Showing up every day isn't enough. (violette)

jour 6 ▬ matinée

Je n'aurais jamais pensé qu'en me réveillant ce matin, confortablement enfoui sous mes draps, un événement majeur aurait lieu, que ce jour serait à marquer d'une pierre blanche. J'avais donc gardé mes habitudes, m'étais levé, habillé encore à moitié endormi. J'avais préparé à manger pour Jo et pour moi et une fois rassasiés, je m'étais dirigé vers le QG. Question à part, je m'étais demandé si la nourriture était soudainement devenue plus bonne ou si le fait que je sois devenu Second ait changé les choses. Sur cette interrogation existentielle, j'avais fini par arriver quelques minutes avant l'entraînement matinal (auquel je ne préférais pas couper, histoire de rester en forme et de ne pas me transformer en Chad). Je l'avais tout de suite senti comme un grand coup de canon à air percutant mon visage. Quelque chose clochait, quelque chose que je mis du temps à identifier. Observant les alentours, je croisai les regards de certains membres, les saluant silencieusement. Mais quelque chose, une certitude en arrière fond, continuait de me titiller. Je mis donc à énumérer toutes les différences avec les entraînements matinaux de ma vie. Première différence, j'étais Second. Je ne pouvais pas l'oublier de si tôt car même Alaric, avec qui je partageais des blagues potaches chaque matin, semblait garder ses distances, comme si tout d'un coup, j'avais changé et j'avais perdu mon sens unique de l'humour. Je lui en parlerai à l'occasion, je ne tenais pas à perdre tous mes contacts (surtout pas une personne avec qui j'organisais des paris hilarants et très lucratifs) et il fallait que je continue de donner l'image d'être un garçon ouvert et sociable. Mais ce n'était pas ça. Je continuai donc sur ma lancée. Qu'est-ce qui avait changé ? Ce fut sur une note bien plus morose et douloureuse que je marquai le coup. Je n'étais pas en retard. Pas même de cinq petites minutes. Non, j'étais en avance et de beaucoup. Cela m'était déjà arrivé par le passé et cela coïncidait toujours avec les jours de repos que j'octroyais gracieusement à Bonnie. Je ruminai quelques minutes, hésitant à aller chez elle, à faire ce foutu premier pas qui se présentait comme l'obstacle le plus difficile de ma vie. Et comme chaque fois, il avait suffi d'une petite hésitation pour que je remettre la confrontation à plus tard. Et bien que cette histoire me pesait sur les épaules, je savais que ce n'était pas ça qui me perturbait ce matin...mais il y avait un lien. Nous étions souvent en retard. Nous. Tout le monde le savait. Par contre, il y avait une personne qui ne l'avait jamais été. Jamais. Ponctuelle depuis le premier jour. Mes yeux s'écarquillèrent, ma mâchoire en tomba presque. La question qui valait un aller simple dans l'espace me frappa soudainement. Si fort, si profondément que je sentis un flux d'énergie me traverser de part en part. Mais où étais donc passé Violette ? Je ne tenais plus en place. Que devais-je faire ? Je dus refreiner mes ardeurs comme jamais pour ne pas filer tout droit chez elle, la surprendre en pleine séance de tirage au flan. Je m'imaginais déjà entrant sans m'annoncer, fièrement hurler dans la baraque alors c'est pas parce que je suis plus là pour te surveiller que t'as le droit de sécher l'entraînement, tu ne t'appelles pas Loukas aux dernières nouvelles ! Je repris mes esprits à temps pour remarquer que mes jambes me dirigeaient déjà vers le quartier résidentiel. Je me stoppai net. Non, elle était peut-être simplement en retard, je devais au moins attendre que l'entraînement commence. Mais j'avais besoin d'en parler à quelqu'un qui comprendrait. Sans cacher mon enthousiasme, je fonçai droit vers Alaric. Me voyant arriver, nous exécutâmes notre salut spécial, une chorégraphie simple mais atypique composée de divers mouvements des doigts et des mains. Comme je l'attendais de lui, il comprit tout de suite la fébrilité de mon état et je vis la même flamme s'allumer dans ses yeux. Vas-y, crache le morceau, me demanda-t-il impatient. Avec un grand sourire, je ne me fis pas prier pour lui répondre alors que les gens affluaient de plus en plus sans aucun signe de la dragonne. La broyeuse. Il comprit tout de suite de quoi je voulais parler, je vis avec satisfaction ses yeux s'écarquiller et sa mâchoire tomber de la même manière que la mienne. La broyeuse était le surnom que nous réservions à cette chère Violette quand nous voulions en parler sans que les autres soient au courant. L'idée nous était parvenue le jour où elle avait remis assez violemment un idiot de chair à pâté à sa place, depuis ce jour, il parlait avec une voix bien plus aiguë que la normale. Peut-être qu'elle est malade ?, avança-t-il sans aucune conviction parce que nous savions tous les deux que même à moitié morte, Violette ne raterait jamais un entrainement. Nous éclatâmes de rire à cette idée et je lui mis un coup de coude dans les côtes. Il faut ouvrir une enquête, affirmai-je, ce à quoi il acquiesça. Peut-être qu'elle a fini par réussir à se faire l'écorcheur L'idée même me donna froid dans le dos et une fois de plus, je vis que lui-même était effrayé par son hypothèse. Et peut-être que ça a mal tourné et qu'ils se sont annulés mutuellement et que BANG, je me retrouve sans lieutenant des fines lames et sans numéro un Ça l'afficherait mal pour le début de mon règne. Parce que l'écorcheur était bien évidemment Michael. D'une tape dans le dos, Alaric m'avertit que l'entraînement commençait...Et tous les deux, nous sondâmes la foule une dernière fois à la recherche de celle qui ne viendrait jamais. Quand l'entraînement toucha à sa fin, nous nous retrouvâmes. Je compte sur toi, on peut se faire un max avec toute cette histoire, lui lançai-je alors que je m'éloignai déjà, l'esprit plein d'hypothèses. Je savais que je pouvais compter sur Alaric, surtout maintenant qu'il avait compris qu'il n'y avait pas vraiment de différences notoires entre l'ancien Jayden et le nouveau. Je n'avais donc plus qu'une hâte, que l'on se retrouve pour discuter de cette affaire qui, avec nous deux aux commandes, risquait bien de défrayer la chronique des dragons.

