Je ne l'avais pas vu depuis sa punition et je ne pouvais m'empêcher de m’en faire pour sa santé. De loin, je crus voir un jeune homme aux cheveux blonds. Heureuse de le trouver facilement, j'accéléré le pas vers Basile, le sourire aux lèvres. Je n'avais pas mis de temps pour le trouver! Quelle chance!

« Basile! »  m'écriai-je doublement heureuse d'avoir reconnu le dos de sa tête.

Du moins, j'avais cru que c'était lui, mais maintenant que je me reprochais, je vis la tête tourner dans ma direction et je cessai de ma course. Ce n'était pas lui. Mal à l'aise, je tournai le coin rapidement avant que l'autre me voie. Dans l'ombre d'un édifice, je m'appuyai temporairement sur le mur en fermant les yeux, levant le menton ves le ciel. Je me passai une main dans les cheveux en soupirant. Bon, alors ce n'était pas lui, tant pis. Cela ne voulait pas dire que je ne le trouverais pas. Après tout, il devait être dans les parages, n'est-ce pas?

Une pensée me frappa soudainement. Et si Basile était sorti en mission hors du territoire? Je soupirai de nouveau. Il était membre et il avait un rôle plus important au sein du groupe maintenant. J'ouvris les yeux de nouveau. Je ne le trouverai peut-être pas aujourd'hui. Je pris une bonne inspiration avant de me décoller du mur. Je ne pouvais qu'essayer de le trouver, même si je pouvais y passer la nuit.

De nouveau décidée, je regardai autour de moi et je me remis en marche. Je ne mis pas beaucoup de temps pour le trouver. Il était assis contre une façade ce qui me fit froncer les sourcils et accéléré le pas. Se sentait-il mal?

« Basile? »  l'appelai-je lorsque je ne fus qu'à quelque pas de lui. « Est-ce que ça va? »

Il n'avait l'ais d'aller si bien que cela. Je posai mon regard sur lui, l'examinant des yeux rapidement. Il n'avait pas l'air blesser, c'était au moins cela. S'il avait été en train de saigner, je n'aurais pas pu être d'un grand secours.

Alors qu'il récupérait doucement, Basile entendit une voix familière prononcer son prénom. Par réflexe, il souleva ses paupières qu'il avait fermé et balaya la rue du regard. Malgré le soleil qui l'éblouissait un peu, il reconnu sans mal la silhouette de Alex qui se tenait toute proche de lui. Naturellement, un sourire vient orner ses lèvres alors qu'il constatait la présence de son amie. Cela faisait longtemps qu'il ne l'avait pas vue et malgré l'inquiétude qu'il percevait dans son timbre, il était heureux de la croiser de façon aussi impromptue.

- Rien de grave, juste un petit étourdissement. Ça m'arrive encore parfois. Je prenais juste le temps de reposer quelques minutes là.

Son sourire s'agrandit encore de façon à rassurer la blonde. Il s'en voulait un peu de lui avoir fait une frayeur pour un petit instant de faiblesse dont il était en train de se remettre. D'un geste exagéré de la main, il lui désigna la place à côté de lui.

- Mais je veux bien un peu de compagnie en attendant de pouvoir me relever sans m'étaler. Si tu n'as rien d'autre à faire bien sûr.

Un léger sourire aux lèvres je pris place à côté de lui avant de lui répondre. Posant ma tête contre le mur, je tournai le visage vers lui. Un petit étourdissement? N'importe quoi pour ne pas m'inquiéter quoi. Je pouvais comprendre, j'avais un peu les mêmes réflexes lorsque j'avais un malaise en présence de sang. Généralement, je sortais aussi une phrase dans le genre pour justifier ce qui m'arrivait. Personne ne pouvait de question puisque je n'avais révélé à personne à propos de cela. Reste que je ne pouvais dissoudre le doute dans les esprits, mais au moins je n'avais jamais menti à ce sujet.

« Qu' un petit étourdissement? » répétai-je sans le croire. « Loin de moi l'envie de douter de tes paroles, mais si ce n'était qu'un petit étourdissement... » commençai-je en appuyant intentionnellement sur le 'petit étourdissement'. « Tu n'aurait pas peur de t'étaler en te levant... mais je dis ça comme ça... » ajoutai-je en le taquinant gentiment.

