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| When the poor child meets the good man { Dryss | |
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Alice JAGUARS DU SUD ㄨ MEMBRE
❖ Messages : 1634 ❖ Crédits : young wolf (ava et signature) ❖ UN SOURIRE POUR LA PHOTO ? : ❖ ÂGE DU PERSONNAGE : dix-neuf ans. ❖ TÂCHE : en formation. ❖ HUMEUR : toujours joyeuse. quoi de mieux pour masquer ce que je ressens ?
| Sujet: When the poor child meets the good man { Dryss Mer 5 Nov 2014 - 19:58 | |
| [1er jour post-rébellion] Je venais tout juste d’apprendre pour Joshua, pour sa vraie mort. Je savais que l’instigateur de tout ça, de tout ce cinéma n’était autre que notre actuelle Chef, Noâ. Comment n’avais-je pas pu le savoir, le sentir jusque-là ? Celle qui m’avait sauvée de ce cauchemar, c’était elle. J’avais été bien aveugle pendant toutes ces années. Je n’étais pas du genre à être animée par une fureur quelle qu’elle soit, même dans un moment pareil, plutôt du genre à pleurer. Mais cette fois-ci, c’était différent. Toutes mes émotions se bousculaient. Pourquoi n’avait-elle pas été franche ? Parce qu’elle risquait la mort, j’imagine. Pourtant, personne ne méritait de mourir après avoir agi de la sorte. Joshua méritait tout cela. Il n’avait jamais été un homme juste, un homme décent, un homme droit. J’aurais voulu savoir tout ça, j’aurais voulu remercier Noâ mais comment le faire après tant d’années alors qu’elle ne devait même pas avoir conscience de m’avoir sauvée, ce soir-là ? Je me rongeais toujours plus depuis que j’avais appris tout ça et que j’avais été laissée seule. Tout le monde avait dû retourner de son côté, c’est normal. Moi, je n’avais pas été capable de m’atteler à la tâche aussi rapidement parce que j’avais eu besoin de me reposer avant tout ça. J’étais encore un peu vaseuse depuis ma syncope. Je me tenais alors assise à même le sol, juste à l’entrée du quartier général. « Pourquoi mes démons ressortent encore maintenant ? Après tant d’années et en sachant même que Abel, son fidèle, va mourir, j’en tremble ? », je parlais assez bas pour qu’on ne m’entende pas trop et puis, je me croyais seule. Effectivement, je tremblais des mains. Postées devant moi, les bras tendus, je réalisais que j’étais dans un état pitoyable. À croire que Joshua avait encore beaucoup trop d’emprise sur moi. J’aurais dû être contente, j’aurais dû crier de joie à la mort d’Abel. J’aurais dû mais je n’y arrivais même pas. J’étais encore la petite fille, terrorisée, mais silencieuse à cause de ses coups et de ses mots blessants. « Et si Abel avait raison ? Si je les avais sauvées dans le vent ? Si tout ce que j’avais fait avait été vain ? » Voilà que je doutais de mes propres gestes, de mes propres actes pour défendre ceux qui m’étaient chers. Des larmes. Encore des larmes. Après tout, je me croyais seule. Je pouvais bien craquer. Tant que personne n’était au courant de mon fardeau, je pouvais craquer. |
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| Sujet: Re: When the poor child meets the good man { Dryss Jeu 6 Nov 2014 - 21:43 | |
| Après le discours de Noâ, tout le monde s'était dispersé aux alentours du QG. Alors que certains s'attelaient déjà à leur tâche, d'autres prenaient le temps de souffler après tous ces événements pour le moins bouleversants. Pour sa part, Dryss était parti se reposer un petit peu dans ses quartiers. La besogne qui l'attendait n'était pas de tout repos, et son sang-froid serait mis à rude épreuve. Il était néanmoins content de se charger des cadavres avec Ezekiel. Accomplir ce fardeau avec un inconnu lui aurait posé des difficultés pour contenir ses émotions et garder son secret enfoui en lui. Il savait qu'au moins, Zeke ne poserait pas trop de questions et ne serait pas suspicieux à son égard. Il enfila un blouson noir et se rafraîchit le visage. Ensuite, il perdit son regard dans la petite glace suspendue au-dessus de son évier. Ses traits étaient tirés, fatigués. Il était encore plus pâle et plus cerné que d'habitude. Son visage portait les stigmates de la bataille qu'il avait mené la nuit-même mais témoignait également du poids de son fardeau. Il resta de longues secondes à contempler le menteur qui se tenait en face de lui. Ensuite, il se ressaisit et descendit les étages quatre à quatre jusqu'à arriver à l'entrée du QG.
Dryss ne s'attendait pas à ce que quelqu'un se trouve à cet endroit. Il s'agissait d'une jeune femme aux cheveux foncés, elle était assise là, par terre et lui tournait le dos. Il ne lui fallut que quelques secondes pour reconnaître Alice. Mais que faisait-elle là? Lorsque l'espion remarqua que son dos était secoué de sanglots, il comprit immédiatement qu'elle était en pleine crise. Sans se poser davantage de questions, il approcha d'elle doucement pour ne pas l'effrayer. Elle murmurait des mots qu'il peinait à comprendre. Des mots qui semblaient être des interrogations sans réponse. Lorsqu'il arriva à sa hauteur, il s'agenouilla pour être à ses côtés, et posa délicatement la main au creux de son dos. Alice. Ca va? Même s'il ne connaissait pas beaucoup la jeune femme, il savait que Noâ l'appréciait énormément. Apparemment, son passé avait été très douloureux et la tourmentait quotidiennement, mais il n'en savait pas plus. Il n'ignorait pas non plus que la jeune femme détestait la violence autant que lui. Cette nuit avait dû être éprouvante pour elle, et il partit du principe que c'était là la cause de sa peine. D'un ton qu'il voulut le plus rassurant possible, il la consola. Cette nuit a été pénible pour tout le monde. On a tous vécu des choses horribles, mais il faut se serrer les coudes. Il lui lança un léger sourire. Si tu ne te sens pas bien, je peux te conduire à l'infirmerie pour que tu te reposes un peu.
