Cette journée n'avait pas été de tout repos, même si la traque s'était bien passée et que l'affaire avec cette Soumise semblait être réglée... Al revenait sans cesse assaillir mes pensées, et si je faisait au mieux pour paraître pas trop mal en présence d'autre personnes, je perdais pied dès que je me retrouvais seul. Pourtant, je cherchais la solitude... Voilà pourquoi je m'étais traîné jusqu'au Centre Neutre avec ma béquille. Après ... jours, j'avais toujours une tête de déterré, mais les coups commençaient à s'atténués peu à peu malgré tout, et je reprenais un peu de couleur malgré tout.

Alors que je venait d'arrivé et que le ciel commençait à se colorer des lueurs du soir, une jeune femme dont les idées étaient plus que claires m'aborda. Apparemment, le côté chien blessé l'attirait, c'était bien ma veine. Je voulus d'abord l'ignorer, puis la rembarrer gentiment, n'étant clairement pas d'humeur à m'amuser avec elle ni avec une quelconque autre fille en ce moment, mais en vain. Elle sortait la panoplie complète de l’aguicheuse déterminée. Je dû donc me résoudre à presser le pas, et heureusement les échoppes m'offrir un échappatoire bienvenu. J'étais content de l'effet des médocs sur le coup, car j'aurai du souffrir après cette course, mais ma jambe me lançait à peine.

J'essayais de repérer si j'avais semé la demoiselle en chaleur, mais ma vue ne me permis pas d'y voir suffisamment claire. Par précaution, je me glissais alors dans une réserve et refermais vivement la porte derrière moi. Ou plutôt devant moi, puisque je tentais tout de même un dernier coup d’œil à l'extérieur avant de fermer. Je laissais alors échapper un long soupire, faisant face au bois de la porte, puis me retournais pour examiner l'endroit où je me trouvais. C'est seulement alors que je remarquais une silhouette féminine suffisamment proche, l'endroit était plutôt exigu, pour que je constate qu'elle n'était que très peu habillée. Je ne distinguait pas les traits de la fille, mais je fis un bon en me rendant compte de sa présence et de sa tenue, surtout. Si je n'avais pas eu la porte pour me retenir, je me serais sûrement étalé de surprise, ma jambe s'étant soudain dérobée sous moi. Me rattrapant maladroitement, je me retournais pour sortir et constatais avec horreur que la sortie était bloquée. Ca devait-être une blague... Une putain de blague... Ou alors, et plus plausiblement, j'étais maudit...

Gardant le dos tourné à la fille, je me raclais la gorge et fermais les yeux en prenant appuis sur le bois qui me faisait face.

« Désolé... Je ne voulais pas... Tu sais comment sortir d'ici par hasard ? »

Sur le coup je me sentais vraiment con, et mal aussi... Sérieux, mais qu'elle idée de venir dans le Centre dans mon état...

I am probably the unluckiest man... or not...
feat. Eli & Lorolei

Jour 6 (fin d'après-midi)

La journée s'était pourtant bien entamée, pour une fois. La chance avait semblé me sourire et j'étais ravie d'avoir été choisie pour aller voir le marchand de tissu. Après tout ce temps, on m'avait remarquée. Je mis un temps fou à me préparer, cherchant à avoir la plus belle allure pour l'impressionner. J'étais une couturière après tout. Une fois prête je m'étais mise en route. Je n'arrivais pas à retirer le sourire de mes lèvres. J'étais si heureuse. On m'avait confié une tâche importante. Si j'arrivais à accomplir cela, on me donnerait surement d'autres tâches comme celle-ci. Malheureusement pour moi, la chance ne me sourit pas longtemps. Alors que j'étais en chemin, un inconnu m'approchant, m'expliquant qu'il ne se sentait pas très bien. Je n'avais pas de temps à perdre et alors que j'allais lui expliquer la situation, l'autre me vomit dessus. Hors de moi, je repoussai l'homme et partie sans ajouter quoi que ce soit. Je n'avais pas le temps de retourner chez moi pour me changer, il faudrait donc que je tente tant bien que mal de les nettoyer.

J'entrai dans la réserve de la première boutique que je croisai. Retirant mes vêtements, je tentai tant bien que mal de la nettoyer, mais rien à faire. L'odeur ne partait pas. Rageant contre l'homme, je jetai ma robe au sol avant de m'appuyer contre le comptoir, tournant le dos à la porte. Je fermai les yeux, tentant de ne pas me laisser abattre. La journée ne pouvait pas aller plus mal. C'est alors que j'entendis le bruit de la porte se refermant. Ce n’est pas vrai! Pour vu que ce soit pas Dalia, parce qu'elle se ferait un plaisir de se moquer de moi et je n'entendrais jamais la fin de l'histoire. Je levai les yeux à contrecœur pour voir qui pourrait bien être entré, Je fis, en bond en voyant la silhouette d'un homme. Par réflexe, je tentai de cacher ma petite tenue dans laquelle j'étais et criai en guise de protestation :

« Hey! »

La situation venait alors d'empirer. C'est pas croyable! Le monde s'acharnait sur moi. J'avais envie de pleurer, de crier, de frapper. Pesta à voix basse, je m'agenouillai pour récupérer ma robe. Je grimaçai alors que je sentis l'odeur des vomissures de l'imbécile plus tôt.

« Non mais ca va pas de reluquer une femme ça alors qu'elle se change! »
lançais-je sans me rendre compte que j'étais plutôt en train de me défouler sur lui qu'autrechose.

À croire que l'homme avait vu la situation et m'avait suivit jusqu'ici en ce disant qu'il aurait la chance de me voir en petite tenue. Les hommes étaient tous les même. L'autre s'excusa et demanda si je savais comment sortir d'ici. Les hommes sont-ils idiot à ce point? Laissant échapper un ricannement je rétorquai sèchement :

« Par la porte. Tu as bien réussi à entrer, suffit de sortir par le même endroit. »

Pencher sur ma robe à tenter de la nettoyer, je n'avais pas pris le temps de le regarder, je m'en foutais. Je voulais nettoyer ma robe pour pouvoir partir et continuer ma journée. Frustrée, je pestai alors que l'odeur ne voulait tout simplement pas partir. Je ne pouvais tout de même pas me promener en ville avec ma robe parfumée à l'eau de.... laissant échappé un cri rageur, je lançai ma robe un peu plus loin avant de m'associer le dos contre le mur. Je rapprochai mes genoux de mon corps, les enlaçant de mes bras avant de poser mon front sur ma tête. La journée ne pouvait pas être pire à présent. Je fermai les yeux, cherchant à retenir les larmes de frustration et de déception de couler. Que pouvais-je bien faire?

La fille protesta, ramassa son vêtement et me fis remarquer que ma présence n'était pas la bienvenue. Sans blague, je ne l'aurai pas deviné tout seul tiens. Levant les yeux au ciel, je me retins de répliqué et pris bien soin de garder le dos tourné.

