J’avais quitté de manière précipitée mon poste de garde parce qu’Andréa avait demandé à ce que l’équipe se réunisse enfin pour un entraînement dont elle avait l’habitude de faire, précisément pendant les journées les plus éprouvantes. Pas question non plus qu’elle nous ramène dans un endroit couvert, le soleil plombait comme jamais et je sentais d’ores et déjà ma peau prendre quelques teintes de carmin. Pour une des rares fois j’arrivais pratiquement la dernière mais c’est que j’avais été retenue par mon partenaire qui avait manqué de ponctualité, lorsqu’il était venu le temps de me remplacer à la tour. Deux minutes plus tard, les deux derniers membres de l’équipe arrivèrent en même temps mais, beaucoup trop tard pour Andrea. Le lieutenant les fusilla du regard pendant que les trente autres personnes restaient stoïques face à ce qui allait se passer, même si ça n’augurait rien de bon.
ANDREA: « Venez ici, tous les deux. »
Les deux hommes s’exécutaient et vinrent aux côtés d’Andréa, déglutissant d’avance la conséquence auquel ils seront soumis.
ANDREA : « Comme vous aimez arriver en retard et comme je désirais commencer plus tranquillement, en raison des conditions météorologiques, j’ai décidé de changer d’avis. Tous, vous commencerez par exécuter cent jumping jack, puis cinquante pompes, suivit de cent redressements-assis et finalement, cinquante jumping jack supplémentaire. Ce sont d’ailleurs vos deux copains qui ferons le décompte de vos exercices car grâce à eux, vous aurez droit à la totale aujourd’hui. »
Trente paires de yeux fusillèrent les deux fautifs, si tant fort qu’on aurait cru que plusieurs les voyaient déjà morts. C’était franchement pénible. Je voulais moi-même mourir, je pensais être en forme mais on dirait que la chaleur m’écrasait complètement. Ma langue était aussi sèche que si je m’étais gavée de sable, mes yeux me brûlaient, la sueur était trop abondante et roulaient sur mes joues et mon front. À la fin de l’exercice, mon t-shirt était aussi détrempé que si je m’étais submergée dans un lac et j’arrivais à peine à récupérer mon souffle. Heureusement pour moi, un beau garçon aux cheveux ébène s’était évanoui : sûrement un coup de chaleur. Andrea soupirait mais évidemment, vint porter main forte à celui-ci et l’accompagnait à l’infirmerie. C’était dommage mais au moins, ça me donnait plus de temps pour récupérer.
ANDREA : « En mon absence, je veux vous voir pratiquer les techniques d’immobilisation au sol, en équipe de deux. Que je n’en prenne pas un à se reposer parce qu’en revenant, vous reprendrez le parcours depuis le début. »
Mais la fatigue gagnait prestement l’équipe et la fraîcheur qu’apportait le déclin du soleil était assez alléchante au repos. Plusieurs duo s’étaient entendus pour ne plus se forcer, parfois rester étendus contre le sol.
EZY : « Vous êtes dingues ?! Vous voulez vraiment qu’elle vous prenne sur le fait ? Déjà on y a goûté suffisamment à cause des deux balourds, vous trouvez pas qu’on mérite que ça s’arrête ? Puis quoi, vous pensez peut-être que c’est en vous prélassant que vous allez devenir meilleurs ? »
STAN : « Et pourquoi tu la fermerais pas Ezy ? Tu peux continuer si tu veux, de toute manière, même si tu t’entraînais cent ans, tu ne pourrais pas me mettre au sol. En fait, j’crois pas que tu le puisses face à personne ici, limace. »
Rien n’y ferait, il ne bougerait certainement pas à ce rythme. Il fallait que je fasse quelque chose avant qu’Andrea revienne et ce, peu importe la manière.
EZY : « Et moi je crois que je pourrais te mettre la tête dans le cul avant même que tu ne t’en rendes compte, raclure! »
Il ne s’en fallait pas plus pour qu’il se lève de toute sa grandeur, comme toutes les autres personnes firent pour observer et qu’il s’approche d’Ezy les poings fermés et l’air franchement agacé. Il n’avait pas l’intention de s’entraîner comme les autres, non, il m’aurait probablement tuée si … Andréa n’était pas revenue immédiatement après que la brute se soit emparée de mon bras, ce qui m'arracha une horrible grimace de douleur
ANDREA : « Suffit vous deux. L’entraînement est ajourné, que tous retournent à leur tâche avant l’heure du souper. Prenez une gorgée d’eau et dégagez au plus vite. Nous reprendrons demain, même heure. Et cette fois, tous serons là à l’heure. Me suis-je bien faite comprendre ? »
J’ai passé près de me faire passer à tabac mais au moins, lorsque la Lieutenant était arrivé, tous étaient debout et énergiques à l’idée de voir un vrai combat. C’était peut-être pas la meilleure technique pour les motiver, mais vu les conditions, j’avais dû faire avec ce que j’avais.