Bagarre

Oliver - Aigles de l'Est - messager assigné aux Dragons du Nord - 18 ans
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Encore une journée pourrie. Oliver avait été assigné à la surveillance des champs, et malgré les distances qui séparaient chaque surveillants, il avait eu droit aux éternels remarques et commentaires de la part des autres. Les fermiers avaient pu en profiter toute la journée. S'il avait pu, il aurait tiré tout le monde comme des lapins. Mais cela n'aurait pour conséquence que sa propre exécution...

C'est donc avec les pieds de plomb et une tête jusque par terre qu'il rentrait chez lui, ne s'attendant plus à ce que la journée s'améliore ne serait-ce qu'un peu. Pourtant, la chance lui sourit, si l'on peut dire ça ainsi. En effet, alors qu'il pensais la rue déserte, il repéra du mouvement entre deux murs encore entiers un peu plus loin. Il s'approcha en silence et aperçu Lydie qui semblait se cacher. Si c'était de lui, pas de bol, il l'avait repérée.
Oliver connaissait vaguement la fille, plus de réputation et de vue qu'autre chose. Hormis son nom, il savait également qu'elle ne parlait pas et que Basile se la tapait. Lui au moins il en avait de la chance. Venant d'une famille connue au sein du clan, sortant avec une belle fille, il ne lui manquait plus que le grade. Enfin, il avait tout de même eu le poste qu'il voulait, lui.

Et oui, le jeune homme ne porte pas grand monde dans son cœur, mais il est aussi jaloux comme pas deux, et il avait de quoi être jaloux de Basile... selon lui en tout cas.

Il s'approcha de Lydie en souriant. Celle-ci eu un mouvement de recule en le voyant venir vers elle, mais il ne s'arrêta pas pour autant. Il ne comptait pas lui faire de mal, juste passer un peu de temps avec elle, même si cela voulait dire monologuer...

"Salut ma belle, c'est rare de te voir seule dit moi. Ne t'inquiète pas, je ne vais rien te faire, j'ai juste envie de parler un peu... même si tu ne me répondra surement pas."

S'il aurait pu se sentir con, il n'en fut rien. La fille recula jusqu'à se retrouver bloquer dans ce qui s'avérait être une impasse. Oliver s'arrêta à un pas ou deux d'elle et s'appuya contre un des deux murs qui les entouraient.

"Tu as perdu ton prince charmant on dirait, c'est con..."

La journée avait été longue, trop longue. Les heures passaient avec une lenteur effrayante pour Basile lorsqu'il se trouvait au somment de la tour de garde. Surtout quand il ne se passait rien aux alentours. Bien qu'il y avait eu quelques débordements par le passé, les Libres étaient calmes. Ou du moins, aucun n'avait à nouveau essayer de s'en prendre aux Aigles. Après avoir échangé quelques mots avec celui qui prenait sa place, il ramassa son sac pour y ranger l'eau et les quelques provisions qu'il lui restait, et cala la lanière de son fusil sur son épaule. Une fois en bas, il se dirigea naturellement vers le centre du camp. Il comptait bien rejoindre immédiatement la maison où il habitait avec toute sa famille, mais surtout il avait hâte de revoir Lydie qui lui avait terriblement manquée. Sur le chemin du retour, il tomba sur un spectacle qui ne le ravit pas du tout. Oliver, un Membre peu apprécié du clan, était entrain d'acculer la jeune femme dans une impasse. Et dieu sait ce qu'il comptait lui faire. Comme si elle n'en avait pas déjà assez bavée !

- Hé qu'est-ce que tu fous là ?!

Son humeur était à l'orage lorsqu'il abandonna ses affaires sur place pour se ruer vers Oliver. Il l'attrapa pas le col pour le coller au mur et arma son poing. Néanmoins, il ne le frappa pas, attendant qu'il daigne lui dire quelque chose.

Oliver
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Oliver n'eu pas le temps de dire un mot de plus. Il se sentit attrapé par le col et fut coller au mur avant d'avoir pu dire "Ouf". Il s'attendit à recevoir le poing qui se levait face à lui en pleine figure, mais il n'en fut rien. C'est seulement à ce moment-là qu'il reconnu Basile, le regard assassin. Il tilta également que le jeune homme lui avait posé une question. Question à laquelle il aurait pu répondre qu'il ne faisait rien de mal, qu'il se demandait juste pourquoi la demoiselle était toute seule en ces lieux déserts, mais il n'était pas d'humeur à s'abaisser, et encore moins face à Basile, et en présence de la copine de celui-ci qui plus est.