A sa réponse par contre, je ne pu retenir un soupir. Super, j'étais tombé sur une sympa en plus, pas de bol. Je répliquais à mon tour en m’efforçant de ne pas laisser transparaître mon exaspération face à cette journée qui ne se déroulait pas vraiment comme je l'avais espéré.

« La porte est bloquée. Il semblerait qu'on ne puisse pas sortir par ici. »

Sur le coup, je fus plutôt soulagé de ne pas y voir grand chose. Dans mon dos, la jeune femme semblait plutôt énervée et ne faisait pas vraiment attention à moi. Lorsqu'elle laissa échapper un cri de rage, je tournais légèrement la tête, juste le temps d'apercevoir un tissu s'étaler au sol. Apparemment, elle ne pouvait pas se rhabiller pour une raison ou pour autre, mais je ne pouvais décemment pas rester enfermer avec une fille à moitié nue...

Soupirant de nouveau en me maudissant intérieurement, j'enlevais mon t-shirt, me retournais en fermant les yeux – dans précautions valent mieux qu'une – et le tendis devant moi.

« Enfile ça, je ne sais pas quelle est le problème avec tes habits mais je ne tiens pas à me faire traité de pervers parce que tu n'es pas couverte un minimum... »

Déçue, découragée, enragée, toutes ses émotions décrivaient bien comment je me sentais. La première tâche importante qu'on me confiait et rien n'allait comme il se devait. J'entendis l'homme dire que la porte ne s'ouvrait pas. Je roulai des yeux, plus frustrer que jamais. Bravo! Je n'en avais pas eu assez que ma robe est une odeur répugnante qui m'empêchait de ma porter avec dignité, mais en plus j'étais enfermée avec un inconnu alors que j'étais à moitié nue. Relevant la tête vers lui, je le vis retirer son t-shirt et me le tendre. Quoi? En plus j'allais devoir accepter le chandail d'un HOMME? Serrant des dents, je me relevai alors qu'il me dit : Enfile ça, je ne sais pas quelle est le problème avec tes habits, mais je ne tiens pas à me faire traité de pervers parce que tu n'es pas couverte un minimum... Comme si c'était ma faute. J'acceptai cependant le chandail, même si ce fut à contrecœur, et je l'enfilai sans plus attendre.

« Tu ne voudrais pas te promener en ville si on avait vomi sur tes vêtements. » Donnai-je en guise d'explication.

J'étais mal à l'aise de devoir accepter son aide, mais je dus admettre qu'il aurait très bien pu ne pas vouloir m'aider. En même temps, nous étions pris ici ensemble et je n'aurais pas été très confortable s'il avait eu à me regarder alors que j'étais à moitié nue. Ce n'est pas comme s'il avait fait quelque chose pour mériter de me voir ainsi.

« Merci. » marmonai-je.« Et ça va tu peux ouvrir les yeux à présent. Je suis un peu plus habillée, grâce à toi. » ajoutai-je avant de me rassoir comme je l'étais avant qu'il ne me passe son chandail.

Je posai ma tête sur le mur derrière moi en soupirant. Laissant le silence s'installer de nouveau alors que j'essayais de trouver un moyen de me sortir de ce pétrin. Tournant la tête sur le côté, mon regard ce posa su l'homme alors que je ne me gênai pas pour l'observer. Physiquement, il n'avait pas l'air trop mal, mais la béquille indiquait qu'il devait être blessé. Personnellement, il aurait pu être amputé à la jambe que je ne me serais pas plus préoccupé de lui que maintenant. Je ne le connaissais pas et je n'avais pas vraiment envie de le rencontrer. Cela dit, le temps risquait d'être long si personne n'ouvrait lasse bouche.

« Alors on fait quoi...? » lui demandais-je. « Pour la porte je veux dire... Parce que je doute que tu es envié de rester coincé ici avec moi... visiblement si t'avais été un aigle ou un homme d'un clan du genre des dragons, tu aurais sauté sur l'occasion à la simple vue d'une fille en sous-vêtements. » rajoutai-je acerbe.

Je n'aimais pas les hommes et s'il y avait un clan que je détestais plus que tout c'était bien celui des Aigles. Les Dragons n'étaient pas bien loin derrière je devais l'admettre, mais eux au moins donnaient la possibilité aux femmes de devenir membres. Mon regard sur lui ne servait pas uniquement à le détailler physiquement, mais je cherchais aussi à repérer tout geste ou réflexe involontaire qui m'indiquerait quelque chose de plus sur ses intentions ou encore sur la vérité de ses paroles, n'importe quoi qui aurait pu m'être utile quoi. Détournant les yeux, je trouvai de nouveau le tas de tissu ayant été ma robe jusqu'à ce que je la rejette.

« Les aigles sont des mauvais coups. Ils ne laissent pas les femmes devenir membre. » marmonnai-je pour que je ne sois que la seule à l'entendre.

Les genoux remontés à ma poitrine et les bras autour des mes jambes, je posai mon menton sur mes genoux en fixant ma robe ce qui m'arracha un nouveau soupire. Je remontai mon regard vers l'inconnu pour observer ses réactions à nouveau.

La fille accepta mon t-shirt. Elle m'expliqua ensuite la raison de son état, me remercia et m'indiqua que je pouvais rouvrir les yeux. J'attendis malgré tout quelques secondes afin d'être certain qu'elle l'ai bien enfilé. Une fois ma semi-vue revenue, je pinçais les lèvres en tournant le regard vers le tas de tissu flouté et informe qui apparemment avait été baptisé de vomi. Sympathique comme parfum en effet...

Le silence s'installa alors que la demoiselle s'était rassise, l'air désespérée. Pour ma part, je restais contre la porte, ma béquille appuyée à côté de moi et les bras croisé sur le torse (pas trop serré non plus), essayant ainsi de dissimuler un minimum la blessure qui le barrait.

Au bout d'un moment, la voix de la fille résonna de nouveau, demandant ce qu'on allait faire pour la porte. C'était une très bonne question. En temps normale, j'aurais sûrement essayé de la défoncer, mais nous n'étions pas en temps normale, et je n'étais pas en état de défoncer quoi que ce soit. Je me retournais de nouveau face à la porte dans l'intention d'appeler à l'aide mais mon poing resta suspendu en l'air aux derniers mots de la jeune femme. Je tournais légèrement la tête alors que mon bras retombais le long de mon corps, mais gardais la dos tourné. Apparemment, elle ne savait pas qui j'étais. Ou alors, elle le savait pertinemment et essayait de me provoquer ou je ne sais quoi d'autre. Optant pour la première possibilité, je me raclais la gorge et désignais du pouce mon omoplate marquée au fer rouge de la marque des Aigles.

« On est pas des sauvages, contrairement à ce que certaines Vipères aiment à dire. »

Pour ma part, j'étais par contre bien incapable de dire qui elle était ou de quel clan elle venait. Mes paroles n'étaient donc pas contre elle personnellement. Je faillis demander quel était le rapport entre le fait d'être un mauvais coup et la règle que seuls les hommes puissent devenir Membres des Aigles, mais je m’abstins. A la place, je me tournais de nouveau pour lui faire face et repris sur un ton très sérieux.

