C'est la zone principale du mini-event.
Nous sommes dans un centre commercial de luxe, le hall est donc un grand espace pourvus de fontaines, de plantes exotiques et de magnifiques lustres, le tout aux couleurs de noël bien sûr (pour l'occasion). Un gigantesque sapin trône en son centre, et des escalators sont placés à chaque extrémité du hall. Des ascenseurs sont dispersés tout le long afin d'éviter de trop marcher pour rejoindre les étages, qui se comptent au nombre de deux.

Au rez-de-chaussée, vous trouverez plutôt les magasins de vêtements, de chaussures, de bijoux, de chapeaux, de sacs, etc.
Au premier ce trouvent les restaurant, les cafés, les boulangeries de pâtisseries fines, les chocolateries de luxes, les magasins de denrées rares, etc.
Au second, vous trouverez le cinéma, les salons de coiffures (hommes et dames), les salons de manucures, pédicures, massages, etc. ainsi que les bureaux du personnel du centre commercial, dont celui de Madame, la grande patronne.

C'est ici que vos personnages vont se retrouver dans un premier temps.
N'oubliez pas de les introduire (études, travail, situation familiale, en couple ou non, raison de sa présence dans le centre, etc.).

Et le plus important : Have a nice fun !!!! :-D

Qui disait que vingt ans était le meilleur âge de la vie ? Elle irait lui faire bouffer ses dents ! Techniquement, elle n'avait pas encore passé le cap décisif de la vingtaine mais c'était pareil. Du haut de ses dix-neuf ans, elle maudissait sa vie d'étudiante sans le sou. Pouvait-elle seulement revendiquer le statut d'étudiante ? Ses études secondaires terminées, la demoiselle s'était tournée vers une branche plutôt spéciale : l'archéologie et la paléontologie. Par chance ou par malheur, elle était tombée sur un professeur tout ce qu'il y avait de plus...excentrique ! Ce dernier avait tout d'un savant fou. Il prônait la pratique, la pratique, toujours la pratique...si bien qu'elle n'avait vu la couleur de l'amphithéâtre que le jour de la rentrée. Oui, ses études lui plaisaient. Le plein air, les fouilles, les découvertes, les voyages, tout ça lui plaisait. Bien que cela impliquait une retombée de devoirs énormes. Et pour couronner le tout, ses parents désapprouvaient totalement son choix et lui avait interdit de remettre les pieds dans la demeure familiale tant que ses folles lubies ne lui seraient pas passées. Pourtant, la jeune femme était loin de renoncer à ses rêves...et surtout loin de s'assumer elle-même. Par chance, elle réussit à effrayer un groupe de garçon de sa promotion et les avait forcés à l'héberger gratuitement. Mais tout n'était pas réglé, il lui fallait gagner son propre argent pour participer aux voyages organisés par leur professeur. Aussi, avait-elle décroché plusieurs jobs d'étudiants.

Voilà ce qui l'amenait au centre commerciale. Elle ignorait ce qu'elle aurait à faire en cette période de fête. Venir en renfort aux vendeuses ? Travailler dans le cinéma ? Non...jamais elle n'aurait imaginé pire...Voilà pourquoi, les enfants pleuraient aujourd'hui....Parce qu'un elfe vert du Père Noël avait été méchant avec eux. Debout, à côté d'un énorme tas de cadeau, toute de vert vêtue, fausse oreilles pointues et bonnet de lutin...Rian était en charge d'offrir les cadeaux après que les morveux dégoulinant de morve aient passé du temps sur les genoux du père Noël. Son sourire forcé ressemblait bien plus à une grimace effrayante et bien vite, elle se retrouva affublée du surnom de "Grincheux". Au moins, elle pouvait s'estimer heureuse de ne pas voir hérité de la tenue de Mère Noël sexy...

Bon plan, tu vas voir, j'vais t'en filer du bon plan moi !, maugréa-t-elle alors qu'elle enfonçait un cadeau dans le ventre d'un gosse anxieux à l'idée d'affronter Grincheux. Voilà ! Joyeux Noël ! Et n'oublie pas de dire à tes parents que ce *****@!%e*** d'Elfe mérite un pourboire !, lui souffla-t-elle alors qu'il s'enfuyait en pleurnichant, cadeau dans les bras. ET J'AI PAS DROIT A UN MERCI ?! petit ingrat.

Malgré les fêtes en approches, le centre commercial était bondé. Entre les femmes qui venaient se faire belles pour la soirée, les gamins qui venaient voir le Père-Noël et les parents qui s’afféraient pour trouver les derniers cadeaux, être dans un magasin de luxe ne changeait rien au fait qu’on se faisait bousculer de partout. Cela était très horripilant, mais je m’efforçais de garder mon calme et de réfléchir à ce que je pourrais acheter pour cette fille que mes parents voulaient absolument me présenter. Ne pas la connaitre n’aidait pas, mais arriver les mains vides auraient été mal vu… même venant de moi. Bref, je me retrouvais donc avec Oli à trainer des pieds et à éviter les gens pour trouver un cadeau. Celui-ci me donna d’ailleurs un coup de coude et me désigna le sapin du menton avec un grand sourire. Je cherchais des yeux ce qu’il me montrait exactement, car à part le Père-Noël et une nuée d’enfants, je ne voyais rien de particulier. Puis je repérais l’elfe un peu sur le côté qui semblait crier après un enfant. Rigolant, je suivis mon ami qui se dirigeait vers la fille et se stoppa à quelques pas d’elle, tout sourire. Les gamins revenaient en pleure vers leurs parents qui s’offusquaient d’un tel comportement. Nous observâmes la scène un moment en nous retenant d’éclater de rire en voyant les têtes des gamins. Certains pleuraient, d’autres tiraient la langue avant de partir, et un voulus même balancer un coup de pied à la pauvre fille qui semblait ravie d’être là. Voyant que le gosse commençait à s’énerver, j’allais l’attraper par les épaules et le tirais sans trop de force en arrière.

« Ola gamin, t’espères que le Père-Noël va passer si tu frappes un de ses elfes ? Même grincheuse elle peut faire en sorte que tu sois sur la liste noire, alors dégage avant qu’elle ne lui donne ton nom. »

Le garçon me regarda un moment, suspicieux, avant de partir en tirant la langue. Je me tournais vers la fille et détaillais son accoutrement du regard avec un petit sourire.

