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 Quand la nature se déchaîne (libre)

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Romane

Romane
DRAGONS DU NORD ㄨ SOUMISE


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Crédits : young wolf (avatar) young wolf (signature)
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MessageSujet: Quand la nature se déchaîne (libre)   Quand la nature se déchaîne (libre) EmptyVen 30 Sep 2016 - 23:01

Quand la nature se déchaîne
Romane & qui veut



Jour 15 - matin
Les choses s’enchaînaient ces jours-ci. Entre le jour où tout le monde s’était comporté étrangement – moi la première – et la chute des grêlons, il y avait maintenant cette lueur, cette lumière étrange et orange qui grossissait de jour en jour dans le ciel. Les rumeurs allaient dans tous les sens au sujet de ce dernier élément : certains pariaient que c’était un coup de la Menace Fantôme, de ceux qui manigançaient dans l’ombre contre nous, d’autres encore étaient persuadés qu’il s’agissait d’un message ou d’un signe envoyé par les hommes des étoiles. Personne ne pouvait nous donner de réponse parce que personne n’avait cette réponse tant attendue. Beaucoup avaient déjà eu de beaux accidents à force de regarder cette lumière dans le ciel sans faire attention au reste. A force d’avancer dans le flou total, ça n’avait rien de très surprenant. Même moi, je n’étais pas à l’aise. Pourtant, en général, je n’étais pas froussarde, tout le contraire. Seulement, l’inconnu, ce n’est jamais très rassurant. Je mentais comme je le pouvais aux enfants qui me posaient des questions à ce sujet, cherchant à les réconforter. Malheureusement pour nous, ça n’allait pas s’arranger, bien au contraire.

La série noire continuait. Cette fois, c’était les animaux qui se déchaînaient. J’avais déjà entendu parler de ça, des bruits qui circulaient sur le territoire alors que je me dirigeais vers le centre hospitalier. Il fallait que je trouve Klaus pour lui en toucher deux mots, histoire de comprendre ce qui se passait et peut-être avoir plus d’informations, suffisamment pour conseiller les gens et leur éviter de belles blessures. J’avais peur que ce ne soit une journée encore plus sombre, encore plus meurtrière que celle du ramassage des grêlons. Cette journée revenait tous les ans, alors les habitudes qui sauvent étaient répétées par les aînés. Là, par contre, c’était totalement inattendu. Je rencontrai bien malgré moi une de ces monstrueuses bêtes enragées sur le chemin jusqu’au centre hospitalier. J’avais dégainé ma seringue par réflexe mais comprit rapidement que ça ne servirait à rien face à quelque chose qui courait ou plutôt qui filait à cette allure. Je ne parvenais même pas à distinguer la race ou la chose que c’était. Je hurlai alors qu’elle se rapprochait dangereusement. J’avais l’air fin ! Mes meilleures armes ne me servaient plus à rien. J’étais totalement démunie. Heureusement que ni Violette ni Sam n’étaient dans les environs. Ils en auraient largement profité. Orion encore plus. « Mais c’est quoi cette chose ?! » Prendre sur moi. Je devais prendre sur moi. « Tout… doux. Tout doux… »

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Leith

Leith
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MessageSujet: Re: Quand la nature se déchaîne (libre)   Quand la nature se déchaîne (libre) EmptyDim 2 Oct 2016 - 19:05

Voilà cinq jours que j’étais sortit de l’hôpital (j’y serais encore si je n’avais pas forcé le mur…), mais du coup cela faisait également cinq jours que j’étais cloitré chez moi… Cinq putain de jours remplis d’évènements que me rapportait Leo avec beaucoup trop d’enthousiasme à mon goût : les rumeurs sur les étranges comportements observés le jour de ma sortie, la chute des grêlons et le ramassage auquel je n’avais pu participer, le départ précipité de la Troupe et enfin, cette mystérieuse lueur lointaine qui excite mon frère comme un gamin de cinq ans à qui ont aurait donné son premier morceau de viande grillée… Leonel sortais souvent, parfois à ma demande, et il me rapportait tout ce qu’il avait vu et entendu. Je ne pouvais pas encore reprendre d’activités physiques. Même pour mes soins c’était Gaby qui venait et non moi qui me déplaçait… La confiance régnait, c’était certain. Résultat, cela faisait près de dix jours que j’étais quasi inerte, sans savoir ce qu’il adviendrait de moi et vivant littéralement à travers mon frère…

