PRÉNOM : Alice. AGE : 19 ans. CLAN : Jaguars du Sud. GRADE : Membre. TACHE : Ménagère ?

Alice est capable de ruser avant toute chose. La diplomatie ne signifie pas forcément de ne pas calculer ses coups d'avance sinon, il y aurait beaucoup de chances pour que ça finisse mal, presque neuf chance sur dix puisque l'autre nous serait imprévisible. Elle est donc du genre à envisager toutes les possibilités avant de s'engager dans une mission ou une tâche quelconque. Si elle refuse de se battre, d'utiliser les armes quelles qu'elles soient, il lui faut bien une utilité et celle-ci lui est toute tracée. Depuis toujours, la jeune femme a dû négocier pour le bien être de ses proches, de ceux qui l'entourent, bien avant de penser à sa propre survie. Ainsi, elle peut négocier même avec le pire des tyrans tant elle sait garder son sang-froid dans des cas comme ceux-là. La survie, même des Libres qui sont visés, est la chose la plus importante selon elle. La vie, même de la pire crapule, vaut la peine d'être protégée pour peu que ces personnes se montrent un tant soit peu reconnaissants de son geste, dans le cas contraire, elle ne peut forcer les choses. On peut dire que sa force est également sa faiblesse : celle de voir le bien en chacun.

Cela dit, elle sait utiliser les armes comme l'arc-à-flèche ou encore un poignard mais ne s'en sert quasiment jamais. Elle a par contre du mal avec le corps à corps car elle est plutôt chétive et elle le sait très bien.

Depuis le jour où nous l'avons recueillie parmi notre humble famille, alors que mon mari et moi ne pouvions enfanter, j'ai toujours remarqué chez notre chère Alice une véritable douceur et une empathie dépassant de loin celle que nous avions l'habitude de déceler chez les autres personnes. Il faut croire que c'est ce qui m'a poussée à la secourir malgré le fait que nous ayons une bouche de plus à nourrir avec un peu plus de rations tout de même. Mon mari ne le regrette pas non plus puisqu'elle nous a permis de voir la vie autrement ; nous nous sommes inquiétés comme de vrais parents, nous avons pu l'aider, la guider mais en plus, elle nous a toujours défendus et considérés comme ses véritables parents. Je crois que nous n'aurions jamais pu rêver meilleur cadeau venu du ciel, si on peut dire ça. - Mia, mère adoptive de Alice, Soumise chez les Jaguars

Même lorsqu'elle n'était qu'une nouvelle arrivée et une nouvelle Soumise, Alice a toujours été discrète mais bienveillante. Elle travaillait d'arrache-pied et se montrait persévérante. Les tâches les plus épuisantes et les plus ingrates, elle les faisait toutes. Je crois qu'on n'a jamais trouvé meilleure alliée et coéquipière. Quand quelqu'un semblait fatigué, complètement lessivé, c'était la première à aider cette personne. Il ne fallait pas lui demander pour faire un peu plus que sa part quand on n'en pouvait plus. Elle a réellement le sens de l'entraide et du soutien et ce malgré les épreuves et la situation aussi bien climatique que humaine. En plus, elle a toujours eu et encore maintenant le sourire qui vous réchauffe et vous motive dès le début de la longue et dure journée. C'était un peu comme notre rayon de soleil, je crois que tout le monde est de cet avis. Jamais démoralisée, ou rarement, elle réagissait souvent selon son impulsion souvent positive même s'il lui arrivait, comme à tout le monde, de déraper mais elle ne le faisait que dans son coin, pour ne pas gêner les autres, nous, notamment. On peut dire qu'elle était maternelle et solidaire, de ce côté-là. - Eden, Soumise chez les Jaguars