Si Oliver était une tête à claque et qu'il avait généralement tendance à s'effacer face aux bourrades, il n'en restait pas moins un membre des Aigles, et il n'était pas une lopette. Affichant un sourire narquois, il leva les mains en signe de paix.

"Oula, doucement mon vieux, faut apprendre à partager dans la vie hein."

Il savait pertinemment qu'il provoquait la Sentinelle, qui ne semblait déjà pas de très bonne humeur non plus. Mais il s'en fichait. Il avait l'habitude de prendre des coups, et cette fois-ci il comptait bien les rendre, histoire de se défouler un peu.

Il attrapa le bras qui le retenait et donna un coup de pieds dans la jambe de son assaillant pour se dégager en ajoutant :

"Une jolie fille comme ça, c'est pas cool de te la gardée pour toi tout seul."

Même si Basile était particulièrement sensible lorsqu'il s'agissait de Lydie, il avait un bon fond. Cela expliquait le fait qu'il n'avait pas attaqué directement pour laisser l'occasion à l'autre de se défendre. C'était stupide et cela laissait une ouverture à son adversaire, mais on ne se refaisait pas. Comme on pouvait s'en douter, Oliver n'eut même pas le bon sens de filer doux pour éviter de prendre un mauvais coup, bien au contraire. Dans une attitude qui piqua le blond au vif, il afficha un petit sourire moqueur et lui présenta ses mains pour lui signaler qu'il ne cherchait pas la castagne. Mon œil, ouais, il n'attend que ça! Toujours dans la provocation, le Membre lâcha une remarque avant de se dégager de la prise de Basile qui se laissa mollement faire. Il recula donc d'un pas, le poing abaissé, mais toujours sur le qui-vive. Jusqu'à ce que la dernière pique d'Oliver lui parvienne et que son corps réagisse bien avant son esprit. Poussé par l'adrénaline, il lui envoya un coup de poing vif en pleine figure.

- Enfoiré, je vais te faire ravaler tes paroles !

Derrière eux, Lydie poussa un petit cri plaintif. Elle avait peur pour son petit ami, mais ne savait pas comment réagir. Elle s'en voulait aussi qu'il se mette en danger pour elle. Cela arrivait assez souvent. Les Soumis, voir certains Membres avaient l'idiotie de croire que parce qu'elle ne parlait pas, elle n'était pas non plus capable d'entendre leurs moqueries. Elle faisait mine de rien, mais bien sûr que les commentaires l'atteignaient malgré cette neutralité que ses traits gardaient la plupart du temps. Et tout ça faisait naître une rage incontrôlable chez Basile qui défendait à coup de poing son honneur. Elle savait parfaitement aussi qu'il faisait tout ça car il s'en voulait de ne pas avoir été là la nuit où cet Aigle s'en était pris à elle. Mais qu'y pouvait-il s'il avait été envoyé en mission? Submergée par trop d'émotions, elle se ramassa dans un coin en cachant son visage dans ses genoux pour ne plus les voir se battre. Mais le bruit des coups était difficilement effaçable de son champ sonore.

Oliver
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Le garçon se dégagea plutôt facilement. Il se frotta la gorge en affichant une petite grimace. Comme il fallait s'y attendre, Basile ne tarda pas à réagir, et Oliver se pris enfin le poing qui n'était pas venu quelques secondes avant. Il encaissa sans broncher, comme il avait appris à le faire depuis le temps qu'il se prenait des coups, et repris bien vite contenance, renvoyant le coup à son adversaire. Il visa la visage également, avec force.

"Oh, le petit prince est susceptible on dirait !"

La fille s'était réfugiée dans un coin, pleurnichant. Oliver en profita pour en rajouter, balançant un nouveau coup de poing dans l'estomac. Et oui, il sait ce battre contrairement à ce que beaucoup pense... Et il comptait bien ridiculiser ce sale petit blondinet, particulièrement face à sa tendre moitié. Tant pis si cela devait lui en coûter. Basile allait payer pour toute la rage que le garçon avait emmagasiné jusqu'à maintenant.

"Quel preux chevalier tu fais pour ta princesse."

