And The Violence Caused Such Silence
feat. Nathanaël, Elyse  & Alex

Jour 7 (Fin de journée/Soirée)

La porte de notre habitation familiale s'ouvre. Je ne bouge pas. Blottie sous les couverture, mes paupières restent closes. C'est ici que j'ai passé ma journée entière. Je fais de mon mieux pour garder mon bras blesser à distance, mais j'ai les haut le coeur presque tout le temps. Je n'en ai parlé à personne. Je ne cherche pas à voir la piti. dans leur regard et encore moins à les avoir aux petite soins avec moi. Je n'ai pas envie de cela. Derrière la porte fermée de la chambre, j'entends la voix de Nathan qui est toujours aussi calme. Je devine qu'il doit s'addresser à la seule qui peut venir tout juste de rentrer à cette heure aussi tardive. Elle ne serait que rentré demain matin si elle avait pu sortir du territoire ou si je m'étais effrocé de la chercher ce matin comme je le faisait toujourss. Hors, je n'en avais rien fait, pour une fois. Non, j'avais plutôt choisit de rester au lit, au chaud sous les couvertures, feignant de dormir. La voix de ma soeur rétoirque à Nathan. Je ne comprends pas leur mots, mais le ton de la voix d'Elyse n'envisage rien de bon. Normalement, j'aurais été de l'autre côté de la porte avec Nathan. J'aurais tentée de faire comprendre à Elyse ce qui ne va pas chez elle, ce qu'elle devrait changée, mais au lieu de cela, je soupire sous les couvertures.

D'un geste las, je tire les couvertures pour glisser ma tête blonde sous ses dernière. Mais cette ultime tentative pour me protèger de la tornade qui s'aprète à tout ramasser sous le toit familiale est en vain. Une fois que mon frère lui réplique quelque chose - ou non, je vais vous avouer ne pas bien l'avoir entendu- la voix aigu, presque strident de la plus jeune m'arrache un grognement exaspéré. Mes yeux s'ouvrent au moment ou ma tête refait surface au delà des couvertures. Mon corps lentement se tournent pour permettre à mon regard de se perdre sur le plafond. La bataille s'annonce de l'autre côté de la tranché, mais je ne suis pas prête à me plonger devant les fusils qui pour le moment ne sont que braqués sur mon frère ainé. Décourager et épuisé, je pose le dos de ma main sur mon front, gardant mon bras blessé sur le côté de mon corps. En attendant, je fixe toujours le plafond alors qu'Elyse semble continué de viser mon frère que j'imagine déjà en trainde tout encaisser dans l'espoir que la furie blonde s'épuise. Je connais assez bien Nathan pour savoir cela, mais vu nos dernière engueulade lui et moi dernièrement, le contraire ne m'étonnerais pas non plus.

On aurait presque dit que j'attendais un signe quelconque qu'il était temps pour moi de franchir la ligne et faire dévier les projectiles vers moi plutôt que mon frère. Pourtant, ce n'était pas vraiment le cas. Je ferme les yeux alors qu'un moment de silence faire taire, par miracle surement, ma demi-soeur. Cela ne dure qu'un fraction de seconde. Normalement, j'aurais surement profiter de ce moment pour retenir ma respiration avant de lui balancer ce que je pensais à la figure, mais aujourd'hui n'est pas "normalement". Il n'y aura plus jamais de "normalement" si je me lève et traverse la trranché pour entrer en territoire de guerre avec un drapeau blanc. Si je rends les armes, plus rien ne sera comme avant. Et si j'avais choisi un clan autre que celui de ma famille, que serais-je aujourd'hui?

