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 [FB] On apprivoise pas les chats sauvages (Peter)

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Louise

Louise
DRAGONS DU NORDMEMBRE


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MessageSujet: [FB] On apprivoise pas les chats sauvages (Peter)   [FB] On apprivoise pas les chats sauvages (Peter) EmptyJeu 23 Juil 2015 - 17:09

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[FB] On apprivoise pas les chats sauvages
Pas plus qu’on met en cage les oiseaux de la terre

Louise & Peter


Un jour plus tard


L’aube était levée depuis peu et sa lumière incandescente brillait déjà sur nous, gardiens, tachetant par le fait même le reste de la nuit de lueurs carmin. Je n’avais pas fermé l’oeil de la nuit, mais ce n’était pas la mer à boire. Je le faisais souvent, et j’avais vu pire. Vraiment pire. Les libres blessés avaient agonisé une partie de la nuit, jusqu’à ce que Tom se lasse de leurs gémissements et les achève. Sauf le plus jeune. Ça m’avait retourné l’estomac, mais il était hors de question que je le lui dise. C’était Tom; j’étais Louise. J’étais environ certaine qu’il avait attendu les limites de sa patience pour agir, par égard pour mes états d’âmes et de coeur, et qu’il avait épargné le plus jeune pour me ménager.

Dès qu’il avait émergé de sa trop courte sieste, il m’avait intimé de lui donner son dû. C’est pourquoi, de l’index et du majeur, je désignais mes yeux finement plissés, le regard posé fixement sur Tom. Le jeune aigle me regardait avec toute sa “tomitude”, bras musculeux croisés sur son torse tout aussi découpé, sous son t-shirt, le regard par en-dessous et un air oscillant entre l’amusement et le désintérêt le plus feint du monde.

-Je vais la faire une fois. Une seule fois.... Tu es prêt? Et tu me regardes bien, hein?

-Magne toi, Louise.. T’y échapperas pas. Tu me le dois, c’était ça, le marché.

-Si des libres décident de nous tomber dessus pour la citerne, on s’en fiche. Tu les poses à côté de toi le temps que j’imite le grand Chaman. D’accord?

Il fit un semblant de haussement de sourcils pour m’inciter à y aller. C’était une chose difficile, que d’imiter Samuel : je n’avais absolument pas cette menace sous-jacente, dans le ton de ma voix, ni cette faculté de rendre grave certaines syllabes, comme si le moindre mot était une menace. Bref, je n’avais pas le panache pour régner, et encore moins par la terreur. Alors que j’éclaircissais ma voix trop douce, me préparant à ce spectacle inédit et un peu vachard pour mon chef de clan, mon confrère de garde haussait de plus en plus les sourcils en regardant par-dessus mon épaule, au loin.

-Si c’est pas des libres, mais des Dragons, qui nous tombent dessus, je peux t’arrêter? Parce que… Ils sont cinq. Et ils approchent.

C’était bien ma veine. Presque prise sur le vif! Quelque part, en ce monde, mon karma était du bon côté de la balance, des anges pissaient tout autour de moi et j’étais cocufiée, cornue de surcroît. J’avais une chance incroyable. J’étais passée à un cheveu de ridiculiser le grand Chef devant ses gentils toutous. Tom se marrait tout seul, jusqu’à ce que les deux autres gardiens nous rejoignent. Jackson les observait approcher avec une appréhension évidente.

-Ce sont les tiens, Louise. Tu y vas, s’il te plaît? Ce doit être le ravitailleur qu’on a vu, qui les a avertie.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Les mains dans les poches de mon pantalons, la mine amène, j’approchai le groupuscule d’un pas détendu, sans hâte aucune. Vraiment aucune. Plus j’approchais, et plus je reconnaissais les visages de mes frères de clan. C’était l’artillerie lourde que nous sortions, parfois, pour protéger plus étroitement nos frontières. Quatre hommes faits, dont un qui me mettait trop souvent au tapis à mon goût, lors des entraînements dragons. Sans aucun doute, ils étaient ici pour s’assurer de l’état des environs, après la visite fortuite de nos trois oiseaux d’hier. Henry et son visage porcin, entre autre, riait méchamment du type devant lui -et qui me faisait dos. J’intégrais bientôt leur cercle de virilité, ma blondeur en figure de proue et mon éternel sourire.

