Un silence géant règne autour du lac toxique de Paris. Ici , c'est souvent vide et désert ; si on ne compte pas les rares personnes qui viennent s'aventurer de trop près. Aux yeux de Kalis, c'est un endroit calme ou il aime bien passer ses rares moments de détente. Il n'y va pas souvent, certes, mais quand ça arrive, il s'y sent toujours bien.

Ce jour là, comme il s'y attendait, il n'y a toujours personne. Le jeune soumis esquisse un petit sourire et soupire, soulagé. Il a la tête en vrac, comme depuis pas mal de temps. Comme depuis le début en fait. Il sait rarement ce qu'il veut, ce qu'il ressent ; il a l'impression d'être assez tendu, sans aller trop mal pour autant. Le garçon s'assoit en tailleur à quelques centimètres du bord et se met à fixer l'eau calme. La minute qui suit, il est déjà plongé au fond de son esprit, essayant de se le vider peu à peu.

Kalis a déjà fermé les yeux quelques longs instants plus tard quand soudain, il entend des bruits étranges qui viennent du lac. Des sortes de gémissements plaintifs , suivis par des grognements étranges. Le garçon se relève lentement , les yeux parcourant minutieusement le paysage devant lui. Soudain, il aperçoit quelque chose qui s'agite dans l'eau. Il ne pense pas à un humain, ce dernier aurait sans doute crié s'il avait besoin d'aide et c'est plus petit. Le garçon plisse les yeux. Un chien. C'est un chien. Et il est train de couler. Ca ne sait pas nager un chien ?

Kalis se mord la lèvre, hésitant. Faut qu'il saute pour l'aider. Si le clébard arrive pas à se sortir de là, c'est qu'il a la patte prise dans quelque chose. Rapidement, il ôte ses chaussures et fait glisser son haut par-dessus sa tête. Le soumis n'essaye pas de savoir si le maître de ce chien se trouve dans le coin ou pas et il s'élance vers l'animal. Sans réfléchir, il se penche par-dessus le bord , et se demande s'il peut l'atteindre sans être obligé de sauter.

Concluant que non, le jeune dragon inspire un grand coup , jure à voix basse et saute dans l'eau. Il remonte rapidement à la surface pour ne pas avaler trop de merde et cherche l'animal du regard. Celui ci se trouve à quelques centimètres de lui, toujours en train de se débattre. Kalis n'hésite pas une seconde de plus et vient l'encercler de ses bras pour lui permettre de s'accrocher à lui. L'animal s'arrête tout de suite de s'agiter. Il a l'air épuisé. Kalis sent quelque chose qui s'est accroché à sa patte. Il réussit aisément à le libérer et ne lâche pas l'animal , même en remontant sur le bord.

« Hé salut toi. Arrête de trembler, tout va bien. » Kalis balaye l'endroit du regard. « Alors , il est ou ton maître ? Pourquoi tu es tout seul ? »Ce chien a forcément un maître. Il ne peut pas être arrivé ici tout seul. Quoi que...