LE jaguar et le serpent
feat. Nuka & Lorolei

Marre. Marre de tous les hommes qui se croient les plus forts, les plus beaux, les plus.... Grrr! Soupirant, je me passe une main dans les cheveux. J'ai vraiment une mauvaise journée, entre les gentils garçons, qui sont bien évidemment trop gentils, et les mauvais qui ne pensent qu'à ce qu'ils ont dans leurs pantalons, ma journée ne peut pas empirer. J'aurais bien aimé en trouver qui ne semble pas aussi emmerdant que les autres. Je suis bien limitée dans mes choix cela dit.

Je repris ma marche, observant les gens à proximité. Il fallait donc trouver quelque chose à faire. Malgré la belle journée, je ne savais pas trop comment m'occuper. C'est alors que je crus entendre les cris. M’arrêtant, je fronçai les sourcils en tendant l'oreille un moment. Mais qu'est-ce qui pouvait donc se tramer?

N'avais pas dit que ma journée ne pouvait pas être pire? Je décidai de suivre les bruits. Normalement, j'aurais passé mon chemin et j'aurais continué ma journée tranquillement, et peut-être aurais-je dû. Tournant le coin je crus voir une masse de forme et d'ombre. Mais combien de gens étaient amassés dans ce tas?

"Eh! " Criais-je en m'approchant prudemment.

Enne m'approchant je crus voir que la victime était un.... un gamin? JE pouvais essayer d'aider, tant que je n'en faisais pas les frais. Je n'avais encore pas eu la chance de pratiquer au combat, du moins pas assez pour m'être amélioré. Je soupirai de nouveau, apposant un air menaçant sur mon visage, je regardai vers les agresseurs avant de leur parler de nouveau :

"Vous faites quoi là? " demandai-je au groupe.

Nuka avait élevé au rang d'art sa capacité à semer son escorte et à sortir du territoire. Malgré le renforcement de la sécurité, il trouvait toujours une façon de partir. C'était sa façon à lui de se venger un peu. Même si la relation avec Noâ évoluait d'une façon positive, il ne pouvait pas s'empêcher de créer des occasions pour lui faire peur. La voir flipper était vraiment trop amusant et il ne trouvait même pas que se faire engueuler après était désagréable. Cela faisait partie du jeu qu'il aimait jouer à ses dépends. Seulement, il ne pouvait pas toujours sortir victorieux et il eut aujourd'hui une bonne raison de s'en mordre les doigts. Alors qu'il se promenait dans le centre neutre, il passa dans une rue sans trop se soucier de l'agitation qui y régnait. Depuis qu'il avait fait la connaissance de Griffe, Nuka aimait sortir et découvrir la ville. Il espérait aussi secrètement revoir l'homme et son chien qui adorait qu'on lui grattouille le ventre. Il pensait à Domino lorsqu'une voix le héla.

- Hé gamin. Viens voir par là.

C'était un homme qui s'adressait à lui. Il était nonchalamment adossé à un mur en compagnie de quelques autres personnes. Sans éprouver de réelles craintes, le blondinet obéit et vient se planter devant le type en se demandant ce qu'on pouvait bien lui vouloir.

- Dis voir, tu n'aurais pas deux ou trois trucs pour nous? T'es bien habillé, tu dois pas être n'importe qui. J'me trompe ?

Nuka faillit dire qu'il était le fils de Noâ, mais il se rappela que même si ce n'était pas un secret, il ne fallait pas qu'il le clame à n'importe qui. Il préféra donc quelque chose de plus sobre.

- Je suis Soumis des Jaguars.
- Sont encore vivants ceux-là ? J'croyais que le territoire avait cramé. C'est con et dire qu'on croyait qu'on était débarrassé de ces déchets.
- C'est toi le déchet !
- Mais c'est qu'il a du cran le morveux.

Un sourire mauvais éclaira ses traits et, sans prévenir, il planta son pied dans le ventre du gamin, l'envoyant valser sans aucune difficulté. Nuka tomba sur le dos et lâcha un gémissement de douleur. Son abdomen lui faisait atrocement mal. Il sentit d'ailleurs les larmes lui monter aux yeux et retient difficilement ses pleurs. Mais il ne voulait pas faire ce plaisir à ces types, ils apprécieraient trop le spectacle. Il n'empêchait qu'il s'était fichu dans de beaux draps. Lorsqu'une autre voix se fit entendre , le blond espéra très fort qu'on venait lui porter secours.

L'homme qui venait de le frapper se tourna vers la fille qui venait d'arriver et lui lâcha un coup d'oeil narquois.

- Te mêle pas de ça, ma poupée.