Oliver n'était pas le premier venu, c'était un Membre des Aigles et de ce fait, il était capable de se défendre. Il pouvait encaisser les coups et les rendre dans la foulée sans manifester une quelconque sentiment. Basile n'était pas le genre d'hommes à juger les autres sur une bavure, il n'était donc pas de ceux qui se moquaient dans son dos. Seulement, il n'avait jamais compris pourquoi l'autre arborait toujours ce petit sourire narquois lorsqu'ils se croisaient. Oliver ne l'aimait pas, il ne lui avait jamais dit pourquoi et de son côté, le blond n'avait aucun souvenir de lui avoir fait quoi que ce soit. Même s'il pouvait être un peu sanguin, c'était bien la première fois qu'il en venait aux mains avec lui. Peut-être par contre que le Membre n'avait en effet rien fait de mal, mais s'il l'avait fermé, la situation se serait réglée sans violence. Alors d'une certaine façon, Basile ne pouvait s'empêcher de penser qu'il l'avait bien cherché.

Le coup de poing le toucha au niveau de la pommette, il avait réussi à se décaler suffisamment pour éviter que le nez morfle. Piqué au vif par une nouvelle remarque d'Oliver, il tenta de placer une nouvelle frappe, mais son adversaire avait été trop rapide en visant son ventre. Même en serrant les abdos le coup fit mal et il toussa légèrement alors que sa respiration avait été coupée durant quelques secondes. L'enfoiré ! Furieux, il lui écrasa le pied d'un coup de talon et se plaça pour attraper sa gorge qu'il serra violemment. Ce type allait voir !

Oliver
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Le coup avait été bien porté. Oliver profita des quelques secondes durant lesquelles Basile reprenait son souffle pour reprendre de l'air également. Mais il aurait dut enchaîner les coups. Le blond en profita pour riposter, déstabilisant Oliver en lui écrasant le pied et le rattrapant à la gorge. Le garçon enfonça ses ongle à sang dans le bras qui le tenait, mais Basile s'était placé de façon à le bloquer. Il s'était fait avoir... Mais il ne comptait pas en rester là. Essayant d'éviter de se débattre pour économiser l'air qui lui échappait, il attrapa sa lame à sa ceinture et la leva en la serrant fermement devant lui, de façon à ce que la sentinelle puisse la voir, et en essayant d'articuler.

"Lâche... moi..."

Il aurait pu en finir directement, mais s'il voulait se défouler, il ne voulait pas non plus tuer le blond. Il se contenta juste d'appuyer la lame sur le bras qui enserrai son cou, y faisant apparaître une petite estafilade rouge. Il commençait a perdre pied, si Basile ne le lâchait pas vite, il allait tomber là.... et ça s'était hors de question. Ce ne serait qu'une nouvelle humiliation de plus, mais certainement une de trop...

Tout droit, tout droit, gauche, nord, sud, droite, marche-arrière, gauche...droite, droite, bas, gauche, ouest, haut, droite...et toujours au même endroit. Depuis deux heures, elle avait l'impression de tourner en rond...plus qu'une impression diraient ses sbires. C'était étrange car qu'importe la direction qu'elle prenait, elle finissait toujours au même endroit bizarre...les frontières d'un quelconque territoire, des vipères sûrement ? Cela faisait longtemps que ses suiveurs avaient arrêté de comprendre sa logique ou son manque de logique. Ils ne préféraient pas engager une conversation avec la sauvage parce qu'ils savaient comment elle finirait : mal. Alors, ils se taisaient. Elle avait, pour une fois il fallait le souligner, la paix. Pas de plaintes, pas de pleurs, pas de cris...juste leurs respirations saccadées parce qu'ils devaient presser le pas pour la rattraper. Peut-être devrait-elle les féliciter ? Leur montrer un signe d'encouragement ? Elle étudia cette option et l'oublia aussitôt, ils finiraient tôt ou tard par reprendre leurs habitudes...surtout si elle ne cessait de les ramener au même endroit. S'arrêtant de marcher brusquement, le petit groupe de garçon chuta en essayant d'éviter leur chef.

- Je crois qu'on a plus qu'une solution : traverser le territoire. Je pense qu'on est pris dans une déviance de l'espace temporelle qui nous ramène toujours au même endroit.

Ou alors son sens de l'orientation s'était dégradée...mais personne n'oserait le lui dire. Ils souffriraient en silence et dans la crainte d'être attaqués par des membres (qu'importe leur clan). Enfin souffrir en silence, c'était trop beau. Et donc ils recommencèrent à se plaindre, trop terrifiés. Conclusion ? Ils étaient profondément stupides ! Ils avaient plus de chance de se faire repérer s'ils continuaient à parler. Il fallait donc qu'elle leur apprenne à rester calme. Et quoi de mieux que la pratique ? Sans crier gare, elle attrapa le premier garçon du groupe, celui qui était en charge de son sac, et l'envoya dans la ruelle d'où elle entendait du bruit. Indiquant aux autres de se cacher (ce qu'ils savaient faire parfaitement), elle suivit le désigné...Plissant les yeux, elle assista à une scène des plus...étranges ? Des hommes qui se battent chez les vipères ? Poussant son compagnon de la main, il atterrit devant les inconnus qui se battaient.