Merde. Le type qui faisait office de blague, c’était Peter. C’était Peter, et ses yeux d’opales. Les mêmes incroyables et foutus yeux que Cassy. Sourire figé, pour un oeil avisé, je regardais les quatre traqueurs tour à tour, évitant de recroiser le regard de Peter.

-C’est gentil d’être ici, les gars. Vraiment. Ceux qu’on a achevé sont de l’autre côté de la citerne, près des latrines. On voulait éviter d’en faire un pique-nique à cannibale, et on savait pas trop où mettre leur dépouille en vous attendant.  ...Vous nous laissez Peter, aussi, le temps de votre traque? Un autre serait pas de trop, si jamais on nous attaque. Enfin… Si tu veux, Peter?


Dernière édition par Louise le Jeu 30 Juil 2015 - 18:35, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [FB] On apprivoise pas les chats sauvages (Peter)   [FB] On apprivoise pas les chats sauvages (Peter) EmptySam 25 Juil 2015 - 22:15

Quand il s'était levé au petit matin pour partir au ravitaillement, Peter ne s'attendait pas à être accosté par cette brute de Henry. Au départ, le brun pensait qu'il allait se prendre une raclée matinale avant de pouvoir vaquer à ses occupations - même si ça l'étonnait grandement que cet imbécile se lève si tôt pour le simple plaisir de le passer à tabac - mais il n'en était rien. Henry n'avait pas une mine à vouloir "s'amuser". Non. Il s'approcha le pas trainant et les traits tirés, visiblement fatigué. D'une voix lasse, il expliqua en quelques mots qu'une attaque avait eu lieu cette nuit à la citerne et qu'on réquisitionnait une équipe pour aller sur les lieux. Peter était un habitué de la zone industrielle et leur serait d'une grande aide pour prendre contact avec les gardiens et quadriller le territoire, d'après les dire du Membre.

L'ex-Espion arqua les sourcils. On avait besoin de lui? La bonne blague. N'importe quel autre ravitailleur aurait fait l'affaire, d'autant qu'il n'était pas du tout habitué à se rendre à la citerne mais plutôt aux entrepôts. Bref, le brun ne comprenait pas vraiment la logique qui poussait Henry à l'enrôler dans son équipe. C'était certainement pour qu'il serve de divertissement pendant cette petite traque qui n'était qu'une mission de routine pour ces membres assoiffés de sang. Oui, ce devait être ça l'explication... Une fois que l'ordre fut confirmé par son supérieur direct, Peter n'eut d'autre choix que d'accompagner les traqueurs jusqu'à la zone industrielle. Le trajet n'était pas long du clan jusque là-bas, mais il parut durer une éternité aux yeux du Dragon.

Les moqueries fusaient et quelques bousculades lui firent craindre le lynchage. Heureusement cela n'arriva pas. Les quatre membres se savaient évalués au cours de cette mission. S'ils prenaient trop de temps pour s'exécuter ils seraient punis. Ils n'avaient donc pas vraiment le temps d'interrompre leur progression pour ce genre de bêtises.

La citerne fut bientôt en vue et le petit groupe s'arrêta à quelques pas de l'immense cuve de métal. Le chef du groupe ironisa sur l'attitude d'un des gardiens, qui semblait faire le pitre pour passer le temps. Mais entretemps, les gardiens semblaient les avoir repérés et Henry espérait que l'un d'eux viendrait les accueillir.  En attendant, le petit groupe n'hésita pas à se divertir en prenant Peter pour cible.
Eh quoi tu connais pas le mot de passe? Tu sers vraiment à rien. J'sais pas pourquoi on nous a demandé de t'emmener sérieux...

N'oublie pas que sans lui, ce serait moins marrant.

