Non loin des chefs avec Eli, Ysaline, Anton ; Point de vue de Anton

La Vipère n’eut aucune difficulté à esquiver la balle. Un débris m’avait trahi et elle avait eu le temps de se déplacer. Néanmoins, elle n’en était pas sortie pour autant, Eli s’étant jeté sur elle pour lui faire une clé de bras. La fille ne se laissa démonter et se contorsionna pour se retrouver face à son adversaire. L’agilité légendaire des serpents avait encore prouvé sa valeur. Elle termina son mouvement par un coup assez bas, il fallait le dire, en tentant de lui remonter l’entre-jambe. Je grimaçais, compatissant, mais fut soulagé de constater que l’Aigle était encore intacte. Il avait bloqué son genou entre ses cuisses, me laissant une ouverture. Prenant quand même quelques instants pour viser, je tirais en direction de la Vipère dans un geste vengeur. J’étais aussi un homme et on ne touchait pas à la virilité !
Cette action ne me réussit pourtant pas. Un tir résonna et je m’attendis presque à sentir une vive douleur, mais ce n’était pas moi qui étais visé. Ne m’intéressant pourtant pas à la victime, je roulais vers l’avant in-extremis alors qu’une balle faisait éclater la brique. Je tombais donc comme un cheveu dans la soupe, à quelques mètres à peine des deux groupes de combattant. Bingo, je n’étais pas dans la merde. Récupérant mon arme que j’avais lâchée dans ma chute, je me préparais à tirer vers les ennemis potentiels sans pour autant agir.

A côté du bâtiment des Libres avec Steven et Alessandra ; Point de vue d’Alessandra

Ma flèche avait visiblement fait mouche, la présence d’un ennemi ayant disparu. C’était une bonne chose vu l’endroit que j’avais visé, il ne serait plus en mesure d’attaquer qui que ce soit. Ou alors son taux de résistance à la douleur était hallucinant. De mon côté, je commençais à sérieusement souffrir de ma blessure. Le sang coulait maintenant abondamment le long de mon bras, ayant complétement imbibé le bandage de fortune que je m’étais fait un peu plus tôt. De ce fait, mes doigts étaient trempés et c’était à peine s’il soutenait encore mon arc. Je pris donc la sage décision de changer d’armes à nouveau. Avec prudence, je calais l’arc dans mon dos et récupérais le revolver qui était glissé dans ma ceinture. Je le tenais fermement dans ma main gauche, observant d’un rapide coup d’œil les environs. Il n’y avait visiblement plus personne dans les parages, aussi je quittais prudemment mon abri. Il fallait que je retrouve Noâ, cela faisait longtemps qu’elle n’avait plus donné signe de vie. Ensuite, il faudrait que je vérifie que les Libres étaient toujours à leur place. Cela ne m’aurait pas tellement arrangé de devoir en abattre, mes balles étaient limitées.

Lorsque j’arrivais du côté de ma chef, la situation était critique. Il y avait eu une morte, au vu de sa gorge mutilée, je devinais immédiatement qui lui avait la peau. Une autre fille était tombée au sol, maintenant sa cuisse pour arrêter l’hémorragie. Ce qui me choqua le plus fut de constater que Noâ était en très mauvaise posture. Une Vipère l’attaquait avec violence et sans interruption alors qu’une autre se tenait derrière elle, prête à l’embrochée si elle reculait trop. Il fallait que j’agisse vite ! M’approchant à pas de loup, je pointais mon flingue sur la fille à terre. J’étais arrivé par derrière pour ne pas me faire remarquer. Le doigt fermement appuyé sur la détente, je m’adressais aux deux furies pour détourner leur attention.

- Je crois qu’il va falloir changer vos plans. Si vous ne vous éloignez pas, je fais un joli trou dans la tête de votre copine.