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Alice JAGUARS DU SUD ㄨ MEMBRE
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| Sujet: Re: When the poor child meets the good man { Dryss Dim 30 Nov 2014 - 20:03 | |
| Si j’avais été hésitante à l’idée de voir, tôt ou tard, Abel qui n’avait eu de meilleure sanction que la mise à mort en soirée, sans doute encore trop touchée et ne sachant comment réagir face à un de mes anciens bourreaux encore plus bas que moi à cette époque, cette annonce était encore pire. Dans ma tête, tout était sens dessus dessous. Celle-ci avait eu l’effet d’une bombe, d’un ricochet. Tout s’affolait. Plus rien ne fonctionnait correctement. Je ne contrôlais même plus mes mouvements, mes actes. Je pleurais mais je crois que je ne pouvais même pas espérer l’arrêter de moi-même, de ma simple envie, mon simple désir. Je ne voulais pas me montrer comme ça, pas aux yeux de tous, pas après avoir tenu autant de temps avec ce fardeau tel un secret bien enfoui au fond de mon cœur meurtri. Alors pourquoi mon corps ne voulait pas m’obéir, au moins cette fois ? Était-ce parce que je l’avais laissé se faire torturer jusque-là ? M’en voulait-il ? Comme ceux qui ne désirent plus manger. Je ne pouvais même pas trouver l’occasion pour prier, pour lui demander de se calmer. En fait, on pouvait me comparer à ce moment précis à un animal meurtri, un animal blessé. Sauf que dans mon cas, mon corps ne suivait pas ce que l’instinct lui dictait. Alors, les larmes coulaient tel un torrent, mes poings se serraient si violemment que du sang en coulait et dans ma tête, les cris se déferlaient. Je tremblais telle une feuille alors même qu’il n’y avait pas le moindre signe, pas la moindre preuve de vent. Pas même une légère brise. Je n’étais vraiment pas belle à voir. J’étais comme une cocotte-minute prête à imploser à n’importe quel instant, au geste ou au mot de trop.
C’est lui qui enclencha la suite. C’est le jeune homme du nom de Dryss. Un Ancien que je connaissais relativement bien mais sans plus de détails. Lui et moi, nous nous ressemblions en beaucoup de points. Peut-être était-ce pour cette raison qu’il serait l’un des derniers à pouvoir me reconnaître dans cet état. De toute manière, il avait déjà commis la violation de mon intimité si précieuse, pourtant, surtout à un tel moment. Il n’aurait pas dû. Oh non ! Il aurait dû me laisser respirer… « Ne me touche pas ! », hurlais-je une première fois, ne prenant même pas conscience de qui me parlait en même temps. Je lui asséné un coup, certes dans le vent, mais un coup qui se voulait violent, bien que maladroit. « Lâche-moi… lâche-moi… Non ! Joshua… ne me touche pas ! », ce n’était pas Joshua. Il n’avait rien d’un Joshua. Mais ma colère, ma crainte, ma tristesse, mon angoisse m’aveuglaient totalement. C’était plus fort que moi. Voilà que je hurlais sans raison. Je ne disais plus un mot. Des larmes tombaient, quelques secondes après seulement. Je tremblais de nouveau violemment et presque de manière épileptique. Rien de bon, rien de beau, rien de rassurant. Même quelqu’un, comme moi, qui ne supportais pas la violence, voilà ce que je donnais… |
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| Sujet: Re: When the poor child meets the good man { Dryss Jeu 4 Déc 2014 - 23:52 | |
| Alice était en état de choc. Et ce n'était rien de le dire. La jeune femme ne cessait de trembler et de gémir. Ses larmes coulaient sans cesse et sa crispation était telle que Dryss parvenait presque à ressentir physiquement la tension qui l'habitait. Il ne s'attendait certainement pas à ce que son intervention aggrave les choses. Et pourtant c'est ce qui arriva. À peine eut-il ouvert la bouche que la brune se pâma davantage, hurlant et se débattant comme une forcenée. L'ancien sursauta et évita de justesse un coup de poing imprécis mais ravageur. Son premier réflexe fut bien sûr d'enlever sa main du dos de la jeune femme. Visiblement, le contact physique la perturbait. Mais pourquoi? Il ne la savait pas sensible à ce point.
