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 Goodbye to those who should still be there [OS]

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Goodbye to those who should still be there [OS] Empty
MessageSujet: Goodbye to those who should still be there [OS]   Goodbye to those who should still be there [OS] EmptyMer 16 Déc 2015 - 17:39

Année 41, J1, tôt le matin
Centre du territoire jaguar

L'aube se levait à peine mais la majorité du territoire jaguar était déjà en effervescence. De longues lignes de fumée noires et blanches s'élevaient dans le ciel, assiégeant parfois certains bâtiments. Les ruines de certains bâtiments donnaient un aspect piteux au cœur du territoire. Il régnait une atmosphère lourde et morose qui alourdissait les cœurs et tirait les visages.

Syd, d'ordinaire capable de conserver un semblant de jovialité, n'échappait pas à la détresse et à la tristesse qui avaient envahi le clan dès les derniers instants de lutte contre les rebelles. Il était passé se faire soigner puis était allé se faire assigner une tâche. Il n'avait pu croiser tous ceux qui lui étaient chers mais, fort heureusement, on lui avait assuré que Bridgit, Raphaëlle et tous les autres étaient sains et saufs. Il s'était donc mis à la tâche sans attendre, soucieux de s'occuper l'esprit vu qu'il n'arrivait à relativiser les choses comme il avait appris à le faire depuis longtemps.

Il réprima un haut-le-cœur lorsque son regard se posa sur un cadavre à la chair calcinée. Sa cuisse était largement ouverte et un os cassé saillait là où il avait perforé la peau. Le brun exhala pour se redonner contenance et reprit ce qu'il était en train de faire. La fébrilité ne le quittait pas et impossible de desserrer sa gorge. On lui répondrait sûrement que les événements était encore trop frais, que c'était normal. Seulement, Syd se connaissait. Il avait une manière bien à lui de gérer la douleur et autres sentiments négatifs forts. Il les ne les étouffait pas mais les enveloppait dans une sorte de couverture de relativisation et d'optimisme à toute épreuve qui aidait à faire passer la pilule et à prendre du recul.
Aujourd'hui ? Impossible.

Le corps lourd et endolori, il souleva une pierre, une autre, et il découvrit le torse du cadavre, lacéré, brûlé. Il serra la mâchoire pour contenir le flot de sensations et le nouveau haut-le-cœur qui l'envahit. Il attrapa ensuite un bloc de pierre bien plus lourd que les précédents. Il banda ses muscles et tenta de le soulever... en vain. Il retenta et échoua à nouveau.
Il sentit la colère et la frustration monter en lui, faisant écho aux événements de cette nuit et à ce qu'ils avaient tous vécu. Putain de caillou de merde. Putain d'enfoirés de traîtres. La colère prit le dessus et il essaya à nouveau en s'aidant de son pied. Il força, força, força puis laissa échapper un grognement de frustration et d'effort quand il relâcha le bloc avant de se redresser.

Sa poitrine se soulevait à un rythme erratique et ses sentiments tourbillonnaient à l'intérieur de lui, flot étourdissant qui faisait tout remonter sans qu'il n'y puisse rien. Il marmonna quelque chose dans sa barbe et, frustré et borné, fit un nouvel essai aussi peu prometteur que les autres.
Il saisit à nouveau la pierre et la fit bouger d'avant en arrière pour la déloger ou la faire rouler. Et cette putain de pierre qui refusait de bouger. Et ce putain de cadavre qu'il était en train d'écorcher encore plus en s'acharnant. Et cette putain de personne qu'il essayait de sortir des décombres et qui, encore hier soir, respirait et parlait, comme lui. Et ces putains de jaguars traîtres qui étaient à l'origine de ce massacre, ces putains de traîtres qui avaient, pour beaucoup, soutenu ce putain de monstre de Joshua fut un temps et qui avaient décidé d'en suivre un autre de nos jours.

Dans un bruit à mi-chemin entre le grognement et le cri, Syd lâcha le bloc et donna un gros coup du plat du pied dedans, ce dernier vibrant désagréablement. Puis un autre. Encore un autre. Chacun ponctué d'un cri-grognement d'où s'échappait la colère, la frustration, la tristesse et l'impuissance. Ses épaules se soulevaient au même rythme que sa respiration chaotique. Il lui était impossible de desserrer les poings et la mâchoire alors qu'il fixait, désemparé, ce PUTAIN de bloc de mes deux.

Sa vue se brouilla soudainement et il eut besoin de quelques instants pour comprendre qu'il s'agissait de larmes qui gênaient sa vue. « Fais chier, jura-t-il en s'essuyant les yeux avec la partie charnue de sa paume pour s'empêcher de pleurer. »
En temps normal, il détestait manifester ce genre de réaction en public. Les gens qui était tombés en pleurs sur lui se comptaient sur les doigts d'une main ou presque. Et le voilà qui se mettait à pleurer au milieu des décombres alors qu'autour, d'autres Jaguars s'activaient eux aussi à déblayer les ruines. Certes, les circonstances étaient particulières mais Syd ne pleurait pas. Ce n'était pas lui. Si même ça partait en vrille, il n'était pas sûr de garder le contrôle encore longtemps.

Il essuya à nouveau ses yeux rageusement pour bien se montrer qu'il ne serait pas lâche, qu'il serait fort pour ceux qui avaient péri ou ceux qui avaient été plus gravement blessés.

