« Never interrupt your enemy when he is making a mistake. »

Malgré l'oisiveté naturelle et persistante de Loukas, j'étais de bonne humeur. Malgré la douleur cuisante affligée à mon orteil par le meuble qui me servait de commode, j'étais de bonne humeur. Malgré le hurlement discordant qui servait de voix à la soumise qui marchait juste devant moi, j'étais de bonne humeur. Et même la perspective de supporter mes coéquipiers fines lames ne pouvait assombrir le ciel radieux de mon bonheur. Ma journée allait être parfaite parce que j'allais user de mon temps pour gâcher celle des autres. Quelle merveilleuse façon de se divertir ! C'était le genre d'exercices qui n'épuiseraient jamais ! Comme quoi, notre très cher Samuel savait allier l'utile à l'agréable. Je devais avouer que j'aurais pu tomber sur pire en tant que chef...mais Samuel se révélait me ressembler bien plus que je ne l'aurais cru. Cette idée d'entraînement aurait pu venir de moi, personne n'aurait été choqué. A part Chad mais on ne pouvait pas dire qu'il savait comment s'amuser, lui.

Quoiqu'il en soit, le sourire que j'affichais depuis ce matin n'était pas prêt de s'envoler. Marchant derrière mes coéquipiers, nous nous dirigions vers les frontières qui séparaient notre beau territoire de celui des Aigles. Une attaque imminente ? Non, rien de plus qu'une partie de cache-cache entre membres. Icare, Michael et Violette me devançait un peu. Ces deux derniers ne manquant pas de se lancer des piques à tout va. Et je m'amusais à alimenter cette guerre puérile de mes remarques habituelle. J'aimais lancer de l'huile sur le feu entre ces deux-là et l'occasion était trop belle. Arrivés aux frontières, Icare proposa qu'on débute l'entraînement. Et j'acceptai sans rechigner, mes lames hirondelles prêtes à servir. Au bout d'une heure et demi d'entraînement, je commençai à m'ennuyer. Non pas qu'énerver Violette n'était pas drôle mais je préférais varier les plaisirs. Après tout, notre entraînement si près du territoire des Aigles n'était ni plus ni moins qu'une autre provocation de notre chef alors autant y aller à fond. Sans demander leur avis à mon équipe, je franchis la frontière des Aigles, étonné de ne pas déjà les voir débouler...les tensions actuelle, tout ça...Et l'entraînement reprit, la réponse des Aigles au défi n'était plus qu'une question de temps et le véritable jeu allait enfin pouvoir commencer.

Enfin ! J’ai cru que ce moment n’arriverait jamais, et pourtant, Kim semblait enfin décidé à me lâcher la bride. Bon ok, il a quand même essayé de me coller Eli dans les basks, mais celui-ci étant une fois de plus introuvable, c’est donc accompagné d’Oli, Math et Lucas que je me dirigeais vers les frontières séparant notre territoire et celui du nord. Apparemment, cela faisait un bon moment que des Dragons faisaient mumusent tout près, et il semblerait qu’ils soient vraiment d’humeur jouette, puisqu’ils faisaient des allers-retours entre nos deux territoires de façon tout à fait naturelle. Une sentinelle était donc venue nous prévenir, et Kim décida aussitôt de m’octroyer un revolver et de me libéré avec ordre, je cite : « de faire en sorte que la leçon soit gravée bien profondément dans leur chair. » En gros, j’avais quartier libre, et c’est avec un sourire limite carnassier que je me hâtais vers le lieu du futur carnage. Les trois autres trottinaient pour essayer de me suivre, s’échangeant des regards pas très rassurés, mais n’osant pas prononcer un mot. Oli était armé de son arbalète, Math avait un revolver également, et Lucas sa lame uniquement. Les Dragons semblaient être au nombre de quatre également, ce qui promettait un peu de suspense. Il était claire pour toute mon équipe que je ne comptais pas les liquider direct, et encore moins me contenter de les intimider. Oh non, j’allais en profiter pour me défouler, et ça, c’était pas bon pour eux !
Nous arrivâmes enfin en vue des lieux de la provocation pure et simple de la part des lézards. Ils semblaient s’entrainer, comme s’ils ne pouvaient pas faire ça ailleurs. Oli se sépara aussitôt du groupe et alla se planquer de façon à avoir toute la scène en ligne de mire. Math et Lucas restèrent quelques pas derrière moi, ayant bien compris qu’ils n’avaient pas intérêt à me contredire ou quoi que ce soit d’autre. Pour ma part, je m’approchais d’un pas décider et interpellais le petit groupe.

« Laisser moi deviner, vous vous êtes perdu ? Ou alors vous êtes suicidaires… ce qui serait compréhensible, je le serais aussi si j’étais chez les lézards… oups, pardon, chez les Dragons. »

Lucas serra sa lame et les dents. S’il savait à quoi s’attendre, il ne s’attendait pas à ce que j’y aille aussi franco. Mais il se retint d’ajouter quelque chose, sachant pertinemment qu’il était aussi en danger que les quatre en face de nous.
Toujours tout sourire, je repris.

