Des libres s'infiltrent { Jéremy (sujet fini)

Une demoiselle se baladait depuis peu dans le territoire assigné aux Aigles de l’Est et cette demoiselle semblait bien détendue. Ce n’était ni un membre de ce clan, ni même une soumise, et elle n’était affiliée à aucun clan, pour le dire franchement. Si elle risquait sa vie ? Tout à fait. Mais elle s’en moquait un peu. Elle avait toujours eu le goût du risque, à vrai dire. Et de plus, elle n’était pas seule, pas seule du tout. Qui était cette demoiselle ? Une certaine Akiko, mais qui se faisait nommer Aki pour éviter qu’on ne connaisse tout de suite son prénom. Évidemment, elle n’était pas très connue, elle n’était qu’une libre parmi tant d’autres, néanmoins, qu’on ne sache jamais son nom était bien plus simple lorsqu’on était dans sa situation, une situation d’errance avec seulement quelques compagnons. Et qui étaient ses compagnes d’infortune ? Matthieu, Alex, Ines et Cédric. Ils la suivaient partout depuis leurs rencontres, à des jours différents. D’ailleurs, le premier qu’elle avait rencontré, c’était Alex, puis ce fut Matthieu, suivi d’Ines et enfin Cédric. Sans trop savoir pourquoi, Akiko semblait de ce fait être un peu comme le chef du petit groupe. En soi, elle n’avait jamais demandé à avoir un tel poste, selon elle, ce n’était que des compagnons, et des amis, mais rien de plus. Ils formaient une vraie petite bande inséparable. Disons simplement que la jeune femme les guidait. Elle décidait d’où ils iraient, mais ça n’allait pas plus loin que cela. Ils décidaient d’eux-mêmes les rôles qu’ils souhaitaient prendre dans les différentes petites missions qui étaient les leur. En soi, ils n’avaient pas besoin de se parler pour savoir ce que chacun ferait pour la suite. Si cela était important ? Bien plus que ça ne pourrait y paraître, car, de cette manière, ils se faisaient confiance sans même avoir besoin de dire quoi que ce soit. Et c’était encore plus utile lorsqu’ils se trouvaient en territoire assigné. Ils pourraient mentir si on leur posait des questions et sans que cela ne nuise à l’un ou l’autre membre du petit groupe.

Avant d’arriver dans ce territoire, Akiko avait précisé que s’ils venaient ici, c’était uniquement pour pouvoir se trouver à boire et à manger, rien de plus, rien de moins. Si elle aimait chercher la bagarre, c’était souvent parce qu’elle haïssait de voir le comportement des gens qui l’entouraient, mais, elle savait que le faire maintenant, en territoire ennemi, c’était non seulement risquer sa peau, mais aussi et surtout la vie des autres, la vie de ses compagnons. Et cela, elle ne pouvait se le résoudre. Elle ne pouvait se résigner à perdre de ses amis. C’était impensable. Elle avait en quelques sortes l’âme d’une chef de clan, mais elle ne l’était pas, parce qu’elle n’usait pas de ses compagnons, ni d’autres personnes ne faisant qu’obéir pour survivre sans trop de difficulté. Lorsque quelqu’un décidait de suivre Akiko, ce n’était pas futile pour la demoiselle, au contraire, cela signifiait beaucoup. Elle avait véritablement le sens de l’honneur. Mais tout ceci, ces quatre compagnons le savaient évidemment. Ils l’avaient déjà vu et surtout, ils le voyaient tous les jours lors de leur périple.

Donc, ils avaient tous les cinq pénétrer dans ce territoire qui ne semblait, du coup, pas très bien sécurisé. Laisser ainsi les libres s’immiscer comme ils le voulaient. Akiko en rigolait intérieurement, c’était tellement amusant. Elle observait alors toutes ces personnes autour d’elle. Tous semblaient heureux ou du moins tentaient de le montrer. Oui, ça devait être la vie facile, qu’on soit soumis ou membre. Plusieurs auraient pu encore être tenté en voyant un tel décor, mais la jeune femme n’était pas dupe, pas le moins du monde. Elle n’allait certainement pas être tentée par une vie pareille. Elle n’accepterait jamais, ô grand jamais, d’être traitée comme soumise pour des personnes ne se souciant de rien d’autre que d’eux-mêmes. Elle se doutait bien que ces boss, ces chefs de clan n’avaient aucune réelle sympathie ou compassion pour leurs membres. Sinon, pourquoi créeraient-ils une telle hiérarchie ? Et pourquoi tant de membres se voyaient tuer aussi rapidement qu’ils désobéissaient ? Ces chefs ne cherchaient qu’à être entourés et admirés, rien de plus.

Et c’était dans ses songes et de telles pensées que la demoiselle avançait, sereinement dans les rues du territoire des Aigles de l’Est.

On était en fin de journée. Le soleil déclinait lentement à l’horizon, mais il faisait encore bien clair. L’après-midi avait été calme, aussi avais-je été libéré plus tôt. J’avais donc décidé d’aller me balader parmi les Soumis. A peine étais-je arrivé près des habitations qu’un groupe d’enfants d’une dizaine d’années accouru vers moi. Cela faisait un moment que je n’étais plus venu, et cela faisait du bien de retrouver ces petits monstres. Ils étaient quatre, trois garçons et une fille. Celle-ci était d’ailleurs un pur garçon manqué qui menait les trois autres par le bout du nez. C’était assez amusant à voir. J’eu juste le temps de déposer mon couteau dans un coin avant qu’elle ne me saute au cou. Et oui, elle restait malgré tout une gamine… Les trois garçons vinrent me serrer la main d’un air qu’ils voulaient viril, mais on voyait bien qu’ils avaient du mal à dissimuler leur joie. Ils adoraient s’entraîner, que ce soit avec ou sans moi, mais c’était beaucoup plus amusant quand j’étais là selon eux…

Après avoir échangé quelques mots sur la raison de mon absence, leurs familles et leurs situations, je leur proposais une petite simulation de combat afin de voir s’ils n’avaient pas perdu la main et s’ils s’étaient bien entrainés en mon absence. Ils se mirent donc tous les trois en positions. Je ne pus m’empêcher de rire en les voyant essayer de me narguer. Mais alors qu’ils étaient près à « frapper », Théo arrive en courant, l’air bien sérieux, et un peu livide...

« Salut Théo, qu’est-ce qui t’arrive, tu as vu un fantôme ? »

Le jeune garçon ne fis même pas semblant de rire. Il prit quelques secondes pour reprendre son souffle et tenta d’articuler quelque chose. Je fis signe et quatre petits de se calmer et attendis qu’il puisse parler. C’est d’une voix pressée qu’il réussit enfin à prendre la parole.

« Des Libres… cinq… sur le territoire… »

Il joignit le geste à la parole en désignant le bout de la rue. Qu’est-ce que des Libres faisaient ici ?! Les gardiens se fichaient du monde la ! Cinq en plus, ils allaient en prendre pour leur grade si Kim l’apprenait. J’hésitais un instant à aller prévenir les autres, mais apparemment le groupe était assez proche, et il ne semblait pas vouloir passer inaperçu. Ce comportement m’intriguait, aussi décidais-je d’aller voire par moi-même.

« Les petits gars, désolé mais l’entrainement sera pour une autre fois. Théo, indique moi où tu les a vus et reste ici avec les petits. »

Mes dernières paroles furent accueillies par des protestations rageuses, mais je les fis taire d’un regard noir. Je récupérais ma lame et me mis rapidement en route vers l’endroit indiqué par Théo. Il ne me fallut pas longtemps pour tomber sur les Libres qui osaient se balader si impunément sur le territoire. En me voyant, les Soumis qui se trouvaient là rentrèrent chez eux sans se faire prier. Je fis face au petit groupe, un petit sourire aux lèvres.

