La mélodie des frontières
feat. Rose & Lorolei

L'inspiration m'avait un peu pris en ce jour 2. j'ignore ce qui m'a réllment fait marcher jusqu'à la limite des frontières, peut-être le paysage ou je ne sais quoi, mais je m'y suis rendu à pied. Je n'ai jamais rien eu contre une bonne marche, au contraire. Le calme me semblait presque surréaliste et je pris un moment pour observer autour de moi. Depuis le temps que je voulais sortir du territoire, voir autre chose, mais je n'ai pas le droit. Au fond, je n'ai pas le droit de faire grand-chose vu ma position. Un jour cependant je serais peut-être membre et je pourrai alors surement voir autre chose.

Tournant le dos à la frontière, je conclus que je devrais peut-être rentrer, ou du moins faire un bout de chemin. Je n'étais pas tellement pressée par le temps, mais je ne voulais pas m'attarder trop longtemps si près de la frontière. Laissant s'échapper un soupir, j'allais me mettre en marche, portant attention à ce qui se trouvait près de moi. Ma myopie m'affecte un peu plus que ce que je voulais souvent laisser croire. Je devais redoubler de prudence puisque je ne pouvais pas bien distinguer ce qui se trouvait à l'horizon.

Si j'avais les moyens pour troquer un objet de valeur équivalente, peut-être aurais-je pu avoir des lunettes. Je n'avais pas cette chance, mais au moins j'avais une place sécuritaire parmi les Vipères. Je fis une nouvelle pause et je pris le temps de regarder autour de moi avant de me décider à m'assoir quelques minutes. L'endroit était sécuritaire alors pourquoi pas. Dans le pire des cas, j'avais ma paire de ciseaux, même si cela ne m’était pas d'un très grand secours. Je sentis une mèche de mes cheveux tomber sur mon visage et d'une main je la replaçai à sa place en commençant à chanter tout bas une mélodie que j'avais l'habitude de faire au violon.

J'étais si concentrée dans la mélodie que je chantais que je ne vis pas la personne arriver. Je fus si prise dans la chanson que je ne me rendis pas compte du moment ou je me suis levée. Quelque part au milieu j'avais fermé les yeux et une larme avait roulé le long de ma joue. Je revoyais le rêve que j'avais fait la nuit dernière. Tout allait bien au début, je marchais accompagner de quelqu'un dont je ne pouvais voir le visage lorsque soudainement, je me retrouvais plaquer au sol. L'air semblait manquer à ma gorge puis j'avais senti une profonde douleur. J'entendis même un cri, puis plus rien. Je m'étais réveillée en sursaut, suant comme si je venais de courir autour des ruines pendant une trop longue période de temps. J'avais eu alors quelques frissons et mon souffle était court. Rien de bien grave, mais ce rêve me hantais depuis trop longtemps.

Lorsque la chanson toucha à sa fin, j'ouvris les yeux de nouveau. Je vis une jeune femme à quelque pas de moi. Une Vipère probablement. J'étais sur mes gardes, observant la jeune femme en silence. Depuis combien de temps était-elle là? Je déglutis sans trop savoir si je devrais ouvrir la parole ou non. Je pris finalement la décision. Je m'éclaircis alors la gorge avant de parler :

« Je suis désolée... Je ne m'étais pas rendu compte que quelqu'un était là avant moi... » mentis-je.

Bien au contraire de mes paroles, je savais, du moins j'en étais presque certaine, que j'avais été seule lorsque j'avais pris place sur la roche. Autrement, je ne crois pas que je me serais mise à chanter ainsi. J'étais un peu lasse aujourd'hui et après un tel rêve, je n'avais pas la tête à faire beaucoup de choses donc.

