fête des orages - année 41

Résumons la situation. Cette fichue Saison Aride est enfin terminée, des boules de glace de la taille d'un boulet de canon sont tombées du ciel - tu as du participer au ramassage ô joie - pendant que l'orage éclatait au-dessus de la ville avec autant de férocité que l'année précédente et tu as gagné un an. Ce fut assurément un début de saison bien rempli comme toujours. Que l'on soit clair : tu n'aimes pas les débuts de saison. Trop d'activités purement triviales à remplir même pour les Spécialistes qui devraient à tes yeux reprendre l'entraînement plutôt que de perdre du temps avec des tâches de Soumis. Sauf qu'on parlait ici de l'intérêt collectif, des ressources, de la précieuse eau, donc tout le monde trimait. Même toi. Après tout ce chambard tu avais été traînée presque de force par Chad au traditionnel banquet de la Fête des Orages. Tu n'avais jamais compris l'esprit. Les Chefs de clans ne pouvaient pas se blairer et pourtant par pure superstition ils se rassemblaient dans ce parc tout sec une fois par an et faisaient genre qu'ils étaient potes. Et parce qu'ils n'allaient pas être les seuls à s'emmerder, ils ramenaient leurs troupes avec eux ainsi que quelques Soumis qui osaient venir. L'évènement ne comptait jamais beaucoup de bétails Dragons et tu ne pouvais pas leur donner tort. La seule chose qu'ils loupaient c'était la viande. On faisait toujours griller de la viande durant la Fête des Orages et ça c'était assurément le pied. Donc pour faire plaisir à Chad et parce qu'il y avait de la viande tu étais venue. On ne pouvait pas dire que tu étais la fille la plus sociable du monde alors tout naturellement lorsque ce lâche de Second t'avait abandonné pour s'assurer que Sam ne ferait pas de conneries tu t'étais trouvé un coin tranquille pour manger. Coin tranquille qui s'était vite avéré moins tranquille quand un gros lourdaud avait cru bon de venir flirter. Tu avais déjà capté sa présence depuis longtemps mais lorsqu'il pose une main trop lourde au creux de ton épaule il devient réellement dérangeant et tu ne peux plus l'ignorer. Tu te raidis instantanément et il te faut faire un effort surhumain pour ne pas lui casser le poignet. C'est un évènement pacifique et il n'est pas question de se bagarrer. Ton regard courroucé passe de cette main trop massive au visage du gars qui ne doit avoir que quelques années de plus que toi. A son sourire entendu tu supposes qu'il est Dragon et qu'il connait ta réputation. Sûrement un jeune Ancien en recherche d'occupations. Dommage pour lui il a frappé à la mauvaise porte. D'un geste de l'épaule, tu chasses ses doigts intrusifs.

VIOLETTE – Je sais pas ce qu'on t'a dit mais à moins que tu ais été numéro un je te conseille de ne pas pousser ta chance plus loin.

Depuis que tu as obtenu la première place du classement tu fais moins d'efforts avec les hommes. Ce n'est plus nécessaire. Tu sais que tu as encore des choses à apprendre mais la plupart de ceux qui t'approchent n'ont aucunes connaissances à te fournir. Et tu ne vas pas te mettre à brader ton corps, bien au contraire il ne devient que plus cher. L'homme fait la moue et tu as un sourire narquois.

VIOLETTE – C'est bien ce que je pensais.

Avec souplesse tu te redresses et tu le quittes. Tu n'es pas certaine qu'il ait abandonné alors tu surveilles tes arrières plus que tes avants et là c'est le drame. Quelqu'un a jaillit de nulle part d'une démarche titubante et au vu du liquide qui éclabousse ton t-shirt tu comprends tout de suite pourquoi. L'odeur de l'alcool te prends au nez et tu frissonnes sous la froideur du tissu mouillé contre ta peau. Il ne manquait plus que ça. Tu restes stupéfaite durant un quart de seconde. Il y a une fille avec un verre vide devant toi, une autre avec une partie du contenu du dit verre sur elle proche de toi - vous avez subis la même vague - et numéro 2 rigole à quelques pas. L'année commence bien...