- Euh...euh...se battre, c'est mal !

Et suivit un soupir désespéré de Rian.

Les techniques d’étranglement, c’était son truc. Depuis qu’il était adolescent, il s’était perfectionné dans cet art pour devenir le plus irréprochable possible. Aussi, il se sentit stupide de s’en être servit sur Oliver alors que la colère l’aveuglait. Ce n’était pas un combat pour sa vie, ou même pour son clan, c’était une bagarre de rue qui ne pouvait décemment pas se terminer par la mort. Il défendait l’honneur de Lydie, mais pour son bien, il devait rester en vie. En temps normal, il aurait déjà achevé depuis longtemps son coup : soit en serrant suffisamment jusqu’à l’asphyxie, soit en plaçant une brève torsion pour lui déboiter la nuque, mais là, il maintenait l’autre Membre entre deux stades en lui laissant la possibilité de riposter. C’était stupide. Plus extrême que lui, Oliver sortit sa lame et l’a plaça à hauteur de ses yeux pour qu’il ne lui puisse pas la louper. Il lui intima ensuite de le lâcher. Cette idée ne lui plaisait pas beaucoup, le type n’en resterait sûrement pas là. Et puis, Oliver usa de son arme en la pressant sur son bras. Encore un exemple stupide, c’était le genre de choses qui n’arrivait généralement pas pendant les affrontements. S’il avait affronté quelqu’un d’un autre clan, l’autre aurait soit perdu la vie, soit il lui aurait planté le couteau dans le ventre, la cuisse ou zone du genre. Ou bien il lui aurait mis un coup de tête pour lui casser le nez. En sentant le sang coulé le long de sa peau et la douleur s’insinuer doucereusement jusqu’à son cerveau, Basile se calma un peu. Alors que la fureur retombait, il desserra un peu son étreinte pour permettre à son adversaire de reprendre un peu d’air, mais il entendit aussi les pleurs de Lydie. Cette dernière était toujours prostrée dans un coin de la ruelle sans oser regarder ce qu’il se passait autour d’elle.

- C’est bon dégage !

Il lâcha l’Aigle d’un coup et profita de son déséquilibre pour lui envoyer un coup de pied dans l’arrière-train et ainsi le mettre à terre. Il était encore partagé entre l’envie de lui régler son compte et celui de tout arrêter pour aller consoler sa petite amie, mais si Oliver cherchait encore le conflit, il serait là. Seulement, c’était sans compter l’arrivée impromptue d’un… Mais qui était ce type d’ailleurs ? A quelques mètres d’eux se tenait un homme assez jeune à l’air passablement paniqué. Il annonça avec angoisse que la violence c’était mal ce qui provoqua la lassitude d’une femme qui le suivait. Euh il se passait quoi là ? Des Soumis ?

Oliver
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A la pression de la lame, Basile desserra légèrement son étreinte. L'air s'engouffra dans les poumons d'Oliver qui l'accueilli bruyamment. Le blond fini par le lâcher complètement, ce qui déséquilibra le messager, et l'envoya à terre d'un coup de pied. Oliver se retrouva donc à genoux, se tenant la gorge en toussant et essayant de reprendre du souffle. Le jeune homme serrait sa lame avec force malgré qu'il était à moitié asphyxié. Il ne voulait pas en rester là, sur une humiliation, encore.

Basile n'enchaîna pas les coups. Oliver en profita pour récupérer au maximum. Mais alors qu'il s'apprêtait à faire volte-face, couteau levé, un inconnu ne semblant pas très à l'aise intervint. Oliver se figea, à moitié relevé, et fixa le mec sans comprendre ce qu'il foutait là. Un regard vers Basile lui fit comprendre que le prince n'en savait pas plus que lui. Le jeune homme balbutia que se battre était mal. Dans d'autres circonstances, Oliver aurait ri. Mais là, il se contenta de se lever calmement et de s'approcher de gars en fixant la fille à l'air blasé derrière lui. Se frottant toujours la gorge douloureuse, il s'arrêta à deux pas de l'intrus et posa enfin son regard sur lui.

"T'es qui toi?"

