You teach me to turn off my brain

Ses sourcils froncés ne laissait aucun doute sur l'absurdité de la situation. Enfin ce n'était pas vraiment absurde, ni même rare. La scène avait juste été tellement rapide que son cerveau, qui divaguait dans un fil de pensé décousu, n'avait pas vraiment eu le temps d'analyser. Il avait réagit par habitude, par réflexes. Parce que c'est ce qu'on attendait de lui à ce poste.

En même temps... Pas de mot de passe... Plus de vie. Ça allait comme ça. Axel renifla en signe de mépris en fixant toujours le cadavre les sourcils froncés.

- Il avait clairement l'air d'un kamikaze.

Le libre n'avait même pas tenter de se cacher quand le blond avait aperçu le mouvement discret de ce dernier. Trop tard de toute façon. Il aurait eu du mal à échapper à la vue de l'Aigle qui n'avait fait ni une ni deux.

BANG

Et puis le silence de nouveau. Son arme avait retrouver sa place dans son étuis. Rien de plus simple qu'enlever la vie. Ce n'étais pas comme s'il n'avait jamais eu de remords. Il en avait... Parfois. Mais avec son poste, il fallait rapidement apprendre à mettre le visage des intrus morts de côté. Sinon on ne s'en sortait pas. Et lui avait bien assez à gérer avec la mémoire de Tim, sans en plus en rajouter.

Alors les deux hommes étaient là. De chaque côtés du cadavre à le regarder sans un mot, comme si le mort était une œuvre d'art à la signification des plus profondes. Axel leva la main sans regarder son coéquipier.

- Chut. Tu risquerais de briser la profondeur du moment avec un de tes commentaires sans âmes.

Sa voix n'avait été qu'un murmure léger et finalement le gardien releva la tête et plissa les yeux. Puis brisa le silence à nouveau.

- Je me demande où on va quand on meurt.

Le plus vieux remit ses mains dans ses poches et s'éloigna du corps l'air de rien toujours aussi pensif. Val' avait deux effets positifs sur lui. Déjà le Dragon lui montrait l'exemple pour réussir à simplement ne rien ressentir et c'était beaucoup plus facile quand il était là, du coup Axel aimait bien travailler avec lui. Et deuxièmement, il appréciait bien le membre de l'autre clan, ce n'était pas compliqué et le silence ne dérangeait aucun des deux hommes. Ce qui en soit était merveilleux pour lui, qui n'était pas du type hyper bavard.

Valérian était donc un compagnon de choix tout désigné pour lui. Et outre sa capacité à ne rien ressentir, il avait aussi cette attitude plaisante de se la fermer quand c'était le temps. Et de le suivre dans des conversations ultra profondes quand le moment se présentait et le tout sur un ton si léger qu'une personne extérieure les auraient sans doute trouver dérangés.

- T'en pense quoi ?

Visiblement, Axel était d'humeur bavarde aujourd'hui et son regard se porte sur son coéquipier à côté de lui, le cadavre déjà oublié. Son cadet avait des réponses particulièrement intéressantes qui stimulait son cerveau, alors que la plupart des autres membres de son clan lui donnait l'impression de s'abrutir rien qu'à être à côté d'eux.

Pour une fois, la journée prenait une tournure pas vraiment inhabituelle, mais pas vraiment courante pour autant. Alors que j'étais de garde avec Axel, entre autre, un Libre avait voulut s'infiltrer et c'était fait tirer comme un lapin par le blond. Rien d'anormal, le boulot quoi. Et nous nous retrouvions donc debout de chaque du corps, à le fixer en silence. Les choses s'étaient déroulées très vite, je n'avais même pas vu la scène exacte, mais n'étant pas loin j'étais vite arrivé pour voir ce qu'il en était.

La tête légèrement penchée sur le côté, j'observais le résultat en me demandant si j'allais l'aider à évacuer le corps tout de suite, si j'allais attendre un peu ou si j'allais carrément le laisser là. C'est alors qu'Axel prit la parole, pour la seconde fois en fait, m'enjoignant de garder le silence afin de ne pas briser la profondeur du moment. Cette réplique me fit sourire, même si je ne voyais pas vraiment en quoi le moment était profond...

« Je n'avais pas l'intention de parler, du moins jusqu'à ce que tu me le fasse remarquer. »

Je relevais les yeux vers l'Aigle au moment où il enchaînait sur une question qui me fit froncer les sourcils. Il s'éloigna ensuite, main dans les poches. N'imaginant pas qu'il puisse attendre une réponse, je me contentais de le suivre en silence, optant donc pour laisser le mort là pour le moment. De toute façon, il ne pourrait pas aller bien loin.

Mais apparemment, Axel attendait bien une réponse puisqu'il me demanda mon avis. Je lui lançais un regard en coin afin de vérifier qu'il ne partait pas dans le mélo-drame (auquel cas je comptais bien le laisser en plan), mais il semblait simplement vouloir discuter. Ça, je pouvais le faire. Je me tournais donc vers lui avant de prendre la parole pour lui répondre.

« Je ne sais pas, mais ça doit être le bordel en tout cas. T'imagine, vu le nombre de gens qui doivent crever par jour, la file qu'ils doivent se taper alors qu'ils ne savent même pas où ils vont atterrir... »

Pour le tact, on repassera, mais ça se n'était pas nouveau. Et le pire dans l'histoire, c'est que j'étais tout à fait sérieux en parlant. Si ce genre de paroles auraient normalement du être dites sur un ton amusé, voir sarcastique, ou encore sous le bannière de l'humour noir, moi c'était simplement mes pensées, une réponse très sérieuse à une question posée... et il ne me viendrait pas du tout à l'esprit que cela pourrait choquer...