« Je peux vous aider ? »

La demoiselle semblait de plus en plus sereine. Décidément, elle était presque aussi à l’aise que lorsqu’elle se baladait hors de ces territoires occupés soit par les Aigles de l’Est, soit par les trois autres clans, ayant chacun un territoire bien assigné. Si elle le voulait, elle aurait pu paniquer depuis longtemps, après tout, elle n’était normalement pas la bienvenue sur ces territoires. Aucun libre n’était le bienvenu dans ces territoires. A vrai dire, elle risquait véritablement sa vie. Il suffisait d’un soudain tir, sans prévenir, et elle y passait, elle et ses compagnons, en fait. Mais elle faisait confiance autant à Matthieux qu’à Alex, ainsi qu’à Cédric ou encore Ines. Elle ne leur faisait pas confiance comme ces boss qui faisaient confiance à leurs membres quant à leur propre sécurité, mais elle leur faisait bien confiance quant au fait qu’ils sauraient se défendre par eux-mêmes, voire, elle serait prête à leur prête main forte. Donc, en effet, elle n’était pas apeurée à l’idée d’être déjà remarquée par l’un des membres de ce clan, l’un de ces fameux Aigles de l’Est. Elle était une fille, elle semblait frêle, mais elle était loin de l’être. Elle avait appris à devenir plus forte, à se défendre et à attaquer. Elle n’attaquait jamais la première, néanmoins, elle aimait chercher ces membres de clan, c’était tellement amusant. Ils se croyaient tous si forts tout ça parce qu’ils étaient sous la protection d’hommes et de femmes se croyant invincibles. Au final, ils y passeraient tous, Akiko aimait se jouer d’eux et leur montrer qu’ils ne sont absolument pas les rois du monde, qu’ils ne décident pas de qui peut boire et manger ou qui n’en a pas le droit. Et elle allait le faire pour ses quatre compagnons et pas tellement pour elle. Mais il n’était nullement autorisé, selon la demoiselle, que l’un de ces membres ne découvre même par inadvertance la véritable gentillesse et compassion enfuies en elle. C’était impensable, impossible et surtout, interdit. Jamais Akiko ne laisserait une telle chose arriver. Ce serait bien trop humiliant pour la jeune femme.

Ainsi, la demoiselle continuait à se balader entre tous ces soumis qui ne semblaient pas réagir si mal, à part quelques-uns les regardant avec une certaine peur, et quelques fois mêmes, certains garçons, les regarder avec un air de défi mais qui n’effrayait aucun des libres qui se pavanaient ainsi dans les rues commerçantes de ce territoire. Au fond, ils la dégoûtaient encore plus. Les imaginant ainsi à la merci de n’importe quel membre de ce clan et sans aucune fierté, vraiment aucune. Mais le plus aberrant fut que les cinq libres avaient pu infiltrer aussi facilement un territoire soit disant bien protégé et dans lequel tout libre était censé être interdit. Le chef avait-il accepté l’infiltration de ces libres dans un but bien précis ou n’était-ce que de la stupidité de la part des gardes de l’entrée de ce territoire ? Rien qu’à cette idée, la demoiselle rigolait intérieurement. Ils étaient décidément bien stupides ces membres de clan. Ils ne savaient peut-être pas faire la différence entre des membres et soumis et des personnes extérieures, d’autres clans ou simplement de personnes libres errant un peu partout. Mais ce serait de ce fait bien plus facile pour les cinq protagonistes de se balader et de rechercher à boire et à manger dans ces conditions. Que demander de plus ? Peut-être qu’on leur apporte à boire et à manger sur un plateau d’argent. Et une bonne douche ? Oui. Akiko ne serait pas contre cela. D’ailleurs, on vint à leur rencontre. Peut-être avait-elle su, de manière télépathique, communiquer ses envies à cet homme. Ou bien avaient-ils enfin découvert que des libres se baladaient librement. En tout cas, l’apparition de ce membre fit sourire davantage la demoiselle. Elle allait pouvoir s’amuser. Matthieux fut le premier à faire son petit commentaire.

"Oï, Akiko, on nous demande carrément si on ne souhaite pas un peu d’aide ! Ils ne sont peut-être pas si mauvais, ces membres !"

Les trois autres rigolèrent, tandis que la demoiselle sourit en coin, décidément, Matthieux n’en ratait jamais une.

"Nous aider ? Eh bien, on a plutôt soif et je me disais que vous pourriez donner à boire et à manger pour au moins quatre personnes."

Elle ne s’incluait pas dedans, parce qu’après tout, elle savait qu’ils n’auraient rien, et puis, parce qu’elle pensait toujours surtout à ses compagnons.

Le groupe se composait de deux filles et trois garçons. L’un deux fis une remarque apparemment amusante mais ironique. Mauvais, nous ? Quelle idée… La prénommée Akiko pris la parole à son tour, répondant tout naturellement à ma question en réclamant à boire et à manger pour au moins quatre. Mon sourire disparu, mais je ne me renfrognais pas pour autant. Je promenais mon regard sur les cinq avant de le fixer sur la jeune fille qui semblait les guider.

« Vous ne trouverez rien ici désolé. Vous feriez mieux de déguerpir rapidement avant que d’autres Membres de ne débarquent. Vous n’avez rien à faire ici. »

Si j’avais ordonné à Théo de rester avec les petits, je me doutais bien qu’il s’était empressé d’aller prévenir le QG à la place. Je ne pouvais rien pour ce groupe si il ne partait pas illico. Leur air décontracter et moqueur leur auraient valu une sacrée correction, voir la mort, s’ils étaient tombés sur un autre membre. Et dès que le QG serait mis au courant de leur présence sur le territoire, ils allaient en prendre pour leur grade. Mais pour ma part, j’étais dans un bon jour. Aussi leur laissais-je une chance. Et puis il y avait des Soumis aux alentours, je ne voulais pas déclencher une bagarre, qui plus est à un contre cinq. Sans arme à feu, je n’étais pas bon à grand-chose, et surtout pas du genre à me battre…

Décidément, il était bien ennuyant comme membre. Alors qu’il promettait d’être amusant avoir ce sourire si sûr de lui, il avait changé du tout au tout à peine Matthieux, le sarcastique du groupe, avait pris la parole. Et ça n’avait pas été pour s’améliorer quand même Akiko prit la parole. Avait-il peur des dits libres ? Avait-on dit que les libres n’étaient que des bêtes assoiffés et affamés au point d’avaler ou de croquer un membre d’un de ces stupides clans ? Peut-être, qui sait… Et c’en serait tellement amusant, pouvoir abuser d’une telle réputation. Évidemment qu’Akiko ne se prenait pas pour une grande méchante, mais c’était tellement amusant de voir que de telles réputations pouvaient courir à propos d’elle et de ses compagnons. Peut-être voulait-il fuir très loin. Peut-être venait-il de remarquer qu’il ne ferait pas le poids face à cinq libres. Après tout, il y avait trois garçons, un garçon manqué, et une demoiselle qui ne se laissait pas non plus marcher sur les pieds, même si elle était légèrement différente d’Akiko. Au fond, Ines n’était pas réellement rebelle, mais elle n’était pas non plus une fille facile ou une fille peureuse. Elle savait tout autant se battre, mais restait beaucoup moins garçon manqué que la meneuse du groupe. Et avec trois garçons, même contre un seul de ces membres, la jeune femme savait que l’avantage serait pour ses compagnons et non pour cet unique membre osant à peine se pointer face à eux. Rien qu’à cette idée, la demoiselle ne perdait pas son sourire, au contraire, il grandissait même légèrement. Elle n’avait toujours pas peur. Et les mots que venait de prononcer ce membre la faisait davantage rire intérieurement. Si elle s’inquiétait un peu plus ? Absolument pas. Et ni Matthieux, ni Axel, ni Ines, ni Cédric ne semblaient s’inquiéter plus que cela. Elle le voyait dans leur regard. Vraiment, ces clans qui faisaient trembler plus d’un libre, ils n’étaient pas aussi amusants que cela. Ils avaient durant un laps de temps fait rire la demoiselle, mais rien de si exaltant, au fond. Et par politesse, parce qu’on l’avait bien éduqué, la demoiselle répondit quand même aux paroles du jeune homme qui se dressait toujours droit devant la petite bande.