« Je vous proposerais bien de déguerpir, mais comme je sais que ça n’en vaut pas la peine, à qui l’honneur ?»

Commençant pas dégainer ma lame, je la pointait sur chacun d’eux successivement, attendant une réponse.

« Never interrupt your enemy when he is making a mistake. »

Toujours en plein entraînement, je comptai les minutes qui nous séparaient de l'arrivée des Aigles. M'amusant de la mauvaise foi de Violette à chaque coup que lui affligeait Michael, je continuais de passer sans cesse d'un côté et de l'autre de la frontière jusqu'à ce que je vois la mine agacée d'Icare. C'était vrai que de nous quatre, il était le plus effacé ; ce petit jeu ne semblait pas l'amuser à vrai dire. Il n'avait eu de cesse de tenter de me convaincre d'arrêter la provocation et de rentrer tout en sachant que je ne reviendrais sur mes pas qu'une fois mon objectif accompli. Le changement d'atmosphère perceptible et le rictus apparent sur les lèvres de ma coéquipière, je pouvais conclure que nos chers Aigles étaient enfin arrivés. Me tournant pour leur faire face, je suivis des yeux celui qui s'éloigna du groupe. Ils étaient quatre, comme nous et mené par un gamin. Les autres semblaient plutôt dociles, restant en retrait derrière lui. J'ignorais si je devais être impressionné ou si je devais en rire. Quoiqu'il en soit, je pris mon temps avant de répondre à sa petite pique, m'assurant de repasser du bon côté de la frontière. Cette petite attaque fit d'ailleurs glousser Violette et Michael leva les yeux au ciel. Quant à Icare, il se contentait d'observer, redoutant déjà ma langue bien pendue.

Bizarre...J'ai l'impression d'entendre une voix mais je n'arrive pas à voir d'où elle vient. Oh ! C'est toi moustique ?!

Ce pigeon avait du culot de nous traiter de lézards ! Et encore plus de nous menacer. Je levai mes bras au ciel, exagérant ma surprise alors que je sentais Michael bouillonner derrière moi. Je pouvais comprendre sa frustration mais je n'avais pas fini de jouer. Et quand bien même, je ne désirais pas être le premier à lancer l'assaut. Peut-être ce défaut venait-il de mon caractère de gamin mal élevé mais je préférais toujours laisser les autres engager les hostilités...Sûrement pour pouvoir m'écrier un "c'est eux qui ont commencé" quand toute cette supercherie sera terminée ? Certes, nous avions théoriquement volontairement dépassé les frontières de notre territoire mais c'était bien le seul acte répréhensible que nous avions commis.

Range ça, l'asticot ! Un accident est si vite arrivé, tu ne voudrais pas attaquer un Dragon sur son propre territoire ? Allons, laisse les grands s'amuser tranquille, d'accord ?

Une bataille semblait inévitable et je ne cherchais vraiment pas à l'arrêter. Disons simplement que je prenais mes précautions. Je savais d'avance qu'Icare était contre cet affrontement tout comme je savais que Violette et Michael était prêt à en découdre...Moi, je cherchais simplement à m'amuser et c'était peut-être le point faible de notre équipe. Trop de têtes brûlées, tout le monde n'en ferait qu'à sa tête ; ce qui ne semblait pas être le cas chez les pigeons. Le gamin avait plutôt l'air de bien gérer son petit monde.

Il semblait que le groupe était mené par un grand blond qui se croyait drôle. Il prit soin de repasser du côté du territoire Nord et me renvoya ma pique avec un sourire narquois qui me passa largement au-dessus de la tête. Arrêtant la pointe de ma lame sur lui, je fis mine de réfléchir.

« Moustique… Mouai, y a pas plus chiant comme bestiole, ça me va plutôt bien. Comme ces sales bête je ferai en sorte de te vider lentement de ton sang alors. »

Math ne retint pas une grimace de dégout, et Lucas ne quittait pas des yeux les trois Dragons derrière le petit comique, prêt à réagir au moindre geste de leur part.
La seconde pique me laissa de glace également, ou presque... J’appréciais moins d’être traité d’asticot, mais je n’en montrais rien. Laissant retomber mon bras, je fixais la frontière et m’avançais de quelques pas, de façon à me retrouver à moins d’un mètre du Dragon. Je levais alors les yeux vers lui, ne souriant plus du tout.

«Vous me décevez. De ce qu’on nous a rapportée, je croyais que vous vouliez vous amuser en nous provoquant, et dès que les choses se corses, vous vous réfugiez dans votre trou. Ce n’est même drôle. De vrais lézards. »

Je lançais un regard aux autres lézards. Les avis semblaient partagés dans leur groupe. C’était surement le cas dans le miens aussi, mais ils n’oseraient pas faire une quelconque remarque à mon égard, même s’ils n’étaient pas d’accord avec moi… Surtout s’ils n’étaient pas d’accord avec moi en fait…
Je me tournais vers Math et Lucas, tournant volontairement le dos au Dragon.