Il n'était pas ravis que la bagarre ai été ainsi interrompue, et son ton était sec et froid. Le mec semblait sur le point de tomber là. La fille par contre semblait attendre avec lassitude que quelque chose se passe.

Ils semblaient passer inaperçus. C'était assez drôle de les voir se déchirer sous leurs yeux. Enfin, divertissant pour Rian et extrêmement terrifiant pour son larbin. C'était même étonnant qu'il ne se soit pas fait dessus...il fallait croire qu'il désirait conserver une once de dignité. Il n'en demeurait pas moins tétanisé, ses jambes tremblaient comme jamais elles n'avaient trembler, et avoir Rian dans son dos n'était pas pour le rassurer. Quitte à ce qu'elle soit là, il préférait qu'elle soit devant. C'était bien trop facile pour elle de prendre la fuite et de le laisser à la merci de ces bagarreurs. Peut-être que s'il s'excusait, ils le laisseraient partir sans rien dire ? Mais il n'y croyait pas trop, la peur prenant le pas sur toute pensée logique. Il aurait aimé se terrer ou rester prostré comme cette fille. Que lui avaient-ils fait d'ailleurs pour que cette dernière se retrouve dans cet état ? Vraiment, il la sentait mal cette histoire. Rian quant à elle, ne semblait pas perturbée. Des jeunes hommes se battant dans une ruelle et allant même jusqu'à sortir une lame. Il fallait plus pour l'impressionner. Elle n'avait pas vu tout le combat mais elle avait plus envie de rire qu'autre chose. Rire du pauvre type qui crachait ses poumons à terre. Plutôt humiliant comme situation. Mais elle n'allait pas lui prêter mains forte. Il n'en avait pas besoin puisqu'il s'était relevé tout seul, comme un grand. Sauf que le ton sur lequel il s'adressait à son larbin lui déplaisait. Personne n'avait ce droit si ce n'est elle.

- Lâche ton couteau et peut-être envisagera-t-on de te répondre...si on s'abaisse à parler à quelqu'un qui mordait la poussière il y a deux minutes.

Son larbin était sur le point de tomber dans les vapes ou de prendre ses jambes à son cou, dans les deux cas, Rian ne le laisserait pas faire. Qu'il tombe dans les vapes ? Plutôt gênant, elle n'aurait d'autres choix que de le laisser et revenir le chercher plus tard. Qu'il prenne la fuite ? Ce serait dérangeant de devoir le chercher dans un territoire aussi vaste alors qu'elle se perdait tout le temps. Elle s'avança donc, jusqu'à ce qu'ils soient côte à côte, lui lançant un regard lourd de sens.

- Vous lui faisiez quoi à cette fille ? Elle a pas l'air dans son assiette.

Oliver
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Le mec en face d'Oliver tremblait de tous ses membres, à tel point qu'il ne savais même pas répondre de lui même. Et c'était lui qu'on traitait de pitoyable ? En tout cas, c'était ainsi que le messager avait interprété les paroles de la fille qui avait répondu pour ce qui semblait être un sous-fifre. La demoiselle à l'air hautain s'avança jusqu'à se trouver à côté de la feuille morte et demanda ce qu'il s'était passé avec la fille. Oliver se tourna brièvement vers Lydie, toujours prostrée dans son coin comme une autiste. Il revint ensuite sur les deux inconnus, répondant en serrant son poing libre.

"En quoi ça vous regarde ? Vous sortez de nul part et vous vous permettez d'insulter un membre ?"

Il attrapa d'un geste vif le bras du mec et regarda son poignet afin de trouver une éventuelle marque. Ne voyant rien, il resserra son étreinte de façon à la rendre douloureuse et fixa la fille, s'adressant pourtant à Basile.

"Des Libres. Deux Libres dont un qui est sur le point de pisser dans son froque. Et ça ose faire les malins !"

Oliver fit effectuer un demi-tour au pauvre sous-fifre, lui fit une clé de bras de façon à ce qu'il se retrouve ventre à terre, le bloqua avec son genoux, et plaça sa lame sous sa gorge. Il regarda à nouveau la fille aux cheveux courts.

"Vous auriez mieux fait de rester dans votre coin. Maintenant que c'est trop tard, donne moi une bonne raison de ne pas le saigner dans la seconde ?"

Non content d'être humilier par les membres en général, voilà que les libres s'y mettaient. Si Oliver ne pouvait pas tuer Basile sur place, achever un libre lui permettrait de se défouler sans en subir de conséquences. La fille n'avait pas intérêt à se planter dans sa réponse.

