L'entraînement avait eu lieu, comme lors de toutes les après-midi. On avait beau avoir eu un entraînement le matin, entraînement organisé et surveillé par Jayden, il avait fallut se montrer persévérants et tenaces. Ce n'était pas forcément évident mais en tant que Spécialistes, nous n'avions pas d'autres choix si nous ne voulions pas, à nouveau, perdre notre place. Certains l'avaient déjà perdue en arrivant les derniers ou carrément en retard à cet entraînement. Notre Second ne rigolait pas le moins du monde. Ça ne m'étonnait pas tellement de Jayden qui avait fait partie de notre équipe. Dans le fond, moi, je n'avais rien contre lui, qu'il soit natif ou non. J'espérais simplement qu'il trouverait ses marques et qu'il arriverait à se faire respecter le plus tôt possible. Ce n'est certainement pas ses blagues qui allaient l'aider à avoir de l'autorité, surtout que la plupart du temps, elles étaient vraiment pourries – cela dit, je ne le lui précisais jamais -. Alors, forcément, quand je me présentai à l'entraînement quotidien, j'étais déjà bien épuisé. Et ce dernier réussit à m'achever une bonne fois pour toute. J'avais beau être relativement colossal, physiquement parlant, j'avais des limites, comme tout le monde. En plus, je n'étais pas le plus fort. Quand on est neuvième d'une équipe de dix, on s'attend à se faire laminer par tout le monde ou presque. Heureusement, Orion en aurait été bien incapable, il me respectait. Violette avait d'autres chats à fouetter que pour perdre son temps avec moi. Les autres, je leur tenais tête du mieux que je le pouvais.

Exténué, j'aurais pu traîner sur le territoire. Pourtant, ce fut l'une de ces rares sorties où mes pieds me menèrent jusqu'au centre neutre. Une bonne trotte, évidemment, puisque le territoire était déjà lui-même grand. Je vagabondais, cherchant à reprendre mon souffle, petit à petit. En chemin, je fis également quelques étirements. Il n'était pas question de me claquer quelque chose et de rater un entraînement. Ce ne serait pas permis. Il ne fallait pas se montrer faible. J'arrivai au parc. Qui n'avait pas la splendeur d'un parc qu'on pourrait voir dans certains livres ou de l'ancienne époque. Le sol trop sec ne permettait pas d'avoir quelque chose de splendide, de toute manière. J'entendis toute une tirade, observant une jeune femme à la chevelure blonde et un petit garçon. Une histoire de jouet, apparemment. En tout cas, c'est ce qu'avait pris le garçon. Je souris, continuant d'observer la scène jusqu'à ce que le garçon parte, sans me rendre compte qu'elle m'avait remarqué, cette jeune femme. « Tu sais t'y faire avec les enfants. », voilà tout ce que je lui dis. J'aurais pu et peut-être dû me taire. De toute façon, je pourrais encore me torturer longtemps, ça ne changerait pas le fait que je venais de lui parler.