Ouais pas faux.

Un crachat heurta le pantalon de Peter, qui leva les yeux vers son propriétaire : Karl.

Désolé faut que je m'entraîne à viser.
Ricanements. Le brun resta impassible. Tout cela lui passait par-dessus la tête, vraiment. Il espérait juste que les gardiens ne traîneraient plus trop à intervenir. Et à ce moment précis, quelqu'un interrompit la scène. Il se tourna vers l'intrus et se renfrogna lorsqu'il reconnut Louise. Il posa ses yeux sur elle avant de les détourner presque aussitôt. Peter ne savait ce qu'il venait de ressentir exactement, mais ça ressemblait en tout point à un malaise. Voir Louise lui rappelait étrangement sa soeur. Il savait que les deux jeunes femmes étaient plutôt proches avant que Cassy n'obtienne sa place parmi les Spécialistes. Ensuite, elles s'étaient peu à peu éloignées l'une de l'autre. Pour sa part, il n'avait jamais vraiment eu l'occasion de faire connaissance avec elle. Pourquoi l'aurait-il cherché de toute façon?

La blonde expliqua la situation en deux mots et fit une étrange proposition : elle voulait que Peter reste aux côtés des gardiens. Le jeune homme leva un regard intrigué vers sa comparse dragonne. Que cherchait-elle au juste? Non, le brun ne comprenait pas pourquoi elle voulait le retenir ici. Un instant, il crut que c'était un moyen de le rabaisser par rapport aux autres, en sous-entendant que ses capacités de traqueurs ne valaient pas celles des Membres présents. En tout cas c'est exactement comme cela que le comprirent les autres :
Pas de souci pour le boulet, si tu y tiens tant. Mais ça m'étonnerait qu'il serve à quelques chose en cas d'attaque... Ce n'était pas très étonnant. D'abord il faudrait qu'on sache : est-ce que des Libres ont pu s'enfuir ou est-ce que vous les avez tous abattus? On ne nous a pas dit grand chose sur la mission et on aimerait savoir ce qu'on doit faire exactement...
En clair, Henry voulait s'assurer qu'ils devraient bien traquer des Libres en cavale et non effectuer une simple ronde pour sécuriser les alentours.

Pendant ce temps, Peter n'avait pas quitté Louise des yeux. Il observait ses réactions, cherchant toujours à comprendre quelles étaient ses intentions, exactement. Il zieuta également du côté des autres gardiens qui étaient restés en retrait. Pas sûr que ceux-là acceptent sa compagnie sans broncher. Mais bon. Il n'avait pas le choix de toute façon. Et puis il n'était pas mécontent de se débarrasser de la présence de Henry et de sa bande de chiens enragés.
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MessageSujet: Re: [FB] On apprivoise pas les chats sauvages (Peter)   [FB] On apprivoise pas les chats sauvages (Peter) EmptyJeu 30 Juil 2015 - 18:33

Henry me surplombait d’une tête, au moins. Peut-être plus. Ce n’était pas une grosse histoire ; tout le monde me dépassait de beaucoup et j’étais habituée à regarder le monde d’en bas. Mais ça m’agaçait, dans son cas, de devoir lever le museau pour lui répondre, la main en visière pour atténuer les rayons lumineux. Je me sentais diminuée et surtout impuissante alors qu’il insultait gratuitement le frère de Cassy. Qui ne réagissait pas le moins du monde.. Si j’étais grande, et musclée, et si j’étais spécialiste… Enfin. Pour bien faire et éviter de me faire éclater le nez, je me mordillais la langue, m'efforçant de ne pas relever aux provocations qui ne m’étaient, de toutes manières, pas destinées. Au mieux, j’en glisserai mot à Icare pour qu’il lui corse un peu son entraînement, demain matin, à ce guignol.

