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 Falling on dusty grounds might just be your thing [OS]

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Falling on dusty grounds might just be your thing [OS] Empty
MessageSujet: Falling on dusty grounds might just be your thing [OS]   Falling on dusty grounds might just be your thing [OS] EmptyMer 9 Déc 2015 - 14:08

Année 40, fin saison tempérée 2, soirée
Quartier des jeux


Tu inspires profondément et tu relâches ton air longuement. Tu fais craquer les articulations de tes doigts, celles de ton cou puis tu sautes légèrement une fois, deux fois, trois fois avant de replier tes jambes vers l'arrière et de les agripper avec tes mains, l'une après l'autre. Tu sens tes muscles tirer et une sensation de chaleur qui se répand au fur et à mesure. Tu échauffes également tes bras en appuyant sur tes coudes pour faire craquer les articulations de tes épaules et de ton dos.

Tu es en débardeur ce soir et, malgré l'air frais, ton corps est suffisamment échauffé pour la suite des événements. Tu t'avances vers le ring improvisé en te faufilant parmi la foule qui entoure le combat qui a lieu actuellement et observes les deux combattants. Ton regard suit leur mouvement et, après 30 secondes, tu sais déjà qui va gagner. Le grand blond a beau avoir plus de force et mener la valse jusque-là, il n'économise pas suffisamment ses forces. Il va se fatiguer sous peu et l'autre pourra prendre l'avantage qu'il semble guetter tout en évitant un maximum de coups.

Au bout d'une trentaine de secondes, sans grande surprise, le blond se fait étaler au sol. Toi, tu fais des moulinets avec tes mains parce que c'est bientôt ton tour. Tu ne sais pas qui va être ton adversaire mais ça n'a pas d'importance : tout ce qui compte est l'adrénaline du moment et la tension des muscles sous les coups et les feintes. Du moins, c'est ce que tu penses jusqu'à ce que tu vois ton opposant entrer dans le cercle de terre poussiéreuse débarrasser des deux autres combattants : Warren, que tu connais depuis ton enfance. Il est l'une des personnes que tu méprises le plus dans ton clan. C'est quelqu'un de vicieux et qui semble s'abreuver des coups bas qu'il fait aux gens – ou, en tout cas, à ceux qu'il a décidé de prendre en grippe.
Malheureusement pour toi, tu en fais partie.

Sans hésitation pourtant, tu entres à ton tour dans le cercle et les cris reprennent de plus belle autour de vous. Quand il te remarque, le sourire mauvais qu'il t'adresse te laisse de marbre ; tu y es habitué. Depuis qu'il a découvert que tu venais de chez les Dragons, ils n'a eu de cesse de te le renvoyer en pleine figure. Autant aujourd'hui tu sais comment l'affronter et lui faire ravaler ses paroles acerbes, autant quand tu n'étais qu'un gosse, la séparation d'avec ta famille, d'avec tes amis, d'avec ton clan était bien trop douloureuse à gérer. A l'époque, il a de suite su comment s'engouffrer dans ta faille et la retourner contre toi.

A présent, les choses sont différentes. Ta résilience face à ses attaques est solide. Tu sais comment lui faire face mais Warren ne semble pas se lasser des piques qu'il te lance. Ce soir ne fait pas exception.

« Giovanni. Quel plaisir. Ça va être encore plus amusant que je le pensais. »

Son sourire mauvais s'agrandit et, toi, tu sers les poings, sentant déjà la colère sourde s'infiltrer en toi. Tu ne lui réponds rien et te contentes de le fixer d'un regard noir mais concentré. Bien vite, l'arbitre lance le combat et Warren devient d'un coup le centre de ton attention, ce qui ne te facilite pas la tâche quant à la maîtrise de tes sentiments.
Vous n'en êtes qu'à vous tourner autour qu'il a déjà lancé deux piques. La première ne vaut même pas la peine d'être citée tellement elle est minable mais la deuxième entre dans le vif du sujet.

« Alors, toujours pas retourné chez ces connards de Dragons ? »

Tu inspires plus fort pour maîtriser ta colère et lances une première attaque sur lui, un coup de poing latéral qu'il évite sans souci. Tu n'y as pas vraiment mis de force ; c'était davantage un avertissement à son égard : Ferme ta gueule et bats-toi. Il sourit malgré tout, comme s'il pensait avoir gagné ce coup-là. Ça ne t'énerve pas, tu le laisses penser ce qu'il veut.
Il en rajoute d'ailleurs une couche juste après avoir tenté un coup dans ton flanc droit, que tu évites aussi.

«  Quand est-ce que tu nous fais le plaisir de dégager ton cul de notre territoire ? »

Ta colère redouble et, même si tu ne dis rien, tu lui assènes un nouveau coup, bien plus fort que le précédent : un coup sur l'extérieur de son genou gauche. Il se retrouve le cul par terre, le mécontentement lisible sur ses traits, avant de rouler vers l'arrière au cas où tu déciderais d'enchaîner. Sauf que tu ne vas pas lui faire ce plaisir. Tu vas le travailler au corps pour faire dégager ce sourire condescendant de sa face et l'étaler ventre au sol, là où il appartient.

