It's in His DNA
feat. Nathanaël & Lorolei

J'étais revenue du centre neutre sans vraiment avoir envie de retourner aux logements tout de suite. J'avais donc continué mon chemin jusqu'aux alentours Ouest. De cette façon je n'étais pas loin de chez moi, même si je pouvais risquer qu'il m'arrive quelque chose. Je vis non loin de là quelques soumises qui semblaient discuter entre elles. Curieuse je m'approchai avec l'intention d'engager la discussion lorsque je reconnut l'une d'entre elles. Je l'avais croisé la veille alors qu'elle m'avait mise au défi de jouer à leur jeu. Amusée, je continuai de m'approcher. Une fois à leur hauteur, je m'arrêtai, penchant la tête sur le côté en souriant.

« Alors, tu veux remettre la partie? » la défiais-je. « Juste toi contre moi. Je te laisse même choisir la cible. »

Croisant les bras sur ma poitrine, j'arquais un sourcil en observant les émotions défiler sur son visage. Visiblement, elle hésitait. Je ris doucement.

« Ca va quoi! Si tu ne te sens pas capable de relever le défi c'est pas grave, je comprends. » rajoutais-je en faisant mine de vouloir m'éloigner.

« D'accord. » répondit-elle en soupirant.

Elle prit quelques minutes à choisir l'homme en question. Elle repéra quelqu'un et un sourire triomphant sembla se glisser sur ses lèvres alors qu'elle croisa les bras à son tour. Elle désigna quelqu'un du menton en ajoutant :

« Lui là-bas! »

Tournant pour regarder de qui elle parlait, mon sourire s'effaça un peu. D'accord. J'aurais presque aimé qu'elle refuse le défi, mais je devais maintenant le faire. Je la regardai de nouveau en décroisant les bras pour mettre une main sur ma hanche.

« Tu y va en premier? » lui offris-je.

Elle hocha la tête, l'air confiante.

« Nah! Je te laisse faire les honneurs. Tu es si bonne à ce jeu. »

Je n'aimais pas le ton qu'elle avait utilisé, mais j'avais au moins la chance d'aller en premier. Tournant le dos à ma seule compétition, j'étirai sur mes lèvres le sourire le plus charmeur possible avant de marcher en direction de l'homme cibler. Une fois à sa hauteur, je m'assurai de croiser son regard avant de poser ma main à l'arrière de sa nuque et de l'attirer pour un baiser. Je laissai le baiser durer quelques secondes avant de briser le contact, un sourire amusé au coin de mes lèvres.

« Mhm... pas si mal... » murmurais-je en croisant son regard.

Puis je reculai, maintenant le contact visuel le temps de quelques pas avant de me décider à me retourner pour retourner auprès de ma compétitrice. Je n'aimais pas les hommes et c'est ce qui me permettait de jouer avec eux ainsi. De voir l'Expression surprise sur leur visage. Toutes réfactions que j'arrivais à leur soutirer m'étaient satisfaisante.

Ça aurait dû être une journée banale ou autant que ça peut l’être dans ces ruines… Normalement. C’est ce que Nathanaël aurait préféré, d’ailleurs. Mais au moment où vous pensez pouvoir faire votre petite vie quotidienne tranquillement et sans problème, il faut toujours qu’il y ait un truc complètement loufoque qui vienne définitivement perturber votre journée. En l’occurrence, ce qui lui est arrivé ce jour-là reste en partie de sa faute. S’il ne s’était pas aventuré aussi loin de son territoire, il en aurait sans doute pu éviter de servir de… Distraction pour celles qui sont censées être leurs ennemies de toujours. Et puis, pourquoi lui, bon sang ? Il n’a jamais rien demandé et il faut que ça tombe sur lui… Mais replaçons d’abord les faits dans leur contexte de base. Ce sera beaucoup plus simplement pour pouvoir comprendre la suite des événements de cette journée. Journée que notre Aigle n’est pas encore prêt d’oublier, hélas ? Tant pis, il se fera bien une raison, de toute façon. Un jour c’est lui, demain, ce sera certainement quelqu’un d’autre. Il faut simplement relativiser. Les choses passent généralement mieux ainsi.

Pour parler simplement, Nathanaël, membre des fiers Aigles de l’Est, a décidé de s’éloigner un peu de son clan respectif. Et c’est en marchant, encore et encore, qu’il s’est retrouvé sans comprendre pourquoi aux environs du territoire de l’Ouest. Ce qui n’était absolument pas son objectif de départ. Enfin, il n’en avait pas de particulier, à vrai dire… Mais en tout cas, il n’avait pas eu l’intention de se retrouver à cet endroit. la seule chose qu’il pouvait maintenant espérer de toute ses force, c’était bien de ne pas croiser de Vipères dans les environs. Peine perdue, évidemment. Il n’a pourtant rien fait pour attirer les regards, c’est certain. Une femme du même âge que lui marcha d’un pas assuré dans sa direction… Mais pas pour le frapper pour son intrusion –ce qu’il aurait très certainement préféré– mais plutôt pour l’embrasser. Oui oui. Elle avait posé sa main derrière sa nuque et l’avait attiré vers elle pour coller ses lèvres contre les siennes. Baiser qu’elle laissa durer pendant quelques secondes avant de s’éloigner légèrement pour regarder le jeune homme avec un sourire qui en disait bien long sur la satisfaction qu’elle ressentait en ce moment précis. Encore abasourdi par le geste de la femme, Nathan ne fit même pas attention à la phrase qu’elle murmura entre ses lèvres.

Il secoua la tête pour reprendre ses esprits lorsque la Vipère se recula enfin ; brisant ainsi définitivement leur contact physique. Après quelques pas, elle retourna auprès des serpents qui lui servaient de camarades ; si toutefois ce mot a un sens chez elles. L’Aigle a, certes, été surpris mais ça n’allait pas l’empêcher de ne pas se laisser faire et de répliquer. Il était question de sa réputation et de celle du clan. De quoi lui et les siens auraient l’air si cette situation venait à se raconter un peu partout dans les ruines ? On dirait alors que les Aigles sont incapables de faire quoi que ce soit suite à un baiser de Vipère… Ce qui est totalement faux, bien entendu ! Il se dirigea vers les filles d’un air plus calme et d’un pas plus franc. Il n’était pas du genre à chercher le conflit, à l’origine. Sauf que cette fois-là, les choses s’avéraient quelque peu différentes. On l’avait provoqué. Or, il ne voulait pas satisfaire l’égo de ces filles en leur faisant croire qu’elles sont parvenues, par un simple geste, à le faire douter de lui-même. Non, il ne voulait pas leur faire un tel plaisir. C’est pour cela qu’il attendit d’être suffisamment proche d’elles pour leur parler d’une voix claire.

« Sympa votre petit jeu, les filles… Mais vous auriez dû faire votre petite compétition sur quelqu’un d’autre. Quelqu’un que vous connaissez, par exemple. On ne sait jamais ce qui peut arriver lorsque c’est un inconnu, après tout… »

Etait-ce une menace à peine voilée ? Peut-être. Peut-être pas. C’était à elles de l’interpréter comme bon leur semble. Il avait juste lancé l’idée, rien de plus. Oh et puis… Si jamais ils devaient en venir aux mains, Kim ne lui en voudrait pas pour une ou deux Vipères… Si… ?

