Année 38 – Deuxième Saison Tempérée
Jérémy, 15 ans & Alex, 15 ans

Je venais tout juste de me Soumettre aux Aigles de l’Est. Enfin tout juste, juste avant la Saison Aride en fait. Mes parents adoptifs ont fait en sorte de pouvoir s’occuper de moi, et nous avons fait comme si nous venions à peine de nous rencontrer alors que cela faisait plusieurs mois déjà qu’ils m’hébergeaient à leurs risques et périls…

J’allais beaucoup mieux désormais. Mes blessures étaient refermées, ma soumission s’était bien passée - j’avais mentis avec brio aux questions posées. Le fait d’avoir perdu la mémoire avait beaucoup aidé… - et je pouvais, maintenant que la Saison Tempérée était revenue, me promener librement sur le territoire. Pourtant, je ne m’éloignais jamais vraiment de mon quartier, et c’est à force d’y traîné que j’ai fais connaissance avec les enfants du coin. Je ne sais pas pourquoi, mais j’aimai bien passer du temps avec eux. Ils me demandaient de raconter ma vie de Libre, et je leur inventai des histoires extraordinaires qu’ils croyaient naïvement vraies. Nous nous entraînions aussi, même si à l’époque je n’étais pas du tout un très bon combattant. Pourtant, je voulais devenir Membre, et je comptais bien m’entraîner au maximum pour y arriver. Mais en dehors des entraînements, les enfants m’apaisaient, et cette fin de journée de faisait pas exception à la règle. J’avais trouvé et taillé des morceaux de bois pour en faire des « bâtons de combat », et j’apprenais à quatre petites têtes blondes à les manier. Les enfants étaient ravis, et moi aussi.

FB - Première rencontre
feat. Jéremy & Alex

Année 38 - Deuxième Saison Tempéré

Aujourd’hui était un jour de congé, enfin pour moi. Les mains dans les poches de ma veste, je déhambulais comme toujours dans le cartier à la recherche de quelque chose pour m’occuper. Je n’avais pas tellement envie de sortir du territoire aujourd’hui, du coup j’avais prévu y rester. Suffisais de trouver quelques choses à faire. Les cris des enfants me parvinrent, me soutirant un sourire. Je pris la direction du bruit, hatant le pas, heureuse d’avoir enfin trouver quelque chose à faire. Mes pas me guide vers le bruit alors que je garde les oreilles ouvertes. J’entends autrechose. Un bruit que je ne suis pas sur de reconnaitre. Je tourne le coin alors que mon sourire avait l’intention de disparaitre. Je m’arrête, ma respiration légèrement haletante. J’ignore comment, mais mes mains ont trouver le moyen de quitter mes poches sans que je m’en rende compte. Elles se retrouvent de chaques côté de mon corps. Mon regard se posent sur la scène qui s’offre devant moi alors que je tente de reprendre ma respiration.

Je reste en retrait alors que j’observe ce qui ressemble à un entrainement. En soi, je sais bien que cela n’en est rien, mais que cela doit plutôt servir d’amusement pour les enfants. Je retrouve un sourire doucement, observant a scène sans vouloir les dérangés. En silence je regarde le jeune homme qui semble être le plus vieux et qui est probablement celui qui a débuter le jeu avec les plus jeunes. J’appuie discrètement mon dos sur un mur, posant mes mains à plat sur ce dernier tout en continuant mon observation. Je ne considère même pas me joindre à eux, je ne tiens pas à leur faire savoir que je crains le sang. Surtout pas à des enfants et encore moins au jeune homme que je ne connais pas. Je m’amuse autant à les regarder faire qu’à me joindre à eux. Ce n’est pas rare de voir quelqu’un s’occuper des plus jeune dans ce cartier, mais je ne peux pas dire avoir eux l’occasion d’en voir beaucoup le faire. Du coup, je trouve bien de voir ceci se dérouler sous mon regard attentif d’aigle.

Alors que les enfants commencent à s’exciter, annonçant ainsi la fin du jeu, je remarque la présence d’une jeune fille qui nous observe de loin. Je calme rapidement le groupe en reprenant les bâtons et enjoint aux petits boudeurs de rentrer chez eux, ce qu’ils finissent par faire d’un pas trainant et après plusieurs protestations. C’est toujours ainsi quand il faut se séparer, mais la promesse de les revoir le lendemain suffit généralement à les disperser.

Une fois certain que tous les enfants étaient bien sur le chemin de leurs habitations, je me retournais vers la fille qui était toujours là, appuyée contre un mur. Je ne connaissais pas encore grand monde, hormis la plupart des gamins en âge de vouloir se bagarrer, aussi la curiosité finit-elle par l’emporter, et je m’approchais lentement.