This is the story of a bitch called Karma
feat. Violette & Alex

An 41 - Fête des Orages

Je ne suis pas vraiment à mon aise, mais j’ai fais l’effort de venir avec les autres. Je croise les bras et tente de chasser mon inconfort dans ce lieu. J’ai suivis Elyse jusqu’ici, mais là je ne la vois plus. Génial! Je suis venu jusqu’ici pour l’empêcher de faire une bêtise et je la perds dans la foule. Je me maudit en silence avant de tenter de me dirriger pour manger un morçeau. Elyse va bien finir par avoir faim, elle risque donc de passer par là. N’est-ce pas? Je l’espère bien parce que je n’ai pas l’intention de partir à sa recherche ici. Je doute cependant la retrouver ici. Arriver à la table de nourriture, j’attrape quelque chose à manger et  je continue de regarder autour de moi pour voir si je n’arriverais pas à trouver une tête familière. Je crois alors repéré Allison qui rigole encore auprès d’un mec différent, un verre d’alcool à la main. Je soupire parce que je comprends que ce n’est pas son premier verre, loin de là en fait. Elle éclate de nouveau de rire avant de glousser à la suite d’un commentaire. En tournant la tête, elle me voit et son sourire est instantannée.

« Allleeeexxx!! » s’écrit-elle, ignorant complètement le mec avec qui elle était pour venir me voir d’un pas titubant.

Elle m’aggripe le bras et me tire vers la table des rafraichissement pour remplir son verre. Elle sent à mort l’alcool et je ne peux pas retenir une grimace et je chasse d’une main l’odeur infecte. Elle ricane en me voyant agir et sans un mot de plus, elle saisit une bouteille en prennant ma main pour y mettre la bouteille. Elle m’aggrippe donc le bras et je n’ose pas briser son bonheur alcoolique. C’est ma meilleure amie et même si je ne suis pas d’accord avec son comportement, je sais qu’elle n’est pas Elyse. Je sais donc qu’elle ne va pas faire de bêtise comme ma demi-soeur. Cela dit, mes plans on changer, je veux à présent la raccompagner chez elle en me disant que Nathan pourrait très bien s’occuper d’Elyse.

« Allison… » commençais-je alors qu’elle se détache de moi pour prendre une direction opposée. « Hey! Regarde ou tu marches, tu vas te faire mal Ally.» dis-je en la voyant trébucher une première fois. Par chance je la ratrappe et la remet sur pied. « Je crois qu’il faut que tu rentre Ally. » lui dis-je sur un ton ferme.

Elle éclate de rire, boit une gorgée de son verre et me dit non d’un hochement de tête. Je fais un pas vers elle alors qu’elle recule en gloussant. Lorsque j’essaie de prendre son verre, elle se dérobe, tourne sur ses talons et se faufile entre les gens en me lançant :

« Attrape-moi! »

Je râle d’exaspération, mais je tente de la suivre. Elle est à quelque pas devant moi, mais je n’arrive pas à l’attraper.

« Ally!! » lui lançais-je frustrer de jouer à un jeu dont je ne connais pas les règles.

Elle s’arrête et se tourne vers moi et fait un pas avant de trébucher sur un truc que je n’ai pas le temps de voir. J’ai à peine le temps de m’arrêter que je sens le liquideheurté mon t-shirt. c’est froid et l’odeur est infecte. Je suis sans mot. Je baisse les yeux vers mon chandail en lançant :

« Allison, fait attention s'il te pla-- » je m’interromp en l’entendant glousser au loin.

Je lève la tête et constate qu’elle a eut le temps de filer. Je râle à nouveau avant de remarquer que quelqu’un se tient à côté de moi. La jeune femme en question a aussi subit le même sort que moi.

« Je suis désolée… Elle a un peut trop bu et… » je m’interromps à nouveau en me disant que je n’ai pas vraiment à me justifiée. Ce n’est pas de ma faute après tout.

Visiblement les excuses sont optionnelles pour la fille bourrée. Tu n'es pas la première à t'excuser mais quand même la brunette abuse légèrement et se soucie bien peu du protocole en cette journée de paix. Quelle idée aussi de servir de l'alcool un jour pareil ? C'est un coup à déclencher bêtement des bagarres d'ivrognes. Tu tires un peu sur ton t-shirt qui se colle à ta poitrine et à ton ventre et empeste toujours l'alcool. C'est ça le pire. Le liquide séchera vite au vu de la chaleur mais l'odeur va rester.