« Fausse alerte les gars, on rentre. Y a pas de quoi ‘alarmer ici. »

Je savais, ou plutôt j’espérais que cette façon d’agir ne laisserai pas indifférent les Dragons. Ils étaient bien trop imbus d’eux-mêmes pour se laisser traiter ainsi, particulièrement par un asticot, selon leurs dires. Math et Lucas n’étaient pas dupes non plus, mais ils jouèrent le jeu, se détendant perceptiblement comme si tout danger étaient écartés.

« Tchao les lézards, passez le bonjour à votre chef. »

Je m’avançais de quelques pas vers les Aigles, prêt à réagir à une attaque dans mon dos, et levais les yeux vers l’endroit où Oli devait nous surveiller. Je comptais sur lui pour assurer mes arrières en cas de besoin.
En tout cas, j’espérais avoir suffisamment bien joué mon jeu pour que les Dragons se sentent insultés et se décident enfin à lancer la véritable partie. Honneur aux provocateurs.

« Never interrupt your enemy when he is making a mistake. »

Alors qu'il dirigeait sa lame vers moi, je ne pris même pas la peine de baisser les yeux vers cette dernière, laissant sous-entendre qu'il était loin de représenter une menace pour moi et qu'il en fallait plus pour m'intimider. Et sa réplique...me fit éclater de rire ! Je m'amusai même à volontairement exagérer mon hilarité en me tapant les cuisses et en faisant mine d'essuyer une larme au coin de mon œil.

Je t'aime bien l'asticot, on peut trouver plein de défauts aux pigeons mais je dois reconnaître qu'ils ont un sens de l'humour exquis. Vous êtes mignons aussi...on vous manque tant que ça pour que vous vous précipitiez à chaque fois qu'on pointe le bout de notre nez ?

Ce gosse avait de la répartie, ce n'en était que plus amusant de discuter avec lui. Cette répartie qui avait pourtant le don de faire bouillir deux de mes coéquipiers...même sans Loukas, je pouvais aisément ressentir la colère monter en eux. C'est vrai que nous avions lancé la provocation mais je comptais bel et bien rester sur ma position. Il voulait se défouler ? Et bien qu'il lance les hostilités en premier, je ne ferai pas le premier pas.

Exactement, des lézards. On a le sang froid. Et puis, on a pas de temps à accorder à des pigeons ; se salir les mains...Et au cas où tu l'aurais oublier. Nous, Dragons ne sommes pas là pour vous divertir. Par contre, vous, petits pigeons, vous nous amusez beaucoup.

Michael, Violette et Icare devaient se demander à quoi je jouais. Et je regrettai l'absence de Loukas. Elle au moins, elle aurait su profiter du spectacle que je leur offrais sur un plateau. L'attitude qu'il adopta me froissa...Pas parce que j'étais touché par sa pique. Certes, j'avais de l'orgueil mais je n'étais pas un Dragon de souche mais je voyais exactement là où il voulait en venir et je devais avouer qu'il jouait finement son coup. Ce n'était pas une cervelle de moineau...Même pas besoin de me retourner pour sentir que Violette et Michael s'activait. Seul Icare gardait son calme. Ils étaient prêts à bondir mais je n'étais pas prêt à perdre. Me tournant vers mes coéquipiers, j'essayai de les maîtriser, il était hors de question que la première attaque vienne de nos rangs.

Vous voulez les poursuivre ? Rentrer dans leur jeu ? Nous sommes des Dragons, nous valons plus que ça. On ne court pas après les autres. 

Faisant à nouveau volte-face, j'affichai un sourire en coin, mes pieds frôlant la frontière.

On va attendre que vous soyez partis...Peut-être que la prochaine équipe envoyée sera plus agréable, l'asticot. 

Je ne mentais pas, j'étais réellement prêt à les faire revenir à chaque fois...du moins tant que les provocations de ces volatiles ne libéraient pas la colère de mes coéquipiers.

Le blond semblait vraiment s’amuser, et ce même sans ses exagérations inutiles. Je ne pris pas la peine de répondre à sa question, mais Lucas s’y risqua avec un haussement d’épaule.

« Ne vous croyez pas si important, chaque clan à droit aux mêmes honneurs. »
* La différence est que cette fois on a quartier libre…*

Je retins de lui lancer un regard assassin, mais après tout il n’avait pas tort. Je sentais que le groupe des Dragons était sur le point de craquer, et ce n’était pas beaucoup mieux du côté des Aigles, même s’ils se contenaient au mieux. Je m’arrêtais lorsqu’il affirma que nous les amusions beaucoup et me tournais légèrement vers lui, levant les sourcilles en signe de surprise.