jour 6 ▬ après-midi

S'il y a bien une chose qui allait me manquer lors des entraînements des spécialistes, c'était de pouvoir embêter Icare. Icare, cette peluche à la force tranquille qui ne se plaignait jamais du nombre de fois où je lui hurlais dans les oreilles comme un dératé avant de m'enfuir. Et même si Michael était un lieutenant très moyen, il régnait tout de même une ambiance propre aux fines lames qui me manquait déjà un peu. Ce mélange de coup en traître et de compétition, de provocation et duel idiot. Ah qu'elle était belle, cette équipe. Toujours sous l'effet de l'absence de Violette ce matin, je m'étais décidé à si ce n'est participer à l'entraînement, au moins à l'observer. J'attendais donc patiemment, en embêtant Icare, de voir Violette débarquer. Je devais avouer qu'une nouvelle absence de sa part serait inquiétante, bien plus encore que celle du matin. Beaucoup de conversations que j'avais surprises pointaient vers cette disparition soudaine mais personne n'osait en parler à voix haute. A la fin de la journée, Alaric viendrait me faire son rapport et nous pourrions lancer les paris et regrouper nos hypothèses. Et alors qu'on me demandait une énième fois si je n'avais pas du travail à faire, la silhouette athlétique de Violette se dessinait au coin de la rue. Sans perdre une seconde, je sautai du petit muret sur lequel je m'étais installé. Voyez-vous ça, cette chère Violette nous fait l'honneur de sa présence, nous devrions nous sentir reconnaissant, lançai-je à haute voix afin qu'elle puisse m'entendre. Quand elle arriva enfin, je ne pus m'empêcher d'ajouter une couche. Alors ? On fait la grasse matinée ?, demandai-je préférant commencer doucement. Il aurait été idiot de mourir au bout d'une question.

Ton sourire idiot ne disparaît que lorsque tu fais face aux murailles dragonnes. Il est temps de revenir à la réalité. Ton plan initial a largement évolué depuis hier. De base, tu étais juste partie faire une balade nocturne pour te détendre. D'habitude tu ne sors jamais mais tu en avais cette nuit là ressentit le besoin. Et puis tu avais rencontré Yulia et tout s'était emballé. Il n'y avait pendant un court instant plus rien eu d'autre à part elle. Ensuite tout ce que tu refoulais tant bien que mal depuis la mort de Chad t'avait rattrapée et Yulia était devenue une paire de bras apaisants et une source infinie de chaleur. Tu as du mal à mettre un mot sur ce qu'elle a été pour toi cette nuit. Sur ce qu'elle a été ce matin aussi mais il est évident qu'elle est redevenue une sorte de tout inquiétant qui t'a fait rater l'entraînement. En la suivant, tu avais pensé que tu serais partie aussitôt ce désir ardent comblé. En t'endormant, tu n'avais rien pensé. En te réveillant tu n'avais pas voulu partir. Et désormais tu fais face à ton territoire et la bulle a explosée dès l'instant où elle a lâché ta main. Partir n'est pas difficile. Tu es douée pour tourner le dos aux gens. Malgré le pincement au cœur que tu ressens, tu l'abandonnes après un maigre sourire pour rentrer chez toi. Il n'y a eu aucune promesse. Pas de futur. Pas d'éventuelles retrouvailles. Tu es plus à l'aise avec ça. Tu as besoin de croire que ce n'était qu'un moment agréable qui ne se reproduira sûrement plus même si sa compagnie te plaît beaucoup. Maintenant que tu as déchargé le trop plein d'émotions c'est reparti pour les choses sérieuses. La vérité de ton comportement te saute à la figure dès que tu te glisses à l'intérieur du territoire et ce qui te frappe d'autant plus c'est que tu n'éprouves pas de regrets. Tu ne ressens aucune culpabilité à l'idée d'avoir