ALEX – Allison, fait attention s'il te pla--

Tu siffles de frustration en voyant la dénommée Allison qui se barre en gloussant. Il vaut mieux que tu te calmes. Tu ne peux décemment pas la rattraper pour lui apprendre la politesse ou l'empêcher définitivement d'aller emmerder quelqu'un d'autre. L'autre fille arrosée constate ta présence et tu as la douloureuse sensation qu'elle va essayer de te faire la conversation. La brune semble être son amie d'après ce que tu as compris ce serait donc logique.

ALEX – Je suis désolée… Elle a un peut trop bu et…

Tu lui adresses un regard incisif. Cette fille doit être Soumise. Tu ne sais pas trop ce qui te pousse à le dire mais l'idée s'est insinuée toute seule dans ta tête. Ses excuses ne te font ni chaud, ni froid, tu te fiches bien qu'elle se sente désolée pour ce que sa copine a fait. En plus tu ne peux même pas dire de troquer vos vêtements en échange d'un éventuel pardon puisque bien sûr elle est tout aussi mouillée que toi. Tu avises numéro deux qui rigole toujours comme un con pas loin mais tu es presque certaine qu'il refusera de te donner sa chemise même si tu la lui demandes gentiment. Et l'autre option à savoir la récupération brutale n'est ici pas envisageable.

VIOLETTE – Les gens qui boivent sont une plaie.

Tu siffles entre tes dents pas forcément à l'attention de la blonde. C'est juste une pensée profonde qui a jaillit parce que tu as toujours eu horreur de l'alcool et des conséquences qu'il a sur les gens. Tu n'aimes pas perdre le contrôle alors naturellement tu n'aimes pas l'alcool. Comme si la situation n'était pas déjà assez lourde, ton dragueur précédemment cité refait son apparition. Il se tient derrière toi et adresse un grand sourire à la petite blonde. Il marmonne quelque chose à propos de t-shirts mouillés et le ton graveleux de sa voix termine de compléter l'image qu'il a en tête. Ton vêtement colle et en plus il est devenu en partie transparent. Tu prends une inspiration crispée. Tout ça est un peu trop pour tes nerfs. Ta patience est quasiment inexistante quand il ne s'agit pas de ton rôle de Fine Lame et ce type va vite le constater. Tu lui balances un coup de coude puissant dans l'estomac et alors qu'il se courbe tu en profites pour tourner sur toi-même et dévoiler ta lame que tu colles à son ventre entre vous deux. On avait dit pas de violence et s'il se plie à ta demande il n'y en aura pas plus. Au milieu de la foule on pourrait juste vous prendre pour un couple en plein flirt mais il y a un témoin gênant. Ta dague toujours en place tu jettes un regard à la blonde par-dessus ton épaule.

VIOLETTE – Si tu la boucles je ferais en sorte qu'il te donne sa chemise.

Coup de bol le gars porte un débardeur sous sa chemise ce qui vous offre un vêtement de rechange à chacune. Mais encore faut-il que l'autre accepte. Dans le cas contraire ? Tu trouveras bien une autre solution pour la contraindre au silence.

Le regard de la brune me force à garder le silence alors que je détourne rapidement les yeux pour  laisser mes bras retomber le long de mon corps en soupirant. Cette soirée pourrait-elle allait encore pire? Je me passe une main dans les cheveux en chassant ce sentiment d’humiliation qui semble me donner envie de prendre mes jambes à mon cou. Les gens qui boivent sont une plaie. siffle l’autre femme qui n’est visiblement pas ravie. Je lève la tête sans toutefois la regarder. Je meure d’envie de répondre que je suis d’accord, mais je choisie plutôt de me taire. Il vaut mieux parce que l’autre ne semble pas être de très bonne humeur.