Alors que j'observais la jeune femme qui s'était assise près de moi pour m'écouter, je remarquai qu'elle semblait sortir de ses pensées en m'entendant lui parler. Repoussant les souvenirs vagues de Katherine et les cauchemars que j'avais trop souvent eus à son sujet, je concentrai mon attention sur la jeune femme ici présente. Elle au moins j'avais la certitude qu'elle était bien vivante et devant moi, alors que Katherine n'était qu'un vague souvenir que tous avaient décrété que j'avais inventé par solitude. Folle. C'est vraiment ce que l'on croyait que j'étais au sujet de Katherine. Certaines avaient même supposé qu'elle était mon amie imaginaire. Il n'y a rien de plus gratifiant que de savoir qu'on vous prend pour une folle hantée par une jeune femme de ton âge que personne d'autre ne connait. À force de les entendre, je commençais à croire que j'avais eu tort de continuer de croire en Katherine. Peut-être était bel et bien folle, ou j'avais un trouble de personnalité. Je n'aurais pas pu dire lequel c'était ou même si elle était réelle. Les cauchemars me semblaient cependant parfaitement réels et cela me perturbait. Ne t’excuse surtout pas. C’est plutôt à moi de le faire. Sa voix me fit sortir de mes pensées à mon tour et pour ne rien laisser paraitre je lui souris.

« J'ai l'habitude ne t'en fais pas. Il n'est pas rare que ma musique attire une foule de gens autour de moi alors ce n'est pas rare que je me rende compte que je ne suis plus seule une fois la chanson terminée. » expliquai-je en lui souriant doucement. « L'important c'est surtout que tu as apprécié la mélodie. »

Ayant baissé mon instrument et mon archet, je ne les avais pas encore rangés dans mon étui, mais dans mon état de lassitude, je n'étais pas encore prête à me défaire de leur contact rassurant. Je changeai tout de même de main mon archet pour le tenir dans la même main que mon violon. Je ne me sentais pas particulièrement inconfortable en compagnie de la vipère, mais je n'étais pas encore certaine si je courais un danger ou non. Beaucoup de membres, en l'occurrence Dalia et Nadia, avaient l'habitude de s'amuser a terrorisés les soumises du clan. Jusque-là, j'arrivais à ne pas intentionnellement me mettre dans leurs chemins, mais je n'avais pas non plus l'intention de m'éloigner d'elles si je venais à les croiser, à moins peut-être de les croiser la nuit dans une ruelle seule dans le centre neutre. En même temps, ce n'était pas mon genre d'être dehors aussi tard que cela donc cette situation me semble un peu tirer par les cheveux. J’ai été emportée par ta mélodie. C’était magique et même magnifique. Mon sourire s'agrandit devant le compliment et je baissai le regard un peu gêné. Elle reprit alors la parole en se présentant : Au fait, je m’appelle Rose. Et toi?

« Je te remercie. »  répondis-je très sincèrement. « J'improvisais, un peu je l'avoue, mais c'est gentil d'avoir une autre opinion à ce sujet. » je m'anvançai un peu vers elle en souriant. « Je suis ravie de faire ta connaissance Rose, moi c'est Lorolei. »

Pendant tout ce temps, ni elle ni moi n’avions vraiment bouger. Alors qu’elle m’observait en silence, je faisais de même. J’avais l’impression qu’elle avait peut-être un don, comme le mien, mais pas tout à fait. C’était étrange, comme de se regarder dans un mirroir. Je peux comprendre pourquoi ils s’arrêtent tous. me dit-elle en hochant la tête. Sur son visage s’étirait un sourire à peine remarquable, mais je le vis, moi, sans aucun mal. Elle reprit presque aussitôt : Tu dégages une telle sensibilité quand tu joues de ton instrument. Cette fois-ci, je compris qu’elle était sincère. Il n’y avait pas que le ton de sa voix qui me l’indiquait, mais aussi l’expression de son viasage, et le fait qu’elle ne scilla pas en parlant. Je souris à mon tour, me laissant enfin me détendre. Je savais que je ne craignais rien avec elle. Si elle avait voulu s’en prendre à moi, elle l’aurait déjà fait.