La scène s'offrant devant pas n'était pas pour me plaire. Je pouvais distinguer la forme d'un enfant au sol, probablement blessé. Serrant des poings, je sentis la colère monter en moi. Ajoutant une couche, un des hommes me répondit : Te mêle pas de ça, ma poupée. Poupée? Visiblement, je ne faisais pas le poids contre autant de masse de muscles, j'allais devoir la jouer différemment. Penchant la tête sur le côté, mettant les poings sur les hanches, j'éclaircis ma gorge, signalant que je n'avais pas l'intention de bouger d'un poil. Je ne faisais peut-être pas très menaçante, mais mon regard était glacial.

« J'attends toujours une réponse. » dis-je en haussant le ton.

Laissant retomber les bras le long de mon corps, je restais cependant sur mes gardes, mes ciseaux étant dans ma botte, je n'aurais peut-être pas le temps de me pencher pour aller les chercher. Et puis je n'aurais pas l’air très menaçant à brandir une paire de ciseaux. Cela dit, je n'allais pas rester là sans rien faire. n'exprimant aucune émotion, je faisais de mon mieux pour ne pas leur laisser gagner du terrain. Les hommes étaient tous les mêmes, tous aussi dégoutants les uns que les autres. Aucun respect pour autrui.

« Hey! Laisse aller le gamin. Il ne t’a rien fait que je sache! » renchéris-je.

Faute de pouvoir les vaincre au combat, j'allais devoir me montrer plus rusée qu'eux et me servir de mon don pour anticiper les mouvements, les excès de colère, voir pour retourner la situation contre eux. Je voulais surtout m'approcher du gamin. Si j'arrivais à m'approcher, je pourrais lui donner le signal idéal pour lui dire de courir. Je couvrirais ses arrières le temps de lui permettre de fuir le plus loin possible.

« Tu vas bien gamin? » lui demandai-je en gardant mon regard sur l'homme qui m'avait parlé plutôt.

Je ne cherchais pas réellement une réponse de l'enfant, mais surtout une réaction de l'étranger. J'essayais d'évaluer mes chances de m'en sortir sans trop de mal, mais surtout de m'en sortir avec la victime sans trop de mal. J'observais absolument tout ce que je pouvais, cherchant le moindre réflexe involontaire que le corps aurait pu vouloir me donner.

Toujours au sol, Nuka fouilla les environs de ses yeux brouillés et finit par découvrir une femme. C'était elle qui venait de parler et elle ne semblait pas être de très bonne humeur. Venant d'un clan mixte et égalitaire, il ne pensa pas une seule seconde qu'elle ne serait pas en mesure de s'occuper des hommes. Pour lui, une femme valait complètement un homme. De base, il ne connaissait pas grand chose en combat, alors les histoires de musculatures et de tailles différentes lui passaient complètement au-dessus de la tête. Il se redressa difficilement sur un coude, mais n'osa pas bouger plus de peur d'attirer à nouveau l'attention sur lui.

L'homme qui l'avait frappé regardait toujours la femme d'une façon dédaigneuse. Il haussa les épaules en riant, mais ne lui offrit toujours aucune réponse. La brune reprit pourtant et Nuka frémit. Tout ça ne sentait vraiment pas bon pour lui.

- Je lui apprends le respect à ce petit morveux.

Il aurait voulu s'insurger contre ça, après tout c'était l'autre homme qui l'avait hélé alors qu'il se baladait et qui avait insulté son clan, mais même du haut de ses dix ans il saisit l'importance de garder les lèvres scellées. Néanmoins puisque la femme venait de s'adresser directement à lui et qu'elle était sa sauveuse, il se dit qu'il lui devait une réponse.

- Ça... Ça va.

Peut-être. Son ventre lui faisait mal, mais c'était le seul endroit à avoir été touché. Après une brève hésitation, Nuka se remit sur ses pieds en grimaçant. Sa main se porta automatiquement sur son abdomen qui lançait des vagues de douleur même quand il ne bougeait pas. Ce n'était que la deuxième fois dans sa vie qu'il était frappé et vraiment il n'aimait pas ça. En voyant ses gestes, l'homme se retourna brusquement et pointa le blondinet du doigt.

- Bouge pas, sale mioche ! J'en ai pas fini avec toi.

Nuka gela donc, terrorisé par cet accès de colère.

Je tâchai de ne pas baissée ma garde, agissant comme quelqu’un qui savait se battre, même si au fond je tentais de mon mieux de ne pas laisser paraitre que je n’étais pas une excellente combattante. L’autre éclate alors de riant avant de hausser les épaules et je serre les poings avant de reprendre la parole. Il finit par me répondre, expliquant la raison de son agression sur le plus jeune. Je lui apprends le respect à ce petit morveux. dit-il. cette fois, c’est moi qui éclate de rire. Il lui apprend le respect? c’est la meilleure. Voilà le pire des idiots de Paris, le seul mec qui ignore ce qu’est le respect qui tente de l’apprendre à un autre.