Je cherche à nouveau Allison ou Elyse du regard. Ally aurait au moins pu s’excuser avant de partir comme cela, mais visiblement elle n’en a rien fait. Je fais un pas vers l’avant lorsque mon pied se heurte à un truc au sol. Baissant les yeux je remarque la bouteille que m’a donner Allison plus tôt. Je soupire à nouveau et jette un coup d’oeil par dessus mon épaule vers la brune. La voix de l’homme ne me parvint pas par dessus le bruit, mais je ne peux pas rater le regard qu’il me donne. Je me doute que mon chandail doit être devenu assez transparent et que ce doit être cela qu’il regarde. Je serre les poings en lui lançant un regard menaçant et l’instant d’après la brune frappe sans hésitation et l’autre se plie. Je me calme, constatant que l’autre femme a encore moins de patience que moi. Il me vaut donc mieux de rester tranquille.

Alors que je crois qu’elle va en rester là, je la vois sortir un lame et je recule d’un pas sous l’effet de la surprise. La suite se passe plus vite que je ne l’aurais cru possible.  Si tu la boucles je ferais en sorte qu'il te donne sa chemise. me dit-elle en me jetant un nouveau regard. Regardant autour de moi, je constate que je suis la seule à avoir vu la scène, les autres semblent avoir à peine tiquer. J’hésite un peu, mais comme je n’ai pas envie d’abandonner Elyse ou Ally ici, je choisie de me taire pour pouvoir mettre la chemise.

« D’accord. » lançais-je d’une voix mal assurer alors que mon regard croise celui de la brune.

Cela dit, je me demande de l'endroit ou l'on ira se changer. Je n'ai certainement pas l'intention de le faire devant tout le monde et je doute aussi que l'autre veulle retirer son t-shirt devant une foule. Je jette un nouveau coup d'oeil nerveux autour de moi avant de croiser les bras pour la regarder à nouveau.

De toute évidence l'autre fille semble avoir compris qu'il vaut mieux ne pas te chercher. Enfin une preuve d'intelligence dans cette rencontre stupide. Tu te demandes brièvement de quel clan elle peut bien venir mais tu chasses rapidement cette question. Tu t'en fiches en réalité. Une chose est sûre elle n'est pas une Dragonne et c'est sûrement la chose la plus importante à savoir. Comment l'as-tu compris ? Parce qu'elle ne te connait pas. Tu n'as éveillé aucune lueur de reconnaissance dans ses yeux ce qui n'arrive qu'avec les transfuges et les étrangers. En bien ou en mal un Dragon te connait toujours. L'intervention du mec ne te laisse de toute façon pas penser plus longtemps. Au vu de son comportement tu supposes aussi qu'elle est une Soumise. Sa réaction est sans équivoque face à ta lame et une Membre n'aurait normalement pas été si surprise. La violence est le lot quotidien des Membres et vous avez chacun la vôtre après tout. Après ta déclaration tu continues d'observer la blonde du coin de l'oeil en attendant sa réponse. Tu restes toujours vigilante car l'homme que tu tiens pourrait mal réagir mais la pression de ta dague sur son ventre semble encore suffisante pour le garder calme.

ALEX – D’accord.

L'autre fille réagit enfin. Tu hoches à peine la tête pour signaler que tu as entendu puis tu tournes ton attention vers le gars.

VIOLETTE – Tu as entendu la blonde. Elle veut ta chemise donc soit galant et donne la lui plutôt que de la reluquer. Moi je veux bien ton débardeur tant que tu brades tes vêtements.

Il cherche bien à protester mais tu faufiles ta lame sous ses fringues et la pointe perce légèrement son estomac. Juste une piqure pour lui rappeler que même ici tu n'hésiteras pas à être plus persuasive s'il joue les difficiles. Il finit par le comprendre quand tu remontes brusquement ton genou entre ses jambes et que son visage prends une jolie teinte violette. Ta lame a retrouvé sa place désormais et si la menace n'est plus aussi tranchante elle n'en reste pas moins percutante. Il respire difficilement alors qu'il commence à ôter sa chemise en te foudroyant du regard. Il faut croire qu'il se rend bien compte que tu auras le genou tout aussi leste pour un deuxième coup. Dès que tu l'as entre tes mains tu jettes la chemise à la blonde puis tu attends le débardeur qui vient un peu plus rapidement alors que le gars passe au-dessus de la douleur. Il se retrouve désormais torse nu mais personne ne semble y prêter réellement attention. Il y a de l'animation un peu plus loin ce qui vous assure encore plus de discrétion. Quand tu as enfin le vêtement tant attendu en ta possession tu adresses un sourire parfaitement factice au type et tu lui envois un grand coup de pied dans les parties en guise de remerciement. Il couine sous la douleur nouvelle et nettement plus forte et protège désormais ses cuisses - ou tente de les soulager tu n'en es pas certaine - en te lançant des insultes sous son souffle. Tu ne t'intéresses déjà plus à lui et à la place tu attrapes le bras de l'autre fille que tu traînes derrière toi.