« Ils espèrent avoir des elfes de bonne humeur avec ce genre d’accoutrement ? En tout cas si tu espères avoir des pourboires, t’es plutôt mal barre hein… »

Oli vint appuyer son coude sur mon épaule et s’adressa à son tour à la fille.

« Tu finis à quelle heure ? Tu mérites bien un verre pour te remettre de tout ça, c’est la maison qui offre. »

Ok, ça ce n’était pas prévus. Je lançais un regard surpris au noir qui me répondis sur un ton innocent.

« Quoi, tu m’as entrainé ici, j’ai bien le droit de m’amuser un peu non ? »

Les enfants défilaient et sa patience diminuait, emportée par des pleurs et des cris insupportables. Cela faisait des heures qu'elle était debout près du tas de cadeau, elle commençait peu à peu à fatiguer à force de piétiner sur place...Et le costume était loin d'être agréable à porter : il ne restait visiblement pas sa taille puisque le bonnet ne cessait de tomber sur ses yeux, lui obstruant la vue au moindre mouvement de tête. Elle bouillonnait à l'idée de retrouver l'idiot qui lui avait parlé de ce super job étudiant afin de lui coller la raclée du siècle. En attendant, elle replaça un mèche de cheveux derrière son oreille...oubliant l'espace d'un instant que celle-ci était fausse et la faisant tomber devant un gamin qui la fixait horrifié.

Quoi ? T'as jamais vu une oreille tomber ?, le fusilla-t-elle du regard alors que son visage se décomposait et qu'il se mettait à pleurer, réclamant sa mère à corps et à cris en courant vers elle. Ouais, c'est ça ! Barre-toi et Joyeux Noël...

Prise dans son calvaire, l'employée du Père Noël ne remarqua pas l'approche de deux jeunes hommes...avec le bonnet sur les yeux, elle aurait eu du mal. Après avoir replacé son oreille, elle accueillit l'enfant suivant avec un sourire toujours aussi crispé. Ce dernier avait tout du petit intello fils à papa des maternelles...d'ailleurs, alors qu'elle lui lançait son cadeau, il posa une question.

Pourquoi tu travailles pour le Père Noël si t'es grincheux ?, dit-il en replaçant sur son nez les lunettes qui lui grossissait les yeux. Remarquant que ce dernier avait une tâche sur son pantalon, elle ne manqua pas de lui répondre, prenant une voix grave des plus débiles. Pourquoi tu fais encore pipi sur toi alors que t'as dix ans ? Grincheux serait moins grincheux si on lui laissait des pourboires ! Gêné, le gamin devint tout rouge. C'est pas vrai ! C'est pas vrai !, de façon aussi puéril, elle le nia en plaquant ses mains sur ses oreilles et ferma les yeux pour lui faire comprendre qu'elle ne l'écoutait pas. Il fait pipi au lit, il fait pipi au lit.

Le morveux ne sembla pas apprécier et il s'apprêtait à lui donner un coup de pied quand quelqu'un l'en empêcha. Bouche bée, elle n'arrivait pas à y croire...comment pouvait-on si mal éduquer un enfant ? Comment avait-il osé lever le pied sur elle ? Qui que soit l'intervenant, elle lui devait gros...en effet, elle ignorait la façon dont elle aurait réagi si le gosse s'en était réellement pris à elle...peut-être aurait-il fini pendu par les pieds au sapin de Noël ? Quoiqu'il en soit, elle écouta les explications de l'inconnu hochant la tête alors que dans ses pensées, elle avait déjà trucidé cinq fois ce petit insolent.

Et je lui dirais que tu fais pipi au lit aussi !, lui lança-t-elle alors qu'il s'en allait.

Entre temps, son horrible bonnet était à nouveau tombé sur ses yeux, et elle le remit en place une nouvelle fois.

Et encore, j'ai échappé à ça !, dit-elle en pointant du doigt les employés déguisés en rennes. Quand il aborda le sujet des pourboires, elle se renfrogna...c'était évident...son pot à pourboire était vide ou presque...une poignée de piécettes...qui étaient des boutons de veste en réalité. Si tu montrais l'exemple ? Peut-être qu'ils auraient bon cœur ? Pas de boutons, de préférence., répondit-elle en lui tendant son pot.

Soudainement, le jeune homme qui accompagnait le premier inconnu signala sa présence en prenant appuie sur son ami. Croisant les bras, Rian l'écouta parler...sceptique.

Si la maison pouvait offrir les pourboires, ce serait encore mieux ! Elle s'apprêtait à refuser son offre avant de tourner la tête et constater l'énorme file d'enfants qui patientaient pour obtenir leurs cadeaux. Ne cachant même plus sa rage, elle fit volte-face se dirigeant vers l'énorme sac de cadeau, plongeant à moitié dedans pour attraper les précieux petits paquets. Les bras chargés de colis, elle retourna vers le petit groupe tendant les boîtes aux enfants, non sans rugir sur ceux qui se plaignaient de l'emballage. Les morveux, oubliez pas de demander les pourboires pour l'elfe du Père Noël, sinon il risque de venir chez vous et vous volez tous vos cadeaux. , dit-elle en pointant l'inconnu qui lui avait proposé un verre. S'adressant à la foule de gamins, elle conclut sur une note effrayante Oh et dernier rappel ! Si des Monsieurs comme ça vous proposent des bonbons ou un verre sans se présenter...vous refusez ! Terrorisés par le duo de jeunes hommes, les morveux prirent une nouvelle fois leurs jambes à leur cou.

Mon regard se tourna vers les employés déguisés en rennes. S’ils n’étaient pas mieux lotis, ils avaient l’air de meilleur humeur et plus souriant au moins… La fille me tendis alors son pot de pourboire en disant que si je montrais l’exemple, les gens se montreraient peut-être plus généreux. Je fixais le pot, pas très convaincu. Mais au vue de la réponse qu’elle donna à Oli, elle avait vraiment besoin de fric. En même temps pour bosser comme ça… il devait vraiment lui falloir de l’argent… Mais alors que je m’apprêtais à lui répondre, elle se rua pour se « remettre au travail », rageante. Elle nous entraina alors dans son sillage en nous utilisant pour effrayer les enfants. J’écarquillais les yeux et tournais vivement la tête afin d’éviter d’être vu par les parents qui nous fusillaient du regard. La plupart me connaissait au moins de vue, mais ils connaissaient surtout mes parents, et ils s’empresseraient bien vite d’aller se plaindre au près d’eux du fait que je participais à traumatiser leurs enfants. Oli par contre semblait bien s’amuser et adressait des saluts aux enfants avec un sourire à la fois méchant et amusé. Il se pencha un instant vers moi et marmonna entre ses dents :

« Tes parents vont te massacrer.