Une fois mort, ce libre ne risquait plus vraiment de voler quelque chose, alors la décision de le laisser là semblait tout à fait légitime considérant le fait que le cadavre ne risquait pas vraiment de s'enfuir. Ils auraient bien le temps de s'en occuper plus tard. Et puis c'était sans doute la partie de sa tâche qu'il détestait, évacuer les morts. En même temps qui aimait toucher un corps sans vie ? Ça ne le dérangeait pas vraiment, mais s'il pouvait refiler le boulot à quelqu'un d'autre...

Les mains toujours dans les poches de son blouson, le plus vieux renifla en hochant la tête devant la logique implacable de son compagnon. En même temps le pauvre.. N'avait que ça de la logique. Ce qui n'était pas si mal en sois, parce que travailler avec lui permettait à l'aigle de se déconnecter un peu de son mental. Axel se demandait régulièrement comment Val' pouvait concrètement ne rien ressentir. Mais prenait exemple sur lui, question d'être plus apte à repousser certains sentiments. Bien sur, il n'avait jamais songé à en informer son collègue... De toute façon comment expliquer ça ? Eh mec ! Merci de pas avoir de coeur. Je peux prendre exemple sur toi. Super pratique quand je pense trop à mon frère mort d'avoir un exemple pour ne rien ressentir. Continue comme ça. Vraiment.... Ça ne le faisait pas, mais alors pas du tout.

Sérieux... J'aimerais pas trop être à la place de la personne qui juge les gens. Imagine si l'idée du paradis et de l'enfer peut importe comment tu les vois est réelle. Il se base sur quels critères pour décider si le mort devant lui était sympa ou un enculé ?

Ça faisait longtemps que l'Aigle n'était plus perturbé par les propos de son interlocuteur. Il s'était fait à l'idée que Valérian était spécial. Mais hey... Qui était-il pour juger les gens ?

Axel était du genre indifférent à la limite de l'insensibilité, mais c'était sa façon à lui de repousser les gens, ne pas être facile à aborder empêchait de nombreuses personnes de venir l'emmerder. Par contre sa tactique n'était pas efficace contre tout le monde et ce à son plus grand malheur. Et surtout peu de personne le savait capable de sourire ou pire... De rire. C'était aussi très bien comme ça. Parce que dans sa tête c'était souvent un maelstrom d'émotions souvent dures à contrôler.

Ce genre de conversation... Était une sorte de thérapie, enfin pas tout à fait, mais le blond n'avait pas vraiment d'autre façon de décrire leur séances de discutions qui paraitrait glauques à n'importe qui d'autre qu'eux deux. Mais ça lui fait du bien de pouvoir exprimer ce qu'il pensait sans risquer d'en entendre parler par la suite par son entourage. En excluant Lydie la copine de son petit frère... Sa famille avait cette habitude de le juger... Qu'il avait certes, lui-même provoquer, mais qui à la longue le lassait considérablement. Mais avec le Dragon... Aucune chance. Ce drôle d'oiseau ne semblait pas capable de le juger et c'était très bien comme ça.

- J'espère que certaines personnes vont directement dans le camps des bons.

Il ne s'attendait pas à une réponse et n'en demandait pas une non plus sur ce semi questionnement plus marmonner qu'exposer à voix haute. Parce qu'Axel voulait croire que Tim était dans le camps des bons, qu'il y avait quelque chose après. Si lui ne se pardonnerait jamais son erreur, secrètement, le gardien souhaitait que son aîné lui l'ai fait. Mais tout ça... Croire à une vie après... Entrainerait beaucoup trop de questionnements, de remise en questions et le plus vieux n'en était pas encore là. Du moins pas en compagnie d'un homme qui avait la capacité émotionnelle d'une petite cuillère.

Axel renchérit qu'il ne voulait pas être à la place du juge qui devait dispatcher les morts entre l'enfer ou le paradis. Moi le job ne m'aurait pas dérangé, mais je doutais fort d'être engagé si je postulais... Pas certains que les patrons apprécieraient le fait de répartir au hasard leurs pensionnaires.

Je ne me rendis pas tout de suite compte que l'Aigle avait posé une nouvelle question, mais je fini par y répondre, les yeux dans le vague, perdu dans mes réflexions.

« Peut-être qu'ils doivent passer un test, comme nous pour devenir Membre. Si tu réussi, tu vas dans le camp des bons, et si tu rate t'es envoyé chez les cons. Franchement, j'espère qu'ils ont une salle d'attente si c'est le cas... »

Je marquais une courte pause, imaginant une pièce gigantesque où s'entasserait des cadavres en attente de dispersion. Le visage de ma sœur m’apparus alors, et un frisson me parcourus. Je repris alors, ne sentant pas la pointe de nostalgie qui était montée en moi pour disparaître presque aussitôt.

« Non mais parce que s'ils doivent vraiment attendre leur tour pour passer un test d'admission ou non chez les gentils, les morts doivent sacrément s'emmerder. Bon ils sont déjà mort tu vas me dire donc ils s'en foutent de devoir attendre, mais quand même... »

Ils continuèrent de faire le tour de l'entrepôt, Axel ne lâchant pas les alentours des yeux, remarquant chaque détails et prêt à agir en quelque millièmes de secondes.