VIOLETTE – Viens on s'arrache.

Tu as pitié. Le gars risque de ne pas être content du tout quand il aura arrêté de chialer sur son entrejambe et tu te doutes qu'il pourrait vouloir passer ses nerfs sur la fille qui l'a regardé se faire temporairement castré. Et même si tu n'aides pas les gens, tu n'as pas pour habitude de les laisser assumer les conséquences de tes actes. Donc tu la prends avec toi même si ça signifie supporter une Soumise et que tu ne sais foutrement pas où tu vas aller.

Donnant mon accord à la jeune femme pour mon silence, elle ne se fie pas prier deux fois. Après avoir hocher la tête dans ma direction, elle se tourna à nouveau vers le gros homme. Tu as entendu la blonde. Elle veut ta chemise donc soit galant et donne la lui plutôt que de la reluquer. Moi je veux bien ton débardeur tant que tu brades tes vêtements. lui ordonne-t-elle. Je jette un coup d’oeil nerveux derrière moi avant de serrer les bras autour de ma poitrine. Un sensation froide et humide me rapeller ce qui vient de se passer et mon regard vole à nouveau vers les deux autres. Et juste à temps parce que la chemise finit par venir dans ma direction. Je l’attrappe sans toutefois l’enfiler. La brune finit aussi par avoir ce qu’il reste du haut de l’homme avant de lui sourire pour finir par lui donner un coup de pied entre les jambes. Je l’entends gémir sous la douleur avant de porter ses mains vers l’endroit que vient de martyriser l’autre. La brune m’attrape alors le bras avant de m’entrainer avec elle en me lançant : Viens on s'arrache..

J’ignore ou elle veut aller, mais je n’ai apparement pas trop le choix de la suivre. en même temps, je ne vais pas me plaindre. J’ai beau ne pas la connaitre, elle aurait pu me laisser derrière, ce qu’elle n’a pas fait. Ou encore elle aurait pu ne pas vouloir m’aider tout court et me laisser dans mes vêtements trempés. D’ailleurs, je me demande ce qui a pu la pousser à me filer un coup de main. Mais pas trop le temps de lui poser la question qu’on se faufile dans la foule vers un endroit dont j’ignore. J’imagine que ce sera un endroit ou l’on pourra se changer, mais tout de suite, juste comme ça, rien ne semble me venir en tête. Je n’ose donc pas proposée et vu son humeur je choisi aussi de ne pas poser la question. Elle m’apparait comme une femme qui n’a absolument aucune patience, du coup, je préfère ne pas me la mettre à dos, du moins pas pour le moment.

HRP:

Tu as dit à cette fille de te suivre mais dans les faits tu ne sais pas exactement où tu vas. Te changer au milieu de tout le monde ne t'aurait pas forcément dérangée mais tout le monde te dérange par contre. Tu as eu ta dose de foule pour le moment. Le parc est bondé et bien trop dégagé à ton goût tu décides donc de retourner vers les ruines. Peut-être auras-tu la paix comme ça. La blonde aura quand à elle un abri pour se changer car quelque chose te dit qu'elle est du genre sainte-nitouche et qu'elle ne retirera pas ses vêtements aussi facilement. Le chemin se fait dans un silence que tu apprécies tout particulièrement. Parler pour ne rien dire te gonfle. Durant tout le trajet tu n'as pas lâché le bras de la fille, presque inconsciente de la prise que tu exerçais encore. Ta main se desserre pourtant quand vous arrivez près d'un bâtiment en ruine. Tu le contournes pour te trouver entre deux murs branlants et sans demander ton reste tu ôtes ton t-shirt que tu étales sur le sol pour le faire sécher avant de passer le débardeur. Il est beaucoup trop grand et sent la sueur mais c'est nettement mieux que les relents d'alcool. Une fois tout cela fait tu t'installes en tailleur contre le mur et tu observes cette nana que tu as un peu emportée par hasard. Après un moment tu cales ton coude contre ta cuisse et tu appuies ta joue dans ta main.