-Pas de souci pour le boulet, si tu y tiens tant. Mais ça m'étonnerait qu'il serve à quelques chose en cas d'attaque…

L’envie de lui répondre que Peter était membre, comme moi, et qu’il savait au moins manier une lame, qu’il ne servait pas juste à courir comme un chien pisteur dans un terrain vague, me démangeait. Je me contentai d’exagérer un haussement de sourcils en écarquillant les yeux, de surjouer la minette impressionnée, avec un peu de chance, ses copains allaient se foutre de sa gueule, plus tard. Ou bien, moins probable, ils allaient croire que je me foutais, moi aussi, de l’ancien spécialiste. Je jetai un coup d’oeil à ce dernier, à la dérobée, pour détourner aussi vite les yeux. Il m’observait. Crotte!

-D'abord il faudrait qu'on sache : est-ce que des Libres ont pu s'enfuir ou est-ce que vous les avez tous abattus? On ne nous a pas dit grand chose sur la mission et on aimerait savoir ce qu'on doit faire exactement…

-Ils étaient trois, et plutôt bien organisés et équipés, pour des Libres. Ils se sont pas enfuis, mais on voudrait surtout être certains qu’ils soient pas plus nombreux et attendent que ça, nous retomber dessus en pleine nuit. On ignore jusqu’où ils sont organisés, en fait. Après, pour la ronde de surveillance… Je dois aussi t’apprendre et te dire quoi faire “exactement”, ou bien..?

La mine amusée, sous un léger déhanchement, je me contentai d’offrir un clin d’oeil à Karl, de l’inclure dans ma petite vacherie. Il m’avait rendu un demi-sourire, malgré l’air courroucé de son confrère de traque : c’était donc à moitié gagné. Ils en parleraient assurément dans leur patrouille. J’étais prête à parier qu’Henry allait en rire, pour ne pas perdre la face devant ses frères d’armes. J’agitai ma mimine, comme pour effacer le malentendu qui n’en était pas réellement un, mais plutôt une provocation déguisée.

-C’est bon, c’était qu’une blague. Je te taquinais. On sait tous combien t’es doué. ...Je vous retarde pas plus, les gars! Ils sont arrivés de cette direction, sinon. Pas d’armes à distance, hormis des dagues.

Je fis mine de me détourner d’eux, laissant entendre que l’affaire était clos, de mon côté. Libre à Henry et ses acolytes de me demander plus d’informations, bien que je n’avais rien de plus à leur dire. Surtout pas qu’un des libres étaient toujours en vie, à quelques mètres de nous. J’aurais cru que Henry allait me répondre, mais visiblement, il ne s’attendait pas à un humour un peu vachard et totalement gratuit, de ma part. J’interrogeais enfin Peter, du bout des yeux. Il ne m’avait toujours pas répondu, à savoir s’il voulait ou non rester; c’était sa décision, après tout. Pas la mienne, ni celle de Henry. Il semblait toujours si calme, à l'affût, malgré les provocations, semblable à un petit animal primitif, un chat sauvage, replié sur lui-même.

-Alors, Peter... Tu pars, ou tu restes?
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MessageSujet: Re: [FB] On apprivoise pas les chats sauvages (Peter)   [FB] On apprivoise pas les chats sauvages (Peter) EmptyJeu 6 Aoû 2015 - 23:26

Peter restait silencieux, les yeux rivés sur Louise qui tourna d'ailleurs les yeux vers lui avant de se raviser brusquement. Le Membre fronça alors les sourcils : pourquoi fuyait-elle son regard ? Pas plus interloqué que ça, l'ex-Espion continuait à observer ses réactions tout en suivant l'échange qui avait lieu sous ses yeux. La gardienne fit mine d'être étonnée face aux dires avilissants de Henry. Un petit peu trop. Sans doute surjouait-elle pour se moquer de lui et Peter fut presque soulagé de savoir que tout le monde ne soutenait pas cette brute sans cervelle. Louise répondit aux interrogations du Traqueurs sans grande sympathie, ce qui n'échappa pas aux Dragons présent. Un silence gêné s'installa, et Peter craignit que la blonde ne se mette le groupe complet à dos. Mais ce n'était pas vraiment le cas : un clin d'oeil complice à Karl finit de le rallier à la cause de la gardienne. Il pouffa silencieusement en lançant un regard taquin à Henry, qui ne savait toujours pas comment réagir à cette agression.