« Je vais te faire bouffer la poussière, enfoiré. La queue entre les pattes, c'est comme ça que tu rentreras au QG. »

C'est à ton tour de sourire d'un air suffisant, ce qui semble le désarçonner un instant. Tu en profites pour lancer ton poing. Il atterrit sur sa mâchoire puis tu reprends une position défensive. Tu lui laisses le temps de se relever et de te faire face avant de lui asséner un coup de poing dans le ventre suivi immédiatement d'un coup de genou dans le nez. Tu t'écartes rapidement et l'observes cracher un filet de sang. Rien de mortel mais suffisamment pour l'empêcher de se battre durant le reste de la soirée.

« Connard d'enfoiré de merde ! »

Il crache à nouveau et se redresse tout en s'essuyant la bouche. Tu lui souris de toutes tes dents mais ne vois pas venir son uppercut. Tu ne le prends pas de plein fouet, tu le bloques avec tes bras mais tu encaisses malgré tout une partie du coup. Tu titubes un instant avant de t'écarter aussi vite que possible de lui. Il tente d'enchaîner avec un coup de poing mais tu l'évites de justesse et vas te replacer de l'autre côté du cercle.

Il te lance un sourire mauvais en se retournant.

« Tu fuis déjà, hein ? Ces Dragons, tous les mêmes lâches. »

La satisfaction précédente laisse de nouveau place à la colère. Tu détestes que Warren réussisse depuis des années à te rappeler les événements de ton enfance, ton ancien clan et ceux que tu as dû laisser derrière. Il te rappelle qu'en grandissant, tu as continué d'en abandonner certains. Hedwige, Orion, que tu aurais dû retrouver dès que tu as été en âge et en capacité de le faire. Il te rappelle aussi que tu ne l'as pas fait par peur, parce que tu penses que tu n'as plus d'importance pour eux depuis longtemps, parce que vous étiez enfants et qu'ils ont vécu leur vie de leur côté. Il te rappelle que tu n'es qu'un étranger pour eux, pour tes parents et tes frère et sœurs.
Il te rappelle ce qui te ronge encore aujourd'hui et tu le détestes pour ça.

Tu craches au sol hargneusement au sol et ce sera ta seule réponse. Tu sais, au fond de toi, où va ton allégeance. Tu sais que tu es un Jaguar dans l'âme malgré ta naissance et tes quelques années passées chez les Dragons. Tu sais où est ta place. Tu as beaucoup de regrets mais ton clan n'en fait pas partie, bien au contraire.

Ton geste semble le mettre hors de lui car il passe à la charge et tu sais qu'il vient de faire une grosse erreur. Il te donne l'occasion parfaite de l'éviter en te baissant, de passer derrière lui et de le bloquer dans une étreinte puissante. Il donne un coup dans ton tibia gauche et tu serres les dents sous le coup de la douleur. Tu décides de l'étaler au sol pour minimiser les dégâts. En même temps, tu appuies sur un point de son cou qui l'étouffe à moitié. Vous vous affalez au sol, son corps pressé entre la terre et le tien.

Sa cage thoracique se soulève pour tenter de récupérer plus d'air mais sans grand résultat. Un sourire apparaît sur ton visage alors que tu entends presque ses pensées : « est-ce qu'il va vraiment m'étouffer ? Est-ce que je l'ai poussé à bout au point qu'il ait perdu le contrôle ? Est-ce qu'il va vraiment me tuer ? ». Tu prends d'ailleurs un malin plaisir à le lui laisser croire, à laisser durer le suspens. Au point qu'il décide de taper contre le sol pour signifier qu'il abandonne le combat.

La jubilation et la satisfaction s'emparent de toi alors que tu relâches instantanément ta prise sur lui. Tu l'entends inspirer une grand bouffée d'air et tu te relèves en essuyant tes mains sales sur ton pantalon dans un état pas vraiment meilleur. L'arbitre accourt et lève ton bras pour montrer que tu as gagné puis il va s'agenouiller auprès de Warren pour s'assurer qu'il s'en remettra.

C'est à ce moment-là que tu perçois les cris autour de toi. Ton regard va instantanément se poser sur les gens autour et tu réalises que tu avais oublié où vous étiez tellement tu étais aveuglé par votre face-à-face. Tu lèves un bras pour remercier ceux qui t'acclament – ceux qui ont sûrement parié sur toi – puis, sans traîner, tu quittes le cercle pour te diriger vers le bookmaker pour récupérer ta part du butin.

Quelques minutes plus tard, les bras chargés de farine, de viande séchée et d'une boite de sucre que tu iras poser dans les cuisines du QG – à l'exception du sucre que tu utiliseras pour marchander –, il s'avère que tu passes devant Warren, qu'un soigneur est en train d'examiner. Tu le fixes un instant et constates qu'il a plus l'air secoué qu'autre chose. Tant mieux, tu aurais détesté avoir des soucis à cause de lui.

C'est là que vos regards se croisent. Tu n'as pas besoin de sixième sens pour savoir qu'il te hait encore plus qu'avant et qu'il n'arrêtera pas de t'emmerder... mais ça n'a pas d'importance. Tu sais qui tu es, tu sais quels sont tes regrets et tes peurs, tu sais ce que tu veux. C'est tout ce qui compte.
Pour bien lui faire comprendre, tu lui adresses une sorte de salut militaire, avec ton majeur et ton index. Le regard enragé qu'il te lance en retour vaut tout l'or du monde. Tu glousses comme un gosse avant de reporter le regard devant toi, satisfait du déroulement de ta soirée.
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