VIOLETTE – C'est quoi ton nom et d'où tu viens ?

Faire la conversation n'est vraiment pas ton fort mais c'est le minimum que les gens demandent en général. Tu aurais aussi pu lui demander ce qu'elle était mais tu n'as aucun doute sur le fait qu'elle n'est qu'une Soumise. Aujourd'hui est un jour de paix soit disant et tu te dis que si tu fais un petit effort Chad cessera peut-être de te dire que tu devrais être moins revêche avec les gens.

Je la laisse me trainée, jettant parfois un regard derrière moi comme pour vérifier que l’autre ne nous a pas suivis. Finalement, on quitte le parc pour prendre la direction des ruines. Elle ne m’a toujours pas lâchée et je n’ose pas le lui signaler. Je jette des coups d’oeils autour de nous, trouvant mes repères pour être plus certaine de l’endroit ou on se trouve dans les ruines. Lorsque finalement je sens ses doigts se désserré et relâcher mon bras, mon regard se pose sur son dos alors que je ralentis le pas, m’arrêtant devant le bâtiment. Je suis un peu mal à l’aise, mais je fais l’effort de lui emboiter le pas pour contourner l’édifice en ruine. Je tourne le coin pour la voir s’arrêté entre deux murs. Sans même me prêté plus d’attention, elle retire son haut. Je déglutis, sentant le feu me montée aux joues alors que je détournes rapidement les yeux. Je n’ai surtout pas envie qu’elle me tape dessus parce que je l’aurais regarder se changer.  Je ferme les yeux et retire mon haut. Je lui lance un regard du coin de l’oeil pour la voir mettre le débardeur avant de s’assoir contre le mur. Je détourne à nouveau les yeux, me penchant pour étendre mon haut sur le sol comme elle a fait pour le sien.

Je fais de mon mieux pour ignorer le fait qu’elle est toujours en train de me regarder et je mets la chemise, ignorant l’odeur de sueur en  me disant qu’il y a surement pire que ça à mon avis. C'est quoi ton nom et d'où tu viens ? me demande-t-elle. Je me tourne alors vers elle alors que je termine de boutonner la chemise. Je finis par m’assoir à mon tour. Je ne la connais pas, mais je dois admettre qu’elle est assez jolie. En sois, je me sens surtout un peu timide. Je ne pourrais pas expliquer le pourquoi. Je n’ai pas peur d’elle, même si j’ai bien compris plu tôt qu’elle n’était clairement pas de très bonne humeur.  Je me dis que de ne pas lui répondre serait peut-être une mauvaise idée. Je lève les yeux pour la regarder en tentant de chasser mon malaise du mieux que je peux.

« Alex. » dis-je en lui souriant un peu. « Je viens des Aigles. » ajoutais-je en hochant la tête imperceptiblement. « Et toi? » demandais-je.

Tant qu’à faire la conversation, autant bien la faire quoi. Si elle me pose une question, j’ai tout autant le droit de la lui poser aussi. Du moins, ça me semble logique.

Sainte nitouche, tu le savais. Tu ne la regardes pas particulièrement tu es juste tournée dans sa direction à cause de l'endroit où elle se trouve mais elle semble gênée et ses joues portent encore une trace de rougeur. Douce innocence. C'est à se demander comment elle peut encore l'être. Elle doit pourtant avoir ton âge. Quand tu lances la conversation sans grande délicatesse elle se retourne en terminant de s'habiller et s'installe. Il était temps. Elle t'a imité c'est donc que tu vas devoir tenir la discussion et accepter sa compagnie. Mouais. Ça pourrait être pire. Elle n'est pas fondamentalement dérangeante. Un peu faiblarde mais ça passe. Tu fronces légèrement les sourcils quand tu constates qu'elle semble toujours passablement gênée. Tu ne sais vraiment pas où tout cela va et là tu espères juste qu'elle va parler et pas juste se pétrifier. D'accord tu n'es pas de bonne humeur mais ce n'est pas comme si tu l'avais agressée. Ou que tu comptais le faire.

ALEX – Alex. Je viens des Aigles. Et toi ?