Elle continua à hurler sans raison apparente. Mais dans son délire, elle prononça soudain le nom de Joshua. Sans réfléchir, l'ancien se posta en face d'elle, tentant de capter son regard sans le moindre contact physique. Il tentait de suivre les mouvements saccadés et irréguliers de son buste pour lui faire face, ce qui n'était pas chose facile.Alice Joshua est mort. Il n'est plus là. C'est fini. Il avait déclaré ce fait avec une fermeté emplie de douceur. Il fallait bien que la Membre l'entende s'il voulait la calmer. Il espéra dans un premier temps que cette tentative suffirait au moins à arrêter les hurlements de la jeune femme. Tout en observant la Jaguar il réfléchit à ce qu'il venait d'entendre. Pourquoi avait-elle des hallucinations au sujet de leur ancien chef? Qu'avait-il fait pour qu'elle en garde un souvenir si horrible? Il n'obtiendrait de toute façon pas de réponse avant que la brune ait repris ses esprits... |
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Alice JAGUARS DU SUD ㄨ MEMBRE
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| Sujet: Re: When the poor child meets the good man { Dryss Mer 31 Déc 2014 - 23:48 | |
| Je n’avais décidément plus toute ma tête. J’avais perdu pieds. Je sombrais dans la folie la plus totale à ce moment. Je tremblais telle une feuille, les soubresauts ne s’arrêtaient pas. J’étais incontrôlable, ingérable. J’étais perdue dans les méandres de mon esprit, dans la noirceur de mes souvenirs qui me rendaient absente. Tantôt c’était Joshua, tantôt c’était Abel, tantôt tant d’autres de ses fidèles Membres. J’avais beau courir, m’échapper, m’éclipser, ils me rattrapaient inexorablement. J’étais destinée à courir encore et encore, à hurler, sans me rendre compte des conséquences en réalité. Au fond, si j’avais été consciente de ce que je faisais subir à Dryss, je crois bien que je m’en serais voulu la première. Mais après une telle nouvelle, une telle annonce, aussi discrète qu’elle put être, je revoyais tout défiler. À croire que cet ancien Chef n’allait pas me lâcher si rapidement. Au contraire, il me collait à la peau comme du sucre, mauvais pour l’organisme mais que l’on approche inévitablement. Ce fardeau était un poids mort depuis si longtemps et pourtant, encore à ce moment-là, je ne parvenais pas à m’en décharger, peu importe que le temps ait pu passer. C’était trop pour mon corps, mon cœur et mon âme qui criaient au secours à leur façon. Le pauvre semblait essayer tout ce qui était en son pouvoir pour me calmer. Lorsqu’il me fit face, cherchant du sien mon regard, je m’accrochai pitoyablement, péniblement, toujours vulnérable à celui-ci. J’avais désespérément besoin d’être ramenée à la réalité si je ne voulais pas faire plus de dégâts. Pourtant, je continuais de pleurer. Voilà même que je me mettais à me griffer la poitrine sauvagement. Forcément, nombre de fois qu’il m’avait touchée à ce niveau-là. C’en était dégoûtant. Ben oui, je me rappelais malheureusement de ces scènes, je les revoyais. Heureusement, je ne pouvais pas arracher mes vêtements en étant aussi imprécise dans mes mouvements. J’y mettais de la force, ce pouvait être violent mais ce n’était pas assez acéré. « Joshua… mort… mais… il… il… ne reviendra plus… », c’était logique, mais apparemment, ce ne l’était pas tellement pour moi à cet instant. « Touchée… je suis sale… il m’a… touchée… encore… », vraiment aberrant. Il fallait vraiment que j’atterrisse. Le pauvre allait vite désespérer à son tour si je ne me réveillais pas de ce cauchemar. |
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| Sujet: Re: When the poor child meets the good man { Dryss Mar 6 Jan 2015 - 1:57 | |
| L'Ancien, malgré toutes ses tentatives pour raisonner la jeune femme, ne parvint pas à accrocher son regard. Il ne savait si elle refusait tout contact visuel, ou si elle était trop ancrée dans son délire pour raisonner qui que ce soit. Dryss n'était pas souvent confronté à ce genre de situation et il lui arrivait parfois de manquer de subtilité, ou de "psychologie" comme on disait. S'il essayait toujours de résoudre les choses en douceur, ce genre de crise le désarçonnait totalement. Il ne savait s'il devait empêcher Alice de se faire du mal, car cela aggraverait certainement sa crise. Mais d'un autre côté, la voir hurler de la sorte sans se calmer le plongeait lui-même dans une détresse qu'il expérimentait assez rarement : l'impuissance. Il était impuissant face à elle et face à l'ampleur de sa crise. Il ne savait que faire, il était désemparé et seul.
Seul? Peut-être pas dans le fond. Il jeta un regard désespéré autour de lui, à la recherche d'une tierce personne qui pourrait l'aider à calmer la jeune fille. Quelqu'un! À l'aide. Mais il n'y avait personne en vue. De toute façon, les cris d'Alice à eux seuls auraient pu alerter quelqu'un s'ils n'avaient pas été seuls.
La brune commença alors à se griffer violemment la zone de la poitrine, ce que l'Ancien trouva à nouveau des plus bizarres, mais quand on était dans cet état, y avait-il seulement quelque chose qui pouvait encore sembler normal? Il fut tenté d'interrompre cette auto-mutilation et avança ses bras vers ceux d'Alice mais s'arrêta en plein mouvement. Il hésitait. Non il devait continuer à la raisonner. Elle prononça à nouveau quelques mots, et de façon plus audible cette fois. Autant Dryss pensait que son intervention précédente avait été inutile, autant les mots de la jeune femme le rassurèrent : apparemment, elle l'avait bel et bien entendu. Oui. Il est mort. Tu n'as plus à avoir peur maintenant. Il cherchait toujours désespérément son regard des yeux et se forçait à garder un ton calme et ferme à la fois. Ce qu'elle ajouta frappa l'Ancien. "Touchée"? "Sale"? Joshua l'avait donc "salie" en quelque sorte... Dryss chassa bien vite ces pensées. Il ne pouvait tirer des conclusions hâtives sur base d'un délire et la priorité c'était de la ramener à la raison. Il se dit qu'évoquer Noâ l'aiderait peut-être à reprendre pied. L'Ancien n'ignorait pas son admiration pour la chef, alors autant essayer.