« Attends, tu y connais quelque chose au respect toi peut-être? » demandais-je alors que mon fou rire se calme. « C’est à toi qu’on devrait apprendre le respect. » sifflais-je.

Même si mon regard est posée sur le gros tas sans cervelle, je remarque que le petit se relève tant bien que mal. Je lui demande donc s’il va bien et il me répond doucement.  Ça... Ça va. Je me retiens de sourire. On est pas sorti du bois pour le moment. L’autre gros tas est encore là et je dois me débarrassée de lui avant de pouvoir atteindre le petit. Je n’ai pas l’intention de partir sans aider l’enfant.

« Tiens-toi prêt à courrir petit. » dis-je alors au garçon.

L’homme se tourne brusquement vers le blond pour le pointer du doigt en le menaçant. Bouge pas, sale mioche ! J'en ai pas fini avec toi. dit-il. J’en profite pour me pencher rapidement avant de foncer vers l’homme pour lui couper le souffle d’un coup d’épaule dans le ventre alors qu’il se retourne vers moi. Me re dressant je lui donne un coup de pied entre les deux jambes avant de me rendre jusqu’au petit, lui tendant la main pour qu’il la prenne et me suive. Dans le pire des cas, j’ai toujours mes ciseaux dans ma botte. Je n’hésiterai pas à m’en servir. c’est peut-être pas aussi pointue qu’une dague, mais c’est assez pointu pour être planter dans quelque chose avec assez de force. Dès que je le sens prendre ma main, je me retourne en m’assurant de rester entre le petit et le gros lourdeau. Je remarque alors qu,il commence à se remettre de mon coup de pieds dans l'entre jambe et je comprends qu'il faut partir vite. Je change donc de place avec le petit pour le faire marcher devant moi avant de lui dire :

« Cours, je serai juste derrière toi! » lui dis-je en le suivant, jettant un coup d'oeil derrière moi pour voir l'autre commencer à se relever.

Le rire et la réplique de la jeune femme avaient eu le don de hérisser le Libre qui carra les épaules et fit un pas vers elle, rageur. Il jouait les durs à la manière d'une caricature de loubard de l'ancien temps, mais il n'était au fond qu'un mec mal-nourri qui se convainquait chaque jour qu'il ne rentrait pas dans un clan parce que ça aurait été un signe de lâcheté que de se soumettre. Dans son cas, c'était plutôt de la stupidité.

- Peut-être que je devrais oublier le gamin et m'occuper de toi à la place. Il est jeune, il a encore le temps alors que toi il devient urgent de faire ton éducation.

Nuka n'aurait pas été contre. Il ne voulait pas forcément que la fille se fasse frapper, mais il n'était pas le gamin le plus courageux du monde alors si on lui demandait de choisir entre souffrir ou passer son tour à quelqu'un, il serait prompt à prendre sa décision. Et puis, il était toujours persuadé qu'elle saurait se défendre contrairement à lui. Elle aurait une chance alors que sa seule option à lui était de se faire tabasser. Il accueillit ainsi avec joie sa directive. Courir. Ouais, il pouvait faire ça tant que ça l'éloignait le plus possible de celui qui l'avait tapé. Un peu anxieux quand même, il se tient prêt, attendant le prochain ordre. Il serait bien parti tout de suite, mais il avait trop peur pour tenter sa chance tout seul. Le Libre aurait eu vite fait de le rattraper avec ses grandes jambes. Après une prestation assez impressionnante aux yeux du petit garçon, l'inconnue parvient à mettre le type à genoux et elle le rejoint enfin. Sans l'ombre d'une hésitation il attrapa la main qu'elle lui tendait. Il avait beau avoir dix ans et se considérer comme un grand maintenant qu'il était Soumis, il était toujours rassurant de tenir la main d'une adulte.

- Garce. Quand je vais te choper... J'vais te faire ta fête.

Nuka ne tenait pas vraiment à assister à cette fameuse fête dont il parlait. Il ne tenait pas non plus à ce qu'on lui fasse la même chose qu'au type car ce dernier respirait difficilement, affichait une jolie teinte de rouge au niveau du visage et semblait beaucoup souffrir. Par réflexe, il resserra les jambes, mais ce moment de peur instinctive pour sa virilité mourut presque aussitôt. Il était temps de courir. Sans se faire prier, il se mit donc à galoper droit devant lui sans se soucier du reste. Le Libre s'était entre temps relever et il se lança à leur poursuite d'une démarche plutôt lente et étrange à cause de la douleur qui émanait toujours de son entre-jambe.