Assis dans un recoin de la salle de jeux, je bois mon café. Il est infect, c’est certain, mais il m’est nécessaire pour tenir la distance la nuit. Je laisse mon regard se balader de membres en membres, je surveille à ma manière. Reposant ma tasse en métal sur la table en bois, je joue distraitement avec l’anse, tout en posant mon regard sur Alice. Mon ventre se noue, mes yeux caressent l’opale parfaite de son visage, et je repense à ce qu’elle a vécu, a ce qu’elle m’a caché tant d’années et qu’elle me cache encore. Je le vois arriver de loin, titubant, un peu trop entreprenant et je grince des dents, en serrant le mug entre mes mains. Je déteste les jeunes alcooliques, qui se réfugient dans cette addiction stupide, pour se sentir vivants, parce qu’ils ne peuvent pas juste accepter, que la vie est une salope. Le jeune, que je connais, il a déjà fait quelques vagues en soirée.. là il s’attaque à la mauvaise personne, et lorsqu’il passe sa main sur le bas de son dos, je me lève comme un diable sortit de sa boite. Mon regard est noir et dans mon esprit, je me vois parfaitement les rejoindre, lui prendre la main et lui péter le poignet… avant de prendre Alice dans mes bras, ou de l’embrasser. Mais là, dans la réalité, si je fais ça, je vais être convoqué par Noâ, il faudrait que je lui explique que je… Ouais non, je ne vais pas lui péter le poignet, je ne veux pas parler de ce que je ressens pour Alice, à personne. Putain, ce salopard continue, il prend sa main, comment ose t-il ? Alice ne bronche que peu, et ça me rend furieux, déjà Alan et elle, ont un lien, une relation qui a tendance à me péter le cœur franchement…Et puis, je descelle quelque chose sur son visage, dans son regard, un rictus sur sa bouche… Elle n’est pas franchement pour. C’est le moment pour moi, d’agir. Je finis mon café cul sec et me dirige vers eux, d’abord un peu remonté, et puis je me calme un peu, je tente de me calmer pour éviter l’esclandre. Arrivé à leur niveau, je pose une main sur l’épaule du jeune, épaule que j’aurais volontiers broyée, si nous avions été seuls… Il se retourne vers moi, et affiche un sourire jovial, il me prend dans ses bras même. Je déteste les effusions, du coup, je le repousse gentiment mais fermement. Je pensais que ça se terminerait comme ça, mais l’autre pense judicieux de rajouter, qu’il trouve Alice très bonne. Je contracte les mâchoires, regarde Alice, avant d’attraper le jeune par la nuque, pour l’emmener dessouler plus loin. Je ne l’ai pas tabassé, je lui ai collé la tête dans une bassine d’eau glacée pour l’aider, et je me suis permis de le mettre en garde. Approcher Alice, c’est risquer sa vie, et je ne transigerais pas sur ce point. Je ne suis pas retourné dans la salle de jeux, comment expliquer ça à Alice, et puis il ne restait plus grand nombre, pas assez pour qu’elle se fasse embêter. Du coup, je suis allé rejoindre d’autres secteurs pour patrouiller.