J'arrivai à la hauteur des filles, inconsciente d'être suivie. Un sourire satisfait au visage je venais à peine d'ouvrir la bouche lorsqu'une voix derrière moi lança : Sympa votre petit jeu, les filles… Mais vous auriez dû faire votre petite compétition sur quelqu’un d’autre. Quelqu’un que vous connaissez, par exemple. On ne sait jamais ce qui peut arriver lorsque c’est un inconnu, après tout… Me retournant vers l'inconnu que je venais tout juste d'embrasser, je posai une main sur ma hanche. Je lui servi un sourire ravageur en croisant les bras sur ma poitrine. Je penchai la tête sur le côté en le regardant.

«  Justement, c'est plus amusant quand c'est un inconnu. Celui-là ne connait pas les règles de notre jeu et ne peut donc pas renverser la vapeur contre nous.  » répliquais-je. «  Est-ce une menace inconnue?  »

À mes côtés, les filles me regardèrent puis regardèrent le nouveau venu, ne sachant trop quoi faire de plus. Personnellement, mon attention était concentrée sur le jeune homme devant moi. J'avais au moins obtenu une réaction de lui, ce qui faisait déjà mon affaire. Cela allait m'éviter de devoir marcher de nouveau dans sa direction pour continuer le jeu entâmer avec les autres soumises. Cela dit, les jeunes femmes n'avaient pas l'air de vouloir continuer le jeu. Décroisant les bras, mon regard croisa celui de l'autre. Amusée par la situation je ne pus m'empêcher d'ajouter:

«  Si tu croyais me faire peur, c'est rater.  » lançais-je. «  Meilleure chance la prochaine fois.  »

Cela dit, je lui fais un clin d'oeil avant de rire doucement en secouant la tête de gauche à droite. Je ne me retins pas de l'observer, cherchant à user de mon don pour discerner tout ce qu'il n'aurait pas voulu dire à voix haute. Je pouvais lire sur le corps ce que chaque personne ne voulait pas dire à voix haute, ce que tous cherchaient à cacher. Les émotions universelles du corps ne trahissent jamais. C'est inconscient et j'étais certaine de pouvoir discerner quelques choses chez lui. Il aura beau être un homme, je ne le crains pas en effet. S'il avait voulu me faire du mal, il l'aurait fait, hors ce n'est pas le cas.

«  J'imagine que puisque tu es venu me prouver pourquoi je n'aurais pas du te prendre comme cible de notre petit jeu?  » demandai-je un peu sur la provocation. «  À moins que tu ne sois venu nous dire que tu adorerais continuer d'y participer.... »

A en croire sa réaction, elle ne s’attendait probablement pas à ce que l’Aigle se mette à la suivre. En tout cas, c’était la situation et l’explication que ce cher Nathanaël préférait ; et de loin. Il afficha un sourire lorsque la Vipère qui l’avait embrassé se retourna dans sa direction. Maintenant qu’il avait commencé comme ça, il n’avait pas tellement le choix ; au risque de passer pour un idiot… Et ça, il ne voulait pas se le permettre. Pas devant ces serpents ; qu’elles soient Membres ou Soumises, ça n’avait pas d’importance pour lui. L’air aguicheur de la femme ne le déstabilisait pas le moins du monde. Il ne s’intéressait pas à ce genre de relation alors elle pouvait user de tous les charmes qu’elle connaissait, il n’avait pas l’intention de tomber dans son piège. Elle l’a eu quelques minutes plus tôt simplement parce qu’elle était parvenue à le prendre par surprise. Autrement, ça ne se serait pas déroulé de cette manière. Le sourire et les gestes censés être « ravageurs » de la fille le dégoûtaient plus qu’autre chose, à vrai dire. Il se demandait quand même comment certains hommes pouvaient à ce point se laisser influencer… Tenant à bien lui démontrer que ses tentatives n’ont pas le moindre effet sur lui, Nathan regarda la Vipère d’un air blasé tout en arquant un sourcil. Après quelques secondes passées comme ça, il haussa les épaules. Et clou du spectacle, l’une d’elles avait effectivement pris ses remarques pour une menace. En l’entendant, il lâcha un petit ricanement.

« Oh mais je suis quelqu’un de très persévérant qui apprend rapidement, tu sais… Il n’y a pas besoin d’être un expert pour comprendre ce que vous cherchez à faire. Cela dit, je ne menace personne. Je n’y suis pour rien si tu interprètes chaque mot comme étant un signe d’une potentielle menace. » Elles ne l’avaient probablement pas remarqué mais lui, il jouait déjà depuis plusieurs minutes. Les femmes qui accompagnaient celle qui l’avait embrassé semblaient avoir décidé de rester à l’écart. Ce serait donc un face à face entre l’Aigle et celle qui l’a surpris. Parfait. Il ne pouvait pas rêver mieux, c’était tout ce qu’il souhaitait. Aucun gêneur ne viendrait gâcher leur « jeu », s’il en est. Aux nouvelles paroles de son adversaire du jour, Nathan ne put réprimer un nouveau petit rire. Voilà qu’elle se faisait des idées, maintenant. Elle était bien loin du compte. Faire peur n’était pas du tout son objectif mais soit, elle pouvait bien penser ce qu’elle voulait, après tout. Il s’en fichait bien. « Tu te méprends. Je m’y serai pris autrement si j’avais voulu te faire peur, je ne suis pas aussi stupide. J’ai juste envie de m’amuser moi aussi. Je ne vois pas pourquoi ça ne devrait fonctionner qu’à sens unique, tu vois. »

Elle semblait prête à continuer à s’amuser, elle aussi. Son clin d’œil et son rire étaient une preuve totalement suffisante pour affirmer cela. Alors là, un jeu d’observation et d’analyse semble se mettre en place. Ils ne s’en rendaient pas forcément compte mais l’un comme l’autre, ils avaient commencé à analyser les gestes et les mimiques de l’autre. Ça leur faisait un point commun… Nathan la fixait en faisant ce qu’il pouvait pour donner l’impression de simplement la regarder et rien de plus. Et après cette espèce d’échange silencieux, la femme décida qu’il était temps de rompre le silence. Elle lui posa une question qui coulait de source. Bien entendu, s’il avait juste voulu avoir la paix, il se serait contenté de passer son chemin en oubliant qu’il l’avait croisée. Mais là, il n’avait pas réagi comme d’habitude. Il avait eu envie d’avoir une petite discussion avec cette femme. Allez savoir pourquoi… Même lui n’est pas certain de pouvoir fournir une réponse ayant un minimum de sens. « Non, ça, je m’en fiche, je te l’ai dit. En fait, j’ai tout bêtement voulu discuter avec toi. Je me suis dit que ce serait bête de juste passer mon chemin sans venir faire un brin de causette. » Et hop, il avait prononcé ses mots avec une assurance qui le surprenait lui-même.

Malgré l'apparence charmante du jeune homme, je ne me sentais plus attirer par lui qu'une mouche serait attirée par un mur de brique. Je viens bien m'y poser pour me reposer, mais il n'y a rien chez lui qui puisse m'être très nutritif ou utile. Je croise les bras en le regardant. Je cherche à me servir de mon don pour deviner ce qu'il veut vraiment. Peut-être, si je suis chanceuse, je pourrai m'amuser un peu, mais pour l'instant, je ne peux pas dire que j'apprécie l'arrogance dans le ton de sa voix, ni même sa façon qu'il a m'adresser la parole tout court. Même si j'agis telle qu'une catin, je ne suis pas la fille facile que je veux bien laisser croire. Je n'aime pas que l'on me juge sans me connaitre non plus, et celui-ci ne semble pas se gêner pour me juger selon le baiser que je viens de lui prendre sans permission. Je l'entends alors ricaner et j'arque un sourcil à son intention. Visiblement, j'ai dû sortir une vanne sans m'en rendre compte parce que je ne vois vraiment pas pourquoi cet imbécile se met à rire comme ça. oh, mais je suis quelqu’un de très persévérant qui apprend rapidement, tu sais… Il n’y a pas besoin d’être un expert pour comprendre ce que vous cherchez à faire. Cela dit, je ne menace personne. Je n’y suis pour rien si tu interprètes chaque mot comme étant un signe d’une potentielle menace. dit-il avec un air blase au visage. Un sourire narquois se dessine alors à mes lèvres. Non, mais il se prend pour qui lui? Encore une fois, je n'aime pas ça faconde me parler et lentement, mais surement ma haine pour la race masculine remonte.