Un lourd soupir lui souleva les épaules devant la réponse de son collègue. Si c'était le cas... Qui avait décidé du contenu du test ? Qui avait choisis celui qui jugerait les morts ? Cette conversation prenait un drôle de tournant.

- Une salle d'attendre avec assez de chaises. Avec le monde qu'il y a là-bas, clairement tu dois pas passer en l'espace de quelques minutes. Je me demande s'ils sont plusieurs à juger.

Un frisson lui remonta la colonne en songeant que lui n'aurait sans doute pas de test à passer. Il irait directement chez les connards. En même temps, il le méritait grandement et une moue de dégout de sois lui déforma les traits quelques secondes.

- En même temps avec notre rythme de vie pouvoir rester assis à rien faire ça ne doit pas être si mal.

L'image d'une file interminable pour un jugement incertain le rendit mal à l'aise et ce la ne s'arrangea pas lorsqu'il imagina Tim debout dans la file bras croisé, attendant sagement son tour. Axel secoua sèchement la tête pour chasser la désagréable image.

- Je sais qu'on va finir par le savoir bien assez tôt, mais ça me semble pas trop réjouissant comme futur.

Et l'Aigle ne savait pas trop s'il désirait le savoir ou pas. Rien de réjouissant dans leur conversation, mais ce soir, le blond n'avait pas envie de flirter avec le silence.

L'Aigle suivait le mouvement, continuant dans mon histoire plutôt morbide. Il se demandait s'il y avait plusieurs juge, et je pinçais les lèvres en y réfléchissant également. Ça serait logique en effet...

Lorsqu'Axel précisa qu'une fois notre tour arrivé, ce ne serait pas du luxe pour nous de devoir attendre sans rien faire, je me stoppais et grimaçais.

« Tu te vois poireauter des heures, voir même des jours durant après tout ça ? Ce serait de la torture... on est pas fait pour rester inactif... »

Je ne remarquais pas le trouble qui était apparu brièvement chez le blond, sinon je n'aurai pas continué sur ma lancée, renchérissant sur l'idée qu'on y serait bien vite, au final...

« Parce que tu trouve que le présent est mieux ? Enfin c'est sûr qu'au moins on a de quoi faire, mais quand t'y pense, le passé était merdique, le présent l'est tout autant, je ne vois pourquoi le futur serait mieux... »

Je n'étais pas défaitiste, mais réaliste. Je ne parlais pas comme s'il s'agissait d'une fatalité, mais bien comme si je parlais de la pluie et du beau temps. Détaché... oui, j'étais détaché. Ça aussi on me l'avait souvent sortit, en plus du reste... Blasé aussi. Il devait y avoir de ça en effet, mais dans ma tête il ne s'agissait qe d'un comportement normal, naturel. C'était moi...

Un bruit de course me fit me retourner juste à temps pour avoir arriver sur nous une Sentinelle essoufflée.

- Dites les gars, vous ne sauriez pas par hasard d'où sort le mort en plein milieu du chemin par là?

« Je ne vois pas du tout de quoi tu parle. T'as vu un mort toi Axel ? »

Cool, une opportunité de se débarrasser d'un corvée. Le mec allait certainement s'en occuper comme un grand, alors autant jouer les innocents.

Ce n'était pas spécialement nouveau que les deux hommes aient ce genre de conversation aux tendances glauques. Enfin, ils n'en avaient pas tout les jours non plus, mais Axel avait déjà aborder de drôle de sujet avec son collègue qui n'avait pas hésité à entrer dans la discussion. Cette fois ne faisait pas exception à la règle.

La question le fit réfléchir avant qu'il ne hoche la tête légèrement. Attendre sans rien faire ? Bien sur qu'il pourrait ! Quel bonheur de penser qu'il pourrait dormir en attendant sagement de se faire envoyé en enfer... Enfin ce qui était tentant c'était surtout la première partie du projet. La suite... Bah ce n'était pas comme s'il pourrait y échapper de toute façon. Mais attendre ? Oh ça oui. L'Aigle songea que peut-être qu'il pourrait même rattraper les nombreuses heures de sommeil qu'il avait perdu depuis la mort de Tim.

Il revenait souvent dans ses pensées celui-là. Surtout ce soir où la conversation qui prenait vraiment des connotations qui les auraient surement envoyés direct à l'asile. Si on les avaient entendus. Et surtout si asile il y avait eu.

- Si je serais capable de ne rien faire ? Putain. J'attends que ça ne rien faire. Il est évident que tu ne vis pas dans une famille de cinq enfants. Crois moi. Toi aussi tu voudrais finir par ne rien faire.

Enfin en même temps le temps d'attente risquait de finir par devenir pénible. Et si jamais certaines personnes n'étaient pas passées. Alors les choses pourraient devenir compliquées. Axel allait justement exposé son idée lorsque le bruit de course le fit se tourner sèchement son arme pointer vers la personne qui courrait vers eux. Le doigt prêt à tirer, le blond attendait clairement des explications. Ce n'était qu'une sentinelle. Mais on ne surprenait pas les gens comme ça non de dieu.

Il baissa son arme et la remis à sa place avant de croiser les bras en haussant un sourcil à demi amusé. Oh ce qu'il pouvait aimer Valérian parfois.

- Non. Pas vu de corps. Dommage j'aime bien tirer sur les intrus.

Et une corvée de moins à faire. Une. Le gardien regarda le nouveau venu repartir sagement ramasser leur cadavre et reprit sa ronde l'air de rien.