Heureusement, Louise parvint à se rattraper en flattant son égo, ce à quoi le Traqueur ironisa, d'un air encore un peu gêné:
Ouais, c'est bon pour cette fois, Louise.
Le rire de ses comparses détendit quelque peu l'atmosphère. Et tous s'apprêtèrent à entamer leur Traque. Louise se tourna alors vers Peter et sembla l'interroger du regard. Le membre la fixa sans comprendre. Qu'attendait-elle de lui? Et puis pourquoi vouloir à tout prix qu'il reste aux côtés des Gardiens? Sans qu'il ait le temps de lui poser ces quelques questions, la blonde lui demanda ce qu'il comptait faire : partir ou rester?

Le brun la fixa, indécis. Il pensait que la décision, on l'avait déjà prise pour lui, ce qui n'était visiblement pas le cas. S'il partait, il s'acquitterait de sa mission, mais dans quelles conditions? Mais s'il restait, il aurait au moins la tranquillité pour lui (bien qu'il ne connaissait rien des autres gardiens) cependant, on pourrait lui reprocher à son retour au clan d'être resté en retrait comme un lâche. Il devrait certainement en subir les conséquences par la suite et tout compte fait, ce n'était peut-être pas la meilleure des options. Alors qu'il restait silencieux, Henry prit finalement la liberté de lui imposer la décision finale :
Qu'il reste. On n'a pas besoin de lui pour la Traque, pas du tout.
Le groupe ricana tout en s'éloignant. Non, ils ne laissèrent même pas le loisir au membre de répondre. Dans leurs têtes, il était clair que Peter les ralentirait. Alors le brun se renfrogna et lança vers Louise un regard à la fois déçu et amusé. Déçu parce qu'il aurait peut-être mieux valu qu'il participe à cette Traque (mais il n'avait pas du tout envie de supplier Henry pour pouvoir le suivre, plutôt crever). Amusé, parce qu'il ne s'attendait pas à ce qu'on lui accorde un peu d'attention, surtout de la part d'une ancienne amie de Cassy.
Bon ben je reste, je suppose.
Il laissa son regard traîner vers les autres gardiens qui ne semblaient pas aussi accueillants que sa comparse Dragonne. Le fait de devoir s'intégrer à un nouveau groupe avait quelque chose de lassant aux yeux de l'ex-Espion. Il ne voulait pas vraiment faire ami-ami avec des membres d'autres clans et ces types n'avaient pas vraiment l'air commode. On aurait dit que sans même avoir cherché à les approcher, le Dragon les dérangeait. Il se tourna vers la blonde, indécis.
Je... Tu veux que je fasse quoi au juste?
La situation était plutôt embarrassante. Peter ne savait pas quoi faire et cela commençait tout doucement à l'agacer. Il n'était pas venu jusque là pour tenir compagnie à des gens qui de toute façon ne voulaient pas de lui. Non seulement il allait manquer la mission, mais en plus il devait se coltiner la compagnie d'étrangers peu avenants. À croire qu'il avait tout gagné.
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MessageSujet: Re: [FB] On apprivoise pas les chats sauvages (Peter)   [FB] On apprivoise pas les chats sauvages (Peter) EmptyMar 11 Aoû 2015 - 15:50

Le groupuscule dragon venait enfin de s’éloigner, à mon grand soulagement, lorsque Peter se prononça pour la première fois. Sa supposition relevait certes de l’évidence, mais c’est sa voix, le timbre de sa voix, sa gravité, qui me propulsa, l’espace d’une seconde, plusieurs années en arrière, avant la mort de Cassy. Je ne sais pas si je m’attendais réellement à ce que Peter se soit replié dans une chrysalide, toutes ces années durant, pour en ressortir ce matin complètement métamorphosé, mais une chose était certaine : il avait cette même voix qu’avant. Un brin troublée, je plantais mes pattes blanches dans les poches de mon pantalon souillé de sang. Mon regard fouillait son visage, sans jamais s’arrêter à ses yeux. Je loupais éhontément le coup d’œil incertain qu’il balançait aux autres gardiens. C’était danger, comme si le fait de rencontrer son regard trop longtemps allait faire revenir Cassy-la-peste d’entre les morts. Ma petite Cassy. Il avait dû morfler, depuis la perte de sa sœur.

