Qui gagnera le dernier aura un baiser
feat. Falko & Lorolei

Je n'avais pas grand-chose de plus à faire ce jour-là. Toujours souffrante de l'ennui, j'avais besoin de mettre un peu de piquant à me journée, me trouver une distraction digne du nom quoi. Marchant sans grande raison, je cherchais à occuper mes pensées cette journée-là. Je trouvai un petit groupe de soumis de mon clan discutant entre elles et lorsque j'allais me décider à les approcher, l'une d'elles m'appela :

« Oh Lorie! »  cria-t-elle en me faisant signe de son bras lever dans les airs.

Le sourire sur mes lèvres ne me disait rien de bien, mais je posai un sourire charmeur sur les miennes en m'approchant de mon interlocutrice. Une main sur ma hanche, je l'observai croiser les bras, jetant un regard aux autres filles avant de me regarder de nouveau.


« Tu veux jouer avec nous? On cherche à savoir qui peut approcher le mec là-bas... Nous allions commencer, mais en te voyant.... On a cru que tu voudrais jouer aussi... »  expliqua-t-elle.

Souriant, je me passai une main dans les cheveux en regardant dans la direction de l'homme en question. Pourquoi pas? Je n'avais rien de mieux à faire.

« À une condition... Je veux être la première à m'essayer. »  demandait-je.

« Pourquoi pas! Voici la règle : il faut surpasser ce qu'a fait, celle qui est passée avant nous. »  expliqua, l'autre.

Un sourire aux lèvres, j'avais déjà un plan d'attaque assez franc et direct. Il serait difficile de me battre après cela. Passant ma main dans mes cheveux de nouveau, je tournai mon regard vers l'homme en question.

« D'accord. »  dis-je simplement.

Je me mis alors en marche dans la direction de l'homme, ne le quittant pas du regard. Un sourire charmeur aux lèvres je m'arrêtai devant lui, je posai une main sur sa poitrine pour le pousser contre le mur et j'approchai mon visage près du sien.

« Je veux simplement savoir quel effet ça ferait. »  murmurais-je avant de l'embrasser.

Je ne parle pas d'un simple bec sur les lèvres, parce que ce serait trop facile. Et je ne voulais pas que les autres fillettes du clan me battent du premier coup. Brisant le contact juste au moment où cela aurait pu devenir autre chose, je croisai son regard, un sourire charmeur et satisfait à mes lèvres.

« Hmm... »  fis-je sans dire autre chose.

Je reculai de quelque pas, le regardant toujours, avant de tourner les talons avec la ferme intention de m'éloigner. Je me doutais déjà de l'expression qui pouvait se trouver sur les visages de ses idiotes. J'avais gagné, de plus d'une manière.

L'entraînement organisé par le nouveau Second avait été éprouvant. Pour le corps, ça allait, mais les nerfs de Falko avaient été mis à rude épreuve. Il n'avait en temps normal pas de réels problèmes à travailler en équipe, mais ce n'était pas forcément le cas des autres. On pouvait dire ce qu'on voulait sur la puissance dragonne, mais il fallait bien avouer que le climat élitiste qui régnait dans le clan ne servait pas forcément les performances de groupe. Après tout ça, il avait donc ressenti le besoin de s'éloigner un peu de son territoire pour simplement se détendre dans le centre neutre. Il faisait bon aujourd'hui et il avait fini par s'installer contre une ruine pour profiter des derniers rayons de cette fin d'après-midi. Même s'il était un oiseau de nuit, il n'était pas désagréable de simplement lézarder au soleil. Seulement, il était un Dragon et non un lézard, et un Dragon n'oubliait jamais son environnement. Malgré sa détende apparente, il restait donc aux aguets, prêt à dégainer le pistolet coincé à sa ceinture à tout moment. Il était particulièrement attentif aux femmes qui se trouvaient non loin, à discuter, et il n'avait pas loupé quelques regards qu'on lui avait adressé. Il ne savait pas ce qu'elles fichaient, mais en voyant l'une d'elle se détacher de la masse, il eut la sensation qu'il allait bientôt le savoir.