« Les hommes sont la potentielle menace. » Répliquais-je sèchement. « Ils jugent et agissent en laissant leurs cervelles en arrière sans se demander si elle peut leur servir. J'ai eu souvent affaire à des hommes qui se sont révélé être des menaces, donc pardonne-moi de vouloir me montrer prudente. »

En le regardant, je me dis que le jeu pouvait peut-être valoir la chandelle, à condition qu'il perde cette attitude que me donnais envie de lui en donner une. C'est peut-être ce qui servirait à lui replacer le cerveau, mais c'est surtout ce qui me ferait à moi le plus grand bien. Frapper, ça d/foule. Cela dit, je ne laissai rien paraitre de cela dans mon apparence. Connaissant parfaitement comment le corps fonctionne et comment le lire, je savais comment réprimer ses petits signes qui auraient pu mettre la puce a l'oreille, pas que ce grand châtain pourrait en distinguer les signes. Il rit de nouveau. Décidément, j'étais la reine de vannes inconsciente parce que je ne voyais vraiment pas ce que j'avais pu dire de drôle. À moins qu'il ne soit en train de rire de moi. Si c'était le cas alors la gifle ne serait pas loin derrière pour lui, mais pour le moment, je préférais attendre l'explication qui, je l’espérais pour lui, ne tarderait pas a suivre son petit rire qui me donnait envie de lui faire avaler son t-shirt. Tu te méprends. Je m’y serais prise autrement si j’avais voulu te faire peur, je ne suis pas aussi stupide. J’ai juste envie de m’amuser moi aussi. Je ne vois pas pourquoi ça ne devrait fonctionner qu’à sens unique, tu vois. qu'il ne soit pas aussi stupide restait a voir, mais en ce qui était d'avoir envie de jouer, c'était bien ce qui m'étonnait le plus. Il avait une drôle de manière de montrer qu'il voulait jouer parce que ce n'était pas du tout l'impression que j'avais eue au début. Ce fut à mon tour de ricaner. Ce mec ne devait pas avoir l'habitude de jouer parce qu'il ne savait définitivement pas comment s'y prendre. Mon sourire narquois subit alors une métamorphose pour devenir un sourire amuse.

« Si c'est t'amusé que tu voulais, alors il fallait le dire plutôt que de t'adresser à moi comme si je venais de faire la chose la plus horrible du monde. Parce que malgré ton air blase, je ne suis pas assez stupide pour ne pas avoir remarqué ce dégout que tu semblais adresser à mon égard. » Répondis-je très franchement. « Ce n'est pas à sens unique, tu as raison, cela dit, il y a des façons de le faire savoir sans agir comme si j'étais la pire femme sur terre. » Je lui servis un sourire forcé avant de reprendre. « Je peux t'assurer qu'il y a pire que moi dans les ruines. »

Je n'avais pas de raison de mentir et pour une fois, j'avais du plaisir à me servir de mon don pour lui renvoyer en plein visage toute l'attitude qu'il avait eu en ma compagnie jusqu'à maintenant. Faute de pouvoir le forcer à manger ses chaussettes, je pouvais lui faire comprendre qu'il ne fallait pas me prendre au luger. Parce que bon, manger des vêtements ce n'était pas très nutritif, cela va de soi, mais je n'aurais pas eu de mal a le regarder faire parce que la vraiment, je n'aimais pas du tout ce mec. Fallait vraiment être gonflé pour me dire tout cela avant de me laisser savoir qu'il voulait tout simplement s'amuser. Il disait vouloir jouer? Alors soites! Nous allions jouer et je pourrai continuer de mettre mon don en pratique pour analyser ses intentions. non, ça, je m’en fiche, je te l’ai dit. En fait, j’ai tout bêtement voulu discuter avec toi. Je me suis dit que ce serait bête de juste passer mon chemin sans venir faire un brin de causette. je ne pus m'empêcher de lui sourire. Sa réponse me semblait banale et c'est ce qui était le plus drôle. Alors il avait voulu faire un brin de causette? Quelle façon étrange de venir « jouer » avec moi sans me le dire. Cependant, rien dans le langage de son corps ne m'indiquait la vérité. Je décroisai les bras, brisa la distance entre nous en affichant un regard charmeur. Posant un index sur son torse, je penchai la tête sur le coter toujours en souriant.

« J'ose espérer que tu ne regrettes pas encore d'avoir entamer la discussion avec moi. Parce que sachant que tu veux jouer, je ne suis pas déçue d'avoir engendré tout ceci en allant t'embrasser. » Dis-je d'une voix séduisante, lui rappelant que c'est grâce a ce baiser qu'il avait été encourager a venir me parler.

Je n'allais pas laisser un mec que je ne connaissais pas me faire la morale, ou autre. En fait, je n'avais pas l'intention de le laisser gagner à ce petit jeu qui soudainement commençait entre nous. Qui arriverait à aller plus loin sans y avoir fait quelque chose? Il suffisait de lire les signes sur lui pour savoir quoi faire à quel moment et ça je savais pertinemment bien faire. Alors que le jeu commence et que le meilleur gagne. J'allais assurément gagner puisque j'étais la plus douée des deux pour lire le langage du corps.

Entre les deux, c’était un combat d’observation qui semblait s’engager. Le premier à montrer et à afficher ses émotions perdrait la partie. Puisque l’un comme l’autre, ils n’avaient pas l’intention de passer à côté de la moindre faiblesse. Ça n’avait plus rien d’un vulgaire et banal jeu de séduction entre un homme et une femme (ou entre un Aigle et une Vipère, en l’occurrence). Il s’agissait de jouer sur les paroles et les émotions dans le but de faire craquer l’autre. Mais de manière différente. Forcer l’autre à avoir une réaction naturelle, spontanée qui trahirait systématiquement sa pensée. Pour le moment, désigner le vainqueur paraissait impossible… Ils avaient tous les deux les mêmes chances. Toutefois, la réponse de la fille ne surprit pas Nathan. Il connaissait la façon de penser des Vipères pour avoir déjà entendu certains de ses collègues en parler. Les hommes ne sont pas ce qu’elles apprécient le plus. Ou pas dans un sens amical, en tout cas. En effet, si du point de vue des femmes, les hommes sont une menace, l’inverse est également envisageable.