Mais aujourd’hui, s’en était trop. Je ne tenais plus en place, et je voulais voir par moi-même cette fameuse lueur qui intriguait tout le monde. Aussi, une fois la maison vide, j’attrapais les béquilles (que je commençais vaguement à maîtriser) et sortit, direction le Centre Hospitalier. Et si quelqu’un me demandait ce que je foutais là, je répondrais que je vais faire des examens, point !

Sauf qu’il y avait deux détails que je n’avais pas pris en compte. Le premier était que marcher jusqu’au Centre avec des béquilles ça prenait ne plombe, la seconde (dont mon jumeaux avec omis de me parler) était le comportement étrange des animaux. Pour la première, le regard fixé sur l’horizon orangé m’évite d’y faire trop attention. La seconde par contre me prit par surprise puisque je me retrouvais à débouler dans une rue où une jeune femme faisait face à un animal qui ne semblait pas vouloir tenir en place. En fait, la bête lui fonçait carrément dessus. Heureusement, malgré ces nombreux jours de quasi inactivité, j’avais fait en sorte de garder mes sens aiguisés, et de la mes réflexes. Aussi ma première réaction fut-elle de balancer une des mes béquille sur la chose pour tenter de la dévier de sa trajectoire. Et oui, j’avais encore des réflexes, mais pour la réflexion on repassera…
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Esfir

Esfir
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MessageSujet: Re: Quand la nature se déchaîne (libre)   Quand la nature se déchaîne (libre) EmptyLun 3 Oct 2016 - 16:53

Esfir avait des certitudes dans la vie. Par exemple, elle était sûre d'avoir raison au sujet du droit d'aînesse vis-à-vis de Zorah. Zorah était sa petite sœur. Et elle, elle était l'aînée. Esfir était sûre que sa troisième mère savait qu'elle crachait dans les verres de certains clients mais qu'elle la laissait faire parce qu'elles partageaient le même avis sur certains consommateurs récalcitrants. Elle battait Zorah à plate couture en combat au corps à corps, elle en mettrait ses deux mains au feu. Mais il y avait des certitudes qui marquaient plus que d'autres. Comme la certitude de sa mort à venir si elle ne parvenait pas à rattraper son coup auprès de Zorah. Parce que oui, Esfir savait que physiquement, elle avait le dessus sur sa petite sœur. Cela ne l'empêchait pas d'admettre qu'elle aurait une courte vie si elle ne réglait pas sa bêtise. Zorah allait la tuer, la poignarder, l'empoisonner et brûler son corps si elle l'apprenait.

Vraiment, il y avait des jours où Esfir s'exaspérait plus que d'habitude. Sa plus grande erreur avait été de quitter son foyer de félins pour rejoindre un nid de reptiles. L'erreur commise aujourd'hui n'arrivait pas loin derrière. Elle avait emprunté un chapeau à Zorah. Pas n'importe quel chapeau, non. Son chapeau préféré. Double erreur. Geste inexpliqué pour la vipère qui ne comprenait même pas l'attrait de sa petite sœur pour cet accessoire encombrant. Et pourtant, elle l'avait fait. Elle l'avait porté, s'était pavané avec la coiffe sur la tête. Et elle ne l'avait pas sali, non. Elle ne l'avait pas amoché, non. Elle avait fait pire que tout ça. Elle l'avait perdu. Les esprits de ses mères devaient bien rire d'elle. Parce que perdu n'était même pas le mot exacte, non. On le lui avait volé, purement et simplement. Un moment, elle l'avait, un autre, il n'était plus là. Et avec ça, elle avait récolté un coup affreusement douloureux à la cuisse. Pas par un homme ou une femme. Elle les aurait massacrés et aurait simplement récupéré son du. Non, les esprits s'étaient ligués contre elle. Ça, elle le préciserait à Zorah. (Parce que les esprits étaient tout de suite plus que de simples histoires dès qu'ils pouvaient lui servir d'excuses.) Non, ce n'était pas une chose qu'elle avait à peine entraperçue. Et elle lui dirait, à Zorah, qu'elle devait la croire, que la boule dans le ciel était, elle aussi, un signe de sa bonne conscience. Elle lui dirait tout ça si elle revenait en vie.