Non. Il ne te touchera plus jamais. Regarde-moi. Noâ est là. Elle te protègera toujours. Ne l'oublie pas. Toujours implorant, il tentait de trouver, derrière les yeux révulsés de la jeune femme, un semblant de raison. |
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| Sujet: Re: When the poor child meets the good man { Dryss Lun 23 Fév 2015 - 22:01 | |
| Plus je restais plongée dans ce mauvais rêve, dans ce réel cauchemar, plus je mettrais du temps pour m’en remettre. Pourtant, j’étais loin de contrôler tout ça. Cela me dépassait totalement ; je n’avais aucune ressource pour me reprendre en main, pas toute seule, en tout cas. Je n’étais pas la seule déstabilisée dans l’histoire. Dryss qui s’accrochait à moi, au fantôme qui prenait mon apparence, ne semblait pas près de me lâcher. Peut-être aurait-ce été mieux pour lui. Pour moi, non. J’avais besoin de l’aide, du soutien de quelqu’un qui pourrait relativement me comprendre, en tout cas, comprendre mon besoin de douceur et de psychologie, histoire de ne pas plus me brusquer qu’on ne l’avait déjà fait jusqu’à présent. Il semblait être le plus à même de le faire sans me ménager pour autant. Il fallait, après tout, que je retrouve rapidement la raison avant de devenir complètement dingue et d’être avalée par la noirceur qui m’envahit depuis les histoires désastreuses avec Joshua. Je ne devais pas succomber à la facilité, je devais me battre comme je l’avais toujours fait jusque-là. Alors, je me focalisais sur ce qu’elle disait ; je devais au moins faire cet effort.
C’était ce que je faisais. J’écoutais attentivement et le plus sereinement qu’il m’était possible ce que l’Ancien me disait. Il était dans la réalité, lui. Il n’était dans ce déni, dans ce semblant de passer qui me bouffait de plus en plus chaque seconde. Oui, Joshua était mort. Il ne reviendrait pas. Il ne reviendrait pas me toucher. Il ne reviendrait pas me hanter. Il ne poserait jamais plus ses mains sur moi. Quand je parvenais enfin à voir un semblant de lumière, j’en oubliais presque ce qui me travaillait juste avant. Je devais me faire une raison. Je devais oublier ces flashs qui me nuisaient et je devrais peut-être même, pour cela, en parler à quelqu’un. Non… Impossible ! J’en serais bien incapable. Je ne pouvais avouer quelque chose d’aussi… dégradant et humiliant. Un peu d’aide me suffirait déjà amplement pour ne pas sombrer davantage. J’envisagerai peut-être, un jour, de dire même un tout petit mot à ce sujet de ce traitement qui dura quatre ans. « Oui, oui, c’est ça ! Oui, Joshua est mort ! Il ne m’approchera plus jamais ! », je reprenais petit à petit contenance et sérieux face à mon preux chevalier. Heureusement qu’il me ramenait la réalité en face, histoire que je puisse me réveiller en douceur. Il avait cette petite fermeté qui me maintenait debout, sans égal.
C’est comme si je venais tout juste de me réveiller d’un mauvais cauchemar. Je le fixais, les yeux ébahis, reprenant mon souffle et mes esprits surtout. Je réalisais bien que quelque chose venait de m’arriver, à son regard, mais je ne pouvais m’en rappeler exactement. Alors, devinant que je devais avoir subi une énième crise de paranoïa doublée d’hallucination, je me relevai, du mieux que je le pouvais, le prenant dans mes bras, avec toute la difficulté de respiration que cela répercutait sur moi, peu importe, je pouvais bien faire cet effort. Cela ne dura que quelques millièmes de secondes avant que je ne le regarde d’un peu plus loin. « Je te remercie… Dryss et je m’excuse sincèrement. », j’étais encore un peu déboussolée mais je tenais sur mes jambes, c’était le plus important. |
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Invité Invité
| Sujet: Re: When the poor child meets the good man { Dryss Mer 4 Mar 2015 - 21:50 | |
| Dryss s'apprêtait à céder : il envisageait depuis un moment déjà de saisir Alice. Déjà pour l'empêcher de se mutiler et surtout pour l'emmener à l'infirmerie où on lui aurait administré un sédatif. Il ne pouvait plus supporter cette panique qui s'emparait de lui et ce sentiment d'impuissance devant la détresse de la jeune femme. Il voulait que ses convulsions cessent et si les mots ne suffisaient pas, il aurait alors fallu qu'il emploie la force. Mais heureusement, au moment où l'Ancien s'apprêtait à passer à l'acte, la brune lui répondit dans ses convulsions. Ce qui était au départ une interrogation se transforma en assertion : elle affirma à son tour que Joshua était bien mort et qu'il ne pourrait désormais plus la toucher. L'Ancien acquiesça, reprenant espoir.Oui. C'est ça. Murmura-t-il, ne sachant s'il devait continuer à lui parler ou la laisser reprendre ses esprits d'elle-même. Le fait de prononcer cette phrase eut un effet curateur sur la jeune Jaguar : elle sembla prendre conscience de ce qu'elle venait de dire et soudain, presque aussi brutalement que la façon dont sa crise avait commencé, elle se calma et arrêta de gesticuler. Ses tremblements s'estompèrent et elle leva un regard interrogateur vers l'Ancien qui, tout en étant toujours inquiet, ne put retenir une expression de soulagement. C'était donc fini? Elle était définitivement calmée? Le brun soupira, comprenant que la crise était passée. Mais il s'agissait maintenant de comprendre : pourquoi ces convulsions? Pourquoi ce délire? Et surtout pourquoi cette obsession envers Joshua? Dryss crut bon de ne pas poser ces questions assez délicates dans l'immédiat.