« Tu ne me surprends pas. Ce que tu penses des hommes peut également être vrai pour les femmes. Toutes ne sont pas nécessairement intelligentes et dotées d’un cerveau. En réalité, nous pouvons tous être une menace pour les autres, ne t’en déplaise. » Il avait prononcé ces mots dans un calme particulièrement étonnant. Seules ses lèvres avaient bougé pour que les sons sortent. Le reste, que ce soit les cils, les yeux etc… Rien de tout cela ne s’est déplacé, ne serait-ce que de quelques millimètres. Rester stoïque au maximum pour ne pas se trahir. Il ne fallait pas perdre de vue cet objectif principal mais il ne fallait pas non plus que ça devienne quelque chose qui vire à l’obsession. Nathan tentait de doser continuellement ses émotions et pour le moment, il se débrouillait plutôt bien. L’Aigle nota néanmoins que le sourire de la Vipère exprimait soudainement autre chose. Son impression se confirma en entendant la suite de ses mots. Une fois de plus, elle avait mal interprété les dires du jeune homme. Lui n’a pas eu l’impression d’avoir été particulièrement agressif envers la jeune femme. Selon lui, elle n’avait aucune raison de s’être sentie attaquée lorsqu’il lui a parlé pour la toute première fois. Certes, il ne l’avait pas regardé avec la plus grande tendresse et délicatesse mais elle venait tout juste de l’embrasser pour un stupide jeu avec d’autres filles. De son point de vue, sa réaction était parfaitement légitime. Mais le débat ne se situait pas exactement là. « Je n’ai pas eu l’impression d’être si désagréable mais soit. Tu as parfaitement le droit de penser le contraire si c’est quelque chose qui peut te consoler, ça m’est bien égal, après tout. Alors certes, j’ai eu un instant de dégoût mais… Après réflexion, je me suis rendu compte que je n’ai pas trouvé ce moment si horrible que ça. Je ne te considère donc pas comme la pire des femmes sur terre ! J’ai effectivement vu pire que toi dans les ruines. »

Il mentait un petit peu mais il y avait un fond de vérité malgré tout. Pour tout dire, certains membres de son clan lui faisaient déjà un peu plus peur que cette femme mais lui dire cela n’est pas nécessaire. En revanche, Nathan ne se départissait pas de son éternel sourire. C’était la seule chose qu’il consentait à laisser à la Soumise comme indice de ses émotions. Il jouait plus ou moins au gentleman, c’est vrai. Pourtant, il préférait éviter d’être vu comme ça. Et même lorsqu’elle s’approcha pour détruire la distance qui les séparait encore, le Membre ne bougea pas de sa place initiale. Il retint même les frissons quand elle posa son index sur son torse avant de prendre un air charmeur. « Pourquoi voudrais-tu que je le regrette ? On dit que seuls les imbéciles ne changent jamais d’avis. Alors tu sais quoi : moi non plus, je ne suis pas déçu de ce que tu as fait. Etrange, non ? »

Tu ne me surprends pas. Ce que tu penses des hommes peut également être vrai pour les femmes. Toutes ne sont pas nécessairement intelligentes et dotées d’un cerveau. En réalité, nous pouvons tous être une menace pour les autres, ne t’en déplaise. Mon analyse continuait. Sa voix avait été calme, sans aucune fluctuation anormale. Je pouvais conclure qu’il avait probablement dit la vérité et cela ne fit rien de bon pour ma colère. Décidément, je n’arrivais plus à comprendre pourquoi nous avions continuer de parler de cela. Certes, il avait raison, mais je n’allais certainement pas le lui dire, et encore moins avais-je envie de prolonger le sujet. Ce sujet commençait plutôt à se faire ennuyeux. Je n’aimais pas les hommes et celui-ci, bien qu’il ne fut pas désagrable à regarder, je ne le portais pas dans mon coeur. Rien de mal en soi, simplement qu’il y avait quelque chose chez lui qui me disait de me méfié. Je me concentrais plus que d’habitude, cherchant à déceler sur son visage les mensonges et les vérités.

« Je ne parlais pas pour te surprendre. Peu importe à qui l’on s’addresser, un homme accusera toujours être une femme d’être dangereuse et une femme n’hésitera pas à en faire de même pour un homme. » dis-je d’un haussement d’épaule. « Ainsi est fait la nature. Et pourtant, la ligne entre l’amour et la haine est dites si mince… »

Je n’ai pas eu l’impression d’être si désagréable mais soit. Tu as parfaitement le droit de penser le contraire si c’est quelque chose qui peut te consoler, ça m’est bien égal, après tout. Alors certes, j’ai eu un instant de dégoût mais… Après réflexion, je me suis rendu compte que je n’ai pas trouvé ce moment si horrible que ça. Je ne te considère donc pas comme la pire des femmes sur terre ! J’ai effectivement vu pire que toi dans les ruines. Là, j’étais étonnée, mais je n’en laissai rien paraitre. À nouveau, le timbre de sa voix m’indiqua que le jeune homme disait la vérité. J,étais presque déçue de le constater. Je cherchais à tout prix à lui trouver un défaut, une faute, n’importe quoi qui aurait fait de moi la gagnante de ce duel.

« Ah! Pire que moi, je suis presque rassurée… » dit-elle en roulant des yeux devant le commentaire. « Je devrais prendre ça comme un compliment tu crois? Dis-moi qui est pire que moi dans les ruines? »

Jusque là, nous avions tous les deux éviter de rentrer dans le vif du sujet. La conversation semblait s’orienter vers le sujets les plus ennuyants. Décidément, je n’avais pas choisi quelqu’un de très intéressant ce coup-ci. C’était un peu dommage parce que physiquement parlant, il avait bien un petit quelque chose, mais rien de plus vraiment. Pourquoi voudrais-tu que je le regrette ? On dit que seuls les imbéciles ne changent jamais d’avis. Alors tu sais quoi : moi non plus, je ne suis pas déçu de ce que tu as fait. Etrange, non ? La seule chose que je me permettais de montrer, était mon amusement face à la situation. Cet homme, bien que je ne l’aime pas, arrivait à m’étonné de plus en plus.

« Très étrange en effet. J’aurais cru que tu n’aurais pas aprécier qu’une femme vienne te voler un baiser de cette façon, sans prévenir, sans demander, rien. » dis-je de nouveau d’une voix séduisante.

Je choisi alors de jouer un peu la timide, détournant le regard pour regarder le sol. À présent qu’il était ici, j’étais curieuse de voir qui arriverait à faire le plus de points dans la partie. Serait-ce lui ou moi? Qui était le plus doué des deux? Qui voulait le plus gagné entre nous deux? J’avais déjà réduit la distance entre nous sans qu’il n’est bouger, ce qui était bon signe à mon avis, mais comme il ne démontrait aucune réaction à mes gestes. Alors que lui s’efforçait de ne rien laisser passer en tant qu’émotion, moi je feignais à la perfection tout émotion, que je la ressente ou non.

Quand quelqu’un cherche à vous faire montrer une émotion ou à vous énerver, le meilleur moyen, ça reste encore de répondre avec une voix et un air entièrement neutre. C’est souvent ce qui finit par agacer les autres et vous, ça vous amuse. Nathan avait parfaitement conscience du fait que sa phrase avait fait mouche. A quoi pouvait-il le constater ? Mais aux simples mots de son adversaire du jour, bien évidemment. Elle avait changé sa position en disant qu’un homme accusera toujours une femme d’être dangereuse et inversement. Elle n’avait plus vraiment d’autres arguments à opposer et préférait partir sur un autre sujet en apportant une conclusion que n’importe qui aurait pu faire. Pour un peu, l’Aigle aurait pu croire qu’elle était agacée mais il ne fit toujours aucun mouvement. Il ne devait surtout pas lui montrer qu’il pensait avoir remporté une petite manche. Il ne lui ferait pas ce cadeau sur lequel elle pourrait aisément surenchérir. Il choisit également de ne pas relever ses paroles sur la frontière dite mince entre l’amour et la haine. Il n’était pas dupe ni complètement stupide et voyait bien où elle pouvait vouloir en venir. Sauf que lui n’était pas de ces hommes-là qui se laissent avoir par de belles paroles. Surtout lorsqu’elles viennent de quelqu’un qui appartient au clan de l’Ouest. Nathan est un Aigle qui tient à sa fierté malgré tout !