« Sans blague…

Sentant des regards assassins posés sur moi, j’attrapais mon portefeuille, en sortis quelques billets que je ne comptais même pas et me ruais sur l’elfe que j’attrapais par le bras pour la tournée vers moi. Je lui tendis les billets en serrant les dents.

« Ravis de t’avoir aidée, mais j’ai une réputation à tenir et je tiens à ma vie, donc si tu pouvais éviter de nous afficher, je te donne la même chose à la fin de ton service.

Cette fille semblait avoir un sacré caractère, mais c’était le genre d’histoire qui pouvait me couter cher… même si en sois j’avais déjà fais bien pire comme affichage. Mais jamais face à des amis proches ou non de la famille…

Fixant les deux inconnus, un sourire victorieux naquit sur ses lèvres. Ou plutôt disons qu'elle était à moitié satisfaite de son effet. Si elle avait voulu embarrassé les deux inconnus, seul l'un deux sembla vraiment vouloir se cacher, l'autre s'amusant de la situation. A moins l'un des deux avait une image à préserver, c'était toujours une bonne chose à savoir. D'ailleurs, son visage lui disait quelque chose ; elle ne se gêna donc pas pour le dévisager comme s'il était la nouvelle attraction du moment. Le voyant de plus en plus gênant, son sourire n'en devenait que plus grand. Il y avait au moins cette histoire pour illuminer sa journée quelques instants. Quand il l'attrapa par le bras, elle faillit lui mettre une bonne claque mais la vue de l'argent l'arrêta juste à temps. Remontant une nouvelle fois son bonnet, elle siffla en voyant le montant de la somme qu'il lui donnait. Puis, suspicieuse, elle vérifia bien qu'il ne s'agissait pas de billets du monopoly.

Ce sont des vrais billets au moins ? Parce qu'une réputation de pédophile et faux monnayeur, c'est..., elle s'arrêta en plein milieu de sa phrase, se répétant intérieurement la proposition du jeune homme. Hmm, tenir à sa vie ? Tu risques de mourir, donc ? Oh...je vois. Donc tout dépendra de combien tu estimes ta vie...mais comme je suis une âme charitable, je veux bien t'aider., dit-elle alors qu'en soi, elle ne faisait que le sortir du mauvais pas dans lequel elle l'avait fourré.

Plus il parlait de sa réputation, plus elle avait l'impression de l'avoir vu quelque part. Il devait être le fils de quelqu'un d'important, ou alors un acteur célèbre pour tenir tant que ça à l'image qu'on avait de lui. Rangeant les billets de son pot à pourboire, elle se tourna à nouveau vers le sac de cadeau, prenant une brassé de ces derniers, elle revint vers les deux jeunes hommes, fourrant plusieurs cadeaux dans leurs bras.

Faudra y mettre du vôtre si vous voulez redorer votre image. Et puis comme ça, tu l'auras mérité ton verre., leur murmura-t-elle au passage avant de reprendre sa place.

Montant sur une caisse en bois, elle mit ses mains devant sa bouche, en porte voix pour faire une fausse annonce aux personnes, familles et parents présents.

LES CADEAUX DE CETTE ANNÉE VOUS SONT OFFERTS PAR..., se rendant compte qu'elle ignorait toujours l'identité des deux hommes, elle garda le silence quelques secondes avant de tendre les bras dans leur direction. PAR CES DEUX GÉNÉREUX DONATEURS !

Faire un aller-retour au centre commercial à quelques heures du réveillon de Noël était plus que pénible. Surtout avec la neige qui tombait et l'état des routes. Les voitures roulaient au pas, les accrochages étaient nombreux et, surtout, il y avait la blinde de monde dans ces foutus magasins. Tout ça pour aller échanger un cadeau étonnant arrivé la veille. Avec genre un paquet d'années de retard au vu de la nature du présent. Sérieusement, comment c'était possible d'oublier l'âge de son fils ? Se tromper d'une année ou deux, je voulais bien comprendre, mais là on parlait quand même de six ans. Grommelant dans ma barbe, je jetais un regard dédaigneux au paquet que j'avais sous le bras ce qui  n'échappa pas à Nuka qui tenait mon autre main.

Je peux aussi garder celui-là, il est marrant ce tigre.
Un tigre musical qui imite les cris des animaux ?
Bon d'accord, c'est pour les bébés.
Pas besoin de prendre sur toi parce que ton cher père est un abruti.

D'un raclement de gorge, Roxanne attira soudain notre attention.

Ce n'est peut-être pas le genre de choses à dire à un enfant...
T'inquiète Roxie, elle est gentille quand elle dit ça.

La jeune femme leva les yeux au ciel, puis se concentra sur l'écran de son téléphone portable. A cause des intempéries, le tournage allait prendre du retard et elle se retrouvait donc forcée de revoir tout le programme. A quelques heures de la fête, il y avait décidément mieux. Néanmoins, je savais que dans mon intérêt comme dans le sien, il fallait que cela soit fait, j'évitais donc remuer le couteau dans la plaie en lui disant de profiter de cette escapade dans les boutiques. Quoi que, on était pas vraiment là pour le plaisir.

Ce sera quoi mes cadeaux cette année ? Je pourrais les ouvrir ce soir ou je devrais attendre demain matin ? Je pourrais avoir un petit chiot ?

Merde, il était lancé... Heureusement, une solution me tomba toute cuite dans la bouche en la personne d'un vieil homme tout habillé de rouge et de sa bande de joyeux lutins.

Oh le Père Noël. Et si tu allais l'emmer... lui parler de ta liste de cadeaux ?
M'man, tu fais comme lui là ! Y a que les bébés qui croient encore au Père Noël.
Ah bon ? Et c'est qui les deux mecs qui parlent au lutin alors ? Puis, y a pas d'âge pour accepter un cadeau. File les voir ou Roxanne ira s'asseoir sur ses genoux à ta place.
Quoi ?! Mais je ne veux pas aller m'asseoir sur les genoux d'un vieil alcoolique !
Brise pas la magie de Noël, Roxie.

Ma menace avait fait un flop, mais la curiosité de Nuka finit par le pousser à rejoindre le groupe d'enfants. La plupart avait l'air un peu traumatisés par un lutin rageur, mais il se fichait bien de ce genre de détails et alla directement se planter devant le coffre où elle était perchée pour lui parler.  