« Ah ces gamins, de vraies boules d’énergie, difficile de les arrêter. »

Je rigolais en disant cela. C’était une façon un peu maladroite d’abordée la blonde, mais c’était toujours ça…

« Et notre spectatrice à-t-elle un nom sinon ? »

Oui bon, j’aurais pu me présenter en premier, mais une méfiance au fond de moi voulait que je demande toujours à qui j’avais à faire avant de me présenter moi-même. Surement un reste de ma vie d’avant, mais je ne comptais pas creuser plus la question pour savoir ce qu’il en était réellement… Cette façon de faire me convenait très bien, et si elle ne plaisait pas aux autres, tant pis pour eux.

Les paumes toujours contre le mur sur lequel j’ai posé mon dos, j’observe en silence le jeune homme avec les enfants. Je n’ose pas m’en mèlé et en même temps, je trouve qu’il s’en sort à merveille alors à moins qu’il n’est soudainement besoin de renfort, je choisi de rester en retrait. Je le vois qui remarque ma présence. Les enfants sont excités, ils s’amusent. Je le vois calmer le petit groupe d’enfants, reprennant les bâtons. Lorsq u’il a finit par convaincre les oisillons à retourner chez eux, il se tourne vers moi. Cette fois ce n’est pas une question d’un coup d’oeil rapide. Il m’a vu. Je me redresse un peu sans perdre le sourire alors que je le vois s’approcher lentement dans ma direction. « Ah ces gamins, de vraies boules d’énergie, difficile de les arrêter. » me lance-t-il surement pour briser la glace. Je ris doucement. « C’est pas faux en effet. Lorsqu’ils ont quelques choses dans la tête, ils ne l’ont pas dans les pieds. » Répondis-je.

Je passe une mains dans ma longue chevelure blonde. Si Nathan avait été là, il aurait peut-être noter la maladresse qu’il venait de faire pour m’addresser la parole, mais je n’avais pas ses talents. Du coup, je n’en remarquai rien. Et même si j’y avais noter cela, cela ne m’aurait dérangé pour rien au monde. Je ne suis pas non plus connue pour avoir de l’adresse lorsqu’il est temps d’aborder quelqu’un. Il reprend alors la parole : « Et notre spectatrice à-t-elle un nom sinon ? » La question est franche, directe et des plus simples. Je souris. « Alex. Je m’appelle Alex. Et toi? » Lui retournais-je alors la question. J’ai beau ne pas le connaitre ou l’avoir vu dernièrement, mais je ne crois pas avoir à le craindre ou à me méfier. Il est sur le territoire des Aigles, en plein cartier Soumis. Je doute fort avoir affaire à une menace. Du coup, je suis détendue.

« Tu es doué pour jouer avec les enfants. » Repris-je. « J’ai rarement l’occasion de voir quelqu’un s’occuper d’eux ainsi. » Lui dis-je franchement. C’est un compliment à son égard et même si j’espère qu’il le prenne ainsi, je ne me sentirai pas plus mal s’il le prend mal. Mais je doute qu’il le prenne mal. Je n’ai rien dit ou fait qui pourrait lui faire réagir de manière négative.

La fille me répond sur le même ton, ce qui m’arrache un petit rire.

« Justement, lorsqu’ils ont une idée en tête, elle prend possession de tous leur corps, s’en serait presque enviable une détermination pareille. »

Alex. Un nouveau nom pour moi, qui collait plutôt bien à la jeune fille qui me faisait face. Elle me retourna la question, et il me faut malgré moi quelques secondes avant de pouvoir y répondre. Ce doute quant à mon prénom ne m’a pas encore quitté, mais je sais que je finirai par m’y faire, tout que je me ferai à cette nouvelle vie qui s’offre à moi. Je mordille donc brièvement mon ongle du pouce avant de répondre, toujours avec le sourire.

« Je m’appelle Jéremy, je me suis récemment soumis aux Aigles. Les enfants doivent être les premiers Aigles que j’ai croisés depuis la fin de la Saison Aride, ça doit être pour ça que je me suis autant attaché à eux. »

Et vice-versa.

« Ce n’est pas courant que des plus âgés s’occupe des enfants ici ? »

Mes parents adoptifs m’avaient bien dépeint le clan de l’Est, ainsi que le fonctionnement de la ville en générale, mais en apprendre plus par d’autre personnes du territoire ne pouvais pas être un mal. Plus j’en savais, mieux ce serait. Je sautais donc sur l’opportunité de cette nouvelle rencontre.