HJ : Voilà un lien pour la position à peu près, j'ai un peu de mal à la décrire ^^' Ici

Si Basile resta un peu inactif en constatant la présence des deux personnes inconnues au bataillon, ce ne fut pas le cas de Oliver qui roula clairement des mécaniques. Il n'avait jamais aimé ce genre d'attitude qui pour lui était une marque de faiblesse. Si on avait des capacités, on leur faisait confiance et il n'était donc pas utile de les faire remarquer aux autres. Le blond poussa un bref soupir en observant la scène du coin de l’œil avant de se tourner vers Lydie. Les nouveaux venus, surtout l'homme même s'il ne devait pas être une menace vu son attitude, lui faisaient encore plus peur et elle se repliait de plus en plus sur elle-même. Il laissa donc à l'autre Membre le soin de s'occuper d'eux et alla s'agenouiller devant sa petite amie qui frémit en sentant sa main dans ses cheveux. En relevant les yeux, elle constata néanmoins que c'était lui et se jeta à son cou. Serrant ses bras autour d'elle, il l'a garda contre lui un moment avant de l'aider à se mettre debout. Même à ce moment là, il garda toujours une main posée sur sa hanche pour la garder à proximité, mais son attention se porta ailleurs. Pendant ce temps, il n'avait pas remarqué que l'évolution dans l'attitude d'Oliver. Il avait mis l'un des supposés Libres à terre et le menaçait de son couteau. Basile se raidit. Vu sa position même s'il arrivait silencieusement derrière lui pour lui faire une prise, le noiraud tuerait probablement sa victime sous le coup de la surprise ou dans un faux mouvement.

- Oliver déconne pas.

Bien sûr, les gradés ne lui en voudraient pas pour son geste puisqu'il s'agissait d'un intrus, il était donc d'une certaine façon dans son bon droit, mais il y avait une différence entre tuer quelqu'un de sang-froid et l'éliminer dans le feu de l'action.

Plus les minutes passaient, moins la tête de l'homme qui s'adressait à eux lui revenait. Rian n'était pas connue pour aimer grand monde, elle avait déjà mis des semaines à réellement tolérer la présence de ses larbins et apprendre à les apprécier un peu...mais lui, elle pouvait tout aussi bien rester des siècles en sa compagnie jamais elle ne pourrait s’accommoder de sa présence. Et s'il croyait que son statut de membre allait changer quelque chose à la vie de la jeune femme, il pouvait se foutre le doigt dans l’œil, elle logeait tout le monde à la même enseigne qu'il soit libre, membre, chef, c'était bien le cadet de ses soucis.

- Wouh, un membre, je tremble...j'aurais dit une serpillière, moi.

Elle faisait bien évidement référence au fait qu'il câlinait le sol il y a de ça quelques minutes. Si elle ne tremblait pas, son sbire lui était en panique. Il lui faisait presque pitié et elle s'apprêtait à lui sommer de fuir mais elle n'en eut pas le temps, le coléreux lui avait déjà attrapé le poignet, il ne tarderait pas à comprendre qu'ils étaient des Libres...quelle poisse !

- Oh et tu te sens plus fort en t'attaquant à un peureux ?

Rian fit un pas en avant, il fallait bien qu'elle sorte son compagnon des griffes de la tête de rat mais le membre réagit, usant d'une clef pour forcer le Libre à se coucher à plat ventre. Ce dernier ne sut d'ailleurs pas réprimer un cri d'effroi, suppliant sa chef du regard.

-Il est dangereux ? Il représente une menace ? Non, t'as aucune raison de le tuer.

Peser les mots n'avait jamais été un for chez la sauvage, c'était même plutôt le contraire mais cela ne l'affectait pas habituellement et n'avait de conséquence sur personne mais là, c'était tout autre chose. Ce lâche avait la vie de l'un des ses hommes entre ses mains. Certes, elle ne leur avait jamais rien garanti, à peine avait-elle accepté leur présence à ses côtés mais elle se sentait responsable. S'il venait à mourir, par sa faute qui plus est elle n'oserait imaginer sa réaction. N'osant pas dévier son regard de la menace, elle ignorait quoi dire, sachant pertinemment que, même involontairement, elle arrivait toujours à mettre ses interlocuteurs en colère, à les humilier, ou à les provoquer.

- Lâche-le.

Oliver
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La fille rajouta de l’huile sur le feu. Mais Oliver remarqua qu’elle hésitait sur la démarche à suivre alors que son compagnon était en danger de mort. Basile quant à lui, qui avait jusqu’alors ignoré la scène, tenta de « raisonner » le garçon. Comme s’il allait l’écouter.