« En voilà une conclusion bien hâtive mais qui, venant de toi, ne m’étonne pas, à vrai dire. Prends-le comme tu veux mais selon moi, tu es une digne représentante de ton clan. » Peut-être était-ce un réel compliment. Peut-être était-ce simplement une moquerie de plus destinée à la faire sortir de ses gonds. Lui-même n’était pas certain de le savoir mais quel que soit la réaction d’en face, elle risque d’être amusante à entendre. Intérieurement, il en jubilait presque. Il allait peut-être être déçu mais au moins, il aurait tenté quelque chose. Et toujours est-il qu’il le pensait très fortement. Pour le moment, elle se demandait surtout si le fait d’avoir vu pire qu’elle dans les ruines devait être vu comme un compliment ou comme autre chose. Il avait presque envie de rire mais il se retint. C’était bien typique des Vipères ça de croire qu’il ne peut y avoir plus dangereuses et sanguinaires qu’elles dans tout Paris. Pourtant, il faudrait bien qu’elles se fassent une raison un jour ou l’autre. Elles étaient loin d’être le premier souci de quelqu’un. « Ah mais tu le prends comme tu veux ma belle, je m’en fiche complètement, si tu veux savoir. Ce n’est absolument pas mon problème. Pour ce qui peut être pire que toi… Je dirais que rien qu’en regardant parmi certaines personnes de mon propre clan, je trouve aisément des gens qui sont plus dangereux et plus effrayants que toi, quoi que tu puisses en dire ou en penser. »

Bien entendu, il venait de parler sur le même ton calme et peut-être légèrement moqueur que précédemment. Nathan nota rapidement l’amusement qui put se lire sur le visage de la Vipère mais il ne s’y attarda pas davantage. Si elle le laissait échapper, ce n’était sans doute pas sans raison et il préférait ne pas s’attarder sur quelque chose qui, au final, ne lui servirait pas. Il choisit d’accorder un peu plus de considération aux phrases qu’elle venait juste de prononcer. En effet, en temps normal, il n’aurait clairement pas apprécié ce type d’attitude mais il avait rapidement appris à cerner cette femme ainsi que ses manières de fonctionner. Il lui suffisait désormais de s’adapter. Et c’est ce qu’il faisait. Elle se voulait séduisante et quelque peu timide mais lui ne perdrait pas les pédales face à cela. Il n’a jamais été très réceptif aux avances des femmes. Pas parce qu’il préfère les hommes, non. Simplement parce qu’il considère qu’il a d’autres priorités avant elles. Alors elle pouvait tenter n’importe quoi de ce côté-là, elle n’allait pas avoir beaucoup de résultat. Pour le baiser, il l’avait certes apprécié et ça l’avait intrigué mais il n’y avait guère plus. « Tu dis ça parce que c’était la réaction de tous les hommes que tu as tenté de séduire ? Il ne faut pourtant pas mettre tout le monde dans le même panier, c’est une erreur. Tiens, voilà, encore une preuve que tu ne connais pas grand-chose des hommes. Et toi ? Que tu ne te fasses pas rejeter suite à un baiser censé ne pas être consenti, ça te fait quoi ? »

 En voilà une conclusion bien hâtive mais qui, venant de toi, ne m’étonne pas, à vrai dire. Prends-le comme tu veux mais selon moi, tu es une digne représentante de ton clan. me répond alors le jeune homme. C’est supposer être un compliment ou une insulte ça? Difficile à dire. Je pourrais facilement le prendre bien comme le prendre mal. Dans le cas du compliment, je pourrais faire les flatter, mais dans le cas de l’insulte… Eh bien, elle ne m’atteint pas. Je ne me sens pas vraiment insulter par le commentaire, mais je ne me sens pas flatter. J’opte donc pour un air neutre, arquant un sourcil en guise de réponse. Les bras croisés sur ma poitrine, je garde poser sur lui mon regard. Pour une fois cela dit, je croyais enfin avoir trouver un adversaire de taille. Pour une fois, je n’avais pas affaire à un faible petit homme. Cela dit, je ne l’aimais pas pour autant. Il avait un truc qui ne me revenait pas. Il était temps de cesser de montrer mes émotions. Je cherchai dans mon esprit cette zone froide et confortable que j’avais récement découvert grâce à James. J’avais affaire à un homme qui serait probablement du clan des Aigles et je ne l’aimais pas tellement.

« Je peux te retourner le commentaire. » rétorquais-je d’une voix neutre. « Tu es le portrait craché des hommes de ton clan. »

Ce n’était pas une insulte, mais ce n’était pas un compliment. Je n’allais pas m’abaisser à lui faire un compliment et il ne valait pas la peine que je m’abaisse à l’insulter. Il était temps de changer la trame du jeu. Ah mais tu le prends comme tu veux ma belle, je m’en fiche complètement, si tu veux savoir. Ce n’est absolument pas mon problème. Pour ce qui peut être pire que toi… Je dirais que rien qu’en regardant parmi certaines personnes de mon propre clan, je trouve aisément des gens qui sont plus dangereux et plus effrayants que toi, quoi que tu puisses en dire ou en penser. dit-il ensuite. Ma belle? Bon, en temps normale, j’aurais probablement pris cela comme un compliment, mais comme il ne me considérait pas comme étant ‘dangeureuse’, je ne le prenais pas comme un compliment. il n’avait pas vraiment de raison de m’appeler ainsi, mais si il voulait jouer à ce jeu alors j’allais jouer aussi. Penchant la tête sur le côté je pris le temps de le laisser finir son charabia avant de lui répondre.

« Certes, je ne suis peut-être pas la plus dangeureuse, mais cela ne veut pas dire que tu ne devrais pas te méfier. Comme tu ne me connais pas, tu devrais peut-être te méfier un peu plus. » lui dis-je.

Ce n’était pas une menace, mais ce n’était pas à prendre à la légère non plus. Je préférais mettre les choses au clair. Depuis ma rencontre avec James, j’avais grandement appris. J’apprenais l’art du combat et de la torture, même si j’étais loin d’être aussi doué que la blonde. J’avais pris goût à la torture. Dans cette situation, je ne pouvais pas exactement soutirer des informations par la torture, mais je pouvais certes me servir de mon don pour obtenir quelque chose de lui. À condition qu’il ne découvre pas que je sois capable de lire les émotions et les tics du subconscient sur les corps et les visages de gens que je recontrais.  Tu dis ça parce que c’était la réaction de tous les hommes que tu as tenté de séduire ? Il ne faut pourtant pas mettre tout le monde dans le même panier, c’est une erreur. Tiens, voilà, encore une preuve que tu ne connais pas grand-chose des hommes. Et toi ? Que tu ne te fasses pas rejeter suite à un baiser censé ne pas être consenti, ça te fait quoi ?

« En toute franchise, on ne m’a jamais rejeter. Je mets tout le monde dans le même panier parce que jusqu’ici, ils vont tous dans le même panier. » Je lui jeter un coup d’oeil de la tête au pied avant de reprendre. « Et jusqu’ici tu ne fais pas exception à la règle. » Je penchai à nouveau la tête sur le côté. « Je sais ce qu’il y a à savoir. Les hommes sont bons pour faire des enfants aux femmes, rien de plus. » Je redressai les tête en décroisant les bras pour venir croiser mes poignets devant moi en prenant mes mains ensembles en entre-laçants mes doigts. « Moi? Ce que ça me fais? » répétais-je avant de hausser les épaules. « Absolument rien de particulier. Le dernier à qui j’ai fait le même coup ne l’a pas rejeter non plus donc ce n’est pas quelque chose qui m’affecte tant que cela. » terminais-je.