C'est parce qu'elle est ce qu'elle est que je ne peux m'empêcher de la surveiller. Ce qu'est exactement Alice selon moi ? Une utopiste qui ne se rend pas compte qu'avec son manque de conviction quand il s'agit de prendre les armes, elle court à sa perte. Non, je ne me trouve pas du tout injuste, loin de là. Je suis juste la conscience qu'elle n'a pas, vous voyez ? Je ne la trouve pas stupide, ni pathétique mais je ne comprends pas son choix, son raisonnement. Je la trouve même plutôt trop gentille pour faire partie des Jaguars et d'autant plus en tant que Membre. Je doute rarement des choix de Noâ, l'ayant déjà vue plusieurs fois à l'action, mais je me demande si elle n'a pas été trop gentille vis-à-vis d'Alice, pour le coup. N'allez surtout pas le lui répéter. Je peux lui en parler de moi-même. Tout ça pour dire que Alice n'est encore qu'une enfant et que ne connaissant pas suffisamment les véritables batailles, elle ne peut pas prétendre être un vrai Membre et une véritable Jaguar. Sans parler de son mot d'ordre « le sacrifice » ; elle serait capable de se sacrifier pour quiconque lui semble important. Stupide ! Comme si on pouvait la laisser faire ça. Si je cherche à la protéger ? Pas du tout ! Je tiens simplement à lui faire ouvrir les yeux, quitte à la ramasser en morceaux quand ce sera fait. En fait, non, je préférerais qu'elle soit saine et sauve mais pas tant pour elle et ce qu'elle représente mais pour le Clan, évidemment ! Arrêtez de croire n'importe quoi. Je ne la supporte pas du tout ! - Logan, Ancien des Jaguars

J'ai toujours été extrêmement proche d'elle malgré nos quelques divergences de visions. Je suis de ceux qui pensent que l'attaque est la meilleure défense et de ce fait, quand elle m'a dit qu'elle espérait passer son test d'admission, je me suis demandé comment elle allait y parvenir. Nous ne sommes pas le pire clan quand il s'agit de tester nos futurs Membres et j'avais confiance en elle mais j'étais juste curieux de savoir comment elle allait s'y prendre. Malgré cette différence non des moindres, je crois qu'on peut dire qu'elle et moi sommes fusionnels et complémentaires. Il arrive souvent à Logan de me demander de veiller sur elle pour lui sans en dire un mot et je crois que leur relation me fait rire. J'ai bien remarqué qu'il était amoureux d'elle et que s'il était venu me le demander c'était parce qu'il nous savait très proches, nous sommes les meilleurs amis du monde, je dirais. Je crois que Logan pourrait combler ses faiblesses et être un parfait compagnon si seulement il voulait bien l'avouer, ne serait-ce qu'à soi-même. Il m'arrive de le taquiner avec ça, du coup, mais je reste discret avec Alice pour ne pas la déboussoler. Je vois bien aussi qu'elle ne le déteste pas et qu'elle le trouve charmant, à sa manière, mais je suis persuadé qu'elle ne se doute de rien, elle non plus. Elle est extrêmement naïve. En soi, je crois que je suis celui qui les lie indirectement, la plupart du temps. Complices de toujours, il est impossible que nous nous repoussions, elle et moi, et d'autant plus maintenant que nous sommes tous les deux Membres. Elle m'a enfin rejoint comme elle l'avait promis il y a longtemps déjà. En plus, comme elle sait se montrer extrêmement conciliante et obéissante, voire jouer le pion si c'est nécessaire, elle fera un très bon Membre, selon moi. - Kenan, Membre des Jaguars

Alice n'a pas vécu un début de vie franchement évident. Dès son plus jeune âge, la jeune fille a été abandonnée par des Libres qui n'avaient trouvé d'autres moyens que de lui donner naissance malgré leur infortune. La décision ne fut pas longue à prendre, forcément, puisqu'ils cherchaient à survivre avec l'aide d'autres Libres et que ceux-ci refusaient d'avoir une nouvelle bouche, une bouche de trop à nourrir. Ce fut fâcheux pour la demoiselle qui n'était encore qu'un poupon à l'époque mais c'était la loi du plus fort, la loi de la jungle. Il fallait survivre et pour survivre, il fallait avant tout penser à soi et uniquement à soi. Ainsi, un bébé fut laissé au centre neutre, endroit neutre, comme le dit son nom, où tout un chacun pouvait se balader sans risquer de gros dégâts. C'était le mieux que pouvait faire la femme qui l'avait mise au monde. Une sorte de circonstance atténuante, se dit-elle à ce moment-là. N'allez pas croire que c'était un monstre, non. Seulement, c'était le choix de la majorité et elle se sentait suffisamment mal comme ça que pour la jeter au beau milieu de nulle part.