Tout en le taquinant, je le poussai très doucement de l'épaule dans le but de lui montrer que je voulais rigoler c'est tout.  Je n'avais pas eu l'occasion de discuter avec lui depuis un certain temps. L'atmosphère ayant changé sur le territoire depuis la rébellion, je devinais qu'il avait dû être occupé.

« Je te cherchait justement. » expliquai-je. « Du moins j'espérais réussir à te trouver. Après tout ce temps, je me suis dit que nous n'avions pas eu l'occasion de discuter depuis longtemps. » je ris doucement en me rappelant celui que j'avais mépris pour Basile. « D' ailleurs, j'ai cru t'avoir trouvé un peu plus tôt, et alors que je me hâtais de rejoindre celui que j'ai cru être toi, je me suis rendu compte que ce n'était pas toi du tout. Et pourtant il te ressemblait de dos... du moins de dos de loin... »

Je tournai mon visage pour regarder vers le haut, toujours souriant. J’essayais de ne pas trop penser à l'engueulade que j'avais eue précédemment avec ma demi-soeur. Elle n'avait sérieusement pas encore compris que ce qu'elle faisait affectait les gens autour d'elle. Tout ce que je voulais était de l'aider, même si elle ne croyait pas à voir besoin d'aide. Inconsciemment, mon sourire commença à se dissiper lentement.

La jeune fille ne se fit pas prier et s'installa à ses côtés sans qu'il n'ait à insister plus, ainsi que sans un mot. C'était aussi ça qu'il aimait chez Alex : avec elle les choses paraissaient bien plus simples qu'avec les autres femmes. Encore que Basile n'avait jamais réellement eu de mauvaise expérience avec elles. Il avait toujours été plus habitué à vivre avec des garçons, il y avait de quoi avec ses quatre frères, mais on lui avait toujours inculqué le respect de la gente féminine. Après, il y avait eu sa rencontre avec Lydie. La façon dont il se comportait avec elle avait affermit son statut de gentil garçon auprès des Soumises du clan qui n'hésitaient jamais à venir vers lui en cas de problème. Mais avec Alex, c'était encore différent. Parce qu'elle était la seule à être réellement son amie et qu'il ne la considérait pas juste comme une femme, mais comme Alex tout court.

La question qu'elle lui posa, visiblement douteuse, lui arracha un rire léger. Bon d'accord, elle l'avait bien eu sur ce coup-ci. Il s'était aussi un peu vendu lui-même. La suite lui confirma qu'elle l'avait complètement cramé. Même si Alex restait taquine, elle n'avait pas tort. De toute façon, ça n'avait pas de sens de lui cacher l'ampleur de la chose, il se résolut donc à exprimer clairement son état.

- C'est peut-être un tout petit peu plus... Je crois que j'ai présumé de mes forces ces derniers jours.

La blonde lui annonça par la suite qu'elle le cherchait ce qui le surprit assez. Dans tous les cas, elle avait eu beaucoup de chance de tomber sur lui, le territoire était après tout plutôt grand. Comme quoi, il y avait parfois des hasards pas si hasardeux que cela. En l'entendant, Basile se rendit compte qu'il n'avait en effet pas été très présent auprès d'elle. Auprès de personne en réalité. Sa punition avait été telle qu'il avait dû bien malgré lui se refermer sur lui-même pour tenir le coup.

- Ouais. Avec l'augmentation de ma charge de travail, je n'ai pas pu traîner autant qu'avant sur le territoire.

En l'imitant, il la poussa légèrement de l'épaule avant d'ajouter quelque chose en souriant.

- Tu m'as manqué.

L'anecdote de son périple à sa recherche le fit une nouvelle fois rire. Avait-il un double sur le territoire ? Il n'était pas rare qu'on le confonde avec Axel car ils avaient quasiment le même âge et se ressemblait pas mal, mais il doutait que c'était de lui qu'elle parlait.

- J'espère que cet inconnu ne va pas m'attirer des problèmes à se balader en faisant croire aux gens qu'il est moi.

Il rigolait, mais il connaissait une paire de jumeaux qui avaient quelques pépins à cause de leur ressemblance. L'un plus que l'autre d'ailleurs. En voyant Alex soudainement un peu songeuse, il ne put s'empêcher de s'interroger. Beaucoup de choses avaient changées pour lui, mais elle aussi n'avait peut-être pas eu un début de Saison Tempérée très agréable.