Prendre un air neutre et insensible peut en effet être une technique relativement utile et efficace lorsqu’on ne sait pas quelle attitude adopter face à une réplique. Encore fallait-il pouvoir le voir. Et même si Nathan s’était attendu à une réponse plus « musclée » et plus violente, il n’en était pas déçu pour autant. Quelque part, il trouvait cette fille intéressante et selon lui, elle possédait quelque chose d’original malgré tout. Quelque chose qui faisait qu’elle n’était pas vraiment comme les autre Vipères : mesquines, ennuyantes et autres adjectifs qualificatifs similaires. Néanmoins, dire que Nathan commence à apprécier la jeune femme serait encore un bien grand mot. Concrètement, il ne la connaît absolument pas et dans l’immédiat, il n’est pas certain de vouloir que ce soit le cas. Elle ne lui inspirait pas confiance et l’Aigle doutait que ça s’arrange un jour. Ce serait certainement difficile des deux côtés. Et cette fois-ci, Nathan ne parvint pas à retenir un sourire moqueur en entendant la réponse de la femme à sa dernière réplique. Sa réponse était tellement facile, tellement… évidente ? Comme si ça allait pouvoir le vexer.

« Tu m’en vois ravi. Que l’on pense que je sois d’un autre clan m’aurait très certainement vexé. Et puis comme ça, au moins, nous en profitons pour alimenter les clichés ; que ce soit d’un côté ou de l’autre. » Pour un peu, il se serait réellement mis à rigoler mais il était encore loin d’en être arrivé là. Il était d’un naturel calme et il en fallait généralement beaucoup pour qu’il pète les plombs, qu’il déraille ou qu’il ne devienne fou. Et puis, ce serait bête de se laisser aller au moment où la conversation se fait de plus en plus intéressante. Et comme pour confirmer qu’il restait relativement sûr de lui même avec ce que la Vipère pouvait lui envoyer, il choisit de ne pas se départir de son sourire tant qu’il se trouverait face à elle. Pour ne pas s’énerver suite à ses mots, il prenait du recul vis-à-vis de ces derniers et ne les prenait pas en compte. Pour lui, tout ça n’était rien d’autre qu’un jeu et pour Nathan, rien ne justifiait qu’il s’énerve à cause d’elle. « Par principe, je me méfie de chaque personne que je ne connais pas. Tu devrais faire la même chose, je t’assure que ça fonctionne et ça pourrait te servir pour tes prochaines rencontres. »

Si elle savait faire usage de ses crochets venimeux, lui savait également se servir de ses serres aiguisés pour s’enfoncer là où ça fait mal. Il ne faut pas se fier à ses premiers airs de garçon pas toujours très certain de lui-même… Souvent, c’était là la première erreur que tout le monde faisait. Il reste dans son coin à apprendre, à noter, à observer et à réutiliser ce qu’il avait appris pour frapper là où ça a le plus de chance de fonctionner. Ce n’est un pas un idiot. Loin de là. Et une fois n’est pas coutume, la réponse de son adversaire l’amusa une nouvelle fois. Evidemment. Une femme comme elle était rarement rejetée par le sexe opposé. En effet, il avouait bien volontiers qu’elle était belle et avec un certain charisme. Le nier serait un énorme mensonge et elle doit sans nul doute le savoir. Elle en profite, même. Sa réponse avait du sens et cette fois, elle était basée sur de véritables arguments. Elle ne se contentait pas de lui renvoyer ce qu’il venait de dire en échangeant quelques mots. Nathan observa son manège ainsi que le moindre de ses gestes. Malgré toute sa bonne volonté, il y avait encore ces derniers qui ne lui paraissaient pas comme étant assez convaincants. « Tu me ferais presque de la peine, au fond. Aucun homme ne t’a jamais rejeté mais aucun homme n’est resté avec toi non plus, n’est-ce pas ? Peut-être que tu n’y accordes aucune importance cela dit et c’est ton choix. Soit. Je ne fais pas exception à ta règle, et alors ? Moi au moins, je peux me vanter d’avoir un certain respect pour les femmes. Je ne les pense pas inutiles ou bonnes à une seule chose. » Il ne faut pas oublier qu’il a deux sœurs donc il s’occupe depuis toujours, non plus. Et même avec le comportement de la plus jeune, il lui a toujours montré un certain respect et ça, on ne pourra jamais le lui retirer. Pourtant, si ça avait été quelque peu difficile sur la fin, il était parvenu à rester souriant et à ne pas montrer qu’il parlait de son passé dans ses mots.

Cette fois, la réplique du jeune homme m’amuse plus que tout puisqu’elle me semble typique de ceux de son clan :  Tu m’en vois ravi. Que l’on pense que je sois d’un autre clan m’aurait très certainement vexé. Et puis comme ça, au moins, nous en profitons pour alimenter les clichés ; que ce soit d’un côté ou de l’autre. Heureusement, je me ressaisi et j’arrive à ne rien laisser paraitre. Cette homme, je ne l’aime pas. Et plus vont les choses, plus il m’énerve en faite. On dirait qu’il a un égo démesuré et je n’aime pas son ton de voix. Je penche la tête sur le côté, imaginant James à mes côtés, je croisai les bras et le regardant froidement.

« Il y aura toujours des clichés. Quel est donc celui sur mon clan, puisque tu semble être un homme rempli de connaissances à ce sujet. » demandais-je sans vraiment vouloir de réponse.

Je me foutais bien de ce que les autres clans pouvaient bien pensé du mien en fait. C’était mon clan, ma famille et personne n’allait s’en prendre à ma famille sans que je ne leur botte les fesses, d’une manière ou d’une autre. Ce sentiment est naturelle et instinctif. Je le connais bien. Mon clan est tout ce que j’ai et je veux lui être le plus utile possible. Certes, il serait plus utile que je sois membre, mais je dois faire autrement pour les aider.  Par principe, je me méfie de chaque personne que je ne connais pas. Tu devrais faire la même chose, je t’assure que ça fonctionne et ça pourrait te servir pour tes prochaines rencontres. continue alors l’autre. Je reste muette jusqu’à ce qu’il est terminer de parler.

« C’est naturel de se méfier, mais ça l’est tout autant que la curiosité. Rappelle-moi encore pourquoi tu as choisi de marché jusqu’ici pour venir me parler? » demandais-je tout bonnement. La curiosité. C’est ce qui m’aurait poussé à aller parler à quelqu’un qui serait venu m’embrasser comme ça. La curitosié et la colère bien sûr. Avant de parler, j’aurais gifflé, mais c’était un détail qui n’avait pas besoin d’être mentionné.

Il reprit alors en disant : Tu me ferais presque de la peine, au fond. Aucun homme ne t’a jamais rejeté mais aucun homme n’est resté avec toi non plus, n’est-ce pas ? Peut-être que tu n’y accordes aucune importance cela dit et c’est ton choix. Soit. Je ne fais pas exception à ta règle, et alors ? Moi au moins, je peux me vanter d’avoir un certain respect pour les femmes. Je ne les pense pas inutiles ou bonnes à une seule chose. Là, la réplique est comme une giffle. Je lui lance un regard courrouccé et serre les dents pour ne pas cèder à l’envie de lui faire tourner la tête par une giffle bien placé.