raté l'entraînement matinal. Tu l'as fait et tu assumes ce choix qui pourtant n'en était pas vraiment un. Naturellement tu n'es absolument pas consciente que ton absence aurait pu marquer quelqu'un. Dans la foule de Membres, il n'était pas impossible de passer inaperçu. Si Loukas pouvait le faire, tu le pouvais aussi. C'était du moins ton impression mais tu avais oublié qu'il était habituel pour Lou de ne pas être là alors que toi... Toi c'était la première fois et quelqu'un l'avait noté. Tu ne le comprends que lorsque après un rapide passage chez toi, tu rejoins l'équipe pour l'entraînement de l'après-midi. Tu espères que Michael vous aura prévu un programme digne de ce nom pour une fois car tu as aujourd'hui de l'énergie à revendre. Hier tu étais plate mais aujourd'hui c'est comme si tes batteries avaient été entièrement rechargées. Le sentiment est étrange mais loin d'être désagréable. Ta lance tournoyant lentement entre tes mains tu marches d'un pas vif vers les lieux de l'entraînement. Même si ce n'est qu'un bout de métal, elle t'a indéniablement manqué et si tu sais que tu ne dois pas forcer sur ton poignet tu n'as pas pu t'empêcher de la prendre avec toi plutôt que de te contenter de ta dague. Tu es donc concentrée sur le maniement leste de l'arme plutôt que sur ton environnement.
JAYDEN – Voyez-vous ça, cette chère Violette nous fait l'honneur de sa présence, nous devrions nous sentir reconnaissant.
Pas de sursaut mais tu es indéniablement surprise. Jayden n'a rien à faire là. Il ne fait plus partie de l'équipe il est au dessus de vous désormais. Tu lui lances un regard mais tu continues à avancer un peu confuse sur la marche à suivre. Bien sûr il faut que ce soit le pire emmerdeur du clan qui ait remarqué ton absence. Un soupir las quitte tes lèvres. Pas de petites mesures avec lui. L'ignorer est inutile, il n'en deviendra que plus ennuyant.
JAYDEN – Alors ? On fait la grasse matinée ?
Tu te crispes un peu. Comment peut-il envisager une telle chose ? Tu ne fais pas de grasses matinées. Tu n'es pas une flemmarde comme sa complice. Tu es un instant tentée de la mettre sur le tapis, ils semblent en froid après tout mais tu ne veux pas t'abaisser à ça. Tu apprécies Loukas et même si c'est moins clair tu apprécies aussi Jayden. Donc tu laisses leur relation en dehors de tout ça.
VIOLETTE – L'honneur est plutôt de te voir parmi les pauvres mortels que nous sommes. Second.
Tu insistes de façon narquoise sur son nouveau titre. Tu ne manques pas de respect à Jayden mais il doit indéniablement encore faire ses preuves. C'est la place de Chad qu'il occupe après tout, il a un certain retard a rattrapé par rapport à l'homme qui a contenu Samuel pendant tant d'années. Ta lance est revenue à la verticale maintenant que tu t'es approchée de lui. Tu la fais passer de ta main gauche à ta main droite une ou deux fois avant de poser le fer contre ton épaule.
VIOLETTE – Tu t'ennuies sans nous c'est ça ?
Tu esquisses un minuscule sourire. Tu ignores sa question de façon volontaire mais tu n'es pas en train de détourner la conversation. Ce que tu as fait ce matin ce ne sont juste pas ses affaires.
VIOLETTE – Je suis sûre que ça te manque même que je te course pour te mettre une raclée. Michael est toujours en retard, tu veux qu'on en profite ? Vas-y balance une de tes vannes pourries pour aiguiser mon envie de t'en coller une.
Tu es ludique un peu comme tu l'étais avant la Saison Aride et tout ce bordel engendré par la rébellion. Et c'est agréable. C'est un peu comme revenir à la maison après une absence même si tu ne sais pas d'où vient cette comparaison.