Cela fait déjà quelques jours que Nathanaël court un peu partout, sans vraiment prendre le temps de s’arrêter. Entre ses obligations de membre et sa famille, c’est bien difficile de concilier ça avec les plaisirs personnels. De temps en temps, il y parvient, évidemment. Et dès qu’il a un temps libre, il en profite bien sûr pour rendre visite à Raphaëlle. Il le lui a promis après tout et il tient toujours ses paroles, quel qu’elles soient. Seulement, ce soir-là, il ne pouvait pas rester très longtemps en sa compagnie. Alors en s’excusant le plus platement – et sûrement le plus ridiculement – du monde, il s’est éclipsé pour rentrer chez lui au plus vite. En rentrant, il trouva bien évidemment ce qu’il redoutait le plus… Un logement calme. Trop calme, justement. Il y avait donc fort à parier pour que sa plus jeune sœur ne soit pas encore revenue de ses… Activités, si on peut expliquer les choses de cette façon. Pour ce qui concerne Alex, il ne savait pas si elle était là ou pas mais par respect pour cette dernière, il décide de ne pas aller fouiner dans sa chambre au cas où elle se repose. Les gens peuvent croire qu’il est du genre à toujours coller ses sœurs mais en réalité, il tente toujours de trouver le juste milieu pour faire au mieux. Trouver un équilibre entre le fait d’être responsable et le fait de leur laisser leur liberté. Et ce n’est clairement pas évident. Parfois, il lui arrive de se dire qu’il aimerait ne pas être l’aîné. Mais c’est un rêve qui s’évanouit aussitôt. Dans ce monde, on ne peut pas se bercer d’illusions… Il le sait, il en a conscience. Comme il sait, par logique, que personne d’autres ne pourra le remplacer en tant que grand-frère. Alors depuis le temps, il s’est fait une raison. C’est le bruit de la porte qui s’ouvre qui le sort de ses pensées. Sans perdre un instant, il se lève du fauteuil sur lequel il était assis avant de rejoindre la source du bruit, tombant ainsi nez à nez avec la plus jeune de la fratrie.

« Où étais-tu ? », demande-t-il en utilisant le ton calme qui le caractérise. Une pointe de nervosité peut s’entendre lorsque l’on fait attention mais elle reste très légère. Nathan’ pousse un léger soupir lorsque sa petite sœur passe à côté de lui en faisant mine de ne pas l’avoir vu. Sauf que voilà. Aujourd’hui, il est hors de question qu’il la laisse partir aussi aisément. « Je t’ai posé une question, Elyse. » Toujours calme mais cette fois-ci, il fait preuve de plus de fermeté et d’autorité. Elle se retourne lentement vers lui, arborant un air las et blasé. « J’ai pas de compte à te rendre, tu n’es pas mon père. » Et bim. Une remarque qui lui fait mal, comme un coup de poignard en plein cœur. Pourtant, Nathan’ reste aussi stoïque et calme qu’au départ. Il ne laisse rien transparaître et continue de fixer Elyse. « C’est vrai. Je suis seulement ton grand-frère. Et en tant que tel, je m’inquiète sincèrement pour toi. Il faut que tu arrêtes de faire l’égoïste en allant coucher à droite et à gauche. » Regard contre regard, ils se fixent dans les yeux alors qu’Elyse finit par lâcher prise en soupirant. Parfois, elle se demande comment son frère parvient à garder autant de calme mais jamais elle ne lui demande… « J’ai pas besoin d’être maternée. Et je ne t’ai rien demandé non plus. Je vis ma vie comme je l’entends et tu devrais essayer de faire pareil ! »

Et ces répliques se poursuivent pendant encore plusieurs minutes. Nathanaël répond mais c’est souvent assez court. Il espère fortement que sa jeune sœur va finir par se lasser de le voir aussi peu réceptif à ses longues tirades, du moins, en apparence. Au fond, certaines paroles d’Elyse l’affectent énormément mais il préfère ne pas les révéler. Il y a là une question de fierté, c’est vrai… Mais aussi de stratégie, si l’on peut dire de cette manière. Il est bien obligé d’en venir à ce point-là puisque la manière douce et diplomate ne fonctionne pas. Il est bien placé pour en parler puisqu’il l’a tenté plusieurs fois avant de comprendre que ça ne servait à rien et de passer à autre chose. Malheureusement, lui aussi, il a ses limites or, Elyse est dangereusement en train de s’en approcher… Finalement, un blanc finit par s’installer, tout comme une sorte de malaise et de tensions entre les deux. Alors sans prévenir, il tente une dernière chose… « Alex ! Si tu es là, je pense qu’une discussion de famille est nécessaire. Je crois que nous avons tous certains points à éclaircir et qu’il est très important de le faire. Maintenant. » Toujours aucun énervement dans ma voix. Peut-être juste un peu plus de lassitude qu’à l’accoutumée. Mais cette situation commence réellement à l’exaspérer. Il est temps de trouver un moyen pour en finir définitivement. Ensemble. Comme une vraie famille, celle qu’ils auraient toujours dû être.