- J'espère quand même ne pas croiser certaines personnes en finissant là-bas. T'imagine croiser ceux qu'on a tué ? Situation douteuse. Enfin pas tant que ça. Mais il y a certaines personnes que je ne veux pas vraiment croiser.

Et la discussion reprenait comme si la sentinelle n'était jamais venu les interrompre. Une idée passa rapidement dans son cerveau qu'aucun des deux n'étaient sains d'esprit. Il fallait bien se faire à l'idée. Et puis. Ils étaient tous fous ici...

Axel affirma que lui ça ne le dérangerait pas d'attendre et ne rien faire, ajoutant que ça se voyait que je ne vivais pas dans une famille de cinq enfants pour pouvoir penser le contraire. Je ne pu m'empêcher de rire à cette remarque. Ça je pouvais comprendre, la fatigue d'être constamment entouré, de devoir gérer autant d'émotions et tout ça.

« Je crois que je deviendrais fou si je devais vivre avec autant de gens... Où alors on m'aurait achevé depuis longtemps... »

Ben oui parce que au final, j'aurai sûrement été le plus insupportable de tous dans l'histoire... Être fils unique avait du bon, mais je ne pu m'empêcher de repenser à ma sœur et à l'influence positive qu'elle avait sur moi, et je me demandais alors comment les choses auraient évolué si elle était toujours là... Mais je balayais bien vite cette pensée pour me reconcentrer sur l'Aigle qui semblait lui aussi perdu dans des pensées profondes.

Mais pas si profondes apparemment, puisqu'il eu le réflexe de mettre en joug le Gardiens qui venait d'arriver dernière nous. Mais l'autre ne s'en formalisa pas, et il repartit sans plus d'explication alors qu'Axel avait suivis mon idée de jouer les innocents. J'affichais un petite sourire en coin et me remis en marche aux côté du blond qui repris la conversation comme si de rien n'était. Le cadavre était déjà oublié pour ma part, et l'idée d'avoir éventuellement des remords sur le fait de laisser un autre faire notre boulot ne me traversa même pas l'esprit.

Axel souleva un point intéressant : que faire si une fois dans la file on croisais des gens qu'il ne valait mieux pas croiser ? Mon sourire s'agrandit alors.

« Au moins ça mettrait de l'action ! Tu crois qu'on peut re-tuer un mort ? Non mais parce que sinon ce serait fabuleux, une bagarre sans fin histoire de passer le temps. Fin ça pourrait devenir chiant à la longue, mais moi je m'y vois bien en fait... »

Oui, franchement je m'y voyais encore bien s'il y avait moyen de passer le temps en se tapant dessus. Parce qu'il était claire qu'on retrouverait des gens qui aurait préféré pouvoir nous tuer eux-même et qui voudraient se venger...

« Ça pimenterait un peu l'affaire, j'ai bien envie d'essayer tiens... »

Bon ok, là j'abusais clairement. Je n'étais même pas certain d'être sérieux ou non, et pourtant je parlais du fait de me faire tuer pour découvrir ce qui m'attendais ensuite en espérant pouvoir profiter d'un prétendu temps d'attente pour me défouler sur tous les gens que j'avais tué ou qui m'en voudraient pour une raison X ou Y... et le tout en souriant comme un gamin... C'était clairement tordu...

Un regard en coin aux paroles de son collègue et Axel reporta son regard dans les alentours guettant le moindre mouvement suspect.

- Clairement, toi tu ne viens pas d'une famille de six enfants. Crois moi. T'apprends vite à vivre avec beaucoup de personnes.

Et bien sûr, il n'y avait pas que les enfants. Il y avait les parents, les amis des parents, les amis des frères. Les petites amies parfois. Ça en faisait du monde. Et pourtant, l'Aigle continuait de vivre avec sa famille. Sans trop savoir pourquoi. Il aimait chaque membres de sa famille, profondément, mais n'était pas trop doué pour démontrer ses émotions. Et en même temps il avait du mal à les voir souffrir de la mort de Tim. Gérer leur douleur et la sienne en plus de sa culpabilité...

Le Dragon continua de discuter, le forçant à changer ses idées comme un coup de vent. Il prit quelque secondes pour réfléchir à la question sans y trouver quoi que ce soit à redire sur la légitimité de la question.

- Non. Je crois pas qu'on puisse re-tuer un mort. J'veux dire. Tu irais où après ta deuxième mort ? T'imagine le trouble à gérer. J'veux dire une autre file ? Et peut-être que dans cette file là, d'autre s'entre-tueraient encore ? J'veux dire... On est pas des chats. On a pas neuf vies.

Une moue septique déforma ses lèvres alors que le blond secouait la tête doucement.

- Très peu pour moi. Je tapes déjà sur assez de gens dans ma vie. Si je peux avoir la paix dans ma mort ce serait sympa. Moi je vois un hamac, avec un cocktail et un mini parapluie dans une noix de coco. Quelques palmiers. Peut-être même une douce moitié. Ouais.

Puis se frotta le visage en songeant qu'il devrait sans doute se raser.

- Mais je crois plutôt que je vais avoir droit au flammes infernales et douloureuses, les hurlements, les démons avec les fourches qui vont servirent à me piquer le cul. Rien de plaisant en perspective.

Et cette idée était des plus déprimante. Axel n'avait pas grand chose dans sa vie actuelle, mais son après mort serait probablement encore plus vide de sens.