«Vous n’êtes pas là pour nous amuser ? Pourtant nos sentinelles se sont bien diverties à observer votre… entrainement. En tout cas, ravis que vous vous soyez amusé, c’est loin d’être notre cas. Je m’attendais vraiment à mieux de votre part. Sur ce… »

Effectuant un salut de la main, je repris ma route d’un pas lent, écoutant ce qu’il se passait derrière moi. Si deux lézards sur quatre semblaient avoir du mal à se contenir, le troisième et le blond gardaient un sacré sang-froid de fait, et le meneur tenait assez bien ses troupes malheureusement. Enfin du moins il essayait. Math et Lucas n’avaient pas encore bougés, hésitants. Si les Dragons ne voulaient pas lancer l’attaque, ce n’était pas à nous de le faire non plus. Pour ma part, je me contentais d’un nouveau salut, toujours dos tourné, serrant les dents à sa nouvelle appellation. J’allais lui en faire bouffer moi des asticots !

Alors que le blond frôlait la frontière, toujours sans la repasser, une fléchette vint se planter à quelques millimètre de ses pieds, de notre côté bien sûr. Oli avait lancé son avertissement, et Math traduisit en faisant mine de s’apprêter à partir également.

« Repasse cette ligne et la prochaine atterrira dans ta petite cervelle. »

Lucas vint récupérer le projectile sans faire attention au Dragons et lança un petit sourire moqueur aux trois autres en les saluant d’un signe de tête. Mais ses poings serrés trahissaient sa frustration. Les deux camps semblaient maintenant à cran. Si les Dragons tenaient tant que ça a ce que l’attaque vienne de nous, qu’ils osent seulement repasser la frontière. Ils n’auraient alors pas le temps de se terrer à nouveau dans la trou.

« Never interrupt your enemy when he is making a mistake. »

Suite à la réponse de l'un des membres qui était resté en retrait jusque là, je pris un air à la fois déçu et profondément touché, levant ma main au front dans un geste qui se voulait digne d'une scène dramatique.

Je suis consterné ! Moi qui croyais avoir droit à un traitement de faveur.

Anticipant la réaction de mes deux coéquipiers au sang chaud, je bougeai quelque peu, m'assurant de leur bloquer la voie. Ce pigeon avait l'art de choisir les bons mots pour éveiller l'égo surdimensionné de Violette et Michael. Ces derniers avaient déjà sorti les crocs, j'allais devoir gérer mon coup si je ne voulais pas qu'ils se jettent dans la gueule du loup.

Oh, notre entraînement vous a plu ? Vous m'en voyez ravi. C'est vrai qu'il vous faudra des siècles pour essayer de nous égaler.

Ma réplique eut au moins l'effet de calmer un peu les deux volcans qui n'attendaient plus qu'à s'éveiller. Je pus entendre leurs ricanement résonner derrière moi.

Je sais que vous êtes lents à la détente mais on ne cherche pas à vous amuser. 

Alors que j'étais positionné à la limite de notre territoire, une fléchette vint se planter à quelques centimètres de mes pieds. Je relevai la tête, fixant l'endroit où devait se planquer le tireur, celui qui n'avait pas pris la peine de venir nous accueillir. Avec dédain, je poussai la fléchette du bout du pied. Si Violette avait vu cet acte comme le lancement des hostilités, je la stoppai d'un bras avant qu'elle n'aille arracher la tête à l'un des pigeons de l'autre côté de la frontière.

S'agit-il d'une invitation ?  

Le moment était proche, bientôt la combat serait lancé et d'un coup d’œil en arrière, je percevais qu'Icare était loin d'être en accord avec mes agissements. Seulement, je n'avais fait que trop patienter Violette et Michael dont la patience n'était pas le for ! Aussi, je lui indiquai d'un coup d'oeil discret qu'il ferait mieux de se charger du tireur. Toujours dans l'optique de ne pas lancer les hostilités en premier, je me tournai vers mes coéquipiers, un sourire satisfait sur les lèvres.

On reprend l'entraînement ?  

Et sur ces mots, je m'élançai joyeusement de l'autre côté de la frontière.

Aucun de nous ne pris la peine de réagir à ses dernières répliques, se contentant d’un soupir exaspéré de la part de Math et d’un rire moqueur narquois de la part de Lucas. Celui-ci se contenta de hausser les épaules à la question du Dragon.

« Je dirai plus un avertissement, puisque tu ne sembles pas pouvoir faire la différence. »

Alors que nous retournions sur nos pas d’un pas lent, le blond se décida enfin à passer la frontière. Oli, qui s’était déplacer après son premier tir, refis feu sans tarder, visant non pas la tête, mais bien les jambes afin de l’immobiliser. Il tira deux fléchettes d’affiler avant de changer à nouveau de place, attendant la suite.