 
- Je... Tu veux que je fasse quoi au juste?

À sa question, j’émergeais de ma brève pensée pour inspecter un moment la citerne. Je tentais de voir si notre pauvre rescapé de la dernière nuit était visible, de là où nous étions, si nous l’entendions gémir ou si Tom avait vite réglé la question en voyant Peter rester, et le groupe s’éloigner. J’espérais qu’il ne soit pas assez bête pour tirer sur lui, et attirer l’attention avec son arme, s’il désirait mettre fin à son calvaire. Devant le silence évident et l’absence de mouvement, je revenais à Peter. Je désignais un espace de l’index, à l’ombre de la citerne, qui faisait dos aux latrines, environ rassurée.

- On peut se poser côté Nord, pour guetter. Je doute franchement qu’ils osent revenir, mais ils avaient l’air un peu dément, hier.

Même si je reprenais mon petit bout de chemin vers mon poste de garde, et qu’ainsi je me soustrayais à son regard, ma voix me trahissait. J’énonçais tristement un fait, et aucune trace de réjouissance ou de hargne ne s’en dégageait. C’était pathétique, tout simplement. De temps à autre, je jetais des coups d’œil à mon confrère de garde improvisé, par-dessus mon épaule, pour m’assurer qu’il me suivait sans trop de réticence. C’est seulement une fois mon popotin bien posé sur le rocher –mon rocher, c’était un non-dit avec les autres gardiens, mais nous convenions de me laisser mon trône de pierre lors des moments calmes, à l’aube – que je repris la parole.

- Purée!… Tu as dû te coltiner tout le trajet jusqu’ici avec Henry, ça veut dire? Je te plains.. Il a le charisme d’une cuticule, ce type. S’ils tombent sur des libres, il faut se dire qu’ils riront un bon coup avant de partir. …

« - Ah, t’es mort de quoi?
- Bah moi, on m’a descendu alors que je protégeais mon clan héroïquement, et toi?
- Ce bon vieux connard d’Henry m’a tué. »

....La poisse…

Toute songeuse à la tête que feraient des libres en voyant Henry comme bourreau, je détachais la gourde d’eau de mon sac. Je la lui tendais, le plus naturellement du monde, après m’être assuré que l’embout n’était pas trop crade, à force de trainer ici et là. L’idée qu’il refuse parce que, probablement, il avait déjà tout ce qu’il fallait, me traversa l’esprit un peu trop tard. Embêtée, mal à l’aise, je plantais plutôt l’outre dans la terre sableuse, entre nous. Mon regard balayait les landes, devant nous, à l’affut d’un mouvement, malgré mon babillage. Nous avions quelques heures à tuer avant le retour d’Henry et de son groupe; quelque temps pour parler, mais aussi pour réfléchir à ce que je pouvais faire du libre, caché et ligoté près des latrines.

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MessageSujet: Re: [FB] On apprivoise pas les chats sauvages (Peter)   [FB] On apprivoise pas les chats sauvages (Peter) EmptySam 29 Aoû 2015 - 21:57