« On ne saute pas sur la première jolie paire de fesses ou de seins qui passe. »

Oui bon, j'avais parlé en générale, car je ne voyais pas suffisamment claire pour savoir si oui ou non elle avait de belles formes. Donc de nouveau, mais paroles ne la visaient pas personnellement, même si elle pouvait prendre ça comme un compliment en fond...

Le raclement de la gorge de l’autre me fit relever la tête alors qu’il me montrait sa marque. Visiblement, il m’avait très bien entendu, moi qui avait fait de mon mieux pour parler le plus bas possible. Donc, j’étais prise dans cette petite pièce après avoir été vomi dessus alors que j’aurais du être en train de rencontrer le marchand de vêtements. Avais-je dit que les choses ne pouvaient pas être pire? Parce qu’apparament, elles pouvaient encore l’être. Cela dit, alors qu’il me montrait sa marque, il me lança :  On est pas des sauvages, contrairement à ce que certaines Vipères aiment à dire. Il s’avère que je suis de ses vipères qui croient que les Aigles méritent de disparaitre de la surface de la terre. Pas des Sauvages? Ha! Elle est bien drôle celle-là! Posant ma tête sur le mur sans détacher mon regard de l’Aigle. Je lui mointrai mon poignet en levant le bras dans les airs avant de lui dire d’un air détacher :


« C’est pas que je tienne à ouvrir le débat, mais j’ai vraiment rien de mieux à faire… Je suis de ses Vipères qui croient exactement ce que tu viens de dire... » rétortaqui-je sèchement avant de reprendre, un sourire amère aux lèvres.
« Les membres chez les Aigles sont des hommes, oui? Et les hommes SONT des sauvages. Du moins je n’en ai pas rencontrer qui ont été capable de changer mon avis la dessus. » le regardant de haut en bas autant que ma myopie me le permettait, je penchai la tête sur le côté.
« Et c’est pas toi qui risque de faire mieux que les autres. »

Une partie de moi cherchait à le mettre mal à l’aise vis-a-vis du fait que j’étais une vipère, mais surtout que j’étais de celle qui n’aimait pas les hommes et je n’avais pas l’intention de changer d’avis sans être sérieusement convaincue. Je n’aimais pas les hommes, mais je détestait encore plus les aigles. Je le vis se tourner vers moi et repris en disant :  On ne saute pas sur la première jolie paire de fesses ou de seins qui passe. Je fus bouche bée par ses paroles. Je ne savais pas si je devais le prendre comme un compliment ou une insulte.


« Pas sur la première? » demandai-je en de redressant pour lui faire face.
« Alors ce doit être sur la deuxième, à moi que ce soit sur la troisième? Parce que visiblement je doute que tous les Aigles est fait le voeux de ne sauter sur aucunes femmes. »

Les mains sur les hanches, je le considérais sérieusement. De ce que je voyais, il n’était pas en état de se battre contre moi, du moins en jugeais-je dû à la béquille appuyer contre le mur. Je fis quelques pas dans sa direction lentement, sans toutefois réduire complètement la distance entre nous deux. Je voulai simplement être assez près pour pouvoir me servir de mon don. Je voulais pouvoir le lire. J’étais prise ici avec lui alors autant l’exercer autant que je pouvais.

« Et j’imagine que parce que si tu ne m’as pas sauté dessus je devrais me sentir chanceuse? ou peut-être devrais prendre cela comme un compliment? À moins que ce ne soit une insulte? Quoi? J’suis pas assez jolie? Ou suis-je la première ‘paire de jolie fesses ou de seins que tu croises DONC tu ne me sauteras pas dessus? » demandai-je sur le ton de la provocation.

La fille leva le bras, sûrement dans l'intention de me montrer sa marque, mais je ne pu pas la distinguer. Pourtant, je devinais maintenant à qui j'avais à faire, et elle me le confirma en m'indiquant qu'elle faisait partie de ces Vipères qui ont un sale a priori sur l'Est. Génial, il ne manquais plus que ça. Soupirant, j'écoutais à peine la suite de ses paroles alors que je m'appuyais contre le mur à côté de la porte. Pourtant, lorsqu'elle insista sur ce que je venais de dire, je ne pu faire autrement que de reporter mon attention sur elle... et de la fixer avec des yeux rond. Est-ce que je rêvais ou est-ce qu'elle venait de détourner complètement mes paroles ? Ou plutôt des les prendre au mot en fait...

Elle s'était relevée et s'avança un peu vers moi, ce qui me fit redresser instinctivement. Elle avait un sérieux problème cette fille, mais ce n'était vraiment pas le moment, ni l'endroit d'ailleurs, pou perdre patience. Je pris donc une grande inspiration, décroisais les bras et lui répondit sur un ton calme.

« C'est une façon de parler. Tous les hommes, et encore moins tous les Aigles, ne se tapent pas toutes les femmes qui leur passe sous la main. On a aussi des sentiments, aussi étrange que cela puisse paraître. »

A cette évocation des sentiments, ma gorge se serra brièvement. Pour en connaître les ravage, j'avais été le premier à m'en protéger, et mon masque me manquait terriblement en ce moment... Mais je repris presque aussitôt, comme si de rien n'était et toujours sur le même ton.

« Pour ma part, je ne compte pas te sauter dessus, et je ne vois pas suffisamment claire que pour pouvoir juger ta beauté, même si je l'avais voulus, ce qui n'est pas le cas non plus. »

Je me rappuyais de nouveau contre le mur, fermant les yeux et massant le front du bout des doigts. J'étais fatigué soudain, mais je ne pouvais décemment pas prendre de médicament maintenant...

J’étais de mauvais poil, clairement. Je n’avais vraiment pas envie de lui parler et j’avais du mal à supporter sa présence dans la même pièce que moi. Un homme, un aigle. Son soupir m’exaspéra encore plus. Je perdais un temps précieux à reste ici avec lui. Il était là, appuyé contre le mur les bras croisé, juste à côté de la porte avec un air désintéressé sur le visage.  Je serrai les poings.  C'est une façon de parler. Tous les hommes, et encore moins tous les Aigles, se tapent toutes les femmes qui leur passent sous la main. On a aussi des sentiments, aussi étranges que cela puisse paraître. Je n'aurais pas pu dire que la chose me parut étrange. Au contraire, les sentiments étaient une chose commune, c'est ce qui me permettait de lire les gens, de les comprendre. Sans sentiments, je n'aurais pas de don. Devant cette constatation, ma colère sembla tomber, un peu. La colère était un sentiment. Détournant le regard, je levai un bras pour entourer mes doigts au coude de mon autre bras.

« Eh bien, les hommes qui ne pensent pas qu'avec ce qu'ils ont entre les jambes doivent être rares parce que j'en connais pas. » Rétorquai-je froidement.