"Vraiment ? C’est si décevant. Nous qui croyions qu’on aurait pu avoir l’aide de ces très célèbres Aigles de l’Est. La réputation était bien mensongère. Et puis, on nous a dit que vous recherchiez des membres, on peut peut-être vous aider ? Oh ! Je suis confuse, c’est la place des soumis de faire cela !"

A nouveau toute la bande rigola. Néanmoins, tous les cinq n’en pensaient pas moins. Ils détestaient tous ces soumis aux pieds de ces membres.

Les cinq semblaient s’amuser de la situation. La dénommer Akiko abordait un grand sourire. Ils se fichaient de moi, j’en étais bien conscient, mais ce n’était pas cela qui allait m’atteindre. J’observais plus attentivement la demoiselle aux airs sir farouches. Son regard était profond, et elle était plutôt mignonne malgré sa tenue un peu débraillée. Et elle semblait avoir du caractère… Elle me narguait sans ménagement et insultait le clan sans retenue. Comme si les Aigles avaient la réputation de venir en aide à tous les Libres qu’ils croisaient. Il ne devrait même pas y en avoir sur le territoire. Mais ça, ce seront les gardiens qui en subiront les conséquences. Je fus tenté de corriger sa dernière phrase. Ce sont les membres qui recrutent, et non les Soumis. Mais elle et son groupe se contre-fichais éperdument de cette information, aussi eu-je le bon sens de la garder pour moi. Je posais la main sur le manche de mon couteau accroché à ma ceinture et souris de nouveau.

« Et bien, c’est étonnant que nous ayons une telle réputation parmi les Libres. Au risque de vous décevoir, celle-ci est loin d’être fondée et est même totalement fausse. »

Pour ce qui était de nous apporter leur aide, je ne pris même pas la peine d’y répondre. En effet, le moindre mot prononcer par la jeune femme était remplis de sarcasme, tout comme les miens désormais. Ils voulaient jouer ? Très bien. Si ils voulaient jouer es inconscients, c’était tout à leur honneur. Mais une chose était sûr désormais, c’est que si ils se faisaient prendre, ils n’y survivraient pas…

« Bon, maintenant que vous savez qu’il n’y a rien pour vous ici, rien ne vous retiens je me trompe ? Ou alors vous chercher réellement les problèmes ? Dans ce cas je suis aux regrets de vous apprendre que vous perdez votre temps, vous n’êtes pas tombé sur le bon membre. »

J’affichais un air faussement désolé en haussant les épaules. S’ils cherchaient réellement la bagarre, j’étais mal. Quoi qu’avec un peu de chance un Soumis viendrai me prêter main forte. S’il m’arrivait quelque chose, ça leur retomberait aussi dessus… Mais je connaissais un peu le coin et ce n’était pas ici que j’allais trouver de l’aide. La plupart devait déjà s’être éclipsé par derrière d’ailleurs. Mais je ne montrais strictement rien du malaise qui s’insinuait peu à peu en moi. D’apparence décontracter et presqu’amusé, je fis quelques pas vers le groupe en levant les mains, mais près à attraper mon arme en cas de besoin.

« Vous voyez, je n’ai pas l’intention de me battre. C’est bête n’est-ce pas ? »

J’espérais qu’ils rebroussent chemin et disparaissent, mais vu la détermination qu’Akiko et les trois garçons affichaient, cet espoir n’était pas bien grand. La deuxième fille quant à elle semblait plus neutre. Je dirigeais mon regard sur elle. Elle n’avait pas l’air bien méchante, mais dans ce monde il fallait se méfier de tout le monde, même des plus faibles…

Finalement, Akiko s’amusait de plus en plus face à ce jeune homme et avec ce jeune homme. Il n’était pas aussi amusant que certains, parce qu’il ne semblait pas perdre son sang-froid, néanmoins, il répondait toujours à la belle demoiselle, c’était ce qui importait à cette dernière. Et les garçons s’amusaient tout autant, quant à Ines, elle restait plutôt calme, mais Akiko le savait, elle rigolait sans aucun doute intérieurement, et elle n’en pensait pas moins. Elle ne serait pas avec cette petite bande si elle pensait une chose plus positive des clans ou des soumis. La jeune femme à la tête de cette petite bande ne forçait personne à la suivre et encore moins à avoir les mêmes idées qu’elle et que les garçons. Néanmoins, elle a tout de suite voulu la suivre, c’était ainsi, elle n’avait pas été obligée, elle était donc consciente qu’elle suivait une demoiselle au tempérament plus que trempé et trois jeunes hommes plutôt sûrs d’eux, confiants. Et Ines n’était absolument pas mise sur le côté. Les demoiselles s’entendent très bien, d’ailleurs, même si elles ne se ressemblent pas tant que cela. Ce petit groupe était plus que soudé. Et ce clan des Aigles allait très vite en avoir la preuve vu qu’ils n’étaient pas prêts de partir de si tôt. Malheureusement pour le jeune membre face à eux… Il semblait vouloir s’en débarrasser, mais ils étaient aussi collants que de la glue extra-forte. Il était donc très mal parti… S’il le savait, il aurait peut-être déjà abandonné l’idée de les faire s’éjecter du territoire. Peut-être aussi que s’il n’avait pas été seul, il n’aurait pas autant de peine à les faire partir, à les menacer. Seul face à cinq personnes, ce n’était pas la meilleure des positions. De plus, aucune aide ne semblait arriver. Ils étaient aussi peureux ? Ils étaient aussi mal organisés ? Décidément, ils étaient bien pénibles, ces fameux Aigles. Ils étaient finalement peu valeureux contrairement à ce que disaient beaucoup de rumeurs et surtout, à ce que beaucoup faisaient référence avec tant de peur. Akiko était déçue et pourtant heureuse, heureuse de voir qu’elle avait bien raison de ne pas céder à la rumeur et donc à une peur futile.

"Tout comme celle qui vous dit féroce et magistral comme un aigle, pitoyables !"

Axel s’ennuyait déjà. Le pauvre, il avait tendance à s’attaquer à plus puissant que lui et aimer ce genre de combats. Là, il déprimait à vrai dire. Et Akiko le voyait bien. Elle sourit, amusée par le comportement du jeune homme. Il ressemblait à un gosse à qui on avait promis une grande surprise et qui était déçu de voir le résultat. Elle pencha alors légèrement la tête sur le côté, à vrai dire, elle s’ennuyait un peu, elle aussi, mais elle le montrait bien moins que le jeune homme. Par la suite, Cédric ne put se retenir à son tour.

"On veut juste rester un peu ! On n’a rien à faire et surtout, on aime bien le paysage de votre territoire. On se ferra tout petit !"

Le dernier de la bande, il ne savait jamais garder sa bouche trop longtemps fermée. Et il disait toujours tout ce qui lui passait par la tête. Ines, quant à elle, ennuyée par le regard lourd de cet Aigle se retourna vers Akiko.

"Si on continuait notre route ? Il est tout seul, et on est cinq."

Akiko sourit et s’inclina alors légèrement face à cet Aigle.

"Veuillez nous excuser, mais ces quatre-là ont vraiment faim et soif, je suis donc sûre que vous comprendrez qu’on veuille insister et continuer dans ce sens."

Elle sourit, se redressant et arborant un nouveau sourire et une nouvelle mimique prouvant qu’elle le cherchait, un véritable garçon manqué.

L’un des garçons qui était resté silencieux jusqu’à maintenant pris la parole, disant que la rumeur qui nous disait féroce et magistral comme l’aigle était elle aussi non fondée. Celle l’était bel et bien pourtant, mais l’aigle n’était pas un idiot, il savait quand attaquer et était patient. Les garçons semblaient s’impatienter. Un autre parla à son tour, disant qu’ils se feraient tout petit le temps qu’ils seraient là. Détachant mon regard de la fille, je le tournais à nouveau vers Akiko. La fille qui je venais de quitter des yeux lui proposa de continuer leur route, appuyant leur avantage numérique. La chef, ou du moins c’est ce que j’en avais conclu, s’inclina tout en « s’excusant ». Ils n’étaient en effet pas décider à partir, et voulaient même continuer à avancer. J’avais gardé le silence jusqu’à maintenant. Mais je ne pouvais décemment pas les laisser passer.