« Bien sûr que non, t’es monsieur parfait surement. » lançais-je un peu amèrement. « Je n’ai jamais été rejeté, mais je n’ai jamais accepté qu’un homme reste non plus. Je n’ai pas besoin de la présence d’une homme à mes côtés pour vivre. Comme n’importe qui, j’aimerais avoir quelqu’un avec qui finir mes jours, mais ce n’est pas du tout un besoin essentiel. » expliquais-je en tentant de me calmer.

Et les voilà partis sur le fameux terrain glissant des clichés. En même temps, c’était difficile de s’attendre à autre chose lorsqu’on parlait des Aigles et des Vipères. Quand deux Membres de ces clans se rencontrent, il n’est pas rare qu’il y ait une collision ; voire potentiellement quelques dommages de type collatéral. Et là, ce qui se passait, c’était encore relativement calme. Aucun des deux n’avait encore songé à en venir aux mains et c’était sans doute beaucoup mieux ainsi. Les joutes verbales et le jeu d’observation intéressaient davantage Nathanaël… Bien entendu, il savait aussi très bien se battre en baston pure et dure mais s’il avait la possibilité d’atteindre son adversaire autrement que par des coups physiques, honnêtement, il n’avait absolument rien contre. Loin d’avoir un égo démesuré, l’Aigle se montrait surtout particulièrement confiant aujourd’hui. Peut-être que ça avait un peu à voir avec son adversaire du jour mais il ne préférait même pas y penser. Et même le regard froid de la jeune femme ne parvint pas à le faire vaciller, ne serait-ce que d’un millimètre. Sa remarque, en revanche, l’intéressa davantage. Elle ne semblait pas réellement désirer une réponse mais ce serait bien dommage que Nathanaël n’en profite pas un peu pour faire partager ses « connaissances »… « Pour une fois, je suis d’accord avec toi, il y en aura toujours. D’ailleurs, je te rappelle que je suis un Aigle alors qu’est-ce que tu pourrais bien attendre de moi comme réponse ? Les choses classiques que raconte mon clan sur le vôtre… Vous êtes des femmes difficiles, implacables, venimeuses, vicieuses… Et j’en passe et des meilleurs. J’imagine que nous, pauvres personnes de l’Est que nous sommes, avons aussi le droit à ça. Des machos, des abrutis… Je me trompe ? »

Sa question à lui non plus n’en était pas réellement une. Il n’avait pas besoin de sa réponse pour avoir une vague idée de ce que les serpents pouvaient penser de son clan et il s’en moquait. Ça ne l’atteignait pas parce que lui, il sait ce que vaut réellement son clan et ça, même tous les clichés du monde ne pourront rien y faire. Ce n’est pas de l’admiration… C’est de la foi et c’est autrement plus différent. Quoi qu’il en soit, la nouvelle réplique de la brune parvint à lui arracher un sourire, cette fois-ci. La situation l’amusait. Clairement. D’ailleurs, il ne se souvenait pas avoir déjà ressenti ce sentiment par le passé, ne serait-ce qu’à un seul instant. Pourquoi avait-il choisi de marcher jusqu’à elle pour lui parler, n’est-ce pas ? En effet, c’était une excellente question à laquelle il allait plus ou moins s’empresser de répondre. « Un brin de curiosité… Mêlé à un étrange intérêt. Je voulais savoir quel « genre » de femme tu étais pour faire des paris comme ceux-là. D’un côté, je dois dire que je n’ai pas à être déçu. » Est-ce qu’il se moquait d’elle ? Est-ce qu’il lui parlait sérieusement ? Il n’avait pas l’intention de lui dire… Il attendrait de voir ce qu’elle en penserait selon sa propre réaction. Lui, il savait ce qu’il en pensait maintenant, Nathan’ voulait voir si elle était capable de discerner le vrai du faux dans les mots eux-mêmes. Un pari qui l’amusait déjà.

Quant à sa dernière réplique, l’Aigle ne s’attendait à ce que ça fasse à ce point mouche mais il ne montra pas son étonnement pour autant. Ces derniers mots, il les avait prononcés avec tout son cœur et la force de ses convictions. Il n’était pas de ceux qui se plaisent à descendre les femmes plus bas que les autres et là, il le lui avait prouvé, que ça lui plaise ou non. Peut-être qu’il était allé trop loin mais sur le coup, ça avait été beaucoup plus fort que lui. Cela dit, il s’en était quand même rendu compte en notant le regard courroucé de la demoiselle ainsi que sa mâchoire plus serrée que la normale. Il était quasiment persuadé qu’elle se retenait pour ne pas le frapper. Elle aurait pu. De toute façon, Nathan’ l’aurait sans doute mérité même s’il n’aurait pas bronché. Malgré les circonstances et son sourire qui avait disparu, il parvenait à garder contenance et il n’avait pas non plus prévu de se laisser faire. « Bien sûr que non, je n’ai jamais eu la prétention d’être parfait et je ne l’aurai jamais parce que la perfection doit être bien ennuyeuse. Cependant, qu’on le veuille ou non, on a tous besoin de la présence de quelqu’un ; que ce soit un homme ou une femme, peu importe. Dire le contraire, c’est mentir. Mais tu admets déjà que tu aimerais que ça arrive… Tu fais des progrès. »

 Pour une fois, je suis d’accord avec toi, il y en aura toujours. D’ailleurs, je te rappelle que je suis un Aigle alors qu’est-ce que tu pourrais bien attendre de moi comme réponse ? Les choses classiques que raconte mon clan sur le vôtre… Vous êtes des femmes difficiles, implacables, venimeuses, vicieuses… Et j’en passe et des meilleurs. J’imagine que nous, pauvres personnes de l’Est que nous sommes, avons aussi le droit à ça. Des machos, des abrutis… Je me trompe ? répond l’Aigle. Les bras croisés sur ma poitrine, je l’observe en silence. Attends, le mec vient de dire qu’il était d’accord avec moi? Bah ouais, vois si j’allais le croire capable d’une telle chose. Pfeuh! Il me prend clairement pour une idiote. Sa question n’ayant clairement pas besoin de réponse, je choiside ne pas y répondre. Monsieur semble tout savoir de toute façon. Sur le coup, je secoue un peu la tête en détournant le regard. Il me pompe l’air cet idiot, mais vraiment.

À ma question, il choisi de répondre par :  Un brin de curiosité… Mêlé à un étrange intérêt. Je voulais savoir quel « genre » de femme tu étais pour faire des paris comme ceux-là. D’un côté, je dois dire que je n’ai pas à être déçu. Mon regard ce pose à nouveau sur lui, mais je ne suis ni surprise ni en colère, c’est exactement la réponse que j’attendais, tout au plus. Mais encore une fois, je considère que ce sujet est passablement clos et l’ennui me saisi. Je ne vois plus pourquoi je suis là à parler à un moineau comme lui.

« Eh bien, je t’avoue ne pas savoir si c’est une bonne chose ou un mauvaise que tu n’ais pas encore été déçue, mais il ne me déplait pas de le savoir. » dis-je froidement, lui servant un sourire forcé.