Math dégaina et visa, mais ne tira pas. Lucas sortit également sa lame et attendis la réaction des autres Dragons. Pour ma part, je gardais mon arme rangée, me retournant lentement avec un sourire.

« Stupides lézards… »

« Never interrupt your enemy when he is making a mistake. »

A peine m'étais-je élancé et avais-je dépassé la frontière de notre si beau territoire que deux fléchettes filèrent droit sur moi. Les évitant de peu, ces dernières m'avaient tout de même quelque peu entamé la peau. Grimaçant, je vérifiai qu'il n'y avait rien de bien grave. Je pris mon temps, m'arrêtant volontairement en signe de provocation. Oui, j'avais été touché mais non, ça ne me touchait pas plus que ça, j'affichai même un petit sourire goguenard, croisant les bras...je les toisai. Qu'attendaient-ils pour venir me foutre la pâté qu'ils rêvaient tant de me mettre ? Me tournant à moitié vers mes coéquipiers, je pouffai de rire.

Ça va, je n'ai rien ! Merci de vous inquiéter pour moi !, leur lançai-je ironiquement voyant qu'aucun d'eux ne semblait avoir bougé...

Notre équipe avait beau être formée des As des Dragons mais aussi redoutée soit-elle, je ne pouvais dire que je mettrais ma vie entre leurs mains. Chaque spécialiste était craint et talentueux mais les personnalités différentes et hautes en couleur de l'équipe ne s'accordaient définitivement pas...et dans cette situation...qui restait impromptue malgré tout, ce rassemblement de fortes têtes devenait un point faible. J'avais intérêt à prendre ce facteur en compte, espérant que l'orgueil de mes coéquipiers leur éviteraient de se tirer dans les pattes. Après tout, rien de tel qu'un entraînement en conditions réelles pour situer le niveau des troupes.

Du coin de l’œil, je remarquai l'absence d'Icare. De deux cas pouvaient expliquer son absence. Le premier, il était fatigué par mon attitude et mes provocations puériles et il avait décidé de retrouver ses quartiers, abandonnant l'entraînement. Le second, il s'était lancé à la recherche du rigolo qui s'était amusé à me viser pour lui faire ravaler ses fléchettes.  Il ne me restait plus qu'à espérer qu'il s'agissait du premier cas et que Michael n'avait tout simplement pas arrêté l'entraînement. Mon regard croisa celui de Violette...Et l'instant d'après, elle abattait son sabre sur le malheureux qui avait eu l'audace de dégainer une lame. Je fus choqué qu'elle se jette à l'eau de la sorte...avant de comprendre qu'elle n'avait rien à faire de mon état mais qu'elle ne pouvait décemment pas laisser le dernier mot aux aigles. Seul Michael campait sur sa position, attendant probablement le moment propice pour rentrer dans le tas...ou tout simplement se jugeant trop au-dessus de la mêlée pour s'abaisser à cette bagarre digne des bacs à sable.

Je raffermis ma prise sur mes lames hirondelles, m'approchant à nouveau de nos frontières sans retourner dans le territoire pour autant, prêt à couvrir Violette si le besoin s'en faisait ressentir.

Le premier à être attaqué fût Lucas. La fille s’était jeté sur lui avec un sabre qu’il para difficilement avec sa lame courte. Math tourna aussitôt son arme vers le fille et tira sans vraiment visé. Il ne voulait pas la tuer, juste la maintenir tranquille. Pour ma part, je fixais le blond qui avait reculé de quelques pas. Il avait évité les fléchettes de justesse mais avait tout de même été touché. Serrant ma prise sur ma lame, je m’avançais vers lui en souriant toujours, me souciant peu de mes deux coéquipiers. Ils étaient assez grands pour se débrouiller tout seuls après tout.

Je me retins de ne pas dégainer, voulant faire durer le plaisir. Lorsque je fût assez proche du Dragons, je lui balançais un coup de couteau horizontal, maintenant la lame vers mon bras et lançant le coup de droite à gauche, comme si je donnais un coup de poing.

Oli, de son côté, avait repéré le quatrième gars qui s’était écarté du groupe, sans doute pour le débusquer. Armant son arbalète, il se tapis dans un coin et tendis l’oreille en attendant l’arrivée de son adversaire, près à bondir.