Louise tourna les yeux vers la citerne avant de lui répondre. Elle semblait vouloir vérifier quelque chose et Peter tenta de suivre son regard mais l'Ex-Espion ne repéra rien d'anormal, du moins pas à première vue. La blonde lui proposa alors d'aller monter la garde côté Nord, afin de prévenir d'éventuelles représailles. À son ton, Peter comprit sans mal que l'attaque de la veille avait dû être plutôt âpre et l'Espion ne demanda pas ce qu'il était advenu des trois assaillants. Après tout, sa mission était d'assurer la sécurité de la Citerne de façon provisoire. Et pourtant, il savait que Louise tenterait certainement de parler avec lui. Elle était comme ça. Le Dragon espérait simplement qu'elle n'évoquerait pas tous ces souvenirs qu'elle entretenait avec sa sœur. La situation était déjà assez gênante comme ça. Il pouvait sentir le malaise de Louise rien qu'en la fixant. Le regard fuyant de la blonde en disait long, tout comme la curiosité provoquée par l'apparition de Peter. Curiosité qu'elle peinait à dissimuler. C'était suffisant pour conclure que la présence du Dragon causait de l'embarras.

Louise alla se poster sur un rocher situé derrière la citerne et Peter, conscient qu'il passerait certainement un bout de temps à cet endroit, s'assit près d'elle, à une distance raisonnable. Il n'y avait pas vraiment de place ailleurs, de toute façon. Il se mit à scruter l'horizon. Au fond, ce n'était pas si mal, comme tâche. Lui qui aimait rester immobile, imperceptible et surtout, calme, ne pouvait qu'apprécier un poste comme celui de gardien. Mais il ne put profiter pleinement de sa solitude. Pas cette fois-ci. Louise rompit le silence pourtant confortable pour s'en prendre à Henry. À l'entendre, Peter n'avait pas dû passer un agréable trajet en compagnie du Traqueur. Et Louise alla même jusqu'à imaginer la réaction des Libres s'ils venaient à se faire tuer par ce "vieux connard".

L'Espion n'était nullement surpris par cette raillerie de la gardienne. Sans vraiment la connaître, il savait ses manières et son humour particulier. Si bien qu'il préféra ne rien répondre. Parce qu'il n'avait rien à dire, tout simplement. Bien sûr, son trajet n'avait pas été très agréable, mais Henry n'était pas l'unique cause de son malheur. Il faisait partie d'une société qui réprimait la faiblesse et l'erreur, quelles qu'en soient les formes. Henry se prenait pour un leader mais n'était en vérité qu'un mouton bien sage suivant le grand Troupeau des Dragons. Peter lui en voulait, bien sûr. Mais cracher sa haine sur Henry ne changerait rien. Les brimades qu'il subissait quotidiennement, il les devait à sa réputation et à elle seule... Comment changer la donne? En avait-il seulement l'envie? C'était bien ça le problème.

Il leva le museau, surpris par un geste de Louise qui fit mine de lui passer sa gourde, avant de se raviser pour la planter au sol, entre eux deux. L'ex-Espion avisa l'objet sans réel intérêt et reprit ensuite sa garde, silencieusement. Une chose l'intriguait tout de même. Louise avait voulu qu'il reste, c'était évident et Peter commençait à se demander si elle voulait lui parler de Cassy. Certainement. Enfin, il voulait tout de même en avoir le coeur net.
Tu sais, ça m'étonnerait que les Libres reviennent. J'aurais peut-être dû rester avec ce "vieux connard", comme tu dis  
Après avoir essuyé un tel échec, les Libres n'allaient certainement pas perdre leur temps à fouiner de leur côté. Ils passeraient plutôt à autre chose, tenteraient de trouver une autre source de nourriture et d'eau. Il se tourna alors vers Louise, lui signifiant qu'il attendait sa réponse. Il faisait ça aussi pour observer sa réaction. Surtout pour observer sa réaction.
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MessageSujet: Re: [FB] On apprivoise pas les chats sauvages (Peter)   [FB] On apprivoise pas les chats sauvages (Peter) EmptyLun 31 Aoû 2015 - 18:08