En hauteur avec Oli et Trigger ; Point de vue de Trigger

Résultat de mon attaque : nulle. J’étais un piètre tireur d’élite, si cela continuait comme ça, Noâ n’allait pas hésiter à m’en faire baver, voir à se passer de moi. J’aurais très mal vécu de ne plus être un Membre à part des Jaguars. Depuis le début du combat, j’avais enchaîné les gaffes, conduisant mon clan à une possible défaite. Peut-être avais-je provoqué des pertes dans nos rangs. A cause de toutes ses pensées qui se bousculaient dans ma tête, j’avais encore plus diminué mon niveau. Complètement ailleurs et même pas à couvert, j’essuyais une attaque qui aurait pu être meurtrière. Mais heureusement, quelqu’un avait tiré, me faisant faire un bond. Quelques secondes plus tard, une fléchette s’enfonçait dans ma cuisse. Je lâchais un hurlement de douleur avant d’arracher le projectile avec rage. Bien plus à ce que je faisais, je rampais jusqu’à un abri et scrutait les alentours d’un regard acéré. La personne qui m’avait touchée apparu bien vite dans mon viseur. Visant le buste pour être sûr de le toucher, je tirais à deux reprises espérant bien l’amocher.

Surélevé par rapport aux chefs avec Dalia et Grey ; Point de vue de Grey

Ma main me lançait douloureusement, mais je continuais à utiliser mon bras blessé pour soutenir mon arme. Une carabine à une main n’était pas des plus pratiques. Surtout lorsqu’il s’agissait de recharger. J’avais peut-être été un peu bête en prenant cette arme, mais je n’avais pas imaginé que la situation tournerait de cette façon. Alors que j’essayais tant bien que mal de couvrir Trigger, les évènements s’enchaînèrent. Un nouvel ennemi fit son apparition n’attendant pas pour attaquer. Je n’eus pas le temps de réagir qu’une balle m’égratigna la tête. Le sang emplit mon champ de vision et je m’écroulais sur le sol.

Du côté des Libres avec Noâ, Ludivine, Fran, Marie et Cadavre puant d’Ariane ; Point de vue de Noâ

- Je n’ai pas de glace. lâchais-je sobrement suite à l’attaque verbale de Ludivine. Il y en avait qui avait du temps perdre. Et puis, j’étais parfaitement bien dans ma peau. Cela ne signifiait pourtant pas que j’étais un monstre, nous étions après tout ennemi et dans un combat, il y avait toujours des pertes.

Partir seule vers l’ennemi avait peut-être été une erreur. Je m’en mordais maintenant les doigts. Le redoutable travail d’équipe des Vipères entrait en action contre moi. Je n’avais pas beaucoup de solution. Si je reculais, une Vipère me transperçait de son sabre, dans le cas où j’avançais l’autre allait finir par m’avoir elle aussi. Une Alessandra providentielle vint heureusement à mon secours en prenant la fille que j’avais blessée à la cuisse un peu plus tôt en otage. Voilà qu’elle faisait des efforts pour être diplomate et parler un minimum.

Un court instant, la surprise créa une ouverture dans l’action des Vipères. J’en profitais pour me dégager, non sans une certaine difficulté. Le sabre qui me menaçant dans le dos, m’avait sérieusement entamé la peau. Je n’avais pourtant rien montré de tout cela, ma fierté ayant déjà été mise à mal du fait que Al avait dû intervenir. La jeune femme ne releva son arme que lorsque je fus à ses côtés. Et encore, c’était pour le pointer vers Fran et Ludivine.

Au même instant, une troupe assez bruyante fit son apparition. Bordel, on leur avait jamais appris les règles bases dans un combat. Genre la discrétion par exemple. S’ils avaient été de tambours cela aurait fait moins de bruit. Notant que j’allais devoir leur parler de détail, de façon musclée bien entendu, j’accueillis les Jaguars avec un regard noir. En plus, ils étaient en retard !

- Eh ben, il était temps !

Alessandra avait traduit mon œillade meurtrière de façon brillante.

- Non, mais ça va aller toi !

Ma Seconde se retint de justesse de répliquer, ne voulant pas afficher plus nos faiblesses face à l’ennemi. Celui-ci était d’ailleurs en mauvaise posture étant complètement encercler. Mais je ne voulais pas que le sang coule encore ici. Les Jaguars n’étaient pas du genre à s’acharner sur un ennemi déjà battu. J’ordonnais donc Shinichi et Sandy de partir chercher les Libres alors que Ryder et Mac restaient à nos côtés. Ils avaient laissé clairement un chemin de sortie aux Vipères si elle désirait battre en retraite.