HJ:

« Never interrupt your enemy when he is making a mistake. »

Divergent. Icare n'avait rien d'un Jayden, d'un Michael ou d'une Violette. Il avait toujours été cette pièce en trop dans les meubles préfabriqués. Il ne s'imbriquait nulle part, on ne savait jamais bien ou le placer. Pas un leader, pas vraiment un suiveur. Il voguait au gré du courant sans broncher, pour ne pas faire de remous, pour ne pas attirer l'attention. En ce sens, il était si différent du reste de son équipe. Parfois il se demandait comment il était parvenu jusqu'au stade de spécialiste. Il n'avait jamais vraiment cherché à monter dans la hiérarchie. Il n'avait rien demandé à personne. Et pourtant, le voilà...membre des fines lames, le haut gratin du clan. Vu sous cet angle, il comprenait un peu la rancœur de sa jumelle, Thalia. Elle qui avait du se battre pour ne pas finir comme une soumise que l'on prend et que l'on jette. Cela devait être rageant de le voir réussir si facilement...mais il n'avait jamais rien demandé. Jamais. Il s'était toujours contenté de suivre les ordres. Il obéissait à son lieutenant. Mais Michael semblait si peu préoccupé par la situation, si peu enclin à mettre un terme à cette mascarade qui se jouait sous ses yeux. Il soupira. Sans doute, trouvait-il ça drôle. Oui, c'était hilarant et il devinait sans mal le sourire mutin sur les lèvres d'un autre de ses coéquipiers. Jayden. Ce type qui, un beau jour, était sorti d'on-ne-sait-où, avait volé le cœur de la moitié des soumises du clan, avait trouvé grâce aux yeux des supérieurs et s'était fait une place bien au chaud chez les fines lames, le tout en moins de temps qu'il ne faut pour dire dragon. Il attirait la sympathie, on appréciait sa compagnie mais Icare ne pouvait s'empêcher de le trouver trop lisse. Que savait-on à son sujet après tout ? Que savait-on réellement ? La vérité, il la devinait. Rien. Ce type était un mystère au moins aussi profond que l'avait toujours été Loukas, à ses yeux. En parlant d'elle, cela ne faisait que le persuader qu'il avait raison. S'approcher de l'espionne était difficile...Et là encore, il s'entendait si bien avec elle, ils avaient l'air si intimement liés que c'en était vexant. Pourtant, c'était bien pour elle qu'il avait pris la décision de prendre les choses en main pour une fois. Il se doutait qu'elle n'apprécierait pas de revoir son ami - ou peut-être était-ce son amant mais il ne préférait pas y penser - revenir amoché d'un combat qui n'avait pas lieu d'être si ce n'était pour assouvir les esprits saugrenus de son équipe.  Il aurait pu partir, les laisser là, tout simplement mais cela aurait été mal vu probablement. Alors il s'était avancé au-delà de leurs frontières, sur le terrain des aigles, cherchant à débusquer un homme, celui qui avait tiré. Il n'avait aucunement l'intention de débuter un combat, il était épuisé, simplement. Épuisé des pulsions excessives de son groupe. Il voulait rentrer et vite. Ainsi plutôt que d'avoir l'air menaçant et sentant qu'il s'approchait de la position du tireur embusqué, il leva les bras en l'air en signe de paix. Il était excédé mais le cacha parfaitement car il valait mieux ne pas aggraver l'image de son groupe devant l'ennemi. Je sais que t'es là quelque part et je sais que tu veux que cette histoire se finisse vite. Ça nous fait un objectif en commun. Il se tut quelques secondes pour que le membre ait le temps de digérer les informations. C'est une idée de Jayden, vous provoquer, un jeu de gamin qui n'amuse que lui...ce n'est pas très intelligent de rentrer dans son jeu, c'est exactement ce qu'il cherche. Je serais pas étonné d'apprendre que pour lui, vous avoir fait réagir est une victoire. Je veux juste en finir avec tout ça. Je peux les convaincre de retourner sur nos frontières si tu arrives à convaincre tes équipiers de garder leur calme. Et il était certain de ce qu'il avançait. Maintenant que Jayden avait eu ce qu'il voulait, il arriverait à énerver suffisamment Violette que pour qu'elle se mette à le poursuivre et Michael ne bougerait pas. S'il avait du attaquer, il l'aurait déjà fait et un massacre aurait eu lieu.  

De mon côté, Je ne cachai pas un grand sourire narquois. J'évitai facilement la première attaque du moustique. Me doutant qu'il ne s'agissait que d'une mise en bouche, je ne résistai pas à l'envie de le provoquer davantage. Il en faudra plus que ça si tu veux m'attendre, l'asticot. Je me gardai néanmoins de l'attaquer en retour, continuant à battre en retraite vers le territoire. Je lançai distraitement une œillade du côté de Violette. Je ne m'inquiétais nullement pour la jeune femme qui avait prouvé à plusieurs reprises qu'elle n'avait rien à envier à personne. Elle évita un projectile envoyé par un second pigeon. Je pouffai, deux contre un. Violette avait toujours eu le don de faire flipper les hommes des clans ennemis. Contournant légèrement le pigeon qui m'avait pris pour cible, je lançai rapidement un regard derrière moi pour finalement constater que Michael avait tout bonnement disparu. Pas étonné le moins du monde, je me doutai que s'il avait mis les voiles, c'était qu'il n'y avait plus rien d'amusant dans notre jeu. Enfin, dans mon jeu. Si je ne voulais pas perdre le peu d'estime qu'il avait de moi, j'avais tout intérêt à mettre un terme à ce cirque au plus vite. Je continuai donc à reculer, toujours sans tourner le dos, et sans pour autant m'empêcher de provoquer le moineau qui me faisait face.  