« Adieu, ma mignonne. » dit la jeune femme avant de l'abandonner pour de bon et reprendre sa route, de son côté, loin de cette fille qu'elle n'aura jamais, en fin de compte.

Heureusement pour elle, le petit bébé qu'elle était à l'époque se fit rapidement adopter par un couple de Soumis qui passaient par là, accompagnés de Membres, tous du clan des Jaguars du Sud. Si la jeune femme, âgée alors de dix-huit ans, a dû un peu insister auprès de son amant et compagnon et auprès des Membres qui l'accompagnaient, ils considérèrent finalement ce nourrisson comme une éventuelle recrue pour plus tard, dans un futur plus ou moins proche. Ce fut donc un mal pour un bien. La petite demoiselle n'allait pas vivre bien longtemps dans un endroit insalubre, sans la moindre protection. Peut-être un jour ou quelques heures seulement. Heureusement parce qu'elle n'aurait certainement pas survécu dans le cas contraire. C'est quand on est bébé qu'on a le plus de mal à vivre sans la moindre goutte d'eau ni la moindre nourriture, quelle qu'elle soit. Pour les Jaguars, c'était une bonne nouvelle, une nouvelle future recrue qui ne semblait pas du genre perturbante.

Son enfance fut sans accrocs, plutôt bien élevée et adorée par ses deux parents, Alice, comme elle fut nommée par ceux-ci, se montraient sage, obéissante et était toujours prête à aider ses aînés, même lorsqu'elle n'avait encore que six ans. À croire qu'elle avait ça en elle, l'envie d'aider son prochain, pour dire ça comme ça. Depuis sa naissance et ce jusqu'à ses sept ans, la demoiselle vivait sous le Règne de Joshua, comme tout un chacun parmi le clan, d'ailleurs. Sans doute le pire des Règnes pour le clan, tout le monde pourra vous le confirmer malheureusement. Beaucoup voudraient oublier, faire comme si ce n'était pas arrivé, mais il a bel et bien existé et mis le clan à rudes épreuves. Les premières années, il y allait mollo, histoire de ne pas effrayer tout le monde et de mieux les avoir sous sa coupe mais plus les années passaient et plus l'horreur de son règne se faisait ressentir, surtout auprès des Soumis et des Soumises.

Alice, à l'âge de neuf ans en fit les frais. Joshua encore complètement à côté de la plaque, se lâchant sans être contenu par qui que ce soit, n'eut meilleure idée que celle de se trouver une occupation luxurieuse : il fit trouver quelques demoiselles, ou plutôt jeunes filles de son âge, pas encore Soumises mais certainement pas avec de bonnes intentions. Elles étaient occupées dans un petit espace entre les logements des Soumis, entre quelques coups de mains donnés aux parents pour leurs logements ou simplement en train de discuter, de s'entraîner à leur façon. Lorsque quelques-uns de ses fidèles Membres s'approchèrent d'elles, Alice n'était pas très loin, le temps de régler l'une ou l'autre chose, elle ne s'en souvient pas exactement, jusqu'au moment où ils les dérangèrent plus ouvertement, pour dire ça joliment. Ils les sommèrent de les suivre, sans faire d'histoires, notre protagoniste prise dans le tas alors qu'elle cherchait à comprendre ce qu'il se passait.

« C'est votre jour de chance, mesdemoiselles. Si vous vous montrez sages, vos parents auront droit à un peu plus de rations, un peu plus de moyens et un peu plus de tranquillité. Vous ne voulez que ça pour eux, n'est-ce pas ? Alors, vous ferez tout ce que je vous demande et sans hésiter. » dit-il fièrement et sur un ton qui ne laissait pas de doute quant au fait qu'il n'y aurait aucune discussion. Seulement, le Chef ne savait pas que dans le lot, une jeune fille plus courageuse et téméraire ferait de son nez.