Il reprit assez rapidement : Pour ma part, je ne compte pas te sauter dessus, et je ne vois pas suffisamment claire que pour pouvoir juger ta beauté, même si je l'avais voulu, ce qui n'est pas le cas non plus. Il prit de nouveau appui contre le mur et se ferma les yeux avant de se masser les tempes. Son discours me soutira un nouveau soupire d'exaspération. Parler avec lui me donnait l'impression de marcher sur place. C'était une perte de temps. Je choisis de rester silencieuse cette fois-ci. Je n'avais absolument plus rien à ajouter sur le sujet. Je préférais tenter de trouver une issue. Mon regard se posa de nouveau vers la porte. Pourquoi avait-il choisi de s'appuyer sur ce mur-là? Juste a coté de la porte? ignorant sa présence, je me dirrigeai vers la porte et tentai de l'ouvrir a mon tour. Verrouiller. Génial. Le pigeon n'avait pas menti.

Un nouveau soupir s'échappa de mes lèvres alors que je tournai le dos à la porte. Je voulais sortir d'ici point barre. Je n'aimais pas me trouver en compagnie de la volaille et j'étais présentement prise entre quatre murs avec une tenue qui laissait à désirer avec un homme visiblement blesser et plus inutile qu'autre chose. Je croisai les bras, cherchant quelque chose dans la pièce qui aurait pu servir pour défoncer la porte ou encore une cle.

« Rends-toi utile et aide-moi à trouver une façon de sortir d'ici. » Lui lançais-je en le jetant un regard rapide. « Plus vite on aura trouvé, plus vite nous pourrons partir reprendre nos vies. »

Mes bras reprirent leurs places de chaque coté de mon corps alors que je fis quelque pas avant de m'arrêter. En tant normale j'aurais plutôt surveiller le moineau plutôt que de lui tourner le dos, mais j'avais compris qu'il était lui d'être une menace. Il n'était pas en état de se battre et moi je n'en voyais pas l'utilité.

La réplique de la fille me fit lever les yeux au ciel. Vu sa façon de voir les choses, je ne m'étonnais pas qu'elle ne tombe que sur des pervers, ou qu'elle poussait d'une façon ou d'une autre les hommes à bout de façon à ce qu'ils finissent par se comporter selon ses dires. Mais je m'abstins bien de tous commentaires, même si l'envie ne me manquais pas. En tapant légèrement contre le mur avec mon bras, je grimaçais en sentant la douleur de mon poignet plâtré remonter jusque dans mon épaule. Les effets de ma « dernière dose » retombaient, et je du serrer les dents pour refouler les lancements de douleur qui me traversaient le corps.

Le silence s'installa de nouveau, durant lequel la fille essaya à son tour d'ouvrir la porte puis inspecta la pièce, sûrement dans l'espérance de trouver une issue. Elle me demanda d'ailleurs de l'aider à trouver un moyen de sortir avant de me tourner le dos pour continuer sa recherche. J'en profitais pour avaler rapidement un cachet, à sec comme d'habitude, et me mis ensuite en mouvement à mon tour pour chercher de quoi ouvrir la porte. Mais nous étions dans une réserve de conserves, il n'y avait donc que quelques étagères remplies de boîte, mais rien d'autre.

« Au moins, on ne risque pas de mourir de faim... »

Ces mots étaient plus pour moi-même que pour elle. J'allais regarder derrières les étagères et fis un rapide tour de la petite pièce en boitant avant de revenir vers la fille. Les bras croisés, je lui fis face tout en gardant un maximum de distance.

« A moins que tu ne compte t'éclater la voix à crier pour qu'on nous ouvre ou utiliser ta tête comme bélier, il n'y a rien ici qui puisse nous aider. »

Je passais à côté d'elle pour rejoindre de nouveau la porte et frappais dessus de ma main valide en criant.

« Y a quelqu'un ? On est coincé ! »

Je me tus quelques secondes afin de voir si quelqu'un répondait, mais la rue de l'autre côté semblait déserte. Je frappais de nouveau, sans crier cette fois, avant d'appuyer ma tête contre la porte en soupirant. J'avais mal, je ne me sentais pas bien, et j'étais coincé avec une fille bornée qui n'hésiterait sûrement pas à passer ses nerfs sur moi pour passer le temps.

« Fais chier... »

HJ:

Au moins, on ne risque pas de mourir de faim...   Son commentaire me fit rouler des yeux. Bah ouais, comme si c’était le problème principale. Les mains sur les hanches, je le regardai se mettre en marche pour tenter de trouver une solution pour nous faire sortir d’ici. Alors qu’il passa devant moi, je crois les bras en l’observant discrètement. Physiquement parlant, il n’était pas si mal, mais il n’était pas le plus beau non plus. Je me déplaçai alors à mon tour dans la pièce, saisissant une canne de conserve au passage avant de me tourner vers lui, un sourire ironique à mes lèvres avant de lancer à la blague :

« Et tu comptes les ouvrir comment si on est planqué ici assez longtemps pour avoir faim? »

Riant doucement, je commençais à trouver la situation de plus en plus amusante. Le comble de ma journée était d’être prise ici avec un homme. La chose avait déjà mal commencer entre nous, par ma faute en plus. Je finis par revenir devant la porte avec un air découragé au visage. Il devait bien y avoir une solution pour sortir d’ici, mais je ne vois qu’une seule issus. L’Aigle revient aussi vers moi. A moins que tu ne compte t'éclater la voix à crier pour qu'on nous ouvre ou utiliser ta tête comme bélier, il n'y a rien ici qui puisse nous aider. Cette fois je suis bouche bée par ses paroles. Décroisant les bras, je le fusille du regard.

« Qui dit qu’on ne devrait pas se servir de la tienne, elle a l’air plus dure que la mienne de toute façon… » rétorquai-je sèchement en posant une main sur ma hanche sans le quitter du regard.

Décidément, j’étais prête à cesser d,être hostile jusqu’à ce qu’il me lance cette pique. Là, c’est de trop. À continuer de me pomper l’air ainsi, je vais finir par sérieusement vouloir m’en prendre à lui. Un de moins ou un de plus, ça ne changera pas grand chose à ce monde. Et puis des têtes comme lui, il y en a partout. C’est pas un moineau de moins qui va vraiment faire une différence. Secouant la tête je croise de nouveau les bras avant de m’adosser de l’autre côté de la porte. Mais le silence ne dure pas alors que l’autre se met alors à taper sur la porte en criant :   Y a quelqu'un ? On est coincé ! Je roule des yeux vers le ciel en soupirant, exaspéré, mais je ne me décolle pas du mur pour autant. Tournant la tête vers lui, je lui sourit ironiquement avant de lancer :

« On aurait plus de chance si on se servait de ta tête comme bélier. »

Et vlan! Il me l’avait sortie comme suggestion plutôt et je n’avais pas manqué l’occasion de le lui renvoyer en plein dans les dents. J’eus alors une idée. Je me décollai du mur en me penchant pour aller chercher la paire de ciseaux que j’avais l’habitude de garder dans les chaussures. Triomphante, je finis par me redresser  avant de me tourner vers le jeune homme. Il frappa dans la porte avant de marmonner:  Fais chier... Lui donnant une tape sur les fesses, je lui lancer :

« Bouge, tu sais visiblement pas comment t’y prendre. » avant de prendre sa place devant la porte lorsqu’il se fut tasser de mon chemin.