Couché sur le dos, je fixe le plafond. Le calme semble s’être installé de l’autre côté des portes. Je tourne la tête dans leur directions, me demandant si ils ont tous les deux finit par se lassé et sont parti. Je n’ai pas entendu la porte d’entré de fermée en claquant et cela en soi m’indique qu’aucun des deux n’a quittés. Connaissant Elyse et Nathan, j’en conclue qu’ils n’ont pas finit. La voix de mon frère se fait alors entendre, mais cette fois-ci c’est à moi qu’il s’addresse. Je suis tenter de ne pas répondre, de ne pas sortir de la chambre. J’ai presque envie de m’enfouir sous les couvertures en espérant que personne ne remarquera que je suis ici. Mais je sais bien que ce n’est pas suffisant. Les portes sont fermés et mis à part les fenêtre, il n’y a pas d’autres sortie dans la chambre. S’il m’y a vu ce matin, il sait que je suis là. Je soupire en fermant les yeux doucement. Je me tourne sur le côté avant pousser les couvertures pour me permettre de les sortir de mon cocon chaud. Je m’assois sur le bord du lit quelques secondes. Lasse, je finis pas me redresser pour aller m’habiller. Je n’oublie pas de me mettre une veste pour cacher ma blessure bander.

Je passe quelques secondes devant le mirroir, me jetant un coup d’oeil rapide avant d’ouvrir la porte de la chambre et de me dirrigé lentement vers la cuisine. Je fais comme si je ne l’ai avait pas vu, comme si je n’avais rien entendue. « Fallait que tu ailles chercher ton renfort. T’es pas capable de me parler tout seul. » lance alors Elyse à l’intention de Nathan. Normallement, son commentaire m’aurait fait réagir, mais pas aujourd’hui. Je ne tique même pas alors que je m’étire pour me prendre un verre. Je verse de l’eau dans le verre avant de me tourner vers Nathan. Je ne souris pas, mon visage reste sans expression, mis à part peut-être la fatigue. Il faut dire que je suis épuisée. « Tu m’as appelé? » lui demandais-je calmement. « De quoi veux-tu parler? » Je me demande ce qui lui passe par la tête en me voyant agir comme je le fais.

Pour la première fois deepuis longtemps j’ignore la présence de ma soeur. Je sais que c’est ce qui risque de la faire exploser. Tout ce que je peux c’est sortir d’ici et les laissé s’arranger tout seul avec leur problèmes. J’en ai assez de mon côté, par besoin de rajouter ceux de ma demi-soeur. La blondasse peut bien s’organiser toute seule, j’ai finit de lui courrir après tard le soir ou tôt le matin. J’ai finit de passer mes journées à m’en faire pour elle. « Surement parler de moi. » vient alors sa réplique. Je soupire avant de tourner la tête vers elle. « Je t’ai rien demandée. » lui lançais-je d’un ton las. « À moins que tu sois celle qui est demandé une réunion de famille Elyse, mais ça m’étonnerait. Laisse-le me répondre alors s’il te plait. » lui répondis-je toujours sur le même ton avant de me tourner vers mon frère à nouveau pour attendre sa réponse. Je bois alors une gorgée d’eau. J’ai terriblement soif. Et je suis nerveuse. J’ai peur de sa réaction lorsqu’il aura compris que j’abandonne pour Elyse.