- Un soucis ?

Son rire me fit plaisir à entendre. Au7 moins il n'avait pas perdu son sens de l'humour avec tout ça. Je me doutais qu'il avait du changé, mais au moins notre relation ne semblait pas si différente que cela. Ce que j'appréciais de lui était qu'il ne prétendait pas être quelqu'un d'autre. Il n'y avait pas de mensonges, pas de scène, pas de problème. Nous étions amis, tout simplement. Pas de jugement, pas de question. J'étais là pour lui lorsqu'il en avait besoin. Il n'avait pas besoin de me le demander.

« Un tout petit peut plus? »  répétai-je en souriant..

Je pouvais bien le lui laissai pour le moment, bien que je me doutais que pour avoir dû s'arrêter, l'étourdissement dû être un peu plus que ce qu'il eut supposé. Il savait que je le savais, il était donc inutile d'en ajouter sur le sujet. Il expliqua qu'il avait un peu surestimé ses forces depuis quelques jours. Je n'en doutais pas du tout. Il voulait donner le meilleur de lui-même et je le comprenais tout à fait. Il était souvent nécessaire de se démarquer. Puis il avait les récents événements qui n'aidaient pas.

Il expliqua aussi qu'il avait moins de temps dû à l'augmentation de sa charge puis me poussa doucement à son tour. J'éclatai de rire en retournant doucement l'appareil. Il m'avait manqué aussi, autrement je n'aurai pas décidé d'essayer de le trouver aujourd'hui.

« Tu m'a manqué aussi, sinon je n'aurais pas tenté de voir si je pouvais te trouver. Et quelle chance j'ai eue de te trouver aussi. Tu aurais très bien pu être, je ne sais, trop-ou loin d'ici. »  répondis-je.

Au contraire de beaucoup d'hommes du clan. Basile ne semblait pas me méprendre avec ma soeur qui ne faisait que passer d'un lit à un autre. Basile enchaina de son commentaire sur mon aventure à sa recherche. La situation semblait visiblement l'amuser et à bien y pensé elle m'amusait aussi cette histoire. Sans vraiment m'en rendre compte, mon esprit vagua de nouveau vers ma soeur.

Sa question me rappela sur terre et je tournai la tête vers lui en soupirant. Très peu de choses avaient changé avec moi, ne serait-ce que de voir se désintégrer ma relation avec ma cadette.

« Rien de bien grave, j'te rassure... »  dis-je en forçant à mes lèvres un sourire que je voulus rassurant. « Je suis étonné que tu n'as pas entendu parler d'elle déjà... sa réputation n'a fait qu'empirer depuis... »  

Je laissai s'échapper un ricanement amer avant de relever mes genoux un peu vers moi pour y poser mes coudes. L'engueulade me revenant en mémoire, je soupirai. J'avais à la fois envie d'en parler et envie de changer le sujet. Une partie de moi avait besoin de me confier à Basile alors que l'autre ne voulait pas le tracasser avec mes problèmes alors qu'il en avait surement déjà assez de son côté. D'un autre côté, si je n'en parlais pas, il s'inquièterait surement aussi, voir me poserait la question. Aussi bien le devancer pour rapidement passer à autre chose.

« On s'est engueulé elle et moi. Elle a pris la fuite en claquant la porte. » expliquai-je.

Je décollai la tête du mur avant de placer mes jambes pour être assise en indien sur le sol, le dos toujours contre la façade.

- C'est vrai que je bouge pas mal ces derniers temps.

C'était le moins qu'on pouvait dire. Quand ce n'était pas sur le territoire pour la formation, c'était du côté des Jaguars pour aider un peu. Parfois, il faisait même un tour dans le centre pour continuer à travailler sur ce que Raphaël lui apprenait. Au vu de cet emploi du temps, il n'était vraiment pas étonnant qu'il se soit écroulé. Ses frères avaient raisons, à un moment où un autre, il lui faudrait prendre une journée complète pour se reposer, mais ce jour ne lui semblait pas être prêt d'arriver.