Comme je m'y attendais, Violette était une adversaire chevronnée. De loin, j'avais pu observer sa marche, toujours assurée...Donc, elle n'avait pas honte, ou alors, elle le cachait très bien. Ou peut-être pensait-elle que ce qu'elle faisait de sa matinée ne regardait qu'elle. Et elle aurait pu avoir cette chance et avoir raison tout court. Il aurait suffi que je ne me déplace pas pour l'entraînement matinal, que je fasse le paresseux en décidant de rester chez moi pour qu'elle puisse échapper à ma curiosité maladive. Enfin, je l'aurais de toute façon appris à un moment ou à un autre ce qui ne changeait pas grand chose au fond. Mais une fois l'information remontée jusqu'à mes oreilles, cette histoire devenait la mienne et je me devais de résoudre l'énigme. Et puis franchement, qui pourrait me reprocher cette curiosité ? Un événement pareil ne se reproduirait plus avant un temps, je devais bien en profiter. J'accueillis donc sa réplique avec un sourire matois. Je ne me sentais pas du tout vexé par son commentaire. Non, j'allais même surenchérir. C'est vrai, je te l'accorde. Mais que veux-tu, je suis si bon, répondis-je le ton anormalement guindé. Violette finit de se rapprocher, cessant de jouer avec sa lance. Elle se trouvait juste devant moi. Et même si elle avait séché ou raté, ou que savais-je encore, l'entraînement matinal, elle ne semblait vraiment pas perturbée ou dégoûtée pour autant. Il y avait vraiment anguille sous roche mais je ne perdrai pas contenance. J'avais un objectif et même si elle refusait d'expliquer sa disparition soudaine, je me devais de récolter le plus d'indices possibles pour ensuite les partager avec Alaric afin de mettre nos théories en commun. Je continuai donc sur ma lancée, feignant d'abord d'être atteint par sa question. Je n'allais tout de même pas aller dire que je préférais faire des courses avec moi-même, que je préférais la compagnie de ma chaise à roulette à la leur...à vrai dire, j'en aurais été capable mais sa moquerie avait un fond de vérité. Spécialiste et Second était deux postes bien différents. L'un impliquait plus de corvées contraignantes que d'autres...Bien sûr ! Vous étiez les rayons de soleil de ma vie. Ma nouvelle vie sans vous est si fade. Tu comprends donc mon désarroi, quand dans un espoir de profiter de ta si douce compagnie, je ne t'ai pas croisée ce matin ? Je me suis fait un sang d'encre. Et j'ai lancé des paris aussi alors j'aimerais bien avoir une réponse, ajoutai-je mentalement. Je remettais une nouvelle fois son absence sur le tapis. Si je devais la harceler jusqu'à ma mort (probablement parce qu'elle m'aurait tuée elle-même une fois excédée par ma persistance) pour avoir une réponse, je le ferai. Ma curiosité devait être nourrie. Faudrait que tu m'attrapes d'abord. Tu t'es peut-être empâtée, manque d'exercices et tout ce qui va avec. Je vois un bourrelet de graisse dépasser là, dis-je en lui offrant ma vanne pourrie sur un plateau, lui souriant franchement lui faisant admirer ma dentition parfaite.

Jayden a ce petit sourire qui généralement n'annonce rien de bon. Soyons clair tu détestes ce sourire. Il te promet un futur peu appréciable et t'assure même que l'homme n'est pas prêt de te lâcher la grappe.
JAYDEN – C'est vrai, je te l'accorde. Mais que veux-tu, je suis si bon.
Sa réplique ne pourrait être que les paroles d'un frimeur mais tu sais que ce n'est pas le cas. Jayden n'a pas pris la grosse tête en devenant Second. Parfois il était déjà comme ça par le passé ce n'est pas nouveau qu'il joue ce petit jeu de demi-dieu au-dessus de tout. Tu lui accordes un regard dédaigneux. Il faudra qu'il en fasse plus pour t'arracher une véritable réaction.
JAYDEN – Bien sûr ! Vous étiez les rayons de soleil de ma vie. Ma nouvelle vie sans vous est si fade. Tu comprends donc mon désarroi, quand dans un espoir de profiter de ta si douce compagnie, je ne t'ai pas croisée ce matin ? Je me suis fait un sang d'encre.
Donc il se fout de ta gueule. Tu ne peux pas t'empêcher de ricaner parce que sérieusement dire que vous étiez les rayons de soleil de sa vie est fabuleux. Il n'y a que lui pour sortir une connerie pareille même par moquerie. Tu doutes aussi qu'il se soit inquiété pour toi. Ça cache quelque chose. Il n'empêche qu'il remet encore cette histoire sur le tapis et ça te dérange. Parce que quand Jayden est sur une piste il est beaucoup trop chiant pour son propre bien. Et le tien aussi cette fois.
VIOLETTE – Oh mon pauvre amour de Second tu vas presque me faire culpabiliser.
Presque. Ou pas. Même pas en rêve en fait. Tu rigoles et tu es bien contente qu'il se casse la tête tout seul puisque quand il est lancé, il ne lâche pas. Il cherchera longtemps néanmoins. Tu comptes bien emporter le secret de ta nuit dans ta tombe. Enfin peut-être pas à ce point là mais presque.
JAYDEN – Faudrait que tu m'attrapes d'abord. Tu t'es peut-être empâtée, manque d'exercices et tout ce qui va avec. Je vois un bourrelet de graisse dépasser là.
Quel fils de pute. Il vise bas et il semble être prêt à jouer salement. Tu plisses les yeux et il y a au fond de toi une envie légère de lui mettre ton pied aux fesses mais tu résistes. C'est franchement nul. Même venant de lui.