Vous êtes mignonnes pour un lutin. Puis se rappelant qu'ici tout le monde ne parlait pas français, il reprit dans un anglais assez bon pour son âge. Je peux avoir un cadeau même si je crois pas au vieil alcoolique ?

Un peu plus loin, j'admirais la scène en rigolant alors que Roxanne avait virée au rouge pivoine en entendant les paroles de mon fils. Alors comme ça il ne fallait pas mal parler devant les enfants hein ? Mais, au fait, où avait-il appris la traduction du mot "alcoolique" ?

Hors-jeu : Les paroles en Italique sont en français, le reste en anglais donc. Au niveau des personnages, Noâ est une actrice et cascadeuse franco-américaine connue en Europe, mais pas encore beaucoup aux USA. Nuka est son fils de 9 ans qu'elle a eu assez jeune avec un acteur à la carrière beaucoup plus florissante, mais qui est un sinistre con *clichéééééé*. Roxanne est son agent et amie depuis de nombreuses années.

La fille ne semblait pas convaincue par les billets, mais par contre elle sembla très intéressée par ses dernières paroles. Je me retins de soupirer de soulagement lorsqu’elle accepta de m’aider, mais la façon dont elle l’avait dit me fit douter de ses réelles intentions. Elle se dirigea à nouveau vers les cadeaux et vint nous les fourrer dans les bras. Même Oli sembla perdu sur le coup. Pour ma part, j’aurais voulu disparaitre sous terre. Mais bon, j’avais géré bien pire après tout, non ? Mes parents n’allaient pas me tuer pour avoir participé à la joie de noël… n’est-ce pas ?

Lorsque la fille cria à la foule que les cadeaux seraient offerts par nous, en nous désignant… je me retins de me cacher derrière le tas de paquets que je portais. Affichant un sourire forcé à l’air naturel (comme j’avais si bien appris à le faire), je fusillais brièvement l’elfe du regard avant de laisser les enfants, un peu plus content quand même, venir piocher une surprise. Si elle comptais sur la suite du pourboire, elle se mettait le doigt dans l’œil, ce n’était pas ce que je lui avait proposé après tout. Oli se pencha vers moi avec un sourire crispé aux lèvres.

« Souris, on est pris en photo. Rappel moi de ne plus jamais m’approcher d’une fille…

« Ta gueule, prie plutôt pour que les critiques soient bonnes…

Alors que les enfants se ruaient sur nous, un gamin d’à peu près 10 ans, à vue d’œil, se dirigea vers Grincheuse. Je tendis l’oreille pour écouter et fût surpris de sa remarque en français, que je parlais un peu, mais surtout de sa question en anglais. Je ne pus m’empêcher de rire et profitais que le dernier cadeau soit partit de mes bras pour en attraper un dans le sac et le tendre au garçon en lui parlant dans sa langue, avec un léger accent tout de même...

« Tu es trop jeune pour elle petit, désolé.

Annabella : dans ce contexte, Annabella est une riche héritière qui ne sait pas encore ce qu'elle veut faire de sa vie. Elle s'est inscrite récemment à l'université en langues modernes, motivée par le fait d'apprendre plusieurs langues pour pouvoir ainsi voyager partout dans le monde. Elle parle déjà couramment l'anglais, l'espagnol, le japonais et le français.
Ses parents (une styliste mondialement connue et le PDG d'une des plus grandes banques du pays) ne font pas vraiment attention à elle, lui laissant un peu trop de libertés pour son jeune âge. Enfin, mis à part son chaperon (ou garde du corps, en langage courant) qui doit l'accompagner partout où elle va. Ce qui n'enchante guère la jeune femme, mais elle n'a pas d'autre choix. Ce dernier, en plus de la surveiller, envoie chaque semaine un rapport détaillé de ses activités à ses parents – qui ne le lisent que très rarement, il faut bien l'avouer. Elle ne les voit jamais et, comme chaque année, s'apprêtait à fêter Noël seule avec sa nounou et son garde du corps.

Comme chaque année, je m'y prenais tard pour acheter mes cadeaux de Noël. Le centre commercial était toujours bondé dans les dernières heures avant la fête fatidique. Mais il me fallait des cadeaux, que j'enverrais par la poste pour la plupart, avec une jolie carte postale musicale. J'avais déjà reçu les miens, toujours emballés et laissés sous le sapin pour la tradition. Mais je savais déjà ce que contenaient ces emballages excentriques : ma mère m'avait offert une robe de sa collection d'hiver (celle qu'elle avait dessinée en pensant à moi, me disait-elle chaque année) et mon père avait l'habitude de m'envoyer des truffes et un énième tableau de Picasso ou de je ne sais quel autre peintre – que je haïssais chaque fois, parce qu'il laissait toujours un subordonné le choisir pour moi. Si cela ne tenait qu'à moi, je les jetterais à la poubelle de suite. Mais ils tenaient absolument à ce que je leur envoie une photo de moi avec mes cadeaux. J'étais certaine qu'ils ne la regardaient même pas.

Bref, il me fallait des cadeaux pour eux, mais aussi pour Nora (ma nounou) et Éric (mon garde du corps). Ceux qui s'occupaient de moi depuis que j'étais toute petite, qui me conduisaient à l'école chaque jour, qui me passaient tous mes caprices avec la permission de mes chers parents. J'avais finalement beaucoup d'affection pour eux, même si je ne le montrais pas forcément souvent. Et Noël était sans doute la meilleure période pour être un plus agréable avec eux.

- Mademoiselle, nous sommes arrivés.

Éric donna ses instructions au chauffeur avant de descendre de la limousine. Il neigeait, aussi ouvrit-il mon parapluie avant de m'aider à sortir de l'auto. Nous nous dirigeâmes ensuite vers le centre commercial, qui était évidemment rempli, comme je le disais. Éric rangea le parapluie tout en époustant un flocon de neige qui s'était posé sur son costume.

- Tu as la liste des cadeaux ? lui demandai-je tout en admirant cette foule dans laquelle je n'avais absolument pas envie de me jeter. Le contact avec les gens m'était plutôt désagréable. Je préférais de loin rester seule, la foule n'était pas faite pour moi. Mais soit, il allait falloir s'y jeter.

Il me tendit la liste et j'y jetai à peine un œil. Je la connaissais par cœur, mais mieux valait être sûrs de ne rien oublier.

- Commençons par le cadeau de maman.