Malgré tout ce que pouvait lui dire Alex, Basile se rendit bien compte que si c'était grave. Les autres ne verraient peut-être une situation d'une gravité inquiétante, mais lui voyait que ça avait un effet bien trop mauvais sur son amie. Et naturellement, il avait des doutes sur la raison de tout ça. C'était toujours la même chose. Quand la blonde se mit en parler, ce ne fut qu'une confirmation et il soupira. Bien sûr, il avait entendu parler des frasques de plus en plus régulières d'Elyse. Si dans sa famille on n'y prêtait pas grande attention, ce n'était pas le cas de tout le monde et il suffisait de se balader sur le territoire pour entendre les rumeurs qui circulaient sur la petite sœur de Nathanaël et Alex. Seulement, il ne s'agissait là que de la partie visible de l'iceberg et ce n'était pas celle-là qui intéressait Basile. Il passa machinalement un bras autour des épaules de Alex et l'attira contre lui.

- Donc, elle ne se rend toujours pas compte d'à quel point ça t'affecte... Vous vous disputez souvent elle et toi ?

Le blond savait parfaitement que Alex subissait la piètre réputation de sa sœur, elle devait sûrement en avoir assez d'assumer les dégâts collatéraux du comportement racoleur d'Elyse. Basile peinait à comprendre pourquoi cette dernière agissait de la sorte. Qu'avait-elle à y gagner ? Oui, on pouvait passer un bon moment à deux, mais de là à multiplier les amants. En plus, en le faisant de façon aussi ouverte au point d'être considérée uniquement comme une pute. Tout ça le dépassait.

C'est vrai que je bouge pas mal ces derniers temps. me répond mon ami.Son commentaire me fait sourire, mais cela ne dure pas alors que la conversation reprend au sujet de ma demi-soeur. Le regard poser sur le sol devant moi, je rumine en silence les derniers jours qui ne se sont pas passé pour le mieux, du moins pour moi. Si seulement il n’y avait que l’histoire avec Elyse qui m’affectait dernièrement. Hors je n’avais pas tellement cette chance en soi. Il y avait Gaëlle aussi. Je n’arrivais pas à me sortir la blonde de la tête et aujourd’hui sortir de chez moi m’avait sembler passablement difficile. Je n’avais plus tellement envie de sortir ou d’aller au boulot, vraiment pas. Je sens alors les bras de Basile passer autour de mes épaules avant qu’il ne m’attire contre lui. Je ne refuse pas et m’accôte doucement contre lui sans piper un mot. J’ignore comment lui expliquer la situation avec la plus jeune de ma famille. Le tout me semble toujours aussi complexe, aussi difficile a gérer. Je me demande ensuite s’il a parler avec Axel. Après l’engueulade qu’on a eu je n’aurais pas été étonné qu’il en est informé son frère. Ou peut-être pas après tout. Basile est-il au courant qu’Axel cache parfois ma soeur dans sa chambre?

Donc, elle ne se rend toujours pas compte d'à quel point ça t'affecte... Vous vous disputez souvent elle et toi ? reprend-t-il en rompant le silence. Cette fois, je lui réponds d’abord par un soupire. Je ne sais pas tellement comment lui expliquer la situation, mais en même temps ce n’est pas comme s’il y a mille et un chemin à emprunter pour expliquer la situation.

« En fait, on n’arrêtait pas de s’engueuler… Tu sais comment elle est…. Mais récement, y’a eu ce qu’Axel m’a dit au sujet d’Elyse… » commençais-je d’une voix qui cache assez mal la douleur de l’aveu qu’Axel m’a fait.

Ma soeur me fuit intentionnellement en allant chez Axel. Elle me fuit point barre. J’ai du mal à prendre le tout et le digéré.J’ai du mal à croire qu’elle fuyait exprès pour me fuire moi. Juste à y penser, je sens déjà les larmes aux yeux. Je dois cligner des paupières quelques fois pour tenter de les chasser avant de me faire à l’évidence : elles finiront par rouler le long de mes joues de toutes façons alors à quoi bon les repousser.

« Elle me fuit  » finis-je par lui expliquer. « Du moins d’après Axel, mais je suis certaine qu’il a dû te parler de tout cela. » dis-je en tentant de chasser le souvenir de mon esprit pour passer à autre chose.