« Si vous continuez à avancer, vous verrez par vous même si la rumeur nous concernant est fausse. Je vous l’ai déjà dit, il n’y a rien pour vous ici, alors faites demi-tour vite fait. »

Cette fois, j’avais dégainé ma lame, et j’avais repris mon sérieux, sans pour autant m’énerver. Au contraire, j’étais tout à fait calme… en apparence. Je gardais les bras les long du corps, tenant fermement mon couteau. Prendre une position défensive ne ferais qu’accélérer un combat inutile, mais qui semblait inévitable. La fille ne se laissait pas démonter le moins du monde, mais moi non plus. Restant face à eux, en plein milieu de leur route, je soutins le regard amusé et narguant de la demoiselle.
C’est alors que j’entendis des bruits de pas pressés derrière moi. Quelques secondes plus tard, Lucas fit son apparition à mes côtés, tenant une arme à feu dans chaque main.

« Désolé pour l’attente vieux, on a eu quelques petits problèmes au QG… Alors c’est eux les intrus ? »

Lucas semblait avoir couru tout le long du trajet, mais il était à peine essoufflé. Je lui lançais un regard interloqué lorsqu’il parla des problèmes, mais nous n’étions pas en situation de nous attarder sur le sujet. Il me tendit l’une des armes que je regardais un moment avec envie, mais que je ne pris pas pour autant. Si je la prenais, les cinq ne seraient surement plus en état d’avancer… Voyant que je ne réagissais pas, le jeune homme rangea le revolver à sa ceinture, toujours sans quitter le groupe des yeux, et gardant le siens près à tirer.

« Je ne sais pas qui était assigner à la garde aujourd’hui, mais ils vont en baver… »

Lucas parlait plus pour lui que pour moi ou les Libres, aussi ne fis-je pas très attention à ces paroles, me tournant à nouveau vers le groupe qui nous faisait toujours face.

« Bon, toujours pas décider à rebrousser chemin ?»

Lucas souris à mes paroles et posa la main sur la crosse du revolver a sa ceinture. Je résistais à l’envie de le lui prendre, ne voulant pas faire de blesser. Surtout que si on les ramenait à Kim, ils risquaient bien d’y passer…

« Faites gaffe, si il a été gentil jusqu’à maintenant, ça risque de ne pas durer. Et à ce moment-là, ce sera trop tard pour faire demi-tour… »

Ce jeune homme continuait, sans cesse, de les dissuader de continuer dans le chemin qu’ils entreprenaient, et pire encore, il ne cessait de se faire passer pour un gentil garçon qui ne voulait absolument pas qu’ils soient blessés. Si ce n’est pas mignon. Akiko en rigolait toujours plus intérieurement. C’était tellement amusant de voir tant de stupidité chez un seul et même jeune homme. A croire qu’il n’avait toujours pas réussi à cerner les libres face à lui. S’ils étaient apeurés ? Absolument pas. Akiko gardait ce sourire et ce regard amusé, narguant avec plaisir ce petit Aigle à priori sans défense face à elle et ses quatre compagnons. S’il avait été intelligent, peut-être aurait-il déjà fuit. Mais sans doute était-ce la peur de se faire réprimander ou tuer par son boss qui le faisait encore tenir debout, là, juste devant les intrus. Vraiment, cette hiérarchisation était seulement installée dans le but de faire peur et d’avoir l’obéissance totale des membres. Akiko n’était pas de ce genre, elle. Au contraire. Et c’était bien pour cette raison qu’aucun de ses compagnons ne voulait partir ou ne se montrait lâche. Alors oui, les commentaires du jeune Aigle faisait bien rire la demoiselle parce qu’elle savait comment ça se passait par derrière et au-dessus de sa tête. Elle n’avait vraiment aucune pensée positive pour ces clans. Et elle ne faisait aucune différence entre les Aigles, les Vipères, les Jaguars ou encore les Dragons. Elle les détestait tous, c’était ainsi et ça ne changerait jamais. Et puis, tant qu’à faire, puisqu’ils étaient entrés dans leur territoire, elle pouvait bien leur prouver qu’ils étaient faibles face à seulement cinq libres. Ce serait tellement plus jouissant de voir ces hommes être humiliés.

"Faire demi-tour ? Je ne pense pas que l’un d’eux veuille vraiment partir. A croire qu’ils se sentent déjà chez eux, vous ne recherchez pas membres ?"

C’était véritablement amusant de se moquer aussi franchement de ces Aigles. En fait, elle aimait simplement chercher tous ceux qui se croyaient supérieurs, ce n’était pas plus compliqué que cela. Si elle éprouvait des remords ? Absolument pas. Elle n’allait tout de même pas montrer une once de cette sympathie et cette générosité qui lui sont siennes. Elle n’était pas débile à ce point-là, non mais ! Ce serait tendre un bâton à l’ennemi pour qu’il puisse la battre et manipuler la demoiselle avec ce point faible. Elle ne montrait ce point faible qu’à ses amis, à ses compagnons et personne d’autre. Finalement, elle continuait de fixer ce jeune homme, le voyant enfin dégainer une arme, une lame pour être plus précis. Mais ce n’était pas tout. Ces Aigles s’étaient enfin décidés à se bouger. Ils avaient enfin pris les cinq libres pour une véritable menace. C’était encore plus amusant, alors ! Akiko pouvait déjà voir les trois garçons sourire davantage, quant à elle, elle rigolait toujours plus intérieurement et ne perdait pas son sourire narguant. En entendant la question de ce nouvel Aigle, la demoiselle pencha alors légèrement la tête, en gage de réponse, un petit oui avec ce signe de tête. Et de plus, la demoiselle s’inclina à nouveau. Elle exagérait toujours dans ce genre de situations. Et tout en fixant les deux jeunes gens, elle put voir qu’en plus de cette lame, ils avaient une nouvelle arme, une arme à feu désormais. Ils devaient être paniqués ? Ils ne l’étaient toujours pas, en tout cas. Finalement, elle écouta les remarques des deux jeunes Aigles par la suite, et rigola doucement. Elle avait enfin rigolé de manière audible, peu audible, mais audible tout de même. Les trois garçons sourirent, quant à Ines, elle restait neutre, mais ne devait pas être des plus malheureuses, tout au contraire. Néanmoins, Akiko réagit légèrement à ces remarques, au-delà du sourire et du rire, elle se plaça devant les quatre autres.

"Ils ne veulent vraiment pas bouger, je suis désolée. Veuillez les excuser, mais nous pourrions discuter, n’est-ce pas ? Vous savez, je suis très diplomate !"

Évidemment, elle ne l’était pas, elle était plutôt même impulsive. Néanmoins, elle jouait encore et toujours son petit jeu, c’était tellement amusant.

Non, ils ne voulaient décidément pas bouger. La jeune femme me demanda si nous ne cherchions pas des membres en désignant ses quatre compagnons. Même si elle posait réellement la question, ce qui n’était pas le cas évidemment, ils pouvaient toujours espérer. Bien qu’ils aient pu faire de bons membres, ils avaient tout à fait le caractère pour…

Lucas les fixais désormais en fronçant les sourcils. Tout comme moi, il avait remarqué le déplacement protecteur d’Akiko, bien qu’elle ne se défasse toujours pas d’un grand sourire, tout comme les trois garçons. Ils semblaient bien s’amuser, mais ça n’allait pas durer. Je tournais les yeux vers Lucas qui, sentant mon regard sur lui, me regarda du coin de l’œil. J’articulais quelques mots sans pour autant parler, de façon à ce que les cinq ne puissent comprendre.