Vous n’imaginez pas à quel point ça doit être extrêmement difficile de rester devant les répliques cinglantes et volontairement froides d’Elyse. Nathan’ y arrive… Parce qu’il y est contraint depuis qu’elle sait parler et ça c’est encore empiré à l’époque où elle a commencé à coucher un peu partout… Il ne sait pas pour qui elle se prend. Il ne sait pas si elle se rend compte qu’aux yeux de beaucoup de monde, elle n’est pas grand-chose. Qu’elle n’est qu’une simple catin avec qui on peut passer un bon moment pour la plupart des membres… Mais pour lui, pour lui, elle est sa sœur, un membre de sa famille. Et lui, pour elle, il devrait une des rares personnes masculines qui la considère comme elle est réellement. C’est-à-dire comme une humaine et pas comme une simple fille facile à consommer… Mais non. Elle le voit plutôt comme un emmerdeur. Comme un obstacle qui l’empêche d’atteindre un objectif connu uniquement par elle-même. Comme quelque chose à évincer ou à ignorer. Pour un peu, il est même un étranger à ses yeux. Et ça, ça lui fait mal. Surtout après tout ce qu’il a déjà fait pour elle. Elle ne veut pas comprendre qu’il tente de l’aider en voulant la remettre sur un meilleur chemin. Sur quelque chose qui soit bien plus digne d’elle. Ou à défaut, de seulement la sortir de là. Mais son caractère épouvantable ne facilite pas la tâche. Pas du tout. Il épuise et il arrive parfois à mettre à bout. Patiemment, Nathanaël attend qu’Alex daigne venir. Il l’a entendue s’agiter et a maintenant la certitude qu’elle est bien présente. Le silence qui s’est installé est bien agréable malgré les quelques tensions mais malheureusement, il ne dure pas… Pourtant, Nathan’ ne bronche pas lorsque que sa plus jeune sœur lui envoie une nouvelle réplique mauvaise. Chose étonnante, il se met même à lui répliquer, sans énervement mais cette fois-ci, avec une pointe d’agacement certain. « Et toi, tu es incapable d’être quelqu’un de responsable. Chacun ses défauts. » C’est après avoir prononcé ces mots qu’il se rend compte qu’Alex a enfin accepté de se montrer.

Mais étrangement, même ça, ça le rassure pas vraiment. Quelque chose dans la façon de procéder d’Alex le fait tiquer. Elle ne réagit même pas aux remarques d’Elyse et elle se sert un verre d’eau comme si de rien n’était, comme si eux n’étaient pas là. Alors qu’il est actuellement difficile de faire plus présent. Si Elyse a répondu à la dernière tirade de l’Aigle, il n’a rien entendu… Trop occupé à tenter de déchiffrer les actions de son autre sœur. Mais il leur arrive quoi à la fin ? C’est quoi cette famille d’égoïste ? Parce qu’il se doute bien que les gestes d’Alex n’ont rien d’anodin. Pas dans une telle situation. Quelques secondes passent avant qu’elle ne décide enfin à s’adresser à eux… Enfin non. A Nathanaël, dans un premier temps. Sauf qu’Elyse a tenté de répondre à sa place et de son côté, Alex l’a vraiment méchamment rembarrée. Légèrement excédé, l’aîné pousse un soupir avant de prendre la parole. « Parce que nous sommes une famille, maintenant ? C’est nouveau, tiens. » Ironie, évidemment. Bien que ces derniers temps, il a réellement l’impression qu’il y a une déchirure encore plus profonde qu’avant. Et pas seulement à cause d’Elyse, il le remarque, à présent… Alors quel heureux hasard que ce mot ne soit venu sur le tapis ! Il lui permet de faire une assez bonne entrée pour exprimer ce qu’il pense de tout cela. « Oui, j’ai demandé à ce que tu viennes mais passons… Je veux parler de nous. Si cela existe encore pour vous. Sérieusement, c’est quoi le problème en ce moment ? J’ai l’impression que vous partez complètement à la dérive. L’une comme l’autre. Ou en tout cas, pour Elyse, ça ne s’arrange pas. Et toi Alex, j’ai le sentiment que tu t’éloignes aussi. Alors on fait quoi ? Je vous laisse dans la merde dans laquelle vous vous mettez ? On vit chacun comme on veut sans se soucier de l’autre ? En étant des étrangers sous un même toit ? C’est ce que vous voulez ? Je vous aime, vous êtes mes sœurs… Mais quand je vois, après tout ce temps, que tout ce que j’ai fait pour vous ne sert à rien, que vous n’avez pas conscience de certains sacrifices… ça m’interpelle. Parce que moi aussi, j’ai mes limites. Comme vous. » Il y a d’autres choses qu’il voulait leur dire. Seulement, il ne savait pas comment tout exprimer correctement alors il a fait comme il a pu. Si ça lui revient, il s’exprimera à nouveau plus tard. En attendant, il attend patiemment leur réaction, tout en étant prêt à réagir…