En effet, Alice se mit à marchander, dans l'espoir que ses amies s'en sortent indemnes, en tout cas, le plus possible malgré ce choc inévitable. « Je veux marchander. » dit-elle simplement en direction du jeune homme bien plus imposant qu'elle, forcément. Vous vous en doutez, cela ne suffit pas à convaincre le Chef qui eut malgré tout un rictus à la commissure de ses lèvres. Ce regard franc, intimidant et brûlant malgré son jeune âge l'intriguait davantage que ses simples paroles qui auraient été vaines s'il n'y avait pas eu ça. Les hommes autour, dont Abel, rigolaient, sans doute amusés, eux aussi, par une preuve de folie, selon eux, ou simplement de courage. « Que me proposes-tu en échange, jeune fille ? » ajouta-t-il simplement. « Alice. Je m'appelle Alice. Je sais ce qu'on dit à ton sujet, ce que tu fais aux filles de notre âge, de familles de Soumis. Je sais, du coup, ce que tu veux leur faire. » elle prit une pause avant de reprendre. « Seulement, je refuse que tu les touches de tes mains sales... Je te propose de rester à tes côtés, tu pourras faire ce que bon te semble de mon... corps et je serai présente dès que tu me demandes. En échange de quoi, tu libères mes amies et tu ne tenteras jamais quoi que ce soit contre elle. » elle avait eu du mal à prononcer ces mots mais c'était fait. Le plus dur était passé. C'est d'un sourire encore plus hautain, satisfait de la proposition inopinée et de cette franchise qui se lisait dans les yeux de sa petite vis-à-vis qu'il accepta fièrement, bien évidemment. « Marché conclu. Tu ne devras en parler à personne. Seules les personnes ici présentes seront au courant de notre petit marché. Ce n'est pas négociable. » Ses amies la regardaient à la fois apeurées, en larmes et pourtant soulagées. Elles ne savaient que dire ou faire avant qu'elles ne soient renvoyées presque instantanément.

C'est ainsi que commença les années de galère pour la jeune fille qui perdit bien trop rapidement son innocence. Ce n'était pas pour déplaire ou toucher Joshua ou ses larbins, loin de là. Il avait de quoi s'amuser physiquement et psychologiquement et eux surtout psychologiquement. Alice ne pouvait et ne pourrait pas encore dire ce qui était le pire dans tout ça ; subir les sautes d'humeur de leur Chef ou voir leurs visages quotidiennement et bien trop souvent à son goût. De plus, elle avait droit à leurs éternels discours au sujet de leur barbarie. Ce n'était vraiment pas une vie pour une fille de son âge mais que pouvait-elle faire ? Elle voyait rarement sa famille et même lorsqu'elle avait cette chance, elle ne pouvait dire un mot à ce sujet. Un secret lourd à porter et qu'elle porte encore de nos jours. Lorsqu'il n'était pas saoul, c'était encore le moins pénible, elle n'avait pas à subir des coups violents ou de la brutalité en tant que sa poupée soumise. Ce mot avait un tout autre sens que celui qu'on utilise actuellement. Plus d'une fois, elle a cherché à le blesser, à l'affaiblir mais jamais elle n'y était parvenue. Alors, elle devait simplement se réveiller en se disant que tout allait recommencer et ça pendant quatre ou cinq ans facilement. Bien sûr qu'elle aurait rêvé d'autre chose mais ça restait dans sa tête ou tout au plus dans son journal intime. « Viens, j'ai besoin de toi. » étaient les mots qui résonnaient le plus en elle pendant de nombreuses années et encore quelques fois au jour d'aujourd'hui.

Tout ce cauchemar prit fin quand, fort heureusement, sa vie prit fin, elle aussi. Elle avait bien entendu une rumeur au sujet d'une trahison mais ne pourrait jurer exactement savoir qu'il n'était pas mort d'une mort naturelle, justement. Elle avait alors 13 ans et sans le savoir, elle avait été sauvée de ce calvaire par Noâ. Sans doute que cette dernière ne le sait pas non plus, pour peu que les aller et retour de la demoiselle ne l'ait pas choquée plus que ça, Soumise alors que l'autre était Seconde. « Ce fardeau, je le garderai pour moi à tout jamais. » se dit-elle à ce moment-là. Si elle eut du mal à reprendre une vie plus ou moins correcte et normale par après, ce n'était pas anormal, loin de là. Elle s'efforça cependant à faire avec cette blessure. Depuis, elle s'est débrouillée du mieux qu'elle le pouvait à sa tâche de Soumise, sous le Règne, désormais, de Noâ. Elle a pu reprendre des relations plus ou moins saines mais surtout reprendre avec Eden, Kenan et Logan. Il n'y a que depuis peu que les choses ont encore changé pour elle ; elle est devenue Membre il y a quelques jours seulement.