« Qu’a dit Kim ? »

Pour toute réponse, Lucas leva son arme. Je ne sais pas ce qu’il s’était passé au QG, mais apparemment Kim ne voulait pas chipoter avec eux. La consigne était claire : Ils dégagent où ils y restent. Serrant les dents, je retins un soupire. Akiko repris la parole, disant que ses compagnons ne voulaient vraiment pas bouger, et demandant si nous pouvions discuter. Pour toute réponse, Lucas tira sans attendre juste à ses pieds. Il me tendait à nouveau la seconde arme. Je remis mon couteau en place, mais attendis la réaction du groupe avant de prendre le révolver. Lucas fini par répondre, retenant son exaspération. Il devait être à cran, car ce n’était pas dans ses habitudes de réagir ainsi…

« Malheureusement nous ne sommes pas très diplomates nous. »

Malheureusement pour notre jeune Akiko, ils n’avaient même pas pris la peine de répondre à sa question si intéressante, pourtant. A croire qu’ils ne voulaient même pas d’eux comme membres. C’était véritablement dommage… Ils n’étaient pas faibles, après tout. Mais peut-être que leur physique ne convenait pas du tout. C’était véritablement décevant. Ils étaient tous sincèrement désolés… Ou du moins, ils le faisaient croire pour, une nouvelle fois, se moquer de ces Aigles si sûrs d’eux. S’ils souhaitaient réellement rejoindre ce clan ? Evidemment que non ! Quelle bête question ! Ils ne rejoindraient ni un clan, ni un autre, il en était hors de question, et ce même si on venait à les torturer. C’était pire que n’importe quelle torture. Jamais ils ne pourraient accepter une telle offre, c’était impensable. Ils préféraient autant mourir que de rejoindre ces lâches se cachant derrière une hiérarchie et ces soumis. Les soumis les dégoûtaient, mais les membres c’était encore pire. Après tout, ils n’étaient pas capables de se protéger par eux-mêmes. Akiko ainsi que ses quatre compagnons avaient été obligés de se défendre par eux-mêmes et à vivre seule dans le danger incessant. Ils avaient bien plus de raison d’être respectés. Mais cela, les membres n’étaient pas à-même de comprendre. Ils étaient bien trop habitués à la belle vie, à la ration qui vient sans trop se fatiguer. Et oui, les conditions de vie plus que dures, ils ne connaissaient pas. De cette manière, la jeune femme ne pourrait jamais ne serait-ce que les comprendre ou les apprécier. Ces membres et les libres venaient de deux mondes totalement différents. Selon la demoiselle, c’était ainsi et ça ne pourrait jamais changer.

Finalement, alors qu’elle était toujours placée devant ses compagnons, Akiko ne bougea malgré un premier tir qui visa le sol, juste entre ses deux pieds. Elle ne paniqua pas ni ne s’énerva. Elle continuait de les défier de son regard, un vrai petit garçon manqué. Elle n’allait tout de même pas montrer une moindre panique alors qu’elle avait déjà vu bien pire. Néanmoins, la jeune femme avait pris cela pour un véritable message d’hostilité. Elle fit signe aux quatre autres de ne pas bouger, alors qu’elle sortait déjà d’en-dessous de son pantalon noir une dague, prête à se défendre, mais surtout à défendre Cédric, Axel, Matthieux et Ines. Elle ne voulait pas se battre, loin de là, d’ailleurs, elle ne bougeait pas le moins du monde. Elle gardait son sourire, tout simplement, et ne semblait toujours pas paniquer. Ils semblaient plus que sérieux, ces deux Aigles, mais se montrer trop faibles ou apeurés ne leur servirait en rien.

"Je vois cela. Les mots, vous ne connaissez pas, n’est-ce pas ? Mais ce n’est rien. Nous ferons avec votre choix, messieurs…"

Elle fit à nouveau mine de s’incliner, telle une véritable princesse, avant de se redresser et un nouveau sourire en coin se dessina sur son visage pâle.

Décidemment, pas moyen de leur enlever leurs sourires narguant. La chef n’avait même cillée face au tir de Lucas. Elle se contenta de s’incliner une nouvelle fois en nous lançant une nouvelle pique. Lucas les mit en joue sans attendre. Pour ma part, je commençais sérieusement à ma demander ce qui pouvait l’avoir stressé autant. Mais ce n’était pas du tout le moment de lui poser la question… Il insista pour que je prenne le revolver qu’il me tendait toujours. Je l’attrapais d’une main hésitante, et il affiche un grand sourire. Cette fois, ils allaient regretter d’avoir mis les pieds sur le territoire des Aigles. Reprenant tout mon sérieux, je fixais un regard vide sur le groupe. Lucas prit la parole.

« On sait discuter si, mais vous n’en valez pas la peine, surtout que vous vous fichez bien de ce qu’on vous dit, sinon vous seriez déjà partit. Maintenant vous aller déguerpir, mais pas en un seul morceau…»

Akiko avait sorti une dague d’en dessous de ses vêtements. Le combat ne serait pas égal, mais ce n’était pas faute de les avoir prévenu. Et puis ils étaient en majorité numérique… mais si en soi ils avaient intérêt à être sacrément rapides si ils voulaient s’en sortir tous indemne. Par chance, une fois armé, je pouvais être assez joueur. Passant d’un Libre à l’autre, je réfléchissais à qui serai touché en premier. Je ne comptais pas les tuer, quitte à me faire réprimander par après. Mais ils avaient lancé le jeu, aussi comptais-je bien les satisfaire. M’arrêtant sur Akiko, j’hésitais à la visée en première. Après tout, elle semblait être leur chef. Mais en même temps, elle semblait également vouloir protéger ses quatre amis. Je passais donc à la seconde fille. Elle ne sera surement pas la première gêne en cas de riposte. Mon choix se porta donc sur le petit malin qui nous trouvait pitoyable (Axel). D’un geste rapide, j’armais mon flingue et tirais. J’avais visé la cuisse, histoire de ne pas trop l’amocher. Le jeune homme s’effondra. J’abaissais mon bras et fixais le garçon juste à côté de lui avec un petit sourire. Lucas quant à lui visais toujours les quatre restant debout à tour de rôle. Il semblais moins enthousiaste que moi à l’idée de jouer un peu, mais il savait à quoi s’attendre en me mettant un arme entre les mains…

Décidément, Akiko était la meilleure quand il était question d’énerver ces petits Aigles, c’en était à mourir de rire, même si elle ne le montrait toujours pas clairement, en rigolant intérieurement uniquement. Et cela allait en s’accélérant. Les deux jeunes hommes semblaient ne plus tenir, ils étaient sans aucun doute à bout à cause de la demoiselle, mais également à cause des garçons qui l’accompagnaient. C’était bien trop facile de les mettre à bout, elle le réalisait depuis le début de leur conversation. Et surtout, maintenant, ils ne semblaient plus du tout rire et les armes, ils semblaient les apprécier, ou peut-être simplement en avaient-ils trop l’habitude, à force de tuer tous ces innocents de libres qui ne cherchaient qu’en vain un peu de nourriture et de quoi boire. Mais ça, ils ne devaient certainement pas comprendre, ils ont tout pour eux. Alors, imaginer que quelqu’un veuille simplement tenir le coup, c’était sans doute trop demander pour ce clan des Aigles. Néanmoins, lorsqu’elle les vit tous deux armés de ces armes à feu, elle comprit très vite qu’il n’était plus temps de discuter. Et elle n’était toujours pas décidée à perdre l’un de ses compagnons. Elle se mit alors encore plus franchement en avant, ne perdant toujours pas son sourire, s’imposant enfin avec sa dague. Il n’était plus ni temps de parler, ni de croire qu’ils allaient gentiment les laisser partir. Elle prit la peine d’écouter Lucas, mais sans réellement l’écouter, à vrai dire. Comment pourrait-elle se soucier de ce qu’il allait dire, les gestes montraient clairement ce qui allait suivre à tout cela.

Finalement, après un balayage du regard, le premier Aigle qu’ils avaient croisé s’était enfin décidé à tirer. Il venait alors de tirer sur Axel qui se fit touché en plein dans la cuisse. Il avait bien cherché à l’esquiver, mais il n’avait pas pu le faire à fond. Sans plus attendre, la demoiselle se tourna vers le petit groupe, plutôt inquiète pour le jeune homme, même si elle lui faisait confiance, il ne fallait pas en douter.