Ouvrant les ciseaux, je me penchai vers l’avant pour observer la serrure de la poigner. Peut-être arriverais-je a forcer l’ouverture de la porte si j’arrivais à la déverouiller. Je m’accroupi en passant une mèche de mes cheveux derrière mes oreilles alors que j’essayais avec le bout d’une des lames de mes petits ciseaux de débarrer la porte. Une partie de moi souhaitait presque l’avoir rendu mal à l’aise sois parce que je lui avais donner une tape sur les fesses, soit pour autre chose. j’étais toujours vête de son chandail donc mise à part mes sous-vêtements, je n’avais pas grand chose sur le dos.

La blague de la fille me laissa de glace. Je me contentais de sortir mon couteau de son étui à ma ceinture et de lui montrer avant de le remettre à sa place, en silence.

Par contre, ma proposition d'utiliser sa tête pour sortir de là ne sembla pas lui plaire car elle me demanda sèchement pourquoi on utiliserait pas ma tête plutôt que la sienne. Je posais mon regard sur elle et me tapotant la tête du doigt.

« Mauvaise idée, j'ai déjà prit trop de coup, la porte sera la plus forte si j'essaye. »

Depuis quand je jouais dans l'auto-dérision moi ? Ce n'était même pas une réaction à une insulte, puisqu'avoir la tête dur s'apparentait plus à un compliment qu'autre chose. Me surprenant moi-même, j'entrepris donc de frapper contre la porte, mais la fille relance bien vite l'affaire avec ironie. Une fois encore, je n' fis pas attention. Par contre, je ne pu m'empêcher de sursauter lorsque je sentit sa main frapper mes fesses. Sérieusement ?! Je décalais aussitôt de la porte en la fusillant du regard et croisais les bras pour la regarder faire. L'idée n'était pas mauvaise, mais encore fallait-il que ce soit bien la serrure qui bloque, et non pas autre chose.

Alors qu'elle essayais de nous sortir de là, je ne pu m'empêcher de remarquer sa tenue cette fois. J'étais assez près que pour y voir plus ou moins claire, aussi me reculais-je lentement en détournant les yeux. Cette fille n'était pas vite gênée en tout cas. Mal à l'aise, je pris donc la parole pour détourner mes pensées. Et puis l'inactivité avait tendance à me jouer des tour avec les médocs...

« Alors, ça donne quelque chose ? »

La replique à mon retour de commentaire d’un peu plus tôt ne me fit pas rire :  Mauvaise idée, j'ai déjà prit trop de coup, la porte sera la plus forte si j'essaye. Mais l’idée ne me sembla qu’encore meilleur. Au moins je savais que j’avais une chance de l’assomer si je commençais à être trop énerver. Sa compagnie ne me plaisait pas du tout, mais au moins je n’étais pas seule. En même temps si la compagnie avait pu être meilleure, je n’aurais pas sentie le besoin de vouloir sortir d’ici à tout prix. Je choisis de ne pas répondre à son commentaire, c’était mieux ainsi je crois. Je n’avais vraiment rien de plus à ajouter. Une fois hors de mon chemin, je tentai de voir si je ne pouvais pas déverrouiller la porte. Malheureusement pour moi, le jeune homme brisa le silence et reprit la parole :  Alors, ça donne quelque chose ? Fermant les yeux, je ne retins pas un grognement.

« J’ai l’air de quelqu’un qui a déjà fait ça peut-être? » demandai-je en cachant mal le fait de ne pas aimer me faire déranger ainsi.  « T'as envie d'essayer peut-être? »

Il fallait bien que je finisse par l’admettre, je n’aimais pas du tout me faire déranger, mais il fallait que je me rende à l’évidence. Je ne savais pas vraiment ce que je faisais non plus. Me redressant, laissant ma main qui tenait les ciseaux tomber le long de mon corps, je soupirai. Je fermai les yeux en levant le menton vers le haut d’un air semi décourager avant de me retournai vers la face de moineau. Le fusillant du regard au passage, je regardai autour pour voir si je n’arrivais à trouver quelque chose de mieux que mes ciseaux pour tenter de voir si je pouvais déverrouiller la porte.

« Si tu crois pouvoir le faire mieux que moi alors amuses-toi, autrement, mes ciseaux ne sont pas assez petit, je n’arrive à rien avec ça alors si tu as une suggestion je suis prête à l’entendre. » ajoutais-je sèchement.

J’en avais plus que marre d’être prise ici. J’avais du mal à supporter la compagnie de l’Aigle qui ne savait pas vraiment se rendre utile. Lorsqu’on veut que quelque chose soit bien fait, il faut parfois le faire sois-même. Mais je ne pouvais pas faire toute seule. Pourtant, j’avais bien l’impression d’être la seule à faire quelque chose pour nous sortir d’ici. Peut-être y avait-il une trappe dans le plancher ou dans le plafond. N’importe quoi ferait l’affaire. Me penchant à nouveau, je remis mes ciseaux dans ma botte avant de me remettre a arpenter la pièce à la recherche de quelque chose qui aurait pu aider. Cette fois-ci, je ne regardais pas ce qu’il y avait dans la pièce, mais plutôt la pièce elle-même.

La fille ne cacha pas son agacement à ma question. Si elle avait l'air de quelqu'un qui s'y connaissait ? Ben un peu oui, vu la façon dont elle avait « prit les choses en main ». Mais une fois encore, je me contentais de hausser les épaules et je fis signe de ne pas vouloir essayer. Je n'avais jamais forcé de portes avant, et ce genre d'exploit me semblait largement au-dessus de mes compétences puisque je ne savais pas du tout comment faire.

Lorsqu'elle se retourna vers moi, je reculais d'un pas. Non pas par peur, mais par précaution... Des suggestions... A part attendre, je ne voyais pas non, et pourtant cette idée ne m'enchantais pas plus qu'elle...

Après avoir rangé ses ciseaux, elle se remis à arpenter la pièce. Ne sachant pas ce qu'elle cherchait encore, j'allais reprendre ma place à côté de la porte et attendis quelques secondes avant de prendre la parole.

« Au moins tu as essayé. »

Mes mots étaient sincères, pas sarcastiques. Elle voulait vraiment sortir et faisait en sorte d'y arriver. Je voulais sortir aussi, mais je me rendis alors compte que je n'étais pas pressé en fait. Non pas que je voulais profiter de la présence de la Vipère ou quoi, mais j’accueillais ce moment de répit avec plaisir au fond, même si j'aurais pu tomber sur plus sympathique comme compagnie... Mais bon, puisqu'il fallait que ce soit elle, autant faire en sorte de ne pas s’entre-tuer le temps qu'on nous fasse sortir, et du coup, autant faire un effort de sympathie de mon côté aussi...

« Pas certain que ça t’intéresse, mais je m'appelle Eli. Et toi ? »

J'essayais de prendre un ton plus amical, moins neutre. C'était tellement simple désormais de laisser transparaître des émotions, des sentiments, autant en profiter quand la situation s'y prêtait, non ?