Parce qu'Esfir ne comptait pas se laisser faire si facilement. Et quitte à mourir, elle préférait nettement périr sous les coups d'une bête que sous la colère de Zorah. Parce qu'elle mourrait, ça, elle en était certaine. Alors elle courait depuis plusieurs minutes, filant la créature. La tâche n'avait rien de difficile tant les traces laissées étaient évidentes. Ce truc devait être immense. Armée de son pieu et de sa lame fétiche, elle filait dans les rues. Parfois, elle prenait de la hauteur pour surplomber la zone avant de reprendre son chemin. Elle y était presque, bientôt, elle récupérerait ce foutu chapeau ou mourrait en essayant. La bête était proche, elle fonçait droit sur une rousse, qui était pour le coup, vraiment dans un pétrin sans nom. Pourtant, dans sa frénésie inconsciente, la vipère n'entendit d'abord pas les mots calmants de la jeune femme. Non, c'était pire, elle hurla littéralement sur elle, excitant davantage la bête, comme si la pauvre jeune femme avait un quelconque pouvoir sur la situation. MAIS ARRÊTE LA. ARRÊTE-LA, BOUGE-TOI UN PEU. Ce n'était pas le pire. Non, le pire était à venir. Les esprits choisirent encore le meilleur moment pour agir. Esfir était à deux doigts de se jeter sur la créature, de se trouver un point d'attache pour la monter, une corne, une crinière, n'importe quoi pour s'accrocher...Mais sa course folle se finit la tête dans la poussière, juste aux pieds de l'inconnue à la chevelure de flamme. Mais putain !, grogna-t-elle férocement en se relevant bien vite. La bête avait changé sa trajectoire pour une raison inconnue. Un coup peut-être ? En observant un peu la zone, elle remarqua un estropié un peu plus loin, un estropié qui avait l'attention de l'animal, visiblement. Et là, Esfir pensa du plus profond de son cœur, qu'aujourd'hui, elle n'était définitivement pas la plus idiote des habitants de la ville. L'idée ne la réconforta pas néanmoins. A présent, la créature se trouvait entre eux, l'attention portée vers le garçon. Un parfait crétin, pur spécimen d'homme sans cervelle. La bravoure rendait bête, ça, Esfir en avait la preuve juste sous les yeux. Le clampin avait sûrement voulu jouer les héros en sauvant la demoiselle en détresse. Et le voilà qui se retrouvait dans la même situation, à la différence près qu'il avait l'air mal en point. Esfir, elle, elle s'en fichait. Non, elle alla même jusqu'à apostropher la rousse. Ok, on est encore toujours un peu dans la merde. Alors voilà mon plan. On laisse le type là-bas se faire déchirer. Pendant qu'il meurt, on récupère le chapeau et après on fuit. Esfir était on ne peut plus sérieuse. Elle, elle n'avait pas demandé de l'aide à ce gars. Elle, ce qui l'intéressait, c'était le chapeau et rien d'autre. Et le chapeau ne devait pas intéresser l'inconnue...Enfin, je récupère le chapeau, et toi, tu fuis ou tu fais diversion si tu as une âme charitable. Ou si tu es aussi débile que moi.
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