Aigles. Tout s'explique. C'est une Soumise, tu en as la certitude maintenant. Tu sais que même si les Aigles n'acceptent pas les Membres féminins ils n'ont pas du tout la même optique que chez les Dragons. Ils sont respectueux des femmes et c'est pour ça qu'ils ne les laissent pas combattre. Ou quelque chose comme ça. Cette histoire te semble ridicule mais ils font ce qu'ils veulent dans les faits. Néanmoins le fait qu'elle soit originaire de l'Est te fait comprendre pourquoi elle est comme elle est. Le fait qu'elle ait relancé la question t'arrache l'ombre d'un sourire. Au moins cette discussion ne sera pas juste un interrogatoire. Oui tu auras peut-être de quoi ramener un os à ronger à Chad pour qu'il te fiche la paix.

VIOLETTE – Dragons du Nord. Et c'est Violette.

Maintenant que tu y penses, elle pourrait elle aussi se faire ses propres réflexions sur toi maintenant qu'elle sait de quel clan tu viens. Tu hausses les épaules avant d'ajouter.

VIOLETTE – Je suis Membre. Enfin Spécialiste même si vous devez pas trop savoir à quoi ça correspond chez les Aigles.

Tu as fait l'effort de ne pas dire pigeons mais ça a bien faillit sortir. Seulement si tu insultes son clan dès le début tu doutes que tout ça ira très loin.

Une fois que je suis installée et habillée, la membre s’addresse à moi, me demandant mon nom et d’ou je viens. Je réponds sincèrement, pas de raison de lui mentir, je n’ai pas honte d’ou je viens ni de qui je suis. Voyant qu’elle ne dit rien, je lui retourne bien gentiment la question, lui demandant son nom et son clan. Rien ne me dit qu’elle sera honête, mais je donne toujours à tout le monde le bénéfice du doute. En même temps, je ne vois pas pourquoi elle aurait menti. Si elle n’avait pas voulu discuter, elle m’aurait planter là bien assez tôt, mais au lieu de cela, je me trouvais par terre, devant elle à discuter. Signe que ce n’est pas tout le monde qui ont de mauvaise intention. Ma question la fait sourire et je crois presque qu’elle ne me répondra pas. À mon grand étonnement, une réponse ne se fait pas trop attendre. Dragons du Nord. Et c'est Violette. dit-elle. La réponse est courte, très courte. Soit elle n’est pas bavarde, soit je suis visiblement de trop. Les Dragons, ce clan dont je ne connais que ce que les rumeurs m’apportes. Ce n’est pas un clan que j’aime pariculièrement, mais Louise est dans ce clan là alors il ne peux pas être si mauvais. Enfin, j’espère. J’acquiesce à sa réponse, posant ma tête sur le mur derrière moi en la considérant en silence.

Elle reprend cependant la parole rapidement. Je suis Membre. Enfin Spécialiste même si vous devez pas trop savoir à quoi ça correspond chez les Aigles. reprend-t-elle. Je penche la tête sur le côté. « Je ne dirais pas non à une explication. » dis-je doucement. « Sauf si tu veux qu’on reste assise ici des heures en silence. » rajoutais-je, l’ombre d’un sourire à mes lèvres. « Qu’est-ce qu’un spécialiste donc, chez les Dragons? » demandais-je. Patiente, j’attends alors la suite des choses, cherchant en silence des idées de conversation ou je ne sais quoi qui permettrait d’éviter de laisser trop de place au silence. Je ne suis pas exactement très à l’aise avec elle, sachant qu’elle est visiblement beaucoup plus doué que moi pour beaucoup de chose, mais aussi simplement parce que je ne la connais pas encore. Rien ne me dit que j’en saurai vraiment plus sur elle, mais rien n’est impossible. Les miracles existent après tout. C’est une membre et bien que je sais que plusieurs l’enviraient surement, ce n’est pas mon cas. Ce n’est qu’un rang à mes yeux. Si j’avais eu l’ambition de devenir membre, j’aurais choisi un autre clan que le mien. Ce n’est pas ma priorité. Je vois mal ce que je pourrais faire comme membre, vu ma crainte du sang. Je ferais une piètre espionne vu mon manque de discrétion. Non, le rôle de membre ne va pas.