La boutique de bijoux de luxe se trouvait de l'autre côté du centre commercial. Il y avait généralement moins de monde, car peu de personnes ici pouvaient s'offrir des diamants à ce prix-là. C'était encore le meilleur endroit où débuter le bain de foule.

Alors que nous avancions parmi tous ces gens, je me stoppai un instant pour observer une scène plutôt cocasse. Un lutin du Père Noël était en effet monté sur une caisse pour crier à la foule que les cadeaux étaient offerts par... Kim et Oli. Je ne pensais pas les croiser ici, ces deux-là. Nous étions dans la même université, et nous fréquentions les mêmes milieux. En tout cas pour ce qui était de Kim. Je le connaissais, mais sans plus. Je me montrais plutôt indifférente envers tout le monde.

- Mademoiselle, ne vous écartez pas trop, il y a beaucoup de monde ici.

J'acquiesçai sans me tourner vers lui. Il y avait toute une foule d'enfants autour du Père Noël. Foutaise, je savais bien qu'il n'existait pas depuis longtemps. Depuis toujours, en fait. Mes parents n'avaient jamais essayé d'entretenir la magie. Pourtant, je ne pense pas que ça m'aurait déplu de croire en quelque chose, même une chose qui n'existait, au final, pas.

- Continuons, il n'y a rien de bon par ici.

Il valait mieux que je m'éloigne avant d'être reconnue. Par tout ce monde ici présent et trop occupé à regarder la scène qui se déroulait, mais aussi et surtout par Kim. Je n'avais pas envie de perdre du temps, et encore moins de devoir parler à quelqu'un.

Une étrange sentiment envahit son corps...oui, un sentiment qui s'était évaporé dès le début de la journée..Était-ce le bonheur ? Étrange comme le partage rendait heureux. Certes, dans ce cas-ci, elle partageait sa frustration, sa déception, sa colère...bref, une vraie petite transmetteuse d'ondes négatives...et étonnamment, moins les autres étaient contents, plus son mécontentement personnel diminuait...Une thérapie par la contagion ? Ou peut-être était-ce seulement la perspective de la fin de son service qui l'égayait ? Soupirant de satisfaction, un sourire radieux illumina son visage alors que les deux inconnus se faisaient assaillir par la bande d'enfants avides de cadeaux.

Souriez ! La magie de Noël ne vous rend-elle pas plus heureux ?, leur lança-t-elle alors qu'ils expérimentaient à leur tour le calvaire qu'elle avait du supporter depuis des heures...et encore, ils pouvaient s'estimer heureux de ne pas avoir à porter  le magnifique accoutrement des lutins.

Quoiqu'il en soit, les enfants semblaient plus rassurés de ne plus avoir à passer par le lutin grincheux pour avoir accès aux paquets colorés. Pourtant un jeune garçon osa tout de même s'approcher de son perchoir. Il débarquait probablement à l'instant pour ne pas avoir peur de la jeune femme. Baissant les yeux vers lui, elle l'écouta bredouiller des mots dans une langue incompréhensible pour elle. Le français ne faisait pas encore partie de son registre de langues courantes. D'abord suspicieuse, après tout il pouvait très bien l'insulter sans qu'elle ne le sache, elle comprit finalement qu'il ne désirait qu'un cadeau, lui aussi. Toutefois, elle fut surprise ; les mots qu'il avait utilisés réussirent l'exploit de la faire pouffer de rire...résultat, elle se déséquilibra et manqua de chuter de son poste de surveillance...elle réussit néanmoins à retrouver son équilibre.  Ce gamin devait être le plus intelligent à qui elle avait eu à faire jusqu'ici.

Celui-là a une vraie barbe, j'ai vérifié ce matin mais tu peux toujours t'amuser à la lui tirer..., lui répondit-elle en se penchant légèrement pour qu'il soit le seul au courant de ce secret.

L'inconnu plein aux as lui tendit alors le cadeau que la garçon venait de demander tout en lui disant une phrase en français. Fronçant les sourcils, Rian se méfiait de lui...il devait probablement lui avoir raconté une méchanceté.

Arrête de comploter contre moi !, lui lança-t-elle alors qu'elle était déséquilibrée pour la seconde fois, son bonnet lui gâchant la vue...mais par miracle, elle réussit à se maintenir sur sa caisse. Se redressant, elle aperçut au loin la silhouette d'une blonde...suivie de près par ce qui semblait être un garde du corps. Hé ! Casanova, y a une cible pour toi là-bas ! , lança-t-elle à l'inconnu qui lui avait proposé un vert, pointant la jeune femme du doigt sans aucun scrupule.

Elle ne put malheureusement pas éviter la chute cette fois-ci, son bonnet lui ayant complètement obstruer la vue, elle glissa en arrière, retombant sur ses fesses. Maugréant et proférant des insultes contre son superbe costume, elle se releva en s'accrochant à ce maudit perchoir et, le plus dignement possible, elle s'avança vers le sac qui se vidait de plus en plus. Cette fois encore, elle y plongea tête la première, attrapant un énorme paquet cadeau qu'elle tendit au petit garçon...pour concurrencer le mec plein au as.

Celui-là est beaucoup mieux, crois-moi. Et puis le vieil alcoolique a pas eu le temps de laisser son odeur dessus.

On souriait. Faussement peut-être, mais rien ne le laissait paraitre pour ma part. Elle fronça les sourcilles lorsque je parlais au garçon, me demandant d’arrêter de comploter sur elle.

« Tu as raison, je devrais arrêter de chercher un moyen de te faire payer pour ça. La prochaine fois, je te laisse te débrouiller avec les gosses, même si je doute qu’ils te réengageront un jour… »

Elle interpela alors Oli en lui désignant une jeune femme blonde que je reconnu aussitôt, et lui aussi. Il fit la grimace en essayant de garder l’équilibre sous les poussées des enfants. Je lui lançais quelques paquets supplémentaires qu’il attrapa avec difficulté puis tournais à nouveau mon regard vers Anna, qui continua son chemin comme si elle ne nous avait pas vus. Cela ne m’étonna pas d’elle. J’aurai tout le temps d’aller l’ennuyer après.
Je reportais mon attention sur la fille toujours perchée sur sa caisse au moment même où elle chutait. Je n’essayais même pas de la rattraper, ni de la relevée, me contentant de rire. Bien fait pour elle. Elle se releva avec le peu de dignité qu’il lui restait et alla chercher un autre cadeau qu’elle tendit au garçon, toujours planté là. Elle essayait de faire quoi là ? Juste pour l’embêtée, je repris à nouveau en français, mais ce n’était pas contre elle au fond.