Axel confirma qu'on apprenait vite à vivre en famille nombreuse. Moi je n'étais clairement pas fait pour ça, pas besoin de tester pour le savoir... Mais puisque je restais sur notre conversation de base, l'Aigle suivis rapidement le mouvement et repris pour répondre à ma question. Je grimaçais lorsqu'il répondit qu'on ne pouvait pas re-tuer un mort, mais je ne pu m'empêcher de rire à son argument, et particulièrement à la comparaison avec les chats.

« Ce serait cool d'avoir neuf vies pourtant... Mais c'est vrai que re-tuer un mort ne doit être très pratique... et du coup certainement pas possible. Mais donc ce serait vraiment un combat sans fin alors... c'est à la fois cool et rude comme perspective après réflexion... »

Axel n'était pas fort partant pour se battre en permanence. Il se voyait plus sur un hamac sur un plage comme on pouvait parfois voir sur des images. Ce serait chiant à la longue...

« En fait, il faudrait faire moitié-moitié. Quelques jours à la plage, quelques jours de baston, et ainsi de suite. Histoire de varier les plaisirs. »

Oui, voilà, là ça devenait réellement intéressant du coup. Mais mes idées furent coupées net par l'Aigle qui annonçait son futur réjouissant. Je le fixais en froncer les sourcilles avant de reporter mon regard devant moi. J'avais un peu oublié qu'on bossais en fait...

« Pareil... Et encore, même là je ne suis pas sûr qu'ils me supporteraient... Ou alors je deviendrais carrément un démon, ce qui devrait être sympa aussi. »

Non, je ne pensais pas à lui demander pourquoi il pensait qu'il rejoindrait l'enfer plutôt que le paradis, si c'est ainsi qu'on appelait les endroit où se rendaient les bons et les méchants... Non, je remarquais pas son trouble... ou plutôt si, je le remarquais, mais pour moi ça ne rentrait en ligne de compte dans notre conversation. Je me retournais brièvement afin de vérifier si l'on voyais encore le mort ou pas, ou au moins le gars qui s'en occupait, mais je ne voyais pas de silhouettes nul part. Nous avions l'air d'être seuls soudain... Je haussais les épaules sans plus de questions et repris ma marche aux côtés de l'Aigle.

« Pfff, c'est prise de tête en fait cette histoire d'après mort... »

Il n'y avait pas beaucoup de personnes qui auraient pu supporter ce genre de conversation surtout sur le ton que les deux hommes prenaient pour la poursuivre. Ils avaient l'air de deux psychopathes et Axel s'en rendait parfaitement compte. Mais les ravitailleurs n'étaient pas supposés passé avant demain matin. Alors, la nuit était plutôt tranquille.

Le blond regarda son collègue avec un air soudainement un peu plus approbateur.

- Oh de l'alternance, ça ce serait pas mal du tout. Ça évacue la rage accumuler dans ta vie et ta mort et ensuite une séance intensive de relaxation ? Ça me va. Je seconde.

Ça aurait au moins le mérite d'être divertissant, au moins si les adversaires changeaient eux aussi. L'aigle avait toujours eu un côté lâche. Pas peureux. Juste lâche. Mais les choses avaient considérablement changé après le sauvetage de Basile. L'idée de devoir affronté cette situation, cette peur au ventre et cette panique encore une fois, l'avait forcé à avoir la constatation que de rester dans son coin à ne rien faire n'aiderait rien, ni personnes. Le blond avait donc prit la décision de tenter d'être moins lâche. Il ne savait pas ce que ça donnerait. Ni même ce que les membres de sa famille en penserait en le voyant plus actif dans son clan. Mais il faudrait faire quelque chose. Tout en gardant cette réputation de mouton noir, de connard qu'il s'était fait un devoir de construire. Et c'est la conjugaison des deux qui lui paraissait le plus compliqué.

Son fil de pensées qui avait rapidement vagabondé, revint tout aussi vite à l'instant présent. Son flot d'émotions chaotique de plus tôt c'était calmé alors qu'il avait calqué son attitude sur celle de Valérian. Axel était donc redevenu calme, et apprenait tranquillement à se couper de ses émotions. C'était pas encore ça. Mais il finirait bien par y arriver. Sans sentiments, il serait plus efficace. Et ça c'était un aspect intéressant de la chose. Ça et pouvoir vivre sans la blessure pourrie de la mort de Tim sur son cœur.

Un sourire en coin étira ses lèvres. Oui. Un démon ça aussi ce serait pas mal. Le dragon ferait un parfait candidat et là ou un autre aurait été effrayé de travailler avec quelqu'un comme son collègue, lui le trouvait divertissant, à la limite de l'amitié.

- Démon ? Ce serait sympa comme titre. Je crois que je détesterait pas ce poste. En fait, j'aimerais plutôt le poste de juge. Quoi de mieux qu'un connard pour en reconnaître un autre ?

Ses yeux parcouraient toujours les alentours et ses sourcils se froncèrent. Le silence était pesant et Axel n'aimait pas ça du tout. Quelque chose lui fit dresser les poils des avant bras.

- Tu trouve pas ça vachement silencieux ?

C'était louche. Normalement, ce n'était pas bruyant, mais ce n'était pas si silencieux non plus. Il prit son arme et vérifia ses balles avait de la reprendre en main prêt à tirer. Ils continuèrent de marcher, Axel continuant d'examiner leur environnement avec cette fois beaucoup plus d'attention.