Soudain, une main se posa sur son épaule. Il sursauta à moitié en tournant la tête pour finalement constater qu'il s'agissait de Giovanni. Syd se détendit instinctivement.
Gio faisait partie de ces Jaguars qui ne jugeaient pas les autres. Il n'était pas des plus bavards et avait parfois du mal à supporter le blabla intempestif du Ravitailleur. Il n'hésitait d'ailleurs pas à l'envoyer sur les roses si c'était nécessaire. Cependant, ça restait un bon gars, le genre de personne qui faisait attention aux autres sans qu'on ne le réalise.

Le Polyvalent retira sa main puis lui offrit un sourire simple mais rassurant et montra la pierre du menton : « Besoin d'aide ? » Syd rougit instantanément, réalisant qu'il s'était laissé emporter devant tout le monde ; Giovanni eut la délicatesse de ne pas commenter. Le plus jeune hocha donc la tête plusieurs fois en reportant son regard sur le bloc. « Je veux bien, marmonna-t-il. » Giovanni se mit automatiquement au travail, ce qui permit au Ravitailleur de se recentrer et de reprendre un minimum contenance.

Il s'y reprirent à plusieurs fois mais réussirent à décaler le bloc, délivrant ainsi la partie du cadavre encore coincée. Ils l'observèrent un instant sans un bruit, immobiles, comme s'ils adoptaient une minute de silence à l'égard du mort. Giovanni le brisa finalement, presque dans un murmure : « Tu le reconnais ? » Syd observa encore un instant le corps mais fut contraint de secouer la tête. Il s'accroupit ensuite, tentant de regarder dans les poches des vêtements à moitié calcinés ; Giovanni se chargea de l'autre côté. Le geste n'enchantait clairement pas Syd mais si cela permettait d'identifier le défunt, c'était nécessaire.

Le Ravitailleur fit chou blanc mais Giovanni plaça de manière visible entre eux un genre de pendant rond, de couleur cuivrée. Syd se redressa par réflexe quand il reconnut le bijou. La peur s'insinua dans chaque centimètre carré de sa peau et la douleur explosa dans son ventre. Il attrapa le bijou avec des mains maladroites et l'ouvrit difficilement en appuyant sur un petit mécanisme. Il savait malheureusement avec certitude ce qu'il allait y trouver : une dent de lait.
Ce pendant appartenait à l'un des amis de son père, Fitz ; la dent à celle de son petit bout d'chou de deux ans.

Il se releva lentement, ses yeux scotchés à l'objet, n'y croyant pas.
Fitz avait sept ans de plus que Syd et avait toujours fait partie de son paysage quotidien d'aussi loin qu'il s'en souvenait. Il venait régulièrement aux dîners de famille. C'était lui qui avait appris à Syd à jouer aux cartes ainsi que tous les trucs et astuces qu'il connaissait à présent. Cependant, par-dessus tout, Fitz avait été le premier réel coup de cœur de Syd. Pas de manière consciente – ça, le Ravitailleur ne l'avait compris que plus tard.
Il se rappelait encore de la manière dont son cœur s'emballait plus que de raison quand Fitz lui ébouriffait les cheveux. Il se rappelait qu'il prenait un immense plaisir à le faire rire et sourire. Il se rappelait aussi de la fois où Fitz l'avait aidé à calmer une crise de panique, le serrant dans ses bras pendant autant de temps que nécessaire jusqu'à ce qu'il se calme.

A l'époque, il avait cru qu'il s'agissait seulement d'admiration mais, une fois sa sexualité acceptée, Syd avait réalisé qu'on pouvait presque parler de premier amour. Réaliser que cette personne qui lui avait tant apporté était morte, qu'elle gisait devant ses yeux inanimée le fit craquer. Il recula sous le choc et la peine sans faire attention à ce qu'il faisait. Il trébucha et tenta de se rattraper en battant inutilement des bras, envoyant ainsi valser la dent, mais en vain.
Il s'étala de tout son long, ses fesses absorbant une partie du coup. Son dos et son crâne suivirent et le choc l'étourdit un instant. Il entendit une ou deux exclamations de surprise non loin, des bruits de pas près de lui – sûrement Giovanni ou peut-être l'une des autres personnes présentes dans leur proximité ? Il cligna des yeux à répétition, confus et hermétique à son environnement immédiat, puis la nouvelle affligeante revint en premier plan, se mêlant à la douleur physique avec trop de facilité.

Les larmes glissèrent de leur propre chef sur ses joues et il fut incapable de les retenir. Machinalement, sa main lâcha le pendant et alla couvrir l'endroit de son crâne amochée. Les sanglots arrivèrent et se transformèrent bien vite en pleurs. Syd eut la présence d'esprit de cacher son visage dans le creux de son bras mais il fut incapable de se redresser ou de se calmer, public ou non.

Giovanni s'installa délicatement à ses côtés et assura à voix basse aux deux autres Jaguars qui s'étaient approchés qu'il s'en occupait. Il resta ensuite silencieux et laissa à Syd l'opportunité d'évacuer toute la tension et la douleur qu'il ressentait. Il se contenta de murmuree des phrases courtes par moments pour qu'il sache qu'il n'était pas seul, qu'il pouvait se laisser aller sans souci. Syd n'y répondit pas, sans étonnement, mais apprécia la présence non-intrusive de l'autre Jaguar. Il apprécia que l'autre ne cherche pas à le consoler, à la calmer, à le déplacer ou à le redresser.

Pour la première fois de sa vie, il pleura devant quelqu'un mais n'en ressentit aucune honte. Rien que pour ça, il en serait à jamais reconnaissant à Giovanni.
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