« On ne refuse pas un double cadeau, n’est-ce pas ? »

Oli se libéra enfin mais ne put-nous rejoindre. Il me fusilla du regard lorsque je le lui lançais à nouveau des cadeaux. Il faisait l’affiche pour moi, ce n’était pas plus mal.

Dans tout ce bazar, Nuka était comme un poisson dans l'eau. Il avait toujours eu un goût tout particulier pour les embrouilles et il adorait y mettre son grain de sel. A force, il avait même développé un certain talent dans cet art et il versait de l'huile sur le feu avec une étonnante facilité. A croire que j'avais enfanté un monstre en devenir. Heureusement, il était tellement adorable avec sa bouille d'ange soulignée de taches de rousseurs et ses yeux bleus que la majorité des personnes à qui il faisait des misères craquaient rapidement, finissant ainsi par tout lui pardonner. Moi la première. Merde, quel sale gosse ! M'enfin, il était sûrement trop tard pour rattraper son comportement et s'il restait contrôlable, c'était le principal. Et puis, il n'était pas foncièrement méchant contrairement à d'autres gosses de son âge qui se gorgeaient du malheur des autres pour grandir.

Pendant ce temps-là, le blondinet continuait son approche de Grincheuse qu'il trouvait de plus en plus amusante. Aucun doute qu'il allait finir par s'enticher d'elle, mais, vu le caractère de la donzelle, il serait probablement bien vite remis à sa place. Sauf que c'était le contraire qui était entrain de se produire maintenant que j'observais bien la scène. Nuka se mit à rire de bon cœur suite à l'aveu fait par le lutin, mais il se calma bien vite pour prendre un air de conspirateur alors qu'il lui livrait son point de vue.

Un vrai barbe ? Mais c'est encore pire, j'suis sûr qu'il doit y avoir des morceaux de pizza dedans.

Il songeait sûrement à aller jeter un œil à cette fameuse barbe lorsque l'un des jeunes hommes aidant le lutin s'approcha pour lui tendre un paquet, s'adressant à lui dans un français qui le surprit. Il se tourna d'ailleurs vers lui et avisa le cadeau. Il hésitait à accepter, ayant nettement plus confiance en Grincheuse. Après tout, ce type ne portait même pas de costume, il ne pouvait donc être que louche. Comment ça une râleuse en costume de lutin était bien plus bizarre ? N'importe quoi. D'ailleurs, il suffisait de la voir tomber pour constater qu'elle ne devait pas être méchante. Si c'était une pedobear en cavale ou quelque chose du genre, elle aurait choisi des vêtements plus pratiques. Sérieusement, se vautrer en kidnappant le gosse, c'était pas optimal pour la suite du plan.

Grincheuse, tu vas bien ?

Le blond s'était précipité vers elle en voyant sa chute, mais elle semblait entière et continua d'ailleurs sa route pour prendre un cadeau qu'elle voulu lui offrir. Devant le dilemme de deux paquets qui lui tendaient les bras, il hésita, mais finit par prendre le second.

Désolé mon grand, la demoiselle a de meilleurs arguments que toi.

« Le type m'a dit que c'était ici quelque part... »

Le centre commercial n'avait jamais été un endroit que j'appréciais particulièrement, mais en cette veille de Noël, j'avais encore plus de raisons de ne pas l'aimer. Des gosses qui braillent partout, des gens qui te bousculent sans s'excuser, s'inquiétant plutôt pour leurs précieux cadeaux, et bien entendu la proximité avec tout ce monde. Si en temps normal, je supportais plutôt bien les bains de foule - avec l'aide d'une paire d'écouteurs visés dans les oreilles en poussant le son à fond -, c'était loin d'être le cas ici. A cran, je slalomais entre les badauds, tentant de prendre l'itinéraire le moins peuplé. Le fait que je n'arrive pas à dénicher l'endroit que je cherchais n'aidait pas non plus et je dû me résoudre à sortir mon téléphone pour composer le numéro de Jayden. Il était depuis toujours ma bouée de sauvetage et par chance, je le savais dans les parages.

« Jaaaaay ramènes-toi s'te plaît. Y a trop de monde, si ça continue je vais en prendre trois pour massacrer la foule. Je suis à proximité des bijouteries de luxe. »

D'ailleurs, c'était dans l'une d'entre elles que je devais me rendre pour cette partie de poker avant la fiesta au casino, mais cette saloperie de boutique jouait à cache-cache. L'appel terminé, j'envoyais un rapide sms à mon contact pour avoir quelques infos supplémentaires et tentais de me caler dans un endroit plus calme. Pas facile, mais j'avais au moins réussi à trouver un coin où on ne me bousculait plus. Poussant un profond soupire, je portais une main à mes tempes bourdonnantes. Sérieusement, pourquoi est-ce que j'avais écouté ce type ? Je n'avais pas besoin de ce fric et des parties, j'aurais pu en faire à la soirée. Mais non, il avait fallut que je joue à la plus maline. Jay allait encore bien se foutre de ma gueule, après tout il m'avait mise en garde. En le voyant arriver en fendant la foule, je me précipitais pour le rejoindre, heureuse de voir une tête familière. Mais c'était sans compter une blondasse qui encombrait le chemin que je bousculais assez violemment pour vaciller, frisant la chute.

« Rah vous pourriez pas faire attention ?! »

Moi, en tort ? Pas du tout...

Après avoir passé le tumulte du Père Noël, le centre commercial était un peu plus calme. Mais il était quand même difficile d'avancer, et il nous fallut un certain temps avant d'atteindre les boutiques de bijoux de luxe.

- Nous y sommes. Normalement, ils devraient avoir mis de côté le bracelet que je leur ai réservé.

Alors que j'allais me diriger vers la fameuse boutique de Tiffany and Co, je me fis violemment bousculer par une jeune femme qui m'agressa ensuite en rejetant la faute sur moi. Piquée au vif, je m'apprêtais à répliquer quand Éric s'interposa.

- Mademoiselle, vous allez bien ?

Après s'être assuré que je n'avais rien, il se tourna vers la jeune femme.

- Ce n'est pas à Mademoiselle Wingswar de faire attention, mais bien à vous. Et nous attendons vos plus plates excuses.

- Ça va Éric, je peux me débrouiller. Je me tournai à mon tour vers la jeune inconnue. La moindre des choses serait de vous excuser.