Il aida la jeune fille à se relever et fut surpris lorsqu'elle le prit brièvement dans ses bras pour le remercier. Le Jaguar hocha la tête avant de demander, toujours sous le choc. Est-ce que ça va? Tu... te sens mieux? Il ne savait s'il employait les mots justes pour la raisonner. Il avait l'impression d'être face à une plante particulièrement fragile et complexe que le moindre faux pas pourrait blesser. L'Ancien poursuivit avec inquiétude.Je pense qu'il vaut mieux qu'on aille à l'infirmerie. Il parcourut du regard les égratignures et les plaies qu'Alice s'était infligée à elle-même lors de sa crise. Tout cela avait bien besoin d'être désinfecté et il veillerait à ce que ça soit fait correctement. |
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Alice JAGUARS DU SUD ㄨ MEMBRE
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| Sujet: Re: When the poor child meets the good man { Dryss Sam 6 Juin 2015 - 23:30 | |
| Au fond, jusque-là, j'étais toujours parvenue à me débrouiller sans l'aide de qui que ce soit. Je n'avais jamais fait quoi que ce soit de dangereux puisque mes crises étaient toujours arrivées à des moments relativement propices à celles-ci. Aucun moment n'est idéal pour faire une crise. On aimerait ne jamais en faire, d'ailleurs. Pourtant, j'étais optimiste quand je voyais que c'était la première fois que quelqu'un me trouvait dans tel un état, si on ne compte évidemment pas Abel à mes dix-sept ans, mais il a déjà vu bien pire du temps où je n'étais encore que la poupée de Joshua. J'avais, quelque part, la chance que ce soit quelqu'un dans la trempe de Dryss qui me retrouvait, de ce fait. Je ne sais pas trop comment les autres auraient géré la situation et je ne voulais pas avoir à parler des sévices que j'avais subies à qui que ce soit, même pas à Charly. Je ne voulais pas avoir à avouer que j'étais salie depuis plusieurs années déjà. C'était encore trop tranchant. C'était encore trop brûlant. C'était tout simplement honteux. Ça l'avait toujours été. Comment pouvais-je regarder qui que ce soit dans les yeux quand je parlais de ça ? J'espérais même secrètement que je n'aurais qu'à mentir à Dryss, qu'il ne s'en soucierait pas plus que ça. Personne ne devait être courant. Seules, elles le savaient et seules elles le sauraient à jamais. Néanmoins, s'il avait été attentif, il ne pourrait laisser passer de tels détails. Ou alors il était tout bonnement aveugle et totalement ignorant. Ce serait plus simple.
« Tout va bien maintenant. », je soupirai, atterrissant encore, réveillée par la douleur au niveau de ma poitrine. J'avais été trop loin dans les coups, cette fois. Je m'étais clairement griffée. Un électrochoc. Oui, j'avais bel et bien eu une crise. L'une de ces affreuses crises. Je l'avais encore vu. Ce sourire pervers, cette attitude qui me dégoûtait. Cet être qui était un fantôme dont je ne me déferai sans doute jamais. « Enfin, j'imagine. », je cachais soigneusement les petites plaies. Il avait dû les voir, je ne me mentais pas à ce sujet mais je voulais éviter qu'il ait le temps de voir plus précisément ces blessures. Ces blessures qui ne sont d'ailleurs rien de plus que le reflet de mes blessures psychologiques. Ce n'est que quand il me signala qu'il valait mieux faire un tour par l'infirmerie que je m’agitai. Il fallait lui donner l'illusion que tout va bien, que j'ai repris mes forces. « Regarde, je tiens debout. Je souris même ! », un sourire faux, un sourire hypocrite. Un sourire qui avait autant de force que mes jambes qui tremblotaient. Je me rassis, c'était plus sage. « Je... Je préfère éviter l'infirmerie... », c'était clairement dit. « Je ne veux pas avoir à parler de ça. », un peu moins clair, tout de suite. J'avais l'air embêté. |
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| Sujet: Re: When the poor child meets the good man { Dryss Mer 22 Juil 2015 - 1:32 | |
| Dryss se demandait encore, nerveusement, si la crise d’Alice ne risquait pas de refaire surface à tout moment. Il préférait donc rester prudent, aussi bien dans ses paroles que ses gestes. Heureusement, la jeune femme le rassura bien vite en affirmant qu’elle allait mieux, désormais. Même si l’Ancien en était rassuré, il ne voulait certainement pas laisser la membre comme ça. Il fallait qu’il la sache en sécurité. Ce genre de crise traduisait un mal-être qu’il ne fallait surtout pas sous-estimer. On ne pouvait dire si les choses s’amélioreraient sans l’aide d’un médecin ou d’une personne compétente. Il fallait qu’Alice voie quelqu’un et tout de suite. Il en ferait une affaire personnelle.