VIOLETTE – Bordel mec, tes capacités à me faire rager sont vraiment descendues en flèche depuis ta promotion.
Tu t'approches un peu plus et c'est avec un sourire en coin que tu te places à quelques millimètres de son corps. Tu plonges dans ses yeux avec un regard entendu et ta main libre remonte tranquillement le long de son torse. Tu es la parfaite aguicheuse en cette instant.
VIOLETTE – Si tu veux, on peut vérifier l'absence de ce bourrelet. Et pourquoi pas faire un peu d’exercice au passage.
S'il veut jouer, vous allez jouer.

La réaction de Violette m'arracha un nouveau sourire. Elle ricanait. Ce n'était pas tous les jours (était-ce déjà arrivé par le passé ?) que quelqu'un annonçait publiquement que l'équipe des fines lames lui manquait. On parlait de l'équipe des fines lames après tout. Où compétitions et coups bas s'échangeaient à foison. L'équipe la plus tordue...un comportement encouragé par l'absence totale d'intérêt de la part de Michael. Ce n'était pas comme l'équipe des tireurs et leur lieutenant concerné. Parfois, je me demandais comment une personne aussi saine d'esprit qu'Hunter pouvait avoir Michael pour meilleur ami. Mais là n'était pas le sujet. Non, le sujet...et le mystère même qui occupait le centre de l'attention (de la mienne en tout cas) était cette absence de Violette à l'entraînement. Violette, la numéro un, celle qui avait tout fait (dont mettre son corps en vente) pour grimper les échelons, qui n'avait jamais raté un seul entraînement...disparaissait et réapparaissait sans donner d'explications et sans se sentir coupable ni même s'excuser. Comportement normal pour Loukas mais pas pour la fine lame. Et c'était ce qui me perturbait le plus. Le manque flagrant de remords. Qu'avait-elle donc pu faire de si plaisant ? Parce qu'il ne s'agissait sûrement pas d'une attaque. Non, elle n'aurait eu aucun problème à admettre qu'elle avait botté les fesses à quelques libres ou à n'importe qui. Tu peux. Qu'aurais-je fait si tu n'étais jamais revenue ?, ajoutai-je feignant toujours d'avoir le cœur brisé. La question se posait réellement. Michael prendrait bientôt sa retraite. Vio était le choix naturel pour prendre sa suite, elle était la numéro un. Et il y avait un écart non-négligeable entre le numéro deux et la dragonne. La remplacer par un membre moins performant n'avait rien de très plaisant ni de très utile.

Que veux-tu, je manque d'entraînements. Plus personne sur qui m'entraîner. Fais quand même attention à ce que tu dis, ce serait dommage qu'Icare prenne soudainement la première place parce qu'il me trouve drôle, lui. Et je savais qu'Icare ne me trouvait pas drôle. Icare me subissait même, sans broncher. C'était apaisant. Violette s'approcha alors de moi, très près, trop près. Je me crispai immédiatement. Ce côté-là de Violette m'avait toujours foutu la trouille. Mais je ne reculai pas. Pas pour le moment en tout cas. J'attendis qu'elle ait fini son cinéma. Hors de question d'être déstabilisé au point d'en oublier mon objectif. Quand elle finit enfin de parler, je me décalai, grand sourire aux lèvres. Désolé, je préfère la qualité, tu vois. Et puis franchement, je ne sais pas ce que t'as foutu pendant l'entraînement. Si ça se trouve, le vieux Marc t'est passé dessus et c'est vraiment pas ragoutant.

Rien à faire tu sens bien que cette charogne de Jayden n'est pas prêt de te laisser tranquille. Un instant tu reviens sur ta décision de ne pas mêler sa folle furieuse de partenaire à l'histoire mais tu restes sur tes positions. Non. Lou restera à sa place – à savoir dans son lit – et tu parviendras à t'échapper de la toile qu'il est en train de tendre. Il le faut. Tu ne sais pas exactement pourquoi tu ne veux pas parler clairement de ta nuit et de ta matinée. Ce n'est qu'un écart et tu ne serais pas la première Spécialiste à te le permettre. Tu n'aurais même pas à préciser avec qui. Car bien sûr il est clair que tu n'es pas prête d'avouer ton implication avec une Vipère doublée en plus d'une ex-Jaguar. D'abord par fierté et aussi car tout ça est encore trop flou dans ta tête pour que tu en parles comme ça au nouveau Second. Sans parler du fait qu'il pourrait arriver des bricoles à Yulia si elle est vue comme un moyen de faire pression sur toi. Même si tu sais que cette fille peut se débrouiller tu préfères éviter. En plus il y a quelque chose de particulièrement agréable à voir Jay se poser des questions à propos de tes activités matinales.
JAYDEN – Tu peux. Qu'aurais-je fait si tu n'étais jamais revenue ?
VIOLETTE – Donner un formateur compétent à numéro deux en espérant qu'il soit prêt d'ici la retraite de Michael ?