"Axel ! Recule immédiatement ! Ines, charge-toi de calmer sa plaie et les autres, rester en retrait avec eux !"

Elle ne cherchait pas à en inclure un de plus, elle s’en voudrait s’ils y passaient une fois de plus. Elle avait donc décidé de s’en charger toute seule. Si c’était une preuve d’héroïsme ? Elle ne le voyait pas comme cela. Elle voulait simplement les protéger et souffrir à leur place. C’était comme cela que notre jeune Akiko fonctionnait. Et elle n’allait pas se gêner. Elle courrait déjà en direction de celui qui venait de tirer, dague à la main, prête à le toucher et lui faire regretter son geste.

Mon tir avait fait mouche. La demoiselle semblait enfin réagir autrement que par le sarcasme. Elle ordonna aux quatre de reculer et se lança sur moi, sa lame en avant. Si elle pensait que parce qu’elle les avait fait reculer j’allais les lâcher si facilement, elle se trompait grandement. Je fis signe à Lucas de s’occuper d’elle alors que je visais à nouveau l’un des deux garçons derrière elle. Le jeune homme attrapa aussitôt sa propre lame et dévia la trajectoire d’Akiko. Pour ma part, je tirai un second coup de feu, visant cette fois une épaule. Je revins alors sur la fille qui semblait bien décidée à se battre. Lucas essayait de la garder à distance de moi.

« Tu nous a chercher non ? Alors pourquoi cette réaction si violente ? Sois déjà bien contente qu’ils ne soient pas déjà tous morts. »

Lucas me lança un rapide regard. Il espérait que j’en finisse tout en sachant qu’il n’en serait rien. Je ne voulais pas les tuer. Mais plus ils restaient, plus il partirait amoché. La jeune femme s’était amusée à se fiche de nous jusqu’à maintenant, malheureusement pour elle, elle ne se rendait pas compte de leur situation. Contrairement à Lucas, je n’étais ni énervé, ni exaspéré. Actuellement, j’aurais même pu tirer sur lui s’il était dans mon chemin, et ça il le savait très bien. Ces cinq Libres étaient démunis face à nous, quoi qu’ils en montrent. Mais avoir une arme entre les main ne faisait pas toujours de moi un sans cœur.

« Si tu ne veux pas qu’il y ai de nouveaux blessés, vous feriez mieux d’y aller. »

Akiko était devenue bien plus sérieuse depuis le premier coup de feu ayant visé l’un de ses compagnons. Qu’on la menace elle, c’était une chose, qu’on la touche, une autre, mais qu’on touche l’un de ses compagnons étaient bien plus grave et injurieux pour la jeune femme. Elle s’était juré qu’elle ne ferait aucun blessé, mais c’était très mal parti. Axel blessé, elle s’en voulait déjà énormément. D’un autre côté, elle savait bien que le jeune homme ne lui en voudrait pas, qu’il l’avait cherché lui aussi, mais c’était impossible pour la demoiselle de s’imaginer que ce n’était pas si grave que cela. Elle n’était pas à la tête de ce petit groupe sans raison, elle avait permis que tout un chacun puisse se rencontrer et finalement s’entendre. Elle était un peu le centre du groupe, réunissant tout le monde. Mais surtout, elle était le centre de ce groupuscule parce qu’elle était celle qui voulait au mieux protéger tout le monde, elle avait toujours eu cela de nature. Et son caractère plutôt trempé lui permettait de se faire entendre assez facilement. Et surtout, tous s’adoraient, alors forcément, tous adoraient Akiko. Elle était, au fond, un peu comme la maman du groupe. Et une maman ne supporte pas de savoir ses enfants blessés, n’est-ce pas naturel ? Alors la jeune femme ne pouvait supporter de voir un tel spectacle. Et elle n’allait pas rester de marbre, loin de là. Continuant donc de courir dans la direction du jeune homme, elle se fit intercepter par Lucas. Rageant, elle serra les poings. Elle s’énerva davantage lorsqu’elle entendit un second tir, cette fois-ci, visant Matthieux au niveau de l’épaule, épaule qui ne fut qu’égratignée, par chance pour le jeune homme.

"N’est-ce pas moi qui vous aie cherchés ? Dans ce cas, pourquoi est-ce Axel que vous touchez ? Etes-vous, à ce point, stupides ?"

Elle perdait complètement son sang-froid. Elle n’en pouvait plus. Elle allait clairement s’énerver. Elle ne pouvait pas supporter un tel spectacle. Si seulement c’était elle qui en bavait, elle s’en soucierait bien moins, sa vie n’avait pas autant de valeur que celle de ses compagnons. La jeune femme chercha alors, cette fois-ci, à toucher le jeune homme qui la retenait, complètement perdue, s’en voulant comme jamais.

"Ne vous faites pas passer pour plus gentils que vous ne l’êtes. Comment des membres de clan comme vous, ne vivant même pas la dureté de la vie que nous vivons pourraient comprendre un tant soit peu ce que nous ressentons ? Vous vous dites gentils ? Vous n’êtes que des lâches ! Vous vous amusez à tirer sur vos victimes sans les tuer et vous n’avez même pas la force de viser la chef du groupe !"

Akiko venait véritablement de craquer. Son côté rebelle reprenait le dessus et elle n’allait plus pouvoir se calmer, elle ne le savait que trop bien. Et il en était ainsi lorsqu’on touchait à des êtres chers pour la demoiselle.

La demoiselle était maintenant tout à fait sérieuse… et énervée. Elle me demanda, puisque c’était elle qui nous avait cherché, pourquoi je visais ses compagnons. Je ne pus m’empêcher de rire. Lucas frissonna : Kim n’allait pas être content… Je pris tout mon temps pour lui répondre, bien qu’elle perde clairement son sang-froid.

« A ce que je sache, vous nous avez tous cherché. Sauf peut-être cette charmante demoiselle qui elle n’en a pas montré grand-chose, même si elle n’en pensait pas moins. »

Je désignais la dénommée Ines de ma main libre et repris.

« Et pour répondre à tes questions, les plus stupides c’est vous. Je vous ai laissé une chance de vous en tirer indemne, vous ne m’avez pas écouté, tant pis pour vous. Et j’ai bien remarqué tes efforts pour protégé ces quatre-là. M’en prendre directement à toi ne servirait à rien. »

Akiko attaqua de nouveau afin de se libéré du barrage qu’essayais de former Lucas. Celui-ci esquiva d’un bon, mais puisque la jeune fille avait repris la parole, il ne riposta pas directement. C’était amusant à voir. Lucas s’était calmé, heureusement pour eux, mais la fille était de plus en plus en rage, et moi et bien… moi je n’étais tout simplement plus moi-même…

« Tu nous traite de lâche alors que tu ne sais rien de nous. Tu nous insulte alors que vous avez tout le temps de partir quand je vous ai laissez l’occasion. Et tu préférerais que je les tue en plus ? Quelle sans cœur… Je te l’ai dit, m’en prendre à toi ne servirais à rien, si je veux véritablement te toucher, c’est eux que je dois viser. »

Joignant le geste à la parole, je tirais un troisième coup, visant volontairement de façon à ce que la balle égratigne la joue du troisième garçon. Il devait avoir les oreilles qui sifflent…

« T’as assez fais mumuse Jé, faut en finir maintenant… »

Lucas n’était pas très assuré dans ses paroles. Il savait que je n’en finirais pas. Je comptais bien les laisser partir, maintenant l’état dans lequel ils partiraient dépendrait du temps qu’ils mettraient pour comprendre qu’ils avaient perdu cette manche.