 Bien sûr que non, je n’ai jamais eu la prétention d’être parfait et je ne l’aurai jamais parce que la perfection doit être bien ennuyeuse. Cependant, qu’on le veuille ou non, on a tous besoin de la présence de quelqu’un ; que ce soit un homme ou une femme, peu importe. Dire le contraire, c’est mentir. Mais tu admets déjà que tu aimerais que ça arrive… Tu fais des progrès. lui rétorque-t-il. Cette fois, je bouille intérieurement. J’ai envie de lui coller la plus grosse baffe du monde, mais sans savoir pourquoi je me retiens. Je ne devrais pas. Après ce qu’il vient de dire, il mérite bien de la recevoir illico presto. Je le fusille toujours du regard en serrant toujours les dents. M’approchant de lui, je le fixe en silence jusqu’à ce que nous soyons presque coller l’un à l’autre. Je suis furieuse, mais je ne suis pas stupide. Je n’ai pas envie de commencer une guerre entre les clans, même si ce salaud le mérite. L’idée de lui donner un coup de pied dans les bijoux de famille me passent aussi à l’esprit, mais je rejette l’idée rapidement. Ce n’est pas la place. Il doit y avoir une manière plus surnoise de m’occuper de son cas. Je penche la tête sur le côté et mon sourire changent graduellement pour un sourire narquois.

« Tu es condescendant. Le choix de tes mots indique clairement que tu es piqué à vif. » dis-je en me remettant à marcher. Je fais un tour rapide autour de lui en l’observant avant de m’arrêter à nouveau devant lui. « Tu dis respecter les femmes, mais l’instant d’après tu danses sur un autre pied en me parlant avec ce ton condescendant. » contunais-je en décroisant les bras pour poser les mains sur mes hanches. Mon sourire à disparu, mais dans mon regard brille une flamme qui le défi. « Tu veux savoir quel genre de femme je suis alors joue franc jeu. Je ne suis pas de celle qui laisse les hommes définir qui je suis. » je marque une pause en laissant mes bras retrouver leur place le long de mon corps.. « Tu mens comme tu respires. Je n’ai rien à faire avec des hommes comme toi. » terminais-je avant de commencer à me tourner pour prétendre d’avoir l’intention de partir.

Je le déteste encore plus qu’avant, mais j’ai besoin de le remettre à sa place. Mon point fort c’est les mots et le language du corps. Je dois donc user de cela pour lui faire comprendre qu’il dépasse les limites. Je n’ai pas envie de continuer à gaspiller ma salive pour quelqu’un dans son genre.

Peu lui importait ce qu’elle pensait, il ne demandait pas non plus à ce qu’elle le croit sur parole. Lui savait quand il était sincère et que les autres ne le croient pas, ce n’était pas vraiment son problème. Cela dit, il prit son silence comme une approbation et de ce fait, il ne jugea pas nécessaire d’en rajouter à ce sujet. Qui ne dit mot consent, après tout. C’est ce que raconte le proverbe. Ce sujet n’avait donc plus lieu d’être et ce n’était pas un mal. Ce terrain-là était en effet beaucoup trop glissant pour prendre le risque de s’y aventurer trop longuement. Alors qu’elle ne réplique pas, ça l’arrangeait beaucoup. Elle pouvait aussi le regarder fixement, ça ne le dérangeait pas. Nathanaël se contentait simplement de soutenir son regard en retour. Il n’avait toujours pas prévu de baisser les yeux devant elle. L’Aigle était aussi motivé par l’envie de lui prouver qu’un homme n’est pas la chose inutile qu’elle semble croire. La femme a besoin de l’homme dans sa vie et l’inverse est vrai également, c’est comme ça. Nathan’ trouvait dommage qu’elle ne l’ait pas encore compris mais soit. Il n’insisterait pas là-dessus parce qu’il avait saisi qu’à part user de sa salive, ça ne servirait à rien. Peut-être s’était-il trompé sur son compte ? Il préférait ne pas se prononcer maintenant. Le Membre se doutait qu’il avait encore certaines choses à apprendre sur la jeune femme. Mais pour le moment, il se contenta de hausser les épaules en l’écoutant parler. « Je sais. C’est pour ça que je n’avais pas l’intention d’en dire plus. » Son sourire était forcé. Il n’y avait pas besoin d’être un trop grand observateur pour le remarquer. Mais l’Aigle décida pourtant de ne faire aucune remarque sur ce geste. Ça n’en valait pas la peine, pensait-il.

La Vipère se rapprocha alors de lui jusqu’à presque le coller. Une situation qui le laissait indifférent. Il n’était pas non plus du genre à succomber à la première femme venue et surtout pas aussi facilement. Il crut pendant quelques secondes qu’elle allait lui mettre son poing dans la figure mais contre toute attente, il n’en fut rien. Elle restait là, devant lui, à le fixer comme s’il avait prononcé les pires saloperies qui soient dans ce monde. Puis, elle se met à pencher sa tête sur le côté en arborant un tout nouveau genre de sourire. Plutôt narquois. Et très peu rassurant pour le jeune homme. Mais il se débrouilla pour rester complètement calme. Si elle tentait de l’intimider, elle devrait faire bien plus que ça. Il l’écouta parler attentivement et pour la première fois, elle le décevait. Nathanaël la pensait un peu plus maligne que ça. Il pensait qu’elle réfléchirait davantage. Son analyse était erronée. Il n’avait pas été hautain avec elle. Il n’a jamais cherché à se montrer supérieur et à la descendre plus bas que terre. Nathan’ l’avait simplement regardée et il lui avait parlé calmement. Comme s’il s’était adressé à l’une de ses sœurs. Mais en aucun cas il ne la dénigrait. « Il en faut plus pour que je sois vexé et je ne suis pas condescendant au contraire, je suis très calme depuis le début. » Et même maintenant, ça n’avait pas changé. Il continuait à lui parler sans chercher à se placer obligatoirement plus haut. Elle se mit alors à marcher en faisant un tour autour de lui avant de se replacer en face. A nouveau, Nathan’ la regarda dans les yeux sans broncher. « Je maintiens ce que j’ai dit. J’ai un profond respect pour les femmes quelle qu’elles soient. » Il ne jugeait pas nécessaire de répéter qu’il n’avait pas parlé avec le ton qu’elle pensait. Il l’observa décroiser ses bras pour les poser sur ses hanches. Lui ne bougea toujours pas, une fois de plus. Ce qui ne l’empêcha pourtant pas de lire le défi que les yeux de la Vipère lui lançaient.

Elle lui lança quelques remarques bien senties et elle commença à tourner les talons comme pour s’en aller. Nathan’ ne fit même pas mine de la retenir. Il restait inévitablement planté là, les pieds ancrés dans la terre, comme si ces derniers ne pouvaient pas bouger. En fait, c’était bien l’Aigle qui ne voulait pas se déplacer. « D’accord. » Un seul mot. Allait-il craquer ? Lui dire qu’il regrettait ce qu’il avait pu dire de mal ? Non, ce n’était pas aussi simple. « Si tu veux partir, vas-y. Je ne ferai même pas semblant de te retenir. Mais je veux juste que tu sois au courant d’une chose. Une seule. Depuis le début, je joue franc-jeu avec toi. Je suis honnête et à aucun moment, je n’ai menti. Je ne cherche pas à définir ta personnalité. Tu es comme tu es. C’est irréversible. Mais toi aussi, accepte de me voir tel que je suis réellement. Je ne suis pas un menteur. Je dis toujours ce que je pense. Je croyais que tu pourrais le comprendre. » Toujours calme… Au moins, les choses étaient claires et étrangement, il paraissait plus soulagé qu’autre chose. Et tant pis si elle ne croyait toujours pas. « Voilà, c’est tout ce que j’avais à dire. Libre à toi de t’en aller si c’est ce que tu veux. » Et dans ce cas-là, il ferait de même en retournant sur son territoire. Bizarrement, maintenant qu’il y pensait, il venait aussi de remarquer qu’il ne connaissait pas le prénom de cette fille. Mais à quoi bon ? Si elle partait maintenant, il était bien probable qu’il ne recroise plus jamais.