C’est pas que je n’aime pas mon frère, bien au contraire, je tiens à lui et pour rien au monde je ne voudrais le perdre, mais Elyse semble prendre toute la place. Quand on regarde l’image des quatres dernières années, on ne voit qu’Elyse au premier plan alors que Nathan et moi on a tenté de la sortir de la merde. Et nous deux dans tout ça? De mon côté je me suis perdue de vue. Y’a bien eu Gaëlle, mais ça n’a pas durer… Jusqu’à récemment alors que je l’ai revue. Ça m’a fait un choc, mais pas autant que d’apprendre qu’Elyse me fuit en se cachant chez Axel. Ça fait mal. J’en ai marre de souffrir en silence. Mais c’est mon silence qui me fait le plus mal. C’est con pourtant, je suis pas quelqu’un qui se garde de parler. En général, je me gêne pas de dire ce que je pense, mais aujourd’hui, je n’ai rien à dire. Je choisie plutôt d’écouter sans réagir. À la remarque d’Elyse, Nathan réplique sans retenu, mais aussi sans se fâcher. Et toi, tu es incapable d’être quelqu’un de responsable. Chacun ses défauts. lui lance-t-il. Je souris mentalement. Elle est bien envoyer celle-là. C’est le genre de choses que j’aurais moi-même répliquer à bien y pensé. Chacun ses défaults. La phrase me reste à l’esprit. J’ai une peur bleu du sang, de son odeur et je suis blessée. C’est le comble quoi. Je m’étonne que Nathan n’en est pas eu vent, mais j’en suis tout aussi reconnaissante. Je ne tique pas face aux commentaires lancé par les deux, me versant mon verre d’eau sans leur donner plus d’attention que ça. Finalement, je me tourne vers eux deux et j’ignore le regard que me donne Nathan. Je me doute qu’il a vu un truc qui ne va pas chez moi. Je lui demande alors ce dont il voulait parler.

C’est Elyse qui répond.C’est là que je choisie de lui répliquer que je lui ai rien demandée. Elle est toujours notre sujet de conversation, toujours. Faudrait peut-être qu’on cesse de lui donner autant d’importance pour qu’elle descende un peu de ses grands chevaux. Parce que nous sommes une famille, maintenant ? C’est nouveau, tiens. répond alors Nathan. Ouch! Celle-là me fait plus mal que je ne l’aurais cru. Je prend une nouvelle gorgé d’eau pour ne pas montrer que sa remarque me touche. « Très bien. Message reçu. » marmonnais-je en m’accotant contre un comptoir, tournant un peu le dos à Elyse. Je fixe le mur devant moi plutôt que Nathan, mais je l’écoute. Son commentaire me fait mal, en effet. Jamais je n’aurais cru l’entendre dire une telle chose. Il commence alors a parler. J’écoute en silence.  Oui, j’ai demandé à ce que tu viennes mais passons… Je veux parler de nous. Si cela existe encore pour vous. Sérieusement, c’est quoi le problème en ce moment ? J’ai l’impression que vous partez complètement à la dérive. L’une comme l’autre. Ou en tout cas, pour Elyse, ça ne s’arrange pas. Et toi Alex, j’ai le sentiment que tu t’éloignes aussi. Alors on fait quoi ? Je vous laisse dans la merde dans laquelle vous vous mettez ? On vit chacun comme on veut sans se soucier de l’autre ? En étant des étrangers sous un même toit ? C’est ce que vous voulez ? Je vous aime, vous êtes mes sœurs… Mais quand je vois, après tout ce temps, que tout ce que j’ai fait pour vous ne sert à rien, que vous n’avez pas conscience de certains sacrifices… ça m’interpelle. Parce que moi aussi, j’ai mes limites. Comme vous. termine-t-il.