Je ne pu m'empêcher de rire lorsque Axel valida mon idée d'alternance, et mon sourire s'agrandit lorsqu'il affirma que juge lui correspondrait encore plus pour sa part. Je ne connaissais pas l'histoire de l'Aigle, et je ne voulais pas la connaître, mais je savais qu'il se débattait avec des sentiments qu'il semblait vouloir évincer. A force de traîner avec lui, j'en étais arrivé à la conclusion que ses sentiments lui pourrissaient la vie, raison pour laquelle il essayait de s'en couper. Mon raisonnement s'arrêtait là, et tant qu'il ne virait pas dans le mélodrame se compagnie était loin de me déranger. Au contraire, il était sûrement le seul avec qui je pouvais parler librement, sans être prit pour un fou psychopathe...

« Ça serait redondant comme poste, juge. Mais j'avoue que le poste pourrait bien m'aller aussi en fait... »

C'est sûr ces mots que la conversation fût à nouveau interrompue, le blond faisant remarquer le silence pesant. Je vérifiais mon arme à son image et jetais un nouveau regard autour de moi, me concentrant cette fois plus sur le fait qu'il faisait en effet fort calme. Nous n'avions plus croisé de Gardiens depuis le dernier au cadavre, et ce n'était pas normale.

« Tu crois qu'on les a fait fuir ? Les autres je veut dire. Ou alors ils se la coule douce dans un coin, ce ne serait pas la première fois. »

L'idée que l'ensemble des Gardiens aient pu être neutralisé était tellement invraisemblable qu'elle ne me vint même pas à l'esprit. Non, ils devaient se trouver dans un entrepôt ou quoi, ou alors ils cherchaient encore la raison du cadavre abandonné au milieu du jeu de quille. Cette idée me fit sourire.

« Je te parie qu'on va les trouver près du corps, à chercher d'éventuels autres intrus. »

Entendre son collègue rire avait presque quelque chose d'effrayant. Val' n'était pas vraiment sensé avoir des émotions. Le voir rire lui glaçait donc presque le sang, tellement il n'en avait pas l'habitude.

Bon, c'était sans doute radical comme façon de voir les choses... Mais avec le dragon... Les choses étaient souvent radicales... Et à bien y penser avec lui aussi. Et la soirée était déjà bien avancée alors du coup leur conversation aux allures de discutions entre psychopathe ne faisait qu'augmenter l'étrangeté de voir le brun rire.

Son esprit changea de nouveau de fil de pensées au même titre que celui de Valérian et l'Aigle fit une moue désapprobatrice à l’énoncer des différentes options qui auraient pu justifier un tel silence.

- Faudrait voir. J'ai pas envie d'être le seul à bosser.

Si les autres se la coulait douce... Alors il allait devoir en ramener quelqu'un à l'ordre. Oh bien sûr, Axel ne se prenait pas pour un autre. Et ne se prenait pas pour un chef non plus. Simplement, les gardiens avec une tâche bien précise qui consistait à protéger ce qui gardait les clans vivants. Autrement dit une tâche assez importante. Trop pour se permettre de ne pas être assidu dans son travail. Et puis ce n'était pas la mer à boire comme job ! Mais ce ne serait pas si surprenant que ça au final.

- Remarque, s'ils se posent des questions... Ah merde. On devrait aller voir si l'autre à juste sagement ramasser le corps de suite.

Le blond jeta un dernier regard autour de lui, mais garda tout de même son arme dans sa main, prêt à tirer... Et surtout paré à toute éventualité. L'idée que les autres puissent avoir été tous abattus n'était pas envisageable. On ne mettait pas n'importe qui gardien. Axel reprit rapidement la direction où ils avaient abandonné le corps. Si les autres étaient là... Ça serait déjà ça de résolu. Sinon... Il faudrait les chercher. Hors de question que Val et Axel se tape la surveillance à eux seuls.

Je ne remarquais pas la surprise du blond lorsque je ris. Oui, beaucoup de gens pensaient que je ne ressentais rien, que je n'avais aucun sentiments, mais c'était faux ! Moi aussi je pouvais rire et pleurer, mais ça, les gens semblaient avoir du mal à le comprendre, tout comme j'avais du mal à comprendre les émotions... Pfff, c'est compliqué...

Lorsque Axel fit la moue en précisant qu'il ne voulait pas être le seul à bosser, je hochais simplement la tête en signe d'approbation, la tête déjà ailleurs en fait. Mais je du rapidement revenir vers l'Aigle lorsqu'il indiqua qu'il fallait mieux aller vérifier ce qu'il en était exactement. Je soupirais avant de le suivre, arme à la main. Nous n'étions pas très loin notre petite discussion morbide nous ayant plutôt ralentit dans notre marche. Et lorsque nous arrivâmes près de l'endroit où nous abandonné le corps, je fus surpris de le voir encore là. Sérieux, l'autre imbécile n'avait même pas eu le courage de le dégager ?! Fin bon, on pouvait bien parlé nous, mais ça, c'était une autre histoire... Par contre, le mort n'était pas tous seul. En effet, un petit attroupement de Gardiens se tenait à côté, l'air agité. Je m'approchais en appuyant nonchalamment mon arme sur mon épaule.

« Et les gars, qu'est-ce qui ce passe, c'est leur du thé ? »

On est attaqué espèce de con ! Il sort des Libres de partout depuis quelques minutes. Pour le moment ils se la jouent solo, mais on soupçonne qu'il y en ai plus...

Alors là, je ne m'y attendais pas du tout à celle-là... Coulant un rapide coup d’œil à Axel, je repris mon arme en main et m'écartais légèrement du groupe, à l'affût. Enfin un peu d'action, mais je ne m'attendais pas à autant...