Il était déstabilisant de se retrouver seule devant un rocher impassible qui ne laissait rien filtrer de ses émotions ou de ses états d’âmes. Je ne savais pas ce qu’il pensait, si je le dérangeais, s’il me détestait ou s’il préférait tout simplement se trouver loin, très loin de moi, et que je le retenais à mes côtés, dans l’ombre de la citerne, contre son gré. J’étais probablement le parfait opposé de Peter, et j’étais environ convaincue que quiconque le souhaitait pouvait lire en moi comme dans un livre ouvert, entre mes mimiques involontaires et mes sourires volontaires. Ainsi, lorsque Peter affirma qu’il aurait peut-être dû rester avec « ce vieux connard de Henry », en reprenant les mêmes mots que mes libres fictifs avaient employé avant de mourir, je n’avais pas su cacher mon désœuvrement. La bouche ouverte, les yeux grands et désolés, je culpabilisais à mort pour deux raisons. Premièrement, j’étais convaincue d’être un chacal abominable pour m’être moquée de Henry sans que cet idiot soit présent pour se défendre. Deuxièmement, j’étais persuadée que Peter me détestait d’être moi, vulgaire petite membre sans aptitude et sans ambition, qu’il partageait la haine perfide que me vouait finalement Cassy, à la fin de sa vie, et qu’il aurait préféré se faire tâter par Romane et ses seringues plutôt que de partager les prochaines heures en ma compagnie.

J’abaissai la tête vers la gourde, prenant la question pourtant anodine comme on encaisse un soufflet. Même à deux pas de lui, j’évitai toujours son regard d’opale, alors qu’il m’inspectait. Je m’accoudai sur mes genoux, mon menton fin entre les paumes de mes mains. Je m’obstinais à ne pas le regarder, ou par coup d’œil, simplement, comme si croiser son regard me brulerait la rétine, ou que sais-je. Humiliée par ma propre faiblesse, celle de m’en prendre à l’un des miens sans raison, celle de n’être, finalement, pas mieux que les Dragons que j’affirmais détester, je sentais le sang et la chaleur de la honte affluer à mes joues.

- Je suis désolée… J’aurais pas dû le traiter comme ça. Il n’est même pas là pour argumenter. Je me disais juste que ce serait plus sympa pour toi d’être avec moi qu’avec eux. Mais… C’était un peu présomptueux de ma part.

Un sourire un peu fautif dessinait peu à peu mes lèvres, malgré moi. Je chassai le petit malaise d’un mouvement de patte, comme pour signifier à Peter que ce n’était pas grave, que ma gêne n’était rien du tout, qu’il valait mieux oublier tout ça. Je m’inclinai pour reprendre la bouteille d’eau, question d’avoir quelques choses entre les mains pour les occuper. Je n’étais pas particulièrement à l’aise, et j’avais surtout peur de rendre la situation encore plus malaisante. Notre dernière conversation remontait à notre adolescence, lorsque Cassy était encore en vie et était toujours mon amie proche. Il y avait tant de choses que nous avions vécu, depuis, Peter et moi, que nous en étions désormais étrangers. Des tests d’admission meurtriers avaient ponctué notre arrivée dans le monde adulte, puis le décès de sa sœur, sa chute vertigineuse, mes errances… J’étais bien consciente que nous ne rattraperions pas le temps perdu en une seule rencontre, sur le bout d’un rocher, à attendre que Henry revienne d’une traque aux libres. Aussi, je me gardai bien de parler de sa sœur, surtout avec cette impression peut-être infondée qu’il ne me portait pas dans son cœur. Cela dit, je crevais d’envie de lui dire quelque chose de spirituel et de profond, un jour ou l’autre, lui avouer que sa sœur me manquait, et que j’étais désolée de son sort, depuis sa mort. Ce n’était juste pas le moment. Pas encore. J’espérais seulement que le moment se présenterait avant la fin de nos jours, à ce rythme.

- Je doute qu’ils reviennent aussi. Ils semblaient vraiment perdus, les pauvres… Tu crois qu’ils auraient voulu les interroger? Ou… Simplement les tuer atrocement..?

Une fois de plus, je jetai un coup d’œil par-dessus mon épaule, direction les latrines. Il n’y avait aucun bruit suspect, aucune ombre dérangeante. Tom avait peut-être eu l’intelligence de l’achever au couteau. Ou alors… Le libre était toujours dans les vapes.

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