Le sujet était épineux, mais Basile avait la sensation qu'en parler ne ferait peut-être pas de mal à Alex. Dans un premier temps, du moins. Il pouvait se tromper bien sûr et c'était aussi pour cela qu'il ne comptait pas rester bloqué sur le sujet durant toute la journée. Une fois que la blonde aurait vidé son sac, il trouverait quelque chose pour lui changer les idées et lui redonner le sourire. C'était son plan du moins. Il savait qu'on ne pouvait pas toujours se fier aux plans et que tout pouvait changer d'un instant à l'autre, mais celui-ci lui paraissait suffisamment simpliste pour qu'il ne capote pas. Au pire, il s'adapterait. Il attendit donc patiemment qu'elle parle sans la pousser. Rapidement, Alex commença son explication par quelque chose dont il se doutait. Ensuite, elle abattit une information qu'il n'avait pas vu venir. Axel ? Qu'est-ce que Axel venait faire là-dedans ? Basile connaissait encore assez mal son frère et même s'il lui parlait plus ces derniers temps, ils avaient encore beaucoup de chemin à parcourir. Il resta donc à l'écoute malgré la pointe d'appréhension qui lui tordait le ventre. Le sujet était en fait beaucoup plus délicat qu'il ne le pensait et à en voir les mimiques d'Alex le blond comprit qu'elle était bien plus blessée qu'il ne l'avait imaginé. Vraisemblablement Elyse la fuyait. C'était assez étonnant. Il s'était plus attendu à ce que la cadette se rebelle plus franchement et rue dans les brancards quitte à tout renverser sur son passage. Quand la Soumise lui souffla que Axel avait dû lui en parler, Basile grimaça. Non, il ne savait absolument rien sur cette histoire. Il expira longuement, un peu décontenancé par tout ça.

- Avec Axel, ça a toujours été un peu compliqué donc on ne peut pas vraiment dire que je sois son confident. Je ne sais rien du tout. En fait, je ne savais même pas qu'il était si proche d'Elyse.

Et là, malgré lui, Basile ne put pas s'empêcher de se demander si ces deux là étaient plus que des amis. Il chassa néanmoins vite cette idée de sa tête. Cela ne le regardait pas.

- Quand tu dis qu'elle te fuit, tu veux dire qu'elle ne revient plus du tout chez vous ? Enfin, je vais émettre une hypothèse. Peut-être que ce n'est pas si mal que vous ne vous voyez plus pendant un moment. Prendre du recul, ça peut parfois faire du bien et ça vous permettrait peut-être de parler plus posément après.

Assise à l’ombre à côté de Basile, j’ai le coeur gros. J’ai soudainement envie de m’enfouir dans mon lit and me roulant en boule pour pleurer. Je suis épuisé et ma conversation avec Leith résonne toujours dans ma tête. Je sais qu’il a raison, mais les choses ne sont jamais aussi simple que ça. Elyse et moi, ce n’est pas fait pour marcher. On ne s’entendra jamais. C’est finit. Mais ce n’est pas le seul souci dans ma vie. Revoir Gaëlle m’a chambouler, réveillant en moi des émotions oublié et ignorer. Je ne sais plus comment retourner les deux situations. Avec Elyse, j’ai clamé haut et fort vouloir abandonner. Non, pas vouloir, j’ai plutôt affirmer que j’abandonnais. Rien à y redire, je ne crois pas changer d’idée. Ce n’est pas non plus une stratégie, j’ai finis de courir pour retrouver le seule personne qui cherche plutôt à me fuire qu’autre chose. J’en ai marre, c’est trop épuisant pour moi. J’ai pas que ça à faire non plus et pourtant j’ai l’impression de ne faire que cela. Du coup, avec la discussion passablement animé de l’autre soir avec Axel, j’en ai su beaucoup trop sur le cas d’Elyse. Sur le fait qu’elle me fuit exprès. La douleur est toujours aussi cuisante que lorsqu’il me l’a dit. Je sens déjà mes yeux me brûlés alors que je sais que les larmes ne sont pas loin. La voix de Basile retarde le processus, me rapellant que je ne suis pas seule ici, dieu merci!