Tu n'es qu'à moitié sérieuse. Bon d'accord peut-être au trois quarts. Tu aimes beaucoup numéro deux – à ta façon – mais tu es capable de jauger vos différences de niveau. Il est un homme et il a eu à faire moins d'efforts pour atteindre sa place ce qui se sent selon toi. Donc oui si tu venais à ne pas pouvoir prendre la succession de Michael, Jayden aurait tout intérêt à l'entourer d'une armée d'Anciens Spécialistes pour s'occuper de son cas.
JAYDEN – Que veux-tu, je manque d'entraînements. Plus personne sur qui m'entraîner. Fais quand même attention à ce que tu dis, ce serait dommage qu'Icare prenne soudainement la première place parce qu'il me trouve drôle, lui.
Tu t'esclaffes parce que c'est la menace la plus foireuse du monde. Icare ? A ta place ? Icare aussi tu l'aimes bien mais d'une autre façon. Et tu sais qu'il serait méchant pour lui de lui donner une telle position. Déjà il lui faudrait torturer des gens sur une base quasi-quotidienne et il aurait en plus à enseigner les méthodes à d'autres. C'était un coup à ce que le pauvre bougre fasse une déprime et perde sa capacité à contempler son reflet dans l'eau.
VIOLETTE – Ben alors il rigole pas quand tu fais des blagues Sammy ? Ça m'étonne vu la tronche qu'il se trimballe depuis quelques temps.
Le tout est parti comme une plaisanterie mais maintenant il y a de l'amertume dans ta voix. Samuel ne semble pas si mal vivre que ça la mort de Chad. Il se comporte bizarrement et est plus ouvert qu'à l'accoutumé mais malheureux il n'a pas tellement l'air de l'être. Alors bien sûr tu ne t'attends pas à le voir pleurer ou déambuler avec une mine triste mais il pourrait au moins sembler en colère contre les Jaguars. Ou lui-même. Ou se terrer dans le QG. Bref agir comme s'il s'était bien passé quelque chose, comme si Chad était bien mort à cause de lui !
Tu te cantonnes dans ton rôle de séductrice pour le mettre à mal l'aise et tu dois avouer que voir les réactions de Jayden te remonte le moral. Il y a au moins certaines choses qui ne changeront jamais. Tu ne savais pas exactement ce qu'il avait vécu ou le pourquoi de son attitude mais Jayden n'avait jamais été très tactile ni ne semblait apprécier qu'on entre dans son espace. Même avec les autres filles il se la jouait mais jusqu'ici elles n'étaient pas nombreuses les preuves qu'il s'était un jour passé quelque chose avec l'une d'entre elles. Et non tu ne croyais pas à cette rumeur à propos de Loukas et lui. Il bouge bien vite et tu prends ce recul pour une petite victoire qui étire légèrement le coin de tes lèvres.
JAYDEN – Désolé, je préfère la qualité, tu vois. Et puis franchement, je ne sais pas ce que t'as foutu pendant l'entraînement. Si ça se trouve, le vieux Marc t'est passé dessus et c'est vraiment pas ragoutant.
Et là tu réagis par réflexe. Tu lui claques un coup de poing dans le torse parce que bordel il a été trop loin. Le vieux Marc ? Jamais de la vie ! C'est juste profondément dégoûtant.
VIOLETTE – Sérieusement t'es un porc. J'aurais castré ce vieux type s'il avait essayé d'approcher ses doigts de moi.
Tu pousses un soupir dramatique.
VIOLETTE – Si c'est la seule chose que tu as imaginé pour expliquer mon absence c'est que tu n'as vraiment aucune imagination. Je pensais mieux de toi Jayden. Je suis déçue. Néanmoins...
Tu le contournes tranquillement avant de faire quelques pas pour te donner de l'espace et faire tourner doucement ta lance alors que tu ménages ton suspens.
VIOLETTE – Je pourrais te donner un indice si tu m'arranges le coup avec Michael pour que je puisse organiser les entraînements quand il est absent.
Tu n'y crois pas trop mais on peut toujours tenter le coup.