Le dos tourné à l’autre, je cherchais toujours une façon de sortir d’ici. Je n’aimais pas être dans même pièce qu’un homme, encore moins si c’était une tête de pigeon.  Au moins tu as essayé. dit l’autre au sujet de mon essaie sur la porte. Un rire sec s’échappa d’entre mes lèvres, mais rien de plus. J’avais envie de lui répliquer sèchement qu’au moins moi j’avais essayer un truc. Après avoir fait le tour de la pièce sans rien trouver, je revins au centre. Mes mains trouvèrent naturellement leurs places sur mes hanches. Ouais, j’avais essayer et je continuais d’essayer de trouver une façon de sortir d’ici.

« Il doit bien y avoir une manière de sortir de ce trou… » murmurais-je pour moi-même.

J’avais envie de baisser les bras. Mais de mon côté, je voyais mal qui viendrait à ma recherche si on ne me voyait pas revenir. Et puis personne ne me trouverait ici, même si on venait à me chercher.  Pas certain que ça t’intéresse, mais je m'appelle Eli. Et toi ? Mon regard se posa alors sur lui. Mais il tentait de faire quoi là celui-là? Il voulait qu’on devienne amis ou quoi? Mais il était tombé sur la tête une fois de trop ou quoi? Clairement, le pigeon devait avoir fumer un truc louche parce que je n’avais pas l’intention de me faire amis-amis avec un tas de plumes incapables de se rendre utile. De tout évidence, le mec préférait me regarder faire plutôt que filer un coup de main. Croisant les bras sur la poitrine, je l’observais avant de faire quelque pas vers lui.

« Katherine. Je m’appelle Katherine. » mentis-je en lui souriant amicalement.

Non, je ne lui faisais pas confiance, mais comme il ne connaissait pas, il ne saurait certainement pas que mon nom n’était pas Katherine. Et je n’avais aucune bonne raison de lui dire cela. Comme il ne semblait pas se bouger les fesses pour trouver une solution, alors autant en faire autant. Mon dos alla trouver le mur de l’autre côté de la porte avant que je ne me laisse doucement glisser jusqu’au sol. Je raprochai mes genoux vers moi avant de poser mes coudes sur mes genoux levés. J’appuyai ma tête contre le mur avant de reprendre la parole :

« Tu fais quoi comme tâches pour être en si mauvais état? » demandai-je en cherchant un sujet de conversation.

Alors que je pensais que la fille ne me répondrait pas, elle fini par s'approcher en me donnant son nom, avec un sourire amicale que je devinais faux, mais c'était toujours ça de prit. Elle vint se poster de l'autre côté de la porte, se laissant glisser contre le mur. J'en aurai bien fais de même, mais je risquais de ne plus savoir me relever...

Lorsqu'elle me demanda ce que je faisais comme tâche pour être en si mauvais état, je laissais échapper un petit rire avant de répondre.

« Je suis chef intérimaire, mais ce n'est pas ce qui m'a mit dans cet état. »

Je fini par m'asseoir à mon tour, résigné et fatigué. Une jambe tendue et l'autre repliée pour pouvoir appuyer mon poignet blessé sur mon genoux, je repris en soupirant.

« Disons que je préfère prendre soin des autres plutôt que de moi-même. »

On disons que je suis trop con pour me rendre compte à quel point je me fait du mal, mais ça il aurait fallut un coup de massue supplémentaire pour que je m'en rendre compte. Tournant le regard vers elle, je lui retournais la question.

« Et toi, tu fais quoi comme tâche ? »

Elle ne devait pas être une gradées, sinon elle aurait tilté sur qui j'étais en entendant mon nom. Tous les Membres se devaient de connaître la hiérarchie des autres clan, du moins les plus hauts grades, mais tous n'étaient pas directement avertit des changements possible dans les rangs. Si elle ne me connaissais pas, au moins de nom, c'est qu'elle devait être une Simple Membre, ou plutôt carrément une Soumise en fait, ce qui était encore le plus logique. Dingue, j'arrivais encore à être logique ! Je me devais d'en être certain sur le coup...

« Tu es une Soumise, n'est-ce pas ? »

Je me doutais qu’eli accepte de répondre à ma question, ou du moins, je me doutais qu’il me réponde honnêtement, mais en meêm temps rien n’était impossible. Cependant, la réponse arriva sans trop de faire tarder :  Je suis chef intérimaire, mais ce n'est pas ce qui m'a mit dans cet état. Bien sûr, parce que d’être prise ici avec un simple membre n’aurait pas été assez simple, fallait en plus qu’il soit le chef par intérime des Aigles. La réponse me fit fit sourire, non parce que j’était heureuse, mais parce que j’étais un peu décourager par la situation. Cette dernière me semblait de plus en plus ridicule. Tournant la tête vers lui, je tâchai de cacher mon sourire en appuyant les jointures de mes doigts sur mes lèvres.

Il reprit rapidement la parole :  Disons que je préfère prendre soin des autres plutôt que de moi-même. Cela n’avait en soi rien de drôle, je le savais bien. C’est peut-être pour cela que mon sourire sembla se dissiper un peu. Je n’étais plus amusée, mais curieuse. Tous les Aigles que j’avais croiser jusqu’a aujourd’hui avaient été des imbéciles préférant penser avec ce qu’ils avaient dans le pantalon qu’avec leur tête. Celui-ci avait soit pris un coup de masse de trop sur la tête ou il pensait vraiment ce qu’il disait. L’observant en silence, je compris qu’il était sincère. Cette constation me fit souffler un seul mot de la bouche :

« Wow… » murmurais-je avant de regarder à nouveau devant moi. « C'est une tâche de taille ça... je sais pas comment tu peux faire...  »

Je n’avais pas affaire à n’importe qui, cela m’étais à présent bien évident. Par contre, il restai un homme et un truc à plumes. Je ne l’aimais donc pas plus, mais je voyais un côté de lui que je n’aurais pas cru possible de voir. Il s’était lui aussi assis et vu son état je pouvais dire que c’était surement mieux pour lui. Je n’avais pas envie de passer du temps avec lui, ou d’apprendre à le connaitre, mais comme je n’avais rien de mieux à faire. Mais avant que je ne reprenne la parole, sa voix brisa le silence :  Et toi, tu fais quoi comme tâche ? me demanda-t-il. J’allais tourner la tête pour lui répondre lorsqu’il sembla truver quelque chose à rajouter :  Tu es une Soumise, n'est-ce pas ? Levant les yeux vers le ciel, je finis par soupirer.

« Je suis couturière… » dis-je franchement d’une voix un peu sèche. « Et c’est à cause de ma tâche que je venais en centre neutre aujourd’hui… » ajoutais-je en me remémorant amèrement de m’être fait vomir dessus.