L'idée même d'être le seul à bosser l’agaçait considérablement. On ne pouvait pas vraiment se permettre de se la couler douce avec leur poste. Personne n'avait pourtant sembler le comprendre avec l'attroupement qui se formait autour... Du mec qu'il avait abattu quelques minutes plus tôt. Mais l'autre qui était venu leur demander n'avait pas juger bon de le ramasser ? Quel flemmard tout de même...

Pourtant son expression changea aux paroles d'un des autres gardiens et il regarda Val avec un air inquiet.

- J't'avais dis que c'était trop calme...

Axel leva de nouveau son arme et se tourna dos au groupe pour observer minutieusement les alentours. Et c'est là qu'il vit. Plusieurs silhouettes qui bougeaient dans la pénombre.

Oh merde. C'était quoi ce bordel ?

Il regarda par dessus son épaules et jappa sèchement aux autres qui ne savait, visiblement, toujours pas quoi faire.

- Il est déjà mort celui-là bande d'abrutis. Levez-vous et regardez autour de vous. On est plus seuls. Et on a un poste à honorer.

Clairement, les emmerdes ne faisaient que commencer. Pour son plus grand plaisir. Il avait un surplus de colère à déverser....

Axel confirma ses dires sur le fait qu'il faisait trop calme, et je pinçais les lèvres, indiquant d'une certaine façon qu'il avait raison. Je suivis son regard lorsqu'il tourna le dos au groupe et plissais les yeux avant de mieux voir ce qu'il se tramait. Et ce que je vis n'annonçait rien de bon. Pourtant, je ne pu m'empêcher de sourire lorsque l'Aigles enjoignis aux autres de se bouger le cul. Enfin il ne l'avait pas dit ainsi, mais c'est comme ça que je l'entendis. Me rapprochant du blond, j'épaulais mon fusil et visais.

« A vue ? »

Tirer à vue sans savoir ce qu'il en était réellement n'était sûrement pas la meilleur des stratégies, mais mon instinct me disait que ce serait sûrement la meilleur chose à faire... Et puis de toute façon il y avais deux chances sur trois que je loupe mon coup donc bon...
Toujours souriant, un sourire mauvais que certains qualifieraient de sans âme, je tirais le premier coup sans attendre alors qu'une silhouette se précipitait vers un entrepôts et la touchais presque par miracle. Ce fût comme un signale pour les autres ombres qui se précipitaient à la fois sur nous et à la fois sur les bâtiments. Les autres Membres en profitèrent pour se mettre enfin en mouvement, se séparant pour couvrir un maximum de terrain. Tirant un nouveau coup, je m'adressais alors à Axel sans le regarder.

« Ça va être un putain de bordel... »

Pour mon plus grand plaisir.

Quelque chose chez lui changea. Rapidement, il ne resta plus rien de l'attitude froide et indifférente de d'habitude. Se dressait désormais un homme beaucoup plus violent. Beaucoup plus avide de sang.

Un sourire carnassier étire ses lèvres alors qu'il regardait son collègue. Axel prit sa deuxième arme à feu et hocha la tête.

- À vue. Tu te rappelles que durant notre formation on nous disait tout ceux qui n'ont pas le code doivent être abattu ? C'est le temps de mettre le tout en pratique.

Cette idée de pouvoir défendre l'entrepôt mêlée à celle de pouvoir laisser passer une rage contenue, une agressivité qui sortait trop souvent... Laissait présager que l'Aigle pourrait être soulagé de ce mal durant quelques jours au moins.

Il avait presque l'air d'un sans-cœur. Et souvent il s'en faisait la remarque. Mais si son poste n'était pas le plus prestigieux dans sa famille, il n'en était pas pour le moins fier et comptait bien le tenir comme on le lui avait souvent rappeler dans ses débuts.

Le bruit des coups de feu disparurent graduellement alors que les corps s’effondraient au sol. Si il y avait bien quelque chose dans lequel Axel était doué, c'était le tir sur cible en mouvement.

- J'adore le bordel.

Fût son dernier commentaire alors qu'il s'avançait en restant non loin de Valérian. Le duo devait se couvrir mutuellement, c'était la chose logique à faire lorsqu'ils étaient en binôme. Les chose promettaient de devenir particulièrement intéressantes.

Je ris lorsque Axel affirma qu'il était temps de mettre en pratique ce que nous avions appris à notre formation. Je tirai au mieux, sans faire d'étincelles, mais au moins j'essayais de couvrir Axel au minimum. Mais je fus tout de même soulagé lorsqu'il fallut en arriver a corps à corps. Le groupe de parasites s'amoindrissait à vue d’œil, mais quelques uns résistaient malgré tout, et le premier qui réussi à m'approcher se prit un coup de poing en plein nez alors que j'avais mis mon arme en bandoulière en un quart de seconde. Et je ne laissait pas au gars le temps de réagir que je dégainais ma lame et la lui enfonçait le plus profondément possible dans le ventre. Je le laissais ensuite s’effondrer, cherchant ma prochaine victime des yeux tout en surveillant qu'Axel s'en sortait de son côté. Je criais d'ailleurs après lui alors que j'attrapais un autre gars qui essayait d'entrer dans un entrepôt.

« Et gars, t'en est à combien ? »

Tant qu'à faire, autant s'amuser de la situation, non ?