Oli avait bloqué jusqu’à sa respiration, se concentrant sur son ouïe afin de déterminer l’approche de l’ennemi. Ennemi qui donna sa position de lui-même alors qu’l prenait la parole. A ses mots, l’espion laissa échapper lentement l’air retenu dans ses poumons. La gars semblait vouloir arrêter tout cette mascarade, selon ses dires. Apparemment, tout ça était voulut, c’était une provocation. Il assura qu’il pouvait mettre fin à tout ça si Oli arrivait à convaincre ses équipiers de rester calme. Lentement, il sortit de sa cachette en pointant son arme sur le Dragon qui avait les mains levées. Il ne comptait pas tirer, mais il préférait avoir l’avantage.

« Ton Jayden est tombé sur la bonne personne. Jéremy n’est pas raisonnable a moins de lui arracher son arme. Je veux moi aussi mettre fin à tout ça, mais c’est plus facile à dire qu’à faire. »

De mon côté, le blond évita mon attaque et continua à me narguer. Il se contentait de reculer, ce qui était plutôt ennuyant. Me redressant, je lui fis face en croisant les bras.

« T’es sérieux là ? Tu compte simplement éviter les coups sans réagir après tout ça ? T’es vraiment chiant comme mec. »

Math visait toujours la fille qui avait reculer pour éviter le tir. Lucas recula également afin de mettre de la distance entre eux. Elle n’avait pas répliqué, et Lucas ne comptait pas lancer l’attaque de lui-même. Il voulait juste partir, mais tant que Jérem n’en avait pas décidé autrement, ils étaient bloqué là… A moins que les Dragons n’abandonnent également, ce qui semblait trop beau…

Icare soupira de soulagement. La chance lui souriait pour une fois et l'aigle à qui il s'était adressé semblait être un homme raisonnable. Baissant lentement les bras, toujours par prudence, le dragon ne s'offusqua pas d'être ainsi tenu en joug. Après tout, c'était lui qui avait fait intrusion sur le territoire des aigles. Même si ce n'était pas très confortable de devoir faire face à une arbalète, les nerfs d'acier du spécialiste ne céderaient pas si facilement. Il se permit même un léger hochement de tête et un petit sourire confus pour témoigner de sa compassion. Tous deux étaient pris dans une confrontation idiote qui n'avait pas lieu d'être, un conflit ouvert et attisé par le gamin inconscient qu'était Jayden et la tête brûlée que semblait être ce Jeremy.  Je vois ça, constata-t-il stoïquement. Restant toujours sur ses gardes, Icare lança un coup d'œil par-dessus son épaule essayant de distinguer ce qui se passait en bas. L'absence de Michael le frappa tout de suite et une nouvelle vague de soulagement le submergea. Si leur lieutenant les avait lâchés une fois de plus, plus rien ne motivait leur présence aux frontières. On peut toujours essayer. Ecoute, je suis certain de parvenir à convaincre Jayden. Il faudra juste que ton Jéremy n'essaye pas de me tuer, affirma-t-il sûr de lui à présent que Michael n'était plus là, il saurait trouver les mots justes pour faire ressurgir le peu de maturité dont pouvait faire preuve son compagnon.


Un sourire se glissa sur mes lèvres alors que j'évitai toujours les coups de l'aigle. Et ce dernier s'étira davantage quand le jeune membre finit par saisir que je ne comptais pas riposter. Il croisa les bras, contrarié, à croire qu'il mourrait d'envie de se battre et de se défouler. Entrant dans son jeu, je croisai les bras à mon tour, l'imitant grossièrement une moue moqueuse affichée sur mes traits. Je continuai toujours de reculer, continuant de lancer des regards en biais vers Violette. Cette dernière ne craignait tellement pas les deux aigles qui s'en étaient pris à elle qu'elle me coula un regard perplexe. Elle aussi voyait de moins en moins l'intérêt d'écraser les cervelles de moineaux.

Après tout quoi ? Ça ne m'avancerait à rien de te mettre la pâté, l'asticot. Tu pisserais le sang et franchement, je ne tiens pas à me salir.

Le Dragon qui faisait face à Oli semblait réellement vouloir mettre fin au jeu. Il assura pouvoir convaincre le dénommé Jayden de dégager à condition que l'Espion couvre ses arrières par rapport à moi. Fronçant les sourcils, il détourna légèrement les yeux de sa cible pour lancer un regard sur la scène en contrebas, réfléchissant à la manière dont il pourrait s'y prendre pour me désarmer et ainsi mettre fin au combat.