Je la fixai d'un regard plutôt menaçant. Je n'avais pas envie de me mettre en colère, mais je n'hésiterais pas à le faire si cela s'avérait nécessaire.

L'aider ? Être réengagée ? Décidément, ce type racontait n'importe quoi ! Ne voyait-il pas les efforts qu'elle avait fournis pour effacer son image de pédophile ? Il passait pour un bon samaritain alors qu'il n'avait absolument rien payer dans le tas de cadeaux. Il menaçait sa bonne humeur récemment retrouvée en se comportant de la sorte. Ruminant déjà sa vengeance, elle prenait son pied à les voir se démener avec les cadeaux. Et pour ce qui était d'être réengagée...jamais plus elle n'accepterait un job sans savoir de quoi il retourne...Elle se fichait bien de ce que pouvaient penser les patrons, jamais plus elle ne mettrait une tenue aussi ridicule que celle des lutins. Toutefois, elle préféra le snober royalement, le laissant se débrouiller avec les autres enfants...

...car les théories du jeune garçon l'intéressaient...des morceaux de pizzas dans sa barbe ? Lâchant un "beurk" dégoûté accompagné d'une grimace, elle se laissa aller à des théories absurdes dont elle avait la clef...d'ailleurs qu'est-ce qui ne lui prouvait pas que ce Père Noël ne gardait pas la clef du magasin de friandises dans sa barbe ? C'était une théorie à vérifier...Mais déjà son attention fut réquisitionnée par la tentative d'embobinement du gars plein aux as. Et ce petit gamin l'étonnait de plus en plus ! Il hésita à accepter le cadeau...elle ne le connaissait pas mais elle était fière de lui ! C'était un petit gars bien éduqué, pour une fois.

Le rire qui accueillit sa chute ne lui donna que plus d'envie de se venger. Seul le jeune garçon semblait se préoccuper de son cas ; autant dire qu'il gagnait des points. Quant au riche, qui qu'il soit, il ne perdait rien pour attendre ! D'autant plus qu'il se remettait à parler en français dans l'unique but de l'énerver. Son approche sembla pourtant vaine puisqu'il essuya un refus ! Triomphante, Rian fanfaronna.

Tu trouves pas que ce type est bizarre ? Il offre des cadeaux aux enfants alors qu'il n'est ni un lutin, ni un Père Noël...moi, je le soupçonne d'être un kidnappeur...venu avec son acolyte. , murmura-t-elle alors qu'elle le fixait suspicieusement, préparant déjà sa vengeance. Et puis, ses ondes négatives m'ont faite tomber...je mérite une vengeance.  

S'éloignant doucement, elle remit la tête dans le sac à cadeaux, cherchant un paquet spécifique. Le trouvant finalement, elle alla se cacher derrière le traîneau et revint...dans un costume de footballeur américain, oublié le bonnet ridicule, bonjour le casque vissé sur la tête.

Ils ne me réengageront pas de toute façon, hein ? Et puis, tu m'as bien dit que tu tenais à la vie ? Et tu voulais éviter d'attirer l'attention ?, questionna-t-elle le jeune homme dont elle ignorait toujours l'identité. Connaissant déjà les réponses, elle se tourna vers son éventuel allié. Tu veux participer à la chute d'un probable fétichiste des enfants ? Tiens, attrape ça, lui dit-elle en lui lançant une hache en plastique, l'attirail du parfait Indien d'Amérique...ainsi que le chapeau à plume qui allait avec.

Commençant par s'échauffer lentement, elle ne tarda pas à lancer un cri de guerre et de foncer vers lui, le planquant au sol comme une véritable quater back. Elle espérait que son allié rejoindrait l'assaut, mais elle avait déjà la satisfaction d'avoir à nouveau attirer l'attention sur celui qui la fuyait.

Il avait du cran le gamin. Prenant le cadeau que l’elfe lui tendait, il me répondit dans sa langue qu’elle avait de meilleurs arguments. Ça, je ne pouvais pas le nier. Haussant les épaules, je lançais le paquet à Oli qui commençait à en avoir marre, ça se voyait. Je l’apprêtais à m’éloigner des lieux avec mon ami une bonne fois pour toute, estimant qu’on nous avait largement assez remarqué comme ça, mais fus retenu par le regard suspicieux que lui lançait désormais la jeune fille en parlant au gosse. Je la regardais faire son petit manège sans bouger un moment, et lorsqu’elle revint en footballeur américain, je fronçais les sourcilles. Comprenant peu à peu ce qu’elle comptait faire, j’appelais Oli qui essaya de se frayer un chemin parmi les enfants pour me rejoindre, leur disant qu’il n’y avait plu de cadeaux. Alors que j’étais sur le point de rejoindre la foule, la fille se rua sur moi et ma plaqua violement au sol. Le choc expulsa l’air de mes poumons et je la soupçonnais rapidement de m’avoir cassé une cote ou deux au vue de la douleur que je ressentis sur le coup. Oli se précipita pour me dégager, mais j’eu du mal à me relever. Cette fille était complètement folle ma parole. Les gens s’étaient agglutinés autour de nous, et je pestais entre mes dents en essayant de me relever, me tenant les cotes douloureuses. Heureusement pour moi, Oli était très bon en improvisation. Il se tourna vers la foule avec un grand sourire et s’exclama d’une voix forte.

« Mesdames et messieurs, chers enfants, nous espérons que vous avez apprécié cette petite mise en scène montée rien que pour vous. Applaudissez bien fort nos deux… pardon, trois protagonistes. Nous vous souhaitons de joyeuses fêtes et déjà une bonne année ! »

Joignant le geste à la parole, il applaudit un peu puis se mit à disperser la foule en les remerciant d’être un si bon public. Pour ma part, j’en avais profité pour m’éclipser derrière la cabane du Père-Noël afin d’avoir un peu de calme. Cette fille allait me le payer !