Cela devrait répondre à ses deux dernières questions à mon avis. Je n’avais pas envie de lui répondre directement en fait. Et même si j’avais eu envie de lui mentir, je n’en voyais pas l’intérêt. Une partie de moi n’aimais pas le fait qu’on se refère à moi comme étant une soumise, mais c’était pourtant ce que j’étais. Cela n’en restait pas moins difficile à avaler, surtout quand les victimes préférées de Dalia était les soumies du clan.

« Comment tu t’es blessé si c’est pas à cause que tu es chef par intérime? » lui demandais-je en cherchant à changer le sujet.

Je tournai à nouveau la tête vers lui pour l’observer lorsqu’il allait répondre. J’étais toujours curieuse d’en savoir plus. il avait du certainement souffrir lorsqu’il avait du recevoir ses blessures. Fautes de pouvoir lui infliger moi-même, je pourrais peut-être le voir dans son language du corps. Cela ne me serait pas aussi apaisant, mais ça devrait me suffire pour le moment.

J'avais apparemment réussi à impressionner Katherine. Cette constatation m'arracha un sourire amère qui disparu bien vite. Une tâche de taille en effet... Mais je ne renchéris pas.

Par contre, le fait que lui demande si elle était bien une Soumise la rembruni quelque peu. Elle me répondit après un soupir, confirmant indirectement mes dires. Une couturière Vipères, étrange, je l'aurais bien vue Membre. Mais elle devait avoir ses raisons pour rester Soumise, et puisque cela semblait être un sujet sensible, j'évitais d'approfondir la question...

Finalement, c'est elle qui revins sur moi. Je gardais le regard fixé devant moi et fermais les yeux un instant face aux souvenirs que faisaient remonter cette question. Une question banale en soi, mais dont la réponse était... compliquée. Prenant une grande inspiration, je tendis mon autre jambe en laissant retomber mon bras dessus, je rouvris les yeux et les tournais vers la jeune femme pour enfin répondre.

« C'est une longue histoire, et je doute fortement qu'elle t'intéresse. Va falloir trouver autre chose pour passer le temps. »

Autre chose... d'actif. La pilule que je venais d'avaler faisait effet, et rester inactif avait généralement des conséquences... étrange. J'étais seul dans ces cas-là la plupart du temps, mais là, j'allais devoir prendre sur moi pour éviter tout accès de violence ou de délire, et je n'étais pas certain d'en être seulement capable... Je savais que j'aurai du éviter de reprendre une dose...

Préférant éviter de penser, je lui renvoyais un question, puisqu'il semblerait que nous soyons dans le question-réponse...

« Et c'était quoi ta mission ? Si ce n'est pas top secret évidemment. »

J'avais souris sur mes derniers mots, essayant de détendre un peu l'atmosphère, mais ce n'était pas gagné j'avais l'impression.

L’observant en silence, j’attendis patiemment de reçevoir une réponse. Il prit une inspiration et à le voir fixer le sol devant lui, je conclue que ma question devait faire remonter des souvenirs dont il ne voulait peut-être pas se rappeler. Je cru l’espace d’un moment qu’il ne répondrait pas, mais bien au contraire, il finit par répondre : C'est une longue histoire, et je doute fortement qu'elle t'intéresse. Va falloir trouver autre chose pour passer le temps. Je fus tenter de lui répliquer que bien au contraire j’avais tout mon temps, mais je me ravisai bien assez vite. Soupirant, je ramenai mon regard vers l’avant lorsqu’il me posa une question à son tour :  Et c'était quoi ta mission ? Si ce n'est pas top secret évidemment. La question m’arracha un rire sec et secouant la tête un sourire semblait faire remonter le coin de mes lèvres.

« Ça dépend si tu considère que d’aller voir le marchand de tissu est une mission… » Tournant la tête vers lui je repris. « C’est en chemin qu’on a gentiment changé le parfum de ma robe pour quelque chose d’un peu moins agréable… »

Un nouveau soupire et mon sourire disparait. Je ferme les yeux. Pour lui, je vais surement passer pour une fille idiote qui se prend la tête pour un truc inutile, mais pour moi cette tâche était importante. Ma journée est clairement gâcher et elle ne fait qu’empirer. Le silence se répend dans la pièce alors que je cherche un nouveau sujet de conversation.

« Une idée pour passer le temps? » lui demandai-je finalement en ouvrant les yeux pour ramener mon regard devant moi.

Une idée me traverse alors l’esprit qui m’arrache un sourire. Qui des deux clans nous trouveraient en premier? Qui remarquera notre absence en premier? Son clan ou le mien? Quelqu’un va-t-il nous trouver ou allons nous y passer la nuit? Une partie de moi doute sérieusement que mon clan va me trouver en premier, c’est à peine si elles savent que je respire, alors elles ne vont certainement pas remarquer que je manque à l’appel. Et pourtant, je n’ai pas tellement envie que des Aigles me voient dans cette tenue. Je soupire à nouveau. Ma journée peut-elle être pire?

Apparemment, ma question valait bien la sienne puisqu'elle laissa échapper un rire sec avant de répondre. Sur le coup, ça me semblait un peu con de se mettre dans tous ses états juste pour ça, mais d'un autre côté c'était peut-être important pour elle.

Lorsqu'elle me demanda si j'avais une idée pour passer le temps, je fronçais les sourcilles. Je venais, en quelque sorte, de refuser de parler de moi, alors je me voyais mal lui demander de me parler d'elle. C'est alors que je laissais échapper un petit rire amusé, sans vraiment m'en rendre compte. L'effet des médoc en étant inactif sans doute...

« Si je devais m'en tenir à ta vision des hommes, je pourrais proposer un tas d'idées. Mais comme je l'ai déjà dis je ne suis pas de ce genre, alors j'avoue manquer un peu d'inspiration. Sauf si tu veux lancer la conversation sur ta tâche, ou sur la raison qui fasse que tu n'es pas Membre par exemple ? »

Rien ne l’obligeait à répondre, mais bon, au moins j'essayais de ne pas laisser le silence s'étirer, même si c'était encore la meilleur chose à faire dans mon état...

J’entendis son rire amusé et mon regard glissa à nouveau lentement dans sa direction. J’avais dit un truc de drôle ou quoi? Pourquoi il avait rit celui-là? Trouvait-il ma situation à ce point amusante? Les hommes sont tous les mêmes. ils ne ratent pas l’occasion de se moquer des autres. Je serrai les dents. Cela ne servirait absolument à rien de lui sauter à la gorge pour l’étrangler, même si j’en avais envie. Vu son apparance et ses blessures, j’étais certaine que j’arriverais surement à m,attaquer à lui. Hors, je n’avais tout simplement pas envie d’avoir à inventer une histoire sans dessus dessous pour expliquer comme j’avais eu à me défendre ou je ne sais quoi. Je n’avais pas la tête à cela.

La voix d’Eli fracassa à nouveau le silence pour répondre à ma question :  Si je devais m'en tenir à ta vision des hommes, je pourrais proposer un tas d'idées. Mais comme je l'ai déjà dis je ne suis pas de ce genre, alors j'avoue manquer un peu d'inspiration. Sauf si tu veux lancer la conversation sur ta tâche, ou par su la raison qui fasse que tu n'es pas Membre ? Il avait du culot de me poser ça comme question. Roulant des yeux vers l’un ciel, je ramenai mon regard en avant de moi.