Elle avait raison. Oui, si elle disparaissait, c'était bien la seule solution possible pour avoir une fine lame convenable. Mais un choix restait un second choix. A moins d'un miracle permettant de découvrir une mini-Violette dans ce clan de taré, foutre la moitié des Anciens aux fesses de numéro deux était la seule solution. Une solution que je refusais catégoriquement. Vio serait la fine lame. Elle m'avait assez botté l'arrière-train pour que personne n'ait à la subir après mon départ. J'avais souffert, il était que les autres souffrent un peu aussi pour le bien du clan. Et je fais quoi s'il meurt parce que c'est un gros délicat que tu as ménagé ? Là, je m'avançais...ou pas. Numéro deux était plutôt un gars effacé, doué mais pas exceptionel, j'étais vraiment étonné qu'aucune des teignes de l'équipe ne l'ait jamais vraiment provoqué en duel. Tu t'es accrochée à ta place de numéro un comme une soumise à un gradé. T'as pas intérêt à me lâcher maintenant. Et c'était vrai. En devenant Second, une des premières choses à laquelle j'avais pensée, c'était bien que je n'aurai pas à me farcir Michael. Ce type ne m'appréciait pas des masses et le sentiment était réciproque. Au moins, j'appréciais Violette...quand elle restait à distance raisonnable. Le fait même d'avoir cette discussion, de la voir rire était une idée inconcevable avec Michael comme interlocuteur. Si Sammy avait un sens de l'humour, ça se saurait. Il saurait pas reconnaître une bonne blague même si on la lui répétait. Je ne manquai pas l'amertume derrière la pique de Violette. Tout le monde savait qu'elle avait été l'une des plus proches amies de Chad. Et les personnes intelligentes savaient que la mort de l'ex-Second incombait à Samuel. Franchement, le plus étonnant était encore que Violette n'ait pas été lui casser trois dents. Les médocs de l'hôpital doivent le rendre euphorique. Y a rien de plus étrange que de le voir s'ouvrir. La mort de Chad devait avoir été l'électrochoc. Quand il était encore en vie, Samuel pouvait se cacher derrière lui. Son absence le forçait à ouvrir les yeux sur son clan. Mieux valait tard que jamais disait-on. Je n'en étais pas si sûr. Néanmoins, je ne pus y réfléchir plus longtemps, le coup de poing de Vio me forçant à revenir dans le réel. Ça, ça ne m'avait pas manqué mais son dégoût m'arracha un petit rire victorieux. Je l'avais fait réagir. Quoi ? M'en veux pas ! J'examinais toutes les possibilités. La voir rôder autour de moi n'avait rien de rassurant mais je ne bougeai pas, me contentant de la suivre des yeux. Qu'allait-elle me demander ? M'attendant au pire, je fus soulagé, m'arrangeant bien pour le cacher. Elle voulait simplement pouvoir s'occuper d'entraînement ? Cette idée m'était déjà passée par la tête, je comptais la lui proposer mais maintenant elle le marchandait. Feignant d'examiner l'idée, je croisai les bras sur mon torse, gardant le silence avant de finalement répondre. L'indice devrait être conséquent. T'as disparu une fois. Qu'est-ce qui me dit que tu auras le sérieux pour organiser des entraînements et ne pas t'évanouir dans la nature comme ce matin ?

« Et je fais quoi s'il meurt parce que c'est un gros délicat que tu as ménagé ? » « Je sais pas c'est toi qui est censé être le cerveau. » Que tu souffles avec un fond d'agacement factice. Bon il est vrai que tu t'es toujours assurée de garder Numéro 2 sous ton contrôle pour avoir la paix avec les rapaces mais ça ne signifie pas qu'il n'est pas bon. Il n'a pas la même motivation que les autres mais il a le talent nécessaire pour assurer sa position. Tu t'en es assurée. Maintenant ce ne serait vraiment pas un cadeau pour lui que de se voir droper à la tête du classement et en tant que Numéro 1 il se ferait bouffer en moins de deux. « Tu t'es accrochée à ta place de numéro un comme une soumise à un gradé. T'as pas intérêt à me lâcher maintenant. » L'image te fait grimacer. Tu n'es pas l'une de ces pouffes qui s'assurent une belle vie en se tapant tous les tops du coin. Mais le fond n'est pas incorrect donc tu pardonneras Jayden pour cet écart. Tu ne peux pas non plus le frapper à chaque fois qu'il dit une connerie. En plus tu apprécies qu'il soit conscient de ta détermination et des efforts que tu as fait. Ça ne fait jamais de mal d'être reconnue pour quelque chose de réel. « Comme si c'était possible. Faudra me saigner pour me piquer ma place et comme tu le sais, c'est pas prêt d'arriver. » Oh bien sûr ça pouvait. Il suffisait d'une erreur. La façon dont t'avait affecté la mort de Chad pouvait aussi te conduire à la chute. Même l'ego ne pouvait pas te préserver de l'idée d'échouer et de mourir. Seulement tu n'étais pas prête à te laisser entraîner vers la mort sans combattre. Il pouvait se lever tôt celui qui voulait t'avoir. « Si Sammy avait un sens de l'humour, ça se saurait. Il saurait pas reconnaître une bonne blague même si on la lui répétait. Les médocs de l'hôpital doivent le rendre euphorique. Y a rien de plus étrange que de le voir s'ouvrir. » « Je crois pas que ce soit Samuel ou les médocs le problème. » Tu es ici mortellement sérieuse. Jayden n'est pas drôle, c'est vu, revu et re-revu. « Quoi ? M'en veux pas ! J'examinais toutes les possibilités. » « Ouais ben évite de faire traîner ton esprit dans ces zones là la prochaine fois. » Non vraiment, c'était à gerber. Heureusement voir le petit cirque de Jayden était une bonne façon de se laver la tête. Ce gars était comme un clown parfois. Ridiculement grandiloquent. « L'indice devrait être conséquent. T'as disparu une fois. Qu'est-ce qui me dit que tu auras le sérieux pour organiser des entraînements et ne pas t'évanouir dans la nature comme ce matin ? » Un nouveau coup direct dans le torse. « Woh j'ai manqué UNE fois. Me fais pas passer pour Michael non plus. On en parle de toutes les fois où tu étais absent parce que tu avais échoué à réveiller la marmotte ? » Son deal te paraît un peu pourri pour le coup. Ce type est un roublard, bien sûr qu'il va tenter de t'entuber. En plus, là tout de suite, tu te demandes ce que tu pourrais bien trouver comme indice conséquent qui ne te cramera pas. Tu pourrais aussi juste mentir. Tu es presque sûre qu'un mensonge serait plus crédible que la vérité à ses yeux. « Et qu'est-ce qui m'assure que tu vas tenir ta promesse ? Attends j'suis con. Tu sais que tu as pas intérêt à me couillonner ou il pourrait t'arriver des bricoles. T'sais c'est bien connu que je suis maladroite parfois. » Et un petit sourire carnassier pour la route, un.