"Ta gueule toi ! Occupes toi de ta princesse, comme si t’en avait à faire de ce qui pourrait arriver."

Les yeux rivés sur la fille et la mâchoire serrée, Oliver se contrôlait de moins en moins. Comme si toute la colère, la rage accumulée depuis tout ce temps avait décidé de débordée justement maintenant. La demoiselle tenta une réponse, pas très satisfaisante bien au contraire. Le garçon savait que son geste serait considéré comme lâche, vu l’était du mec qui tremblait de peur et qui ne représentait en effet aucune menaces. La fille aurait pu être plus intéressante, mais voilà, un peu plus ou peu moins lâche, cela ne changeait plus grand-chose pour lui. La fille lui demanda de lâcher le gars. Oliver eu un bref sourire et souffla entre ses dents :

"Mauvaise réponse…"

D’un geste vif, il trancha la gorge du gars, dont les tremblements stoppèrent aussitôt. Il se releva ensuite en essuyant sa lame sur son pantalon, toujours en ne lâchant pas la fille des yeux.

"Mais vos désirs sont des ordres très chère, il est lâché."

Il était étrangement calme. Son geste l’avait réellement calmé en fait, soulagé même. Si c’était loin d’être une démonstration de force, il s’était prouver quelque chose à lui-même, et ça lui faisait du bien. Il aurait bien affiché un grand sourire, mais cela n’aurait pas vraiment été de circonstance. Il reprit la parole d’une voix posée.

"Tu ne tiens pas à être la prochaine, n’est-ce pas ?"

C'est qu'elle était nerveuse la face de rat pour s'en prendre ainsi à l'un de ses propres "frères d'arme". Se comportaient-ils tous de la sorte ? L'ambiance devait être géniale ! Ou peut-être avait-elle à faire à un crétin fini ? Sûrement puisque même ce fameux frère d'arme tentait de le raisonner...mais lorsqu'on a pas de cerveau, on ne s'attend pas à ce qu'il pousse en deux minutes. Elle lui montrerait bien ce que c'est que d'avoir peur pour sa vie si seulement il ne tenait pas l'un des siens. Elle qui évitait toujours la confrontation voyait naître d’innombrables idées de tortures et perdait peu à peu pied avec la réalité. Les bruits extérieurs s'estompaient et sa vision se troublait. Les mains tremblantes, la rage montait en elle peu à peu, annihilant tout semblant de raisonnement. Même cette boule dans l'estomac disparaissait. D'ailleurs qu'était-ce ? De la peur ? De l'anxiété ? Des questions que sa vague de colère balaya comme des vulgaires insectes.

Tout se passa au ralentis, elle avait tout simplement l'impression d'avoir quitté son corps. C'était comme si elle observait la scène d'en haut. Elle trouvait son geste désespéré particulièrement stupide comme si tendre la main en avant allait arrêter le meurtre qui se déroulait sous ses yeux. Le sang gicla lorsque la lame vint sectionner la chair de son cou. Ce n'était pas un cri, ni même un hurlement qui s'échappa de ses lèvres mais bel et bien un rugissement. La haine se lisait aisément dans ses prunelles sombres mais elle avait arrêté de trembler. Elle était étrangement calme mais ce calme n'augurait rien de bon pour la face de rat qui répondait au nom d'Oliver. Si ses yeux n'avaient pas quitté la dépouille de son compagnon, elle les détourna quand sa cible se leva. Et sa petite réplique la fit rire, d'un rire hystérique voire terrifiant. Être la prochaine ? Il ne serait jamais à sa hauteur. Abattre une personne faible, c'était tellement lâche et facile. En avait-il tiré du plaisir ? De la confiance ? Elle allait le faire redescendre sur Terre. Brutalement.