« Bah continue de penser, parce que c’est pas tellement de tes oignons ça. » répondis-je sèchement.

Voir si j’allais lui dire pourquoi je n’étais pas membre. C’était un homme, un Aigle. il pouvait bien aller mettre son bec ailleurs parce que je n’avais vraiment pas l’intention de lui confier une telle chose. Je ne savais pas me battre, hors je n’étais pas membre justement à cause de cette raison. Je n’avais pas de bonnes raisons de lui dire, en fait je n’avais pas de raisons pour lui dire quoique ce soit. Peut-être que nous devrions continuer d’attendre en silence alors? Ce serait peut-être mieux pour tout le monde en fait. Il avait refuser de me parler de lui, alors je refusait de parler de moi. Point barre. Je fermais ainsi la communication et la conversation, par le ton de voix sec que j’avais employer, venait de perdre toute amabilité. À quoi bon de toute façon? Il restait un ennemi.

Je laissais échapper un petit sifflement au ton de sa réponse. Elle n'aidait pas tellement non plus dans l'histoire...

Le silence se prolongea jusqu'à ce qu'un bruit me sorte de la torpeur dans laquelle je m'étais plongée. La porte, le bruit venait de la porte ! Je me relevais tant bien que mal en prenant appui contre le mur et attrapais ma béquille au moment où la porte s'ouvrait sur une jeune femme qui sursauta en nous voyant.

- Qu'est-ce que...

Son regard passait de la brune à moi, surpris.

- Qu'est-ce que vous faite là vous?!

« Je te rassure tout de suite, nous ne sommes pas des voleur. On s'est juste retrouver coincé ici pour des raisons aussi idiotes l'une que l'autre... »

La femme me regarda en fronçant les sourcilles avant de me détailler. C'était très désagréable, aussi repris-je rapidement la parole.

« Je suis Eli, le chef provisoire des Aigles de l'Est. Merci de nous avoir fait sortir, je te garantit que nous n'avons rien volé ou détruit. »

Je me tournais ensuite vers la Vipère et lui désignais mon t-shirt.

« Si tu veux le garder, libre à toi, mais ça m'arrangerait de le récupérer quand tu en auras l'occasion. »

J’entendis Eli ricaner et je fermai les yeux. Ce mec, je pouvait plus le supporter. J’avais besoin de sortir d’ici au plus vite. Le silence retrouva sa place dans la pièce et m’arracha un soupire d’exaspération. Un bruit cependant mon attention à côté de moi, m,arracha un grognement mécontent alors que je croyais qu’il venait d’Eli. Décidément, le mec est en grand manque d’attention pour faire un bruit du genre. Je ne tournai la tête que lorsqu’une voix féminine me parvint. Sur ce coup là, je me doutais que ce soit Eli qui parle, à moins bien sûr qu’il est les couilles trop serrés dans le pantalon. Et même là, cela impliquait qu’il en aille et ça, je ne pouvais qu’en douter. Il avait clairement la cervelle ramoli et manquait de volonter, il ne devait donc pas possèdé pour lui-même une paire de bijoux de famille. Qu'est-ce que... avait commencée la voix féminie en nous regardant. Qu'est-ce que vous faite là vous?! Cette fois-ci, je choisie de me lever, posant mon regard sur la nouvelle arrivée. Une partie de moi fut ravie que ce n’est pas été Dalia ou une autre fille dans leur genre. La situation aurait probablement été bien plus humiliante dans mon cas. Remarque que j’aurais très bien pu jetter le blâme sur Eli. Chef par intérime ou non, il était un Aigle en plus d’être un homme.  Je suis Eli, le chef provisoire des Aigles de l'Est. Merci de nous avoir fait sortir, je te garantit que nous n'avons rien volé ou détruit. lançant alors le jeune homme.

« Lui je sais pas, mais moi j’étais ici pour nettoyer ma robe lorsqu’il est entré. » résumais-je à la jeune femme en indiquant d’un signe de tête l’endroit ou j’avais lancé le tas de tissu puant.

Le blond finit par reprendre, s’addressant à moi. au son de sa voix, je croisai les bras en tournant le visage vers lui, une moue agacé sur mon visage.  Si tu veux le garder, libre à toi, mais ça m'arrangerait de le récupérer quand tu en auras l'occasion. J’aurais clairement put lui répondre un truc salé, mais je choisi de ne rien en faire. Malgré moi, je devais admettre qu’il m’avait en effet bien aider. Valait mieux que je laisse tomber la bagarre pour aujourd’hui. J’avais d’autres moineaux à fouetter de toute façon. Celui-ci n’aurait jamais tenu le coup dans son état affaibli. Déjà que la valeur de ces volatiles n’étaient pas très grande, elle l’était encore moins si la bestiole avait une aile cassée. Je me forçai à décroisé les bras et m’avançai vers lui pour déposer un baiser sur sa joue avant de reculer.

« Merci de bien vouloir me laisser le garder pour le moment Eli. J’essayerai de trouver un moyen pour te le rendre. » dis-je à contre-coeur.

Me tournant vers la jeune femme, je lui offris un sourire ravie. J’allais pouvoir sortir d’ici, pas trop tôt. Cela dit, je n’avais pas envie de sortir dans mon état, même si je n’avais pas tellement de choix.

« Merci de nous avoir ouvert la porte. » la remerciais-je.

Sans vraiment attendre plus longtemps, je sortie à l’extérieur. Je savais bien que tous les regards serait sur moi, mais je n’avais pas envie de remettre ni de reprendre la robe que je laissais derrière moi. Elle était foutu de toute façon. Je souhaitais simplement ne pas tomber sur quelqu’un qui voudrait profiter de la situation.

Notre libératrice avait du mal à assimiler notre présence dans sa réserve. La Vipère s'expliqua avant de me faire face, l'air agacée. Elle ne me répondit pas tout de suite, et lorsqu'elle se mit enfin en mouvement se fut pour m'embrasser sur la joue. Sur le coup, je me figeais, surpris. Elle voulait garder le t-shirt pour le moment, mais elle n'avait pas besoin de charme ou quoi que ce soit pour que je lui laisse non plus...

Avant que je n'ai pu réagir, la brune quitta les lieux, me laissant avec l'autre fille qui avait posé un regard dure sur moi. Pinçant les lèvres, je repris ma béquille avant de m'adresser à elle.

« Merci de nous avoir ouvert oui, et désolé pour le dérangement... »

Sans plus attendre, je sortit à mon tour et m'éloignais au maximum avant de m'arrêter dans un coin pour faire le point. Je me retrouvais torse-nu en plein Centre Neutre... En temps normale ce genre de situation ne m'aurait pas dérangé, mais au vue de mes blessures j'étais loin d'être à l'aise sur le coup. Soupirant, je me remis en route en longeant les murs, évitant un maximum les coins fréquentés et essayant de ne pas repenser à cette étrange situation... et à cette étrange fille...