J’ai envie de lui répondre que je n’ai jamais vraiment sentie que je faisait partie de la famille depuis qu’Elyse couche partout, mais je n’en fait rien. Je serre les dents, déposant mon verre d’eau sur le comptoir avant de croiser les bras sur ma poitrine. « Tu parles comme si nous ne sommes pas une famille Nathan. » soufflais-je. Je pose mon regard sur lui. « Tu sais depuis combien d’années on courre après Elyse pour tenter de la sortir de la merde? » lui demandais-je. Je ne lui laisse pas le temps de répondre. Je me tourne pour regarder Elyse directement. “Quatre ans. [/color]» Mon regard se pose à nouveau sur Nathan. « On a tous nos limites comme tu dis… » Je prends alors le verre d’eau d’un geste brusque en me décollant du comptoir. Je le contourne avec l’intention d’aller vers la chambre. « Je vous ai jamais rien demander. » lance l’autre blonde dans la maison. J’ai envie de lui lancer mon verre par la tête. Normalement, je me serai garder d’un tel geste. Le verre va rapidement heurter le mur du salon. Mon regard se pose sur Elyse qui semble surprise de mon geste. Je fais quelques pas vers elle. « Axel m’a dit que tu te cachais de moi dans sa chambre. » lui révèlais-je. « J’imagine que tu as dû faire le coup à Nathan aussi. Non, tu nous as rien demandée, mais tu es notre soeur et on a voulu que ton bien. » lui avais-je alors lancée. Maintenant à quelques pas d’elle, je croise à nouveau les bras sur ma poitrine. J’ai envie de lui hurler, de frapper, de partir. J’ai envie de courir et de sauter dans le lac. J’ai envie d’en finir. « J’ai cherchée à te comprendre, Elyse. Et je suis certaine que Nathan aussi, mais comprends que t’es pas la seule dans la famille » avais-je ajouter. J’en ai marre de vivre dans ton ombre avais-je eu envie d’ajouter, mais ce commentaire je le gardai pour moi. Inutile d’en rajouter. J’allais déjà recevoir les réprimandes de Nathan pour le verre et mes paroles, valait mieux en resté là sur le sujet. Je reculai de quelques pas, retournant vers la cuisine pour me prendre un nouveau verre d’eau.

En toute honnêteté, cette discussion, Nathanaël, il aurait préféré ne jamais avoir à la vivre ou à y participer. Comme il aurait tellement aimé qu’aucun de ces problèmes ne viennent gâcher sa si belle petite vie de famille. Mais rien ne se déroule jamais comme on le voudrait, n’est-ce pas ? Depuis le temps, l’Aigle a bien fini par clairement le comprendre, à ses dépens, cela dit. Mais désormais, il arrive à ne plus se bercer d’illusions. Mais ça ne l’empêchait pas de vourloi continué à comprendre. De vouloir continuer à savoir pourquoi Elyse agissait de cette façon. Pourquoi elle semblait accorder une telle importance au fait de coucher avec tous les hommes possibles. Et surtout, pourquoi elle les mettait à l’écart ? C’est la vérité, après tout. Si Nathanaël était au courant du pourquoi elle fait ça, de son but et de ce qui l’a rendue ainsi, peut-être pourrait-il l’aider de façon un peu plus efficace. Mais là, c’était tout bonnement mission impossible. Il finissait par s’en rendre compte après tout l’énergie qu’il avait dépensée pour elle. Sans que ça ne semble la déranger, en plus de cela. Mais à cause d’elle, Nathanaël se rendait parfois compte qu’il était moins attentif à Alex et à ce qu’elle pouvait potentiellement vouloir. Parce que son attention s’était trop focalisée sur les déboires de sa plus petite sœur… A vouloir la sauver. Et ça, il le regrettait. Comme tout le monde, il n’est pas parfait et il a évidemment des défauts. Mais lui, il les accepte et il compose avec parce qu’il sait qu’il n’a e toute façon pas vraiment le choix. Nathanaël s’attendait à une petite remarque de la part d’Alex au moment où elle apparut devant eux. Mais non, au contraire, il n’en fut rien. Elle resta silencieuse et ça, ça n’était pas normal. Pas du tout… D’ordinaire, Alex n’était pas de ceux qui avaient leur langue dans leur poche. Il était bien rare qu’elle se contente simplement de lui demander de quoi il voulait lui parler. D’ailleurs, il n’a lui-même pas le temps de lui répondre. C’est Elyse qui se permet de le faire à sa place… Mais pendant une seconde, l’Aigle retrouve la Alex qu’il connaît, pendant ces courtes paroles où ele renvoie littéralement balader leur petite sœur en lui disant qu’elle ne lui avait rien demandé. Bref, un moment tout à fait banal dans leur famille, malheureusement…