Akiko avait totalement perdu les pédales. Elle tentait tant bien que mal de se calmer, mais il n’y avait rien à faire. Elle ne parvenait plus du tout à se calmer, ni même à voir claire dans leur jeu, elle était bien trop énervée. Même les garçons derrière, qui cherchait à ramener la demoiselle sur Terre et lui faire comprendre qu’elle ne faisait que rentrer dans leur jeu, n’y parvenaient pas. Quant à Ines, elle était bien trop occupée à panser la plaie d’Axel, ayant appris en partie avec l’aide de leur jeune chef comment soigner les gens autour d’eux. En effet, Akiko, étant restée un bon bout de temps dans cet hôpital neutre, savait les bases de la médecine. Elle avait bien dû en savoir un peu pour pouvoir, par après, se débrouiller seule dans la jungle qu’était devenu cette ancienne ville appelée Paris. Lorsque la jeune femme entendit les rires provenant de cet Aigle qui avait tiré sur Axel, elle ne put retenir davantage sa haine. Elle les haïssait véritablement. Ces membres n’étaient que des lâches, des moins que rien. Oui, elle les haïssait comme jamais elle n’avait jamais haït qui que ce soit. Elle ne voulait qu’une chose, leur faire payer pour tout ce que ces Libres, comme elle, devaient subir à cause d’eux. Mais le pire fût lorsqu’elle l’entendit prononcer ces mots à l’égard d’Ines : « cette charmante demoiselle ». Elle détestait qu’on la traite ou qu’on traite ainsi une fille qu’elle appréciait. Oui, elle détestait cet homme et son air hautain, son air sarcastique.

"N’ai-je pas été la pire ? Je vous cherche depuis le début."

La remarque qui suivit n’était pas pour arranger les choses. Ils avaient donc vu claire dans les manies de la jeune chef ? Pour tout dire, c’est vrai, la demoiselle avait peut-être eu, une fois de plus, ce réflexe protecteur envers ses compagnons, en se mettant devant eux. Néanmoins, elle ne le remarquait plus vraiment, c’était devenu instinctif pour la jeune femme. Alors, si elle le prenait mal, c’était parce qu’elle n’avait pas su le faire de manière plus rusée. Elle montrait bien trop franchement ses faiblesses à ses adversaires, cela était son plus gros défaut, sans aucun doute et elle ne le savait que trop bien. Elle ne prit pas la peine d’y répondre, sachant que la moindre réponse qu’elle donnerait ne serait qu’un clou supplémentaire pour s’enfoncer dans sa bêtise. Lorsqu’elle réalisa que son attaque n’avait à nouveau pas marché sur sa deuxième cible, elle s’énerva encore plus. Elle devait parvenir à en toucher au moins un des deux, pour se venger du coup qu’avaient reçu autant Axel que Matthieux. Elle s’inclina alors légèrement, faisant mine de partir avant de donner un coup violent avec sa lame en plein la cuisse du jeune homme qui était encore fort proche d’elle. Elle espérait cette fois-ci l’avoir enfin touché, ayant usé d’une astuce un poil plus rusée, cette fois-ci.

Plus un mot, la demoiselle ne prononçait plus un mot. Elle les détestait et ne ressemblait, sur le coup, plus qu’à une arme vivante, rien de plus, rien de moins. La jeune femme lança alors un regard vif à ses quatre compagnons, tentant de leur faire comprendre qu’il valait mieux pour eux qu’ils s’écartent même légèrement, voire totalement du territoire des Aigles. Elle allait terminer cela toute seule, s’ils se dépêchaient un peu, au moins.

Je ne pus m’empêché de sourire en observant la jeune fille s’énerver de plus en plus. Elle essayait à tout prix de ramener mon attention sur elle afin d’épargner ses amis. Mais contre toute attente, elle se calma soudainement et s’inclina une nouvelle fois. Lucas fronça les sourcilles. De surprise, il relâcha son attention, juste un peu, mais ce fût suffisant pour qu’il ne puisse esquiver le coup qui suivit cette feinte. Il fût touché à la cuisse, mais le mouvement de recule qu’il eut le réflexe d’avoir minimisa les dégâts, même si la plaie semblait profonde malgré tout. D’un bon, je retins sa main alors qu’il allait tirer sur Akiko. Il me lança un regard noir et se dégagea en rageant. Il recula en boitant et en pestant entre ses dents. Je me retrouvais donc face à le jeune chef, Lucas derrière blessé derrière moi. Akiko s’était « calmée », mais elle essayait encore d’éloigner ses compagnons. Je sortis ma lame et plaçais mon révolver à ma ceinture. Si elle voulait tellement continuer le combat seule, mieux valait qu’il soit égale.

« Si il ne dégage pas rapidement, je les achèves tous. Tu prends des risques gars. »

Lucas serrait les dents en observant sa blessure. Si ça ne guérissait pas rapidement, cela pourrait lui couter sa place, et ça il en était hors de question pour lui. En tout cas, il comptait clairement dissimuler son boitement à Kim… Pour ma part je ne fis pas attention à lui, fixant la jeune fille d’un air maintenant tout à fait sérieux.

« Tu sais que tu vas perdre, alors pourquoi insister ? Tu as déjà trois blessés, dont assez méchamment. Vous n’en avez pas eu assez malgré tout ? »

Ce jeune homme l’agaçait réellement. Akiko ne pouvait plus le supporter. Elle avait presque envie d’aller un peu plus dans sa lancée, contre tous ces membres du clan des Aigles de l’Est. Elle voulait se faire entendre après tout ce qu’ils avaient subi. Et elle voulait surtout faire bouger ce stupide chef qui restait bien caché derrière ces stupides membres. Ils adoraient, voire idolâtraient leur chef, alors que celui-ci n’avait pas le courage de se montrer et de se battre franchement. Non, il préférait sans aucun doute savoir ses membres fidèles blessés même gravement et dans l’unique but de le protéger que d’avoir à se bouger à son tour. Elle les détestait tous, c’était plus que certain. Si elle doutait de sa vision des choses ? Aucun doute. Elle le savait. Ils étaient tous comme cela, les chefs des clans. Et personne ne pourrait la dissuader de penser comme cela, sauf si elle en voyait au moins un se bouger pour ses membres. Mais ce n’était pas près de se passer comme cela, elle le savait très bien. Elle n’était pas naïve notre jeune libre, elle était bien consciente de l’horreur de ces clans et surtout de ces chefs. D’ailleurs, c’était pour cette raison qu’elle n’allait pas s’arrêter maintenant. Elle allait bel et bien continuer et seule, évidemment. Elle ne voulait pas que les autres risquent leur vie pour une telle raison. Par ailleurs, elle était déjà contente d’en avoir touché au moins un des deux. Le jeune homme blessé s’était d’ailleurs reculé juste après. Tant mieux, ça lui faisait déjà un gêneur en moins. Toujours la lame en main, elle souriait, heureuse d’avoir pu réussir au moins un coup contre ces stupides Aigles. Elle écouta les deux jeunes hommes sans réellement y prêter attention, bien trop déterminée. La jeune femme fonça alors en direction du jeune homme qui était encore en bon état.

"Je n’en aurai pas encore assez tant que je ne t’aurai pas touché, je tiens à venger mes compagnons ! Et si je ne vois toujours pas ton chef, c’est que ce que j’aurai conclu à son sujet était la bien triste vérité. Vos chefs sont lâches, ils ne se soucient pas de votre état, tant que vous les protéger, ils sont heureux."

La demoiselle s’arrêta net devant le jeune homme, tendant sa lame en direction de sa cuisse droite, espérant le toucher au mieux. Elle allait pouvoir enfin se venger des coups qu’avaient reçus ses compagnons. Elle n’allait pas les laisser comme ça, elle se devait de les protéger et dans le cas où ils étaient touchés, elle devait prendre sur elle et se venger pour montrer qu’elle n’appréciait pas qu’ils soient blessés à cause d’elle. Elle n’était pas comme ces chefs. Non, elle était totalement différente d’eux.