Avec Axel, ça a toujours été un peu compliqué donc on ne peut pas vraiment dire que je sois son confident. Je ne sais rien du tout. En fait, je ne savais même pas qu'il était si proche d'Elyse. me dit-il. Je tourne la tête vers lui, l’observant alors qu’il me répond. Je ne m’étonne pas de savoir qu’Axel ne lui a pas parlé de la conversation, mais non loin de la, là colère bouille légèrement en moi. Juste assez pour me faire savoir qu’elle n’est pas loin, mais la douleur et la tristesse restent dominante. « En fait, c’est toi que je venais trouver. » lui explicais-je baissant les yeux pour fixer le sol devant moi. Je passe une main dans mes cheveux avant de reprendre. « Je voulais voir si tu étais partant pour me donner un coup de main pour chercher Elyse…. Mais tu étais absent. » Le ton de ma voix baisse graduellement et je ferme les yeux. Les jambes en indien, je pose mes coudes sur mes genoux pour enfouir ma tête entre mes mains. Je soupire et reste ainsi quelques secondes avant de passer mes mains dans mes cheveux pour me redresser. « Ce qui a commencé en discussion amicale à finit en prise de tête et en engueulade... Enfin,  je dis amicale, mais c’est Axel quand même. » dis-je un peu à la blague pour détendre maladroitement l’atmosphère qui avait changer depuis que j’avais décider de lui parler de tout cela. Mon sourire s’efface cependant rapidement. « Apparament qu’Elyse trouve refuge dans sa chambre… pour me fuire… » à la dernière partie de ma phrase, je lève les yeux vers lui alors combattant les larmes.

Quand tu dis qu'elle te fuit, tu veux dire qu'elle ne revient plus du tout chez vous ? Enfin, je vais émettre une hypothèse. Peut-être que ce n'est pas si mal que vous ne vous voyez plus pendant un moment. Prendre du recul, ça peut parfois faire du bien et ça vous permettrait peut-être de parler plus posément après. reprend-t-il. Me forçant à sourire, je penche la tête sur le côté. Je vois bien qu’il tente de trouver du positif à la situation, mais je ne crois pas qu’il y est moyen de trouver du positif. Je ne veux pas en trouver. Si j’en trouve, je vais continuer de cogner toutes les portes des logements pour la retrouver. Je ne veux plus perdre mon temps. Qu’ai-je fais depuis quatre ans? Qu’ai-je vécu? Combien de souvenir ne sont pas directement lier à ma foutu demi-soeur? Depuis Gaëlle, je n’ai vécu que pour remettre Elyse sur le droit chemin, mais plus maintenant. C’est fini. « Elle fait ses bêtises puis va se cacher pour que je ne la trouve pas Basile. Elle fuit la maison suite à nos engueulade pour me faire perdre la tête à tenter de la trouver. » explicais-je d’une voix qui cache mal ma douleur. Je détourne les yeux pour fixer le sol à nouveau. « Non, c’est fini. Depuis 4 ans je m’efforce à tout faire pour lui faire cesser ses bêtises, pour la retrouver lorsqu’elle fuit, pour lui faire comprendre qu’elle fait mal à d’autre en agissant ainsi… » je m’intérompt pour avaler. « C’est fini Basile. J’abandonne. Elle me fuire, soites alors! Qu’elle se fasse plaisir, je ne la chercherai plus. C’est fini. » J’admet avoir du mal à contenir mes émotions. Je me sens vasciller entre la douleur et la tristesse. Je vis les deux à la fois et c’est insoutenable.

Lorsque je lève les yeux vers lui à nouveau, c’est avec l’intention de changer le sujet. « Alors, donne moi une bonne nouvelle. Parle-moi de ce qui t’arrive de bien. » commençais-je en souriant pour cacher ma douleur. J’étais incroyable. À pein que je venais de me dire que je pensais plus à moi à présent que je changais d’avis pour me concentrer sur quelqu’un d’autre. Je suis incapable d’être en ma propre compagnie on dirait. Comme si je ne pouvais pas me regarder dans un miroir. Je ne reconnais pas celle que je suis devenue de celle que j’étais il y a 4 ans. « Comment ça va avec ta copine? » demandais-je. « Toujours amoureux? » dis-je pour l’agacer. Mentalement, je suis à présent incapable de chasser l’image de Gaëlle et le souvenir de nos baisers de retrouvailles et je n’ai pas envie d’essayer de la chasser de ma tête. Je choisi plutôt de me concentrer sur Basile. Je préfère les choses ainsi je crois. Je ne veux plus me faire d’illusion au sujet de Gaëlle et moi, je ne veux pas de faux espoirs.