Alors que la brune masquait pudiquement ses blessures, Dryss se détourna légèrement, conscient que la scène devait être aussi gênante pour lui que pour elle, il tenta discrètement d’en savoir un petit peu plus sur ces crises. Est-ce que c’est la première fois ? C’était simple, comme question, mais Dryss se rendait bien compte qu’il pouvait déjà froisser Alice en demandant cette seule information. Lorsqu’il évoqua ensuite l’infirmerie, le comportement de la jeune femme changea soudainement. Presque faussement, elle affirma que tout allait bien désormais et qu’elle n’avait pas besoin de voir un médecin. Elle admit, finalement, dans un élan de sincérité, qu’elle ne voulait pas parler de ce qu’il venait de se passer. Dryss prit un air compatissant. Il ne comprenait toujours pas ce qui arrivait à Alice, mais ça devait être quelque chose de terrible. De traumatisant, même, au vu du comportement de la jeune fille. Il aurait voulu l’aider, mais savait qu’il ne bénéficiait pas de sa confiance. Lui demander de se confier à lui serait certainement inutile, mais il fallait qu’il essaie, au moins. Je ne peux pas te laisser comme ça. Je m’en voudrais. Et il disait vrai. Comment oublier ce qui venait d’avoir lieu sous ses yeux ? Alice ne pouvait décemment pas lui demander de s’en aller de son côté comme si de rien n’était. Elle pouvait au moins comprendre ça. Tu n’es pas obligée d’en parler. On peut trouver une explication. Mais j’aimerais que Charly voie tes blessures. C'est le minimum. Lui faire comprendre cette nécessité ne serait pas évident. La jeune femme redoutait les questions et ça se voyait. Or, l’infirmier commencerait justement par lui demander comme tout cela s’était produit. L’essentiel était qu’elle soit soignée correctement, pour le reste Dryss aviserait (avec l’aide de Noâ et de Jude s’il le fallait). |
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Alice JAGUARS DU SUD ㄨ MEMBRE
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| Sujet: Re: When the poor child meets the good man { Dryss Dim 2 Aoû 2015 - 20:17 | |
| Je comprenais bien que Dryss voulait m'aider. Ça se voyait. Il n'était clairement pas quelqu'un de méchant. Seulement, c'était toujours pénible quand j'étais dans ce genre de phases. D'ailleurs, je n'en avais plus vécu d'aussi énormes et intenses depuis plus de deux ans, désormais. Je crois bien que la dernière de cette ampleur datait de ma dernière rencontre avec Abel à mes dix-sept ans. Je détestais le faire en public parce que ça soulevait justement ce genre de questions. Je détestais encore plus inquiéter les autres inutilement. Si j'avais pu tenir jusque-là, pourquoi ce ne serait pas encore le cas pendant des années ? D'autant que maintenant, je savais Abel en mauvaise posture. Je pouvais enfin souffler en sachant que le dernier de mes bourreaux allait enfin quitter ce monde. Alors, oui, pourquoi faudrait-il que je vois quelqu'un maintenant ? Je ne voulais pas déterrer les vieux démons. Je ne voulais pas être obligée de dire quoi que ce soit à ce sujet. Je n'étais pas une très bonne menteuse mais j'allais encore moins l'être actuellement que j'étais rongée par le souvenir des souillures de Joshua. Au fond de moi, je comprenais le besoin de Dryss. Je réagirais comme lui face à une telle situation tendue et risquée, sans aucun doute. Aucun. Cela dit, c'était toujours plus simple de conseiller cela à quelqu'un que de l'accepter venant de qui que ce soit d'autre. Sa question était tout aussi légitime, d'ailleurs. Je devais au moins coopérer à ce sujet. Lui répondre tant que je n'allais pas trop loin dans les détails. Il fallait que je lâche la pression, du mieux que je le pouvais, en tout cas. « Ce n'est pas la première fois. C'est même l'une de mes nombreuses crises d'angoisse et hallucinatoires. », dis-je peu fière de moi. C'était clairement humiliant, honteux à avouer. Je baissais à nouveau la tête.
Nous étions tous les deux gênés. Ça aussi, ça se voyait. Je culpabilisais de ce fait. Ce n'était pas évident de vivre ce genre de choses mais ça l'est encore moins quand on remarque le mal que ça occasionne chez les autres, par la même occasion. Je ne voulais pas mettre tout le monde dans l'embarras. J'étais bien incapable de lui sourire, en ajoutant un signe de la main pour lui sortir « Hey, tu sais, tout va bien, ça semble passager et maintenant, je pourrais même courir jusqu'au lac de l’Épreuve ! », il saurait pertinemment que ça n'aurait rien ni de spontané ni de sincère. Alors, je gardais la tête baissée, cherchant des solutions hypothétiques pour détendre l'atmosphère ou, au moins, le rassurer réellement. « Je suppose que je comprends. », dis-je dans un soupire. « Je crois que j'aurais le même instinct que toi, si ce n'était pas moi qui venais de faire une telle crise. », je me frottai alors l'épaule, nerveusement, cette fois, mais sans aucune agression, aucune. « Et si tu tiens à le savoir, ce n'est pas la première fois mais ce n'était plus arrivé depuis deux ans maintenant. », c'était bien la première fois que j'allais si loin dans mes explications. Surprenant. « Je te remercie d'être encore là, Dryss. », je le pensais sincèrement. « Et je suis désolée pour tout ça. », je l'étais encore plus. |
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| Sujet: Re: When the poor child meets the good man { Dryss Jeu 20 Aoû 2015 - 22:16 | |
| Avec une certaine hésitation, Alice consentit finalement à répondre à sa question. C'était déjà un premier pas et le Jaguar se sentit presque honoré qu'elle accepte d'aborder le sujet avec lui, surtout après ce qu'il venait de se passer. C'était la preuve qu'elle ne se refermait pas totalement sur elle-même et que donc, il y avait toujours un petit espoir pour qu'elle accepte une aide extérieure. Bien sûr, ce n'était qu'un premier pas et il ne fallait surtout pas que Dryss ruine tous ses efforts en froissant la jeune fille, c'est pourquoi il voulait se montrer attentionné sans être trop envahissant. Un équilibre bien difficile à trouver...
Ce n'était donc pas la première fois, mais l'une des "nombreuses crises" selon Alice. Elle parla également d'hallucinations, ce qui n'avait rien d'étonnant après ce que Dryss venait de voir. Il s'inquiéta alors réellement et hésita à poser encore plus de questions et c'était tentant. Il se demandait déjà si Noâ était au courant de tout ça. Ou une autre personne. Assumer ce secret tout seul serait bien malaisé pour l'Espion qui avait un autre fardeau encore plus encombrant à porter. Et d'un autre côté, il aurait refusé de laisser la jeune femme sur le carreau. Ces crises étaient d'une rare violence et il était dangereux de les ignorer. Il pouvait comprendre qu'elle en avait honte, mais il fallait qu'elle dépasse ce sentiment pour se soigner. Oui, il le fallait.