Mais cette fois-ci, Alex vient à tilter à une autre phrase de son grand-frère. Celle dont il était certain qu’elle ferait mouche. Celle qui remet en doute le simple fait de savoir s’ils sont une réelle famille ou si tout ça n’est, au final, qu’un simple jeu. Notamment pour certains. Nathan’ laissa alors son regard posé sur Alex en attendant une réponse à sa longue tirade. Il avait besoin de savoir concrètement pour pouvoir passer à la suite. C’était très important, pour lui. Il la regarde prendre une autre gorgée de son verre d’eau, marmonner quelques mots et s’accoudant au comptoir avant que sa vraie réponse ne vienne enfin. Malheureusement, même celle-là ne fut pas véritablement celle qu’il attendait réellement. A croire qu’il n’arrivait même plus à comprendre Alex. Et ça, il trouvait que c’était sincèrement triste et bien dommage. Pourtant, Nathan’ l’écoute attentivement et il parvient même à se débrouiller pour ne pas l’interrompre brusquement en la voyant faire ses grands gestes. Il voulait répondre lorsqu’elle eut terminé mais à peine sa dernière phrase prononcée, elle commençait déjà à regagner la chambre. Une fuite facile. Trop pour Nathanaël qui n’avait pas l’intention de la laisser s’en tirer aussi facilement. Mais pour le coup, ce fut Elyse qui fut plus rapide et qui lui sauva la mise. En disant n’importe quoi, certes… Mais en parvenant à l’arrêter. Et à la faire parler plus que ce qu’elle ne voulait, au départ. Le Membre attend patiemment qu’elles aient toutes les deux achevé leur joute verbale avant d’enfin intervenir avant que l’une d’entre elles n’en profitent pour recommencer. Sans plus faire attention au verre volant. « Je parle de cette façon parce que c’est mon ressenti. Et toi ? As-tu seulement l’impression que nous en sommes une, en ce moment ? Crois-tu que nous pouvons justement être considérés comme une vraie famille depuis quatre années, comme tu le dis ? A toi de te faire une opinion… Tu connais déjà la mienne. Alors oui, on a nos limites et c’est pour cela qu’il faut définitivement tirer les choses au clair dès ce soir. » L’Aigle avait volontairement répondu à sa sœur en reprenant toutes ses paroles depuis le début. Il voulait qu’elle se rende compte que ce qu’elle avait dit précédemment n’avait pas vraiment de sens. « Merci pour l’information sur Axel, ça, je l’ignorais… » Nathan’ se tourne alors vers Elyse, pour appuyer les propos de sa petite sœur Alex, cette fois. « J’imagine que tu as effectivement dû me faire le coup Elyse et je ne t’en félicite pas vraiment non plus… Parce que comme le dit Alex, nous ne voulons que ton bien mais toi, tu es trop bornée pour réussir à le comprendre… Et elle a raison sur l’autre point également : nous avons tous les deux cherché à comprendre ta manière de faire. Mais tu ne nous as jamais laissé la chance de savoir le pourquoi du comment. Alors que nous sommes ta propre famille… » Quand Alex recula de quelques pas pour se prendre un nouveau verre d’eau, Nathanaël la suivit du regard. Toujours avec cette même impression qu’elle lui cachait quelque chose… Et ça ne lui plaisait pas.