Restant quand même un peu méfiant, Falko se redressa et attendit qu'elle comble la distance. Il était plus au moins sûr qu'elle cherchait à l'allumer du regard et l'accueillit avec un sourire enjôleur. Quand elle le poussa contre le mur qu'il venait de quitter, il passa la main dans son dos et la resserra sur la crosse de son arme par mesure de prudence. On ne savait jamais, elle avait peut-être les mains baladeuses. Son murmure lui fit hausser un sourcil, mais il ne broncha pas quand elle l'embrassa. Il n'allait pas se plaindre qu'une jolie fille s'intéresse à lui. Et quel intérêt ! Quand elle recula, visiblement satisfaite, il lâcha un rire légèrement essoufflé. Seulement, avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit, elle commençait déjà à partir. Aussitôt, il tendit sa main libre pour attraper le poignet de la demoiselle et la retient d'une touche légère.

- Hé, pas si vite.

Falko n'était pas du genre à forcer les choses. Il avait juste fait en sorte qu'elle ne parte pas et la lâcha dès qu'il fut sûr d'avoir son attention. Un sourire égayait toujours ses lèvres et une lueur de curiosité brillait dans ses yeux.

- Qu'est-ce que tu voulais savoir ?

Il s'en doutait naturellement, mais il ne pouvait s'empêcher de poser malicieusement la question. Et puis, il n'allait pas laisser partir la jeune fille si vite. Après une telle rencontre, elle pouvait bien lui offrir quelques minutes de son temps.

Un sourire satisfait avait eu le temps nécéssaire pour s’accrocher à mes lèvres. Je n’avais pas rat de remarqué son rire, mais j’avais choisis de faire comme si je n’avais rien entendu. J’avais très précisément l’intention de m’en aller, de laisser aux filles leur chance, mais sa main sur mon poignet m’arrêta doucement dans mon mouvement. Et comme s’il avait craint que je parte malgré son geste, sa voix brisa le silence : Hé, pas si vite. Effaçant le sourire triomphale de mon visage, je me retournai vers lui, un air à demi-surprise sur mon visage. Je notai au passage son sourire et pris un peu plus de temps de l’observer, le plus discrètement possible.  Lorsque sa main semblai accepter de retomber le long de son corps, je glissai les pouces dans mes poches arrières. Il s’addressa à nouveau à moi : Qu'est-ce que tu voulais savoir ?

Ce fut à mon tour de sourire. Je vis le regard curieux qui m’observait et j’eus presque envie de ne pas lui répondre, de le faire courire un peu pour avoir la réponse. Mais une autre évidence, qui s’affichait sans qu’il ne semble sans rendre compte, me sauta pourtant aux yeux. Il savait ce que j’avais voulu dire. Penchant la tête sur le côté en souriant de plus belle, je laissai un peu sa question flotter entre nous avant de prendre la parole pour lui répondre franchement :

« Je voulais savoir quel effet ça ferait de t’embrasser. » expliquai-je avant détourner les yeux comme l’autre fait une jeune fille légèrement gêné dans un situation comme celle-ci.

Hors, je n’étais pas gêné, bien au contraire, j’étais tout à mon aise. Encore plus sachant que les autres filles plus loin allait devoir attendre patiemment leur tour. Le regardant à nouveau, je ris doucement en souriant. Tout de mes gestes étaient calculer avec précision. Je n'étais pas tellement du genre à me jouer des hommes, j'aurais préféré en torturer un que de lui faire plaisir en l'embrassant. Cela dit, il fallait bien que je fasse autre chose que de faire couler le sang. Celui-ci n'était pas trop mal physiquement. Entre son sourire charmeur et la couleur de sa chevelure, il avait de bonne chance de se caser plus d'une fille. Voir qu'il devait peut-être déjà avoir une copine. Mais à regarder son attitude, je finis par conclure qu'il n'avais probablement pas de copine, sauf s'il amusait à tricher sur cette dernière, il ne se serait pas laisser embrasser par une parfaite inconnue. Mes instincts avaient rarement tort, mais l'erreur était aussi humaine.

« Disons que je crois avoir eu ma réponse. » rajoutais-je sans toutefois lui donner mon verdict.

Ça, il allait devoir courrir un peu pour l’avoir, pas qu’il ne semblait avoir besoin de bouger plus, simplement que j’étais à mon tour curieuse de voir comment il allait réagir. Ce petit jeu allait me permettre de pratiquement mon don à lire les gens comme un livre ouvert. J’étais rarement prise de court et ce n’était pas lui qui allait changer cela. Et je ne disais jamais non, lorsque l'occasion s'y prêtait, à me pratiquer à lire les gens. Je m'amusais souvent bien plus à lire les émotions traverser l'expression de mon interlocuteur qu'à torturer une âme innocente.