La Membre baissa la tête, honteuse. Honteux, Dryss l'était lui-même. Il s'en voulait presque d'avoir assisté à cet horrible moment d'angoisse et de terreur pour la jeune femme. Il avait presque l'impression d'avoir violé son intimité, d'avoir vu quelque chose dont il n'avait pas le droit d'être témoin. Mais maintenant qu'il savait, maintenant qu'il devait porter ce poids, alors tout était différent. Il ne pouvait rester simple spectateur. Et ça, Alice l'avait bien compris, elle lui avoua qu'elle-même ne pourrait rester indifférente face à la détresse d'autrui. Rassuré par sa compréhension, Dryss sourit légèrement tout en acquiesçant. Au fond, cette fille lui ressemblait beaucoup. Elle ajouta que ce genre de phénomène ne lui était plus arrivé depuis deux ans maintenant. Ce à quoi l'Espion fronça les sourcils. Il repensa à ses cris à peine articulés, derrière lesquels il avait deviné le prénom de Joshua. Avant de le laisser réagir, alors, la jeune femme le remercia d'être resté à ses côtés tout en s'excusant à nouveau. Ce n'est pas de ta faute. Et c'est normal. N'importe qui aurait fait pareil. Il le pensait, du moins, dans le cadre du clan. Il ne voyait pas un vrai Jaguar abandonner lâchement l'un de ses semblables en cas de besoin. Ce n'était pas du tout dans la mentalité du clan et il n'avait fait que suivre son instinct. L'Espion décida alors de revenir à l'essentiel. Alice... Tu n'es pas obligée de répondre si ça te gêne, mais... Est-ce que ça a quelque chose à voir avec la rébellion? Il se tut un instant avant d'ajouter : tu ... tu parlais de Joshua pendant ta crise. Alors je me demandais si ce n'était pas revenu à cause de ce qui est arrivé cette nuit. C'était presque trop de lui demander de répondre à cette question. Aussi, lui laissait-il la possibilité de garder le silence si elle le souhaitait. Quoi qu'il en soit, il restait toujours le problème de ses blessures : Alice saignait, et peinait à masquer les stigmates de sa folie. Dryss se retenait de l'entraîner à l'infirmerie, mais c'était une nécessité dont l'urgence lui apparaissait de secondes en secondes. |
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Alice JAGUARS DU SUD ㄨ MEMBRE
❖ Messages : 1634 ❖ Crédits : young wolf (ava et signature) ❖ UN SOURIRE POUR LA PHOTO ? : ❖ ÂGE DU PERSONNAGE : dix-neuf ans. ❖ TÂCHE : en formation. ❖ HUMEUR : toujours joyeuse. quoi de mieux pour masquer ce que je ressens ?
| Sujet: Re: When the poor child meets the good man { Dryss Dim 23 Aoû 2015 - 16:39 | |
| Il venait de me sourire. Sans doute parce que je devenais plus sage et que je le rassurais concernant son implication dans une situation aussi délicate que celle-là. Ce n'était jamais évident de faire face à quelqu'un qui faisait une crise d'angoisse aussi violente et déchirante. J'en avais conscience. Après tout, j'en avais vu d'autres complètement paralysés à cause de Joshua, paniqués aussi. Seulement, je savais aussi, en fonction de ma position de victime, qu'il était encore plus difficile de s'ouvrir à ce sujet parce qu'on se sentait rapidement honteux. Fort heureusement, le jeune homme ne semblait pas insister plus que ça. Il gardait désormais une distance raisonnable et me souriait tout simplement. J'avais de quoi respirer. Je pouvais enfin reprendre mes esprits relativement sereinement. Tous n'auraient pas eu une telle idée et je pouvais au moins être ravie à ce sujet. L'angoisse devait se calmer d'elle-même, en me focalisant sur un point ou un détail et ce détail ce serait la discussion avec Dryss. Si je me concentrais là-dessus, si je me concentrais sur les mots à prononcer les uns après les autres, j'oublierais rapidement mon angoisse et la suite irait sans problème. Sans le savoir, le jeune homme avait trouvé la meilleure solution. S'il s'y était pris maladroitement au départ, au moins, désormais, il pouvait se rassurer, lui aussi, d'avoir trouvé malgré lui la bonne démarche à suivre. Je respirais normalement, petit à petit. J'avais des picotements dans les mains et les pieds mais ce n'était rien de pénalisant. Par contre, je saignais ci et là. Ça, il fallait que je le montre, je l'avais compris même si ça ne me plaisait pas plus que ça.