La demoiselle me fonça dessus en insultant les chefs cette fois. En d’autres circonstances, je l’aurai abattue sur place pour cet affront, mais la situation n’était pas à la punition pour moi. Elle se stoppa net face à moi pour porter son coup. Je parais celui-ci de ma lame et reculais d’un pas avant de lui lancer un coup de pied vers la tête. Mais ce mouvement provoqua une cague de douleur sur mon côté droit, douleur non pas due à l’attaque de la jeune femme, mais bien aux vestiges de mes blessures qui dataient maintenant de plusieurs semaines. Bien que je sois presqu’entièrement rétablit (par miracle d ‘ailleurs…), je devais tout de même faire attention, et ça j’avais la fâcheuse tendance à l’oublier. Reculant de quelques pas, je retins une grimace tout en me tenant le côté. Lucas avait remarqué mon geste et soupira.

« Ah c’est malin ça, bravo…

S’il n’avait pas été blessé, je lui aurais balancé un coup de poings. Reprenant contenance et serrant les dents, je m’intimais de faire attention. Plus je me déchainais, et moins vite je me rétablirais complètement. Mais cette douleur me rappela également l’humiliation que j’avais subit ce fameux jour, et ce souvenir n’aida pas à me calmer… Cruel dilemme : continuer à essayer de colmater ma fierté qui en avait pris un sacré coup, ou attendre d’aller complètement mieux pour ainsi être plus en état de la faire… ? La deuxième solution semblait la plus logique, mais l’étais-je seulement à ce moment-là ? L’ensemble de ces réflexions n’avait en sois pris que quelques secondes à peine. Mais je fus tout de même surpris d’entendre une petite voix autoritaire crier mon nom. Lucas, qui était maintenant assis par terre, releva la tête et je remarquais qu’il était partagé entre l’envie de rire et de pester… Pour ma part, je pestais clairement, mais intérieurement. J’avais facilement reconnu la voix qui ne m’avait pas lâchée durant ma trop longue convalescence. Emily. Qu’est-ce qu’elle venait faire là ? Sans me retourner, je fixais un regard froid sur la Libre.

« Tu as de la chance, mais ce n’est que partie remise, à notre prochaine rencontre je ne serai surement plus aussi joueur… »

Emily fit son apparition essoufflée, et armée d’un petit couteau. Je lançais un regard interrogatif à Lucas qui haussa les épaules. Il n’en savait pas plus que moi sur la présence de la petite ici… Celle-ci repris son souffle le plus rapidement qu’elle put et se redressa d’un air fière en fixant un regard dure sur moi.

« Je suis passée au QG, quel remue-ménage là-bas. J’ai vaguement entendu dire qu’il y avait des Libres sur le territoire mais ça ne semble pas être la sujet principal. Et…

Elle coupa net sa phrase en voyant enfin Lucas à terre. Vérifiant d’un rapide coup d’œil que je n’avais rien, et se précipita vers lui pour regarder sa blessure. Soupirant entre mes dents, je revint sur Akiko mais m’adressait à Emily.

« Qu’est-ce que tu fais là ? Tu n’as rien à faire ici ! »

La petite ne me répondit pas. Quant ) moi, j’attendais une réaction de la jeune femme, prêt à me jeter sur elle si elle esquissait le moindre geste en direction d’Emily. Il ne manquais vraiment pas qu’elle…

[HP : Voilà le lien pour que tu vois qui est Emily si tu veux ^^ https://realize.forumgratuit.be/t28-pvs-des-aigles-de-l-est]

La jeune femme se battait toujours contre ce jeune homme qui l’énervait bien plus que tous les autres. Elle le haïssait, elle le détestait, elle ne pouvait pas le voir en face d’elle sans vouloir lui en coller une en pleine tronche. Allez savoir pourquoi… Après tout, Akiko n’avait qu’à s’en vouloir à elle-même puisqu’elle était la source de ce conflit, la cause de ce conflit. Mais ce n’était pas une des habitudes de la demoiselle. Lorsqu’elle haïssait quelqu’un, c’était pour de bon. Et tant pis si cela était de sa faute. Et ce jeune homme avait été particulièrement loin. Il n’était pas prêt d’en avoir fini avec la demoiselle. Quand elle avait une cible, elle ne la lâchait pas de si tôt. Elle allait lui faire connaître la souffrance pour qu’il retienne la leçon. On ne blesse pas impunément ses compagnons, ses amis de voyage, ses amis tout court… D’ailleurs, la jeune femme n’allait pas changer d’avis, elle devait rester seule. Elle leur fit alors un nouveau signe, les obligeant de fuir les environs pour éviter qu’ils se fassent toucher une nouvelle fois. Même si certains ne voulaient pas lui obéir, ils le firent, sinon, ils le savaient, ça allait chauffer pour leurs fesses par après. Ils ne voulaient pas être torturés par la demoiselle. Désormais, la jeune femme était véritablement toute seule face à ce petit groupe de trois personnes. Si elle avait peur ? Absolument pas. Lorsqu’elle se battait sérieusement, elle ne pensait à rien d’autre, pas même les risques qu’elle encourrait. Sa tête était vide ou presque, sa haine la poussait et la boostait.

D’ailleurs, en fin de compte, elle n’avait pas de raison de s’inquiéter, ce jeune homme, Jeremy, semblait plus faible que prévu. Au fond, ce n’était que de belles paroles pour faire peur à la jeune libre. S’il avait légèrement blessé la jeune femme en lui assénant un coup de pied dans la figure, elle n’avait pas eu trop de difficulté à se relever après cela. Quant à ce jeune homme, il semblait plus que fatigué, en mauvais état et n’avait pas l’air de vouloir bouger, apparemment. Même son coéquipier, pour ainsi dire, ne pouvait ni l’aider, d’ailleurs, il se moqua légèrement de lui. Décidément, ces Membres étaient véritablement pourris, même entre eux. Voilà pourquoi elle était véritablement heureuse de ne pas être l’un d’eux. C’était beaucoup mieux ainsi. Elle n’allait pas se plaindre de sa vie d’action, au contraire. Finalement, c’était peut-être le meilleur moment pour s’attaquer au petit membre qui l’ennuyait depuis bien longtemps, déjà, depuis son arrivée chez les Aigles de l’Est. Bizarrement, si elle pensait pouvoir le tuer sur le coup, elle ne semblait plus vouloir bouger plus que cela. Peut-être ressentait-elle un petit peu de pitié envers celui-ci. Était-ce parce qu’elle savait que son chef ne viendrait jamais l’aider ? Peut-être. Mais elle ne voulait certainement pas l’avouer devant qui que ce soit. Une demoiselle vint d’ailleurs s’incruster et cela l’empêcha totalement de bouger en direction du blessé. Elle n’allait tout de même pas foncer sur une fillette. Soupirant, elle se retourna, faisant dos aux membres et à la soumise.

"Vous n’êtes que des lâches, mais sans doute pas autant que votre chef. J’en ai fini… De toute façon, je perds mon temps ici, avec vous."

La jeune femme semblais partagée entre agir ou non. Elle était maintenant seule, et semblait déterminée, pourtant l’arrivée d’Emi changea la donne. Alors que je ne la quittais pas du regard, elle nous tourna le dos et nous insulta de nouveau. Je serais les poings en prenant sur moi pour ne pas répondre. Il fallait en finir, et deux chois s’offraient alors à moi : la tuer sur place ou la laisser partir. Ne voulant pas la tuer devant Emily, je décidais de la laisser partir, ce qu’elle semblait enfin bien vouloir faire. Lucas s’était relevé, maintenu par la petite qui fusillait tout le monde du regard. Je rangeais mon couteau et lançais le revolver à Lucas qui l’attrapa au vol et le rangea bien vite, presque soulagé. Ma rage retomba un peu, mais je savais qu’à notre prochaine rencontre, je ne laisserai pas filer cette garce si facilement.

« Tu fais le bon choix, mais mieux vaut pour toi ne jamais nous recroiser. La prochaine fois je ne te laisserai plus de répits, et encore moins à tes camarades ! »

HJ : Désolé pour le post court, mais comme c’est pour clôturer et que l’inspi me manque encore un peu, je fais de mon mieux pour le moment ^^’ Je peux verrouiller le sujet ou tu veux rep encore une fois ?