« Ta sincèrité ma fait chaud au coeur. » lui dis-je franchement en souriant toujours. « Il n’y a que les gens sensible qui sont capable de remarquer la sensibilité des autres. Je suis certaine que tu es tout aussi sensible que moi. » ajoutais-je en souriant.

M’avançant à nouveau vers elle, je m’assis sur le sol en indien, déposant mon instrument doucement entre nous, lui laissant l’opportunité de venir l’examiner si elle en avait envie. Levant les yeux vers elle, je souriais toujours. Elle ne ressemblait pas aux Vipères qui ne semblait pas capable de tenir en place plus de dix minutes. Rose semblait avoir une énergie calme et apaisante.  Le silence sembla se réinstaller entre nous et je ne le trouvai pas inconfortable. Bien au contraire, je ne cherchai pas à le briser ni à la forcer à parler. Voir, j’espérai même qu’elle et moi puissions peut-être devenir amies. Sauf pour Peyton, je n’en avais pas beaucoup dans le clan et cela ne pouvait pas me faire de tort d’en avoir une de plus.  C’est bien souvent quand ça vient spontanément que ça plaît parce que c’est personnel, parce que ça vient de tes tripes. expliqua-t-elle.  Acquiescant, je ne pouvais qu’être d’accord.

« Même lorsque ce n’est pas spontané, cela ne veut pas dire que ça ne vient pas des tripes non plus. » répliquais-je en engageant la conversation.

Je trouvais agréable de pouvoir parler de cela avec elle sans qu’on me regarde comme si j’avais soudainement changer de couleur. Je n’étais pas un phénomène de foire, même si certains arrivaient à me faire sentir ainsi lorsque je tentais de discuter de musique avec eux. Heureuse de te rencontrer, Lorelei.   me dit-elle alors. Mon sourire resta afficher à mes lèvres alors que je vis à nouveau la sincérité de ses propos.

« Tout le plaisir est pour moi Rose. » lui dis-je alors en riant doucement.

J’étais sincère. Cette rencontre semblait me faire du bien. Avec les cauchemars que je faisais souvent, je n’avais pas toujours la tête vide. Rose semblait être d’un calme olympien et c’en était réconfortant. Je n’avais pas besoin de m’expliquer, me justifier ou encore de mentir. Comme elle était honnête avec moi, je jugeais que je lui devais la même chose.   Sais-tu qu’on peut apprendre à connaître la personnalité de quelqu’un grâce à sa musique ? me demanda-t-elle. Bien que je ne m’étais pas attendu à la question, je ne fus pas tellement surprise. Je pris le temps de bien réfléchir à la question. Je fixai mon instrument en silence, l’air pensive avant de relever le visage vers elle, un léger sourire aux lèvres.

« Il n’y a pas que grâce à la musique. On peut en apprendre tout autant lorsqu’on prend le temps d’observer un peu leurs expressions. » répondis-je avant de mettre les mains derrière moi, m’inclinant vers l’arrière pour la regarder avant de reprendre la parole toujours en souriant. « Dis-moi, qu’as-tu appris sur ma personnalité? » demandai-je curieuse de savoir ce qu’elle avait pu apprendre sur moi par ma chanson.

toujours assise près de Rose, je l’observe m’observer. C’est étrange à dire, mais le fait qu’elle m’observe aussi directement ne me dérange pas du tout, au contraire. J’en profite aisément pour en faire autant. Il n’y a pas de silence inconfortable, pas de malaise. Juste deux femmes assises pour discuter lorsqu’elles ont quelque chose à dire.  Je ne sais pas trop bien si je suis sensible ou simplement dérangée. me dit-elle. Je souris un peu malgrer moi. Je ne la trouve pas dérangé, ce qui ne laisse que l'autre option, c’est à dire sensible. Mais je la comprends un peu surement. Souvent, j’ai l’impression de passer pour la dérangée aussi, surtout lorsque je danse avec ma musique. Je reçois très souvent des regards étranges qui en disent longs sur les pensées des gens sur mes mouvements. Cela dit, alors que je l'observe, je l’analyse aussi. Je tente de la comprendre.

« Tu n’es pas bizarre. » lui répondis-je franchement. « Du moins, je ne trouve pas bizarre. » précisais-je en souriant franchement. « C’est peut-être parce que je suis bizarre moi-même que je dis ça… Je sais pas. »

Déjà en un coup d’oeil, elle ne ressemble pas à celles qui sont du genre à se battre, mais pas du tout. Pour cela, elle me plait déjà. La conversation continue sur les tripes et ce qui semble venir de nos tripes.    C'est un excellent point de vue. Se battre pour protéger la bonne conduite au sein de Paris, ce n'est pas spontané, toujours calculé mais pourtant je suis certaine que la majorité de ceux qui le font agissent avec leurs tripes. me répond-t-elle par la suite. Je penche la tête sur le côté tout en l’observant. Je constate qu’elle semble distraite. Son regard ne semble pas capable de rester en place, comme quelqu’un qui aurait la tête bien rempli. Son regard se promène aléatoirement sur l’horizon comme si elle ne savait pas ou s’arrêter. Je note tranquillement sans mentionner le tout. Je ne la connais pas assez pour savoir si elle serait offenser que je le remarque ou impressionner de voir que j’observe les petits détails que d’autres auraient probablement ignorer.

« Certes, parfois c’est improviser plus que calculer. souvent dans une situation de danger, certains choses se produisent alors qu’elles ne sont pas vraiment réfléchi, mais cela n’est pas toujours une bonne chose. » ajoutais-je.

Lorsque je lui demande de me dire comment elle me voit, ce qu’elle croit savoir de moi, je suis ravie de sa réponse. Tu n'es pas quelqu'un qui s'arrête à cause des autres. Tu aimes le calme. Tu as besoin de ça. Tu es très attachée à cet instrument, quel que soit son nom. me dit-elle. Sa conclusion n’est pas fausse, mais elle me semble un peu courte. c’est cependant déjà plus que ce que je n’aurais cru. J’ai pourtant un don, celui de connaitre le corps humain jusqu’à savoir comment le lire pour en découvrir la vérité. Rose me semble différente et je mets un peu plus longtemps à la lire, mais j’arrive à trouver quelque truc à lui dire.

« Tu aimes le calme aussi. » avançais-je en me redressant un peu sans la quitter des yeux. « Ton esprit est rempli de choses. Rare est le moment ou tu cesse de réfléchir et lorsque tu t’arrêtes de pensé, c’est pour te concentrer sur une seule chose. » dis-je en souriant, la tête toujours sur le côté. Je laisse passer quelque seconde, le temps qu,elle tire d’elle-même ma conslusion avant de reprendre pour confirmer assurément ce que j’essaie de prouver. « Tu n’es pas la seule qui aime observer les gens. » lui avouais-je. « Tu n’avais pas tort dans ce que tu as dis sur moi, mais n’ai pas peur de pousser le tout plus loin. » lui explicais-je. « Il y a toujours plus à dire sur une personne par leur manie. Le corps agit souvent inconsciemment. c’est ce qu’il faut noter et observer. »

Cette fille me ressemble effectivement pour pas mal de points, du moins de ce que je pouvais percevoir dans ce qu'elle me disait à l'instant. Pourtant, je sentais bien qu'il y avait des différences, peut-être minimes mais surtout invisibles dans un cadre pareil. Du moins, c'est comme ça que, moi, je voyais les choses. Elle n'avait pas le regard d'une fille qui se bat pour le clan. Alors, peut-être se bat-elle parfois si on lui cherche des noises, mais elle n'a pas le regard d'une combattante, d'une Membre. Encore qu'à ce sujet, on pourrait en dire autant de moi. Seulement, c'était plus que le regard. Ce n'était pas une question d'aura non plus. Je ne prétends pas sentir des choses inexistantes ou trop surnaturelles. Disons qu'en alignant plusieurs éléments, j'en arrivais à cette conclusion. Elle n'a ni la corpulence d'une combattante, ni l'esprit qui se lirait dans ses yeux. On peut parler des Vipères et leurs règles matriarcales, en attendant, elles étaient suffisamment porter sur le combat que pour s'entraîner régulièrement et durement. Même quand les Membres profitent du don de la famille de James, elles se donnent corps et âme dans les combats. Elles sont rusées mais, selon moi et de ce qu'en dit souvent Théa, elles n'ont jusqu'alors pas trop utilisé les puissants intellects, les observatrices parmi leurs Membres. Alors, si elle était Membre, aussi réfléchie que moi puisque c'est ce qu'elle semble prôner, j'en aurais entendu parler. Et l'absence de carrure ne fait que me conforter dans mon idée. « On est sur la même longueur d'ondes en ce qui concerne la réflexion de certains en combat. », pour ne pas dire certaines puisque je râlais bien plus de la bêtise de mes coéquipières que des Membres d'autres clans éventuellement mes ennemis à une occasion ou une autre. Ce n'était, dans ce cas, qu'à notre avantage, pas besoin de râler, du coup.

« Si tu aimes tant observer, tu dois avoir remarqué que des personnes comme nous n'ont pas vraiment leur place parmi les Vipères, l'Elite, celles qui sont acclamées. », tout ça, ce n'était qu'un constat mais un constat qui allait m'être bien utile pour la suite. « Est-ce pour cette raison que tu n'es pas Membre ? », je ne savais pas si je faisais une erreur en soulignant ce détail mais j'étais intriguée, voilà tout. J'avais été douce. Peut-être même neutre, en fait. Il n'y avait aucun reproche. C'était le naturel qui revenait au galop. J'étais comme ça. J'avais appris à ne pas le cacher ou à ne pas calmer cette facette, du moins. « N'as-tu jamais eu envie de faire prôner cette réflexion puisque tu sembles avoir les prédispositions pour être une fine observatrice ? Ne vois-tu pas cette facette comme une force nécessaire pour le bien du clan ? », j'étais franche, comme toujours. Encore que, ce n'était pas péjoratif pour moi. Je vivais comme ça. Je disais souvent ce qu'il me venait à l'esprit parce que c'était le fruit d'un véritable questionnement suite à des observations qui se faisaient tout naturellement.

Oui, nos ressemblances sont assez évidentes, mais je remarque d’imperceptibles différences. Elle aussi surement. Je devine qu’elle doit être membre. Le contraire ne ferait que m’étonner pour être bien franche. Si elle avait été soumise, je crois que je le saurais. En même temps, je ne sais pas tout donc il n’est pas impossible qu’elle soit soumise, mais je ne le crois pas. Cependant, elle est surement une des rares membres qui ne me donnent pas envie de monter ma garde. Elle n’a pas l’air d’une fille violente, ce n’est donc pas pour me déplaire. Elle est calme, en apparence, ce qui me dit qu’elle est peut -être timide ou encore tout simplement peu bavarde. Je ne suis pas exactement la fille le plus bavarde du monde non plus, il n’y a qu’avec certaines personnes que je parle beaucoup. C’est de ma faute, j’ai du mal à faire confiance facilement. Mon don m’indique toujours trop rapidement à qui je peux et ne peux pas faire confiance. Je sais trop facilement qui aura la tendance de me poignarder dans le dos ou qui ferait tout pour me donner un coup de main. C’est pas facile, je l’avoue, mais avec le temps je me suis fait à l’idée de lire le corps des autres comme certains liraient un livre ou un message. Je suis une espèce de décodeuse, de… détecteur de mensonges… Ce n’est pas le truc le plus flatteur et peut-être que si je le montrais plus, on me demanderait plus d’aide. Pour le moment, ce n’est pas le cas, sauf pour James.  On est sur la même longueur d'ondes en ce qui concerne la réflexion de certains en combat. La voix de Rose, me sort doucement de mes pensées. Je lui souris. « Ce n’est pas chose commune, dans notre clans d’avoir de telles… réflexions… » Je me retiens de dire de telles idées, parce que je juge que le mot n’est pas adéquat. Et puis j’ai la certitude qu’elle comprendre ce que je veux dire.

Je note au passage son choix de mots. Elle préfère généraliser en disant “certains”, peut-être pour ne pas seulement inclure celles de notre clan, qui sait. Je ne peux pas le lui reprocher, je crois que j’en aurais fait autant. En fait, je crois qu’avec n’importe qui d’autre j’aurais tout simplement choisi de ne pas aborder le sujet.  Si tu aimes tant observer, tu dois avoir remarqué que des personnes comme nous n'ont pas vraiment leur place parmi les Vipères, l'Elite, celles qui sont acclamées. Reprend-t-elle. Mon sourire doucement se retire et mon regard baisse pour fixer mon instrument. Doucement, presque imperceptiblement, j’acquiesce à ce qu’elle vient d’avancer. En effet, je n’ai pas vraiment de place parmi l’Élite. Cela ne veut pas dire que je n’en rêve pas, mais réalistiquement parlant, je sais bien que je n’arriverai pas jusque là. Si j’arrive à m’entrainer, j’arriverai surement à passer le test, avec trois ans de retard. À ce moment là je ne peux qu’espérer ne pas faillir ce dernier.  Est-ce pour cette raison que tu n'es pas Membre ? Son commentaire est bien placer et un sourire un peu amer s’étire à mes lèvres. Je ferme les yeux quelques secondes, me passant la main dans les cheveux alors qu’une pensée me traverse l’Esprit. Et Katherine? Si elle vivait, serait-elle membre elle? Aurait-elle réussi là ou j’ai échoué? Je lève les yeux vers mon interlocutrice en penchant la tête sur le côtéé Ma main retrouve une place sur mes jambes à présent en indien. « Je n’ai pas eu la chance d’avoir quelqu’un pour me montrer ce que toutes les vipères savent : se battre. » lui donnais-je en guise de réponse. « Je suis orpheline. Ma mère et ma soeur sont morte il y a des années. Ce que je sais faire, ce que je peux faire, je le sais depuis avant mes dix… La musique… la couture… Je sais tout cela depuis avant la mort de ma soeur. » lui expliquais-je. Je m’arrête là. Si elle veut en savoir plus, elle n’aura qu’à poser la question. Je lui laisse ce choix.

 N'as-tu jamais eu envie de faire prôner cette réflexion puisque tu sembles avoir les prédispositions pour être une fine observatrice ? Ne vois-tu pas cette facette comme une force nécessaire pour le bien du clan ? me demande-t-elle alors. Je souris doucement avant de soupirer brièvement. Elle n’a pas tord dans son questionnement. Bien au contraire, c’est tout à fait légétime de me poser ses questions. « Tu n’as pas tort. » lui dis-je. « Mais je ne connais pas l’essentiel de l’art du combat. Je serais un poids. Je ne passerais pas le test sans connaitre cela. Je ne ferais pas long feu en combat. » repris-je. « Le fait que je sois observatrice ne m’est pas suffisant dans ce cas-ci… Et c’est pas avec Da-- » je m’interrompt, me rendant compte que j’allais parler contre Dalia. Bon, je la déteste la fille, mais je parle à une membre, c’est pas très chaud de descendre une autre dans ce cas-ci. « C’est pas avec ce genre d’argument que je vais convaincre quelqu’un de me montrer comment. » terminais-je. J’ai presque envie de lui demander de l’aide, mais je me tais. Je n’aime pas avoir cette impression d’être un fardot. Si quelqu’un veut m’aider, ils n’ont qu’à l’offrir et tout dépendant qui c’est, je verrai bien.