Il chercha encore à me faire entendre raison. Ce n'était pas de ma faute ? C'était vrai, dans les faits, mais j'étais malgré tout désolée qu'il ait dû assister à ça, en plus d'être embarrassée. Ce n'était sûrement pas plaisant de voir tout ça. Un spectacle si pas d'horreur, de stresse. Oui, le stresse est contagieux dans ce genre de cas. Alors, oui, j'étais désolée. « Tous ne sont pas prêts à supporter tout ça. Tous n'auraient pas eu la force de tenir jusqu'à ce que je me calme. », je ne le disais pas pour lui faire plaisir. C'était un constat. Quand mon père m'avait retrouvée dans un tel état, alors que je n'étais encore qu'une Soumise, il n'avait su quoi faire. Je ne lui en voulais pas. Ce n'était pas simple. Certains auraient pu faire pire que bien, aussi, si on y réfléchissait sérieusement. Vint alors la question tant attendue mais qui me faisait peur. Une telle réaction après une rébellion qui en bousculait plus d'un, ça aurait pu passer si ça n'avait pas été d'une telle violence et si ça ne m'avait pas pris autant à cœur. C'était personnel. Ça se voyait sans aucun doute. Je bloquai beaucoup plus en entendant son nom. Joshua. Un monstre. Le monstre. « Personne n'aimait Josh... Joshu... », je n'étais même pas capable de prononcer son nom, à nouveau. « Personne ne l'aimait, n'est-ce pas ? À part Abel... », l'autre bourreau. L'autre monstre. Le croc-mitaine qui allait enfin mourir. Je répondais et s'il n'était pas idiot, il comprendrait entre les lignes. Pour la plupart, j'éludais la question mais ce n'était pas le cas. |
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| Sujet: Re: When the poor child meets the good man { Dryss Ven 6 Nov 2015 - 0:31 | |
| Dryss avançait à tâtons. Il tentait d'adopter l'attitude la plus appropriée à la situation, espérant ne pas faire de faux pas. Voir Alice repartir dans un délire ou s'enfuir dans le mutisme aurait quelque chose non seulement d'angoissant mais aussi de culpabilisant. Dryss sentait que la jeune femme avait besoin d'aide. Ou du moins de soigner quelque chose de profondément ancré en elle. Cette chose qui lui donnait des hallucinations et la forçait à se mutiler ne pouvait être que la conséquence d'un horrible événement. Dryss avait connu Joshua dans la dernière année de son règne. À l'époque, l'ancien chef était tombé dans la décrépitude et la débauche et l'espion connaissait très bien sa réputation et ses méfaits qui lui étaient souvent rapportés par les Soumis terrorisés.
Soudain, le visage d'Alice parut s'illuminer. Et la Jaguar retrouva un peu d'aplomb. Le Dragon comprit que son attitude était peut-être à l'origine de ce changement plutôt encourageant et conserva son sourire qui devint sincère. Pour la première fois depuis la crise, il avait l'impression qu'il pouvait enfin se rassurer. Malgré tous ces mystères et les blessures d'Alice, il pouvait constater qu'elle était hors de danger, pour l'instant. C'était bien ça le principal.
Selon la jeune femme, tous n'auraient pas agi comme Dryss, et beaucoup l'auraient laissé se débattre avec ses hallucinations avant même qu'elle ne se calme. Elle semblait empreinte d'un certain ressentiment et ses paroles trahissaient, apparemment, un souvenir amer. L'espion se contenta de hausser les épaules, légèrement mal à l'aise. Si pour lui un tel geste était normal, la jeune femme n'avait pas tout à fait tort. Certains auraient agi différemment, mais Dryss voulait croire en la bonté Jaguar. C'était à peu près tout ce qu'il leur restait.
Sa question sur Joshua troubla Alice qui consentit tout de même à répondre mais la Jaguar commença une phrase sans même parvenir à l'achever : il lui était impossible de prononcer le prénom de l'ancien chef Jaguar et Dryss en fut davantage surpris et interloqué. Il resta neutre, comprenant qu'une réaction trop explicite pourrait angoisser la Membre. Si Alice, après toutes ces années, peinait encore à prononcer le nom de Joshua, cela ne pouvait être par hasard. Le chef disparu s'en était pris directement à elle. Il l'avait blessée et enterrée jusqu'à la folie. Mais comment? L'espion ne voulait pas tirer de conclusions hâtives.
Finalement, Alice parvint à s'exprimer, mais dut pour cela effacer le nom de celui qui semblait la hanter. Soucieux mais toujours bienveillant, Dryss acquiesça avec une légère moue. Certains l'aimaient et étaient prêts à le suivre jusqu'au bout. Les événements de cette nuit sont là pour le prouver. Mais c'est l'un des pires chefs, si pas le pire, qu'on ait pu connaître... Il a fait des choses horribles, vraiment. Mais tout ça, c'est terminé maintenant. "Grâce à Noâ" fut-il tenté d'ajouter. Mais Dryss ne pouvait révéler ce secret ouvertement à Alice, même si la rébellion avait apporté son lot de révélations au sein du clan. La membre était certainement déjà au courant de cette rumeur. L'espion se contenta de ponctuer sa réponse d'un sourire rassurant. Alice n'avait pas vraiment répondu à sa question, mais ses paroles sous-entendaient clairement que oui, Joshua était derrière tout ça et que la rébellion devait bien être à l'origine de cette rechute si soudaine.
Dryss voulait lui manifester son soutien, parce qu'il ne pouvait imaginer l'ampleur de ce qu'elle avait subi. Vu les séquelles qu'elle avait aujourd'hui, cela devait être atroce. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé à l'époque, ni ce qu'il t'a fait, mais si tu veux en parler, je suis là. Et Noâ aussi, bien sûr. Mais elle est préoccupée en ce moment avec la rébellion alors si tu cherches une oreille attentive... L'invitation était peut-être maladroite, mais Dryss savait pertinemment qu'il n'apprendrait pas tous les détails en une fois. Il faudrait d'abord qu'Alice accepte de se libérer de son fardeau. Et c'était ça l'essentiel, pour l'instant. Par contre, il faut soigner tes blessures. Ça devient urgent. Et c'était embarrassant. Alice refusait de voir un médecin, et même si Dryss la conduisait de force chez Charly, comment expliquerait-il les stigmates sans évoquer la crise et trahir la confiance qu'elle lui avait accordée? Est-ce que tu veux que qu'on aille chercher quelques bandages? Et que je t'aide à soigner ça vite fait? La zone était plutôt sensible. Les blessures recouvraient le haut de la poitrine d'Alice et Dryss ne s'attendait pas vraiment à être capable de la soigner avec le tact et le professionnalisme de Charly. Il préférait au moins l'assister et l'aider, c'était ce qu'il y avait de mieux à faire. |
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