Ah les fêtes de fin d'années, les joies de la famille, les cadeaux au pied du sapin, les bons petits plats mijotés, les interminables heures passées à courir à droite et à gauche pour un achat de dernière minute. Cette période me rappelait toujours à quel point j'étais chanceux d'avoir le pouvoir de déléguer ces tâches à des subordonnés. Que voulez-vous, être le fils d'un parrain de la mafia vous conférait d'innombrables avantages...comme réserver le centre commercial le temps d'y faire ses achats. Bien calé dans mon siège, à l'arrière du dernier modèle de voiture de sport, savourant un verre de champomy  tout en profitant de airs de l'Opéra Carmen, j'attendais calmement que nous arrivions à destination. En effet, mon père tenait absolument à ce que j'ai droit à un autre costume sur-mesure. Fendant la foule sans difficulté, un autre de ces précieux avantages, j'arrivai enfin devant la vitrine qui m'intéressait. Certes, après ce cours de politique intérieur assommant, j'aurais préféré avoir quartier libre pour m'amuser un peu...mais chaque chose viendrait à son temps. Les hommes de main de mon père eurent vite fait de congédier tout le beau monde qui stationnait dans la boutique du tailleur que j'affectionnais tant. Et, de ma démarche d'empereur, je pus enfin mettre l'artisan au travail. Mes instructions étaient claires et je savais par expérience que j'aurais droit à de la qualité. J'espérai tout de même qu'il irait vite mais n'en montrai rien, lui faisant la conversation comme j'avais l'habitude de le faire. Alors qu'il prenait mes mesures pour la énième fois, mon téléphone sonna et l'un de mes gorilles me le tendit. Je n'avais même pas besoin de vérifier pour savoir qui était à l'autre bout du fil. Cela ne pouvait être que Loukas qui s'était engagée dans une histoire sans queue ni tête. Riant à la perspective de la voir commettre un massacre, je lui assurai que j'arriverais bientôt. Après avoir raccroché, je m'assurai que le tailleur savait bien ce qu'il avait à faire et m'en allai.

Me dirigeant à travers la foule, je passai devant une scène assez cocasse : ce qui semblait être un footballeur américain plaquant au sol un homme que je reconnus comme Kim Dong Yul, ne prenant pas la peine de lui venir en aide, je continuai à avancer jusqu'à ce que Bonnie me trouve, se précipitant pour me rejoindre et bousculant violemment une troupe d'inconnus. Grimaçant face à cette scène, j'accélérai le pas. Entendant les propos tenus dans cette conversation, je n'hésitai pas une seule seconde avant, d'à mon tour bousculer violemment le duo d'inconnus, prenant place aux côtés de Loukas.

Ça va pas de boucher le chemin comme ça ? La moindre chose serait de vous excuser, dis-je en prenant une voix haut perchée, parodiant la blonde que mon amie venait de percuter.

Nous étions enfin arrivé. Le temps était exécrable, et j’ai bien cru que nous n’atteindrions jamais le centre commercial, ce qui aurait été une catastrophe. En effet, je ne pouvais décemment pas arriver les mains vides chez les parents d’Alessandra au souper du soir. Et évidemment, le travail ajouter à une tête de linotte, ça donnais des rappel de dernières minutes. Nous étions donc contraint d’affronter la foule un 24 décembre… par ma faute. Heureusement, Al avait bien voulut m’accompagner, ce qui allait surement simplifier les choses : elle connait mieux ses parents que moi…

Comme prévus, et malgré le temps, il y avait un monde de dingue. Les gens se bousculaient, les bras chargés de paquets, et je me demandais si nous étions bien dans un centre de luxe au vue de tous le monde présent… ce qui était plutôt rare en générale. Le plus dure à passer serait le centre, car une masse de gens était amassée autour du sapin où il semblait y avoir une sacré agitation. Mieux valait ne pas s’attarder trop longtemps…

Attrapant la main d’Alessandra, je poussais un soupir.

« Je suis vraiment désolé d’avoir oublié les cadeaux pour tes parents et du coup de t’infliger ça… Il y a vraiment trop de monde…

18h00. Le centre commercial à commencé à se vider, mais avec tous vos désagréments, vous êtes toujours bloqués là, et le temps commence à manquer. Soudain, plus de lumière. L’obscurité vous ensevelit un instant avant que les générateurs de secourt ne se mettent en marche, produisant une faible lumière tremblotante. Alors que vous vous demandez ce qu’il se passe, une forte voix féminine retentit dans le hall, provenant du deuxième étage : « Mesdames, messieurs, nous sommes désolé de vous annoncer que suite à la tempête qui fait rage dehors, les autorités locales nous ont formellement interdit de vous laissez sortir pour le moment. Mais étant donné la période, je ne vais pas laisser mes fidèles clients enfermés sans rien faire. Je vous ouvre donc mes magasins, mettant à votre disposition tout ce dont vous aurez besoin pour passer un réveillon digne de ce nom. Je suis sûr qu’en vous y mettant tous ensemble, vous allez nous préparer une fête que l’on n’oubliera pas de ci tôt. Bon réveillon à tous, et profitez-en bien ! »

Madame à parlé. A vous de jouez !

Lieux mit à votre disposition :

RDC :
- Le magasin de vêtements pour dames
- Le magasin de vêtements pour hommes
- Le magasin de chaussures
- La bijouterie
- Les magasins d’accessoires
1er étage :
- Le restaurant
- Le café (à l’ambiance très feutrée et intime)
- Les magasins d’alimentations de luxe (épicerie fine, boulangerie, charcuterie, chocolaterie…)
2ème étage :
- Le cinéma
- Le salon de coiffure
- Le salon de détente (manucure, pédicure, massage, …)
- Les bureaux

Super, j'étais tombée sur une foutue gosse de riche accompagnée de sa clique. Serrant les mâchoires, j'adressais un œillade meurtrière à l'homme. J'avais une sainte horreur de ce genre de personnes à peine capable d'ouvrir une portière eux-même. Ils se croyaient rois et reines parce que papa et maman avaient fait fortune, mais il ne valait pas mieux que les autres. Certes, je profitais bien aussi de l'argent qu’engrangeait les casinos de mes parents, mais je n'aurais jamais toléré qu'on me manipule comme une espèce de poupée idiote incapable de plier les genoux et les bras. Prouvant qu'elle avait quand même un peu de fierté, la blondasse reprit les rennes et m'intima de m'excuser. Genre, j'allais lui faire des courbettes. Mais avant que je n'ai le temps de lui faire comprendre ma façon de penser, Clyde rappliqua avec autant de délicatesse que moi et se plaça à mon côté. Lorsque je l'entendis, je ne pu m'empêcher de rire. Il faisait drôlement bien la pimbêche.

« C'est une habitude de bousculer les gens comme ça ? Deux au compteur en moins de quelques minutes, c'est pas terrible quand même... »

Je n'arrangeais pas l'affaire, mais c'était tellement bon d'emmerder quelqu'un qui était déjà l'arrache...