Sujet: Re: Showing up every day isn't enough. (violette) Ven 23 Sep 2016 - 14:31

Si la première partie de sa réponse me laissa pensif, je me réjouis d'entendre la seconde. Elle restait la Violette combative que j'avais toujours connue. Confiante en ses capacités et désireuse de garder sa place. C'était déjà ça. Le clan aurait été mal barré avec des ours comme Icare. Pas qu'il était incompétent, loin de là. Seulement, il était évident que le blond n'avait pas choisi sa place, qu'il était là par la force des choses. Violette, au contraire, s'était battue pour en arriver à ce stade. Content de te l'entendre dire., lui lançai-je, sourire en coin. Il fallait être un peu inconscient voire complètement idiot pour ne pas miser sur Violette. J'étais le cerveau, comme elle disait. Je ne m'étonnais donc pas de voir que personne ne saisissait mon humour si subtile. Alors je me contentai d’acquiescer, murmurant un "trop lent" et définitivement trop brute de décoffrage pour comprendre les nuances de mon humour. Icare comprenait, lui. Et coïncidence ou non, Icare était une personne intelligente. Mais le sujet n'était pas là. Sa réaction à ma précédente insinuation l'avait dégoûtée mais elle ne m'avait pas laissé le choix. Enfin si, mais je ne pouvais jamais résister à une perche si gentiment tendue. Si t'arrêtais de te la jouer mystérieuse aussi. Vio sembla vexée de me voir questionner ses futurs présences. Si sa réaction laissait entendre qu'elle ne comptait pas réitérer l'expérience, je ne pouvais pas miser sur juste de la bonne volonté, sur une simple vexation comme preuve d'un retour à la normale. Cette fois, j'évitai le coup. Celui-là, je ne le méritais pas. Exactement. J'ai séché des entraînements, je ne m'en cache pas. La différence entre ta situation et la mienne, c'est que je n'ai rien à cacher sur mes absences. Quand je n'étais pas là, c'était presque naturel. Toi, par contre..., lui lançai-je en haussant les épaules. L'avantage d'avoir Loukas comme acolyte, c'était qu'on ne me posait jamais la question. Enfin, il y avait toujours des idiots pour croire les rumeurs de parties de jambes en l'air de bon matin mais c'était bien mal nous connaître. L'idée restait là, mes absences passaient inaperçues. Par contre, pour Violette qui n'en avait jamais raté un, il s'agissait d'un événement. Et sur ce point, je n'en démordrais pas. Que Violette puisse être absente n'était pas le problème en soi. Le problème était que la raison de l'absence était inconnue. Bien au-delà de ma curiosité mal placée, le sujet était important. Si je ne savais pas la nature de sa disparition, je ne pouvais pas affirmer qu'elle ne recommencerait pas. Et lui offrir un entraînement sans avoir la certitude qu'elle tienne ses engagements n'avait aucun intérêt ; autant laisser Michael continuer sa routine. Loin de me laisser impressionner par la menace, je haussai donc un sourcil. Je n'étais pas celui qui avait quelque chose à prouver aujourd'hui. Moi, je tiens mes promesses. Je tiens seulement à m'assurer que l'indice vaille le coup d'aller remuer notre lieutenant adoré. Bien sûr que je ne tenais pas toutes mes promesses. Mais je m'arrangeais toujours pour m'en sortir. Cette fois, c'était différent. Pour une fois, je prenais les choses au sérieux parce que même si tout partait d'une boutade, il était tout de même question de l'organisation d'un entraînement, de la formation de l'élite dragonne. Si Chad avait laissé prospérer l'incompétence de Michael, je ne comptai pas laisser la situation s'embourber. Sans vouloir te vexer, Violette, j'ai vraiment besoin de la garantie que tu répondras présente si l'accord passe.