Ça ressemblait véritablement à un massacre de masse. Et est-ce qu'il en ressentait ne serait-ce qu'une petite pointe de culpabilité ? Non absolument pas. Il faisait juste ce qu'on lui avait apprit. Rien de plus rien de moins. C'était sa tâche. Et les libres... Il ne les portaient pas vraiment dans son cœur. La voix de Valérian lui fit tourner la tête après que sa balle eu atteint une autre victime.

-5 je crois ! Et toi ? Ça avance ? Faudrait quand même pas passer la nuit ici hein ?!

Aller ! Une petite note de plaisanterie dans cette situation mortelle ou les deux camps risquaient leur vie. Et en plus son collègue était totalement le genre de personne avec qui il pouvait se permettre ce genre de commentaire sans passer pour un psychopathe. C'était plutôt rafraichissant. N'aimant pas trop le combat au corps à corps, Axel resta un peu plus loin derrière le dragon, c'était son tour de couvrir ses arrières pendant que celui-ci semblait jubiler de pouvoir planter sa lame dans le corps de ses victimes. Mais hey... Chacun ses plaisirs.

- Tu crois qu'il en reste beaucoup ?

Le gardien avait un mauvais pressentiment et n'arrivait pas à déterminer pourquoi...

Axel me répondit qu'il en était à cinq, mais il n'était pas certain. Pour ma part c'était difficile à dire, ayant certainement loupé des cibles au tir... Mais j'en étais au moins à trois de sûr avec celui que j'achevais à l'instant.

« Boh, au moins trois, le reste je ne suis pas sûr... »

L'Aigle me couvrait, mais je ne trouvais plus personne à attaquer lorsque je relevais de nouveau les yeux, lâchant le corps inanimé du deuxième gars qui avait tenté de s'introduire dans l'entrepôt. Le blond venait justement de demander s'il en restait beaucoup selon moi, et je plissais les yeux pour essayer de voir plus loin.

« Ben ici ça à l'air de s'être calmé, mais crois le ou non, j'ai un putain de pré-sentiments... »

Les pré-sentiments, je n'avais jamais réussi à les identifer clairement, mais la situation voulait que cette fois le considère comme mauvais.

« Mais bon je m'y fierais pas trop non plus, ça pourrait être dû à la joie d'avoir de l'action... Difficile à dire... »

Je haussais les épaules d'un air désinvolte en finissant ma phrase. On entendait encore des coups de feux plus loin, mais les tirs s’espaçaient de plus en plus. Évidemment, nous étions loin de nous douter que ce n'était que la première vague... Une vingtaine de Libres en quête de bouffe... suivis d'une centaine sortit de nul part...

HJ:

Le plus inquiétant dans cette histoire, c'était sans doute que Valérian partageait sa mauvaise impression. Les deux hommes avaient souvent été sur la même longueur d'onde, mais quand il s'agissait d'un aussi mauvais pré-sentiment... Ça n'augurait rien de bon.

- J'ai le même...

Il rebaissa son arme tranquillement en continuant de regarder autour de lui attentivement en se rapprochant de son collègue. Autour d'eux c'était de nouveau le silence. Mais un silence pesant et inquiétant qui donnait des frissons à Axel. Le blond fronça les sourcils et se retourna brutalement en entendant des pas de course, l'arme levée devant lui. Mais, ce n'était qu'un autre gardien avec un air alarmé. Essoufflé, il se freina devant le dragon et l'aigle avant de parler vite et abruptement.

- Les libres... Ils y en a encore... C'était juste un truc pour détourner notre attention ! Axel.. Basile... Il était de garde ce soir... Dépêchez-vous, ont dirait qu'ils sortent de terre.

Surpris, le gardien regarda son compagnon en fronçant les sourcils. Qu'est-ce que c'était cette blague ? Mais, avant même d'avoir pu rajouter quoi que ce soit, les bruits de pas, quelques cris et finalement la panique générale. Ils sortaient de partout et l'Aigle senti un frisson de peur le traverser. L'autre, qui était déjà reparti, avait bien dit que son petit frère était là ? Il devait le trouver.

- Je dois trouver Basile.

Qu'importe les conséquences, qu'importe ce qu'en pensait Val' ou les autres. S'il sentait que quelque chose clochait, c'est que quelque chose clochait. Son instinct ne lui avait jamais menti et il ne comptait pas l'ignorer. Juste un petit coup d’œil sur son cadet...

Ax' mit du temps à le trouver, du temps et beaucoup de victimes. En fait, tout était un putain de gros bordel. Une saloperie difficile à gérer.

Il reconnu la chevelure du même blond que la sienne et paniqua en le voyant au sol. Non, Tim était suffisant quoi que de trop. Perdre un autre frère le tuerait, il en était certain. Alors sans prendre le temps de faire vraiment attention, il parti rapidement vers Basile dans le but de vérifier s'il était encore en vie. Et si oui, de le ramener à la maison.

Comme il aurait du le faire avec Tim.

HJ:

Alors que nous regardions les alentours, alerte, un Gardiens débarqua, manquant de se faire tiré dessus par Axel, nous indiquant que l'attaque n'était pas terminée. Bingo, mon impression était donc la bonne, pour une fois. Et alors que le chaos se faisait de nouveau autour de nous, l'Aigle m'indiqua qu'il devait retrouver Basile, son petit frère si je ne m'abusais. Sans réfléchir, je le suivis afin de couvrir ses arrières, mais dans la cohue générale je fini par le perdre. Je me concentrais donc sur ma propre personne, me battant avec une joie pas vraiment dissimulée... Des combats comme ça n'étaient jamais ennuyant, ça, c'était certain !