La vitesse avait toujours été son point fort et elle bondit littéralement sur lui, un saut de prédateur, voilà ce que c'était. Elle l’entraîna dans sa chute, lui faisant mordre la poussière à nouveau, à différence près que, cette fois-ci, il était sur le dos mais incapable de bouger, Rian l’immobilisait d'un genou sur le torse, appuyant de tout son poids. Elle était assez près pour voir sa laideur en face. Bien, personne ne se plaindrait de le voir encore plus moche quand elle en aurait fini avec lui. Et elle allait commencer tout de suite, le premier coup heurta son nez assez violemment que pour entendre un "crac" et le deuxième coup suivit, et d'un autre et d'un autre. Elle ne lui laissait ni le temps de se rependre, ni le temps de contrer mais elle s'acharnait sur son visage, se demandant si lui crever les yeux était une bonne idée. Quand elle en eut assez, elle fit glisser la lame qu'elle gardait constamment avec elle, dans sa manche. Et sans y réfléchir, elle se mit à lui laminer le visage presque comme si elle dessinait dans sa chair. Sa lame tâchée, elle l'approcha de sa gorge, allait-elle le tuer ? Non, encore jouer, se défouler, lui faire payer pour que jamais il n'oublie. Elle ne désirait pas tomber aussi bas que lui, tuer une personne moins forte, moins parée à de pareils évènements. Histoire de rire un bon coup, elle donna un coup de poing dans sa gorge pour lui couper la respiration. Se relevant prestement, elle noya son corps et son visage de coup de pied, tous aussi violents les uns que les autres. Elle ignorait si son allié allait venir à sa rescousse, elle avait tout simplement oublier sa présence : il n'y avait plus qu'elle et le rat. Rat qu'elle empoigna par les cheveux, le forçant à se retourner et donc se retrouver à plat ventre et ainsi, elle lui écrasa le visage contre le sol, encore et encore. Elle pourrait en faire de la bouilli, elle en rêverait même mais elle devait le maintenir en vie pour qu'il fasse une diversion et qu'elle puisse récupérer le corps de feu son larbin. Lui offrir une sépulture décente, elle lui devait au moins ça. Le déferlement de coups de pied terminé et après en avoir eu assez de lui cogner le visage contre la terre, elle joua une dernière fois avec sa lame, lui zébrant le dos et lui crachant littéralement dessus. Haletante mais toujours en colère, elle luttait pour garder l'esprit clair et reprendre possession de son calme. Essuyant sa lame sur la chemise du membre, elle retourna auprès du cadavre au petit trot, l'attrapant par les mains, elle envisageait de le tirer jusqu'à l'extérieur du territoire et de trouver une bonne place pour l'enterrer. Ses cris avaient du alerter les larbins qui restaient et elle espérait qu'ils aient eu la présence d'esprit de fuir sans elle. Tirant de toutes ses forces, elle se rappela de la présence du couple.

- La prochaine fois qu'on se recroise, je t'écorche vif et je te donne à bouffer à la cannibale des jaguars ! Sale face de rat.

Elle n'allait clairement pas fuir à toute vitesse et encore moins discrètement. Comment pouvait-on être discret quand on tirait un corps à bout de bras ? Mais dans tous les cas, elle n'allait pas attendre qu'on envoie des renforts. Mourir chez les Aigles n'avait jamais fait partie de son projet de vie.

Sujet: Re: Bagarre Mar 5 Nov 2013 - 16:46

Rien ne pouvait pardonner son immobilité. Alors que l'un de ses frères d'arme se faisait démolir par une intruse sortie de nulle part, il n'avait pas réagis. Il s'était contenté de détourner les yeux de ce spectacle macabre, cachant les yeux de sa petite amie pour qu'elle ne voit pas une telle chose non plus. Mais les bruits étaient bien plus horribles que tout ce qu'ils auraient pu voir. Les gémissements et cris d'Oliver étaient les pires. Et pourtant, il n'avait rien fait. Une part de lui avait trouvé que cette petite frappe méritait bien ce qui lui arrivait. Mais il n'avait pas pensé que les choses iraient jusque là. Après une dernière menace, la fille disparu comme elle était venue, mais il resta silencieux et immobile durant un long moment encore. Et pendant ce temps là, le Messager se vidait de son sang. Ce fut cette idée qui le poussa finalement à bouger. Lâchant mollement Lydie, il approcha à pas lent et mesuré du corps gisant sur le sol. Sa poitrine se soulevait à peine, chacune de ses inspirations faisant sortir un peu plus d'hémoglobine. Un genou à terre, il le toisa et expira bruyamment.

On paye chacun de nos choix...

Il allait mourir, c'était une certitude. Tirant le couteau qu'il avait à sa ceinture, il observa une seconde la lame, puis la planta brutalement dans le cœur d'Oli qui se courba difficilement sous le coup. Lorsque son buste retomba au sol, il lâchait son dernier soupir. Abréger ses souffrances était la seule chose qu'il avait pu faire. Son arme essuyée, il la rangea et retourna près de Lydie qui tremblait encore.

On s'en va.

Sa voix n'était plus qu'un murmure alors qu'il l'emmenait vers leur maison. Il désirait la mettre à l'abri avant de retourner au QG pour informer Kim de cette affaire. Autant dire que la chose ne serait pas facile.