« Très bien. Il n'a pas encore dégainé, je peux donc essayer de lui prendre son arme par derrière sans qu'il ne s'en rende compte. Mais je vais avoir besoin de toi pour me couvrir. Si je loupe mon coup, on est à peu près tous mort. Et j'espère aussi que tes copains ne vont pas me griller. »

Oli était très sérieux. S'il se loupais, s'en serait fini de rire et ils n'auraient pas le temps de réagir que j'aurai déjà fais un carnage.

Sans vraiment attendre de réponse, l'Espion rangea son arbalète et disparu dans les ruines pour réapparaître quelques mètres derrière moi. En bonne Espion, il avait fait en sorte d'effacer sa présence et s'approchait à pas lent et mesuré alors je faisais toujours face à l'autre idiot et que Math et Lucas gardaient la fille en joug. A la réponse du Dragon arrogant, je levais les yeux au ciel.

« Pauvre choute, alors comme ça les Dragons ont peur du sang ? Pathétique. »

Je voulus lançer un nouveau coup, mais Oli venait de me ceinturer d'un bras alors qu'il arrachais mon flingue de ma ceinture de l'autre. Je lui balançais alors un coup de coude dans les côtes pour lui faire lâcher prise et il recula en grimaçant, se tenant le côté, et mon arme. Je le fixais un instant bouché-bée, interloqué par son geste.

« Le jeu est fini mec. Ils vont gentiment dégager et nous on va gentiment rentrer, ok ? »

Je clignais des yeux à plusieurs reprises pour m'assurer que je ne rêvais pas. Oli lança un regard vers l'endroit où était supposé se trouver son allié du moment avant de revenir sur moi, mais il s'adressa pourtant à Math et Lucas.

« On y va les gars. Ça ne sert à rien de traîner plus ici. »

Icare espérait de tout cœur avoir convaincu l'aigle. Il était son dernier espoir de mettre un terme à ce combat idiot pour enfin retourner sur leur territoire et en finir avec cette mascarade. Même si se faire cafter auprès de Michael était le cadet de ses soucis, il demeurait certain que cette histoire ne remonterait pas jusqu'à ses oreilles. C'est avec soulagement qu'il accueillit l'accord définitif de l'homme qui le tenait en joug. Il écouta la proposition de l'aigle avec attention, acquiesçant à son plan. Même s'il avait franchement des doutes sur la capacité à tuer de son coéquipier. Pour être franc, Icare était plus inquiet par le carnage que pouvait faire Violette qu'autre chose. Il se garda de le dire néanmoins, préférant rester sur la même longueur d'onde que son allié inattendu. Il garda donc le silence et dès que l'aigle eut disparu, il se mit en route à son tour, le plus discrètement possible.

La répartie du pigeon m'arracha un léger sourire. Si présomptueux. Je ne comptais guère céder à sa provocation de pacotille. Je comptais même continuer à le provoquer. Si une chose était sûre dans cette histoire, c'est que je ne serais pas le plus mature des deux.

Peur ? Non. C'est juste que le sang de pigeon part difficilement au lavage et ça ne plait pas aux filles. L'odeur, tout ça. Et puis, je pense à toi. Ca me ferait mal de te faire pleurer devant tes amis.

J'affichai un grand sourire. Un énorme sourire. Fier de ma pique ? Oui, comme toujours. C'était ce qu'il se passait derrière le pigeon qui me rendait si euphorique. Voilà qu'ils se retournaient les uns contre les autres. Pire que notre groupe dans un mauvais jour. Enfin non. Il n'y aurait jamais pire que la compétition qui régnait au sein des spécialistes fines lames du clan. Mais cela restait plaisant à avoir alors je ne fis comme si de rien était profitant du spectacle. Je reculai encore quand le gringalet se fit ceinturer par un membre de sa propre équipe, sourire moqueur au coin des lèvres...Un sourire qui s'effaça bien vite quand je vis réapparaître Isaac quelques pas devant moi. Alors c'était ça qu'il avait manigancé. D'ailleurs, il s'avança précipitamment vers moi et cela ne me plut pas du tout. J'aimais prendre les décisions. Et même si nous partagions la même envie de rentrer, je ne supportais pas l'idée qu'il ait préféré s'allier à un autre. Grognant face à lui, je ne lui laissai guère le temps de me rattraper. Non, je me dirigeai directement vers Violette, lui confisquant les épées qu'elle avait préférées à sa lance pour l'occasion. Sous le coup de la surprise, elle ne put rien faire pour me contrer. Et je me mis à courir, vite pour qu'elle me poursuive rageusement. Je me tournai néanmoins une dernière fois vers celui qui avait failli être mon adversaire.

Ce fut un plaisir l'asticot. Tu peux remercier ton pote, il t'a épargné la déculotté du siècle.

Et je me remis à courir. Violette sur les talons, je me pris violemment une pierre dans le dos. Grimaçant, je continuai néanmoins à fuir, riant à gorge déployée tandis qu'Icare adressait un dernier échange de regard à son allié.

HJ: